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13 oct. 2019, 18:44
Le ridicule ne tue pas  Privé   AL 
Un soir d'octobre 2044, après les cours ...



Avec @Azaël Liderick



Quand elle avait demandé à sa mère quelle était la meilleure façon de le faire, elle lui avait renvoyé une lettre très énigmatique qui disait : "Il suffit de demander, tout simplement". Super. Sa mère n'avait pas l'habitude d'être aussi vague et Panthéa avait été très déçue. "Demander, tout simplement". Mais le problème était bien là, elle ne savait absolument pas comment faire !

Dans l'ensemble des séries moldues et des livres qui avaient jalonné sa vie, la fillette avait eu l'impression que c'était en général le garçon qui s'occupait de ce genre de chose. Seulement voilà, elle n'aimait pas attendre, surtout lorsqu'il s'agissait de quelque chose dont elle avait vraiment très envie.
Et elle avait vraiment, vraiment très envie de danser avec Azaël pour leur premier bal d'Halloween.

L'année précédente avait été particulièrement calme pour elle de ce point de vue-là : pas de bal, pas d'invitation, pas de question existentielle, et c'était très bien comme ça. A 11 ans, Panthéa n'avait grand chose à faire de ce qu'elle considérait comme "des choses futiles de grandes personnes", et elle aurait, de toute façon, préféré rester près du buffet ou de la fenêtre en écoutant l'orchestre et en regardant les autres danser.
Cette année cependant, la fillette n'avait curieusement pas envie de faire le poteau. Tandis qu'elle avait entendu certaines de ses amies parler des fêtes de fin d'année, elle s'était rappelée de l'annonce du bal et le prénom de son meilleur ami lui était venu tout naturellement. D'abord très peu concernée par la question, l'idée avait fait son petit cheminement, et Panthéa avait fini par ressentir une grande excitation en s'imaginant accompagner Azaël ce soir-là dans l'immense salle décorée pour l'occasion.

Aujourd'hui cependant, les décorations étaient loin d'être accrochées et la salle était déserte. Surtout, elle avait une appréhension folle à la seule pensée de se voir refuser l'invitation. Elle ne savait pas s'il appréciait la danse mais partait du principe que non. Alors danser en public ? Certainement pas.
Néanmoins, et parce qu'il suffisait apparemment de "demander, tout simplement", elle avait glissé un mot dans la poche d'Azaël pendant leur cours de Sortilège pour lui donner rendez-vous ici, à l'heure dite, juste avant le dîner.

Il lui restait quelques minutes avant l'arrivée espérée de son meilleur ami et Panthéa était dans tous ses états.
Dernière modification par Panthéa Johnson le 03 nov. 2019, 10:31, modifié 1 fois.

Théana : there's alchemy between us

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14 oct. 2019, 18:32
Le ridicule ne tue pas  Privé   AL 
Tu as vu le petit mot que Panthéa a glissé dans ta poche en cours de sortilège. Et tu t'es bien demandé ce qu'elle pouvait avoir à te dire qui demandait de se donner rendez-vous dans la salle de bal avant le dîner. Elle veut probablement que vous puissiez parler seul à seul, sinon elle t'aurait simplement dit ce qu'elle avait à dire durant le repas du soir. Peut-être que ça concerne son papa ? Elle n'a peut-être pas trop envie d'en parler devant le Perché. Enfin, tu ne sais pas trop, et tu te dis que tu verras bien. Après tout, t'es pas du genre à te poser des questions pendant trois heures alors que la réponse va finir par venir d'elle-même. Ce serait trop fatiguant pour pas grand chose.

C'est donc sans trop te presser, les mains enfoncées dans les poches, que tu te diriges vers la salle de bal. T'es bien évidemment repassé par ton dortoir, le temps de poser tes affaires de cours et de te débarrasser de ta cravate aux couleurs de ta maison. Si tu mets un point d'honneur à toujours avoir un uniforme parfait durant la journée, tu es bien heureux de libérer ton cou dès que cela t'est possible. Tu détestes les cravates. Et les noeuds papillon. Même les écharpes, c'est pas trop ton truc. T'as l'impression qu'on essaie en permanence de t'étrangler dès lors qu'il y a quelque chose autour de ton cou. Mais on t'a appris à toujours être parfaitement présentable, alors tu fais un effort lorsqu'il le faut.

