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04 janv. 2020, 12:57
De la douleur étouffée sous les mots  Privé 
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~ 2 octobre 2044 ~
@Welmina MacMaulan


Elyna avait passé sa matinée dans le parc du château. Un livre à la main, elle avait lu paisiblement deux heures, peut-être trois. Elle n'avait pas eu le courage de se lever et de jouer au pied d'Etash et Ojayit, malgré l'insistance de plusieurs élèves de première année. Son livre l'absorbait, l'attirait et l'intriguait. Elle ne pouvait s'en passer. Lire, lire et lire encore étaient les seules choses qui lui passaient par la tête... Pourtant, lorsqu'elle avait entendu une élève de troisième donner l'heure à son amie, elle s'était empressée de s’asseoir en tailleur et de ranger son épais livre dans une sacoche en cuir - ou en tout cas ça avait l'air d'être du cuir. Elle s'était levée et avait serpenté les couloirs sans trop savoir où ses pieds allaient la mener. Son envie de lire n'était pas passée. Elle voulait savoir ce qui arrivait à Raiponce même si elle connaissait la suite par cœur. A la maison, elle pouvait lire des centaines de fois ce conte à sa petite sœur, celle-là ne s'en lassait jamais. Fiona l'avait supplié de le prendre avec à Poudlard "Comme ça tu penseras tout le temps à moi !" lui avait dit Fiona. La jeune fille n'avait pu résister et s'était donc retrouvée ici, au château, avec un conte pour enfants dans sa valise.

Ses petons s'arrêtèrent une fois arrivés aux toilettes abandonnées. "Quoi? Mais je vais pas lire là quand même !?" D'un geste elle s'assit pourtant sur le sol froid. Apparemment, elle allait quand même lire là, son corps l'avait décidé. Elle sortit son livre, se mêla à nouveau à l'histoire et n'entendit même pas la porte s'ouvrir sur une élève de deuxième année.

#426b80 // sixième année
grandiose

10 janv. 2020, 23:28
De la douleur étouffée sous les mots  Privé 
Trahie. Brisée. Déchaînée. Je ne suis plus rien. Mon cœur a cessé de battre. Je n’espère plus. Si tout empirait chaque jour. Aujourd’hui, je suis détruite. La goutte d’eau qui fait déborder le vase. Le soupçon de rage qui fait déborder ma colère. Maman m’a trahie. Papa aussi. Arthur est le seul qui reste. Il est le seul qui est là pour moi. Horty... Horty est la chose qui a fait que notre famille n’en est pas une. Je la hais. Je hais mes parents. Je les hais. Je les hais. Je les hais !
Je regrette mes paroles, comme je le fais à chaque fois mais aujourd’hui c’est différent. Aujourd’hui, j’ai trop mal pour regretter. C’est que des fichus lettres. Mais je sais parfaitement ce qu’il y a derrière. Rien ne seras plus jamais pareil. Et j’avais envie d’y croire à celle de Maman. Oh ! J’étais tellement heureuse, comment ne pas l’être avec ce qu’elle m’avait dit. Peut-être même que je n’aurais pas eu envie de lire celle d’Arthur. Mais maintenant, je refuse de me mentir à moi-même. Je relis les lettres sachant très bien que je vais le regretter. Mais je veux être sûre de tout ce que j’ai lu.

Welmina, ma chérie, ma douce, ma belle, mon ange.

J’espère que tout va bien pour toi à Poudlard. A la maison, tout est parfait. Arthur est revenu exprès pour rester un peu avec nous, il ne nous manques que toi. Je sais que tu te fais beaucoup de soucis pour Horty et ce qui se passe entre Papa et moi mais il faut que tu saches que tout va mieux. Tout ce qu’il nous manque, c’est toi.

Ta famille qui t’aime,
Maman.


J’vais la déchirer. Là, maintenant. Chaque phrase est fausse. Rien n’est pire qu’aujourd’hui. Comment peut elle me mentir si elle m’aime ? Elle penser trouver les mots justes et elle les avait mais c’était faux. Le seul qui les as trouvés. Même si ça fait mal. C’est Arthur.

