Avertissement: mort



L'enfant entendit la colère de Miss Montmort. Elle comprit donc que même les adultes n'avaient rien pu faire. Elle tourna la tête vers le journaliste, le regard mauvais. Ses yeux bleus retournèrent sur l'écran, elle refusait de partir. Par respect pour tout ces gens, ces adolescents à peine sortis de l'enfance.

Et puis...

Et puis...

Et puis il y a cette jeune fille...

Et puis il y a ce groupe d'adolescents...



La brune porte ces mains a sa bouche, pour étouffer un cri. Ça aurait pu être une élève de Poudlard, mais au final il n'en reste pas moins qu'elle reste la fille de quelqu'un, peut être une soeur, une petite-fille. Elle pensa à sa famille, qui donneraient tout ce qu'ils ont pour pouvoir la revoir ne serait ce qu'une minute.

Ses yeux précedemment humides, n'ont pas de larmes à pleurer. Elle se tourne vers Joy, puis Morna, et Lydia sans mots. Rien de ce qu'elle aurait pu dire, n'aurait donné un sens à ce qu'elle venait de voir. Rien. Les mots ou les larmes n'étaient pas suffisante pour exprimer ce vide qu'elle ressentait en l'instant. Il contrastait étrangement au déferlement d'émotions qu'elle avait ressentie quelques minutes avant. Elle entendit vaguement le garde chasse crier quelque chose, mais sa voie était comme enrobée de cotons.

Sans savoir pourquoi, son regard se retourna vers cette satané brume.

@Lydia Holmes, @Joy Wakberg et @Morna Gilchrist Parce que je vous regarde tout simplement.

Action: Noémie est sous le choc mais décide quand même de rester, par respect pour les victimes du Dominion et pour qu'ils ne tombent pas dans l'oubli

La gamine que tu avais heurtée dans ton sursaut suite à l'apparition du nuage noir ne semblait pas avoir apprécié. Ce qui était compréhensible, en réalité. Tu essayas de l'ignorer pour te concentrer sur les vapeurs sombres qui prenaient la forme de grands couloirs qui semblaient sans fin et de plusieurs silhouettes. Tu ne distinguais pas bien ce qu'il se passait ni qui étaient ces personnes car tu avais l'impression de transplaner d'un endroit à l'autre toutes les deux secondes. Puis tu fus encore une fois surprise par des fumées colorées qui fusèrent dans la pièce. *Mais qu'est-ce que c'est que ce bordel ?* Puis, tu aperçus deux gamins tomber à terre et se transformer en statues de pierre. Enfin, tout s'arrêta. Plan fixe, prise de vue objective sur la scène.

Deux jeunes hommes se trouvaient dans ce qui ressemblait à des cachots, face à face. L'un était blond, l'autre roux, et tous deux t'étaient totalement inconnus. C'est alors qu'un duel agressif explosa. Le blondinet lança un sortilège à son adversaire. Tu avais observé la scène avec précision, et avais réussi à lire sur ses lèvres *Endoloris*. L'un des trois sortilèges impardonnables, celui même que tu avais fait semblant de lancer sur la gryffone quelques jours plus tôt. La Grande Salle entière retenait son souffle, tandis que les élèves chuchotaient, les professeurs haussaient la voix - mais tu n'y faisais pas attention - et tout le public était bouche-bée devant cet abominable spectacle. Deux grands sorciers s'opposant à des lieux de Poudlard et pourtant sous vos yeux, à quelques mètres de toi. Qui vous obligeait à regarder ça ? Qui avait créé cet affreux brouillard ? Était-ce la directrice ? Et qui étaient ces gens qui vous étaient montrés ?

Tu ne compris pas tout de suite que la blondinette que tu avais bousculée s'adressait à toi. Principalement parce que tu étais tellement concentrée sur la scène que tu en avais oublié où tu te trouvais, avec qui et ce que tu avais autour du cou, à savoir ton casque anti-bruit. Tu crus d'abord qu'un des quatre élus par l'Urne Noire était revenu et que la gamine lui demandait ce qu'était son collier de ronces, mais non, c'était bien à toi qu'elle posait la question. Tu te retournas, pour la dévisager. Sa couleur de peau était plutôt claire, et ses cheveux blonds et ondulés étaient attachés en queue-de-cheval haute, ce qui laissait paraître des oreilles un peu décollées. Son visage de forme ovale était agrémenté d'une paire d'yeux bleus azur légèrement en amande eux-mêmes accompagnés de sourcils blonds, d'un petit nez fin, de lèvres un peu rouges et de joues rosées. Bref, tu ne la connaissais que de vue, et encore, tu n'en étais pas certaine.

