Des jours et même des semaines étaient passés depuis le bal d'Halloween. Depuis ce soir-là Christopher veillait sur Alice mais surtout pensait à Carry. Il essayait de comprendre ce qui avait pu engendrer un tel acte. C'était barbare et horrible, il devait y avoir une raison qui poussait une fille de 13 ans à faire ça c'était obligé. Carry avait toujours été aimable avec lui, serviable même. Il la revoyait lui apportant un verre lors du bal, quelques minutes seulement avant de sombrer dans cette folie. Comment c'était possible? Passer de cette fille avenante et à cette barbare? Elle était passé à peu de chose du renvoi et subissait sa peine. Vivre sans magie, dans une école pour sorcier était un moindre mal par rapport à ce qu'elle avait fait. Sa victime et les témoins de la scène devait eux toujours vivre avec sa présence et les stigmates de ce qui s'était passé. Christopher l'évitait le plus possible. La rage était trop grande et intense, elle avait fait du mal à celle qu'il aimait plus que tout à Poudlard. Elle l'avait défiguré à vie. Si il se retrouvait face à elle il savait qu'il pourrait commettre un acte aussi cruel. Enfin non, il en était pas capable, mais serait-il en mesure de calmer sa colère face à elle? Il en doutait énormément et ne savait pas ce qui pourrait advenir.

Pourtant il avait besoin de lui parler, besoin de comprendre ce qui avait conduit à tout ça. 2 mois étaient passés, il était temps d'avoir des réponses. Il devait trouver un moyen de le faire sans avoir à se retrouver face à elle. Une fois cette idée décidé il ne mit pas longtemps à penser aux toilettes abandonnées comme lieu de rendez-vous. Personne n'y venait, ils seraient tranquilles et ils pourraient chacun se mettre dans une cabine afin d'éviter de se voir. Alors il lui fit parvenir une lettre pour fixer le rendez-vous.

Carry,

J'ai besoin de te parler, retrouve-moi dans les toilettes abandonnées aujourd'hui après le dernier cours de la journée. Il y aura qu'une seule cabine avec la porte ouverte, va dedans et ferme la porte.
Ce n'est pas un piège, il n'y aura que moi.

Christopher

Cela faisait maintenant deux mois que la vie de la petite Carry avait basculé en cauchemar. Plus de baguette, plus de magie. Les jours devenaient monotones et l’ennuie était devenue quelque chose dont Carry commençait à avoir l’habitude de vivre avec. Mais ce n’était pas le pire, chaque jour elle devait supporter les chuchotements incessants et peu discrets des autres élèves quand elle en croisait, voir même supporter des rires sans même pouvoir se défendre au risque de subir la colère de Miss Loewy. Elle ne pouvait même plus parler de fierté, qui pouvait bien l’être quand on transporte un seau d’eau avec une serpillère et des éponges ?

La vie de Carry avait drastiquement changé depuis le mois d’Octobre. Etant devenue une « Sans Maison » La jeune fille n’avait plus le droit de se présenter dans la grande Salle ni même de s’asseoir a aucune des tables qui étaient réservées aux élèves de Poudlard, chose qu’elle n’était plus depuis le trois Octobre. Elle n’était plus élève, juste résidente temporaire au service de l’école. De ce fait, pour prendre ses repas, elle devait aller en cuisine pour aller se servir elle-même. Elle pouvait soit rester avec les elfes de maisons, soient essayer de trouver un coin tranquille dans le château pour profiter de sa petite heure de pause.

En ce milieu de journée qui marquait le début du mois de décembre, Carry avait choisi de passer sa pause déjeuner avec les Elfes de maisons pour éviter les moqueries des autres élèves et la sensation de solitude qui la guettait à chaque recoin de l’école. Sans dire un mot, elle s’en alla prendre une petite assiette en bois avec ses couverts pour se servir mais alors qu’elle était sur le point d’ouvrir les marmites, un petit elfe de maison arriva tout souriant vers Carry et lui tira sa petite robe blanche avant de lui tendre une petite lettre Blanche. Sans précipitation, elle déposa son assiette sur la table de service et s’empara de la lettre en soupirant. Mais la jeune fille était quand même heureuse de voir une lettre arrivée dans ses mains car depuis ce changement drastique de mode de vie, personne n’avait pris la peine de lui écrire, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur du château d’ailleurs.