Welmina,

Je t’envoie cette lettre car rien ne va plus. Je suis rentré à la maison après un hiboux de Papa me disant qu’il voulait partir de la maison mais qu’il ne pouvait pas le faire pour nous. En arrivant, à la maison, j’ai compris ce qu’il voulait dire. Avant, c’était horrible, maintenant je ne peux plus mettre de mots sur ce qu’il se passe. Papa et Maman ne se se retiennent même plus de se disputer devant Hortence et leurs discussions sont encore plus violentes. Je ne veux pas tout détailler, sachant que tu va t’inquiéter mais je devais te prévenir. Je n’ai dis à personne pour cette lettre, fais comme si elle n’existais pas quand tu écris aux parents, s’il-te-plaît.

Je t’aime, Welmina.
Arthur.


Je ne put plus me retenir. Ma colère est forte. Elle me brûle à l’intérieure. Mes larmes coulent. Gouttes de rage. Je suis rouge. Je m’enflamme. Une pièce. Il faut que je trouve un endroit où je pourrais être seule. Sinon, je vais m’énerver contre le premier inconnu qui passera.
Toilettes abandonnées. Il fait sombre. Je suis seule. Je m’écroule sur un mur. Tête dans les bras. Mes larmes ravagent mon pull. Je me sens tellement faible mais je ne veux pas l’être. Détruire et ne pas être détruire. Faire savoir ses sentiments, pas les taire.
Ici, rien n’a besoin d’être détruit, c’est visiblement déjà faits. Mais j’ai les lettres. Je ne veux plus jamais les voir. J’vais les brûler. Je veux voir les mensonges se consumaient. J’veux voir la fichue vérité s’embraser. Je pose les lettres bien à plat devant moi et sort ma baguette.

- Incen...

Et je la voit. Une fille. Qu’est-ce qu’elle fait là ? J’voulais être seule. Elle aussi, peut-être. Je m’en fiche. Je ne partirais pas. Qu’elle s’en ailles elle. Je vais lui dire de s’en aller. Je vais le faire.
Mais j’y arrives pas. Je suis pas ce genre de fille qui s’emporte sans qu’on lui ai rien demandé. Et puis la fille en face m’a vue pleuré. J’ai plus aucune dignité. Je la regardes un moment. On verra qui craquera la première.

Troisième année RP.
happy to be a l i v e

29 févr. 2020, 10:19
De la douleur étouffée sous les mots  Privé 
Elyna imaginait que Fiona prenait la place de Raiponce. Ses cheveux blonds étaient devenus roux et la princesse avait rajeunit de quelques années. Qui pouvait être son prince à Fiona? La fillette n'avait que des amies et très peu d'amis. Impossible pour elle de trouver son prince charmant. Ewan aurait pu l'être, ils étaient tellement proches, mais leur lien de sang l'en empêchait. Le visage du prince était donc indéfini, bougeait et changeait sans cesse. Peut-être était-il flou, ou alors était-ce les yeux d'Elyna qui s'embrumaient. Peut-être n'avait-il pas de visage au fond? Peut-être que son corps s'arrêtait juste au-dessus de ses épaules? Rien ne le prouvait, mais cela restait une possibilité.

Lorsque Raiponce renommée Fiona lança ses longs cheveux au prince, l'imagination de l'aiglonne dû faire un effort surhumain pour imaginer les cheveux de sa sœur plus longs. Effectivement, Fiona avait toujours eu les cheveux coupés courts. C'était elle qui le voulait, personne ne lui avait imposé cette coiffure.

La jeune aiglonne reprit conscience de son environnement au moment où la Fille s'écroula contre le mur, les yeux plein de larmes. Avant qu'elle ai posé la tête entre ses bras, elle avait pu discerner ses pleurs. Elle pleurait sans la moindre gêne, ce qu'Elyna aurait été incapable de faire.

L'inconnue sortit sa baguette et déposa deux enveloppes sur le sol, juste devant elle.

- Incen...

Elle tourna la tête vers Elyna avant d'avoir terminé son incantation. Son visage était déformé par la douleur, par la tristesse éclatante qu'émanait son âme. Elle voulait mettre le feu à ces enveloppes. Feu à tout ce qui était autour d'elle peut-être. Pourquoi ne l'avait-elle pas fait? "Sûrement en te voyant maligne !", songea-t-elle.

Elyna quitta à contrecœur l'histoire magique de son livre de conte pour se concentrer sur la jeune élève. La Fille la regardait et ne la quittait pas des yeux, comme si elle la défiait. La brune tenta de faire de même avant de se résonner. "Ce n'est qu'un jeu idiot, ne tombe pas dedans !", pensa-t-elle. Elle détacha alors ses yeux de ceux de sa camarade et songea à ce qu'elle comptait lui dire. Que dire? Elle ne pouvait pas rester à la regarder ! Elle ne pouvait pas l'ignorer non plus ! Il fallait qu'elle arrête de réfléchir, qu'elle parle, juste. Qu'elle dise ce qu'elle pense, sans peser le pour et le contre. Juste parler pour s'exprimer.