"C'est un casque anti-bruit, t'en as jamais vu ?"

Puis, ton attention fut attirée par une autre Poufsouffle, assise en diagonale par rapport à la blonde, que tu connaissais un peu pour avoir participé avec elle à une bataille d'oreillers qui avait explosé dans le Petit Salon des dortoirs des filles. Elle n'avait pas l'air bien rassurée, puisqu'elle se murmurait des paroles à elle-même. De là où tu étais, tu pouvais les entendre, et les trouvais particulièrement ridicules. En fait, la petite brune te faisait un peu penser à une gamine de six ans qui croise les doigts et même les orteils pour que son frère gagne son match - même si cette enfant, c'était toi quelques années auparavant, mais enfin bon je ferais mieux de le garder pour moi. Tout cela pour dire que tu avais une drôle d'envie de lui dire que non, tout n'allait pas bien se passer pour eux, et qu'à ton avis ils n'allaient pas revenir entiers, voire pas du tout.

"Mais non tout va pas bien, débilos. T'as besoin de lunettes pour voir qu'ils les ont envoyés tout droit vers la mort ou quoi ?"

Sans plus t'attarder sur tes voisines, tu reportas ton attention sur la brume noire qui avait changé de forme. Tu avais raté la fin du combat entre les deux jeunes hommes, mais tu n'eues même pas le temps de t'en rendre compte que la silhouette d'une jeune fille aux longs cheveux foncés se laissa deviner dans la fumée. Puis, une fraction de seconde plus tard, une autre avait fait son apparition, même si malheureusement pour elle, elle ne fit pas long feu puisque la première l'attaqua directement en la ligotant avec des cordes créées par sa baguette. Mais le nuage montrait déjà une autre scène dans laquelle une petite foule de personnes se trouvaient dans un couloir juste avant que celui-ci ne soit envahi par une vapeur rouge et que deux nouvelles statues de pierres soient formées. *Deux morts de plus.* Le rythme auquel ta jambe tremblait s'accélérait à mesure que les évènements se déroulaient devant tes yeux. Une fille, désormais, agonisait au sol. Cependant, il n'était pas question pour toi de partir.

COURT RÉSUMÉ
Harriet observe la scène, angoissée mais captivée. Elle s'adresse brièvement à Lena puis à Lily-Rose avant de reporter son attention sur la fumée. Malgré ces affreuses visions, elle décide de rester et de ne pas suivre le garde-chasse puisque ceci n'est, pour elle, pas une option.

Anaé est venue vers toi. Elle a tenté de te rassurer, elle pense que les 4 seront assez forts, du moins c’est ce qu’elle dit. Elle te dit également que vous n’êtes pas obligées de rester. C’est d’ailleurs ce que précise la directrice quelques instants plus tard, tant que vous déversez votre colère, votre peine, votre haine d’une façon utile. Mais tu n’as pas la force de quitter. Tu ne peux quitter la fumée des yeux.
Alors que le combat continue, l’image change. On voit deux autres filles, deux élèves, à peine s’aperçoivent-elles que des sorts fusent. Les élèves ne peuvent-ils donc pas essayer de s’entraider? L’endroit n’est-il pas assez dangereux tout seul? Ont-ils vraiment besoin de se provoquer en duel?
Encore une fois les fumées changent. On aperçoit une dizaine d’élèves, cette fois-ci, ils semblent s’entraider. Jusqu’à ce qu’un nouvel arrivant lance un objet qui explose, certains élèves sont alors transformés en statues de pierre. Etait-ce un élève? Si oui, alors pourquoi agir comme ça? Et si non, alors qui est-ce?
La fumée change encore une fois de point de vue. On aperçoit une jeune fille, à terre, blessée. Quand soudain, on dirait qu’elle est étranglée par une force invisible. Lorsqu’elle arrête de bouger, elle ne devient pas une statue de pierre. Est-elle encore vivante?
La vue de toutes ses vies perdues, et de toutes ses vies qui ne tiennent plus qu’à un fil ne te rassure pas vraiment en ce qui concerne les élèves du Poudlard qui sont là bas. Mais tu ne veux pas t’en aller, tu ne veux pas les abandonner, seuls dans le Dominion.
Tu réponds alors à Anaé d’une voix très faible:
-Je crois qu’il vaut mieux qu’on reste, au moins on sait ce qu’il se passe. On se pose un peu moins de questions.
Tu aimerais voir les élèves de Poudlard, mais tu as cette impression que la fumée va prendre un malin plaisir à ne montrer que des vies qui s'envolent et sûrement aucune image des élèves de Poudlard. Tu te rends alors compte que tu considères la fumée comme une personne... Tu n'as peut-être pas tort, dans tous les cas quelqu'un doit bien la diriger... Ton inquiétude pour les 4 élèves de ton école ne fait qu'amplifier mais tu sais que tu ne peux rien faire pour eux à part espérer qu'ils s'en sortent sans être trop abimés.

