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28 janv. 2020, 19:18
La Chute des Songes  PRIVÉ 
19 Janvier 2045, au soir
Infirmerie, Poudlard
3ème année


Dix-neuf jours. J’ai tenu dix-neuf jours à Poudlard, dix-neuf jours sans dormir, dix-neuf jours à ne pas fermer les yeux de peur de sentir les cauchemars m’envahir. Toujours, je finis par renoncer. Je n’arrive pas à dépasser les trois nuits blanches par semaine, je n’ai jamais réussi. Mon corps, ce traitre, me lâche toujours. Alors chaque nuit, je m’abandonne au sommeil durant quelques heures. Et, à peine me suis-je endormie, mon corps se cambre et mon esprit hurle ; mes Fantômes reviennent et m’agressent. La silhouette de cet homme vient visiter mes songes, et je ne sais faire autre chose que rester pétrifiée devant lui. Mon corps gelé, mes pensées affolées, comme ce soir d’Halloween où mes peurs ont, encore une fois, pris le dessus. Je le vois jeune, cet homme, car je ne sais à quoi il ressemble aujourd’hui ; je n’ai que ces traits doux, qui se déforment quand l’alcool envahit ses veines. Je n’ai que sa voix rauque et le rire harmonieux de Maman ; puis son cri déchirant. Will ! Toutes les nuits. Et je me réveille sans pleurer, car je ne sais plus pleurer, je l’ai compris. Je ne sais plus pleurer quand j’ai besoin de me libérer du poids sur mon cœur, mais les larmes surgissent toujours au détour d’un couloir, ou dans mon lit le soir, avant les cauchemars.

Aelle doit m’attendre dans la Grande Salle. Je lui fais faux bond presque tous les midis, désormais, mais je suis toujours restée fidèle le soir. Aujourd’hui, je n’irai pas. Je me suis effondrée dans mon dortoir après mon dernier cours, j’ai évité de la croiser, car je sais qu’elle voit que j’ai changé. *Tout a changé*. Je le sais et je ne veux pas lui en parler. Mes soucis ne doivent pas rentrer dans les instants que nous partageons, les cauchemars et la famille doivent rester en dehors de notre paix. Mais ils la brisent. Peu à peu, ils me font me recroquevillée. J’ai peur d’être devenue contagieuse, de transmettre mes horreurs et mes songes à cette fille. Cette fille que je ne veux plus abimer, plus blesser, plus heurter. Cela me fait songer au livre de Shaina, encore enfoui dans ma valise ; je ne l’ai pas encore ouvert, mais j’ai souvent failli. Pour le moment, j’ai réussi à résister. Mais je ne le ferai pas toujours, car *je suis faible*.

*Avance, maintenant*.
J’ai tourné trois fois la tête dans le couloir pour être sûre qu’il n’y avait personne, et les lumières de l’infirmerie sont éteintes. Me glisser dans la pièce me fait trembler de la tête aux pieds. *Aelle*, se ramènent mes pensées, mais ce n’est pas le moment de songer à elle. Sinon, je vais flancher. Ce que je fais, c’est nécessaire, c’est vital, et je m’en fous de briser des règles, je veux juste faire disparaitre ces cernes immenses sous mes yeux, retrouver le sommeil, côtoyer de nouveau les rêves. Cesser de mourir à petit feu, tuée par les cauchemars. Pourtant, la dernière fois que je suis rentrée dans cette pièce, c’était bien le lendemain du bal, la tête sanglante, appuyée sur Aodren, pour aller voir Aelle. Et je ne peux pas l’oublier.

L’armoire à pharmacie trône dans un coin de la pièce. Elle m’appelle. Le sommeil m’appelle. L’espoir m’appelle. *Vas-y*. Il y en aura là-dedans ; j’en prendrai autant que possible. Peut-être même que c’est un Poison, à trop haute dose. Alors, je m’effondrerai dans le sommeil, et je rejoindrai mes Fantômes.

Mes genoux douloureux posés sur le sol, j’essaie d’ouvrir la porte de l’armoire.

