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22 nov. 2019, 19:45
 RPG+  À en cracher nos tripes  PV : A.D. 
31 Octobre 2044
Aux alentours de 23h45

Précédemment  1 & 2
@Alienor Delphillia


Le garçon courrait toujours, suivant la trace évidente qu'avait laissée la poufsouffle dans sa fuite, estimant à moins d'une minute l'écart qui la séparait d'elle. Largement suffisamment pour qu'il ne la voit plus mais là où Alienor était passée, une limace rampait paresseusement sur le sol. Rey leur lança un regard noir à chaque fois qu'il en croisait une, se remémorant comme un disque rayé le moment où son amie s'était interposée pour se prendre le sort. Et à chaque fois, il secouait la tête, rageur, ne comprenant pas le moins du monde ce geste stupide. Il était certain qu'elle ne connaissait même pas cette fille, alors pourquoi avait-elle fait ça ? Et finalement, pourquoi lui courrait-il après ? Après tout, elle avait merdé toute seule non ? Il aurait voulu s'en convaincre, pour continuer à l'ignorer, pour qu'elle ne devienne pas une cible, mais il savait que c'était faux. Tout en lui lui criait que c'était LUI et lui seul le fautif de cette histoire. Que si Alienor vomissait des limaces et se sentait mal, meurtrie, la faute était entièrement sienne. Au souvenir du regard qu'elle lui avait lancé, la mâchoire du rouquin se contracta sous l'effet de l'angoisse. Elle le haïssait.

La piste le mena deux étages plus bas, devant une porte qui marquait l'entrée d'un lieu qu'il n'avait encore jamais fréquenté. Il avait bien failli la perdre, la piste, dans les escaliers qui ne cessaient de changer de place, mais un rayon de lune avait fait scintiller la bave d'une limace en contrebas, lui permettant de retrouver la trace de la troisième année, un peu trop précieuse à ses yeux. Il prit une profonde inspiration, tentant pas la même occasion de rassembler ses idées et de calmer ses émotions. Mais son cœur battait encore trop vite suite à la tempête du bal et à sa course effrénée. Ou alors c'était la peur d'affronter Alienor. La peur de lire dans son regard tout le dégoût et le mépris qu'il lui inspirait à présent. Pour un simple crache-limaces raté. Il n'y avait pas que ça. Elle aussi lui avait lancé le même regard que Emelyne. Celui qui dit "mais pourquoi tu me fais ça ?". "Je te protège, bordel !" était tout ce qu'il avait envie de leur crier, mais même ça, il pourrait le voir. Sa main se crispa sur la poignée. Ce qui allait se passer dans les toilettes abandonnées, il pourrait le voir. Pour Alienor, le garçon risquait de mettre en danger Meerah. Le sort de Papa lui importait aussi, même si il avait participer au mensonge. Il devrait rester en surface, ne pas se trahir. Rey n'était pas sûr que cela suffirait.

Il n'était pas encore entré, elle ne savait pas qu'il était là, juste là derrière la porte à peser le pour et le contre. Il pouvait encore partir. La perdre, probablement. Comme Kiara, qui n'était pas revenue. Comme Eliott, qui n'était qu'une ombre. Comme tous les autres. Mais tout le monde serait sauf. Le garçon ferma les yeux et posa son front contre le battant. Avant de le pousser et d'entrer finalement. Comme ça. Juste parce que ses tripes lui criaient de le faire. Il entra et face à lui, se tenait Alienor pencher au-dessus du lavabo. Une limace franchit ses lèvres et il retint un haut le cœur. Abruti, qu'il pensa de lui même. Il voulut dire quelque chose, mais les mots restèrent bloqués dans sa gorge tandis qu'il contemplait avec désarroi les conséquences de ses actes.
Dernière modification par Rey Sifferlen le 14 déc. 2019, 16:56, modifié 3 fois.

23 nov. 2019, 12:16
 RPG+  À en cracher nos tripes  PV : A.D. 
Reprenant son souffle, penchée au-dessus d’un lavabo, elle venait de courir aussi vite que sa condition lui permettait dans les couloirs pour atterrir dans un endroit où elle serait au calme et où les limaces ne serait pas tant gênantes. Elle savait que les toilettes abandonnées étaient abandonnées de leur fantôme, Mimi Geignarde qui devait encore être à la fête de Nick quasi-sans-tête dans les cachots. Elle serait donc tranquille pour subir cette humiliation dont elle était la seule responsable. Oui elle s’était jetée sur le sort qu’allait lancer Rey, mais cette attitude l’insupportait. Elle ne pensait pas qu’elle le vivrait à son tour après le récit de Cassandre. Jeter un sort sur un autre camarade c’était impensable pour elle, même énervée elle ne ferait jamais ça et ce encore plus si ce camarade n’est pas en mesure de se défendre. Cette fille était visiblement jeune et elle n’aurait rien pu faire.

Aliénor avait balancé les fioles vides de potion dans un autre lavabo qui avaient faillit tomber lors de sa course effrénée. Le mot que lui avait fait passer Drian toujours dans la main et l’autre qui se resserrait autour du rebord du lavabo déjà meurtri par le temps.