- Je te dérange ? Vas-y, ne te gêne pas. Si ça te fais du bien, lance ton sort.

Elle se rapprocha de la Fille, tout en lui parlant posément. Ça ne lui posait pas de problème qu'elle brûle deux morceaux de papiers, mais elle exigerait sans doute quelques explications par la suite. Pas maintenant.

#426b80 // sixième année
grandiose

08 mars 2020, 18:45
De la douleur étouffée sous les mots  Privé 
Rage. Haine. Surprise. La fille leva les yeux de son livre pour me regarder. Que va elle faire ? Que va elle faire face à cette folle à tendance pyromane qui pleures comme si ça lui permettait d’évacuer sa douleur ? Ce n’est pas ce que je penses, mais c’est sûrement ce qu’elle voie. Je ne veux pas qu’elle me voie. Je ne veux pas qu’elles sois là. Seule. J’veux être seule.
Peut-être pas tant que ça en même temps. Peut-être que je veux justement parler. Même à une inconnue. Non. Pas parler. Crier. Hurler. Faire sortir la douleur d’une façon ou d’une autre. Détester le monde.
Mes yeux se baisse sur le livre qu’elle tient entre les mains. Raiponce. Mon cœur fit un bond. Immédiatement, la pensée de la princesse aux cheveux longs me fait penser à Horty. C’est le genre de conte qu’elle apprécie, qui la calme. Parfois.
Elle commences à parler. Pour une raison que je ne peux expliquer, j’ai peur. Peut-être qu’elle se moquer de moi. Ou qu’elle m’insulte. Je ne saurais lui répondre. Je suis si fragile. Je suis si vulnérable. Je suis si détruite.
Elle demandes si elle me déranges. Elle me dit de lancer mon sort. Elle me dit de détruire les lettres. Elle me dit de faire comme si elle n’était pas là. Comment peut-elle être aussi compréhensive devant mon manque de dignité ? Comment peut-elle être aussi gentille avec une fille qui la perturbes pour brûler des lettres ? Hypocrisie, peut-être. Charité, sûrement. Dans tout les cas, je dois en profiter, je ne peux pas lui renvoyer sa... gentillesse à la tête.
Je vais faire ce qu’elle me dit. Faire ce que je voulais faire depuis le début. J’arme ma baguette et me concentres sur les lettres. Mes yeux la fuit. Elle. J’ai honte, je crois. Je ne veux pas lui être reconnaissante. Peut-être que j’aurais préféré qu’elle ne soit pas aussi compréhensive. J’aurais préféré qu’elle ne se rapproches pas de moi, je ne veux pas avoir un geste que je regretterais.
Pendant quelques secondes, je ne bouges plus. Ma main refuses de faire un geste pour brûler les lettres. Mon cerveau refuse de laisser ma bouche s’ouvrir pour prononcer la formule. Je ne sais pas pourquoi mais rien ne sers de luter. Alors, je poses ma baguette sur mes genoux. Et oses enfin la regarder.

- Raiponce... Bon vieux conte Moldu, hein ?

J’aurais pas du. Détourner le sujet est la plus idiote des choses à faire. Surtout que je m’en veux maintenant de ne pas avoir brûler les lettres mais je ne reviendrais pas en arrière, je n’en ai plus la force. Tant pis, si elle me prends pour une folle. Tant pis, si cette conversation ne fera qu’augmenter la souffrance. Je resterais ici pour parler à cette inconnue. Puisque le Destin en a décidé ainsi.

Troisième année RP.
happy to be a l i v e

20 mars 2020, 14:26
De la douleur étouffée sous les mots  Privé 
La Fille ne répondit pas à Elyna et agit directement. Elle avait pris sa baguette, prête à rendre réel ce qu'elle voulait depuis le début. Ce qu'elle espérait. Mais, pour une raison inconnue, elle ne le fit pas. La brune la regarda, pleine d'incompréhension, mais l'Autre ne bougeait pas. Elle était concentrée sur ces bouts de papier. C'était comme si elle n'avait pas besoin d'un jet d'étincelles provenant de sa baguette. Comme si ses yeux eux-même lançaient des flammes.

