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05 juin 2020, 23:42
Des notes, des notes et encore des notes  terminé 
Pendant un moment, Daisy ne parla pas, elle sourit juste en regardant Solwen. Puis, d’une voix amusée, elle dit :

« Tu sais, c’est la première fois que tu me parles aussi longtemps ! D’ailleurs, je pense que tu as raison, quand tu dis que c’est un savoir sombre et dangereux, qui ne peut être utilisé qu’à mauvais escient. Hummmm… dans ce cas, il vaut peut-être mieux que personne ne les retrouve et surtout que cela ne tombe pas entre de mauvaises mains… Mais, je voudrai quand même savoir, cela est sans doute dû au fait que je suis très curieuse. Quand, j’ai quelque chose à l’esprit, j’ai besoin de tout connaître. »

Un silence que Daisy trouva confortable s’installa. Quelques instants passèrent avant qu’elle ne reprenne la parole d’une voix douce :

« Tu sais, cela me fait plaisir de t’avoir rencontré, j’en ai oublié ma colère et tristesse. Je pense que j’ai mal pris la lettre de ma mère, car j’ai envie de faire mes preuves. J'ai une grande soeur et un petit frère, je suis donc l'enfant du milieu, celle qui n'a pas vraiment de place. Du coup, mon but, c’est de devenir une puissante sorcière. Cela doit expliquer ma préférence, voire mon obsession, avec les sorciers ayant accompli des exploits extraordinaires ! Oui, je pense que je veux laisser ma trace dans l’histoire en faisant partie de ceux ayant reçu l'ordre de Merlin ! Je me vois déjà avec une chocogrenouille à mon effigie ! Et toi as-tu un but à atteindre ? »

Lorsqu’elle eut fini sa phrase, l’incertitude la saisit. Avait-elle vraiment les moyens d’atteindre ce but ? Hummm… Pour l’instant, ces notes étaient correctes mais sans plus, elle n’avait pas d’aptitudes magiques particulières, bien qu’elle rêve de devenir animagus comme son père. Surtout, elle se demandait si c’était vraiment un but qu’elle voulait atteindre, ou si c’était juste pour avoir l’impression d’exister aux yeux de ses parents. Peut-être cela était dû à son sentiment d’insécurité, qui pouvait être injustifié… En réalité, que gagnerait-elle vraiment…. En même temps, elle ne savait pas quoi faire d’autre, hummmm…. peut-être qu’avec la maturité, elle arriverait à faire quelque chose qui lui tient vraiment à coeur et la rend heureuse.

Mais, tout cela n’était pas simple, car cela signifie faire un travail personnel sur elle-même, se poser les bonnes questions, hummm… beaucoup trop de travail en perspective, en plus elle n’est pas sûre d’apprécier le résultat....

Se tournant vers Solwen, elle attendit sa réponse, après tout la serdaigle semblait calme, timide, mais cela ne voulait pas dire qu’elle n’était pas sûre d’elle. Après tout, cela se voyait, ou plutôt s’entendait à travers ses quelques mots soigneusement pesés, qu’elle possédait certaines connaissances. Peut-être avait-elle mêmes certaines aptitudes magiques. Hummmm… des découvertes qui pourraient s’avérer intéressantes.

Ma grand-mère m'a toujours dit : «si tu ne sais pas qu'elle est ta place, dessine ta propre case»
3e année RP
08 juin 2020, 23:57
Des notes, des notes et encore des notes  terminé 
Après ma réponse, le silence s'éternisa, à tel point que je me demandai si je n'avais pas dit par mégarde une bêtise. Cependant, le sourire qui se peignait sur le visage de la Gryffonne laissait penser au contraire qu'elle était contente, peut-être même amusée ? Lorsqu'enfin elle brisa le silence de sa voix, je fus certaine qu'elle était contente. "Tu sais, c’est la première fois que tu me parles aussi longtemps !" Je sentis immédiatement mes pommettes se colorer et je baissai instinctivement mon regard vers mes pieds. Par rapport à tous les mots qu'elle avait prononcés ma réponse semblait chétive. Je savais que sa remarque n'était en rien méchante et certainement plutôt encourageante, mais au contraire, je me sentis découragée de voir à quel point à quasiment Quinze ans j'étais encore aussi handicapée dans les rapports sociaux. Et c'était limite pire en grandissant à vrai dire.