*Dormir*

Je suis idiote, car j’ai toujours senti la Magie ; mais l’épuisement occulte mes sens.

Alors je ne perçois pas la Magie qui émane du meuble ; et je ne sens pas le sortilège.
Dernière modification par Thalia Gil'Sayan le 18 févr. 2020, 17:14, modifié 1 fois.

[Thalia existe entre les échos]
[elle persiste, bien que les Mots l’aient abandonnée]
29 janv. 2020, 12:40
La Chute des Songes  PRIVÉ 
Les conversations et les bruits de couverts se faisaient entendre dans la Grande Salle. Il était impossible pour le jeune homme de comprendre de quoi parlaient les élèves les plus proches de lui, et d’ailleurs, il n’essayait pas de les écouter. Assis à la table des professeurs, il les écoutait échanger d’une oreille peu attentive sans les interrompre. Cela ne faisait que quelques jours qu’il était arrivé à Poudlard et il n’avait pas encore tisser de réels liens avec ses collègues.

Après plusieurs années passées dans ce château, il s’émerveillait toujours de la beauté de cette salle et de son toit magique. Son premier jour dans cette salle avait été fait d’émerveillement et de découvertes. Il se rappelait très bien de ce jour, de sa répartition dans la maison de Poufsouffle, la rencontre avec ses amis. Être dans cette salle des années plus tard le rendait extrêmement heureux et il se sentait chez lui. Il se revoyait plus jeune lorsqu’il regardait les élèves de Poufsouffle. Une nouvelle fois, l’infirmier se perdit dans ses souvenirs et oublia le moment présent.

Soudain, Rafael fut ramené à la réalité par une sensation désagréable sur son poignet gauche. Il ne comprit pas tout de suite et se frotta le poignet avant de comprendre ce qu’il se passait. La face interieure de sa montre avait commencé à chauffer jusqu’à devenir assez chaude pour que Rafael la ressente. D’un mouvement de poignet et d’une pression sur sa montre il fit redescendre la température de la montre et bloqua le sortilège avant qu’elle ne lui brule le poignet. A son arrivée à Poudlard, Rafael avait décidé de protéger l’infirmerie des potentiels voleurs de potions. Ne pouvant être tout le temps dans son bureau, il avait décidé d’installer une sécurité sur l’armoire à pharmacie. Ainsi il avait jeté un sort sur l’armoire et un autre sur un objet qu’il portait tous les jours, sa montre, afin que cette-dernière le prévienne dés que quelqu’un essayait d’ouvrir l’armoire à pharmacie sans le sort adéquat.

Il regarda rapidement les élèves pour essayer de comprendre qui avait quitté la grande Salle mais les élèves étaient trop nombreux pour trouver lequel était parti dans son bureau. Avec un petit geste d’excuse, Rafael posa ses couverts, laissant son dessert en place et se leva. Il quitta la Grande Salle par la petite porte derrière et se mit à courir en direction de son bureau. Il monta les marches trois par trois sans regarder derrière lui. Très vite il arriva à la porte de l’infirmerie mais ne vit aucune lumière. En janvier le soleil était couché depuis longtemps et les torches étaient éteintes dans ce couloir. Il sortit sa baguette et lança rapidement un « lumos ». Aussitôt un halo de lumière l’entoura et il se dirigea vers son bureau.

Il poussa la porte de son bureau et aperçut au fond de la pièce, à genou devant l’armoire à pharmacie une jeune fille. Celle-ci essayait tant bien que mal d’ouvrir l’armoire, en vain. Elle n’avait pas sortit sa baguette et ne connaissait pas le sort qui protégeait l’armoire. Rafael ne voulait pas effrayer la jeune fille mais il se devait de l’arrêter. Il se rapprocha donc silencieusement et lorsqu’il fut derrière elle il ouvrit la bouche et dit malgré lui d’un ton sévère:


« Puis je savoir ce que vous êtes en train de faire jeune fille ? Qu’est-ce que vous faites dans mon bureau à cette heure et à forcer mon armoire? »

