J'entends Charlotte marmonner quelques mots que je ne comprends pas.

- Tu as dit quelque chose ? Dis-je avec un grand sourire.
- Euh non non... je pensais à haute voix disons, alors toi aussi tu as du mal à t'orienter dans le château ? Me répond la rouquine en se grattant la tête l'air gêné.
- T'inquiètes pas le nombre de fois que les gens m'ont prise pour une folle dans les transports en commun de Londres parce que je parlait toute seule, mon dieu, je serai déjà en asile à cette heure-ci, du moins je crois que les moldus appellent ça comme ça. Et non à vrais dire, je ne connais pas trop le château… je comptais sur toi pour qu'on s'y retrouve un peu.

Nous nous mettons a rire tout en marchant en direction de la volière. Cette fille à l'air vraiment sympa, j'adore sa façon de s'exprimer, elle me fait rire rien qu'en la regardant. Je mets mes mains dans mes poches et sens le coin du parchemin avec mes doigts. Je repense à mon père… Comment va-t-il ? Cela fait peut-être 3 ans, mais mon père n'a toujours pas passé le cap du deuil. Je le vois encore regarder nos photos de famille peu nombreuse, me dire à quel point il aimait ma mère et à quel point elle lui manque. Je ne voulais pas l'abandonner pour qu'il abandonne à son tour, je voulais tout simplement rester à ses côtés pour qu'il ne soit pas seul. Je ne voulais pas recevoir ce hibou où tout était dit dans de longues phrases qui veulent tout dire.

- Bella.. ? Bella Hale.. ? Bella Kara Ruby Hale, allô la terre ici la lune.. ? Me dit Charlotte qui se plante devant moi en me faisant de grands signes puis claque ses deux mains devant mon visage. Je sursaute ce qui la fait glousser.
- Désolée, j'étais dans mes pensées, tu disais ? J'affirme en me secouant la tête pour me réveiller.
- Je disais donc…

- T'inquiètes pas le nombre de fois que les gens m'ont prise pour une folle dans les transports en commun de Londres parce que je parlait toute seule, mon dieu, je serai déjà en asile à cette heure-ci, du moins je crois que les moldus appellent ça comme ça. Et non à vrais dire, je ne connais pas trop le château… je comptais sur toi pour qu'on s'y retrouve un peu.

Amusée, je ne peux m'empêcher d'esquisser un sourire, je crois ne pas être la seule à avoir besoin d'un plan tout compte fait. Je ne suis peut-être pas la mieux placée pour la guider dans le château mais, après tout, nous pouvons tout aussi bien braver ses interminables couloirs ensemble.

Nous arrivons en haut des marches de la volière, et je ne peux m'empêcher d'avoir un mouvement de recul, appréhendant le contact avec les habitants de ces lieux. Je secoue mes mains, histoire de me donner du courage, et ose entrer non sans observer les alentours du coin de l'oeil. On est jamais trop prudente. Je tente au mieux de me distraire et la première idée qui me vient est, étonnamment, celle de parler.

- Et pour le coup, étant moi aussi quelque peu perdue ici, je comptais justement me rendre à la bibliothèque pour me faire une carte du château. Tu sais histoire d'être prête lorsque les cours commenceront et de ne pas arriver en retard, enfin bref , tu veux te joindre à moi ?

Un hululement de chouette, ou hibou je ne saurais guère les différencier je l'avoue, vient briser le silence. Je me tourne vers Bella et la voit qui s'avance presque machinalement, elle semble absorbée dans ses pensées.

- Bella ? Toi aussi tu as peur des hiboux ? je rigole

Soupire. Ah, génial. J'ai encore trop ouvert la bouche peut-être. Gênée je me racle la gorge et, au vu de l'absence de réaction de sa part, j'ose ajouter :

- Tu vas bien ?

Un énième silence. Et ces oiseaux qui me fixent. Oh ça va ! Peut-être qu'elle ne va pas bien ? Dans ce cas, je parle ou pas ? Des personnes préfèrent qu'on les laisse tranquille et d'autres non. Quitte à me faire envoyer dans les fleurs je ne la laisserais pas toute seule. Malheureusement pour elle, comme pour moi, je peine à agir avec tact et douceur. Je me contente donc de venir me planter devant elle en agitant les mains telles des marionnettes avant de les réunir dans un claquement tout en l'interpellant :

- Bella.. ? Bella Hale.. ? Bella Kara Ruby Hale, allô la terre ici la lune.. ?

L'intéressée sursaute, ce qui me fait glousser. Tout est dans la finesse Charlotte.
- Désolée, j'étais dans mes pensées, tu disais ?

- Je disais donc, on pourrais aller ensemble à la bibliothèque demain pour se faire une carte de l'école si tu veux. Et puis non, tu sais quoi oublies, enfin non n'oublies pas, mais avant tout est ce que ça va ?