Tout à coup, elle se réanima. Elle jeta un regard soutenu au conte que l'aiglonne tenait entre ses petites mains et changea aussitôt de sujet en lui demandant si c'était bien Raiponce, le conte moldu. Elle ne voulait plus entendre parler de ces lettres, c'était catégorique. Nier la douleur, la refouler, n'était pas une bonne idée, il fallait qu'elle en fasse l'expérience, ce pourquoi Elyna continua à la suite de la Fille :

- Oui, c'est ça. Je le lisais souvent à mon frère et à ma soeur quand ils se chamaillaient. Ma soeur en redemandait toujours !

A ce souvenir, elle sourit. Ses yeux reprirent de leur éclat. Peut-être que ce n'était pas le mieux à faire face à la détresse de l'autre Fille. Mais elle s'en fichait. Tout ce qui comptait, à ce moment précis, c'était ce souvenir. Ce souvenir si difficile à toucher, à retenir. Il filait comme de l'eau dans une passeoire.

#426b80 // sixième année
grandiose

26 mars 2020, 18:56
De la douleur étouffée sous les mots  Privé 
Adoucie. Perdue. Dévastée. Étrangement, la fille répond normalement. Elle cherche à être gentille, je pensais qu’elle ne me laisserait pas détourner le sujet. Peut-être qu’elle veut juste dire ce qu’il faut.
Elle dit parle acquiesce puis parle de sa fratrie, je l’écoute à moitié, intéressée mais trop sonnée pour penser à quoi que ce soit. Peut-être que ce qu’il s’est passé n’est pas si grave, peut-être qu’Arthur a tort, qu’il a mal interprété. Maman ne m’aurait jamais mentis, si elle dit que ça va mieux, elle ne ment pas. C’est pas vrai, je sais que c’est pas vrai. Je ne devrais pas me voiler la face. Ça me fait encore plus de mal. De me mentir comme on me ment.
Je reste quelques secondes sans répondre, les yeux fixés sur un point invisible. Il faut que je réponde à la fille. Mais qu’est-ce qu’elle a dit déjà ? Elle lisait Raiponce à son frère et sa sœur. Sa sœur lui en redemandait. Sa sœur. A son évocation, je penses à Horty. Je ne sais même pas pourquoi. Je ne connais même pas cette fille, et je ne peux comparer personne à Horty. Ce serait une insulte. Mon cœur cogne plus fort pour me punir après cette pensée. J’l’aime pourtant.
Mes yeux ne quittent pas la fille. Elle sourit. A quoi pense t’elle ? Elle a l’air si heureuse... Heureuse. Si elle l’est qu’est-ce qu’elle fait là, avec moi ? Non, non. Qu’est-ce que moi je fais là ? Je l’ai dérangé bien sûr. Si ce livre la rends heureuse, pourquoi je suis venue ici la déranger ? Pourquoi je suis venue perturber sa joie de lire alors qu’elle pensait tranquillement aux chamailleries de son frère et de sa sœur ?

- Oh, c’est bien ça de... s’occuper de sa fratrie.

Horty. Horty. Horty. Je ne devrais pas penser à elle. Je ne devrais pas déranger cette fille. Je ne devrais pas être . Je devrais arrêter de ne penser qu’à moi.

Troisième année RP.
happy to be a l i v e

07 avr. 2020, 14:07
De la douleur étouffée sous les mots  Privé 
Elle semble perdue. Comme vidée de toute vie. Son regard est vague et ses paroles ne comportent rien. Rien d'autre que des mots prononcés sans attention. "C’est bien ça de... s’occuper de sa fratrie", avait-elle dit... C'est bien, oui. C'est bien...
Il t'est difficile de croire à ses paroles. Elle parle sans parler. Elle regarde sans regarder. Mais qui est-elle? Comment ces bouts de papier peuvent-ils la perturber à ce point? A part si... A part si c'est dans sa nature. Etre perdue au milieu d'un tunnel noir dont on ne voit pas le bout. Peut-être que sa vie est un tunnel noir...
"Tu la connais pas, laisse-la tranquille !", te crie une Voix.
"Elle a besoin de toi, tu peux l'aider si tu y mets du tien !", te crie une autre Voix.

