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05 sept. 2021, 11:53
Le Livre du Prince  complète 
Personnages : S. Snape, L. Evans, Maraudeurs...
Genre : Drame Romantique
Epoque : Scolarité Maraudeurs (1970)
Status: Fanfiction complète

Synopsis
1971. Severus Snape rentre à Poudlard, séparé de Lily qu'il aime depuis leur première rencontre, il doit apprendre à vivre parmi les Serpentards alors qu'elle rejoint les Gryffondors. Tandis qu'il prend doucement conscience de sa puissance, il réalise que James Potter aussi aime Lily. La bataille s'engage entre eux et tous les coups sont permis...

NA: Je respecte les personnages et les faits donnés par JK dans le livre, il y aura sans doute des passages du livre dans certaines scènes clés.
ϽIC-C
Dernière modification par Xénos Sperande le 15 janv. 2023, 14:16, modifié 13 fois.

Chacun voit ce que tu parais, peu perçoivent ce que tu es.

05 sept. 2021, 11:55
Le Livre du Prince  complète 
— J’y crois pas ! Ah il est comme toi ! Répéta la grosse voix de son père dans un bruit de verre cassé fracassant. Eh bien, je savais qu’y avait un truc pas normal chez lui ! Diable, tu lui as filé ta saleté !

— Ma saleté ? Gronda sa mère. Il est aussi renfermé et irascible que toi avec ton sale caractère de Moldu ! Ils avaient raison. J’aurai jamais du souiller mon sang avec...

Severus aperçut la grosse main de son père se refermer sur la chaise juste devant sa porte, la chaise s’écrasa à quelques centimètres au dessus de la tête de sa mère qui s’était baissé souplement. Il hoqueta de peur. Le bruit du meuble brisé se noya dans le hurlement furieux de son père. Le garçon décolla son œil de la serrure et recula, il pressa ses petites mains pâles contre ses oreilles pour ne plus entendre et tituba vers son lit près du mur noirci d’humidité. S’asseyant sur le matelas dans un couinement de ressort il ferma les paupières très fort sans parvenir à empêcher les larmes d’en glisser. Il ne savait pas ce qui s’était passé. Ils mangeaient calmement tous les trois quand son père lui avait demandé pourquoi il restait toujours seul comme ça au lieu d’aller avec les autres. Severus n’aimait pas les autres enfants, ils se moquaient tout le temps de lui, il préférait les livres. Quand son père avait menacé de mettre ses « torchons plein de bêtises » à la poubelle s’il ne faisait pas d’effort, le verre de Severus avait éclaté en morceaux dans une explosion coupante. Ses parents l’avaient dévisagé avec stupeur. En voyant la fureur envahir le visage de son père et ses yeux noirs se plisser, le petit garçon avait sauté de sa chaise et couru à la cave, dans sa chambre. Il ne comprenait pas ce qui s’était passé mais il savait que son père se mettrait à hurler et à frapper, même si ce n’était pas de sa faute si le verre s’était cassé tout seul.

Ils continuaient de se crier dessus quand Severus retira ses mains de ses oreilles, il se glissa sous ses couvertures pelucheuses, rassuré par l’odeur fraîche de moisi et l’obscurité brisée par le rayon de lumière qui passait sous la porte. Il se tourna sur le côté, les joues baignaient de larmes et reniflant doucement, puis la tête sous l’oreiller pour ne plus entendre crier il se blottit sur lui-même pour s’endormir.


— Et ils sont où les gens comme nous Maman ? Demanda Severus en observant sa mère qui faisait la vaisselle, les lèvres pincées et l’air agacé.

Elle soupira sans répondre. Il savait qu’elle préférait qu’il lise ou qu’il traîne dehors, tout plutôt que de rester « dans ses pattes comme un gnome atteint de Babillage ». Mais la curiosité qu’éprouvait l’enfant depuis qu’elle lui avait expliqué qu’il était un sorcier était bien trop forte pour qu’il se taise. Elle le lui avait appris le lendemain de l’incident du verre brisé avant de lui ordonner de ne plus parler de ça et de ne plus causer de problème devant son père. Malheureusement pour elle, Noël approchait et il n’aurait pas d’école pendant deux semaines, il avait le temps de l’interroger maintenant. A force de la harceler de questions, il avait réussi à grapiller quelques informations : sa mère était une sorcière, il y avait beaucoup d’autres gens comme eux, il fallait une baguette pour contrôler sa magie et il apprendrait tout ça à l’école de magie appelé Poudlard.

Mais c’était insuffisant.

— Pourquoi je t’ai jamais vu faire de la magie ? Reprit Severus en jouant avec la manche élimée de sa blouse.

— Tsss siffla sa mère en s’essuyant les mains d’un geste brutale sur le torchon grisâtre. Elle baissa les yeux sur son fils en fronçant les sourcils et, jetant un vague coup d’oeil à la vieille pendule dont la trotteuse rythmait le silence de la cuisine, elle soupira d’un air résigné. Un éclair de joie traversa les yeux du petit garçon lorsqu’elle le dépassa pour rejoindre le salon, il la suivit en sautillant, sûr qu’il avait atteint les limites de sa patience et qu’elle allait lui donner quelques chose pour l’occuper. Il l’observa retirer les livres de la petite bibliothèque branlante avec perplexité mais tint sa langue tandis qu’elle glissait ses ongles dans les rainures d’une plaque apparut derrière les étagères vides. Elle retira la plaque, la glissa à ses pieds puis sortit un vieux sac de cuir raide de la cache, Severus s’approcha lentement, les yeux pleins d’espoir. Sa mère plongea le bras dans le vieux sac si profondément que Severus s’étonna de ne pas le voir transpercer le fond, puis elle en extrait un gros livre, jetant un bref regard sur lui, elle lui colla le livre dans les bras puis avant qu’il n’ait pu en déchiffrer le titre elle reposa un autre livre par dessus et un autre. Severus ploya sous sa charge. Il croisa le regard impatient et rêche de sa mère et s’empressa d’emmener son trésor dans sa chambre, sautant les trois marches de bois grinçantes qui descendaient à la cave avec allégresse, le petit garçon déposa aussi délicatement qu’il pu les ouvrages sur son matelas et retourna chercher le reste. Après quelques allers-retour les bras chargés de livres, Severus un peu essouflé, revint vers sa mère plus lentement, elle couvait d’un regard mélancolique le morceau de bois clair et brillant qu’elle tournait entre ses doigts.

— C’est une baguette magique ? Je peux l’avoir ? Demanda t-il en fixant la baguette d’un air émerveillé.

— Non. Celle-là reste ici rétorqua sèchement sa mère, tu auras la tienne quand on recevra la lettre.

Elle jeta la baguette dans le sac, le remit dans sa cachette et replaça les livres devant d’un geste raide, la mâchoire crispée et l’air énervé.

— Maintenant fiche moi la camps ! s’impatienta t’elle en retournant dans sa cuisine.

Ce soir-là lorsque ses parents recommencèrent à se disputer comme ils le faisaient tous les soirs dès que son père rentrait du travail, Severus s’en aperçut à peine, assit contre le mur humide, un livre ouvert sur les genoux, il lisait avec délectation un conte qui parlait de marmite sauteuse et de sorcier grognon à la lumière de la vieille lampe à huile rouillée posée près de son lit.