Le sourire aux lèvres, Carry ouvrit l’enveloppe et se saisit de la lettre entre ses doigts. Son sourire s’éteignit aussi vite qu’un feu de camp sous la pluie. Il s’agissait de Christopher, le petit ami actuel d’Alice Sangblanc qui voulait la voir pour une raison qu’elle savait très bien. « Ce n’est pas un piège » en lisant cette simple phrase, Harrison souffla du nez en levant les yeux aux ciels. Elle n’était pas naïve au point d’accepter sans poser de questions mais elle irait quand même mais avec ses conditions.

La fin de journée se profilait et le soleil commençait doucement à se coucher. Après avoir nettoyer la dernière salle de classe et pris des notes par ci par là pour le peu de temps libre qu’elle aurait. La troisième année s’en alla déposée le seau et balai qu’elle transportait en chantonnant tout en prenant bien soin d’éviter autant que possible de rencontrer les élèves de l’école. Une fois fait, Carry se rendit aux portes de la grande salle pour emprunter l’escalier qui la mènerait à son lieu de rendez-vous. Elle qui se souvenait de monter ses marches quatre a quatre pour ne pas arriver en retard en cours, les montait aujourd’hui sans réel précipitation car plus jamais elle n’arriverait en retard désormais

Arrivée aux deuxieme étages, Carry poussa avec méfiance la porte d’entrée des toilettes abandonnée. C’était dangereux, n’ayant plus de baguette pour se défendre, elle n’avait aucune chance de se défendre et si jamais ils s agissaient d’une embuscade, s’en était finis d’elle. Avançant a pas de loup dans la pièce, Carry risqua un appel neutre dans les toilettes en voyant une porte de cabine ouverte comme il était dit dans la lettre.

-Christopher ? Je suis là, comme tu me l’as demandé … Pardon de méfier mais je ne rentrerai pas dans cette cabine…Rien ne me dit que tu n’m’y enfermeras pas.

Les cours finirent, Christopher se hâta de rejoindre les toilettes abandonnées du 2ème étage. Déterminé, le cœur tambourinant il entra en veillant à ce que personne ne le voit et prépara la scène. Il ferma toutes les cabines sauf deux. L'une serait pour Carry, l'autre pour lui. Il s'installa dans l'une libre et ferma la porte puis patienta un certain temps. Il ne savait pas si elle viendrait, ni combien de temps il devrait attendre avant de juger qu'il était trop tard pour espérer sa venue. Il passa ces minutes à se répéter les questions qu'il avait en tête. Ce n'était pas juste le bal, c'était tout qu'il voulait comprendre. Alice lui en avait dit beaucoup sur leurs différents mais il avait qu'une version et il n'avait pas les raisons des actes malveillants de Carry. Il ne pouvait pas concevoir qu'une personne ait autant de méchanceté en elle, pas si jeune en tout cas.

Il entendit enfin la porte s'ouvrir. Il resta silencieux le temps de vérifier si c'était bien elle. Elle l'appela, c'était bien elle. Elle avait accepté cette confrontation. Méfiante elle refusait de rentrer dans la cabine. L'aiglon s'y était attendu, à sa place il doute même qu'il serait simplement venu.

"-Je peux comprendre. Tu fais comme tu veux, je reste dans la mienne en tout cas. Mais tu peux me faire confiance je t'assure. J'ai une baguette et pas toi, cabine ou pas je peux faire ce que je veux de toi... Il laissa quelques secondes de silence. Mais je suis pas là pour ça! Me venger ne changera rien, j'ai fais ce que je pouvais et devais faire au lendemain du bal... Je sais pas si tu es au courant mais c'est moi qui t'ai dénoncé à Miss Taylor, moi et personne d'autre! Aujourd'hui je veux comprendre... Je veux que tu m'expliques comment et pourquoi t'en es venu à faire ça."

En entendant Christopher parler de sa baguette, Carry recula d’un pas hésitant en pensant grandement à prendre la fuite. Comment savait-il qu’elle n’avait plus sa baguette ? Si lui le savait, alors beaucoup devait le savoir dans ce cas et ce n’était pas du tout une bonne nouvelle puisque ça voulait dire que tous savaient que la jeune sorcière était sans défense. Mais tout s’expliqua à la suite. Christopher était celui qui avait dénoncée Carry et maintenant il demandait des explications sur le pourquoi elle avait fait subir à Alice un tel carnage.

Toujours près de la porte pour s’enfuir à tout moment, elle laissa un sourire remplit d’amertume apparaitre brièvement sur son visage et prit le risque de faire un pas en avant vers la cabine de Chris avant de se racler la gorge pour s’adresser à lui en prenant un ton neutre.

-Donc, tu as attendu deux mois pour venir me parler ? Peut-être que tu aurais dû me demander ça avant d’aller me dénoncer non ? Mais bon, je comprends que tu ne réfléchisses pas beaucoup quand on parle d’Alice.