Pitoyable, stupide, lamentable, horrible, écœurant, stupide, incompréhensible. Elle ne savait plus si son esprit qualifiait, Aliénor, le goût des limaces ou son capitaine, mais tout le monde en prenait pour son grade. Elle passa une main dans ses cheveux humides de sa course alors qu’un bruit de porte se fit entendre dans la pièce. *Mais on ne peut pas être tranquille 5 minutes ?!* Mais au lieu de s’indigner, une limace se décida à se pointer. Elle la cracha en toussant dégoutée par les effets de ce sort. On ne pouvait pas infliger ça à quelqu’un, c’était vraiment affreux. Cassandre lui avait parlé des effets mais on ne peut l’imaginer avant de l’avoir vécu. Son regard pivota vers l’entre des toilettes et elle aperçut une carrure masculine habillée en pirate, ça ne faisait pas de doute sur l’identité du personnage même si elle avait toujours du mal à le reconnaitre ce qui faisait buguer son cerveau. Finalement ce n’était pas plus mal, elle ne reconnaissait pas le comportement du garçon alors autant que son physique suive.

La fillette souffla un grand coup avant de se redresser sans même jeter un regard à son camarade. Sa main s’accrocha de nouveau au rebord du lavabo ce qui laissa tomber ses cheveux autour de son visage. Visage qui ne devait pas être des plus glorieux, les runes qu’elle avait dessiné sur son visage ayant certainement été abimées et effacées par ses gestes et ses cheveux. Il ne restait plus que des marques noires qui barraient son visage.

-Si t’es là c’est parce que tu gère finite ou que t’as la solution à ce sort. Sinon je vois pas pourquoi tu serais venu.

Après tout il l’ignorait depuis le début de l’année alors pourquoi diable viendrait-il maintenant ? S’il voulait discuter, il devait certainement revoir ses moments parce qu’avoir une discussion en crachant des limaces ce n’était pas le plus pratique. Au combien les limaces commençaient à espacer leur venue dans la gorge de la fillette, ce n’en était pas moins dérangeant. Son regard s’abaissa sur la limace qui rampait mollement dans le lavabo. Un haut-le-cœur vint secouer la fillette, cette chose était bel et bien sortie d’elle… Non vraiment il aurait pu continuer à l’ignorer quelques heures encore non ?

Perséphone: Batteuse des Hel's, reine des Rumeurs
J'ai plus de virilité dans mon petit doigt que toi dans tout ton corps.
Aliénor Delphillia 7ème année RP, Poufsouffle

26 nov. 2019, 20:52
 RPG+  À en cracher nos tripes  PV : A.D. 
La poufsouffle leva la tête vers lui lorsque la limace disparu dans l'évier. Le regard qu'elle posa sur lui le figea sur place. Il n'était ni chaleureux, ni haineux, mais lui donnait l'impression qu'elle observait un inconnu. Le cœur du garçon se serra. Il aurait préféré qu'elle le haïsse. Tout plutôt que cette sensation de n'être plus rien. Il la contempla, les lèvres closes sur les milliers de mots qu'il voulait lui dire. Son visage était pâle, là où des traits noirs indistincts et ressemblant à des traînées sales ne le barbouillaient pas. Faute à son sortilège des plus répugnant. 

Elle se redressa, sans plus se préoccuper de lui. Le garçon crut que les choses allaient en rester là. Lui muet, elle l'ignorant. Il serait reparti comme il était venu. De tout façon, qu'est-ce-qu'il pouvait bien faire ? Ils semblaient être à des milliers lumières l'un de l'autre. S'excuser ? Ouai, c'était une possibilité mais il était à la fois inquiet pour elle et énervé. Quoiqu'il essaya de formuler dans sa tête, cela sonnait plus comme un reproche qu'autre chose.

Finite.

La voix de la fillette le surprit. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle lui adresse la parole, aussi calmement de surcroît. Que faisait-il ici ? C'est vrai ça, pourquoi était-il venu ? Certainement pas pour arrêter le sortilège, l'idée ne lui avait même pas traversé l'esprit. Il avait considéré son geste irrémédiable. Comme une fatale conséquence de tout ce qui les avait amené ici. 

- Je... commença-t-il indécis en faisant un pas dans sa direction avant de stopper net, autant son avancée que ses paroles.

Que pouvait-il dire ? Je voulais savoir comment tu allais ? Je voulais savoir pourquoi t'avais fais un truc aussi stupide ? Je suis là parce que je tiens à toi ? Je suis là parce que t'es une idiote et que je m'en sentais obligé ? Tout était vrai, et rien ne convenait. 

- Ouai, ok... finit-il par dire en détournant le regard, agacé par sa propre nullité. 

Il leva sa baguette et la pointa sur Alienor. Sa main trembla involontairement lorsque la vision du sortilège de Crache-limace frappant de plein fouet la jeune sorcière s'imposa à lui. Il avait l'impression de se revoir, quelques minutes plus tôt. Même si ce n'était pas elle qu'il avait mis en joug, le résultat était le même. Il inspira pour se calmer mais les émotions contraires qui l'assaillaient étaient plus fortes. Il lança néanmoins le sortilège Finite, faisant ce qu'on attendait de lui. 

Il aurait dû s'abstenir. Au lieu de tarir le flot de limaces, il l'amplifia et Alienor se retrouva à cracher non stop ces vils créatures dans le lavabo. Les événements se répétaient. En pire. S'il avait pu les voir, il était certains que ses yeux lançaient des éclairs à présent. Elle l'aurait probablement tué si elle l'avait pu. Lui aurait voulu la massacrer en tout cas.

- Merde, merde, merde...