Quand il arriva à la fin du dernier conte, ses yeux commençaient à se fermer tout seul et les éclats de voix de ses parents s’étaient éteint depuis longtemps. Le garçon jeta un regard avide aux trois piles de livres près de son lit, il aurait de quoi lire pendant un moment et mieux que ses vieux livres policiers, ceux-là lui apprendraient tout sur la magie. Il avait tellement hâte de tout savoir sur les trésors et les merveilles que son vrai chez lui contenait. Il caressa la dernière page du livre et fronça légèrement les sourcils en remarquant un sceau sous ses doigts, il rapprocha son visage du livre et écarta ses cheveux de ses yeux d’un geste paresseux pour l’examiner, c’était un P enluminé et tressé d’un cobra dont le cercle d’encre verte semblait onduler sur la page.

Chacun voit ce que tu parais, peu perçoivent ce que tu es.

06 sept. 2021, 12:35
Le Livre du Prince  complète 
Severus lança un regard agacé au soleil éclatant, il avait encore passé la journée à lire dans sa chambre comme il le faisait depuis le début des vacances d’été et le changement brutal de luminosité lui blessait les yeux. Il avançait sans faire attention à la rue sale qu’il traversait et à la bande d’adolescent Moldu qui riait bruyamment un peu plus loin, ses pensées restaient bloquées sur sa lecture. En ce moment c’était l’histoire de la magie qui l’intéressait le plus, il essayait d’imaginer les évènements qu’il avait lu, les faisant vivre dans sa tête pour garder une partie du monde sorcier avec lui alors qu’il traversait les rues mornes remplis de Moldus hostiles.

Il avait hésité avant de sortir aujourd’hui.

D’habitude il allait au parc voir si la petite fille rousse était là mais il n’y était pas retourné depuis qu’il leur avait parlé à elle et à sa Moldue de sœur. Ça c’était mal passé et d’habitude il préférait abandonner quand les autres réagissaient si mal avec lui. Mais là c’était différent. Il contourna les bennes surchargées qui envahissaient le trottoir devant lui et traversa la route pour rejoindre le pont qui conduisait au centre. Et si elle y est je fais quoi ? Se demanda t-il anxieusement en tirant sur sa veste trop grande pour l’empêcher de glisser de ses frêles épaules. Il en était sûr, elle était comme lui c’était une sorcière. C’était la première fois qu’il voyait quelqu’un d’autre faire de la magie.

Il arriva aux grilles du parc et ralentit le pas en dressant l’oreille. Il entendit le grincement d’une balançoire mais personne ne parlait, il se glissa derrière les buissons avec l’aisance de l’habitude et jeta un coup d’oeil. Elle était là. Assise toute seule sur une des balançoires, la rousse tordait son pied dans la poussière d’un air boudeur, la tête inclinait tristement. Severus se tortilla les mains, son coeur accéléra dans sa poitrine. Il avait tellement envie de retourner lui parler, de trouver un moyen de lui faire comprendre qu’elle était comme lui et que ce n’était pas mal d’être un sorcier. Il essaya de réfléchir à ce qu’il pourrait lui dire pour la convaincre mais la peur et l’impatience lui embrouillaient les idées. Il inspira pour se donner du courage et contourna le buisson sans qu’elle ne le remarque, puis il ramassa une brindille par terre à laquelle deux feuilles vertes déclinantes été accroché et la fit s’envoler vers la rousse, les deux feuilles battaient l’air comme deux ailes, elles donnaient l’air d’une libelulle à la brindille. La petite fille releva la tête en apercevant la brindille voler vers elle, écarquilla les yeux et regarda autours d’elle d’un air stupéfait. Quand elle croisa le regard de Severus, il sourit timidement.

— Tu vois moi aussi j’y arrive dit-il en avançant vers elle d’un pas qui semblait confiant, alors que la brindille retombait par terre en tournoyant.

Elle le regardait d’un air méfiant mais curieux.

— T’as insulté ma sœur la dernière fois je crois. Maintenant elle veut plus venir avec moi.

Il s’arrêta en face d’elle d’un air hésitant mais voyant qu’elle n’avait pas l’air de vouloir s’en aller, il s’assit sur la balançoire à côté d’elle.

— Elle s’est moqué de moi bougonna t-il. De toute façon c’est à toi que je voulais parler pas à elle.

— Pourquoi tu m’as dis que… Que j’étais une sorcière alors ? demanda t-elle en fronçant les sourcils d’un air vexé.

— Parce que t’arrives à faire de la magie. Comme moi. Mais c’est bien, si tu veux je peux te parler de ce que j’ai appris sur le monde sorcier. J’ai des livres qu’en parlent grâce à ma mère. Il y a même des contes pour sorciers.

Elle le regardait d’un air perplexe et hésitait visiblement à le croire. Il ramassa la brindille qu’il avait fait voler jusqu’à elle et jetant un vague coup d’oeil autours de lui pour vérifier que le parc était encore désert, il la fit décoller de sa paume, tourner autours d’eux en battant de ses ailes de feuilles et se poser sur les genoux de la rousse. Severus croisa le regard vert de la fillette et attendit qu’elle dise quelque chose, il sentait ses joues se réchauffer et une part de lui attendait avec inquiétude et résignation le moment où elle se moquerait de lui ou l’insulterait et partirait comme les autres enfants faisaient tous. Mais après quelques secondes de réflexion supplémentaire la rousse lui tendit la main d’un geste décidé.

— Je m’appelle Lily dit-elle.

Il serra sa main timidement.

— Severus répondit-il avec un petit pincement de bonheur surpris au coeur.

Chacun voit ce que tu parais, peu perçoivent ce que tu es.

07 sept. 2021, 11:36
Le Livre du Prince  complète 
La démarche lourde de son père dans la cuisine l’avait réveillé comme chaque matin et Severus attendait qu’il parte, pelotonné sous ses couvertures, les yeux accrochés au rayon de lumière qui passait sous sa porte. Il soupira. Il n’était pas retourné à l’école moldue après les vacances d’été, sa mère n’avait rien dis en le voyant traîner à la maison, il avait deviné que tant qu’il la laissait tranquille elle se fichait de ce qu’il faisait. C’était un soulagement de ne plus supporter les brimades des autres à cause de ses habits ou de ses cheveux gras mal coupés mais il aurait aimé continuer d’apprendre, même si les moldus ne savaient pas grand-chose d’intéressant. Il glissa la main hors de son lit et tatônna le sol froid jusqu’à ce que ses doigts rencontrent la couverture de cuir de son livre de Défense contre les forces du Mal. La petite fenêtre carrée derrière lui ne laissait passer qu’une lumière grise trop fluette pour qu’il puisse lire sans allumer sa lampe et il préférait éviter que son père ne voit le carré de lumière provenant de sa chambre en passant sur le trottoir pour aller à l’usine, alors il attendait que les bruits de la cuisine disparaissent et que la porte claque avant d’allumer.

Il avait essayé de lire les livres avancés que sa mère lui avait donné et en les feuilletant il avait remarqué que le mystérieux sceau au P tressé de serpent figurait sur chacun d’eux... En parcourant des livres qui parlaient de Loi de Golpalott ou de runes indéchiffrables il s’était vite aperçu qu’il valait mieux commencer par les livres de première année s’il voulait comprendre quoi que ce soit. Il apprenait les sortilèges de défense en ce moment, faute de mieux il répétait les gestes et les formules avec une petite branche qu’il s’était trouvé, ça ne marchait pas pour l’instant évidemment mais quand il aurait enfin l’âge d’avoir sa propre baguette… La porte claqua derrière son père et Severus se glissa aussitôt hors de son lit pour s’habiller, il se tortilla pour enfiler son jean qui le serrait de plus en plus, tira sur ses chaussettes pour essayer de dissimuler son feu de plancher et couvrit la vieille blouse élimée avec le pull noir que sa mère avait récupéré l’hiver dernier chez la voisine. Il ne faisait pas encore si froid mais Severus avait convenu de retrouver Lily au parc ce matin et le pull était le seul vêtement qu’il avait d’un tant soit peu élégant.