Le sang commençait à remonter dans la tête de Carry. Son visage était crispé par la colère et le mépris, elle le haïssait pour ce qu’il avait fait. Il n’était pas là quand tout c’était passé et il avait osé aller en parler à la direction de l’école. Si ça avait été quelqu’un comme Lili ou bien Alexei, enfin quelqu’un qui était présent quand tout ça s’est passé, elle aurait compris. Mais Christopher, lui, était aux abonnés absents, il n’avait absolument rien vu et ignorait exactement ce qui s’était passée et pourtant il a eu le courage d’aller ouvrir sa bouche alors qu’il ne connaissait pas tout l’histoire. Pour lui, Carry avait blessé Alice, point. Imbécile, pour comprendre ce qu’il s’était passé il fallait au moins être là. Elle n’avait envie que d’une chose, partir d’ici pour aller étudier et calmer ses pulsions de colère qui commençait à ressurgir d’elle.

-Alice n’était pas ma cible principale, reprit-elle sur le ton du mépris. Elle ne l’a jamais été. A l’origine, je voulais attaquer l’un de mes harceleurs, Rufus Williams, pour prendre ma revanche mais ta Alice n’a pas supporté l’idée que j’attaque quelqu’un qui me voulait du mal alors elle m’a attaqué et frappée au visage. A ce moment-là, j’étais tellement en colère contre elle et j’ai perdu le contrôle. Je voulais faire en sorte qu’elle perde l’envie de se mettre en travers de mon chemin…Mais quelqu’un en a décidé autrement. Elle laissa sortir un soupire d’exaspération. Ah autre chose, cesse de croire que je voue une haine contre Alice, je me fiche éperdument de cette pauvre fille. Si elle s’était occupée de ses affaires, alors jamais tout cela ne serait arrivée.

Il était inutile d’en dire plus au sujet de l’Autre ni même sur ses motivations. Il n’avait pas besoin de savoir et de toute façon il ne la croirait pas. Désormais, Christopher faisait des personnes à éviter. Ce pauvre garçon ne tournait qu’autour d’Alice, il était irrécupérable.

Il entendait les pas de Carry à travers la porte sans savoir si elle s'éloignait ou s'approchait. Adossé à une des parois de la cabine il serra fort sa baguette quand elle prononça le nom d'Alice. Lui parler avant? Et puis quoi encore? Elle avait fait ce qu'elle avait fait, qu'importent les raisons ça méritait d'être puni.

Il l'écoutait raconter ce qu'il s'était passé lors du bal, la rage montait doucement. Il fallait la calmer, ne pas laisser ses émotions prendre le dessus sur ses intentions. Mais quand elle dit ne rien avoir à faire d'Alice il laissa sa pensée s'échapper.

"-Mon cul oui! Quand on en vient à graver la joue de quelqu'un comme tu l'as fait c'est qu'on a quelque chose contre elle! Il calma le ton de sa voix. Tu sais Alice me dit tout! Le bon comme le moins bon, je suis pas toujours d'accord avec ses actes mais ce coup de poing tu le méritais! Qu'importe ce qui s'est passé avant, profiter d'une attaque de mangemorts pour s'en prendre à quelqu'un c'est pitoyable. Au final tu as défiguré Alice, j'avais pas besoin d'en savoir plus pour te dénoncer, j'aurais fait la même chose si ca n'avait pas été elle. C'est mon devoir de préfet. Alice m'avait prévenu du monstre que tu étais, de ce qu'il s'est passé entre toi et ses amis. Je n'ai pas voulu l'écouter, tu as toujours été gentille avec moi. C'est pour ça que je ne comprends pas ce que tu as fait. J'arrive pas à croire que la Carry que tu m'as montrée ait pu faire une chose aussi grave! Lancer un Difindo sur quelqu'un d'immobilisé... Sérieusement Carry tu te rends compte de la folie de ce que tu as fait?"

Il avait relevé brusquement la tête jusque-là baissée en prononçant cette dernière phrase, si bien qu'il se cogna l'arrière du crane sur la paroi de la cabine, faisant raisonner un bruit sourd dans la pièce.

"- J'ai besoin de comprendre comment t'en es arrivée à faire ça. La colère ne peut pas être la seule raison."