La garçon se précipita aux côtés de la fillette malgré le risque notoire qu'il encourait et eut une vue immanquable sur les limaces qui le firent grimacer de dégoût. Après son échec, son premier réflexe fut de ne plus rien faire. Mais au point où Alienor en était, pouvait-il réellement empirer la situation plus que ça ? Il conclut rapidement que non et réitéra alors en boucle le sortilège pour mettre fin au maléfice, d'abord horrifié, puis avec colère et finalement avec toute la conviction du monde que cela devait cesser. Après un nombre de tentatives un peu trop élevée pour un sorcier de son année, les limaces finirent par ne plus sortir de la bouche de la fillette.

27 nov. 2019, 10:03
 RPG+  À en cracher nos tripes  PV : A.D. 
Aliénor roula des yeux quand Rey balbutia quelques mots. Elle n’avait vraiment pas que ça à faire et s’il ne savait pas maitriser ce sort qu’il parte et qu’il la laisse cracher des limaces en paix. De toute façon elle ne pouvait pas faire grand-chose d’autre. La fillette essuya quelques perles de sueur sur son front avant qu’il ne des décide à lancer un finite. Mais quand celui-ci atteint la fillette, une forte douleur foudroya la petite Delphillia. Son ventre se tordit et le goût immonde des limaces lui revint encore plus puissant en bouche. Aliénor cracha une limace, puis une autre. Le supplice était bien au-delà de l’humiliation. Elle l’entendit s’approcher, elle sentit sa présence à ses côtés. Ses mains s’accrochèrent encore plus au lavabo et ses avant-bras tombèrent sur les rebords froids. Elle aurait voulu le repousser, lui crier de partir, de la laisser-là et d’arrêter d’agir s’il ne savait pas ce qu’il faisait. Mais les immondes créatures ne lui laissent pas le temps de faire tout ce qu’elle souhaitait. Ses yeux s’embuèrent alors que Rey semblait vouloir réparer son erreur. Ses ongles ripèrent sur le pauvre lavabo déjà bien abimé lorsque, lors d’une énième tentative, la gorge s’apaisa, le goût et la viscosité des limaces se dissipa et son ventre se détendit. Aliénor cracha une dernière fois pour enlever au maximum le goût infame dans sa bouche. Elle souffla de façon irrégulière pour se calmer un peu avant de se redresser en s’essuyant les yeux puis la bouche d’un revers de manche, ou bandelettes dans notre cas. Elle ferma les yeux un instant avant que sa voix ne parvienne à exprimer quelque chose.

-Quand je pense que t’as voulu délibérément faire ça à quelqu’un…

Sa voix était neutre, elle ne criait pas ce qui l’étonnait presque, mais elle était pourtant très énervée, à moins que la déception prenne le dessus.

-Tu me dégoute Rey...

C’était certainement ça. Elle lança un regard à celui qu’elle appréciait vraiment auparavant. Elle ne le reconnaissait pas. Elle ne le pensait pas capable d’infliger ça à quelqu’un, il était quelqu'un de bon et de juste non? Il n'était pas l'image qu'elle avait de lui. Elle se tourna pour être face à lui et sans réfléchir, elle lui attrapa le poignet libre de sa baguette pour déposer dans sa main le mot qu’elle avait chiffonné dans sa main depuis tout ce temps.

-Tiens reprend-le, je ne veux pas te parler.

Elle s’éloigna en passant les mains dans ses cheveux pour les tirer en arrière et sa tête suivit le mouvement. Elle respira profondément l’air frais du lieu. Oui il faisait relativement froid et maintenant que sa gorge ne la brulait plus elle le ressentait vraiment. Qu’elle idée de faire la momie aussi. Ses mains se détachèrent de ses cheveux et elle avança vers un mur afin de s’y appuyer. Une partie d’elle-même voulait partir, le laisser là seul, c’était ce qu’il méritait non ? Mais une autre partie voulait voir ses réactions et comment il pouvait se comporter face à elle maintenant. Elle soupira en abaissant ses épaules. Rey était une des personnes les plus proches d’Aliénor. Il avait réussi à briser ses barrières et à comprendre peu à peu son fonctionnement alors pourquoi donc depuis le début de l’année il s’évertuait à reconstruire la muraille qu’il avait détruit l’année d’avant ? La fillette ne pouvait pas se faire au fait qu’il ait tant changé en deux mois. C’était impossible de changer si vite non ? Et pas aussi radicalement. Le regard d’Aliénor étudia le garçon, elle voulait savoir si sous ce déguisement il restait encore un peu de son rouquin de captaine.

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Aliénor Delphillia 7ème année RP, Poufsouffle

27 nov. 2019, 16:49
 RPG+  À en cracher nos tripes  PV : A.D. 
Après que la dernière limace franchit les lèvres de la fillette, le silence s'installa. Rey le laissa s'étendre, jusqu'à ce qu'Alienor se sente prête à le rompre. Ce qu'elle fit en lui lacérant l'âme avec le ton aussi calme qu'une brise. Il sentit tout le poids du reproche dans ce simple constat et ressentit toute la colère et la peine qu'elle gardait dans son cœur. Il l’accueillit et l'accepta en son sein comme une punition au plaisir qu'il avait finalement éprouvé en humiliant la première gamine, et celui qu'il aurait éprouvé avec la seconde. A ce moment, sa colère avait trouvé une cible, et ça lui avait fait un bien fou. Pire encore, il avait aimé avoir ce maigre pouvoir sur elles.

- Tu me dégoûtes Rey...