Après un rapide petit-déjeuner, Severus passa quelques heures à étudier ses livres puis quand il vit l’heure du rendez-vous avec Lily arriver, il ramassa son livre de contes, l’enfoui dans sa besace et sortit de la maison d’un pas joyeux.

— Salut Severus ! S’exclama la rousse en arrivant près du vieux Saule au bord de la rivière. Pourquoi on s’est pas rejoint au parc comme d’habitude ?

— Parce que j’ai apporté un truc aujourd’hui répondit-il en souriant alors qu’elle s’asseyait dans l’herbe en face de lui.

Il sortit son livre de sa besace avec une certaine révérence tandis que Lily s’approchait en écarquillant les yeux.

— C’est un livre de magie ?

— Non un livre de contes sorciers.

Il la regarda ouvrir son livre et commencer sa lecture sans parvenir à détacher les yeux de son joli visage. Quand elle arriva à la fin du conte de la Marmite sauteuse, elle releva la tête.

— Je pourrais te l’emprunter ? Demanda t-elle avec les yeux pétillant.

— Euh… ouais balbutia t-il en baissant les yeux, il lui tendit sa besace. Par contre vaut mieux que personne te voit avec.

Elle hocha la tête et remit le livre dans la besace. Un petit silence s’installa entre eux.

— Ma sœur m’a dit que je ne devrais pas te parler tu sais…

Il déglutit tristement sans relever les yeux.

— Je lui ai dis que t’étais gentil et que tu savais plein de trucs mais…

Severus releva la tête.

— Pourquoi tu parles tout le temps d’elle ? Demanda t-il.

— Parce que c’est ma grande sœur. T’as pas de frère et sœur toi ?

— Non. Je sais même pas pourquoi mes parents m’ont eu…

— Pourquoi tu dis ça ? S’étonna Lily.

Severus haussa les épaules.

— Ils se disputent tout le temps et ils s’en fichent de moi.

Elle le regarda avec tristesse, il baissa la tête et déglutit, arrachant des brins d’herbes pour essayer de penser à autre chose. Une petite pâquerette glissa lentement devant lui et referma ses pétales comme une étrange huître. Il releva les yeux vers Lily et ils échangèrent un sourire.

— Moi je m’en fiche pas de toi dit-elle avec une lueur d’affection dans les yeux. On retourne aux balançoires ?

Chacun voit ce que tu parais, peu perçoivent ce que tu es.

08 sept. 2021, 13:10
Le Livre du Prince  complète 
Lily mit la bourse que lui avait donné le Professeur McGonagall dans sa poche et enfila son manteau en souriant. Même si Severus lui parlait depuis presque deux ans du monde sorcier et lui répétait régulièrement qu’elle était comme lui, Lily s’était un peu inquiété qu’il se soit trompé et qu’elle ne soit pas vraiment une sorcière. Mais finalement il avait eu raison, un Professeur de Poudlard était venu tout expliqué à ses parents la veille. Elle avait d’abord appréhendé leur réaction mais ils avaient été émerveillé par la nouvelle. Ils étaient fier d’elle.

— Tu es sûre que tu ne veux pas qu’on t’accompagne ma chérie ? Demanda sa mère qui la regardait d’un œil un peu inquiet.

— Maman je t’ai déjà dis que j’y allais avec Severus. Et puis comme Tunie aurait jamais voulu venir avec nous… J’ai pas envie qu’elle reste toute seule ici.

— Ta sœur m’a dit que ce garçon avait essayé de lui faire du mal…

Lily fixa sa mère avec une étincelle furieuse dans les yeux.

— Il a pas fait exprès ! Elle s’est moqué de lui et… La branche est tombé sur Tunie. C’est comme quand j’avais tranformé le chien des voisins en poussin parce qu’il me faisait peur, on contrôle pas encore très bien. Mais il est très gentil Severus.

Mrs Evans lissa les cheveux de sa fille d’un geste affectueux.

— Bon. Et tu es sûr qu’il sait comment faire pour y aller ?

— Oui oui t’inquiète pas. Sa mère lui a expliqué répondit Lily en la contournant pour sortir. A tout à l’heure Maman !

Elle ne fût pas surprise de voir Severus assit sur la barrière devant chez elle, il l’attendait en balançant ses pieds d’un air impatient et en tirant sa manche nerveusement. Il releva la tête en entendant la porte claquer et, l’apercevant, il sauta de la barrière pour la rejoindre. Elle l’accueillit avec un grand sourire.

— Salut !

— Salut Lily. Euh en fait il va falloir qu’on fasse autrement pour y aller...

— On y va plus par la cheminée de chez toi ? S’étonna t-elle.

Il grimaça.

— Non ma mère a pas assez de poudre de cheminette et elle préfère éviter que… Enfin… On va faire autrement mais faut qu’on se dépêche.

Elle le suivit sans rien dire, elle savait qu’il trouverait un autre moyen. Ils traversèrent la rivière, prenant le chemin de chez lui puis il bifurqua vers leur coin secret près du vieux saule, arrivée au pied de l’arbre il sortit un vieux chapeau pointu de sous son pull.

— C’était celui de ma mère, elle l’a transformé en portoloin.

— En quoi ? S’inquièta Lily en observant le vieux chapeau.

— Tiens-le ordonna Severus.

Elle obéit et releva les yeux vers son ami en quête d’une explication mais elle n’eût que le temps d’apercevoir son sourire avant que le monde ne tournoie autours d’elle et qu’elle se sente violemment accroché par le nombril.

— T’aurais pu me prévenir que ça ferait ça quand même ! Reprocha une nouvelle fois la rousse en glissant ses livres dans le vieux sac de cuir que Severus tenait ouvert pour qu’elle range ses derniers achats.

— C’est ce que j’ai fais rétorqua t-il calmement en fermant le sac.

— Hmmm… gronda t-elle en se rapelant avec une légère nausée la sensation du Portoloin. Oh regarde ! s’exclama Lily en s’arrêtant à la vitrine devant laquelle ils passaient, il y a des hiboux !

Severus jeta un coup d’oeil à la ménagerie magique, les hiboux dans leur cage, les crapauds et les chats qui, couchaient derrière la vitrine, ignoraient fermement les enfants qui cognaient à la vitre pour les faire réagir. Il n’avait pas assez d’argent pour s’acheter un hibou, sa mère ne lui avait donné qu’avec réluctance la vieille bourse qui lui restait de sa fuite et ce n’était pas les 3 mornilles qui avait survécu à ses achats qui lui permettraient d’acheter un hibou. Il reporta son regard sur Lily qui fouillait dans sa propre bourse en plissant le nez d’un air contrarié. Contrairement à lui elle avait du acheter tous ses livres en plus de sa baguette, de ses robes et du matériel pour les potions, la bourse replète avec laquelle elle était arrivé avait considérablement fondu.

— J’ai pas assez conclut Lily d’un air navré.

— C’est pas grave il y a une volière à l’école la rassura t-il en sortant sa baguette, t’auras qu’à en emprunter quand tu voudras écrire à quelqu’un.

Elle hocha la tête et observa Severus secouer sa baguette avec un pincement d’appréhension, elle n’avait pas beaucoup aimé le Portoloin, elle espérait que le magicobus dont il lui avait parlé serait plus agréable et aussi confortable que la voiture de ses parents, elle pourrait commencer à regarder ses livres comme ça…



— Serpentard ?