Carry retint un pouffement de rire. Ce petit accès de colère soudain arracha un sourire amusé à l’ex Serpentard qui s’approcha encore plus de la cabine avec les mains dans le dos. Cet imbécile pensait tout mieux savoir que tout le monde, il pensait que Harrison avait vraiment quelque chose contre Alice alors que ce n’était pas le cas. Arrogant, stupide, pathétique, tels étaient les adjectifs qu’avaient utilisé mentalement Carry dans sa tête pour décrire le Serdaigle. Il voulait comprendre pourquoi elle s’était montrée gentille avec lui et comment elle en était arrivée à faire ça. Cette conversation n’aurait jamais dû avoir lieu et elle regrettait déjà le fait d’être venue dans ces toilettes pour converser. C’était d’un ennui qu’elle en soupira d’exaspération.

-Eh bien, on perd son sang-froid ? Même s’il ne pouvait pas voir, Carry se permit à un petit sourire malin de se dessiner sur ses lèvres. C’est fou à quel point tu manques de logique pour un préfet mais je vais te faire plaisir et te raconter. Début septembre je le redis et répète, je me suis fait agresser par trois personnes, j’ai dénoncé leur comportement à Miss Loewy pendant une rencontre et il s’avère que la directrice ne bouge pas le petit doigt quand il s’agit de Né-moldu. Regarde, après lui avoir dit qu’ils m’avaient empoisonnés, humiliés et battus, ont-ils été punis ? Carry laissa un rire sans joie sortir d’entre ses lèvres. Rien ! Ils n’ont rien n’eut pas même des heures de retenus ! Alors si Miss Loewy ne voulait pas faire son travail alors j’ai pris la décision de le faire à sa place et à ma manière pendant le bal. C’est pour ça que je les ai dénoncés haut et fort , je pensais que ces fichus pseudo-mangemorts allaient s’occuper d’eux pour moi mais non. Alors j’ai pris la décision de m’attaquer à eux et Alice m’a vu et tu connais la suite. Alice n’était qu’un dommage collatéral.

Carry tourna les talons et se dirigea lentement vers la sortie sans jeta un seul regard en arrière.

-Que tu me crois où non je m’en fiche éperdument, Chris. Tu ne peux pas me retenir ici indéfiniment. N’étant plus une élève de Poudlard, tu n’as plus aucune autorité sur moi. Je ne réponds qu’aux professeurs et à Miss Loewy. Donc si on a fini ici, moi je dois aller ranger la bibliothèque. Finit-elle dans un faux-sourire sans s'arrêter.

Sans vraiment grand empressement, l’ex-élève de Poudlard atteint la porte menant aux couloirs et la tira lentement vers elle pour faire une ouverture assez grande pour elle. Hésitante, elle préféra patienter quelques secondes pour savoir si oui ou non le Serdaigle avait autre chose à dire. Secrètement elle espérait que ce soit tout, s’il pouvait s’énerver si facilement, il était inutile de continuer de discuter avec une personne incapable de maîtriser ses sentiments. *dixit celle qui se fait passer pour une folle, alors qu'elle a toute sa tête...*

De l'autre côté de la porte il entendait Carry s'amuser de sa réaction. Décidément malgré la chance qu'il lui offrait de s'expliquer elle s’entêtait à exposer le côté peste qu'on lui avait dépeint. Tant de regrets du temps passé à se dire que les gens avaient peut-être tort, qu'ils exagéraient. Si il avait eu à son égard la méfiance qu'elle méritait, peut-être aurait-il pu éviter ça. Elle racontait ses malheurs, ce qu'elle avait vécu, ce que des nés-moldus lui avait fait. Christopher avait eu d'autres versions, d'autres histoires de ce qu'elle avait pu faire à des nés-moldus. Alors il eu du mal à la prendre en pitié, tout autour d'elle ne tournait qu'à la vengeance, l'un se venge d'elle et elle se venge de l'un. Une boucle infinie qui avait conduit à la blessure d'Alice. Mais à l'origine, à croire ce qu'on lui avait raconté, c'était elle l'élément déclencheur. Et elle était prête à leur porter le coup de grâce, les donner à des mangemorts. Qu'importent les torts qu'ils avaient, ils méritaient bien sûr une sanction mais pas d'être jugés sur leur statut de sang ou agressé pendant une attaque comme celle qui a eu lieu lors du bal. Alice avait eu raison d'agir.

Tout ça n'était qu'une perte de temps, elle était irrécupérable. Sans répondre il resta là, adossé, l'entendant s'éloigner et ouvrir la porte, la croyant sortie des toilettes il en fit de même de la cabine, mais elle était toujours là. Il rangea sa baguette qu'il avait toujours en main dans sa poche. Pour éviter d'être tenté et pour lui montrer aussi qu'il n'avait pas l'intention de s'en servir. Il ne serait pas aussi faible qu'elle. Il la regarda, la colère n'était plus présente en lui, il y avait juste de la déception et de la pitié dans son regard. Mais pas de la pitié telle qu'on peut en avoir face à quelqu'un qui souffre, c'était la pitié du dégoût qu'elle lui faisait ressentir, l'indignation qu'elle représentait pour lui.