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29 janv. 2020, 12:58
La Chute des Songes  PRIVÉ 
J’ai toujours eu une grande sensibilité à la Magie. Elle vibre dans mes veines et je la sens, physiquement, comme un fluide qui emplit mon corps. Emily, qui m’a fait travailler cette sensibilité, dit que mon pouvoir n’est pas plus puissant que ceux des Autres, mais que j’ai une meilleure connexion avec mon Moi-intérieur, avec mon âme, et que je la sens presque instinctivement. Pourtant, je n’écoute pas mon corps, et mes jambes qui flanchent en sont la parfaite preuve ; et la Magie m’échappe toujours lorsqu’elle m’est réellement utile. Avant, elle se figeait lorsque je voulais lancer un sortilège, maintenant, j’arrive à l’apprivoiser peu à peu. Mais percevoir des champs magiques, sentir les halos de pouvoir des sorciers, comme une lumière qui irradierait d’eux, c’est une sensibilité qui ne m’abandonne jamais. Et qui m’handicape parfois, comme en mai, devant la puissance réunie de Loewy, Stoyanov, et tous ces Mages trop puissants pour mes sens.
Aujourd’hui, la fatigue a réussi à tuer mes capacités de perception. À les étouffer, du moins. Je m’en rends compte lorsqu’une sensation légère vient chatouiller mes doigts, picotant ma peau sans raison apparente. Mais c’est trop tard ; j’entends le bruit de pas au même moment. Presque imperceptible, déjà proche, juste derrière mon dos. *Par tous les mages*.

Me retournant d’un coup, je me prends de plein fouet les paroles sévères de l’homme. L’infirmier. *’l’a changé*. Sa sévérité me gifle et me fait chanceler ; j’ai essayé de voler des potions dans l’infirmerie. Parce que je suis trop faible pour les fabriquer moi même ; l’Art des Potions se refuse à moi pour ce besoin immédiat. Ce n’est pas du tout de mon niveau, je suis allée vérifier à la bibliothèque. Et, par Merlin, je ne sais pas du tout quoi répondre à l’Autre qui se dresse devant moi. En commençant par me relever, prenant appui sur le meuble, je chancelle. Mon corps oscille à peine alors que je me repose complètement sur l’armoire que je tentais de forcer quelques secondes plus tôt.
Je hais lorsque les professeurs, ou les adultes, se permettent de poser des questions auxquelles ils connaissent déjà la réponse évidente, pour le simple plaisir de me faire perdre mes moyens.

Et si ma tête est baissée, ce n’est pas seulement pour cacher mon malaise. C’est aussi pour garder mes cernes trop sombres dans l’ombre, ces poches creuses qui assombrissent mon visage, trou noir au milieu de ma peau pâle.

« Je... » Ma voix rauque se meurt à peine sortie de ma bouche séchée par l’épuisement. Je hausse les épaules, continue de fixer le sol.
De toute façon, je suis beaucoup trop épuisée pour prendre la parole.

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[elle persiste, bien que les Mots l’aient abandonnée]
29 janv. 2020, 23:18
La Chute des Songes  PRIVÉ 
La jeune fille ne semblait que peu surprise de la présence du sorcier. Elle l’avait certainement entendu rentrer dans la pièce. En entendant les paroles de l’infirmier, la jeune fille interrompit son mouvement. Rafael remarqua que celle-ci tenta de se lever, en vain, les forces semblaient lui manquer et elle se laissa retomber contre l’armoire à pharmacie. Désemparé par cette réaction, Rafael resta sur place en attendant la réponse de la fautive. Cette dernière, coupable, n’osa pas relever son visage et resta donc tête baissée vers le sol. Elle se décida à ouvrir la bouche quelques secondes plus tard mais seul un mot en sortit d’une voix rauque.

Elle semblait incapable de réussir à formuler une phrase convenablement. Rafael n’arrivait pas à déterminer pourquoi elle réagissait comme ça. Était-ce une manière d’alléger la sentence en instaurant la pitié? La jeune fille avait-elle un problème? Le Brun était perdu et ne savait pas trop comment réagir. Les secondes passèrent un silence commença à s’installer dans la pièce sans que personne n’ose parler. Rafael se concentra sur sa respiration en écoutant celle de l’élève, elle était faible et lasse. En réalité, cette-dernière semblait épuisée.