Heureusement, Daisy ne s'arrêta pas à cette phrase et poursuivit rapidement en rebondissant sur ce que je venais de dire, expliquant qu'elle comprenait mon point de vue et qu'au final elle était plutôt d'accord avec moi. Ne sachant que dire, je lui adressai simplement un petit sourire, contente d'avoir transmis comme je le voulais ma pensée et amusée de voir sa grande curiosité. A mon humble avis, ce trait de caractère était bien loin d'être un défaut tant qu'il était utilisé à bon escient. C'était la principale motivation de l'apprentissage, et tant que celui-ci était réalisé et appliqué sans mauvaise intention, c'était pour moi une très belle qualité.

Un nouveau silence s'installa, mais celui-ci me sembla beaucoup plus confortable. Bien que je ne sois pas complètement détendue, je savais qu'elle ne s'était pas tue parce que j'avais dit ou fait une bourde.


- Tu sais, cela me fait plaisir de t’avoir rencontrée

*Oh euh...* Que pouvait-on répondre quand on entendait ça d'une quasi inconnue ? Un "moi aussi" aurait été une forme de mensonge. Bien que parler de "déplaisir" aurait également été incorrecte, "plaisir" n'était pas forcément approprié, il y avait trop d'angoisse dans cette rencontre de mon côté pour que je puisse utiliser ce mot.
Un éclair de souvenir teinté d'une note d’Émeraude me rappela une autre rencontre que j'aurais qualifiée malgré tout de plaisante, bien qu'elle ait été source de stress pour moi.
*Et pas que* Oui je l'avais appréciée cette rencontre, en soit elle était belle. Je ne regrettais pas ta rencontre *Juste ce qu'il s'est passé après*.

Je secouai imperceptiblement la tête. *Hors de question de penser à toi maintenant* Je me reconnectai rapidement au flot de paroles de la jeune fille, rattrapant le train de sa pensée au moment où elle parlait de ses envies de devenir une puissante sorcière. Je ne savais pas combien de son discours j'avais bien pu rater, mais j'espérais que ce soit peu, et surtout qu'il n'y ait pas de question au milieu de ce vide de paroles.
Mon sourcil droit se haussa de surprise lorsqu'elle m'expliqua rêver de recevoir l'Ordre de Merlin. Quelle ambition pour une jeune fille de cet âge ! J'étais soufflée par sa volonté. J'étais visiblement plus vieille qu'elle de plusieurs années, et mes rêves pour le futur étaient bien plus limités et surtout beaucoup plus modestes. L'Ordre de Merlin, je laissais ça aux autres. Comment pourrais-je ne serait-ce qu'imaginer pouvoir un jour le recevoir ? C'était tout bonnement impossible. Puis je ne tenais pas à vivre pour recevoir des récompenses. Une petite vie tranquille et la plus anonyme possible m'irait parfaitement, je ne tenais pas à ce que toute la communauté sorcière connaisse mon prénom ou mon visage.
*L'angoisse...*

- Je me vois déjà avec une chocogrenouille à mon effigie !

Un franc sourire fendit mon visage, laissant apparaître ma fossette à la joue. Je détestais ce trou qui se formait sur ma face, mais je n'arrivai pas à réprimer suffisamment mon amusement pour le faire disparaître. Une carte de chocogrenouille à son effigie, rien que ça. Elle visait drôlement haut. Mais ça ne pouvait pas faire de mal d'avoir des rêves ambitieux, si elle se battait, même si elle ne les atteignait pas elle pourrait être fière d'elle.

- Hum... *Un but ?* J'aimerais beaucoup travailler dans la Botanique après mes études, mais je n'ai pas vraiment d'idée de métier précis ni d'autre objectif.

Et soudainement, un sentiment de vide m'emplit le ventre. Je n'avais pas une seule fichue idée du métier que je voulais faire une fois adulte. Le domaine de la Botanique était tellement large... Mon esprit se déconnecta quelques instants et mon regard se plongea de manière anormalement fixe dans une fenêtre, observant un je-ne-sais-quoi au dehors.
Je ne savais même pas ce que je voulais faire de ma vie. Si ça ne m'avait jamais dérangée auparavant, j'eus une poussée d'angoisse devant les centaines de possibilités qui s'offraient à moi qui me comprima violemment le ventre.

"If your absence doesn't bother them, then your presence never mattered to them in the first place"
"C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.” Le Petit Prince
10 juin 2020, 22:03
Des notes, des notes et encore des notes  terminé 
Un sourire radieux étira les lèvres de Daisy quand celle-ci aperçut le sourire franc de Solwen et ses fossettes la rajeunissaient, lui donnant un air enfantin qui allait bien avec ses tresses. Sans se départir de son sourire, elle pensa : « c'est vrai que c'est un rêve sacrément ambitieux qui peut prêter à sourire...». Puis, Solwen répondit à sa question :

- Hum... *Un but ?* J'aimerais beaucoup travailler dans la Botanique après mes études, mais je n'ai pas vraiment d'idée de métier précis ni d'autre objectifs.