"-J'avais espoir Carry. J'ai osé croire que tout n'était pas aussi pourri en toi. Il baissa alors la tête, comme pour se poser la question à lui-même. Pourquoi toujours vouloir la vengeance... Puis la releva. J'étais sincère, il n'y avait pas de piège. Je voulais juste t'offrir une chance. Je me demande vraiment pourquoi..."

Carry poussa un long soupire et referma doucement la porte des toilettes sans y sortir. Elle ne s’attendait pas à de tel parole de la part de celui qui avait vendu son corps et son âme à Alice et pourtant, lui, voulait laisser une chance à celle qui avait abimé son beau trophée. Les yeux levés vers le ciel, elle se retourna lentement vers la cabine d’où le Serdaigle parlait et s’avança d’un pas traînant les bras croisés.

-Pourquoi la vengeance ? Parce que je ne suis pas le genre de personne à me laisser faire, c’est tout. Nous sommes tous différents. Tant pis si ma façon de penser ne te semble pas être la bonne, j’ai été élevé comme ça et on n’y peut plus rien désormais. Cette fois-ci, un sourire sincère se dessina sur le visage de la petite fille. Mais…C’est gentil de ta part d’avoir essayé de me donner une chance de m’expliquer… Je te remercie d’avoir essayé de me comprendre malgré ce que j’ai fait. Quand ma sanction a été annoncé, J’ai pris conscience de mes actes et…Je tenais quand même à te présenter mes excuses à toi et à Alice pour ce qui s’est passé pendant le bal. J’ai bien conscience que c’est trop tard et que cela n’arrangera pas le visage d’Alice mais… Je veux que tu saches quand même que je regrette sincèrement ce qui s’est passé.

Triste de devoir reparler de cette histoire, Harrison souri tristement en direction de Chris. Intérieurement, elle espérait que le jeune garçon trouve un jour la force de la pardonné. Martins n’était pas méchant, loin de là. Il avait beau être stupide, c’était un garçon sincère et ouvert d’esprit. Carry ne pouvait s’imaginer à quel point le jeune homme devait prendre sur lui pour venir lui parler et c’était surement la raison pour laquelle il avait décidé de parler depuis une cabine : pour l’empêcher de la voir et d’exploser de colère en voyant son visage.

-Je dois y’aller Chris…Merci quand même d’avoir pris le temps de m’écouter. Je ne te dérange pas plus longtemps, je dois aller m’occuper de votre repas pour ce soir.

Il était déçu, mais au fond pas surpris. La volonté qu'il avait mis à chercher du bon en elle était un combat perdu d'avance il s'en doutait un peu mais il avait tout de même voulu y croire un peu. Tout ça pour rien finalement. L'éducation qu'elle avait reçue était l'excuse qu'elle avait trouvée pour justifier son tempérament. Lui avait été élevé dans la tolérance des autres. Ses parents s’évertuaient, comme lui, à cherche le bon en chacun. Aurait-il été si différent si il avait grandit avec des parents qui haïssait les moldus? C'était bien possible après tout.

Mais d'un coup il vit une autre Carry, celle qu'il était venu chercher! Elle s'excusait, elle exprimait des regrets, c'était presque insensé il y avait seulement quelques secondes. Et elle paraissait sincère, l'aiglon lui sourit en hochant la tête. Jamais elle n'aurait son pardon, encore moins celui d'Alice mais il appréciait l'initiative et lui était reconnaissant de le faire. Carry devait maintenant partir, de toute façon le blond n'avait plus rien à lui dire. Il n'avait pas eu les réponses qu'il espérait mais au moins il avait eu des excuses sincères et il s'en contentait. Comprendre de tels actes était tout simplement impossible. Colère, bêtise et cruauté, comment expliquer quoi que ce soit quand tout ça est mélangé?

"-Merci d'être venue, bon courage!"

Il laissa Carry s'en aller, restant dans les toilettes un temps. Réfléchissant si il devait parler de cet entretien à Alice et lui transmettre ses excuses. Il conclut rapidement à un non, persuadé qu'elle n'approuverait pas ce que venait de faire l'aiglon. S'approcher si près du diable sans intention de lui nuir... son ange ne le comprendrait pas!