Ursula ne croise le regard d’aucun d’entre vous, préférant regarder ses genoux. Elle encaisse chaque salve dans le plus grand des silences et ne brise son immobilité que pour saisir le masque en or que vous lui avez glissé sous le nez, James. Elle observe son propre reflet déformé à la surface du métal froid et sourit légèrement.
Elle se lève en abandonnant la couverture sur le sol. Elle laisse le masque en or sur le siège.
« Navrée de vous fausser compagnie, mais si aucun d’entre vous n’est disposé à me tuer, cette mise en scène n’a que trop duré à mon goût, dit-elle. »
Ursula relève la tête et marche droit vers la sortie… mais elle s’arrête au quatrième pas, les sourcils froncés.
Vous n’avez pas besoin de vous retourner, Murphy, pour savoir ce qui a stoppé Ursula dans son élan. Les tintements d’une canne dans l’entrée, les murmures enthousiastes de Flint, et cette voix trainante et rocailleuse qui lui enjoint de s’occuper correctement des deux malheureux qui commencent à s’agiter à ses pieds… vous en reconnaitriez le propriétaire les yeux fermés. De vos positions, Azur, Ivelios, James, Nicholas, vous le voyez passer le pas de la porte, s’arrêter dans son impeccable manteau noir, les mains appuyées sur sa canne surmontée d’une tête de serpent en argent. Il promène sur vous cinq un regard scrutateur – il vous donne le sentiment de prendre en compte chacune de vos blessures – mais fier. Un regard qu’il conclut par un sourire en croisant le vôtre, James.
« Madame, dit-il en fixant ses yeux gris sur Ursula. »
Elle semble prise au dépourvu par sa présence.
« Vous… »
Il s’avance de son pas claudiquant – sa jambe droite est raide – la dépasse sans lui prêter attention, s’arrête près du « trône » dont il observe les détails bruts, avant de pivoter pour analyser la pièce.
« J’imaginais cet endroit moins austère, déclare le vieil homme aux cheveux blancs étincelants. On m’avait vanté votre bon goût… mais il semble que ce soit un autre mensonge inventé de toute pièce par vos services de propagande. »
« Malefoy, souffle Ursula, comme s’il s’agit d’une insulte. »
Drago Malefoy ne cille pas.
« Je constate que l’idéalisme aveugle des Parkinson a fait une autre victime. »

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Murphy écoute ses camarades silencieusement. Ils en avaient gros sur le cœur. En écoutant James parler de Cause, elle se dit qu'il avait bien sa place aux côtés d'Ursula et réprime une grimace.
En voyant Ursula se diriger vers la sortie, elle se demande comment l'ancienne Cheffe peut penser s'en aller ainsi. Elle sert la main sur sa baguette, prête à intervenir quand elle entend la canne.

Sur son visage s'étale un sourire. Elle se retourne jusqu'à l'apercevoir. Elle s'étonne de voir Ursula aussi surprise.
Quand le regard de Drago croise le siens, elle hoche la tête en signe de politesse, puis elle observe la scène qui suit toujours sur ses gardes.

Lorsqu’il entend la canne, Nicholas esquisse un léger sourire, qui adoucit quelque peu les traits de son visage. Il a le sentiment du devoir accompli, mais à quel prix ? Le regard que pose Drago Malefoy sur lui semble réveiller une à une chacune des plaies qu’il avait ignorées jusque-là. Restant droit et fier, il répond par un simple hochement de tête respectueux.

Sa main toujours refermée autour de sa baguette, il observe silencieusement l’échange qui s’apparente à une passation de pouvoir.

Azur lance un regard noir à James. Non, on ne parle pas de lui de la sorte, les deux hommes allaient devoir discuter après.

L’homme laisse passer un court instant après l’arrivé de Drago parler.

Une mise en scène dites vous, c’est tout à fait ça, le plus beau spectacle qui vous ait été donné à voir pour vos dernière seconde sur ce... trône.

Puis, avec un léger sourire, il tourne sa tête vers chacun des chefs des clans présents comme pour les remercier d’avoir réussi à mener à bien cette mission.