Severus s’interrompit en dévisageant celui qui venait de l’interrompre, trop pris par son enthousiasme et par l’envie de consoler Lily, il n’avait pas fait attention aux deux garçons qui occupaient le même compartiment qu’eux. Le Poudlard Express était encore plus grand et merveilleux qu’il l’avait imaginé, il ne comprenait pas pourquoi Lily pleurait pour les méchancetés qu’avait dis sa Moldue de sœur alors qu’ils rejoignaient ENFIN le monde sorcier ensemble. Les deux autres poursuivaient leur conversation sur les maisons de Poudlard.

— Si vous allez à Gryffondor, vous rejoindrez les courageux ! Comme mon père s’exclama celui qui avait des lunettes.

Severus ricana, comment pouvait-on préférer aller chez Gryffondor alors que Merlin lui-même était allé à Serpentard, la maison de la grandeur ?

— Ça te pose un problème ? Rétorqua l’autre d’une voix un peu agressive.

— Non. Si tu préfères le biceps à l’intellect…

— Et toi, où comptes-tu aller, étant donné que tu n’as ni l’un ni l’autre ? S’exclama le garçon assit à côté de Severus pour défendre son ami.

Il ne dit rien de peur d’envenimer la situation. Mais Lily, dont les yeux s’étaient empli d’une lueur féroce à cette remarque, se releva brutalement et avec une moue dégoûtée pour les deux autres, elle entraîna Severus hors du compartiment. Il trébucha sur la jambe de l’adulateur de Gryffondor en passant devant lui, et se rattrapa in extremis à la porte tandis que les deux garçons parodiaient la voix de Lily déjà loin dans le couloir et lançaient une dernière moquerie sur son nom à lui.

Severus se frotta la jambe en grimaçant et se laissa tomber sur la banquette à côté de Lily dans le nouveau compartiment qu’elle avait trouvé, le seul occupant des lieux leur jeta un regard timide mais n’osa pas leur parler. Lily laissa son regard maussade dériver par la fenêtre immédiatement. Ça commence mal se dit-il…

La réaction des deux autres l’inquiétait, ils avaient réagi de la même façon que les Moldus de l’école. Il doit y avoir quelques idiots chez les sorciers aussi se rassura Severus en pensant à l’imbécile qui voulait aller chez Gryffondor. Mais ça ne voulait rien dire après tout. Il observa le garçon en face de lui, trois cicatrices lui barraient le visage et une grande nervosité émanait de lui, il était pâle et se tortillait les mains sans décrocher ses yeux ambrés du paysage verdoyant qui défilait par la fenêtre, sentant sans doute son regard il adressa un petit sourire nerveux à Severus avant de tourner la tête. Il avait l’air gentil. Oui pensa Severus, il s’adapterait mieux avec les sorciers, il sentait que c’était un nouveau départ et ce soir il ne subirait pas les disputes incessantes de ses parents.

Chacun voit ce que tu parais, peu perçoivent ce que tu es.

09 sept. 2021, 13:03
Le Livre du Prince  complète 
Severus suivait le rang de Serpentard vers les cachots avec un enthousiasme dépité, il n’aurait jamais pu imaginer que Lily se retrouve dans une Maison différente de la sienne. Il avait envisagé la possibilité qu’ils se retrouvent à Serdaigle ensemble au lieu de Serpentard mais jamais il n’aurait pu imaginer que Lily atterrirait chez ces brutes sans cervelle de Gryffondor. Le mur s’ouvrit devant le préfet Malfoy et Severus sentit son coeur bondir en entrant dans l’impressionnante salle commune baignait d’une lumière verte ondoyante.

Le rang de premières années se dispersa aussitôt alors que la plupart d’entre eux s’intégraient aux petits groupes d’élèves plus âgés répartis dans la pièce distinguée. Severus observa avec étonnement le préfet qui les avait guidé rejoindre un groupe de septième année près de la cheminée sans plus se soucier d’eux. Il s’était attendu à des explications sur leur Maison ou une petite visite des lieux, mais en voyant la façon dont la plupart de ses camarades discutaient ensemble comme de vieilles connaissances, il comprit que ça n’avait pas paru nécessaire au préfet. Il remarqua quelques élèves qui comme lui restaient plantés au milieu de la salle d’un air confus. Il secoua la tête, prit un air confiant et se dirigea vers le petit couloir qui semblait mener aux dortoirs.

Severus trouva lui-même son chemin jusqu’aux dortoirs des garçons et les parcourut en jetant un coup d’oeil dans chaque chambre devant laquelle il passait à la recherche de ses affaires. Quand il trouva sa chambre il prit un instant pour savourer la beauté de la pièce, la fraîcheur humide qui y régnait lui rappelait un peu sa chambre chez ses parents mais en bien plus confortable. Le lit était aussi bien plus moelleux conclut-il en s’y étalant avec délice. Il sentit quelque chose de dur sous son oreiller et passa la main dessous, il en extrait un vieux livre à la couverture noire craquelée, il se redressa et ouvrit le livre avec curiosité.

Nobles par nature : une généalogie des sorciers lut-il.

Il fronça les sourcils, ça lui rappelait l’histoire de la discorde des quatres fondateurs à cause des idées de Serpentard sur la pureté du Sang.

Il étudiait l’ouvrage depuis une bonne heure quand les autres garçons qui partageaient sa chambre entrèrent, ils parlaient bruyamment entre eux si bien que Severus un peu intimidé, n’osa même pas leur dire bonjour ou se présenter.

— Mais si ! Tu te souviens Mulciber ? Quand on avait fait une partie improvisée dans la cuisine, les elfes nous servaient de cognards à courir dans tous les sens...

— Ah oui ! Père m’en a fait toute une histoire grimaça Mulciber, apparemment c’est indigne de descendre aux cuisines soi-même, je lui ai demandé de m’acheter des cognards s’il voulait que j’utilise autre chose que les elfes… D’ailleurs tu as apporté ton souaffle Evan ?

Le troisième garçon releva la tête de sa valise et sourit.

— Évidemment. J’ai demandé à Wilkes et il m’a conseillé de m’entraîner dès maintenant pour passer les essais de l’année prochaine. Tu feras le cognard Avery comme d’habitude ajouta t-il en lançant un regard moqueur à l’autre.

— Méfie-toi Rosier sinon quand je serai le roi de la batte c’est toi que je viserai au lieu des Sang-de-Bourbes d’en face rétorqua Avery.

Il fallut plusieurs minutes à Severus qui les écoutait discuter sans faire attention à lui, pour comprendre qu’ils l’avaient vu mais l’ignoraient volontairement. Il reposa les yeux sur son livre et tourna les pages pour revenir à la liste des noms de grandes familles de Sang-Pur qu’il avait étudié avec envie quelques minutes plus tôt.

Rosier. Mulciber. Avery. Malfoy. Tous ses camarades de Serpentard semblaient figurer dans le livre. Il rougit de honte en pensant à son nom de moldu et chassa aussitôt l’idée d’adresser la parole à ses camarades de dortoir. Il referma le livre et se terra avec soulagement derrière les rideaux de son baldaquin, au milieu de ces rejetons de grands sorciers dont les noms figuraient dans les livres, il eut la brusque impression d’être un intrus ayant atterri à Serpentard par erreur.