@Anaé Jones

Dès que Wilson ait prononcé sa phrase, des réactions fuses. Il se fait traiter de monstres et de sale né-moldu. Encore une réflexion de basse étage qu’il tente désormais d’ignorer. Il a bien compris que ce genre de discours sortira toujours de la bouche de certains sorciers intolérant à son sang alors il vaut mieux tenter d’ignorer. Le sixième année fut surpris ensuite par l’intervention de la directrice. Venait-elle le défendre ? Lui, Wilson ? Il ouvrit la bouche de stupéfaction en regardant la scène sous ses yeux sans réagir. Mais Wilson n’eut pas de temps de dire quoi que ce soit car comme toujours à Poudlard, les évènements s’enchaînaient très vite.

Voilà donc qu’un nuage se matérialisa au centre de la Grande Salle montrant des adolescents qui semblaient être les candidats de ce tournoi infernale. Wilson tourna son regard vers ce nuage et le fixa attentivement, tentant d’ignorer les pleures et les gamineries en tout genre présent dans la Grande Salle en ce moment même. Il regarda cette fumée coloré avec effroi. Et ces gens transformés en pierre. Il se dit qu’il a bien fait de ne pas se porter candidat, et il pense aussi qu’il aurait certainement regretté si Carry s’était transformé en pierre ainsi. Mais en même temps, il ne peut que penser que cela aurait été mieux si c’était elle plutôt que les quatre élèves envoyés à la mort présentement. D’ailleurs, sont-ils toujours vivant ? Wilson regarda encore et vit à présent deux jeunes sorciers en train de se battre dans un duel inégalitaire et peu admis à Poudlard. C’était d’une violence incroyable. *Bon bah Irene, t’as bien fait de t’entraîner au Merlin avant de partir* pensa Wilson. En espérant que ce sera suffisant pour qu’elle sorte de là.

Les nuages changèrent d’images comme si quelqu’un changeait de chaînes sur un poste de télévision. Désormais, on voyait une fille sur le point de mourir elle aussi, par des fils violacés qui l’enserraient de tous part. Wilson soupira en la voyant se débattre. Wilson imagina le pire, on ne peut que imaginer le pire quand on sait que cet endroit est le Dominion, en voyant la chaîne de télé-nuage changer de nouveau.

Deux autres spots sont ainsi retransmis aux élèves des différentes écoles. Dans tous les cas, Wilson regarda en imaginant le pire et en disant que c’était monstrueux. Mais dans toutes les images il remarqua qu’il n’y avait pas les élèves de Poudlard. Cela laissait plané le doute sur leurs actions et sur leurs états. On pouvait ainsi espérer qu’ils soient tous les quatre encore vivant.

« Bon bah au moins, cela aurait permis aux sorciers de découvrir le pouvoir de la télévision ! »

Toujours cette petite phrase pour tenter d’apporter un peu de rire ou de colère, selon le point de vue, en période apocalyptique, Wilson préférait relativiser en voyant les bons côté de la scène même si elle est très tragique.