Sa mâchoire se crispa davantage sous la douleur que ces mots lui infligèrent. Il ferma les yeux pour garder au secret, sous ses paupières, les larmes qui commençaient à les noyer. Il se dégoûtait aussi. Était-il déjà comme lui ? Manipulateur et avide ? Au fond, c'était son vrai père, pourquoi serait-il différent ? Il avait ça dans le sang. Et puis, ce n'était qu'un sort. Un simple sort. Une erreur, peut-être. Pourquoi elle le prenait comme ça ? C'est pas comme si il lui avait dit de se mettre devant ! 

Les émotions et pensées contradictoires se bousculèrent tant qu'elles lui coupèrent le souffle. Il haleta imperceptiblement, en proie à une étrange crise de panique, qui brouilla autant sa vue que ses perceptions. Mais, comme une porte qui se claque en emportant le tapage de la salle qu'elle enferme, le contact des doigts de Alienor sur sa peau chassa toutes ses pensées. Le garçon ouvrit les yeux - enfin l’œil - et la regarda, un peu hébété. Bien que le contact fut éphémère, il était suffisant pour lui rappeler à quel point elle lui manquait. 

Le pirate fronça les sourcils et observa le morceau de papier froissé logé au creux de sa main sans comprendre. Les paroles de la fillette ne firent qu'augmenter sa perplexité. D'autant plus qu'au lieu de partir, elle resta là, dans la même pièce que lui. Nerveusement, il déplia le papier pour y lire l'inscription. Quand il comprit, une vague de rage l'envahit et son poing se serra sur les mots, il en était certain, que son frère avait écrit. Il jeta avec violence la boulette au loin. Alors Drian aussi, se foutait royalement de ce qu'il s’évertuait à faire, essayant de ruiner ses sacrifices. Emelyne, Alienor, Diran, ils s'étaient tous donner le mot ou quoi ?

- C'est pas moi, j'ai pas écrit ça, cracha-t-il avec véhémence. Pourquoi je ferai une chose pareille, je t'évite pour quoi à ton avis ?! continua t-il en criant.

Il sentit qu'il ne contrôlait plus rien lorsque des étincelles sortirent de sa baguette sans qu'il ne fasse rien, sa colère nourrit par celle d'Alienor prenant le dessus sur sa raison. Pourtant, dans un dernier geste de lucidité, il jeta l'objet magique au loin et se retourna vers le mur derrière lui, à l'opposé de celui sur lequel se tenait la fillette, pour y planter son poing avec une force qu'il ne se connaissait pas capable. Le craquement de ses phalanges sur le pierre n'augura rien de bon et la douleur qui le suivit de près irradia jusque dans son épaule.

- PUTIN ! VOUS COMPRENEZ RIEN ! Hurla t-il avec autant de colère que de douleur. J'ESSAYE DE VOUS PROTÉGER BORDEL, DE PROTÉGER MA FAMILLE !

Rey se sentit d'un seul coup épuisé. Les bras ballants, il s'adossa au mur qu'il avait quelques secondes auparavant maltraité. Des larmes, brûlantes, ruisselèrent sur ses joues tandis que son œil d'ambre fixait la petite sorcière avec dans le regard, la lueur de celui qui se noie dans ses propres tourments et se croit damné. 

- J'essaie de vous protéger, répéta-t-il dans un murmure.
Dernière modification par Rey Sifferlen le 28 nov. 2019, 16:16, modifié 1 fois.

27 nov. 2019, 18:09
 RPG+  À en cracher nos tripes  PV : A.D. 
Le mur froid et humide dans son dos n’arrangeait pas la température corporelle de la fillette et n’aidait pas non plus à apaiser l’ambiance. La salle commune avait ça pour avantage de réchauffer instantanément l’ambiance ce dont nos deux protagonistes avaient visiblement besoin. La réaction de Rey ne tarda pas et elle fut surprenante pour la fillette. Ce n’était pas lui qui l’avait écrit ? Elle fronça les sourcils un instant les yeux suivant les mouvements du garçon qui semblait se remplir de colère. Aliénor n’était pas des plus douées pour deviner les sentiments des autre l’empathie ne l’étouffait pas et elle savait bien que Rey l’était largement pour deux. Mais qu’il dise franchement en face d’elle qu’il l’évitait lui serra le cœur. Elle n’aimait pas vraiment ça de savoir qu’il s’éloignait volontairement d’elle sans qu’elle ne sache pourquoi.

Elle fut surprise de voir la baguette de Rey réagir à sa colère grandissante avant qu’il ne l’envoie à l’autre bout de la pièce. Il s’éloigna d’elle avant d’enfoncer son poing dans le mur. Aliénor sursauta les yeux incapables de se détacher du garçon. Sa voix remplit l’habitacle plaqaunt Aliénor contre le mur. Mais elle tiqua sur la protection. Dans un premier temps elle voulut lui crier qu’elle n’avait absolument pas besoin d’un deuxième papa qui la protège, mais elle n’avait pas la force de s’énerver ou de concurrencer le niveau de décibels de son capitaine. Elle se décrocha du mur et s’avança vers Rey nullement impressionnée par ce qu’elle venait de voir. C’était à ces yeux plus une démonstration de douleur que d’agressivité. Elle se posta devant Rey et attrapa sa main meurtrie.

-C’que tu peux être con quand tu t’y mets… Comment tu veux protéger qui que ce soit si tu te blesse tout seul ?