Les premiers jours furent assez solitaires pour Severus, Lily s’était déjà fait des amis de sa Maison, elle ne les abandonnait que pour les cours durant lesquels elle se mettait toujours à côté de lui mais il ne la voyait pas autant qu’il aurait voulu. Elle lui reprochait souvent de ne pas essayer de sympathiser avec les autres Serpentards, Lily ne semblait pas saisir que l’ambiance était différente chez Serpentard et chez Gryffondor. En comprenant ce que voulait dire l’insulte « Sang-de-Bourbe » qu’avait employé Avery dès le premier jour, Severus s’était promis de ne surtout pas expliquer l’élitisme qui régnait à Serpentard à son amie et de subir ses sermons sur la sociabilité sans broncher. Quant à lui il préférait rester en retrait et étudier ses livres plutôt que de risquer de s’attirer les moqueries ou les insultes des Sang-Purs. L’indifférence totale des autres Serpentards n’était pas si terrible au final, c’était un progrès indubitable comparé aux insultes et aux coups des moldus et ça lui rappelait plus ou moins l’attitude qu’avait toujours eu ses parents avec lui...

Il arriva devant la salle de cours, aussitôt Lily le rejoint.

— Je vais me mettre à côté de Mary aujourd’hui elle va être toute seule sinon… ça te dérange pas j’espère ? Demanda t-elle avec une lueur d’inquiètude dans les yeux.

Severus jeta un coup d’oeil dépité à la copine de Lily. Elle le toisait d’un air méprisant, il lui semblait l’avoir vu avec d’autres lions auparavant, elle n’était pas si impopulaire et seule que ça… Voir Lily l’abandonner pour se mettre à côté de cette fille-là lui laissait une sensation amère d’abandon qui lui pinça le coeur.

— Non ça va répondit-il pourtant d’un air indifférent, on reste ensemble en potion ?

— Oui oui t’inquiètes pas, merci Severus lâcha la rousse en entrant dans la classe.

Sa copine la suivit sans attendre et le Serpentard poussa un vague soupir en jetant un coup d’oeil nerveux aux élèves qui s’installaient dans la salle. Au fond de la classe son regard tomba sur le garçon aux cicatrices avec lequel il avait partagé un compartiment puis la barque qui l’avait ammené à Poudlard. Il traversa vivement la classe et s’assit à côté de lui.

L’autre garçon sembla étonné que quelqu’un s’asseoit à côté de lui volontairement, il le dévisagea quelques secondes puis fit un sourire nerveux en le reconnaissant et bredouilla un salut. Puis il détourna vivement la tête pour écouter Flitwick qui présentait le sortilège du jour. Severus écouta avec un ennui grandissant le Professeur détailler le mouvement de baguette et la formule du Wingardium Leviosa, du coin de l’oeil, il voyait son voisin s’agiter nerveusement à mesure qu’il sentait l’exercice s’approcher. Quand le Professeur autorisa ses élèves à commencer l’exercice, le Serpentard décida de prendre les devants.

— Severus se présenta t-il en tendant la main à l’autre.

— Euh… Moi c’est Rémus… Rémus Lupin.

Severus hocha la tête.

— Tu veux commencer ? demanda t-il.

— Euh… Je… Il jeta un coup d’oeil à ses voisins. Je préfère que tu commences si ça ne te gênes pas.

Severus haussa les épaules et lança son sort. La plume s’éleva aussitôt d’une trentaine de centimètre mais le Serpentard la laissa rapidement retomber, rétissant à attirer l’attention du Professeur sur lui.

Il se tourna vers Rémus et le laissa faire quelques essais infructueux puis, sans parvenir à s’en empêcher, il l’aida à affiner son geste et à accentuer la bonne syllabe. Rémus arriva très rapidement à faire envoler sa propre plume, il suivait les conseils docilement et semblait avoir l’esprit vif. Une fois l’exercice terminé, Severus lui demanda curieusement pourquoi il semblait toujours si nerveux, Rémus rougit un peu et lui avoua qu’il n’avait pour ainsi dire jamais parlé à des enfants de son âge de toute sa vie avant d'arriver à Poudlard.

— C’est pas plus mal des fois marmonna Severus en croisant le regard méprisant d’Avery.

— Si tu veux… Rémus hésita, réfléchit quelques secondes et reprit, si tu veux on peut se mettre à côté pour les sortilèges ?

— Oui pourquoi pas répondit aussitôt Severus.

Rémus sembla soulager de sa réponse et ils discutèrent encore un peu avant que le cours ne prenne fin. Ce n’est que lorsque Severus regarda Rémus mettre son sac sur son épaule qu’il aperçut sur sa robe l’insigne de Gryffondor. Il rejoint Lily à la sortie de la classe et elle se présenta d’elle-même à Rémus, l’intégrant avec un naturel désarmant à leur conversation.

Chacun voit ce que tu parais, peu perçoivent ce que tu es.

10 sept. 2021, 14:28
Le Livre du Prince  complète 
Severus caressa le sceau portant le P enluminé qui ornait son livre de potion puis il tourna les pages jusqu’à atteindre la recette du jour. C’était leur premier cours pratique. Ils n’avaient eu que deux cours de potions au mois de Septembre car le professeur Slughorn s’était absenté pendant deux semaines et qu’il n’y avait eu aucun remplaçant disponible. Lily qui avait littéralement bu les paroles du Professeur lors des premiers cours, attendait impatiemment à côté de lui sans parvenir à s’empêcher de remettre chaque ustensile et ingrédient en place toutes les secondes, tandis que Slughorn rappelait les règles de prudence élémentaires de l’élaboration des potions.

— Lily je crois qu’il vaut mieux éviter de secouer les fleurs de Valériane lâcha t-il avec un agacement légèrement amusé.

Elle grimaça en voyant les fleurs qu’elle avait répandu sur leur table.

— Désolé... Qu’est-ce qu’on attend pour commencer ? Il est marqué qu’il faut près d’une heure pour laisser reposer la potion, on aura jamais le temps...

— Vous pouvez commencer ! conclut Slughorn en leur désignant la table du fond sur laquelle les ingrédients se trouvaient.

Le Serpentard n’eut pas le temps de réagir, Lily était déjà parti vers la table. Severus jeta un nouveau coup d’oeil à son livre, la potion d’Amnésie semblait plutôt simple. Il soupira. Ce cours-là allait être atrocement ennuyeux, suivre une recette comme un automate n’avait rien d’utile et il ne voyait pas du tout l’intérêt de s’exercer...

— Y a marqué deux pincées Sev ! S’alarma Lily en voyant la poignée de poudre disparaître dans le chaudron.

— Bah c’est ce que j’ai fait s’impatienta Severus.

Ils s’étaient chamaillés durant les deux heures précédentes. A chaque étape de la préparation ils n’étaient jamais d’accord sur la façon d’interpréter la recette : Lily avait augmenté le feu sous le chaudron parce que « y a marqué feux doux Sev pas flamme de bougie », en voyant la petite taille des brins de Valériane, Severus avait voulu en ajouter un troisième pour être sûr qu’il y en aurait assez, Lily avait refusé alléguant qu’il était écris deux brins sur le livre. La montre moldue de la rousse était d’une précision douteuse et il était pratiquement sûr qu’ils avaient attendu bien moins de 51 minutes avant d’ajouter l’ingrédient Standard à cause de l’impatience de la lionne…

Ce cours commençait à lui sortir par les oreilles comme de la Pimentine.

Inconsciente de ses ressassements mentaux, Lily prit une pincée de poudre pour lui montrer la différence avec ce qu’il avait mis. T’as mis au moins dix fois la dose ! Se désola t-elle.

