Eté 2047 - 18 août - 17h30
Avec @Stéphanie Lilith
Jenny Brown, mère d'Anna : couleur

Anna pirouettait dans une des rues principales de sa ville natale, elle marchait à côté de sa mère tout en léchant avec délectation une glace à la banane achetée chez un glacier moldu italien. Que ça faisait du bien, les vacances ! Elles arrivaient vers leur fin mais Anna avait tout de même hâte de rentrer en première année. Beaucoup de passants marchaient dans la rue, une glace à la main en papotant, toute la journée le soleil avait réchauffé la ville de ses rayons, rien de tel pour une sortie toutes les deux ! Elle jeta un coup d'oeil vers sa mère, celle-ci regardait avec inquiétude le ciel, Anna l'imita et remarqua que le temps commençait à se couvrir de nuages gris virant au noir. Elle ne s'y attendait pas : la température était restée étouffante.

La plupart des civils commençaient à remarquer le brusque changement de temps et accélérèrent le pas, sûrement pour rentrer chez eux le plus vite possible. Mais que craignaient-ils donc ? Quelques nuages, ce n'était pas la mer à boire !

- Anna, rentrons ! Et finis vite ta glace.

Évidemment, sa mère commençait à s'inquiéter, bientôt il fit plus sombre et les seuls repères furent les vitrines flamboyantes des magasins qui rentraient leurs étalages. Puis quelques gouttes se mirent à tomber, Anna s'empressa de croquer le cornet qu'il lui restait, tandis que sa mère commençait à paniquer. Bien que Jenny porte son éternelle robe à fleurs avec des collants, Anna était en short et t-shirt, comme la majorité des passants et elles n'avaient pas de parapluie sur elles ! La foule se pressa dans la rue et tout le monde commença à se pousser tandis que des flaques se formaient sous les gerbes de pluie. Anna ne pouvait rien faire, elle se colla contre sa mère pour se protéger de la pluie.

Un civil a l'air très pressé passa près d'elle en la bousculant à moitié, elle se réceptionna maladroitement et redressa la tête pour repérer sa mère, un peu poussée par la foule, elle courut pour la retrouver mais ses baskets dérapèrent sur le pavé mouillé et elle se ramassa sur une dame qui marchait juste à côté en la renversant a moitié elle aussi. Elle jura :

- Par Dumbledore !!!

Mais tout allait bien, elle ne s'était pas fait mal. Tandis que les passants grognaient du fait qu'elles bloquent le passage, Anna se releva et se tourna vers le dame en lui demandant :

- Tout va bien Miss ?

Elle se remit de ses émotions pendant que sa mère se frayait un passage dans la cohue paniquée pour venir la chercher. Mais quelle poisse, toute cette pluie en plein été !

Je n'appréciais guère les endroits remplis de monde, à l'image de cet endroit. Les odeurs se mélangeaient trop, et saturaient mon nez, c'était très désagréable. Parfois, je maudissait mon sens olfactif. Je ne sais même plus pourquoi j'étais venu ici... Ah si, c'est vrai, il me fallait des nouveaux vêtements, et j'espérais pouvoir retrouver ma boutique moldue favorite. Je priais intérieurement pour qu'elle soit toujours ouverte après toutes ces années. Ils faisaient des costumes absolument incroyables, puis j'irais me racheter des pantalons et des chemises.

Je sentais quelques regards parfois se tourner vers moi, il faut dire que porter le pantalon que je portais actuellement pouvait susciter quelques interrogations. Mais je n'avais pas chaud du tout. Et je ne me serais séparé de mon étui à baguette dans ma cuissarde pour rien au monde. Et puis, il ne faisait pas si chaud que ça si ? Et puis merde, ça n'était pas leurs affaires ce que je portais, à moins que ce soit l'absence de soutien-gorge qui les choque. Et bien je n'en portais jamais, tant pis pour eux.

Soupirant de désespoir en tournant en rond, j'hésitais à abandonner, quand je commençais à sentir quelques gouttes de pluie. J'adorais la pluie, et cela allait certainement vider un peu les rues. Parfait. Je ralentis donc ma marche, profitant de l'odeur délicieuse de la pluie.

Un bruit de course, un dérapage, une odeur de panique, je me tournai juste à temps pour réceptionner une petite gamine qui semblait avoir perdu l'équilibre. J'allais la sermonner, quand j'entendis le phrase qui trahissait son appartenance. Tout amusement avait disparu de mon visage, n'avait-elle donc aucune considération pour sa sécurité ? Je regardai autour de moi, il y avait trop de monde, sans réfléchir, je la pris par la main et l'emmenait dans un endroit tranquille à quelques pas. Puis je m'accroupis en face d'elle, les yeux lançant des éclairs.