Ces bruits, ces sons provenant de ta tête se succèdent. Tu as l'impression d'assister à un combat. Ce combat, ce sont les Voix qui le mènent, pas toi. Pourtant, tu te sens dans l'obligation de choisir, de trancher.
Ton sourire s'est effacé. Tes pensées mises de côté. Tu ne lui réponds pas. Elle-même semble ne pas vouloir que tu lui répondes.

"Elle veut que tu la laisses ! T'avais pas encore compris bordel?!", elle est de retour.

Inspiration... Expiration... Inspiration... On retient... Expiration... Paroles...

- Pourquoi tu ne veux plus brûler ces papiers? C'était ce que tu voulais, non? Alors pourquoi avoir changé d'avis?

T'aurais pas dû. Non, non, t'aurais pas dû. Tu la fait souffrir et tu détestes ça. Son corps se décomposera devant toi et tout sera de ta faute. Mais au fond, tu veux juste l'aider... Tu espères qu'elle verra une Lumière, au fond de ce tunnel sanglant grâce à toi. Tu veux t'amener gloire et reconnaissance.

"C'est pas vrai putain !", là c'est toi qui vient de parler.

Dans ta tête, mais tu as parlé. Tu t'es fait place entre les deux Voix. T'as réussi... T'as réussi à mettre fin à leur combat. Il n'y a plus de bruit. Juste ton coeur cognant contre ta poitrine.


Passage à l'écriture à la deuxième personne !

#426b80 // sixième année
grandiose

11 avr. 2020, 23:47
De la douleur étouffée sous les mots  Privé 
Trouble. Souffrance. Culpabilité. J’sais pas où j’en suis. Il y a les mensonges de Maman et tout ce qui les entourent. Les disputes. Et puis, maintenant il y a cette fille. Cette fille inconnue. Cette fille gentille. Cette fille curieuse. Non. Pas curieuse, à l’écoute.
Pourquoi elle est là ? Pourquoi elle s’intéresse à moi ? Pourquoi elle me pose ces questions ? Pourquoi elle cherche à me comprendre ?
J’avais besoin d’être seule parce que je m'en sentait seule. Sa présence me fait comprendre que le monde n’est pas horrible. Je déteste ça. Je ne veux pas assumer que sa présence me fait du bien. J’crois... J’crois que je veux pas aller bien.
Mais je veux pas qu’elle parte. Parce que sa présence. Ses mots. Qui tentent peut être de m’aider. Sont là pour moi. Parce qu’elle reste, elle. Alors qu’on ne se connaît pas. Alors que je suis distante. Mais je veux pas qu’elle reste par pitié. Je veux pas qu’on ai pitié de moi.
Mes yeux se tournent machinalement vers elle lorsqu’elle me parle. Elle ne sourit plus. A cause de moi ? Pardon. Elle respire. Elle veut éviter de dire quelque chose de mauvais ? Merci. Elle cherche à comprendre. Pour m’aider ? Arrête.
J’ai même pas de réponses à ses questions. Oui, je voulais brûler les lettres. Mais j’l’ai pas fait. Parce que j’ai pas osé. Parce que je suis lâche. Parce qu’elle était là. Non. Aucune de ces réponses et toutes en même temps. J’sais pas. Je ne veux pas lui mentir. J’sais pas. J’aimerais lui répondre mais je peux pas.

- J’sais pas...

Je m'en veut de ne pas être plus expressive. De ne faire aucun efforts. Je prends les lettres dans mes mains, comme si ça allait m’aider. Mais les relâches rapidement sur mes genoux comme si elles pouvaient me brûler. Me tuer par leurs mensonges. Leur douleur. J’ai pas envie d’y repenser. Ça me fait mal.
Mes yeux se tournent vers la fille. Puis vers les papiers. Et encore sur elle. Peut-être que si elles les lisaient elle comprendrait. Mais je ne peux pas lui dire de le faire. Elle s’en sentirait obligée. Elle se sentirait obligée de m’aider. Je veut pas que ce soit le cas. Mais si elle veut vraiment s’impliquer. Si elle comprends mes idioties de signaux, si elle accepte de rester à mes côtés. J’veux qu’elles les prennent. Qu’elle les lisent. Qu’elle me comprenne.
Est-ce qu’elle le voudra aussi ?

Troisième année RP.
happy to be a l i v e

16 avr. 2020, 19:30
De la douleur étouffée sous les mots  Privé 
Ta place est là. Elle est , au centre de ces deux Voix, passant la tête dans la faille que tu as créée. Celle que tu as fabriquée quand tu as parlé. Toi.
Cette fêlure entre les Voix te permet de découvrir autre chose. Une autre Face de Toi. Une Face encore intacte, sans égratignure, sans vie. Ce n'est pas possible autrement. Cette Partie de Toi doit être morte, il n'y a pas d'autre explication.

