Enfin le weekend était arrivé. La semaine avait été longue et stressante, à cause des examens de fin d'année, et tout le monde avait besoin de souffler un peu. Mais le stress des résultats étaient toujours là, ce qui gâchait un peu le plaisir de cette fin d'année. Élicia, elle, était plutôt confiante quant à ses résultats, et voulait profiter un maximum du château et de ses occupants avant les vacances, qui arrivaient à grand pas.

C'est donc le samedi de la semaine d'examens qu'elle fourra dans son sac, en plus de son matériel de dessin et d'un de ses livres, quelques farces à distribuer à quelques élus de son choix. La rousse descendit prendre son déjeuner, en réfléchissant à plusieurs plans diabolique pour que ces heureuses victimes se retrouvent soit avec les cheveux violets, soit des cheveux phosphorescents, ou alors à danser sur place en se grattant furieusement à cause de la "Poudre Gratouille". Son visage affichait un véritable sourire carnassier, qui pourrait inquiéter ses voisins de table, mais elle n'en avait rien à faire, trop amusée par les images qu'elle avait en tête.

Dire qu'un an plus tôt, elle n'aurait jamais fait ce genre de farces, même à ses amis. Elle était passée du côté obscur lorsqu'elle avait croisé Carter chez Zonko cet hiver, et depuis elle s’efforçait de s'entraîner à faire des farces quand elle le pouvait, en espérant un jour le dépasser. Mais ce jour n'était pas encore arrivé, et elle se résignait à embêter les autres. Le pire, c'est qu'elle y avait pris goût, et appréciait voir le visage hilare ou plein de colère de ses victimes. Qu'est-ce qu'il ne fallait pas faire franchement...

Après son repas, la rousse s'était rendue dans la cour de la tour de l'horloge, endroit qu'elle appréciait pour sa tranquillité. De plus, la fontaine en son centre dégageait un peu de fraîcheur, qui était la bienvenue en cette période de l'année.
Elle s'assit à son endroit habituel, soit sous l'arche d'une des ouvertures donnant sur les coursives, puis sortit son livre pour faire comme si. Elle sortit également une petite balle caoutchouteuse de couleur rouge, qui, elle le savait, contenait un liquide tout aussi rouge. Une de ses farces préférées, qui explosait au contact des autres et qui renversait donc le liquide sur la tête de sa victime, en teintant ses cheveux de la couleur de la balle - ici en rouge.
A l'aide de sa baguette, elle dit voler la petite balle au dessus d'un Gryffondor assis sur la fontaine, dos à elle. Avec un peu de chance, le bruit de l'explosion - semblable à celui d'un pétard - le fera basculer dans la fontaine...

Quentin marchait d'un pas rapide. C'était souvent le cas lorsqu'il était submergé par un flot de pensées. Dans sa main droite, il tenait une sorte d'attaché-case volumineux qui contenait ses cours. La lourde mallette se heurtait sans cesse contre ses jambes, ce qui gênait sa marche. Mais le garçon aux yeux bleus n'y prêtait pas attention, il avait simplement envie de trouver un endroit calme et tranquille. Les mille et une pensée qui l'assaillaient commençaient vraiment à le fatiguer, et il ne désirait plus qu'une chose : pouvoir s'asseoir tranquillement sur le rebord de la fontaine qui se trouvait dans la cour de la tour de l’horloge. Étant donné qu'il avançait à vive allure, Quentin fut bien vite arrivé.

En ce début d'après-midi, le soleil n'était pas très loin de son zénith. Quand il fut assis, le jeune Delamarre sentit une goutte de sueur quitter sa nuque pour lui parcourir l'échine. Qu'est-ce qu'il faisait chaud ! Mais au moins, l'endroit était paisible. À ce moment, il n'y avait pas beaucoup de monde dans la petite cour. Sur les pavés, deux élèves jouaient aux Bavboules et deux autres faisaient une partie d'échecs version sorcière. Il y avait aussi quelques élèves qui étudiaient sur le côté, sous les arches. Quentin ferma les yeux un instant et respira l'air frais à pleins poumons. Assis sur le rebord de la fontaine, entre deux des imposantes statues de Phoenix, il écoutait le petit bruit de l'eau qui coulait. Les examens étaient terminés, il n'y avait plus aucun souci à se faire.

Pourtant, quelque chose n'allait pas. Le Gryffon se sentait un peu mal... Il avait beau essayer de se rassurer avec n'importe quelle pensée positive, rien n'y fit. Le stress des examens était encore présent. Mais pour quelle raison ? Certes, les notes n'étaient toujours pas arrivées, cependant, il y avait peu de chances pour qu'elles ne soient pas bonnes. Malgré tout, la sensation d'angoisse qui logeait dans l'estomac de l'écolier ne semblait pas avoir l'intention de s'en aller. Quentin ne pouvait plus s'empêcher de se demander s'il avait répondu juste à la quatrième question de son devoir d'histoire de la magie. Aussitôt, il ouvrit sa mallette pour en sortir son manuel sur l'histoire de la magie moderne. Pendant une trentaine de secondes, il parcourut frénétiquement les pages de l'ouvrage avant de se rendre compte qu'il aurait été bien plus judicieux de prendre le livre de Garius Tomkink intitulé "L'histoire de Poudlard". Immédiatement, il rangea le premier manuel de sa mallette avant de sortir le deuxième.