Arrivé dans la salle de bal, tu vois que Panthéa t'attend. Tu te diriges vers elle avec un petit sourire. T'es toujours heureux de passer du temps avec elle. En plus, t'as l'impression que vous vous voyez moins tous les deux à présent. Parce qu'il y a toujours d'autres gens. Sauf qu'en t'approchant, ton sourire disparaît peu à peu. C'est qu'elle n'a pas franchement l'air dans son assiette. Elle semble toute stressée, limite paniquée. Tu sors les mains de tes poches et accélères le rythme pour venir te placer en face d'elle, la tête légèrement penchée sur le côté, comme si ça pouvait t'aider à mieux comprendre son état.

- Tu voulais me parler ? Il se passe quoi, t'as pas l'air bien...

T'espères qu'elle ne va pas t'annoncer la mort de sa maman cette fois-ci, parce que ça commencerait à faire un peu beaucoup, pour elle comme pour toi. Tu fais ce que tu peux, mais gérer les situations de crise c'est pas ton fort, et ça te demande toujours plein de réflexion pour ne pas dire une bêtise. Et encore, des fois c'est plus fort que toi, tu ne te rends même pas compte de ton manque de tact.
15 oct. 2019, 15:25
Le ridicule ne tue pas  Privé   AL 
Plus les minutes défilaient, et plus la fillette se mettait à souhaiter qu'il n'ait pas trouvé le petit mot. Il allait bientôt arriver et elle ne savait toujours pas comment lui demander d'être son cavalier pour le bal. Panthéa avait beau imaginer toutes les formulations possibles, aucune ne lui convenait : elles paraissaient trop banales, puis trop pompeuses, puis pas assez polies, trop directes, ou encore parfaitement inappropriées.

Alors qu'elle se tordait les doigts en se morfondant intérieurement sur son cruel manque d'imagination, elle aperçut, du coin de l'oeil, Azaël qui entrait dans la salle de bal. Elle se tourna alors légèrement vers lui, lui adressa un sourire qu'elle aurait aimé bien moins crispé et déglutit.
Il sembla si surpris par son attitude qu'il accéléra son pas habituellement lent et résigné. Panthéa voulu le rassurer mais il prit la parole avant elle, les mains hors de ses poches, l'air vraiment concerné.

Son empressement à connaître la nature de son trouble décupla sa gêne et Panthéa se retrouva comme une idiote, les jambes flageolantes et les doigts emmêlés les uns dans les autres.
Aucune formulation ne venait. Si elle continuait comme ça, non seulement il ne voudrait certainement pas aller au bal avec elle, mais en plus, il risquerait de tourner les talons et de ne plus vouloir la revoir avant un bon moment. Elle connaissait bien son ami et son tempérament : il abhorrait la gêne et les discussions qui ne menaient à rien. Parfois même, selon son humeur, un simple "bonjour" ou un "comment tu vas ?" tombait dans sa catégorie très personnelle des discussions qui ne menaient à rien. Si elle était désormais habituée, la peur de le décevoir pour une raison aussi simple et bête que le bal de Noël la paralysait complètement.

Après une énième déglutition, elle parvint enfin à rassembler ses esprits et à reprendre un minimum de contrôle sur ses doigts et ses jambes.


"T-Tout va bien", glissa-t-elle d'une voix timide. "C'est super gentil de ta part d'être venu."

Elle hésita encore quelques secondes en plongeant son regard sur ses pieds. Quel était le meilleur moyen d'aborder le sujet sans le faire fuir ?

"Dis, euhm ... T'aimes danser ?"
C'était vraiment nul. C'était même passablement mauvais. Sans compter que lui parler de danse de but en blanc le ferait probablement fuir sans demander son reste ! Mais les mots lui avaient échappé sans qu'elle ne puisse les retenir, et elle attendait maintenant le verdict en pâlissant un peu plus.

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"Ecureuil" au sein de M.E.R.L.I.N
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16 oct. 2019, 22:21
Le ridicule ne tue pas  Privé   AL 
Lorsqu'elle t'annonce que tout va bien, tu retiens un soupir de soulagement. T'avais vraiment peur de devoir gérer une situation compliquée en la voyant se triturer ainsi les mains. Mais finalement, tu t'en sors plutôt bien. Elle te dit que c'est gentil d'être venu, et tu réponds par un simple haussement d'épaules. Elle t'a donné rendez-vous, évidemment que tu es venu. Elle est ton amie, elle peut donc compter sur toi, peu importe les circonstances. C'est ainsi que tu vois les choses. Et après tout, vous vous êtes promis de pouvoir vous parler de tout, n'importe quand. Et tu tiens tes promesses, parce que tu n'es pas un menteur. Même le Perché le sait. Ou du moins son nez s'en souvient parfaitement.