Elle passa son pouce sur ses phalanges qui venaient de prendre un sacré coup et ça se voyait largement. Ses yeux remontèrent vers celui de Rey. Elle n’aimait pas avoir affaire à un seul œil, après on disait que c’était le miroir de l’âme alors elle voulait avoir un accès entier à lui. Mais elle devait s’en contenter.

-T’sais si t’as une bonne raison de m’ignorer, de devenir un connard aux entrainements et de jeter des sorts débiles sur les autres je peux l’accepter. Mais si tu dis rien je me comporterait avec la même stupidité que toi.

Oh oui elle lui en voulait de réagir ainsi, de se comporter comme cela en laissant tout le monde dans le flou total. C’était crétin et ce n’était pas en s’enfermant sur lui-même qu’il allait surmonter ce qui le tourmentait. Aliénor n’avait pas vraiment l’habitude de se comporter ainsi, mais elle ne se voyait pas l’engueuler encore avec ce regard de chien battu qu’il avait. Elle se devait de trouver des réponses même si elle aurait aimé lui foutre une claque pour qu’il se réveille, mais il venait de le faire tout seul, du moins aux yeux de la fillette.

-Je t’oblige à rien, si tu veux rien dire ben je m’en vais.

Elle lâcha sa main et se recula pour qu’il soit libre et aussi pour pouvoir fuir si il décidait de lui faire la même chose qu’au mur, sans façon.

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Aliénor Delphillia 7ème année RP, Poufsouffle

02 déc. 2019, 13:31
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Le garçon observa d'un œil vague et humide la fillette avancer jusqu'à lui et fut à nouveau surpris de sentir sa peau contre la sienne. Il baissa le regard sur sa main blessée qu'elle venait de prendre dans la sienne. Bien qu'elle le tenait avec précaution, Rey souffrait comme si mille aiguilles lui transperçaient la chair. Il ne retira néanmoins pas sa main. Pour rien au monde il n'aurait voulu qu'elle le lâche. Son geste était d'une tendresse étonnante et calma un peu son cœur à défaut de calmer la souffrance. Le passage de ses doigts sur ses phalanges le firent en effet grimacer de douleur et l'empêcha de répondre à sa remarque qui lui semblait absurde. Il aurait voulu lui dire que ses mains ne pourraient rien pour les protéger. Ni les sorts, ni les coups d'un petit garçon ne sauraient venir un bout d'un homme tel que son père biologique. Il était probablement con, oui. Il se sentait con. Mais pas pour la raison qu'elle évoquait. 

La fillette leva les yeux vers son visage. Elle semblait chercher à lire en lui, à savoir ce qu'il refusait de dire, ce qu'il cachait. Mais il se contenta de l'écouter sans broncher et de peser le pour et le contre. Ne rien dire, les éviter était le meilleur moyen de protéger tout le monde. Quoiqu'elle en pense, c'était une certitude pour lui. S'il disait quoique ce soit, Il le verrait en épluchant ses souvenirs. Rien que cette situation, s'Il la voyait pourrait nuire à sa famille. Cette évidence fit battre le cœur de Rey plus vite. Qu'avait-il fait ? Le garçon se sentait perdu et plus seul que jamais. Il ferma l’œil, soutenant difficilement plus longtemps le regard de sa vis à vis. Il avait l'impression que quoiqu'il fasse, il blessait ou blesserait des gens. Aucun de ses choix ne semblaient finalement être les bons et ça le bouffait, lui, qui ne voulait faire du mal à personne, et qui finalement, rongé par la situation, en faisait à tout le monde.

Les dernières paroles de la fillette ne s'imposèrent à lui que lorsque la main de la sorcière quitta la sienne, remplaçant la douce étreinte par un vide froid qui le paniqua.

- Ne t'en va pas ! supplia-t-il alors qu'Alienor faisait déjà un pas en arrière. 

L'exclamation était sortie toute seule, un cri du cœur qu'il n'avait pas su retenir. Un besoin impérieux qu'elle reste là, avec lui. Même si ce n'était qu'un instant de plus. Même si ça ne rimait à rien. Contre toute raison - ses raisons - il était prêt à tout pour qu'elle ne le laisse pas. Il savait que la solitude reviendrait vite et il ne le voulait pas. Il n'était pas fait pour rester seul, cela le rendait malheureux. Il le faisait uniquement par nécessité. Mais là, il n'était pas nécessaire que Aliénor parte si vite. Elle pouvait rester encore un peu. Rien qu'un peu. De toute façon, le mal était déjà fait. Et peut-être même qu'au milieu de cette folie, elle saurait voir ce que lui ne pouvait pas. Ça valait le coup d'essayer.

Il retira le cache œil qui commençait sérieusement à le gratter et essuya ses larmes d'un revers de manche. Puis, ses jambes cédant sous l'épuisement, il se laissa mollement tomber au sol et invita la poufsouffle à le rejoindre. Quand elle fut assise près de lui, il inspira profondément, rassemblant et son courage, et les événements qui s'étaient déroulés depuis la fin de l'année scolaire. Il n'allait pas tout raconter en détails, juste les parties majeurs pour qu'elle comprenne comment il en était arrivé là. Il commença son récit d'une voix las et amère.

- En rentrant à Londres pour l'été, j'ai eu la mauvaise surprise de rencontrer mon oncle qui m'a révélé être mon père biologique et m'a emmener avec lui sous les yeux ma mère qui est en réalité ma tante, sans qu'elle ne fasse le moindre geste pour l'en empêcher. Comme si ils s'étaient mis d'accord.

