*J’n’y arrive pas*
Je n’y arrive pas du tout.
Je ne sais pas exactement ce que je n’arrive pas à faire, mais la pensée est si limpide que je la crois.
Je n’arrive pas à convaincre Aelle, ni même à me convaincre moi-même, et ce n’est pas normal. Cette fille à mes côtés, qui esquive mon regard et fouille la foule des yeux, posant son attention sur des Autres qui me sont inconnus, elle n’est pas normale. Ce n’est pas la Aelle que je côtoie tous les jours, c’est comme si elle ne se sentait pas à sa place à mes côtés, comme si elle n’était pas du tout à sa place ici, à mes côtés, à ce bal. Et je dois m’efforcer de chasser ma pensée qui me dit que moi non plus, je ne me sens pas complètement à ma place ici.
Il y a toute cette foule qui me dérange. Qui me pointe du doigt mentalement. Comme si chaque regard nous dévisageait. Comme si chaque murmure nous visait. Comme si chaque pensée nous était adressée. Et cet amalgame boueux de regards, de murmures et de pensées, il me frappe si fort le visage qu’il me fait mal. C’est défigurant, une baffe trop forte, un réalisme trop poussé. Mon masque ne sert pas à grand chose, au final. Je suis à leur merci. Même sans voir mon visage, les Autres arrivent à me faire mal. Ce n’est même pas comme si je m’y étais habituée. Au-Centre-des-Regards, c’est un lieu que j’arpente bien souvent, un paysage familier. Au centre des regards, quand je mange, révise, parle, avec Aelle. Au centre des regards, quand mon Épouvantard-Cauchemar se révèle devant la classe et qu’il est un peu trop réaliste pour ne pas être flippant. Au centre des regards, quand je m’en vais du petit salon parce que les filles font trop de bruits. Mais c’est différent.
Je n’ai jamais été au centre des regards parce que j’étais à un bal en compagnie d’une fille au milieu de tous les couples mixtes. Encore moins avec une fille nommée Aelle Bristyle, que trop de gens regardent, surtout les plus grands, sans qu’on sache vraiment si c’est pour son costume qui attire l’œil ou pour sa simple personne.

« Aelle ? »

La voix me surprend. Ma tête pivote brutalement vers son origine.
Je vois un costume étrange. Je vois un visage souriant. Je vois une main levée pour attirer l’attention. Je vois une autre main posée sur le bras d’un cavalier pour le retenir.
Tout cela forme une fille de mon âge, que je reconnais rapidement. Peers, la préfète. Étonnamment, elle ne m’a jamais été particulièrement antipathique, contrairement à beaucoup d’Autres. Nous partageons le même dortoir. Elle n’est pas trop dérangeante, pas trop intrusive. Aujourd’hui, pourtant, elle me donne envie de vomir. Parce que je vois bien que sa main levée est compréhensive du fait qu’Aelle est perdue dans ses pensées inaccessibles, que son geste pour retenir le garçon est parfaitement au courant qu’il ne faut pas s’approcher trop près. Que la proximité est une violation de l’intimité, avec elle, avec nous. Tout cela rend Peers beaucoup trop informée, et ce n’est pas normal. Non, c’est complètement illogique qu’elle appelle Aelle par son prénom, qu’elle continue de parler, *moi aussi j’trouve que ton costume fait rêver* et qu’Aelle lui réponde aussi naturellement.
Qu’elle parle de sa mère. Qu’elle dise que c’est bien.
Qu’elle évite de me regarder.

Jamais elle ne parle de sa famille, moi non plus d’ailleurs. Quelques mots brefs au détour d’une conversation, c’est tout. Pourquoi ? Elles se connaissent ? Bien ? Très bien ?
Mes joues s’enflamment et je baisse un peu la tête. Non, je la relève aussitôt. Puisque le regard d’Aelle évite le mien, je repose mon attention sur le costume de la petite blonde. L’ensemble me parait un peu familier. Du déjà vu. Un ange, gris. Une statue. J’aime l’idée, sans arriver à retrouver ce que cela me rappelle. Un vieux truc moldu. Tristan... non, Mary, aimait bien regarder. Tout est à mettre au passé quand cela s’accorde avec l’amitié. *Un Ange...*. Le mot suivant m’échappe. Je me mords un peu les lèvres en pensant à un des seuls souvenirs que cela me rappelle ; les photos de séries moldues affichées dans la chambre de cette fille qui, un temps, a été mon amie. *... Pleureur*. C’est cela. C’est opportun.