Les pièces du puzzle commencèrent petit à petit à s’assembler dans la tête de Rafael. La respiration lente, les difficultés à aligner plus de deux mots pour faire une phrase entière, la tête baissée et l’impossibilité de se relever. Cette jeune fille n’allait pas bien. Il ne savait toujours pas ce qu’elle était venue faire dans son bureau, c’était peut-être sa manière de faire un appel à l’aide. Elle voulait peut-être voler réellement quelque chose dans l’armoire, il n’en savait rien. Cependant, il ne pouvait que constater que son état n’était pas normal. Il se mit alors à genoux afin de se retrouver au niveau de son interlocutrice et essaya de parler d’une voix plus calme et posée:


« Vous n’avez pas l’air de vous sentir très bien. Avez-vous envie de me dire quelque chose? pourquoi êtes vous réellement venue à l’infirmerie? Vous aviez vraiment besoin de forcer mon armoire ou vous cherchiez une manière d’attirer mon attention? Vous pouvez me parler de tout vous savez, je suis là pour vous aider. »

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30 janv. 2020, 13:01
La Chute des Songes  PRIVÉ 
Cet homme est véritablement un infirmier. La pensée me frappe quand il s’agenouille à mon niveau et qu’il me détaille de son regard. Ses paroles ne sont que des questionnements, simples, clairs, que je comprends mais qui se bousculent dans mon crâne. C’est un infirmier et son boulot est d’aider les élèves malades. Mais moi, je ne suis pas malade. Je ne suis juste pas bien. Et ce n’est pas un psychologue. De toute manière, je n’ai pas besoin de parler. Mais il connait son boulot, c’est certain, avec toutes ces questions précises. Comme s’il n’avait que ça à faire : me poser des questions qui, en fait, ne regardent que moi. Je laisse échapper un soupir fatigué, et mes épaules tendues se relâchent. Les Autres, spécialement les adultes, pensent toujours que les enfants ont besoin de leur aide. Je n’ai pas besoin de son aide. Si j’avais besoin de son aide, je serais allée lui parler, je n’aurais pas essayé de forcer son armoire. N’est-ce pas ? *Idiot*. Son raisonnement est idiot. Je suis là pour vous aider ; vous ne m’aiderez pas. Les Autres ne m’aident jamais, ceux qui tentent de le faire me détruisent un peu plus. Il est idiot, mais moi, je le suis encore plus. Jamais je n’aurais dû pouvoir me faire prendre.

« Je..., j’humidifie ma gorge trop sèche, je cherchais vraiment... quelque chose. »

D’un geste faible, je désigne l’armoire sur laquelle je suis lourdement appuyée. Puis mon bras retombe le long de mon corps et je plisse les yeux devant la lumière émanant de la baguette de l’Autre. Son Lumos m’éclaire le visage, et je baisse un peu plus la tête. Autant pour dissimuler les marques que la fatigue a gravé sur ma face que pour me protéger de la luminosité trop puissante pour mes rétines épuisées.

Je devrais être à la Grande Salle, à toucher prudemment à mon assiette, assise à côté d’Aelle. Un faux sourire sur mes lèvres pour masquer mon éreintement, et peut-être que j’aurais pu demander à Zikomo s’il savait comment je pouvais me procurer une Potion de Sommeil sans Rêves. Le Mngwi n’est pas idiot, il est Sage, et je sais qu’il a déjà entendu mes pleurs, le soir. Tout plutôt que d’essayer de forcer un meuble logiquement protégé, et de me retrouver ainsi, à devoir m’expliquer devant un Autre. Alors que je n’ai rien à dire.