Le garçon fit une pause, il se rendait bien compte que rien que ce début était déjà un bordel sans nom. Lui même ne comprenait pas tout. L'homme ne lui avait pas tout dit. Il savait juste qu'il avait dit la vérité. Sinon pourquoi Arilde Sifferlen l'aurait laisser le prendre ? Elle n'était pas parfaite, mais il lui semblait tout de même inconcevable qu'une mère abandonne ainsi son enfant. Il ne voulait pas croire à cette version. Il jeta un coup d’œil à la fillette mais ne la laissa pas l'interrompre, et reprit rapidement son discours.

- Pour résumé, il est comme moi. Ou plutôt je suis comme lui. Un empathe. Mais il utilise sa capacité à comprendre les gens pour mieux les manipuler et les amener à faire ce qu'il veut. S'il arrive à mettre en colère tel type, voilà qu'il pourra faire une diversion. Si il parvint à séduire telle femme, en ressentant quelle parole la met de bonne humeur, il pourra lui soutirer ce qu'il veut. Bref, il veut, ou plutôt, il exige que je fasse pareil avec tous les gens qui m'entourent. Il a dit que si je ne lui obéissais pas, il s'en prendrait à ma famille, à ma sœur, à mon pèr... enfin...je ne sais même plus comment les appeler maintenant.

Le le garçon se tut, la gorge nouée. Une vague d'émotion fit frémir ses lèvres. Il ferma les yeux une seconde, inspira à nouveau profondément avant de reprendre les yeux braqués sur le mur d'en face.

- Il regardera dans mes souvenirs si j'ai fait le job. Tous mes souvenirs. Il m’épluchera comme une orange. Je ne veux pas vous manipuler. Jamais. Je ne veux pas que mes relations ne soient que du vent. Que mes amis ne soient que des marionnettes. Je ne veux même pas y songer. C'est pour ça que je vous évite. Je ne veux pas être comme lui... Et maintenant que je t'ai dit ça, si je veux continuer à protéger tout le monde, il va falloir m'effacer la mémoire, conclut-il tout bas.

02 déc. 2019, 21:10
 RPG+  À en cracher nos tripes  PV : A.D. 
Elle sursauta quand Rey la retint d’une phrase qui claqua dans l’air comme un fouet vengeur. Mais de nouveau c’était de la souffrance qui ressortait plus de ses paroles et dans tous les cas s’il voulait la faire rester il n’avait qu’à lui parler. Elle savait combien ça pouvait être compliqué elle qui avait eu du mal à s’exprimer sur ses sentiments durant un mois après la lettre de son père. Elle s’avança à sa demande et se laissa à son tour glisser le long du mur. Elle laissa ses genoux pliés vers son buste et posa ses avant-bras sur ceux-ci afin d’y poser sa joue pour pouvoir observer le garçon sans efforts. Elle se sentait déjà bien mieux depuis qu’il avait retiré son cache-œil, elle reconnaissait bien mieux le visage de celui qu’elle connaissait.

Il commença son discours et à peine quelques secondes plus tard, une boule se forma dans la gorge de la fillette. Elle se doutait bien qu’il y avait quelque chose mais qui pouvait s’attendre à ça ? Son père n’était pas son vrai père et sa mère non plus ? Mais comment c’était possible ? Il a dû quitter ceux avec qui il vivait depuis toujours pour partir avec un homme qu’il ne connaissait pas mais avec qui il partageait des gènes. Ses yeux s’agrandirent et ses mains se crispèrent autour de ses bras ses ongles perçant ses bandelettes fragiles. Mais elle n’eut le temps de rien dire ce qui lui convenait. Elle voulait en savoir plus, elle en avait besoin.

Elle écouta Rey sans bouger, observant son profil qui se dessinait dans la pièce sombre. Toute cette histoire lui paraissait absurde et totalement illégitime. Comment cet homme pouvait lui imposer de faire du mal sans craindre aucunes conséquences ? Il n’avait pas le droit, pas le droit de transformer son capitaine, elle ne voulait pas laisser faire. Mais elle n’y pouvait rien, elle la petite fille de Poudlard qui elle aussi est bien paumée niveau famille. Mais la dernière phrase était la goutte d’eau qui fit déborder le vase. Elle ferma les yeux pour respirer calmement avant de tourner la tête pour poser son menton sur ses bras croisés. Les yeux en face d’elle figés sur les pierres du lieu, elle prenait un peu de temps pour ne pas exploser. Elle ne voulait pas exploser, ce n’était pas le moment, ni le lieu et dans tous les cas elle n’avait pas la force de s’énerver comme elle pourrait le faire.

-J’te laisserais pas faire.

Elle ne pouvait pas le laisser penser d’effacer les seuls moments de calme qu’il pouvait avoir en ce moment. Non jamais elle ne le laissera effacer ce moment qu’il a avec elle, elle ne voulait pas qu’il oublie les moments qu’il passait avec elle. Il était l’une des rares personnes qui avait percé ses défenses et elle ne voulait pas devenir une inconnue à ses yeux. Elle baissa les yeux pour regarder ses chaussures. Elle n’avait pas de réponse magique à lui donner, elle était inutile.

-Je ne veux pas que mon ami m’oublie.

Voilà qui était étrange. Elle avait compris durant les vacances qu’elle était plus attachée que ce qu’elle ne se laissait croire à certaines personnes du château mais entendre haut et fort sa voix parler d’amitié à quelqu’un lui faisait un peu bizarre. Mais c’était vrai. Ses ongles se plantèrent dans sa peau, elle avait du mal à contenir tout ce qui se passait dans son cerveau et dans son ventre qui s’agitait soudain.

