Début novembre,
Salle d'étude.

Avec @Bad Eaven

Après le hibou réprobateur de ses parents, Raven était bien décidée à remonter sa moyenne, et exceller comme son frère et sa soeur. Elle était déterminée à se concentrer, et prendre un nouveau départ, malgré le fait qu'elle devait ralentir ses activités farceuses, ce qui n'allait pas être une chose facile à appliquer. C'était donc tout bêtement, qu'elle se rendit dans la salle d'étude, qui était calme, mais moins stricte que la bibliothèque en ce qui concernait le bruit.

Elle passa alors la porte de la salle qui était bondée de monde, et plissa ses gros yeux verts pour chercher une place tout en marchant dans l'allée. Tout au fond, une table était vide, elle s'y précipita donc d'un pas décidé et posa ses livres et autres parchemins, avant de s'assoir. "C'est partit, Raven tu peux le faire!", se répétait la jeune fille dans sa tête, tout en poussant un soupir. Elle devait rendre un devoir d'Astronomie et de sortilège pour la semaine, il lui fallait un O dans les deux matières pour "rassurer" ses parents. Elle se plongea alors dans sa lecture. Quelques minutes passèrent, et la fillette ressentait déjà des signes de difficultés à être absorbée par son travail. "Aller! Ce n'est pas si difficile que cela, essaye de te souvenir le geste de cette formule.", chuchota-t-elle,"une boucle, je crois, oui c'est ça". Elle répétait le geste, encore et encore, puis décida d'énoncer la formule "lumos". Alors une petite lueur à la pointe de la baguette apparue, mais ne tenue pas plus d'une seconde. "Quoi? Mais sérieux là, ça me soule, je sais faire des sorts plus difficiles que celui là, alors qu'il est censé être facile...", s'écria-t-elle, au fur et à mesure des répétitions, Raven commença alors à perdre patience. Elle posa alors sa baguette en râlant et perdant espoir. Ce n'était pas dans son habitude d'abandonner mais son impulsivité l'a emporté sur sa raison. Elle posa sa tête entre ses mains en poussant un petit grognement: "Je suis vraiment trop nulle, ça craint!".

Un devoir dans la main et un gros livre poussiéreux d’Histoire de la Magie sous le bras, Bad se dirigeait vers la salle d’études. J'y connais rien aux “relations entre sorciers durant l'Egypte antique”, murmura-t-il pour lui même. Il avait beau être plutôt bon élève en classe, son manque d’éducation au Monde de la Magie se faisait parfois ressentir.

Il lui restait encore plusieurs jours pour finir son devoir mais il prenait un réel plaisir à apprendre et surtout à profiter du climat qui régnait dans la salle d’études. Des cerveaux en ébullition, des mains dans les cheveux, des grimaces fassent à l'incompréhension et des soupirs, chaque table était une pièce de théâtre à elle seule. Il adorait observer tout ce petit monde autour de lui.

Aujourd’hui, la salle était bondée. Déambulant entre les rangées, il ne vit aucune table libre. Il finit heureusement par apercevoir une place près d’une jeune fille aux cheveux blonds vénitiens portant les couleurs de Gryffondor. Elle semblait s’entraîner au sortilège de ‘Lumos’. Un classique. Bad ne s’assit pas de suite et se positionna à quelques mètres pour la regarder un instant. Sa main droite, barrée d’une cicatrice, maîtrisait la gestuelle consistant à former une petite boucle mais le contrôle de ses émotions, c’était une autre paires de manches. La jeune fille s’énervait contre elle-même et finit par laisser tomber sa tête entre ses mains en soupirant :

« Je suis vraiment trop nulle, ça craint ! »

Bad comprenait ce sentiment d’échec mais il perçut dans l’expression de la jeune Gryffondor une certaine pression qu’elle s'infligeait. Il s’approcha d’elle doucement et posa son gros livre sur la table. Ce dernier émit un bruit tel que plusieurs élèves se retournèrent. N’en tenant pas compte, il s’adressa à la jeune fille.

« Tu veux un coup de main ? Je maîtrise plutôt bien ce sort. »

Le cerveau de Raven était en pleine ébullition, mélangeant mille et une pensées à la fois, ce qui rendait sa tâche de concentration plus compliquée. D'habitude, elle ne se prenait pas autant la tête, ne se mettait pas autant la pression, mais pour elle, l'heure était grave et la pression au plus haut. Il était hors de question pour la jeune fille de recevoir un autre hibou incendié comme le dernier.

"Concentre-toi, concentre-toi! Il faut vraiment que je pense à prendre cette potion là, comment elle s'appelle déjà? Elixir Cérébral de Baruffio? Il faudrait que j'apprenne à la faire, je suis plutôt douée en potion, sinon je vais être ruinée au train où je vais devoir en prendre...", réfléchissait la rouquine, la tête encore dans ses main.
Elle n'avait pas remarqué tout de suite le garçon de Serdeigle qui se tenait debout, devant la table. Ce n'est que quand il posa ses livres, faisant un "boum" et trembler la table, que Raven sursauta et posa sa main sur son cœur, regardant d'un air choqué le jeune homme. Elle ne pu s'empêcher de lui sourire, et d'échapper un petit rire discret sur la réaction qu'elle avait eu.