- Jeune fille, soyez plus prudente quand vous jurez. Imaginez si un moldu vous avait entendu.

Je regardai à nouveau autour de moi, voyant une femme se précipiter vers nous, l'air paniquée, il s'agissait sans aucun doute de sa mère. Je comptais bien lui toucher deux mots.

- Votre mère je présume ?

La femme qu'Anna avait poussé semblait aller bien, finalement, et la rouquine fut surprise de se voir entraîner par les mains dans une ruelle adjacente, une impasse, par la femme en question. Elle n'avait pas peur, celle-ci ne semblait pas pourvue de mauvaises attentions, mais elle espérait que sa mère les avaient suivies. Une fois arrêtées, la femme s'accroupit devant elle comme pour se mettre à sa hauteur et Anna eut tout le loisir de l'observer. Elle était vraiment très jolie et semblait grande pour une femme, ses habits étaient pour le moins étonnants car elle était munie d'un pantalon en cette journée étouffante... bien sûr, c'était finalement une sage décision vu le temps changeant.

La dublinoise fut arrachée à ses pensées par la voix de la femme qui la sermonna, les yeux brillant de colère, quant au juron qu'elle avait laissé échappé auparavant. Elle disait qu'un moldu aurait pu l'entendre. C'était donc une sorcière, elle aussi. Quel hasard ! Le visage d'Anna se fendit d'un sourire qui ne se voulait absolument pas insolent ; simplement, elle ne comprenait pas l'inquiétude de l'inconnue. Après tout, ils ne connaissaient de toute façon pas Dumbledore et ne seraient pas susceptibles de se méfier de quoi que ce soit non ?

La mère d'Anna arriva prestement, l'air inquiet. La dame se tourna vers elle puis demanda si c'était bien sa mère. Bien sûr, que c'était sa mère. Et Anna n'était pas étonnée que celle-ci soit inquiète : il n'était pas commun de voir une inconnue entraîner une fillette dans une impasse après avoir été bousculée ; cela l'était encore moins quand c'était seulement à cause d'un juron... Jenny avait entendu la question rhétorique et déclara donc :

- Oui oui, je suis bien la mère d'Anna. Euh... de ma fille. Que se passe-t-il ? Si c'est pour la bousculade, je vous prie de m'excuser, sincèrement. C'est qu'il y a beaucoup de monde, ici... Et cette pluie maintenant, c'est de la folie vous ne trouvez pas ?

Anna se retint de lever les yeux au ciel ; sa mère parlait trop, beaucoup trop, et pour rien dire. Elle ne voulait pas continuer de l'entendre jacasser et préféra s'interposer :

- Je suis désolée si mon juron vous a dérangé... Enfin, je pense que de toute façon les moldus ne connaissent pas Dumbledore, et que prononcer son nom en public n'a rien de dangereux.

@Stéphanie Lilith désolée pour le retard

Le sourire de la gamine m'ébahit, et je demeurai une petite seconde interdite face à une telle réaction. Étais-je donc si amusant que cela ? Par Merlin, je jurais que si j'avais été d'un peu plus mauvaise humeur... Je levai les yeux aux ciel, comment pouvait-on prendre à ce point à la légère le secret magique ? Surtout après les événements récents qui avaient secoué le monde sorcier... Comment pouvait-on être aussi détaché de la réalité et du bon sens ? Une fois sa mère à portée de vois, je me redressai en m'aidant de mes mains sur mes genoux avant de me frotter les mains. Je les posai ensuite sur mes hanches, jetant un regard furieux à cette dernière avant de lever les yeux au ciel. Oui, ça me paraissait évident qu'Anna était sa fille, pitié. Et voilà qu'elle tentait de me faire la petite conversation de tous les jours, un ennui mortel.

Je pensais que mon agacement ne pouvait pas être plus haut, avant que la gamine ne reprenne la parole. J'expirai longuement, en me frottant les paupières avec le pouce et l'index avant de la regarder.

- Bloody... Rah, ce n'est pas le mot exact qui est important ! Que ce soit lui ou un autre, ce qui compte c'est de faire attention ! On ne vous à rien appris sur le secret magique ?! Un mot de travers, un seul, prononcé face à la mauvaise personne, et pouf ! Tout est fini, et est reparti pour revivre un post-hôpital Sainte Mangouste !

Une nouvelle expiration exaspérée, avant de regarder la mère de cette Anna, ne lui avait-elle donc rien inculqué ?