Je n’ai rien à dire à part tout ce qui pèse sur mon cœur de fantôme :
Je ne dors plus, je n’y arrive pas. Je commençais à peine à me relever après avoir vu ma mère se faire assassiner, et maintenant je sais à quoi ressemble son meurtrier. Je sais qu’elle n’est qu’une femme parmi tant d’autres alors que je pensais qu’elle avait quelque chose de spécial. Je sais qu’elle est morte pour rien et que je ne peux rien faire pour réparer cela. Je suis incroyablement égoïste mais je voudrais seulement oublier et vivre, mais le Passé me retient des années en arrière. Alors, j’ai besoin de dormir. *D’accord ?*
Et je ne peux pas le dire.
Pas à lui.

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30 janv. 2020, 14:12
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Le jeune homme avait esperé que l’élève apprécie qu’il se mette à sa hauteur et que celui puisse l’aider à s’ouvrir à lui. Elle ne semblait pas vouloir l’aide que lui proposait son ainé. Elle restait posée contre l’armoire et n’avait toujours pas regardé l’infirmier. Il ne pouvait donc pas voir son visage mais il avait l’impression de déranger la jeune fille plutôt que la rassurer. Rafael commença à se demander si elle se jouait de lui ou si elle avait réellement un problème. Après quelques secondes, il sembla remarquer que la jeune fille relâcha légèrement la pression, ses épaules s’abaissèrent lentement et un soupir extenué sortit de sa bouche. Quelques secondes de plus et elle se décida enfin à répondre à l’une des questions de l’infirmier.

Rafael était perplexe, il ne comprenait pas la démarche de la jeune fille. Si elle avait vraiment voulu quelque chose, elle pensait que venir dans son bureau et essayer de forcer l’armoire serait aussi simple?En plus de cela, elle ne répondait pas vraiment à la question, il y avait plein de choses dans cette armoire, plein de potions ou de crèmes à appliquer. Le jeune homme aurait aimé qu’elle soit plus coopérante et qu’elle l’aiguillonne sur ce dont elle avait besoin.


« Pourriez-vous être un peu plus précise? Que voulez-vous dans cette armoire? » lui demanda doucement l’infirmier.

Comprenant que la conversation risquait d’être longue, Rafael s’assit à moins de deux mètres de la jeune fille sans pour autant avoir un contact physique avec elle. Il alluma les torches de son bureau avec sa baguette et éteignit l'extrémité de cette dernière. La pièce avait un côté plus chaleureux ainsi, la lumière était moins vive et agressive que celle émanant de sa baguette. Il ne savait toujours pas comment il pouvait aider la jeune fille mais il voulait réussir à percer ses défenses. Elle ne semblait pas être réceptive à l’aide, il fallait peut-être y aller progressivement. Craignant qu’elle ne réponde jamais à sa précédente question, il ajouta:


« Et si vous me disiez déjà ce qui vous motive à chercher ce ... quelque chose. Je pourrais essayer de voir avec vous ce qui pourrait être efficace. Qu’en pensez-vous? »

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30 janv. 2020, 14:31
La Chute des Songes  PRIVÉ 
Sous la lumière douce des torches, la pièce est bien moins froide, et j’oublierais presque que c’est une infirmerie. Une infirmerie, qui ressemble étrangement à la froideur stricte de Sainte Mangouste, ce lieu que je hais tant. Alors, maintenant que la baguette de l’infirmier ne m’éblouit plus, je me risque à relever la tête. Ainsi, mes cernes horriblement marquées ne sont que trop visibles ; mais il me reste un espoir, infime, qu’il renonce à poser des questions devant leur vue. L’Autre ne me touche pas, est moins intrusif que la plupart des adultes, comme s’il restait sur la réserve, et je sais que cela ne me déplait pas.
Je ressasse ses questions avec attention, cherchant que répondre. Ce que j’en pense ? *J’suis fatiguée*. J’en pense que si vous voulez bien me donner cette Potion sans chercher à en savoir trop, ça me va. Mais je sais qu’il ne va pas faire cela, parce que les adultes croient que tous les problèmes des enfants doivent leur être confier, qu’ils peuvent tout arranger. L’homme ne peut rien faire, car je n’ai aucune blessure physique à soigner ; seul mon manque de sommeil peut être arrangé, et celui-ci découle d’un mal qu’il ne peut comprendre.

