Lumah ne faisait rien. Non, ce soir, elle n'était pas productive, et ça lui faisait le plus grand bien. Adieu histoire de la magie, cette histoire qui lui emmêlait l'esprit, et tant pis pour les conséquences.
Elle n'écoutait même pas qui lui parlait, pas même les ragots quels qu'ils soient, bien qu'il n'y en avait que peu aujourd'hui.

Lumah se sentait Alice. Comme Alice, elle n'écoutait pas sa grande soeur et ses histoires longues - actuellement c'était ses amies, qui l'auraient frappée si elles l'avaient su, mais Lumah était trop fatiguée pour s'en soucier-, et préférait tresser ses cheveux blonds, tout en regardant le chat d'une troisième année assis là près du feu, comme une Dinah.

Elle regardait l'herbe qu'était les tapis jonchant au sol, dans cette verdure de plantes exposées, à la lumière jaune, comme celle du soleil.

La chaleur la faisait s'assoupir. C'est alors qu'elle vit un niffleur.

Bah, un niffleur, c'est normal d'en croiser ici, conclut son esprit.

Le niffleur étaient en train de fouiller la pièce, quand Lumah sentit un poids en moins. Par réflexe, elle tâtonna son cou.
La bestiole noire essayait maintenant de tirer des poches d'un garçon à l'uniforme jaune des gallions. Normal. Mais il avait dans sa poche un collier, en or vrai, avec un coeur pendu au bout de la chaîne.

"Ça, ce n'est pas normal !" s'exclama Lumah - alors que rien n'était normal, et depuis le début -, en se levant d'un bond pour essayer d'attraper la bestiole.

Malheur, celle-ci fila en voyant une petite albinos approcher ses mains d'elle. Lumah n'abandonna pas et sortit à toute vitesse de sa salle commune, oubliant de mettre des chaussettes et même sa cape.



Essoufflée, la blondinette garda son allure rapide, se tenant à un angle de couloir pour pencher la tête ici et là afin de deviner la silhouette d'un petite chenapan noir.

Et c'est ainsi qu'elle atterrit contre son gré dans une pièce qu'elle n'avait jamais ni visité, ni même seulement remarqué : la salle des trophées.

Le tout maintenant était de savoir où cette bestiole s'était cachée, parmi les étagères. La petiote marchait désormais sur la pointe des pieds, tentant de ne pas faire fuir le niffleur et son collier, tant qu'elle y était. Elle tenta plusieurs fois de l'attraper, mais en vain.

Il était maintenant passé sous une étagère : Lumah, à son plus grand mécontentement, du se mettre à quatre pattes, mais le gredin avait fui autre part. Lumah se relava : jusqu'à quand ce jeu allait-il durer ?

@Murphy O'Conelly