Je dévisage un peu Peers, mes yeux verts s’arrêtant sur les siens.

« C’est joli. »

Ma main s’agite un peu pour désigner son costume, j’hausse les épaules. Ma voix n’est pas très assurée, un peu hésitante, mais ce n’est pas très grave.

« Un... ange pleureur, c’est ça ? Ça vient d’une série moldue, j’crois ? »

Je parle, pour oublier le drôle de sentiment qui me bouffe le cœur. Cette jalousie. *J’suis pas jalouse*. Cette jalousie qui me vient en regardant Aelle se raccrocher à la présence de cette Autre, tout en évitant mon regard. Comme si cette fille la connaissait, comme si elle pouvait lui être beaucoup plus utile que moi, comme si je la dérangeais. Je complimente, pour ne pas m’attarder sur mes pensées qui veulent entrainer Aelle plus loin et lui demander ce qu’il se passe, et en même temps faire dégager Peers, et en même temps me barrer en courant en les laissant toutes les deux — avec le garçon, Haros —, à leur conversation. À la place, je bois une autre gorgée et je laisse le contour de mes yeux rougir et me piquer un peu tandis que ma jalousie prend un peu plus de place. Il est bien, ce masque. Il les empêche de voir que j’ai envie de chialer.

@Aelle Bristyle, @Herminie Peers, @Gray Haros

Avant le concours.

Feli' est là.
Elle est magnifique.
Je ne vois plus Kirsty.
Je crois qu'elle s'est éclipsée d'ailleurs.
Notre amitié est vraiment fusionnelle.
Elle est l'autre moitié de moi.
Nous discutons un peu.
Puis le concours commence.
C'est nous qui commençons.

Après le concours.

Whaouh.
J'ai gagné.
Feli' et moi.
On a gagné.
 Le concours de danse.
Du coup on doit ouvrir le bal.
Une responsabilité et un honneur.
Quand je vais raconter ça à mes parents, ils seront si fiers.
J'espère qu'Eli' et dans la foule.
Et qu'elle m'a vu gagner le concours.
Et qu'elle va me voir ouvrir le bal.
La classe en vrai.
Je regarde Feli'.

-Bon c'est à nous de faire notre petit show, on va tous les impressionner, ils vont nous demander des autographes. 

J'ébouriffe ces cheveux en rigolant.
Elle me déstresse.
Car en réalité je suis moins sur de moi que ce qu'on peut croire.
D'ailleurs si on le croit c'est uniquement car tout mes gestes sont calculés à l'avance.
Rien de plus.
La musique commence.
Alors tout sort de ma tête.
Et j'entraîne Feli' sur la piste en lui souriant.
J'aime bien le rythme de la musique.
Il m'apaise.
Il est simple à danser en plus.
On va gérer.
Ils ont plus qu'a sortir leur lunettes de soleil.
Ils sont pas prêt à voir notre talent.

Ça pour couper les conversations, il était fort et tu fus légèrement surprise de sa réaction même si au fond, tu savais très bien qu'il avait raison. Peut-être qu'en ce moment, tu pensais justement trop à ce qui se passait en dehors de l'école et que tu en oubliais complètement de vivre. En même temps, qui le pourrait vraiment en sachant que jour après jour, tu étais consciente des risque que tes parents prenaient en s'opposant ouvertement au gouvernement de par leur soutien à Aude Luneau. Ton regarde était toujours posé sur Mike et tu étais là, à le fixer sans rien dire. Ce petit manège dura un certain temps. Il dut en avoir marre, car il sembla mettre plus d'entrain dans les paroles qui suivirent, avant de le voir te subtiliser ton verre sans vraiment que tu ne puisses réagir puis de te tendre la main comme ci de rien n'était.