Aussitôt que ses paroles quittèrent les lèvres de la serdaigle, son visage changea, Daisy inquiète tenta de suivre la direction de son regard. Mais, elle semblait perdue dans un monde lointain, un monde auquel Daisy, malgré toute sa bonne volonté ne semblait pas pouvoir atteindre. La panique la gagnant, elle posa délicatement sa main sur l'épaule de Solwen et lui dit d'une voix douce :

« Solwen, tu vas bien ? Solwen ? »

N'obtenant pas de réponse, Daisy lui saisit un peu plus fortement l'épaule, sans pour autant serrer au point de la blesser, la secoua légèrement et d'une voix plus forte, dit :

« Solwen ! Réponds-moi ! As-tu besoin que j'aille à l'infirmerie te chercher de l'aide ? »

La panique empoigna le coeur de la jeune gryffondor, qui repensa à la crise cardiaque de sa grand-mère. « Huummm.... ne soit pas si dramatique Daisy, ce n'est absolument pas la même chose...» pensa-t-elle avec sévérité. Mais, la panique refusa de la quitter et se fit de plus en plus présente. Elle s'imaginait déjà bafouillante, devant l'infirmier pour lui expliquer que son amie faisait une attaque étrange.

Elle secoua fermement la tête pour chasser ces pensées dérangeantes et se concentra sur Solwen :

« Respire ? Solwen ? Je pense que tu as besoin de respirer» dit-elle en secouant sa main devant les yeux de la serdaigle, espérant recevoir une réponse.

« Tu fais une crise d'angoisse ? Faut pas faire de crise, je ne sais pas comment gérer ça moi ! As-tu besoin de quelque chose ? » poursuivit Daisy, dont le débit de parole s'était soudainement accéléré.

À ces mots, Daisy se gifla mentalement pour sa maladresse. Ne sachant que faire, elle resta devant Solwen, regardant désespérément le couloir vide, se demandant que faire. « Peut-être, a-t-elle besoin de temps, elle ne va pas rester éternellement dans sa tête, non ? » pensa-t-elle inquiète.

Puis, elle s'agenouilla devant la brune, posa ses mains sur ses cuisses, regarda ces yeux anormalement fixes et attendit en silence que Solwen veuille bien revenir dans le monde actuel. « Ces quelques secondes ou minutes seraient les plus longues de ma vie...» pensa-t-elle en ne quittant pas des yeux la brune.
Dernière modification par Daisy McGuyer le 12 juin 2020, 14:30, modifié 1 fois.

Ma grand-mère m'a toujours dit : «si tu ne sais pas qu'elle est ta place, dessine ta propre case»
3e année RP
12 juin 2020, 00:48
Des notes, des notes et encore des notes  terminé 
Certains disent qu'il est impossible de ne penser à rien. Pourtant, là tout de suite j'ai l'impression de flotter et justement de ne penser à rien du tout. Ma tête me semble vide, je ne perçois plus que mon regard sur les feuilles des arbres.
Lorsque je sens la main de Daisy se poser sur mon épaule, mon esprit réintègre mon corps. J'ai le sentiment de ne pas m'être absentée plus d'une seconde. La voix de la jeune fille semble pourtant indiquer le contraire.


- Solwen, tu vas bien ? Solwen ?

*Hein ?* Le fait qu'elle me demande si je vais bien bien me stresse immédiatement. J'ai l'air de ne pas aller ? Qu'est-ce qu'il se passe ? *Pourquoi tu demandes ça ?* Je n'ose pas bouger, à peine respirer. Je ne fais que déporter un regard inquiet sur la Gryffondor, clignant des paupières, plongée dans une profonde incompréhension. Je ne suis pas restée dissociée si longtemps, si ? Pourtant à voir sa tête on a l'impression que je suis en train de mourir sous ses yeux. Je vois la panique dans son regard, et comme une éponge vivante, j'absorbe sa peur. Je m'en emplis, jusqu'à ce qu'elle devienne mienne. Jusqu’à ce que je ne puisse plus dire si elle venait d'elle ou de moi à l'origine.

N'obtenant pas de réponse de ma part, elle se met à me secouer légèrement et à parler plus fort, visiblement bien inquiète pour moi.


- Solwen ! Réponds-moi ! As-tu besoin que j'aille à l'infirmerie te chercher de l'aide ?