Madame Loewy prit ensuite la parole à l’ensemble pour une annonce. Elle annonça que les élèves étaient libre de partir ou non, d’aller exprimer leur colère ailleurs. Pour une fois, Wilson fut content de l’intervention de la directrice, les pleures et les querelles de maternelle, ça commençait à le gaver. Wilson décida de rester là, il posa même son coude sur la table et posa sa tête dans sa main. Il dit :

« Ah on va enfin pouvoir profiter de la séance ciné’ tranquillement ! »

Bon le film n’était pas extraordinaire, c’était plutôt type horreur. C’était même sacrément effrayant par moment, et même s’il donne une impression de « tout va bien on s’en fiche de ce qu’il se passe » en faite, il avait sacrément la frousse. C’était juste un moyen pour lui de cacher cette peur. Sachant ce qu’il s’est passé lors de la troisième tâche du tournoi des trois sorciers, les loups… il avait vraiment peur que quelque chose se produise à Poudlard… de nouveau. Il se rassure en se disant que cette fois-ci il est plus grand, plus armé en sortilèges, qu’il pourrait s’en sortir plus facilement, mais face au danger, on ne sait jamais vraiment comment réagir. C’est surtout l’instinct de survie qui prend le dessus. Wilson continue de regarder les images de la télé-nuage, avec mi-impatience de savoir la suite, mi-peur de ce qu’il pourrait se produire, surtout pour ses camarades d’école.

Cette brume te terrifie. Que ce soit son apparition si incontrôlée, ce qu'elle montre ou l'incapacité que tu as de ne pas la fixer. Elle ne fait que renforcer ton angoisse pour les 4. Les duels entre élèves, ses morts transformés en statues.. Tout ça te provoque un léger frisson et tu agrippes tes mains aux lanières de ton sac.

-Je crois qu’il vaut mieux qu’on reste, au moins on sait ce qu’il se passe. On se pose un peu moins de questions.

Malgré ta précédente proposition de partir, tu es soulagée que Milie préfère rester. D'abord, parce qu'au moins, comme elle l'a dit, il vaut mieux regarder et ainsi se poser moins de questions et puis tu préfère rester ici entourée des élèves bien qu'anxieux plutôt qu'être dans n'importe quel autres endroits du château à faire comme si de rien n'était. Suivre les cours, danser ou simplement s'entrainer à la magie, alors que quatre élèves sont dans un endroit lugubre au nom étrange au péril de leurs vies? Alors que dans ce lieu si apprécié qu'est la Grande Salle, une brume maléfique montre des scène atroces?
Tu ne sais pas quoi dire ou faire. Tu aimerais rassurer les autres élèves, tu aimerais apaiser cette tension nerveuse qui envahit la Grande Salle, tu aimerais pouvoir aider les 4, pouvoir faire quelque chose qui change la donne. Mais tu en es incapable. Tu ne sais pas comment faire. Que dire pour rassurer les inquiets? Toi même, tu ignore la situations et l'état des 4. Que dire pour les empêcher de penser au évènements? Tu voudrais aider, ne pas seulement être un spectateur. Mais peut tu aider tous les élèves qui se sentent mal, triste, horrifiés? Non. Alors, tu prend ton ton le plus réconfortant pour dire à Milie, puisque, elle tu peux peut être l'aider un minimum

- Vraiment, je t'assure, il ne faut pas s'inquiéter! On dit qu'ils se sont entrainés pour cette épreuve et puis, ils vont surement trouver de l'aide au près d'autres élèves.

Anaé est vraiment inquiète mais surtout voudrais rassurer et/ou aider tous le monde. Comme elle ne le peut pas, elle rassure Milie. Ou du moins essaie.

La requête d'Elena avait été entendue et bien qu'elle eut peur de la réponse, elle resta attentive aux paroles de Miss Montmort. L'histoire semblait bien plus compliquée qu'elle n'y paraissait et Elena le comprenait malgré son jeune âge. Bien qu'elle eut trouvé réponse à sa question, elle restait debout et figée comme un morceau de bois mais elle pût rapidement se détendre lorsqu'une main agrippa la sienne.

« Nom d'un chaudron Elena ! Qu'est-ce que tu fais ? » Cria Sophie.