N'empêche, tout ça n'explique toujours pas la raison de ta venue ici. La salle de bal est une jolie pièce. Sans doute l'une des plus belles du château avec tout l'espace qu'elle offre et sa magnifique résonance. Mais ce n'est pas franchement une raison. Si Panthéa voulait simplement passer un peu de temps avec toi, il lui suffisait de te le dire, pas besoin de fixer un rendez-vous pour ça. C'est que c'est un peu angoissant, les rendez-vous. Faut être à l'heure, et on sait jamais de quoi il va en retourner vraiment. C'est super officiel comme truc, c'est comme si tout pouvait arriver sans même qu'on le veuille vraiment. Toi, tu préfères quand les choses se font naturellement. Comme quand vous vous croisez en salle commune, ou dans les couloirs, ou aux repas. Parce que t'aimes partager des choses avec elle sans que ce soit prévu, juste par plaisir.

Si tu ne la quittes pas du regard, elle semble trouver ses pieds plus intéressants que toi vu comment elle les observe. Tu commences un peu à perdre patience. Va falloir qu'elle finisse par cracher le morceau, sinon tu risques de vite t'énerver. T'aimes pas t'énerver contre elle en plus, tu t'en veux après. Mais quand même, faut qu'elle fasse un effort elle aussi. Et enfin, elle parle à nouveau, pour te poser une question qui te laisse un instant sans voix. T'y comprends rien. Elle vient de te donner un rendez-vous dans une salle de bal pour savoir si t'aimes la danse ? Elle veut danser avec toi, là maintenant tout de suite ? C'est pour ça que vous êtes là ? T'as pas trop prévu ça.

- Euh... Oui, ça va. Pourquoi, tu veux danser ?

T'as appris à danser depuis longtemps. Disons que ça fait partie de l'éducation du parfait petit sang-pur. Il faut pouvoir donner le change dans les bals organisés par les parents, et savoir danser est important pour donner une bonne image de la famille. Tout ça, tu t'en fiches un peu. Mais la danse, c'est facile. Il faut suivre un rythme et des pas bien définis. Une fois appris ça vient tout seul. C'est rassurant, les choses qui restent et qui ont un rythme particulier. En plus, c'est beau la danse. Même regarder les autres danser, c'est beau. Alors quand tu danses, tu imagines que toi aussi, sûrement, tu deviens beau.
17 oct. 2019, 09:32
Le ridicule ne tue pas  Privé   AL 
"Oui."

*Quoi !?*, songea-t-elle avant de bafouiller quelque chose de parfaitement inaudible en rougissant comme une pivoine. "Je veux dire ... Enfin, pas là maintenant tout de suite..." *Et pourquoi pas ? Mais non enfin, il n'y avait même pas de musique !*

Elle aurait aimé se donner une bonne baffe pour sortir du cycle infernal de ses pensées, mais elle opta plutôt pour une porte de sortie toute trouvée : "Mais ... Je ne savais pas que tu aimais danser." Le sourire qu'elle lui adressa était encore un peu maladroit, à cause de la gêne que sa propre réponse lui avait provoquée, mais il était teinté d'une réelle bienveillance. Le goût d'Azaël pour la danse lui faisait, en vérité, vraiment plaisir sans qu'elle ne sache très bien pourquoi. Sans doute parce que cela rayait la possibilité qu'il dise non en utilisant le prétexte d'une animosité envers ce loisir, d'autre part, cela démontrait aussi à la fillette qu'elle ne s'était pas trompée sur son meilleur ami, et qu'il avait beaucoup de choses à offrir derrière son masque de mépris. Elle découvrait chaque jour un peu plus son camarade, et cela lui donnait une bonne raison de se lever le matin.

Panthéa aussi appréciait la danse, mais elle était surtout douée pour les danses irlandaises qui consistaient à sauter sur place en levant les jambes et en claquant ses pieds sur le plancher. Les danses en couple ne l'avaient jamais tentée. Sa famille appréciait la musique bien plus que la danse, et la fillette avait hérité d'un talent certain pour l'ocarina et d'une affinité très prononcée envers toutes les danses qui demandaient de suivre un rythme effréné. Seulement voilà, elle s'imaginait très mal son meilleur ami et elle au milieu de la piste de danse en train d'exécuter les pas d'un rock acrobatique.