Malgré tout, j’acquiesce lentement d’un signe de tête, formulant dans ma tête mes prochaines paroles. Puisqu’il faut bien répondre ; sinon, je vais me prendre une retenue, et ce sera une heure de plus forcée de rester dans une salle de classe, à retenir des larmes qui pointent aux coins de mes yeux.

« Une Potion... de Sommeil sans Rêves, » laissé-je échapper.

Un fin sourire ironique étire mes lèvres pâles, malgré la fatigue qui tire mes traits. Ma voix se fait ironique mais lasse lorsque je continue :

« Son nom est... assez explicite quand à ce qui me motive... »

Réponse à demi-mot, mais réponse tout de même.
*Va t’en, enfuie-toi, cours !*. Mes pensées s’emballent et je ne les comprends pas. Une voix intérieure me dit que je parle trop et que j’aurais dû m’excuser puis rester muette. Jamais je n’aurais dû expliciter mon but. Maintenant, je suis un peu foutue, n’est-ce pas ?
Au fond, ce n’est pas grave. Je peux bien répondre à quelques questions.

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30 janv. 2020, 15:07
La Chute des Songes  PRIVÉ 
Rafael avait majoritairement travaillé avec des adultes. Ses premières années de jeune diplomé, il avait soigné des joueurs de Quidditch qui avaient tous plus de vingt ans. Les années qui avaient suivi, il avait travaillé aux urgences de Ste Mangouste et les rares enfants qui venaient dans son service étaient renvoyé dans le service pédiatrique si ils ne venaient pas pour une urgence vitale. Tout cela était donc nouveau pour l’infirmier et il s’adaptait à chaque nouveau patient, cela n’était pas aussi facile qu’avec les adultes qui venaient en général avec une idée précise de ce qu’ils voulaient. Il avait l’impression que la jeune fille le savait mais elle ne voulait pas être très coopérante.

Une fois la lumière allumée, Rafael eu l’agréable surprise de voir le visage de la jeune fille. Elle s’était retourné vers lui dévoilant ainsi une jeune fille exténuée. Elle était pâle et ses yeux étaient marqués par deux gros cernes. Rafael avait l’impression qu’elle n’avait pas dormi depuis des semaines entières. L’infirmier se força à n’avoir aucune réaction face à la découverte du visage de la jeune fille, il ne voulait pas qu’elle imagine qu’il la juge. Il attendit patiemment qu’elle s’ouvre à lui et ça ne tarda par à arriver. La jeune fille lui révéla qu’elle voulait une potion de sommeil sans rêves, il semblait donc évident que la jeune fille ne pouvait pas dormir comme elle le souhaitait. Rafael imagina qu’elle devait faire des cauchemars et que cela l’empêchait de dormir convenablement, d’où ces cernes.

Rafael réfléchit quelques instants. La potion ne servirait qu’à repousser le problème. Une fois ses effets disparus, les cauchemars reviendraient et la jeune fille ne pourrait pas dormir de nouveau. Cependant, elle semblait être dans un tel état que son corps risquait de ne plus lui obéir. Rafael ne pouvait pas laisser la jeune fille ainsi, il la regarda quelques secondes de plus et toujours d’une voix posée il lui dit:


« Je comprends ... Vous semblez épuisée et je pense qu’une bonne nuit de sommeil vous ferait le plus grand bien. Mais je pense aussi que cette potion ne résoudra pas tous vos problèmes. Je ne sais pas du tout pourquoi vous avez autant de mal à dormir et j’imagine que c’est très difficile pour vous. »

Rafael aurait aimé ajouter qu’il était là pour l’écouter si elle avait besoin de parler mais il lui semblait qu’il était encore un peu tôt. Il s’était rencontré que depuis quelques minutes et la jeune fille n’acceptera certainement pas de se confier à lui, c’était compréhensible. Malgré tout, il voulait qu’elle comprenne qu’il était sincère et qu’il serait présent pour elle. Désirant lui montrer qu’il voulait l’aider il ajouta:

« Je vais devoir vous demander de vous lever Miss, vous pouvez vous asseoir sur on fauteuil si vous voulez car pour le moment je suis incapable d’ouvrir l’armoire à pharmacie. »