Sophie était revenue, le cri d'Elena l'avait surement fait revenir sur ses pas. La Serdaigle avait un regard jugeur, était-elle vraiment en train de la sermonner ? Sophie prit les épaules de sa cousine presque en les secouants, enragée.

« Qu'est-ce que tu fais encore là ? Tu - elle se mit face à elle pour cacher ce spectacle qui même pour elle était bien trop agressif, tu aurais dû partir il y a longtemps. Hors de question que tu vois ça ! » S'exclama-t-elle.

La rouge, quant à elle, était toute penaude. Elle ne se doutait pas que Sophie était aussi protectrice. Malgré l'avertissement de sa cousine, Elena pencha la tête, elle était bien trop curieuse. Elle ne tarda pas à réaliser un geste vif pour se cacher cette scène sordide, le combat se poursuivait et la brutalité de ce dernier ne faisait qu'accroitre. Sophie souffla soulagée lorsque l'apprenti garde de chasse invita les élèves à s'extirper et à aller prendre l'air.

« Merlin soit loué, merci Samy murmura-t-elle, vient Elena, on va faire un tour à l'extérieur ! »

Elle lui attrapa la main et l'emmena presque de force en dehors de la Grande Salle. Elena retira sa main, entravée par les doigts de Sophie d'un coup sec. Elle fit quelques pas en direction d'Infini et elle put entendre le soupir de sa cousine un peu plus loin. C'était un étrange sentiment mais il n'était pas concevable qu'elle parte sans l'inciter à faire de même. Pour éviter tout quiproquo avec sa cousine, elle fit un signe de la tête lui demandant de patienter quelques secondes.

« Infini, vient, on n'a pas à rester là, à regarder ça. Moi j'peux pas, c'est trop. Tu voudras surement rester ici pour Jacob mais j'te promets que ce n'est pas la solution, tu ne peux pas continuer de te torturer l'esprit...»

Elle ne pouvait pas attendre trop longtemps la réponse de son camarade, craignant que Sophie sorte de ses gonds. Elle se tourna donc en direction de la grande porte, prête à sortir de cet endroit — à présent — détestable.



Edit:

*Boum boum. Boum boum.*
Si ça continuait, son cœur allait piètrement se décrocher pour finir au bord de ses lèvres. Elle avait l'estomac dans les talons, les lèvres muselées par la peur, et ne savait plus où donner la tête.
Autrement dit : elle était sans dessus dessous, et cela la terrorisait, même plus que le Nuage de fumée. Ce dernier se contentait d'Être, alors qu'elle ne parvenait pas même à se contrôler et à réguler son souffle.
En prenant du recul, c'était bien sûr horrible. Mais ce n'était pas les élèves de Poudlard, et une voix sarcastique lui soufflait que si les Quatre étaient morts, le Nuage se serait fait un plaisir énorme de les montrer dans tous leurs... Décès.

La gamine blonde à l'écran attire son attention. Elle aurait vraiment pu être belle, sans ses traits déformés par la supériorité et...
Elle n'analysa pas plus la gamine car elle lança un sort d'une extrême violence. *Mais purée, ils ont été entraînés à tuer aussi comme ça au château?*

Le bras autour de son épaule, la rassure, un peu, tout comme le maladroit "ça va aller t'inquiète pas".
C'était un mensonge. Mais ce n'était pas grave. Elle aurait voulu que tout disparaisse en cet instant, le nuage, les morts, les élèves, tout sauf la Bleue à ses côtés. Que tout s'efface, comme après un jour entier de pluie, que les Nuages laissent place à une nuit douce et humide. Rester avec des mots réconfortant dans les oreilles et un bras pour la protéger faiblement de toutes les (t)erreurs du monde.

Un peu apaisée, elle décrispa ses doigts sur le doigt de la fille, peu désireuse de la priver d'un membre par strangulation.
Reportant son attention sur la Bleue, elle détailla rapidement son visage clair, ses cheveux bruns et ses yeux chocolat. Si elle passait inaperçue, la gentillesse de ses paroles la touchait vraiment, et la distinguait des hordes d'Autres qui chuchotaient (soyons honnêtes : qui criaient à moitié) dans la Grande Salle.