Elle est morte, tu en es persuadée.
Tu es morte, peut-être.
Ou alors est-ce Elle?
Elle, l'Autre, la Fille-Troublée, la Fille-Eau. C'est ça... La Fille-Eau...
Elle se trouble, se mouvoit, se perd. Comme l'Eau.

"La Fille-Eau."

Elle prend les bouts de papier entre ses doigts avant de les laisser retomber sur le sol froid.

- J’sais pas..., elle te dit.

Toi non plus tu ne sais pas... Tu ne sais plus... Tu ne sais plus ce que tu dois faire. Tu te perds, comme la Fille-Eau. Puis elle te regarde de ses yeux vert clair. Le Monde s'effondre. Tu es plongée sous l'Eau avec Elle. Son regard passe de ses papiers à Toi et de Toi à ses papiers. Elle t'implore. Elle implore ta douceur, ta gentillesse. Elle essaie de te dire quelque chose rien qu'avec ses coups d'oeil insistants. Tu ne comprends pas. Alors tu la regardes, démunie.

Là. , tu devines ce qu'elle te demande. Tes petits doigts replacent correctement une mèche rebelle échappée de ton chignon avant de hausser les épaules.

"J'émerge."

Oui, tu as raison, tu émerges à la surface de l'Eau avec l'Autre. Ensemble.
Vos regards sont liés par une corde tendue, uniquement visible par vous.
Une corde solide.
Une corde de confiance mutuelle et progressive. C'est comme ça que vous terminerez, toutes les deux. Peut-être.

#426b80 // sixième année
grandiose

19 avr. 2020, 00:23
De la douleur étouffée sous les mots  Privé 
Comprendre. S'oublier. Ressentir

Mon cœur bat trop fort. Il ne s’est pas calmé depuis la lecture de la lettre. Et pourtant j’essaye. De prendre sur moi. Si, au début je voulais tout détruire, maintenant je veux me détruire à force de prendre sur moi. Je pensais que je m’en moquais de déranger les autres. Mais c’est faux. Je me sens si mal en compagnie de cette fille. Parce que je sais. Que même si je ne la dérange pas, elle ne m’écoutera pas réellement. Même si elle essaye, elle ne voudra pas vraiment être .
J’aimerai avoir une épaule sur laquelle me reposer. J’aimerai une épaule pour mourir progressivement dessus. Et puis qu’elle me ressuscite. J’aimerai mourir. Pour mieux. Revivre.
C’te Fille.
Mais ça peut pas être elle. Mon épaule. Personne peut l’être. Moi j’veux une épaule sans histoire. Une épaule qui ne se consacrerait qu’à moi. C’est égoïste.
J’suis égoïste. Qu’est-ce que ça peut faire ? Si pour une fois je suis égoïste. Si je ne prends pas sur moi. Si je m’en fiche des sentiments de c’te fille. Qu’est-ce que ça peut faire ?

Elle me regarde à son tour. J’veux détourner le mien. Ça fait trop mal.
Sentiments. J’me fiche plus des siens. Rien que dans son regard, on les voit. Sa façon de me regarder. Elle va pas bien non plus.
Hein, qu’tu va pas bien ?
Dans ses yeux, vit le malheur, lui même. Le sien. Le mien. Le malheur. Dans cette salle, il nous étouffe. Je suffoque.
Toi aussi, fille ?
Elle replace une mèche de ses cheveux dans son chignon. Non, laisses la partir. Libre. Laisses tes cheveux s’envoler, signe de ta propre liberté. Si seulement tu oses être libre. Moi, j’le suis pas.
Mon regard ne s’est toujours pas détourné. Plus il regarde, plus il comprends. Plus il ose. Déranger le monde. Déranger c’te fille.

« Est-ce que... j’peux t’poser une question, dis ? »

Je ne veux pas la forcer, j’espère que cette tournure de phrase lui fera comprendre. J’pourrais lui poser des centaines de questions à cet instant. Mais il n’y en a qu’une seule qui serait. Parfaite. Une qui nous permettrait de comprendre. A toute les deux. De savoir. Ou peut-être qu’à moi. Peut-être qu'elle, elle a déjà compris.

Troisième année RP.
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