— C’est stupide aussi ronchonna Severus, ça veut rien dire une pincée, il pourrait mettre des dosages précis quand même...

Elle lui lança un regard blasé puis remua le mélange cinq fois dans le sens anti-horaire comme indiqué sur le livre. La teinte verdâtre de la potion s’éclaircit légèrement mais elle était loin d’atteindre le jaune citron attendu et la texture semblait aussi visqueuse qu’un onguent alors qu’elle aurait du être tout à fait liquide. Ils allaient avoir une sale note...

Slughorn les félicita pour un début si prometteur. Severus ne comprit pourquoi que lorsque le Professeur remua le contenu du chaudron de leurs voisins de table, l’émulsion boueuse qui déborda aussitôt du chaudron et son odeur infecte firent grimacer le Professeur et arrachèrent un hoquet dégoûté à Lily. Alors que Slughorn continuait à inspecter les chaudrons, le Serpentard remarqua l’air contrarié qu’arborait sa partenaire à chaque fois qu’elle jetait un coup d’oeil à leur potion. Elle avait un truc avec les potions depuis le premier cours, une sorte d’entrain passionné, c’était sans doute son cours préféré…

— Ça serait bien si on pouvait s’entraîner à faire des potions ensemble glissa t-il à la rousse, on trouverait peut-être des moyens de mieux s’organiser, de préparer mieux nos ingrédients tout ça.

Un éclat d’enthousiasme traversa ses yeux verts puis elle tortilla le nez en regardant Slughorn d’un air sceptique.

— Je crois pas qu’il nous laisserait faire des potions dans notre coin…

Severus haussa les épaules.

— Pourquoi pas ? C’est le meilleur moyen de s’améliorer nan ?

En voyant l’expression intéressée de Lily, un tiraillement de bonheur lui saisit le coeur : s’ils travaillaient sur les potions pendant leur temps libre il pourrait sans doute passer plus de temps avec elle.
Dernière modification par Xénos Sperande le 16 sept. 2021, 14:18, modifié 1 fois.

Chacun voit ce que tu parais, peu perçoivent ce que tu es.

11 sept. 2021, 14:04
Le Livre du Prince  complète 
L’impression de lacune qu’avait ressenti Severus durant les premières semaines à Poudlard commençait à s’effacer grâce à ses lectures, désormais il comprenait presque toutes les expressions que ses camarades de dortoir utilisaient et la notion de Sang-de-Bourbe qui l’avait laissé plutôt perplexe au début commençait à se construire dans son esprit. Au final il s’agissait simplement d’une hiérarchie sorcière basée sur le lien de Sang que chaque sorcier avait avec la Magie.

— Oh là resquilleur ! S’écria le chevalier du tableau près duquel il passait, quelle villénie méditez-vous pour errer ainsi sur mes terres ?! En garde maroufle ordonna t-il en dégainant son épée, et rendez moy mon destrier sur l’heure !

Severus observa le petit chevalier qui le défiait depuis son tableau d’un air indifférent et continua son chemin. Lily était dans le parc avec ses copines, il n’avait encore réussi à sympathiser avec personne d’autre. Réajustant sa besace sur son épaule, il se demanda s’il devait retourner aux dortoirs ou s’il irait à la bibliothèque, il connaissait ses manuels de cours et le livre de généalogie sorcière qu’il avait trouvé dans son dortoir par coeur. Peut-être serait-il intéressant de trouver des livres sur les potions pour Lily ? Elle n’avait pas encore été voir Slughorn mais il n’y avait pas de mal à prendre un peu d’avance, il connaissait suffisamment bien la lionne pour être sûr qu’elle obtiendrait ce qu’elle voulait quoi qu’il arrive...

— Ah salut Severus !

Le Serpentard releva la tête d’un air surpris, perdu dans ses pensées comme il l’était il n’avait pas fait attention à son environnement.

— Salut Rémus répondit-il en observant le Gryffondor d’un air perplexe, qu’est-ce que tu fais là ?

— J’attends des amis fit Rémus en désignant la porte à côté de lui, son visage irridiait de la même joie surprise qu’à chaque fois que quelqu’un lui parlait.

Severus s’aperçut qu’il se trouvait devant les toilettes des garçons. Il n’avait pas parler à Rémus depuis deux semaines. Après trois cours de sortilège à travailler ensemble le Gryffondor s’était excusé, lui avait montré d’un geste nerveux un garçon grassouillet et tremblant en lui expliquant que ‘Peter’ avait besoin d’aide en sortilège. Habitué à l’irritant altruisme de Lily, Severus n’avait pas protesté et il s’était mis à côté d’un Serpentard, un Sang-mêlé qu’il voyait constamment seul dans la salle commune et avec qui il savait qu’il n’aurait pas de problèmes.

— Oui Lily m’a dit que tu t’étais intégré, toi répondit Severus en appuyant le dernier mot comme la rousse le faisait, elle dit que je devrais faire pareil à Serpentard.

— On n’est pas obligé d’être amis qu’avec des gens de notre Maison après rétorqua Rémus avec un sourire.

Severus haussa les épaules.

— Apparemment c’est plus simple…

Il s’interrompit en entendant les éclats de voix qui provenaient des toilettes, la porte s’ouvrit et Severus se retrouva nez à nez avec les deux imbéciles du Poudlard Express.

Les deux garçons se figèrent et dévisagèrent Severus, les yeux gris du deuxième accrochèrent son badge de Serpentard hostilement. Rémus qui ne semblait pas s’être aperçu de la tension qui s’installait rapidement entre eux, présenta amicalement Severus à ses amis, il désigna celui qui avait des lunettes comme étant James Potter et celui aux yeux gris comme Sirius Black. Severus grimaça en entendant les noms qu’il avait si souvent lu : c’était des Sang-purs...

— Ah Servilus ! S’exclama James. T’as vu Sirius son souhait s’est exaucé il est chez les rampants…

— Je vois ça grogna Sirius, vu comment il s’est enfui derrière la rouquine comme un toutou fallait se douter qu’il atterrirait pas chez nous...

Severus jeta un regard à Rémus, il espérait un peu que son nouvel ami désamorcerait la dispute avant que ça ne s’agrave mais le brun se tortillait les mains nerveusement et couvait ses amis d’un regard un peu effrayé et surpris sans sembler vouloir s’interposer.

— Bah alors t‘es muet ou quoi ? Demanda Sirius en l’examinant d’un air méprisant.

— Je vois pas ce que je... je peux répondre à ça balbutia Severus.

— Je croyais qu’on était que des idiots à Gryffondor ? C’est ce qu’il disait dans le train non ?

Sirius hocha la tête.

— Ouais c’est ce qu’il disait. Alors pourquoi tu viens nous parler maintenant hein ?

— Je… Severus jeta un coup d’oeil à Rémus qui se perdait dans la contemplation de ses chaussures. C’est… C’est lui qui me parlait…

— T’as vu à quelle vitesse il balance les autres ce sale lâche ? Sourit méchamment Sirius. Je suis sûr que c’est le genre à cafarder pour avoir un bon point.

James grimaça d’un air dégoûté.

— Rémus est trop gentil, il parle à tout le monde… Tu t’apercevras vite qu’il y a des gens qu’il vaut mieux éviter Rémus...

Severus se sentit rougir de gêne, le regard tranchant de Sirius et la confiance arrogante qui émanaient des deux Sang-purs lui donnaient l’impression d’être moins qu’une vermine. Il jeta un regard dérouté à Rémus qui continuait de l’ignorer sans protester contre la façon dont ses amis le traitaient et déglutit péniblement.