Le rouquin, à peine plus âgé que sa fichue gamine, n’a pas l’air d’apprécier le commentaire. Le regard qu’il adresse à James lui glisse dessus : il n’en a que faire. Quand, enfin, Drago arrive, James se dirige d’un pas mesuré vers lui, main tendue – prête à saluer son vieil ami. Il aime cet homme autant qu’il a aimé sa propre femme. Un ami mesuré, avec de réelles idées. « Il était temps que tu arrives, notre invitée s'ennuyait ». Il insiste sur le mot invité : Ursula Parkinson n'est plus reine en sa demeure. Il était temps qu'elle le comprenne.

Un sourire ironique, discret et dénué de toute joie se dessina sur les lèvres d’Ivelios qui observa la scène sous ses yeux. En vérité, il s’attendait à voir Drago se présenter dans les quartiers de Parkinson mais pas aussitôt. Harrison éprouva un certains plaisir de voir cette expression sur le visage d’Ursula, elle qui d’habitude se montrait forte et puissante, la voir surprise valait presque tout l’or du monde.

Ivelios se tourna et en quelque pas, alla rejoindre le groupe que formait les chefs de Clan. Sentant que le dénouement était proche, Le chef du Clan des Sans-langue préféra rester silencieux et laisser Drago se charger de l’ancienne cheffe du Conseil.

Une expression mauvaise se peint sur le visage d’Ursula sans susciter l’émotion de Drago qui préfère serrer vigoureusement votre main, James, en ami qu’il a toujours été.
« Qu’avez-vous fait de mes conseillères ? demande Ursula. »
« Elles sont sous la bonne garde de leur père, répond Drago en la regardant droit dans les yeux. »
« J’exige de les voir ! »
« Dans l’attente de votre jugement, c’est malheureusement impossible, rétorque Drago en vous jetant un regard en coin, James. »
« Quel jugement ? s’emporte Ursula. »
Drago laisse planer un silence théâtral durant lequel il regarde droit dans les yeux chacun d’entre vous, Azur, Ivelios, Murphy et Nicholas, avant de ramener ses yeux gris sur Ursula pour lui faire cette réponse :
« Vos repris de justice ayant choisi la mort au lieu de se rendre, vous êtes désormais seule à pouvoir répondre des destructions causées à Londres. Celles-là même qui ont entraîné la fin du Secret Magique, notre expulsion de la Confédération internationale des sorciers, et la ruine d’un nombre incalculable d’honnêtes sorciers. Il y sera également question de vos accointances avec ces animaux enragés que votre journal appelle... Lignées. »
En prononçant ce dernier mot, l’expression de Drago se fait plus dur. Aucun de vous cinq n’ignore que les Lignées lui ont pris son unique fils et failli réserver le même sort à son unique petit-fils pourtant sous les toits de Poudlard.
« Azur, Ivelios, pouvez-vous conduire madame Parkinson à cet endroit qu’on appelle… il regarde James. La prison de granite, je vous prie ? »
En réaction, Ursula fait un pas menaçant vers lui mais Drago dégaine sa baguette magique dissimulée, jusque-là, dans le pommeau de sa canne.
« Ne m’obligez pas à en faire usage, dit-il, avant de se tourner vers vous, Murphy et Nicholas. A vous la victoire. A vous l’honneur de détruire ce trône immonde. »

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Azur jette un coup d’œil assuré à Ivelios. Leur présence empêchera Parkinson de tenter quoique ce soit.

Puis, se tournant vers Ursula, il empoigne le bras gauche de la cheffe déchue.

Ne tentez rien. Sussure-t-il à son oreille.

L’homme réfléchit seulement quelques secondes pour continuer.

De tout façon vous n’allez pas pouvoir tenter grand chose.

Mimble wimble.

Azur attend que le sortilège fasse effet et attend Ivelios pour que les deux quittent la salle en direction de la Prison de Granite.

Ivelios acquiesça d’un signe de la tête à Drago et pointa Ursula avec sa baguette en lui faisant signe de sortir la première.

-Allez. Dit-il calmement, presque dans un murmure faussement compatissant, en désignant la porte du menton avant de fermer la marche derriere eux.

Pendant que les autres s'éloignent du trône, Murphy en profite pour s'en approcher et en caresser les bords froids . *À bas la gouvernante unique* pense-t-elle.

Puis elle s'éloigne du trône, et sans prévenir, une fois à bonne distance, se retourne d'un seul coup et pointe sa baguette sur le siège devenu obsolète.

"Confringo !"