-Et puis quoi, il va t’empêcher d’avoir des amis, c’est quoi la suite, tu vas devoir arrêter le Quidditch ? Arrêter d’aller en cours ? Arrêter de vivre ? Il n’a pas le droit Rey !

Sa tête pivota vers le garçon, les sourcils froncés, les lèvres pincés presque tremblantes.

-C’est pas une famille qui fait ça, il te connait pas ce gars et tu sera jamais son reflet dans le miroir. Moi je ne veux pas perdre un de mes seuls amis Rey.

Sa voix se brisa dans sa gorge, la fatigue prenant le pas sur la colère. C’était peut-être égoïste mais elle ne pouvait pas concevoir de perdre cette amitié.

-Je veux pas, je peux pas…

Sa voix avait clairement perdue de sa force et ses yeux c’étaient légèrement embués. Elle s’empressa de cacher son visage dans ses bras et essayer de respirer normalement. Elle avait l’impression que c’était déjà joué, que dans tous les cas elle avait perdu et qu’elle s’accrochait à un nouveau fantôme de sa vie. Après sa mère, elle allait perdre son ami. Pourquoi ils s’éloignaient tous d’elle ?

Perséphone: Batteuse des Hel's, reine des Rumeurs
J'ai plus de virilité dans mon petit doigt que toi dans tout ton corps.
Aliénor Delphillia 7ème année RP, Poufsouffle

22 déc. 2019, 22:29
 RPG+  À en cracher nos tripes  PV : A.D. 
Le garçon ignorait l'impact que pourrait avoir son discours sur son auditrice, il n'était même pas certain qu'il en aurait un. Alors, il ne put qu'être surpris par la réaction de la fillette. "J'te laisserai pas faire" avait-elle dit d'un ton sec, le prenant au dépourvu. Puis elle déversa sa hargne à peine contenue sur l'homme qu'elle tenait pour responsable de la situation. Elle mélangeait un peu tout, ce que le capitaine faisait de lui-même et ce que l'homme voulait vraiment. Mais elle avait raison sur une chose néanmoins, cet homme ne serait jamais sa famille, Rey ne le considérerait jamais ainsi. Les mots de la fillette lui réchauffèrent le cœur autant qu'ils le lui brisèrent. C'était la première fois qu'elle disait qu'il était son ami et dans des conditions bien malheureuse. Il ne voulait pas l'abandonner. Il n'en avait jamais eu l'intention.

Il enroula de son bras et de sa main non blessée ses genoux, imitant la position de la poufsouffle et posa sa joue sur son bras de sorte de pouvoir regarder le crâne de la fillette. Il la contempla avec un sourire triste. Il n'avait aucune réponse à lui donner. Tout comme elle n'avait vraisemblablement pas de solution miracle pour éviter ce qu'il voyait comme inévitable. Il devait oublié ce moment, il n'avait pas le choix. Et il devait continuer à l'éviter. Cela ne signifiait pas l'oublier complètement pour autant comme elle semblait le croire, ni même de renoncer à son amitié. Du moins, ce n'était pas quelque chose qu'il avait envisagé mais Aliénor avait peut-être raison de penser ça. Eviter la fillette ne revenait t'il pas finalement au même ? 

- Merci de tenir autant à moi, souffla-t-il. Je ne vais pas t'oublier Ali, impossible, juste... ce moment.

Ils restèrent silencieux tandis que les secondes semblaient s'étirer vers l'infini. Il se sentait las. Épuisé. Vidé. Il ne voyait pas d'autre choix que de faire des trous dans ses souvenirs pour le bien de sa petite sœur, entre autres. Il ne doutait pas un seul instant que Kyrill Sifferlen mettrait ses menaces à exécution s'il ne lui obéissait pas. Eviter ses amis n'était qu'une des décisions qu'il avait prises pour éviter ça, il devait tout de même faire ce que sont père biologique lui avait ordonné si il voulait vraiment garantir la sécurité de sa sœur. Utiliser son empathie pour mener les gens où il voulait. Mais si il ne voulait les mener nulle part, comment pouvait-il bien s'y prendre ? Pour pallier à ce problème, il avait choisi des personnes qu'il ne craignait pas de blesser. Des personnes qu'il devait "apprivoiser", dont il devait se faire apprécier alors qu'ils lui étaient hostiles de prime abord. Peut-être que ça suffirait. Cela devait être suffisant. Il avait fait ses recherches mais maintenant il fallait entrer en action. Son altercation avec Aliénor rendait la situation encore plus urgente. Avant Noël, il devait avoir des résultats car même si Rey trouvait quelqu'un pour lui effacer la mémoire, l'homme se rendrait bien compte du "trou". Il le laisserait plus facilement passer si le garçon lui donnait quelque chose à se mettre sous la dent. Du moins, l'espérait-il.

Des bruits sourds répétés rompirent soudain leur silence religieux. Ils semblèrent se propager via les canalisations. Rey se redressa et regarda vers le plafond. Il devait être l'heure des illuminations d'Halloween.

- Tu devrais retourner au bal, la fête n'est pas terminée, dit-il d'une voix plus grave que d'habitude. Je dois passer à l'infirmerie de toute façon, ajouta-t-il en montrant sa main blessée, je dois avoir un truc de cassé. 