*Infirmerie... ?* Pourquoi tu parles d'infirmerie ? Je vais bien ! *JE VAIS BIEN* Mais je suis juste incapable de lui dire. Ça crie dans ma tête mais les mots ne sortent pas, bloqués pour je ne sais quelle raison. J'ouvre la bouche, mais rien ne vient. *Arrête... Me touche pas. Arrête de me regarder comme ça.* J'ai peur, je ne comprends plus rien, je ne sais pas ce que je fous là. Je suis juste perdue, face à une inconnue qui me touche et qui panique. *Pourquoi tu me touches ? *
Je voudrais juste pouvoir faire pause. Me dégager de son contact, me défaire de cet étau qui m'immobilise le ventre, qui me broie la gorge, qui m'empêche de parler et de respirer.

- Respire ? Solwen ? Je pense que tu as besoin de respirer.

*Respirer ?* Faut que je respire. *Respire Solwen, RESPIRE PUTAIN* J'arrive pas. J'arrive juste pas à respirer. Je sens juste ma cage thoracique monter et descendre à un rythme de plus en plus effréné, pourtant je manque d'air. La panique monte, non seulement parce que je vois la peur dans les yeux de Daisy grandir de plus en plus, mais aussi parce que j'arrive pas à calmer ma respiration. Mon corps agit tout seul, je n'ai pas de contrôle dessus, je ne suis plus que l'hôte de ma propre enveloppe corporelle, je n'ai plus les manettes, je ne gère plus rien. Même mes pensées sont devenus un chaos monstre, embourbées dans l'angoisse. Plus rien n'a de sens, je me répète comme un mantra de respirer, mais je ne sens pas d'air venir.
Les secondes passent, chaque muscle de mon corps est contracté, tendu à mort. La perte de contrôle me terrorise, je ne suis plus maître de rien. J'ai une énorme envie de me mettre à chialer, mais rien ne vient. Même ça, ça ne marche pas. Même ça je peux pas.


"Tu fais une crise d'angoisse ? *Crise... D'angoisse ?* Alors c'est ça ? Je sais tout de suite que oui c'est ça, sans rien en savoir, je le sens. *COMMENT ÇA S'ARRÊTE ?* Il faut que ça s'arrête, ma tête va exploser. J'ai l'impression d'être en train de mourir, j'étouffe, et plus j'étouffe, plus je panique, moins j'arrive à respirer. Je vais pas mourir là c'est pas possible. Je veux pas mourir là comme une conne parce que je n'arrive juste pas à prendre de l'air, chose que je sais faire depuis que je suis née, merde ! "Faut pas faire de crise, je ne sais pas comment gérer ça moi !" Une voix dans ma tête trouve encore la force de rire. *T'inquiète, je sais pas comment on gère ça non plus* Je sens que je commence à trembler, mon regard est devenu flou sous la panique, la seule chose qui m'apparaît parfaitement nette c'est son visage encadré de boucles de cheveux. *AIDE-MOI* "As-tu besoin de quelque chose ?" *Pars, lâche-moi, me touche pas ! Non... Reste, pitié, reste, me laisse pas là*

Soudainement, la brunette quitte mon champ de vision *PARS-PAS !* Immédiatement, quelque chose se brise, et je sens des larmes ruisseler à une vitesse folle, de pures larmes de frayeur. Je suis coincée dans ma tête, je sais pas comment m'en sortir, et j'arrive toujours pas à respirer. J'entends que ma respiration se fait de plus en plus forte, mais je ne respire pas mieux. Pourtant je ne me suis pas évanouie, donc je dois respirer, mais je ne le sens pas. J'ai mal, j'ai mal partout, mon corps entier est douloureux, mais ce n'est rien par rapport à ce que ma tête me fait subir. Mon esprit hurle en silence, mais aucun son ne sort de mes lèvres, entrouvertes pour absorber tout l'air que je peux prendre.


Une seconde avant, j'étais persuadée que je serai crevée quelques minutes plus tard sur le sol de pierre. Une seconde après, je respire enfin. Je prends une énorme goulée d'air et manque de m'étouffer avec. Un gémissement incontrôlé s'échappe de ma bouche, accompagné rapidement d'un sanglot. Doucement, la crise s'efface, sans raison apparente et je reprends conscience de mon corps. Je sens mes muscles se détendre et cesser de trembler. Mon rythme cardiaque, qui pulse dans l'entièreté de mon corps, se ralentit tout doucement. Ma vision reprend sa netteté, et mes larmes cessent.
Une minute plus tard, il ne reste rien de la crise si ce n'est ce vide qui m'emplit comme pour remplir le trou laissé par l'angoisse. Des sanglots restent coincés dans ma gorge, incapables de sortir. J'ai la tête qui tourne. Je n'ai jamais ressenti une peur pareil.
*Plus jamais* Je ne veux plus jamais vivre ça.