— ...C’est les Serpentards ça crachait Sirius, ils sont sournois comme t’as pas idée et ils ont la méchanceté dans le sang, c’est un des prérequis pour rejoindre le club.

Blessé, Severus fit brusquement demi-tour et s’élança dans le couloir en courant sans comprendre la nouvelle insulte que les deux lions lui criaient. Il entra chez les Serpents tout essouflé, rouge de honte et de colère, ses camarades de Maison discutaient en petits groupes privés autours des fauteuils verts brodés d’argent. Personne ne sembla s’apercevoir de sa présence. L’impression de complète solitude qu’il ressentit en entrant dans sa chambre vide lui mordit violemment le coeur.

Chacun voit ce que tu parais, peu perçoivent ce que tu es.

12 sept. 2021, 20:21
Le Livre du Prince  complète 
Severus n’adressa plus la parole à Rémus. Le garçon grassouillet pour qui Rémus l’avait abandonné en Sortilège rejoint rapidement le trio. Durant les mois qui suivirent il observa avec une morosité dégoûtée le groupe de lion prendre de l’assurance, ils se mirent à chahuter en cours, ils parlaient fort dans les couloirs, lançaient des sorts à ceux qui leur déplaisaient... Un jour James lança un maléfice à un Serdaigle au milieu d’un couloir, le rayon de lumière cyan heurta Aubrey en pleine tête. Severus observa avec terreur le dit Aubrey tomber en arrière sous le poids de sa tête qui doubla aussitôt de volume. James ricana et s’exclama :« Alors Aubrey on t’avait bien dis de pas prendre la grosse tête ! », Severus balaya la foule d’élèves hilares d’un regard écoeuré et il partit.

Depuis cet incident, Severus les évitait autant que possible au même titre que les Sang-Purs de Serpentard, il partageait son temps entre ses livres et Lily. Après le deuxième cours pratique de potion, Lily était allé voir Slughorn et avait obtenu l’accès à l’une des salles qui jouxtait la classe de Potion. Le Professeur avait accueilli l’idée de Lily avec enthousiasme et lui avait même donné l’autorisation d’accéder à la réserve d’ingrédient de sa classe.

L’année se termina rapidement et Severus retourna à l’impasse du Tisseur la mort dans l’âme, sa mère mit deux jours à s’apercevoir qu’il était rentré et l’accueillit d’un « Déjà là toi ? » peu avenant.

Les deux années suivantes se déroulèrent à peu près de la même façon, Severus se tenait prudemment à l’écart des Sang-purs, résigné, il avait accepté d’être considéré comme un sorcier inférieur à cause du sang moldu qui coulait dans ses veines, il s’accrochait à ses livres comme à des amis et trouvait toujours du réconfort et de l’affection auprès de Lily. Elle faisait front avec lui contre les quatres lions dès qu’ils l’insultaient et passait maintenant la plupart de son temps libre à étudier ou traîner avec lui. Ils devinrent rapidement les meilleurs élèves de Slughorn grâce à leurs séances annexes de potions. Les compliments et les bonnes notes que Severus recevaient lui été extrêmement précieux et une bonne partie de son zèle était du à la recherche de ces regards fiers et approbateurs que les Professeurs lui accordaient parfois en rendant les devoirs ou quand il répondait correctement à une question.

Quelques jours après la rentrée de quatrième année, Lily lui proposa d’aller chercher de la menthe poivrée près du lac pour la Pimentine qu’elle voulait préparer, il ronchonna pour la forme mais finit par délaisser le livre de techniques avancés de défense qu’il étudiait pour la suivre.

— Il nous a fait traduire les contes de beedle le barde, la version d’origine en runes s’amusa Lily.

Severus sourit.

— Vu que tu le connaîs par coeur je suis pas sûr que ce soit le meilleur exercice…

Les cours de runes avaient l’air particulièrement intéressant mais il avait préféré choisir l’Arithmancie. Si seulement il avait pu choisir plus d’options...

— Bah ça aurait été le cas si c’était tombé sur la Marmite sauteuse répondit la lionne, celui-là je le connaîs par coeur vu que c’est mon préféré. Mais là c’est tombé sur le sorcier au coeur velu…

— C’est le meilleur conte du livre, le sorcier au coeur velu.

Lily haussa les sourcils et s’arrêta brusquement, ses pas crissèrent sur les graviers du chemin. Toi tu aimes ce conte-là ? S’étonna t-elle.

Il s’arrêta et la dévisagea sans comprendre.

— Bah ouais pourquoi pas ?

— Je crois qu’il n’y a pas un conte plus romantique que celui-là ! s’exclama t’elle en éclatant de rire.

Il rougit légèrement et lança un regard contrarié autours de lui pour vérifier que personne n’était à portée de voix, mais ils étaient déjà trop loin du château pour qu’on les entende. Si tu trouves que s’arracher le coeur et causer la mort de sa dulcinée c’est romantique ronchonna t-il.

— Oh Sev ! Fais pas semblant d’avoir rien compris à l’histoire ! Il s’est arraché le coeur parce qu’il avait peur d’aimer, ensuite quand il a changé d’avis, il a essayé de récupérer son coeur, mais il était devenu tout sec et velu alors il a voulu prendre celui de la femme qu’il aimait et…

— ...Et donc il l’a tué conclut Severus d’un ton ironique.

Lily secoua la tête d’un air désespéré. Le regard vert malicieux qu'elle posa sur lui et la cascade de cheveux roux qu'elle envoya de droite à gauche firent faire une cabriole au coeur du Serpentard.

— C’est une métaphore Sev !

Elle glissa son bras sous celui de Severus en riant et ils continuèrent leur route vers le lac. Après avoir rempli un petit sac de menthe poivrée, Lily qui semblait apprécier le temps ensoleillé et l’odeur humide et fleurie du parc décida de continuer un peu la promenade et ils poursuivirent leur discussion en marchant dans l’herbe fraîche. Alors qu’ils approchaient du jeune saule cogneur, des éclats de rires et des cris excités interrompirent leur discussion sur les potions.

Severus releva la tête et grimaça en appercevant les quatre élèves qui s’échangeaient un souafle à plusieurs mètres au dessus d’eux. Une petite balle dorée s’arrêta à quelques centimètres de leur visages dans un éclair éblouissant et tourna autours de la tête de Lily. La lionne essaya de la chasser avec agacement comme si c’était une mouche particulièrement irritante. La balle remonta alors légèrement et fût balayé par un éclair de robe noire qui passa si près de leur têtes que Lily et Severus tombèrent tous les deux par terre en lâchant des cris surpris.

— Bah alors Evans lança une voix narquoise, t’as peur de mon vif ?

Severus grogna et se releva rapidement pour aider Lily, il croisa le regard vert étincelant de fureur de la rousse. Ça va ? Demanda t-il avec inquiétude.

Elle hocha la tête, épousseta ses robes et dévisagea avec répulsion James Potter qui flottait crânement sur son balai devant eux, les ailes du vif d’or dépassant de son poing ganté.

— Ça va pas ou quoi ?! hurla t-elle, t’aurais pu nous faire mal !

— Je maîtrise t’inquiètes pas lança t-il d’une voix chaude, il sourit en la regardant lisser ses cheveux en désordre d’un geste agressif, si t’as fini de promener ton rampant de compagnie tu peux venir jouer avec nous proposa t-il en désignant d’un geste vague ses amis.

Suivant son geste, Severus releva la tête et observa les trois lions, ils avaient cessé de se passer le Souafle et riaient entre eux en les désignant d’un air moqueur. Il sentit le bras de la rousse passer sous le sien et reporta son attention sur la dispute de James et Lily.