Il ne voulait pas qu'elle parte mais prolonger ce moment était inutile. Ils se faisaient souffrir inutilement. Il serra les dents, redoutant l'effet de ses prochaines paroles.

- Je continuerai à t'éviter Ali... J'ai jusqu'aux vacances de Noël pour trouver une alternative à... mon effaçage de mémoire. Mais si je ne trouve pas, je n'ai pas envie que mes souvenirs soient ponctués de blanc. Ça me rendrait fou je pense. Au moins, tu sais maintenant que ce n'est pas pour te blesser que je fais ça, c'est tout le contraire.

23 déc. 2019, 22:40
 RPG+  À en cracher nos tripes  PV : A.D. 
La tête enfouie dans le cocon que formait son corps, elle retenait tout de même tous les sanglots qui se pressaient devant la muraille qu’elle avait formé durant de longues années. Elle maintenait sa respiration au plus calme afin de ne pas se montrer de nouveau faible devant son capitaine. Et ça ne s’arrangea pas quand la sentence tomba. Ne pas l’oublier elle, mais oublier ce moment et certainement tous ceux qu’ils auront ensemble. Waow réjouit toi Aliénor. Sa poigne se resserra autour de ses bras et ses dents crissaient entre elle. Ses yeux ne souhaitaient pas répondre à ce qu’elle souhaitait s’embuant de plus belle. Elle avait perdu avant même de se battre encore une fois, elle n’était pas à la hauteur. Son esprit fatigué mélangea tout et une nouvelle fois sa colère trouva sa cible favorite, Aliénor elle-même.

Accompagné de bruits venant de quelques étages seulement, la voix du garçon rappela Aliénor vers la raison calmant un peu sa colère montante. Elle n’était pas seule et s’énerver de la sorte devant quelqu’un n’était pas bon, même si Rey l’avait déjà vu dans des états similaires.

Elle prit une grande inspiration avant de relever la tête. Rey venait de lui rappeler le bal et surtout une personne qu’Aliénor avait laissée là-bas : Kévin.

-Putain le bal…

C’était étrangement passé au second plan, comme si une éternité venait de se dérouler dans ses toilettes. Elle avait laissé son cavalier seul au bal, qu’elle gourde et à cause de ça elle allait certainement perdre la seconde personne qu’elle appréciait le plus au château. Une belle soirée pourrie. Même si au plus profond d’elle, elle savait que Kévin ne lui en voudrait pas, après tout elle crachait des limaces au milieu de la salle, c’était une assez bonne raison pour s’éclipser.

Elle souffla pour se calmer et se redressa pour avoir le dos droit. Mais les paroles qui venaient était certainement la pire épreuve qu’elle avait à subir jusque-là.

« Je continurai à t’éviter ». Ses mots résonnaient comme dans une pièce vide dans la tête de la fillette alors que son cœur lui faisait un mal de chien. Sa gorge se nouait l’empêchant presque de respirer, elle n’était pas bien. Elle se sentait stupide d’avoir baissé sa garde, de s’être faite avoir par les sentiments qu’elle pouvait éprouver. L’amitié était bien une belle connerie, ça fait mal c’est tout. Mais étrangement elle voulait se raccrocher à quelque chose, elle s’était tant livrée à lui alors…

-Je pourrais faire semblant, comme si tu me manipulais pour qu’il voit que tu fais ce qu’il te demande ?

C’était d’une stupidité sans nom, elle serait incapable de faire ça et elle le savait. Elle venait de rater une occasion de se taire.

-Je… c’est stupide. Tout ce que je peux faire pour t’aider c’est faire en sorte que t’ai pas de tentation.

En somme qu’elle s’éloigne elle aussi de lui, qu’elle le raye de sa liste si courte de ses amis et qu’elle passe à autre chose. Mais c’était pour son bien non ? Une belle connerie. Aliénor secoua la tête et se força à sourire en se relevant. Chancelante, elle s’appuya sur le mur une fois debout, plus jamais elle ne jouerait la momie dans les couloirs, en plus de la fatigue et de ses annonces elle était frigorifiée. Elle observa un instant Rey avant d’aller chercher les fioles qu’elle avait abandonné dans le lavabo ainsi que la baguette de son capitaine. Elle essayait au mieux de contrôler sa respiration, elle ne pouvait plus rien faire pour leur relation. Une fois le tout récupéré, elle retourna auprès du garçon sans rien dire. Elle lui tendit sa baguette.

-Tiens faudrait pas que tu l’oublies.

Son regard le contempla comme si c’était la dernière fois, elle savait que maintenant qu’elle avait prit cette décision de l’aider dans le fait de l’ignorer, elle ferait tout pour ne plus croiser son regard, pour ne pas lui parler, tout ce qui représente l’amitié en somme.

Elle se tourna vers la sortie. Elle était trop fatiguée pour retourner au bal et surtout au bord des larmes, le cœur sur les lèvres et la colère dans ses poings serrés. Elle s’en voulait à elle-même d’avoir fait les mauvais choix, de s’être plantée en beauté. Mais elle avait encore une chose à ajouter avant de rejoindre son dortoir. Elle s’arrêta et parla sans lui jeter un regard.

-Cette couleur de cheveux ça te va pas. Même si tu t’en souviendra pas, je devais te le dire.

Elle posa une main à côté de la porte, elle n’arrivait pas à ouvrir cette porte, à lever cette main, à fermer ce moment et à ignorer celui qu’elle avait apprit à apprécier. Elle restait là, tétanisée et perdue, en colère et triste, beaucoup trop pour elle en somme.

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