Libérée de l'étau de la peur, je regarde doucement autour de moi, espérant qu'une foule ne se soit pas formée. Heureusement, il n'y a personne.

*Qu'est-ce qu...* Au niveau de ma taille, quelque chose attire mon attention. Je déporte immédiatement mon regard dans cette direction. *Oh !* C'est Daisy, accroupie devant moi, les yeux fixés sur mon visage. *T'es pas partie ?* Une vague de gratitude m'emplit, me faisant tourner la tête et fauchant mes jambes. Je tombe presque et me retrouve à genoux devant la jeune Gryffondor. *T'es pas partie* Je lui offre un piteux sourire, témoin de ma gratitude. Peu m'importe qu'elle m'ait vue comme ça, au moins elle ne s'est pas enfuie. Elle est restée. J'ouvre la bouche pour la remercier, mais rien ne sort. Je m'éclaircis la gorge, puis fais une nouvelle tentative

- M... Merci. D'être restée. Le bras tremblant, je replace une petit mèche de cheveux derrière mon oreille. Je... Je suis vraiment désolée pour ce qui vient de se passer. Nouvel éclaircissement de gorge. Excuse moi de t'avoir fait peur

Je vois l'inquiétude dans ses yeux, et je m'en veux un peu d'en être la source. Ça n'aurait pas dû arriver.

La teinte des paroles de Solwen : #006081

"If your absence doesn't bother them, then your presence never mattered to them in the first place"
"C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.” Le Petit Prince
12 juin 2020, 22:46
Des notes, des notes et encore des notes  terminé 
C'était un spectacle terriblement fascinant de voir les émotions à l'état brut sur le visage de Solwen. Une sorte de curiosité morbide força Daisy à regarder ces torrents de larmes qui ruisselaient sur les joues de la serdaigle, qui tremblait et avait du mal à respirer. Et tout à coup, plus rien, les tremblements se calmèrent, les ruisseaux de larmes séchèrent et Solwen revint, ici, avec elle, dans ce couloir.

Lorsqu'elle tomba à genoux et regarda la gryffondor, le coeur de Daisy se serra et se brisa quand elle entendit la voix brisée de Solwen :


- M... Merci. D'être restée. Elle replace une mèche de cheveux, sans doute sorti de ses tresses à cause de ses tremblements, derrière son oreille. Je... Je suis vraiment désolée pour ce qui vient de se passer. Nouvel éclaircissement de gorge. Excuse moi de t'avoir fait peur

«Bon dieu, elle vient de faire une crise d'angoisse et elle s'excuse ?». Elle eut soudainement envie de réconforter la brune en la serrant dans ses bras, mais elle ne savait pas si ce geste serait bienvenu. Ainsi, fouillant dans ses poches, d'un air détaché et calme, elle sortit un mouchoir en soie rouge, où étaient brodé les initiales D.M.G, en lettres d'or, cadeau de son grand-père. Puis, essuya délicatement, calmement les traces de larmes sur les joues de la brune.

Tandis qu'elle répétait l'action sur l'autre joue de Solwen, puisant dans ses souvenirs de petite fille, elle se mit à chantonner d'une voix douce :


Ayo, Ayo
Dja massé dja
Éssé éssé ougna
Ako kissélé
Édo kélédjé
Eh ina baïko
Eh djéssigna kognan
Elé zokoko
Kokoka koloubé


Elle baissa le bras et regarda Solwen en souriant et dit doucement, sans hausser la voix, de peur de revoir la brune recommencer une crise :

« C'est une chanson que me chantait mon grand-père paternel, quand j'étais triste, en colère ou que j'avais peur. On dit que cette chanson calme et redonne du courage à tous ceux qui l'entendent». Puis, rangeant le mouchoir dans sa poche, elle reprit en chuchotant :

« C'est ma question qui a déclenché ta crise ? Tu sais, ce n'est pas grave si tu ne sais pas exactement quoi faire plus tard. Ma grand-mère disait que chaque personne dessinait sa propre case, car chacun décide quoi faire de sa vie.»

À l'évocation de sa grand-mère, un sourire nostalgique étira les lèvres de Daisy. Puis, elle enleva une mèche de cheveux qui s'était glissée sur le visage de la brune. À ce geste, elle rigola et avec un air d'excuse dit :

« Tu dois penser que je te touche trop. Mais, je pense que j'ai un peu besoin de me rassurer aussi...»