Un peu timidement, tu glissas donc ta dextre dans la sienne avant de te laisser entraîner au travers de la salle jusqu'à rejoindre le devant de la scène avant qu'un attroupement se forme. Maël se trouvait sur cette dernière et le poufsouffle, légèrement loufoque sur les bords, donnait de la voix en compagnie d'un crapaud. Te laissant alors entraîner par la folie de ton cavalier, tu te mis à encourager Maël avec des applaudissements, allant même jusqu'à te lâcher en suivant le rythme de la musique au côté du gryffondor.

Lorsque ce dernier te demanda si tu le connaissais, tu hochas positivement la tête avant de répondre :

"Oui ! Il est dans ma maison ! C'est Maël !"

Tu commençais à avoir hâte de commencer à danser. Ce n'était pas pour dire, mais la musique entraînante tout ça, c'était quand même ton truc ! Tu adorais ça et comme l'avait dit le jeune homme, parfois, il fallait oublier ses problèmes et se lâcher. Tu te rapprochas un peu de lui et te penchant délicatement vers son visage, tu murmuras à son oreille :

"J'espère que tu es en forme parce que j'ai vraiment très envie de danser !"

@Galvane Rytz

Rebecca attendait l'Inconnue. Celle ci arriva par derrière. Beckie se retourna l'a dévisagea. Pas méchamment mais comme le faisait les gens à un bal pour matait le costume de l'autre. L'Inconnue, toujours aussi aimable balança un truc du genre, "J'aurais jamais du t'écouter".

"Mais si petit squelette, ton déguisement est cool. T'inquiètes, les gens vont pas te juger, et puis vu comme t'es aimable L'Inconnue, tu devrais pas avoir trop de mal à leur répondre !"

L'Inconnue portait une déguisement de squelette qu'elles avaient confectionné ensemble quelques jour plus tôt. Là où elles s'étaient rencontrées, au bord d'une table, L'Inconnue avait fait tombé un morceau de tissu qui appartenait à Becca et aimable comme elle l'est, elle lui avait répondu convenablement....

Elle avait aussi de gros ronds noirs autour des yeux qui lui donnait un style .... Mign .... Bizz ... Bref, ça lui donnait du style on va dire. La pirate ne souriait pas à L'Inconnue mais c'était devenue une habitude pour elle deux. Rebecca se disait, qu'au fond ... Au plus profond de L'Inconnue voilà, au fond elle aimait bien la petite rousse.

"Allez viens L'Inconnue, on se rapproche de la scène, le choeur des crapauds va commencer, tu veux rater ça ou pas ?"

Rebecca n'avait jamais vu le choeur des crapauds alors elle allait s'en faire un opinion personnel. Certaines personnes pensaient que c'était nul. D'autres étaient en admiration par le courage et le joie de ce qui montaient les marches avec un crapaud sur l'épaule.


@Harriet Greenwood

Les préparatifs pour la grande fête de Halloween battait son plein à Poudlard. Chaque année à cette même période était l'occasion pour les résidents du château de faire preuve d'imagination afin de confectionner leur déguisement. Prenant soin de soigner son apparence, Kevin passa un long moment dans son dortoir à se préparer. Comme la plupart de ses camarades, le jeune Gilway se laissa prendre au jeu, non sans une certaine nostalgie. En effet, le bal de l'an dernier avait été le théâtre d'un rapprochement entre Nova et lui. Avant, que soudainement la soirée ne tourne au désastre. Malgré tout, avant cet épisode bouleversant à bien des égards, Kevin se souvient avoir passé un bon moment. Où rires et pas de danses loufoques se mêlaient de concert. Depuis, les deux adolescents s'était rapprochés, avant de s'éloigner à nouveau. Une amitié faîte de hauts et de bas. En somme, une vie d'adolescent ordinaire aux yeux du Poufsouffle. Le reflet du miroir fît apparaître un demi-sourire sur le visage du garçon. Partagé entre l'amertume de ne pas passer la soirée en compagnie de sa meilleure amie et l'excitation de mettre à bien son plan diabolique...

Le jeune Gilway n'avait pas dérogé aux traditions et avait décidé d'inviter une personne quelque peu particulière. Une personne avec qui, il était certain de ne pas s'ennuyer. Cette soirée tant attendue, ils en parlaient depuis des semaines déjà. La préparant comme s'il s'agissait du plus grand évènement de l'année. Un moment qui s'annonçait carrément mémorable selon les dires de sa cavalière !