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30 janv. 2020, 15:29
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Prudemment, je me lève. Une main posée sur l’armoire pour me soutenir le temps de retrouver l’équilibre, je vois flou un instant. Ma vision se teinte de noir, et ce n’est pas la première fois ces derniers jours. Je retrouve une vision correcte, mais trop floue ; le monde est instable autour de moi. Respirant calmement et clignant des yeux, je lâche le meuble et tente quelques pas maladroits en direction du fauteuil indiqué. *Un...*. Le monde tangue, mais j’en fais abstraction. *Deux*. Poser mon pied, juste là. *Trois*. Si tout semble tourner, ce n’est qu’une illusion. *Quatre*. J’y arrive. Un dernier pas, et je me laisse tomber dans le fauteuil.
L’esprit brouillé, le corps douloureux, il me faut quelques instants pour assimiler les précédentes paroles de l’homme. Il prend son rôle à cœur, et cela m’insupporterait sans aucun doute en temps normal, et lorsque seul le soulagement m’envahit, je comprends que l’épuisement a réellement eu raison de moi. L’homme parle d’agir, d’ouvrir cette armoire — et si cela me permet d’obtenir la Potion, je lui en suis peut-être bien reconnaissante.

S’il ne pose plus de question, ses interrogations sont sous-entendues à chaque phrase prononcée, et je ne sais comment réagir. Il y a trop de choses à taire, trop de détails à ne pas révéler, et je ne peux rien dire. Si je devais en parler, ce ne serait pas à un inconnu, je n’en ai pas le droit. Ce secret, il est à garder pour moi, jusqu’à ce que je sache quoi en faire. Jusqu’à ce que je sache comment rendre justice. Et les adultes parlent entre eux ; je ne veux pas être l’enfant fragile pour les professeurs. Non, je ne veux pas. Rester la gamine muette mais douée et appliquée est parfait. Et, si j’ai déjà entendu parler du secret professionnel — les psys m’ont bassinée avec ça —, je sais qu’il y a de nombreuses situations dans lesquelles il ne s’applique pas. Si *une vie est en danger*, par exemple. Est-ce qu’une privation de nourriture et un manque trop important de sommeil peuvent rentrer dans cette catégorie ? Sans doute pas. Je ne vais pas mourir. Mon corps m’abandonne, mais il n’est pas temps pour lui de mourir, je le sais. Il n’y a que mon âme et mon cœur qui peuvent être tués à petit feu.

Pourtant, cette phrase tourne dans mon crâne, au milieu du brouillard de mes pensées. *Ne résoudra pas tous mes problèmes*. Certainement pas, mais, mon manque de sommeil s’en retrouverait comblé, n’est-ce pas ? C’est le seul problème auquel je peux remédier.
Mais il me faudrait des potions et des potions, une pour chaque nuit. Je le sais.

« Est-c’que... vous connaissez quelque chose qui a l’même effet, mais à plus long terme ? »

J’aligne une phrase entière sans trop d’hésitations, et cela fatigue mon cerveau plus que je ne l’aurais jamais pensé. Parler, c’est dur. Me taire me ferait du bien, mais dans le monde, le silence est proscrit. Parler tout le temps. Aligner des mots pour ne rien dire, pour combler les silences, pour chasser la peur.
Je n’aime pas cela.
Je ne comprends pas.

J’ai peur des questions qui vont inévitablement suivre.

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30 janv. 2020, 16:45
La Chute des Songes  PRIVÉ 
L’adolescente s’exécuta lentement et se releva tant bien que mal pour venir s’installer sur le fauteuil que lui avait indiqué Rafael. Il se retint d’apporter de l’aide à la jeune fille car il se doutait qu’elle se brusquerait. Il avait rarement vu une jeune fille aussi épuisée, elle avait beaucoup de mal à se mouvoir et Rafael se demanda comment elle avait fait pour que cela passe inaperçu auprès de ses amis et ses professeurs. La manière dont la jeune fille s’écrasa sur le fauteuil confirma les craintes de l’infirmier, il faudra bien plus que cette potion pour la remettre sur pied. Cela passait certes par du sommeil, beaucoup de sommeil mais la jeune fille devrait surtout se débarrasser de ce poids qu’elle portait et qui la rongeait à petit feu.