Ma grand-mère m'a toujours dit : «si tu ne sais pas qu'elle est ta place, dessine ta propre case»
3e année RP
15 juin 2020, 23:14
Des notes, des notes et encore des notes  terminé 
La jeune Gryffondor ne réagit pas tout de suite à mes excuses. A la place, elle sort doucement un mouchoir rouge de sa poche, et le tend vers mon visage. *Qu'est-ce que tu fais ?* Mes muscles se tendent à son approche, mais elle ne fait qu'essuyer gentiment mes joues. Je me sens immédiatement rougir, et me dis que je dois avoir bien piètre allure.

Au milieu de son acte de douceur, elle se met à chantonner une petite chanson dont je ne comprends pas les paroles. Leur sonorité me fait penser à quelque chose d'origine africaine, mais je n'en suis pas certaine. Ce dont je suis en revanche sûre, c'est que Daisy a une jolie voix. Son son est doux et agréable à écouter, et je sens qu'elle met du cœur dans ce qu'elle chante, ce qui rend le tout encore plus beau.

Une fois sa chansonnette terminée, elle m'offre un sourire et m'explique doucement que son grand-père la lui chantait. D'après la Gryffonne, elle calmerait et redonnerait du courage. Tout dépend surement de la personne qui la chante, mais je me sens en effet plus calme. Je ne suis pas sûre que l'on m'ait redonné du courage, mais j'ai au moins retrouvé mon calme, ce qui était certainement le but que la brunette recherchait en se mettant à chantonner.

Elle entreprend de ranger son mouchoir de là où elle l'a sorti, puis elle reprend d'une voix encore plus basse pour me demander si c'est sa question qui a déclenché ma crise.
*Oh* Je ne m'attendais pas à cette question. Elle enchaîne en me disant que ce n'est pas grave si je ne sais pas ce que je souhaite faire. *Je sais bien* Mais je trouve son envie de me réconforter mignonne malgré tout. "Ma grand-mère disait que chaque personne dessinait sa propre case, car chacun décide quoi faire de sa vie." C'est très joli, j'aime beaucoup cette manière de voir les choses.

Je me sens cependant un peu gênée par son interrogation, parce que je me prends un peu en plein face que ma crise était issue du néant. Ce qui l'a provoquée, c'est juste le fait de la voir inquiète à mon propos. Cependant, je n'ai pas envie qu'elle s'en sente coupable et qu'elle s'excuse, en se sentant le déclencheur de cette crise, alors que c'est juste moi qui ai trop réagit pour rien.

Je suis encore en train de réfléchir à la manière de lui répondre sans la faire culpabiliser quand elle lève une nouvelle fois la main vers mon visage, sans mouchoir cette fois. Je n'ai pas le temps de m'interroger sur la raison de cette réduction de distance physique entre nous que je comprends qu'elle ne fait que replacer une des mèches de mes cheveux s'étant échappée de mes tresses.
*Très tactile donc* Moi qui le suis très peu avec les gens qui ne me sont pas très proches, j'ai du mal à comprendre cette manière d'agir, mais comme je la sens douce et sans mauvaise intention, je la laisse faire sans rien dire.

Comme si elle avait lu mes pensées, la jeune fille rigole et fait la remarque que je dois trouver qu'elle me touche beaucoup. Je hausse légèrement les épaules
*Ça va* A vrai dire j'aime pas trop ça, mais bon. Elle est juste gentille, alors je ne peux pas vraiment lui dire que je n'en suis pas très friande. Elle m'explique ensuite qu'elle a besoin de se rassurer. Je comprends tout de suite qu'elle fait allusion à ce qu'il vient de se passer, et je ne peux empêcher un "Désolée" de quitter mes lèvres. Je me sens un peu coupable et peinée de savoir qu'elle ne se sent pas très bien par ma faute. Ne sachant quoi ajouter pour me faire pardonner, je ne fais que dessiner un sourire désolé sur ma bouche.

Après quelques courts instants de silence, je me rends compte que je n'ai pas encore répondu à sa question, ce que je me dépêche de faire après avoir rappelé rapidement le souvenir de ce que je voulais dire.


- Et hum... Pour te répondre... Non ce n'est pas ta question qui m'a paniquée. Ça a été le ressenti de ton inquiétude pour moi dont je ne comprenais pas la cause.

Inconsciemment, je me mets à tripoter l'une de mes quatre boucles d'oreille, la faisant rouler entre mon pouce et mon index, comme souvent quand je suis gênée. J'ajoute un petit "Encore désolée" avant de me plonger de nouveau dans mon si confortable silence.

