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23 avr. 2019, 22:54
 SOLO  Entrée dans l'arène aux lions
Le tumulte des conversations était assourdissant dans la Grande Salle. Après avoir traversé le mur de la voie 9 3/4, voyagé à bord du Poudlard Express et traversé le Lac Noir, Ashling se trouvait enfin dans l'enceinte du mythique château. La Grande Salle, avec son plafond enchanté, ses tables d'une longueur interminable, son acoustique digne des plus grands opéras, avait tout d'impressionnant. Tous les récits de sa mère à ce propos n'auraient pas suffi à décrire tout ce qu'il pouvait observer depuis le fond du groupe de Premières année dont sa tête s'élevait sans mal grâce à sa grande taille. Les fantômes du château vadrouillaient çà et là, les portraits s'animaient avec la frénésie d'une rentrée des classes. Tout était propice à l'émerveillement. Pourtant, Ashling était un des seuls à ne pas pousser des cris d'enthousiasme et d'extase. D'aucuns auraient pu juger cette attitude comme celle d'un garçon blasé, mais la vérité était qu'il pensait déjà à sa répartition. En toute logique, le Choixpeau l'enverrait à Serpentard puisque c'était le cas des McGregor depuis moultes générations. Cependant, cette maison ne lui inspirait guère confiance. Il se voyait plutôt aller à Poufsouffle, comme sa mère. Le traditionnel chant du Choixpeau magique ne le tira pas de sa rêverie. Il ne l'écouta guère, trop occupé à scruter les tables des élèves sans but précis. Lorsque l'appel commença, Ashling se surprit à spéculer en son for intérieur sur les maisons où allaient finir chaque nouvel élève appelé. Il se trompa au moins une fois sur deux mais cela lui permit au moins de repérer quelques têtes. Quand vint son tour, il s'approcha, la tête haute, s'assit sur la chaise prévue à cet effet et se laissa mettre le Choixpeau magique. Ce dernier lui parla par une sorte de télépathie :
- Un fils et un petit-fils de Serpentard... De grandes choses pourraient y être accomplies. Une préférence mon garçon ?
Ashling en fermant les yeux pensa très fort :
*Pas à Serpentard*
La voix du Choixpeau résonna à nouveau dans sa tête :
- Hmmmm... Très bien... Je vois une volonté de fer... Beaucoup de loyauté... De courage également... Oui, oui, c'est là que je vais t'envoyer mon garçon, fais moi confiance.
La voix tonitruante du Choixpeau résonna alors dans toute la Grande Salle :
- GRRRRYFFONDOR !!!
La table des Gryffondor acclama Ashling avec ferveur. Comme il se levait pour rejoindre ses nouveaux camarades, il se demanda pourquoi le Choixpeau ne l'avait pas envoyé à Poufsouffle. Ne tenait-il pas compte des préférences de chacun? Il se remémora l'opinion de son père sur les Gryffondor, "une bande d'idéalistes irréfléchis à mille lieues des réalités de la vie". Néanmoins, Ashling savait surtout que les idées très arrêtées de son père étaient pour partie bonnes à jeter. D'ailleurs, quand il vit de nombreux Gryffondor s'efforcer de lui faire une place parmi eux, il se sentit aussitôt accepté, et aucun préjugé n'aurait pu effacer ce sentiment.
La répartition enfin terminée, la directrice, Kristen Loewy, derrière son pupitre en forme de hibou, intima toute la salle au silence afin de prononcer un discours dans lequel elle souhaita la bienvenue aux Premières année et précisa une série de modalités techniques essentielles au bon fonctionnement du château. La fin de ce discours annonça le début du banquet. Des victuailles de toutes sortes apparurent par enchantement devant Ashling qui n'attendit personne pour fondre dessus. Il mangea, mangea jusqu'à s'en faire éclater la panse. À la fin du repas, il avait tellement mangé qu'il ressentit un sentiment de culpabilité à l'égard de sa famille restée à Liverpool, qui peinait tant à mettre du pain sur la table. Il se rassura en se disant que, lui parti, cela leur ferait une bouche de moins à nourrir.
Le banquet terminé, il suivit les Gryffondor jusqu'au cinquième étage. Il passa le portrait de la Grosse Dame et découvrit la salle commune des Gryffondor, un lieu chaleureux et rassurant. Loin des angoissants cachots que son Serpentard de père lui avait décrits !
Ashling, exténué, termina au coin du feu l'ultime chapitre de son roman commencé dans le train puis partit se coucher. Le silence de sa couche, dépourvu à la fois de cris, de pleurs, de bruits de coups, lui procurait un sentiment salvateur, si bien que cette nuit là Ashling s'endormit le sourire aux lèvres.

Chaton un jour, chaton toujours !