Derniers ajustements pour le Rabbit Killer d'un soir. Son costume n'avait pas était choisi au hasard. Il fallait qu'il puisse à la fois être à l'aise, tout en  collant parfaitement à sa personnalité afin de dissimuler ses véritables desseins. Derrière le teint blafard qu'il s'était volontairement donné, se cachait toute la malice et la volonté de son personnage. Le brun enfila son costume, noua sa cravate et mis ses gants. Le voilà fin prêt, ou presque. À vrai dire, le jeune sorcier n'était pas vraiment pressé car sa cavalière l'avait prévenu de son probable retard. Il était convenu qu'il arrive aux alentours de 20h afin de repérer les lieux. Kevin regarda sa montre. Moins le quart ! *Allez, c'est l'heure.* Il ajusta son serre-tête en forme d'oreilles de lapin, puis prit la direction du quatrième étage où avaient lieu les festivités.

Kevin pénétra dans la salle de bal, déjà bondée de monde. La faible luminosité n'empêchait toutefois pas d'admirer la décoration. Kristen Loewy avait mis les plats dans les grands, tant la pièce s’imprégnaient parfaitement de l'atmosphère lugubre de Halloween. Des citrouilles et autres toilent d'araignées pendaient du plafond, tandis que des squelettes qu'on jurait qu'ils bougent tapissaient les murs. *Il y a fort à parier pour que l'un d'eux tapote l'épaule du premier malheureux qui risque de longer les murs de trop près* pensa Kevin avec amusement. Le brun observa ensuite l'assemblée, cherchant du regard une éventuelle connaissance derrières les masques. Ne reconnaissant personne, il prit machinalement la direction du buffet où toute sorte de mets repoussants l'attendait. Alors qu'il s'apprêtait à se servir un jus de citrouille, une voix annonça le début du concours de danse. En attendant l'arrivée de sa cavalière qui commençait à se faire désirer, voilà qui s'annonçait divertissant.

@Melody Thomas @Alienor Delphillia

↫

Un pli entre mes sourcils se forma tandis que mon cavalier semblait ne plus savoir s’il avait soif ou non. Avait-il songé à accepter par simple politesse ? Etonnée, je souris. Le personnage que j’incarnais ce soir était censé avoir une certaine autorité, si je puis dire, sur lui, mais je ne souhaitais pas que nous nous fondions dans rôles à ce point. C’est pourquoi j’étais soulagée de le voir refuser, et visiblement il l’était aussi. Accédant cependant à me requête, il m’entraîna vers le buffet, nous frayant un chemin dans la foule. En chemin, je vis quelques visages familiers, tels que Nova, avec qui j’avais partagé mon dortoir l’an dernier. Mais ma bouche était sèche, et je ne pouvais pas m’attarder. Sans oublier que mes yeux me brûlaient davantage à chaque minute qui passait. De nombreux breuvages, plus ou moins alléchants, s’offraient à moi. Je ne savais que choisir. Chems me montra ce qu’il décrivit comme étant fait à base la morve de troll. Me lançait-il un défi ? C’est en riant que j’attrapais un vert de l’étrange mixture.

- Cap ! Attrapant un deuxième verre que je lui tendis, je le défiais à mon tour. Alors, tu trinques avec moi ou tu te défiles ?

D’un clin d’œil, j’encourageais mon cavalier à me suivre. L’amusement laissa rapidement place au dégoût sur mon visage tandis que je baissais les yeux vers mon verre. Beurk. Je n’aurais peut-être pas du me lancer là-dedans. D’autant plus qu’autour de moi, personne ne semblait avoir choisi cette boisson verte dégoûtante. Je me tournais à mon tour vers la foule, et je ne parvenais à reconnaître personne. Peut-être Chems était-il plus fort que moi au jeu du « où est Charlie ? ».

- T’as reconnu quelques Poufsouffle ? J’vois personne !