— … Il vaut dix fois mieux que toi ! cracha t-elle, allez viens Sev on va laisser cette bande de gamins jouer à la ba-balle.

Le Serpentard croisa le regard coupant de James, il le vit pâlir et déglutir comme s’il s’était pris une gifle, avant que Lily ne tire si brusquement sur son bras qu’il cru qu’elle allait l’arracher pour l’entraîner plus vite sur le chemin qui rentrait au château.

Chacun voit ce que tu parais, peu perçoivent ce que tu es.

13 sept. 2021, 12:25
Le Livre du Prince  complète 
Severus fouilla le vieux sac de cuir de sa mère dans lequel il gardait ses livres, il contempla un instant le flacon de potion qu’il venait de sortir de sa poche et sourit. Après plusieurs jours d’essais infructueux, ils venaient enfin de réussir leur premier chaudron de Pimentine. Il ne savait pas exactement pourquoi Lily tenait tant à réussir cette potion, une amie allergique au pollen c’est ce qu’elle lui avait dis mais il avait du mal à assimiler le zèle empressé de Lily à ce motif-là. Elle devait avoir lu quelque part que c’était un remède difficile à fabriquer plutôt. Severus était vraiment content de lui car ils n’avaient réussi parfaitement la concoction que lorsque Lily avait enfin accepté d’essayer de convertir le « mélanger 12 fois dans le sens inverse des aiguilles d’une montre » en 4 fois en changeant le sens de rotation tous les tours.

La façon dont elle avait plissé le nez d’un air contrarié, et le regard admiratif qu’elle lui avait jeté en voyant que sa technique « hasardeuse » fonctionnait, dansa dans l’esprit du Serpentard et son sourire s’élargit. Il enfouit le flacon de Pimentine dans une poche intérieure de son sac et soupira en se rapelant qu’il ne verrait plus la rousse de la journée parce qu’elle passait l’après-midi auprès de ses copines.

Il avait fini tous ses devoirs, il avait lu la plupart des livres qu’il avait dans son dortoir... Ses yeux noirs accrochèrent le petit Manuel de Potions avancé qui lui servirait de support de cours dans deux ans. Il le prit, fit rapidement défiler les pages du pouce et le glissa dans sa poche en haussant les épaules. Puis il sortit de sa chambre en réfléchissant à un endroit tranquille pour lire, dérivant dans ses réflexions. Un coup brutal à l’épaule l’en sortit.

— Pousse toi de là le Sang-de-Bourbe ! grogna Avery en le fusillant des yeux.

Severus grimaça en se frottant l’épaule et croisa le regard hostile de Mulciber qui emboitait le pas à son ami, il s’écarta pour laisser passer Rosier qui arrivait. Le Sang-Pur lui lança un regard étrange, dénué d’hostilité et le dépassa rapidement.

Il soupira, le coeur lourd. Les Sang-purs étaient de plus en plus ignoble avec lui, Mulciber lui avait même interdit l’accès à leur salle de bain en début d’année sous prétexte que « c’était répugnant de partager sa douche avec un chien de Sang-de-Bourbe », après un mois à se glisser en catimini dans la salle de bain chaque fois qu’il savait les Sang-purs trop loin pour l’en punir et à faire l’impasse dessus le reste du temps, il avait fini par faire pitié à Rosier et celui-ci avait réussi à convaincre son ami de lever l’interdit. Severus ne voyait pas ce qu’il pouvait y faire… Ce n’était pas comme s’il pouvait changer son Sang. Ses pensées dérivèrent vers Lily comme chaque fois que la solitude et la tristesse lui mordaient le coeur, elle le comprenait vraiment elle... Alors qu’est-ce que ça pouvait faire ce que ces fils à Papa pensaient de lui ? Rien. Il n’avait besoin de personne d’autre. Il réajusta sa besace sur son épaule et opta pour le laboratoire de Potion, peut-être que Lily y serait ?

Severus s’attarda dans le couloir et regarda par la fenêtre, tiens les copines de Lily étaient là, assises dans l’herbe à discuter et à rire. Pas de Lily ici non plus. Elle devait être à la bibliothèque, il lui semblait qu’elle avait parlé d’un devoir de runes à finir ce matin… Severus traversa la bibliothèque pour rejoindre le coin que Lily affectionnait près du rayonnage de potions vers la fenêtre. En apercevant Sirius et Peter dans l’allée principale devant lui il se glissa vite dans un rayonnage adjacent, il préférait faire un détour pour les éviter plutôt que de subir un nouveau flot d’insultes. Depuis les rayonnages ombragés il déboucha à quelques pas de la table de Lily. Il se figea de stupeur en voyant James penché sur la table et Rémus assit à côté de Lily devant un étalage de parchemins, Severus recula d’un pas pour être sûr de ne pas être vu.

— … Nul la divination disait James, mais bon ça donne moins de devoirs que les runes ou l’Arithmancie.

— Il me semble que les runes te seraient plus utiles pour faire Auror commenta Rémus sans lever les yeux du livre qu’il étudiait, il fronça les sourcils et se tourna vers Lily. Dis la rune qui est là… Il désigna la page de son livre, je ne la trouve nulle part c’est normal ?

Lily se pencha sur le livre.

— Hum je l’ai déjà vu quelque part celle-là…

— Ça vous ferait peut-être du bien une pause interrompit James, on pourrait aller profiter du soleil et…

— On est pas tous comme toi Potter, lâcha Lily, Rémus et moi on préfère s’avancer plutôt qu’avoir à finir nos devoirs au petit-déjeuner cinq minutes avant d’entrer en classe… Comme le dernier devoir de Métamorphose que t’as baclé.

James sourit.

— J’ai eu Effort exceptionnel à ce devoir j’te signale se vanta t-il, comme quoi ça fait pas grande différence au final de jouer les rats de bibliothèque.

— Je ne « joue » pas les rats de bibliothèque siffla Lily qui semblait commencer à perdre patience.

— Alors pourquoi tu passes les trois-quarts de ton temps avec Servilus ici ? Tu lui donnes des cours de ratrapage ou quoi ?

Lily se tourna vivement vers Rémus.

— Bon on continuera ça plus tard Rémus parce qu’on arrivera à rien avec ce… Elle fusilla James des yeux avec agacement sans sembler trouver d’adjectif adéquat, je ferai des recherches sur la rune que tu m’as montré conclut-elle en se levant.

Elle ramassa ses affaires et les enfourna dans son sac puis la tête haute, elle se dirigea vers la sortie en ignorant hostilement le binoclard.

— Bien joué lâcha Rémus d’un ton las quand elle eut disparu.

James se laissa tomber sur la chaise qu’avait abandonné Lily.

— Cette fille est incompréhensible grogna t-il en laissant sa tête tomber dans sa main d’un geste désabusé.

Severus crispa la mâchoire et fit demi-tour raidement. Depuis quand Lily parlait-elle à Potter ? Il avait compris qu’elle avait cours de runes avec Rémus mais elle ne lui avait pas dis qu’ils étaient amis et qu’ils travaillaient ensemble… Une impression étrange d’amertume et de colère lui crispèrent le ventre, agacé, il s’enfonça dans les rayonnages du fond et décida de se mettre à ses devoirs pour se changer les idées. Il verrai Lily plus tard, il n’avait pas envie de lui courrir après alors qu’elle devait déjà avoir rejoint ses copines.

Chacun voit ce que tu parais, peu perçoivent ce que tu es.