« Tu veux un coup de main ? Je maîtrise plutôt bien ce sort. » , lui dit-il calmement et d'un ton bienveillant.

A ces mots, la fillette regarda son "sauveur" si elle pouvait l'appeler comme cela, avec un regard reconnaissant, et souriant de plus belle, laissant apparaitre ses petites fossettes. C'était vraiment pile ce qui lui fallait à ce moment précis: de l'aide.
"Je veux bien merci. C'est plutôt frustrant de ne pas savoir le faire alors que s'est censé être un tour simplet. Pourtant je fais correctement le geste, je pense aussi bien dire la formule, mais je ne sais pas c'est vraiment faire abstraction de ce qu'il m'entoure où ça flanche", déclara-t-elle un peu nerveusement, tout en reprenant sa baguette en main, et passant sa main dans ses cheveux.

"Au fait, je m'appelle Raven, et toi?".


_{@Bad Eaven}

Suite à la question de Bad, la jeune Gryffondor tourna sa tête dans sa direction. Elle afficha un large sourire, sincèrement contente que le garçon lui propose de l’aide. Elle lui expliqua qu’elle connaissait les détails techniques du Sortilège d’Allumage de baguette mais qu’elle était frustrée de ne pas réussir à faire abstraction de son environnement.

C’est vrai que c’est le plus compliqué, se dit Bad pour lui-même. Il se rappelait ses débuts et ses propres difficultés. Mais il savait qu’il n’y avait qu’un moyen d’y remédier : l'entraînement.

Touchant ses longs cheveux, la jeune fille se présenta :

« Au fait, je m'appelle Raven, et toi ? »

Raven. Un prénom original. Bad ne put s’empêcher de l’imaginer se métamorphoser en corbeau avant de s’envoler à travers la salle d’études. Cette pensée le fit sourire. Il fixa son regard dans celui de la Gryffondor et lui répondit chaleureusement :

« Enchanté Raven. Moi, c’est Bad. »

Sortant sa propre baguette, il fit un pas en arrière écrasant malencontreusement les orteils d’un grand Poufsouffle blond qui passait par là. Ce dernier était furieux mais Bad ignora totalement ses propos et s’excusa rapidement d’un geste de la main. Il refixa son attention sur Raven.

« Il faut que tu réussisses à maîtriser tes émotions et à te concentrer. Imagine toi toute seule dans un lieu que tu aimes. Prend le temps d'écouter respiration. »

Bad ferma les yeux espérant inciter Raven à faire de même. Il adorait ce moment de calme intérieur, de lâcher prise. Il sentait l’air remplir ses poumons avant d’être expulser dans tout son corps. Toujours les yeux clos et dans cet état de sérénité, le Serdaigle ajouta :

« Dis-moi, Raven. À quoi tu penses ? »

Raven fixait le jeune homme, qui lui rendait son regard. « [color=##004080]Enchanté Raven. Moi, c’est Bad. [/color]», dit-il alors. La fillette esquissa alors un sourire, et répondit en prenant une mine de détective espiègle : "Bad... Prénom surprenant, ça te donne des airs mystérieux et badass. C'est plutôt cool!".

Trêve de plaisanterie, elle était ici pour étudier, il fallait reprendre son sérieux quand même, surtout que le Serdeigle prenait de son temps pour l'aider.
Raven contempla alors Bad prendre sa baguette, mais en se reculant il marcha sur les pieds d'un Poufsouffle qui le regarda avec nonchalance, ce qui n'avait pas l'air de perturber son camarade qui fit un geste d'excuse avec sa main. Elle trouvait sa façon d'être amusante, et sa maladresse assez attachante, car cela lui rappelait un ami d'enfance qui habitait à côté de chez elle à Londres, mais qui a dû déménager aux États-Unis. Un petit rire s'échappa alors, et la Gryffone mis alors directement sa main droite, où sa cicatrice se logeait, sur sa bouche.

Le garçon lui expliqua alors la façon de maitriser ses émotions pour augmenter sa concentration, tout en fermant les yeux. Raven mima alors les gestes de l'élève, qui avait l'air d'être dans son univers maintenant. Les yeux fermés, Raven essayait de se concentrer et de faire abstraction de tout ce qui l'entourait, en pensant à un endroit qu'elle affectionne personnellement. Elle y parvint un moment, laissant le bruit de la salle d'étude loin derrière elle, comme si tout était vide autour, et qui ne restait plus qu'elle. Une mine apaisée pouvait se lire sur son visage. "Ça marche !", se disait-elle candidement quand ce qui était pour elle un endroit paradisiaque et calme, devint un fiasco pas possible dans sa tête. Heureusement, cela a été interrompu par la question de Bad:
« Dis-moi, Raven. À quoi tu penses ? » .