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"C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.” Le Petit Prince
17 juin 2020, 18:49
Des notes, des notes et encore des notes  terminé 
- Et hum... Pour te répondre... Non ce n'est pas ta question qui m'a paniquée. Ça a été le ressenti de ton inquiétude pour moi dont je ne comprenais pas la cause.

Daisy regarda la serdaigle avec de grand yeux interloqués, puis penchant la tête sur le côté, un doigt sur les lèvres, elle l'observa avec curiosité. Hummm… Solwen souffrait-elle d’une anxiété chronique ? Est-ce que ce terme existe même, songea Daisy en souriant. Puis, elle arrêta rapidement de sourire, ne voulant pas que son sourire soit mal interprété. « Et voilà que je commence à prendre des pincettes avec elle, elle le prendrait peut-être mal aussi ? » pensa la gryffondor inquiète de mettre en colère Solwen ou la contrarier au point qu'elle fasse une autre crise. « Peut-être que je devrai arrêter de ne rien dire, mon silence peut lui faire croire que je suis en colère contre elle ? Et peut-être que je devrai arrêter de montrer un visage inquiet ? Ou peut-être que…»

Daisy cassa soudainement cette chaîne de pensées frénétiques en se concentrant sur Solwen et en lui souriant doucement.


« Ne t’excuses pas Solwen. Je n’aurai jamais dû commencer par paniqué parce que tu regardais étrangement la fenêtre...» Puis, ne voulant pas brusquer la serdaigle, elle dit doucement :

« Je ne sais pas vraiment pourquoi tu fixais cette fenêtre de façon anormale, mais je me suis dit que cela était inquiétant parce que tu ne rougissais plus, ou tu ne touchais pas tes cheveux, ou tu ne te tripotais pas les mains. Ce que tu ne cessais pas de faire depuis le début de la conversation. Alors, du coup, je me suis dit qu’un truc n’allait pas. Je suis désolé de t’avoir fait paniquer à cause de mon inquiétude ?» Dit-elle d’une voix incertaine, en scrutant le visage de Solwen pour voir une quelconque réaction. « Bon, elle respire, c’est qu’elle ne fait pas une nouvelle crise. », songea la gryffondor avec soulagement.

Prenant soudainement conscience que cela faisait plusieurs heures qu’elle discutait avec Solwen, elle remarqua en regardant par la fenêtre, que le jour était tombé. Rapidement, elle sortit sa baguette de sa poche et lança un tempus qui lui indiqua : 20h36.


« Mince ! À quelle heure est le couvre-feu déjà ? 21h, non ? » dit Daisy d’une voix inquiète, après tout, elle n’avait aucune envie de se faire prendre par un préfet et qu’on retire des points à Gryffondor. Par ailleurs, jusqu’à maintenant, elle n’avait pas pris conscience de sa fatigue, sans doute suite à ce moment de panique. Cependant, ne voulant pas que Solwen pense qu’elle voulait la quitter rapidement, elle ajouta précipitamment :

« Je ne t’abandonne pas ! Après tout nous sommes amies ! » Et avant que Solwen puisse ajouter quelque chose, elle embrassa la brune sur la joue, et partit en courant en direction de son dortoir, ne remarquant pas le mouchoir en soie, rouge, qu’elle laissait derrière elle.

Ma grand-mère m'a toujours dit : «si tu ne sais pas qu'elle est ta place, dessine ta propre case»
3e année RP
19 juin 2020, 00:47
Des notes, des notes et encore des notes  terminé 
Durant quelques secondes, le silence se fait de nouveau une place entre nous, et j'en profite pour observer avec attention le visage de la Gryffonne, dans le but d'y déceler des indices sur ses pensées suite à ma réponse. En voyant un sourire se dessiner sur ses lèvres, je déduis qu'elle n'est pas vexée ou gênée de m'avoir angoissée, ce qui me rassure. Cependant cet arc-de-joie disparaît aussitôt, ce qui me fait hausser un sourcil. Ses émotions sont dures à lire et ça me perturbe, elle passe trop vite de l'une à l'autre, c'est incompréhensible et je déteste cette incompréhension.