Quand il eut répondu, elle lissa les pans de sa robe avec un geste qui dénotait l'embarras que lui provoquait sa véritable question. Le rouge n'avait pas vraiment quitté ses joues et elle ne s'était toujours pas décidée sur une formulation convenable. Pourtant, sa demande lui brûlait les lèvres. Elle avait le sentiment que, si elle n'osait pas maintenant, alors elle n'oserait jamais.


"Et euhm ...", commença-t-elle en regardant de nouveau ses pieds. "Est-ce que ... Est-ce que tu voudrais bien m'accompagner pour le bal d'Halloween ?"

Plus elle parlait, moins le son sortait de ses poumons. La fin de sa phrase avait été si légère qu'elle en était presqu'inaudible, mais Panthéa se rattrapa en précisant : "Pas juste accompagner comme ça, hein ... euhm ... pour danser ... pour danser avec moi ? Pendant le bal ?"

La bouteille était lancée à la mer. Pas de bouée pour se rapprocher du bord en cas de noyade. Elle se sentait parfaitement vulnérable et attendait son verdict en le regardant droit dans les yeux, une lueur d'espoir dans le lointain de ses iris émeraudes.
Dernière modification par Panthéa Johnson le 03 nov. 2019, 18:21, modifié 1 fois.

Théana : there's alchemy between us

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03 nov. 2019, 13:39
Le ridicule ne tue pas  Privé   AL 
Elle répond par l'affirmative. Elle veut danser. Ah. Tu restes un instant bloqué en la regardant. T'avais vraiment pas prévu ça. Et puis, c'est un peu bizarre, de danser sans musique, et sans personne autour, pas vrai ? Enfin, tu n'as jamais fait ça. Toi, t'as toujours dansé soit pendant tes cours de danse, soit pendant les bals organisés par tes parents ou leurs amis de la haute. Et voilà qu'elle se met à rougir violemment en bafouillant quelques mots plus ou moins compréhensibles. Elle ne veut pas danser maintenant. Tu pousses un léger soupir de soulagement. Parce que ça aurait été vraiment bizarre, pas vrai ? Enfin, ça ne t'aurait pas dérangé plus que ça, mais ça aurait été bizarre.

Tu comprends pas pourquoi elle est devenue toute rouge. Ni même pourquoi elle t'a donné rendez-vous dans cette salle si ce n'est pas pour y danser. Elle agit vraiment de façon étrange, non ? Lorsqu'elle te dit qu'elle ne savait pas que tu aimais danser, tu hausses légèrement les épaules.

- Ben t'as jamais demandé, c'est normal.

Oui, pour savoir quelque chose avec toi, faut demander. Et de préférence de façon claire, sinon t'as tendance à être un peu à côté de la plaque. Tu ne fais pas vraiment exprès, mais tu ne fais pas non plus d'efforts. C'est ainsi que tu es, et si les gens ne te posent pas de questions, tu ne vois pas pourquoi tu leur parlerais. Après tout, si ça les intéresse, c'est à eux de faire le premier pas, pas vrai ? Ce n'est pas pour autant que tu lui dis cela sur un ton de reproche, c'est simplement un constat. Tu t'en fiches un peu, qu'elle demande ou pas. T'es finalement plus intéressé par la couleur rouge pivoine de ses joues. Elle rougit quand même vachement souvent. Tu devrais lui en parler, c'est sûr que ce n'est pas normal.

Elle semble alors de plus en plus gênée. Elle ne te regarde plus, encore. Et tu attends qu'elle daigne parler, encore. T'as arrêté de te poser des questions, t'étais en train de surchauffer pour pas grand chose. Il suffira que tu lui poses une fois qu'elle t'aura dit tout ce qu'elle voulait. D'ailleurs, c'est une question qui finit par passer ses lèvres. Puis une précision. Elle veut que vous alliez au bal d'Halloween ensemble, pour danser tous les deux. Tu hausses légèrement les épaules.

- D'accord.

Elle est bien la seule de toute l'école avec qui tu accepterais de danser, alors si ça peut lui faire plaisir, toi aussi, t'es content. Tu penches légèrement la tête sur le côté en la regardant. T'as toujours pas compris pourquoi elle semblait si stressée.

- C'est tout ? Tu aurais pu me demander au repas. C'est normal que tu sois toute rouge ? T'es souvent toute rouge.

Vraiment, le tact, t'étais absent à la distribution.