Mes recherches furent distraites par mon cavalier qui déplaça mon attention vers la scène. Oh mais oui, les crapauds ! L’idée de crapauds chantant m’amusait beaucoup, et d’un signe de tête j’acquiesçais. Je ne voulais pas rater ça, et ma petite taille ne me permettait pas de voir grand-chose de si loin. Tout en m’approchant, je plissais les yeux, tout le monde était si bien déguisé que je peinais réellement à reconnaître qui que ce soit. Alors que la scène m’était enfin visible, je reconnus le premier visage familier de la soirée.

- Oh regarde, Maël et son crapaud font partie du chœur ! M’écriais-je en le pointant du doigt.

Hochant la tête au rythme de la musique, j’écoutais attentivement. La soirée s’annonçait bonne, et si ma mémoire ne me faisait pas défaut, de nombreuses choses étaient prévues. Dans lesquelles j’étais plus ou moins impliquée. Peut-être aurais-je du m’inscrire au concours de danse, finalement. Je me serais ramassée à coup sûr, mais j’aurais bien rigolé. Tant pis, ce serait sans doute tout aussi drôle d’observer les autres. Je me réservais le concours pour l’année prochaine, peut-être. Je n’étais sûre de rien, à part d’une seule chose : aujourd’hui, la fée noire que j’étais avait bien l’intention de s’amuser.

- Au fait. Tu participes (superbe prestation, d’ailleurs, bravo à vous deux ) au concours de danse, non ? Et j’ai entendu dire que euh…Mes joues rosirent légèrement, tandis que je baissais les yeux vers mes chaussures. Apparemment, euh…une reine des sorcières va être couronnée.

Je m'étais inscrite. Pourquoi ? Je n'en savais rien, mais je savais que ma place n'était pas dans ce genre de concours. J'étais plutôt discrète, et je ne m'étais familiarisée qu'avec trop peu de personnes ici. Mais peu m'importait, j'avais hâte de voter, et de voir la reine monter sur scène. Le discours s'annonçait prometteur, quelque soit la sorcière qui le prononcerait. Je me demandais si les professeurs avaient le droit de participer. Secouant la tête comme pour chasser ce moment d'égarement de mon esprit, je me redressait de toute, donc pas grand chose, ma hauteur et me mis à tapoter le son de mon sceptre. Ce soir, j'étais insouciante et fière. Je me devais d'ailleurs, pour Chems, de me mettre autant dans la peau de mon personnage qu'il l'était dans le sien.

Samain est là. Ou plutôt Halloween, si je me tiens au nom abrégé que les chrétiens ont donné à cette fête quand ils ont christianisé les peuples celtes... Je suis dans la salle commune de Serdaigle qui est déserte... En théorie, je devrais être aux anges d'être seul à pouvoir lire des tonnes et des tonnes de livres jusqu'à l'ivresse de savoir... Mais non ! Je suis énervé, ce soir. Très énervé. Pourquoi ? Parce que non seulement les murs sont envahis de citrouilles sculptées, ce qui constitue un sacrilège de plus... Les Jack O'Lanterns ont toujours été sculptées dans des navets, tous les irlandais le savent. Mais en plus, les murs ont tous décidé de se laisser traverser par une immonde et exécrable musique. Mais que font les professeurs ?! Je ne finirai jamais de lire mon livre sur les Augureys si je suis constamment déconcentré par des hordes de cris, de bruits et de musique...

Je regarde par la fenêtre. Il fait déjà nuit noire. La lune et les étoiles brillent de mille feux ce soir. Au moins, elles sont muettes !! Je n'en peux plus d'entendre ces bruits incessants, même pas dissimulés par quoi que ce soit. C'en est trop. Je me lève d'un bond violent, si fort que je jurerais l'avoir entendu grincer. D'un pas déterminé, énervé et d'une humeur massacrante, je me dirige vers la porte d'entrée de la salle commune de Serdaigle et, après l'avoir ouverte brusquement, je hurle à pleins poumons.

- EH ! OH ! C'EST PAS BIENTÔT FINI, VOTRE BORDEL ?! DES GENS AIMERAIENT BIEN POUVOIR ÉTUDIER TRANQUILLEMENT, TAS DE MACAQUES !!

J'ai hurlé de toutes mes forces. Ils ont réussi à venir à bout de ma patience légendaire. J'en suis rendu à crier comme un possédé et a jurer dans ma langue maternelle comme un irlandais dans un pub dublinois le jour de la Saint Patrick qui tomberait le même jour que la finale d'un tournoi de rugby moldu contre ces crétins d'anglais. Je referme la porte avec fracas. J'espère que le heurtoir ne va pas m'en vouloir...