Miss Loewy se lève, ajoutant du bruit dans le vacarme.
Elle crut halluciner pendant un instant en entendant les paroles de la directrice. Partir ? Soit... Mais est-ce que vraiment, les élèves étaient en colère? N'étaient-ils pas plutôt pétrifiés par la Peur? Et comment pourraient-ils seulement Partir, en sachant qu'au moment où ils quittent la salle, le visage d'un de leurs camarades pourrait subitement apparaître, les yeux vides, le corps inerte?
C'était impossible.
Elle eut un bref mouvement d'épaule pour elle-même. Au moins, la directrice donnait des indications au lieu de rester elle aussi vide en train de fixer le Nuage.
*Est-c'qu'elle savait?*
La question lui brûlait les lèvres, mais elle n'irait certainement pas la poser. Et si la réponse était oui, avait-elle pris des mesures en conséquence?
La remarque sur les dindes lui arracha tout de même un rictus. L'humour est le rire du désespoir.

Elle se focalisa sur le Nuage, se sentant bouillir un peu plus au fur et à mesure que les images défilaient. Ils étaient tous inhumains là-dedans.
Et le Nuage l'était encore plus, car il refusait de leur laisser voir ce qu'ils désiraient le plus. Mais, et si dans les autres écoles, c'étaient les images des élèves de Poudlard qui leur arrivaient?
Elle frémit, ne préférant pas penser à cette option.

Le bras quitta ses épaules, lui arrachant un sursaut et elle se tourna brusquement vers la Bleue.

"Elle a raison, on doit rester fortes. Je vais rester jusqu'à la fin, je veux voir ce qui va se passer. Mais si tu veux bien tu pourrais rester avec moi... Je sais pas si je pourrais supporter tout seule."

Elle se retint à grand-peine de rétorquer un : "mais tu s'ras pas seule, t'auras des tonnes de morts sur l'Nuage pour te tenir compagnie !" La fille ne méritait pas ses paroles tranchantes dues à la Peur.
Elle se contenta d'un hochement de tête, accompagné d'un petit sourire.

Rester forte. Ça, elle savait faire depuis l'année dernière et depuis les paroles d'Ary. Le souvenir faillit se faire trop présent, alors elle se retourna à nouveau vers le Nuage.
Mauvais timing. Un visage brisé et un corps tout aussi démonté s'affiche. Une de ses jambes se brise comme si ce n'était qu'une allumette.
Son estomac se tordit et elle se sentit nauséeuse.
Appliquant son écharpe sur sa bouche et son nez comme pour se protéger d'un poison, elle cala ses coudes sur la table et se rapprocha un peu plus de la Bleue.

Elle n'avait pas de mots pour exprimer sa frustration, son horreur, ses craintes, et bien d'autres sentiments sur lesquels elle ne parvenait pas à mettre de noms.

"Tu...Tu t'appelles comment?"

Au moins, elle serait peut-être capable de mettre un nom sur le visage de sa camarade à-côté d'elle.
Relâchant son souffle lentement, le visage toujours vissé aux formes sur la Brume, elle ajouta, d'une voix hachée:

"On peut... Faire quoi contre les sorts Impardonnables?"

Elle décolla l'écharpe de son visage pour se saisir de son carnet à dessins, dans sa sacoche.
Un crayon retomba avec un bruit sourd sur la table, qu'elle attrapa d'un mouvement vif.
Cherchant pendant quelques instants une page vierge, elle tomba sur d'innombrables pages de spirales. *Et si...Non.*
Secouant la tête comme pour se réveiller d'un mauvais rêve, elle commença à dessiner l'énorme nuage, les tables en quelques coups de crayon, Miss Loewy avec sa mèche blanche esquissée en quelques traits, bien en sécurité derrière sa table.
Peut-être qu'en prenant du recul sur la table, elle parviendrait à se ressaisir et penser à autre chose que la mort imminente des Quatre?