- Je disais donc, on pourrait aller ensemble à la bibliothèque demain pour se faire une carte de l'école si tu veux. Et puis non, tu sais quoi oublies, enfin non n'oublies pas, mais avant tout est ce que ça va ?

- Oh… euh.. oui ça va ne t'inquiète pas, je repense juste à mon père et enfin bref. Je fais une pause et continue.

- Mise appart ça, je serais très honorée de vous accompagner très chère. Je sens mes pommettes se contracter laissant apparaître un grand sourire.

Je sors mes mains de mes poches et m'avance en direction du perchoir. Bon Bella ce n'est qu'un oiseau, il ne va pas te manger, tout ira bien ne t'inquiète pas. Je tends ma main vers l'un des hiboux, puis m'approche gentiment. Un silence glaçant règne un instant sur la volière, jusqu'au moment où le volatile en face de moi fait un cri strident et me pince le bout du doigt. Je sursaute et recule violemment sans faire attention où je mets les pieds. Je trébuche sur une planche mal enfoncée du plancher et me retrouve les fesses par terre. Je regarde Charlotte qui se retient d'éclater de rire et me relève sans difficulté. Je secoue ma robe verte et noire pour enlever la poussière et dis en rigolant.

- Bon je crois que celui-là ne va pas être très coopératif.

Je m'avance vers l'amas d'oiseaux et les observe. Je vois alors, dans un coin de la volière, une toute petite chouette entièrement noire, appuyée contre la bordure de la fenêtre. Je m'approche tout tranquillement de cette dernière qui m'examine avec ses yeux jaune vif. J'essaie de m'avancer avec délicatesse pour la caresser. Je me retourne vers Charlotte, cherchant du réconfort car je n'ai vraiment pas confiance. Elle lève ses deux pouces et me souris, je l'entends me chuchoter "tu peux le faire". Je pose alors ma main sur la tête de l'oiseau et descends le long de son dos. Elle ne réagit point à mes avances et se laisse faire, elle a l'air gentille. Comme déjà programmée, elle me libère une ses pattes cachées sous ses plumes. Je prends le petit parchemin dans ma poche et l'accroche en vérifiant que ça ne tombe pas. Je la prends avec mes deux mains puis la colle contre mon corps. J'ouvre la fenêtre avec ma main libre et la dépose vers l'ouverture. Elle s'avance vers l'extérieur en sautillant et s'arrête sur le rebord en pierre. Ses ailes se déploient, se préparant au décollage, puis elle prend son envol dans le ciel étoilé, éclairé par la lune.

- Oh… euh.. oui ça va ne t'inquiète pas, je repense juste à mon père et enfin bref. Mise appart ça, je serais très honorée de vous accompagner très chère.

Me répond Bella son sourire éclairé par la lueur de la lune. Malgré ses paroles rassurantes une part de moi aimerait en savoir plus, mais d'un revers de main je balaye cette pensée. N'aimant moi même pas les personnes insistantes je préfère ravaler mes questions pour une autre fois, je m'impressionne pour cette pensée intelligente.

La jolie blonde s'avance doucement en direction des volatiles tandis que je me tiens, mal à l'aise à l'écart, trop apeurée pour avancée mais trop fière pour l'admettre et partir en courant. Au lieu de ça, je me contente de me tenir dans l'embrasure de la volière et contemple dans le silence les faits et gestes de ma camarade avec appréhension. Le calme se brise par le couinement de Bella à l'attaque de l'un des hiboux, instinctivement je sursaute et me cramponne à la pierre tandis que la victime de l'attaque trébuche au sol. Je ne peux me retenir de pouffer de rire et tente de dissimuler mon amusement en portant ma main à la bouche, rassurée de voir que je ne pas la seule à côtoyer le sol de cette volière.

- Bon je crois que celui-là ne va pas être très coopératif.

Courageuse Bella tente une nouvelle approche, se tournant vers moi je lui lève mes deux pouces et lui chuchote tout sourire"tu peux le faire". Mon encouragement semble porter ses fruits et la voit parvenir à envoyer son courrier auprès d'un hibou plus gentil que les autres, il faudrait le marquer celui-ci. Victorieuse, ma camarade revient vers moi le sourire aux lèvres et je l'applaudis avec admiration avant de feindre une révérence hasardeuse.

- Je m'incline face à vous très chère vous avez su dompter ce dangereux animal avec grâce et ce, sans une égratignure, ou presque.

- C'est sûrement grâce à ma présence et mes encouragements, je suis en quelque sorte porte bonheur. La prochaine fois que j'ai un hibou à envoyer il faut à tout prix que tu viennes avec moi !, j'ajoute

Avec un clin d'oeil pour elle, je finis par éclater de rire et nous repartons tout sourire en direction de notre dortoir. Je ne pensais pas remercier les hiboux pour m'avoir donner une amie.



@Bella Hale