La jeune fille le regarda alors en rougissant, de peur que si elle disait à quoi elle pensait, cela paraitrait peut-être stupide aux yeux du garçon. Tant pis, elle était ici pour apprendre après tout, et puis, ce ne sera qu'un détails dans l'éternité si elle se ridiculise. Elle prit alors une grande inspiration, et raconta:

"Je pensais à l'endroit où je me sens le mieux, le Lac dans la nuit, sous les étoiles. J'y vais des fois, bon j'essaie de ne pas me faire prendre, mais c'est là où je peux être moi même sans barrière. C'est super apaisants en vrai. J'ai suivi ton conseil, et je t'avouerai que ça marchait, j'ai réussi à faire abstraction de ce qui m'entourait. C'était vraiment comme si j'étais toute seule, vers le lac. Mais, c'est après que tout a été bordélique, parce que d'un coup, c'était comme si pleins de hiboux me lançant des lettres venaient sur moi, et que ces Beuglantes me criaient dessus et tournaillaient dans tous les sens" . Raven marqua un temps de pause, un peu honteuse et embarrassée de la dernière partie qu'elle avait énoncé. Elle se sentait un peu bête et vulnérable à ce moment là. Son embarras se marqua alors par un petit rire gêné, et un redressement de dos suivi d'un petit raclement de gorge.

Elle regarda alors Bad, et d'un ton interrogateur lui demanda: "Où pars-tu quand tu fais le vide?".

Mettant de côté la blague de Raven sur son prénom, Bad confirma son ressenti. Elle était incapable de se focaliser sur une chose plus de dix secondes. Allié à sa spontanéité naturelle, ce manque de concentration l’empêchait de réussir correctement ses sorts. La jeune fille lui raconta qu’elle arrivait à s’imaginer seule près d’un lac - ce qui était un bon début - mais qu'après ses émotions reprenaient le dessus parasitant son image mentale.

Après un rire masquant sa gêne, Raven reporta son attention sur Bad :

« Où pars-tu quand tu fais le vide ? »

Cette question n’amenait pas une unique réponse. Des lieux, il s’en imaginait des dizaines. Chacun lui apportait des sentiments différents. Du climat réconfortant d’un fauteuil près d’un feu de cheminée à la peur de se retrouver face à un Nundu, chaque sortilège nécessitait des émotions qui lui étaient propres. Il savait qu’expliquer tout cela avec des mots à Raven ne lui serait d’aucune utilité. Elle renvoyait à Bad, l’image d'une personne en recherche de sensations physiques. Elle ne trouverait pas ses réponses dans les livres. Mais était-elle, à l’image de sa maison, hardie, brave et courageuse ? Il allait rapidement le savoir. Un sourire au coin des lèvres et fixant les yeux de Raven, le garçon lui répondit :

« Je ne vais pas te le dire. Je vais te le montrer. Viens suis-moi. »

Sans attendre sa réponse, il vérifia d'un geste de main qu’il avait sa baguette puis fit volte-face s’avançant lentement vers la sortie. Ses affaires étaient restées sur la table. Ils n’en auraient pas besoin là où ils allaient. Mais le suivrait-elle ?

Après son récit sur ses pensées, Raven avait trouvé la tactique qu'elle utilisait souvent pour masquer sa gène de reporter l'attention sur les autres personnes. C'était une manie pour esquiver une introspection trop intrusive de son ressentit, car il est hors de question pour elle de flancher et de baisser sa garde pour ne laisser transparaitre aucun signe de faiblesse. Cette protection du regard des gens qui lui faisait peur, elle le tenait de son père qui lui a toujours appris à cacher, et enfouir les choses au plus profond d'elle. La jeune fille redoutait plus que tout qu'un sorcier fasse de la legilimancie sur elle.

La Gryffone attendait donc la réponse de Bad, qui avait l'air de réfléchir à différents endroits, comme s'il n'arrivait pas à se décider. Elle était curieuse de savoir, et l'impatience de connaitre la réponse la dévorait de l'intérieur. "A quoi pense-t-il? Est-ce-qu'il est en train de m'analyser et donc c'est pour cette raison qu'il met du temps à répondre? Ou tout simplement il n'arrive pas à se décider?", ce sont les nombreuses questions qui trottaient dans la petite tête de la rouquine.

« Je ne vais pas te le dire. Je vais te le montrer. Viens suis-moi. », finit par dire le jeune homme qui se retourna en un claquement de doigts, sa baguette à la main, laissant en plan ses affaires sur la table. Raven avait remarqué le petit sourire au coin qu'il avait eu, tout en la fixant avec ses grands yeux verts mystérieux , ce qui accentua encore plus son désir de connaitre ce qu'il avait à montrer.

"Attends Bad, et tes affaires?!", s'exclama la jeune fille, qui jeta un œil aux siennes.
"Oh et puis mince! Attends-moi j'arrive!", dit-elle en prenant sa baguette et courant pour rejoindre son camarade avec enthousiasme et ravissement. Les virées pour apprentissages pratiques l'intéressaient quand même plus que de rester sagement avec un bouquin en main, et puis c'est toujours plus excitant quand on ne sait pas quelle est notre destination.