La boule au ventre, Eridan ne pouvait détourner ses yeux noisettes de l'estrade où se tenait les quatre représentant de Poudlard sélectionné par l'Urne. Eridan ne les connait pas forcément beaucoup, mais leur visage si. Tous en quatrième année, comme lui. Impossible à présent pour lui de les oublier. Du bout de la Grande Salle où il se trouvait, le garçon était incapable de distinguer leur visage et encore moins leur expression faciale, cela ne l'empêche pas d'avoir le coeur serré en posant ses yeux sur leur silhouette. En revanche, il ne pouvait louper la couleur blanche de leur collier tout comme il manqua pas une miette de leur disparition. Bien que relativement attendue, après tout ils s'apprêtaient à partir pour le Dominion, elle restait tout de même très choquante. Tendu, le visage fermé, Eridan se tourna presque immédiatement vers son amie, Blaise, arrachant son regard du vide qu'avait laissé derrière eux leur camarade de promotion. « C'est obligé cette mise en scène ? » demanda le garçon à sa voisine à voix basse, l'anxiété lisible sur ses traits.



Il n'eut pas plus le temps de débattre sur la question que des réactions qui s'élèvent tout autour de lui, le force à reporter son attention sur l'autre côté de la salle. Les yeux écarquillés, sa figure palissait à vue d'oeil au fur et à mesure que la fumée se formait. L'horreur qu'il voyait se reflétait sur son visage et dans ses yeux. Son coeur loupe plusieurs battements quand Eridan comprend qu'ils sont en train d'assister aux combats qui se déroulent dans le Dominion. « Putin... » lâche le garçon entre ses dents, les mâchoires aussi serrées que ses doigts dont les phalanges commençaient à blanchir.



Malgré la proposition de la sous directrice de quitter les lieux, répétée par la directrice, Eridan est incapable de bouger ni même de détourner les yeux. Les scènes s'enchaînent. Toutes plus horrible les unes que les autres. Jusqu'à cette fille aux cheveux et à la peau sombre. Instinctivement, Eridan desserre ses doigts pour agripper le poignet de Blaise. Stupide réflexe de vérifier qu'elle est toujours là, à côté de lui et pas là-bas, que ce n'est pas elle qui est en train d'agoniser, de mourir.

Résumé. Eridan est horrifié, choqué. Ces émotions sont lisibles sur son visage. Ses lèvres sont pincées et ses mâchoires contractées. Il est de profil, ses yeux tournés vers l'écran qu'il ne lâche pas des yeux. Il est tendu, murmure un juron à l'apparition de la première scène dans la fumée avant de garder le silence.

C'est vrai que ce sont surtout des premières années, ils ont des traits propres à l'enfance alors Alaska ne peut réellement leur en vouloir, elle accepte leur part d'innocence. La peur a fait d'elle sa proie, elle a bondi sur elle pour l'absorber entièrement de cette émotion dangereuse dont elle essaie de se défendre. En contre partie, elle se protège en rejetant la faute sur les autres, ou en discutant un peu avec la Poufsouffle.

Entre les agitions dans la Grande salle et l'écran de fumée, la brune ne sait plus où s'affairer. Elle cherche l'appui de sa voisine, dans sa parole, ou bien dans son regard, mais celui-ci est levé vers le ciel. Elle l'accompagne. Témoin des mêmes images, elle sursaute à la décharge électrique et ses muscles se contractent... Elle imagine la douleur, tétanisée par ce que le garçon peut ressentir. Soudain l'image change, Alaska ouvre ses grands yeux ronds et son pied tape frénétiquement contre le sol. Il est mort ? Sa question reste en suspend, tout s'enchaîne très vite... Les fumées changent et la sous-directrice prend la parole, son discours est poignant, elle boit ses paroles, fascinée par son éloquence. La jeune fille acquiesce inconsciemment, comment rétorquer ? Impossible de contrer ses arguments.

Le visage du blond lui reste dans un coin de la tête, elle ignore pourquoi elle s'inquiète autant pour son sort mais c'est la même chose avec cette fille qui se fait enlacer par des fils. Si on lui avait simplement raconté la scène, sans autant de détails, sans poser un visage sur les mots, elle n'aurait sûrement pas réagi de la même façon. Mais connaître un minimum l'identité d'une personne, deviner son âge, ses traits de caractère... Ça change tout. Alaska est profondément troublée, cette violente émotion la frappe en plein coeur mais heureusement Megan est encore là. Elle reste, et elle va en faire de même.

« Moi aussi. » annonce-t-elle doucement, en se penchant vers sa voisine.