Une fois assuré que la jeune fille ne tomberait pas, il se releva et se rapprocha de l’armoire à pharmacie. Discrètement il pointa sa baguette sur la porte et d’une sort informulé, il déverrouilla l’armoire sans provoquer de brûlure à son poignet. Il ne mit que quelques secondes à trouver la fiole qu’il cherchait et referma aussitôt l’armoire. Il était dans le bureau mais la fillette semblait prête à tout pour dormir et il ne prendrait pas le risque qu’elle prenne une potion dangereuse. Il fit ensuite le tour du bureau et alla s’asseoir de l’autre côté sur les fauteuil généralement prévus aux consultants. En marchant il entendit la jeune fille poser une question.

Il avait donc vu juste. Le problème n’était pas aiguë, cela devait faire plusieurs jours voire mois que la jeune fille était dans cette situation. Malheureusement, et elle devait sans douter, il ne pouvait répondre favorablement à la requête de la jeune fille. Il existait bien des potions qui faisaient oublier les pires cauchemars d’une personne mais ces potions avaient aussi leur lot d’effets indésirables et ils étaient trop redoutés pour que Rafael prenne le risque de donner cela à une élève. Il devait lui faire comprendre que ce ne serait pas aussi facile pour elle de se soigner mais c’était nécessaire. Une fois en face de l’adolescente, il posa la fiole sur le bureau en la gardant dans sa main droite et la regarda droit dans les yeux.


« Malheureusement, vous devez vous douter que je ne peux répondre favorablement à votre question. Les potions sont nombreuses et très puissantes. Cependant elles ne peuvent soigner tous les maux. Vous aviez raison de penser à la potion de sommeil sans rêves, c’est une bonne idée. Cela vous permettra de vous reposer et de ne pas faire des cauchemars. Vous avez besoin de sommeil et c’est bien pour cela que je vous en donnerai cette nuit. » Il fit une petite pause afin de permettre à la jeune fille de comprendre ce qu’il voulait lui dire puis ajouta ensuite: « Vous allez devoir rester à l’infirmerie cette nuit, je ne peux pas me permettre de vous laisser revenir dans votre salle commune en ayant bu cette potion, je devrai vous surveiller un petit peu. Ne vous inquiétez pas pour vos camarades, il ne sauront pas pourquoi vous êtes restée là si vous ne leur en parlez pas. Pour ma part je ne le ferai pas, cette entrevue ne regarde que vous et moi.»

Rafael s’arrêta une nouvelle fois pour laisser le temps à la jeune fille d’assimiler ses paroles. Il ne savait pas comment elle réagirait car il ne lui offrait pas tout ce qu’elle désirait. Il se rendit compte qu’il risquait d’entrer dans une impasse et laisser la jeune fille dans le même état. Si elle refusait de se confier, il ne pourrait rien obtenir d’elle et après une bonne nuit de sommeil, elle risquait de partir de l’infirmerie sans avoir évoqué le sujet qui la rendant si épuisée. Il décida alors de se lancer en espérant ne pas brusquer la jeune fille:

« Je sais que vous ne me connaissez pas, mais je ne peux pas vous laisser repartir de l’infirmerie ainsi et avoir l’esprit tranquille. Il faut que vous sachiez que votre problème ne disparaîtra pas facilement, et que cette potion ne suffira pas, il faut que vous en parliez pour pouvoir mettre un terme à tout ça. Je me doute que vous n’avez pas confiance en moi mais réfléchissez y, je suis aussi ici pour cela. Vous pourriez commencer par me dire votre prénom et me dire ce qui est le plus facile à avouer pour vous. Cela ne se fera pas en une soirée et si vous acceptez de me parler un petit peu, cela se fera sur la longueur.»

Infirmier à Poudlard en 2045 — Professeur de Vol à Poudlard de 2046 à 2049Professeur de Courses de balais à l'ISMI depuis 2049
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