Sans raison apparente, son sourire pointe de nouveau le bout de son nez lorsqu'elle se tourne vers moi. Je hausse mentalement les épaules et l'écoute me raconter que je ne dois pas être désolée et que c'est elle qui s'excuse. Elle m'explique qu'elle a paniqué lorsqu'elle m'a vue perdre mon regard dans la fenêtre et qu'elle s'est rendue compte que mes tics de nervosité, jusque là omniprésents, avaient disparu. Qu'elle ait remarqué ces gestes au point de se rendre compte de leur disparition m’embarrasse un peu. Lorsqu’elle les décrit, je ne peux m'empêcher de m'imaginer plantée au milieu de ce couloir, ne cessant de gesticuler pour remettre mes cheveux, me tordre les mains...
*Pfff* Je soupire intérieurement, dépitée et fatiguée de moi-même. Pourtant je sais que j'ai besoin de ces gestes pour réussir à rester calme lorsque je suis dans une situation anxiogène, ça ne devrait pas m'agacer et juste être normal. Je ne peux m'empêcher cependant de me dire que les autres ne font pas ça, qu'ils n'ont pas besoin de garder leurs mains occupées pour être à l'aise à l'oral. Je me sens totalement inadaptée socialement et je suis incapable de réparer ça. Je ne sais même pas si ça peut être "réparé".

Voyant Daisy observer la fenêtre, je prends conscience de l'heure tardive. Mon cœur rate pendant un court instant un battement.
*Merde* J'avais promis à Lyn à la fin du dîner que je faisais juste un rapide passage à la bibliothèque avant de la rejoindre en salle commune et voilà que la nuit est déjà tombée. Pour le "rapide" on repassera. J'espère juste que le couvre-feu n'est pas encore dépassé, sinon je sens qu'elle va se faire un sang d'encre, étant donné que je suis toujours de retour avant. Je jette alors un œil à l'heure que Daisy vient de faire apparaître, et je suis tout de suite rassurée. Il me reste encore une bonne vingtaine de minutes avant de devoir être rentrée à Serdaigle, j'ai assez de temps.

La jeune Gryffondor ne semble cependant pas aussi rassurée que moi en voyant l'heure qui s'affiche et l'inquiétude se sent dans sa voix. Ayant soudainement un doute sur l'horaire du couvre-feu, elle me demande s'il est bien à 21h, ce que je lui confirme rapidement. Visiblement, ça ne la rassure pas plus que ça, alors qu'il ne devrait certainement pas lui falloir plus de temps que ce dont elle dispose pour rentrer à sa salle commune.


- Je ne t’abandonne pas ! Après tout nous sommes amies !

*Hein ?* Je n'ai pas le temps de comprendre ses paroles qu'elle m'embrasse sur la joue et s'enfuit en courant pour rejoindre sa salle commune. Avant que je n'ai pu réagir à son geste particulièrement surprenant, je l'ai déjà perdue de vue. Instinctivement, ma main se dépose sur ma joue, témoin de ma surprise.
*Je ne t'abandonne pas ? Amies ?* Pour ce qui est du fait de ne pas m'abandonner, je ne serai pas allée penser ça au vu de l'heure et du couvre-feu approchant. Par contre, est-on vraiment "amies" ? Est-ce vraiment si simple que ça l'amitié ? Est-ce que j'ai l'impression de la considérer comme une amie ? Avec ce terme, je ne peux que la comparer à Lyn, Emy, Neil ou Lucy, et l'infime lien que j'ai avec cette Gryffonne est loin de ces relations. Est-ce qu'il peut exister des degrés dans l'amitié ? Je n'en sais fichtrement rien. *Trop compliqué.* Le fait qu'elle emploie ce terme m'a en tout cas touchée, même si je ne sais pas si j'irai l'employer de mon côté.

Encore un peu déstabilisée par le départ si soudain de Daisy, je me relève péniblement, la tête me tournant sous l'incompréhension. Après quelques secondes debout, cet inconfort me passe et je me penche pour récupérer les livres que j'avais déposé sur le sol de pierres tout à l'heure. C'est à ce moment que je remarque un objet rouge au sol.
*Qu'est-ce qu... ? Oh !* Je comprends tout de suite qu'il s'agit du mouchoir que la jeune fille a utilisé tout à l'heure et qui a dû tomber de sa poche lorsqu'elle s'est relevée. Je le ramasse et me tourne vers l'endroit où la brunette a disparu. Pourtant, je me doute qu'elle n'a pas dû remarquer son absence pour le moment et donc qu'elle n'a évidemment pas fait demi-tour pour venir le chercher. *'Tain*Je soupire rapidement, puis un léger sourire me vient. Tant pis, j'irai le lui rendre dans les prochains jours si je la vois à la table des Gryffondor.

Je glisse donc le mouchoir rouge dans ma poche, appréciant au passage la douceur de son tissu que j'identifie immédiatement comme étant de la soie. Je cale plus confortablement les livres dans mes bras, puis je me dirige d'un bon pas vers la salle commune bleue et bronze où Lyn m'attend surement.



~ Fin ~

"If your absence doesn't bother them, then your presence never mattered to them in the first place"
"C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.” Le Petit Prince