Alors que je retourne près du sofa, je constate que mon livre est tombé par terre... Rien ne me sera épargné, ce soir... Je saisis mon ouvrage délicatement, cherchant la page où je me trouvais...

- Et bien sûr, je n'ai pas utilisé de marque page... Oh..?

Pas de marque page, non. Mais une note. Page 27. Je regarde la note de parchemin jauni... Ce n'est pas mon écriture...

- "Eh, Matt, tu penses que les crapauds du bal vont réussir à être coordonnés pour leur chant ? On devrait aller les voir ensemble !"

Pas daté. Pas signé. Pas l'écriture d'Elyon... Page 27... 5+13+9... E, M et I... EMI...

- Emi !!

Voilà pourquoi personne n'est dans la salle commune... Voilà pourquoi le bruit est incessant depuis tout à l'heure ! Samain... Crapauds... Bal... Le bal de Samain ! Et tout le monde y est ! Je range vite dans mon dortoir mon livre, y prenant la note... Je n'ai pas de déguisement... Mais j'ai ma grande cape noire. Ça fera l'affaire !

Je m'avance dans la Grande salle vêtu de ma longue cape noire comme la nuit. Je me fiche de ce que cette assemblée de bruyants peut penser. Je leur réponds que je suis déguisé en un ancien directeur de Poudlard pour rabattre leur caquet. S'ils ne savent pas de qui il s'agit, ce n'est pas mon problème, c'est le leur ! C'est alors que je heurte quelqu'un... Je souris... Je sais qui c'est malgré son maquillage.

- Bonsoir Emi ! Joyeux Samain ! Excuse moi pour le retard... Mais c'est un petit parchemin qui m'a amené jusqu'à toi !

Je sors de la poche de ma longue cape le papier sus mentionné et je lui souris...

- Tu es très jolie ce soir... Ça va..?

Compliments sur compliments. C'est gentil. Mais rien de plus. Enfin si quand même on dirait. Mais c'est sans doute à cause de la bièraubeurre qu'il a dû précédemment ingurgiter. Il devait être au feu de camp. C'est du moins l'odeur qui émane de sa personne. Je ne sais pas quoi penser de mon cavalier. Certes, c'est une personne plutôt surprenante de ce que j'ai vu, et dans le bon sens du terme. Mais troublant. Je n'arrive pas à me positionner par rapport à lui.

《C'est pas vraiment le cœur des crapauds qui m'a motivé à venir. Mais il doit bientôt être l'heure de l'ouverture de la piste de danse. 》

Sous-entendus ? Je préfère ne pas relever. Laisser passer et voir au fur et à mesure de la soirée. En regardant un peu autour de moi, je vois plusieurs visages très familiers, des Poufsouffles principalement. Tous arborent des déguisements plus recherchés les uns que les autres. Pirate. Mariée défunte. Ange de pierre. Amusant d'essayer de déterminer l'identité de chacun.

L'ennui. Oui. Car l'amusement n'est pas présent -enfin que par période- . Je ne m'étais rien imaginé de fou. Mais j'avais quand même espéré que ce soit une soirée pas trop désagréable pour le moment. * Vivement que le moment de la danse arrive. * Mais place pour le moment au concours de danse, où chaque binôme se trémousse tour à tour.

《J'espère que tu ne voulais pas t'inscrire. Dans ce cas là il aurait fallu choisir une autre cavalière parce que c'est pas mon truc du tout en fait les concours ou autres comme ca en public. 》

Les vainqueurs sont annoncés tandis que je prends un verre rempli de ce liquide vert, peu attirant. Mais Curiosité encore une fois l'emporte. En trempant mes lèvres dans la boisson, j'observe quelques instants mon cavalier par-dessus le gobelet, avant de très vite reporter celui-ci sur les vainqueurs du concours de danse, ouvrant gracieusement le bal. Bientôt la danse. Bientôt la folie. Bientôt le vide dans ma tête. Enfin j'espère sinon cette soirée ... * Arrête de te plaindre *