Rester pour regarder, c'est symbolique pour elle. Même si c'est difficile, c'est voir tous ces visages, ces regards vibrants, et pouvoir dire qu'on les a vu. On les a vu se battre vaillamment, faire preuve d'ingéniosité pour rester en vie, et ainsi reconnaître leur courage. Tous méritent le respect, leur figure doit rester graver dans notre mémoire, Alaska n'oubliera jamais celle du garçon.

La dernière image qu'elle voit remet en doute sa décision, elle détourne la tête de l'autre côté pour ne pas la subir les monstruosités de la scène. Si elle veut absolument se souvenir du blond, elle veut en revanche extraire ses dernières pensées à l'aide de sa baguette.

« On n'a toujours pas vu les élèves de Poudlard, mais j'ai l'impression que c'est une bonne nouvelle, de ne pas avoir de nouvelles... ? essaie-t-elle de dire en restant cohérente, mais la situation ne le permet pas vraiment. Alaska essaie de se concentrer pour finir de développer sa pensée. Je veux dire, tout ce qu'on voit dans l'écran de fumée ne finit jamais bien... Ça doit se passer mieux ailleurs, pour eux. » Elle bafouille, ce n'est pas encore ça.

@Megan Arrington

Alaska décide de rester suite au discours de Miss Montmort. Elle trouve que c'est symbolique, ça permet de mettre un visage sur les personnes dans le Dominion, de les humaniser et de se souvenir d'eux en héros.

Elle pense comme le dicton : « pas de nouvelles, bonne nouvelle » concernant les 4 sélectionnés.

Quand je m’étais réveillée ce matin, je ne m’étais pas imaginée ce à quoi j’assisterais. Je m’étais dirigée vers la Grande Salle, le pas lent. Quatre élèves que j’avais pu entrevoir dans les couloirs se tenaient sur l’estrade. Je jetai un rapide coup d’œil autour de moi : la plupart des personnes présentes dans la salle regardaient vers l’estrade. Je me tordis les doigts. Je n’osais imaginer le sort qui les attendait. Quel âge avait-ils ? Ils paraissaient plus grands que moi. Je ne comprenais pas comment tant de cruauté pouvait exister dans ce monde. La directrice parlait, mais ses mots n'atteignaient pas mon cerveau. Je fermai les yeux, n’osant pas regarder ce qu’il se passerait. Mes ongles creusant mes paumes, je baissai la tête et priai intérieurement : *Faites qu’ils reviennent vivants et en bonne santé*. J’ouvris les yeux en entendant des cris autour de moi. Mon regard se posa sur l’estrade où, désormais, les élèves avaient disparu. Ma bouche s’ouvrit d’elle-même. Je me mis à trembler et les larmes gonflaient mes yeux. *Où ils sont ?*, pensai-je, *Ils sont… Morts ?*. Affolée, je me levai de ma chaise et me mis à quatre pattes pour atteindre la sortie ni vue, ni connue.

Soudain, une épaisse fumée noire envahit la salle. Ébahie, je m’arrêtai net. Des images défilaient à toute vitesse. Certaines allaient plus lentement. Je pouvais distinguer des duels de sorciers, des couloirs sombres et des images qui me firent frissonner. Je me levai ai ouvris la bouche afin de crier à mon tour, mais aucun son ne sortit de ma bouche. J’étais paralysée par la peur. Mes yeux toujours fixés vers l’étrange fumée noire, j’entendis le garde-chasse hurler. Je ne compris pas tout-de-suite ce qu’il disait. En quelques secondes, je compris : il proposait aux élèves ne voulant pas rester plus longtemps à regarder cet horrible spectacle de le suivre. J’écarquillai les yeux. *Mon sauveur*, me dis-je. Je me précipitai sur ses pas. Il fallait que je m’éloigne le plus vite possible de cette salle qui me paraissait dangereuse, à présent. Mon pouls battait dans mes tempes, ma tête me tournait. J’avais perdu toute notion de temps. J’étais perdue.

Ivy est traumatisée. Elle s'enfuit à quatre pattes et s'arrête quand la fumée noire arrive. Affolée, elle suit Samuel en courant.

@Samuel Falkner, j'espère qu'Ivy peut se joindre à toi