Obnubilé par sa lecture, le rouge et or ne s'était pas rendu compte qu'une petite balle écarlate s'approchait dangereusement de sa tête. Le ballon flottait silencieusement dans les airs et avançait lentement jusqu'au moment où il entra en contact avec les cheveux du première année. À cet instant, la petite balle en caoutchouc éclata dans un bruit assourdissant, ce qui fit sursauter le Gryffondor qui avait poussé un cri de surprise ! Sans même comprendre pourquoi son visage s'était soudain recouvert d'un liquide presque gluant, Quentin se rendit compte qu'il avait lâché son manuel ! Immédiatement, il se retourna pour le rattraper et perdit l'équilibre, ce qui le fit plonger la tête la première dans l'eau gelée de la fontaine.

Sortant sa figure de l'eau, le garçon recracha ce qu'il avait avalé et s'empressa de reprendre sa respiration. Il avait immédiatement essuyé ses yeux que le liquide légèrement pâteux n'avait pas voulu quitter. Grelottant, il sentait tous ses membres trembler dans le froid glacial de l'eau devenue rougeâtre. Ce n'est qu'en voyant ses mains recouvertes du liquide rouge que Quentin retrouva sa lucidité et réalisa que quelqu'un lui avait volontairement joué un tour. Il remarqua aussi que plusieurs élèves s'étaient mis à éclater de rire autour de lui et il se sentit rougir. Cependant, cela ne changerait pas grand-chose à son apparence...

Le jeune écolier sortit hors du petit bassin avec son manuel trempé. Il n'osait pas relever la tête de peur de croiser l'un des regards moqueurs qui l'entouraient. Priant pour que ce ne soit qu'une impression, il lui semblait reconnaitre les rires de certains de ses camarades. Ce n'était pas dans son habitude, mais à ce moment, le Gryffondor eut envie de se venger... L'idée de riposter à cet affront lui ôtait un peu son sentiment de honte. De toutes façons, une telle espièglerie méritait amplement une revanche, non? Mais pour cela, il fallait d'abord connaître l'auteur de la plaisanterie.
Le petit ballon rouge avait frappé par-derrière. Ainsi, c'est certainement par là que se trouvait le coupable. Cette fois, plutôt que de s'asseoir sur le rebord de la fontaine, Quentin s'y adossa. De cette manière, si le responsable de la taquinerie voulait réitérer son acte, il serait contraint de s'approcher de la fontaine. À condition que celui-ci soit effectivement situé derrière le Gryffon.

Quentin était à l'affût du moindre petit mouvement. Dans le verre de sa montre à aiguille moldue, il pouvait voir le reflet de ce qui se passait derrière lui. N'ayant pas le temps de rechercher une riposte originale ou sophistiquée, il ne se posa pas de questions. Dès que le farceur s’approcherait, il ne lui laisserait pas le temps de dire "ouf"! La vengeance est une boisson qui s'avale congelée...


@Élicia Caldin, À ton tour J'espère que ça te convient

Difficile de garder son calme devant un tel spectacle. Élicia était prise d'un fou rire incontrôlable, mais heureusement pour elle, elle n'était pas la seule.
Le Gryffondor avait sursauter et poussé un cri aigu, pour finir, comme la rousse l'avait prédit, la tête dans la fontaine. Ce tableau était hilarant, surtout lorsque le jeune homme releva sa tête de la fontaine. Ses cheveux avaient pris la teinte de la balle, un rouge sang, comme celui des couleurs des Griffons. Il manquait peut être des rayures dorés pour représenter le blason des lions à la perfection, mais tant pis, c'était génial comme c'était.

Pliée en deux, toujours morte de rire, des larmes perlant au coin de ses yeux, la Poufsouffle peinait à reprendre sa respiration. Qu'est-ce que ça faisait du bien de rire comme ça, et évacuer tout le stress de la semaine ! Elle avait bien trop peu rit à son goût cette année là, avec tout ce qui c'était passé. Peut-être aurait-elle dû se sentir coupable de faire ce genre de blagues et rigoler de la sorte alors que quelque part des gens se battaient, alors que les temps étaient si sombre. Pourtant, elle ne culpabilisait pas. Au contraire, redonner le sourire aux autres était une chose qu'elle adorait faire, qui lui faisait du bien. Voir tout ces sourires, ces personnes joyeuses l'espace d'un instant, même minime. C'était rare, et d'autant plus précieux.

Élicia aurait dû se sentir mal pour le Gryffondor, celui-ci dégageait la honte qu'il ressentait, même dos à elle. Pourtant, à part un peu de pitié pour lui, elle ne ressentait pas grand chose. Dire que quelques mois plus tard, elle ne se serait jamais permis de faire une telle chose...mais disons que les temps changent, les personnes aussi, et qu'il suffit d'une rencontre pour changer. Dans son cas, se n'était pas vraiment une rencontre dans le sens qu'elle connaissait déjà celui qui était par la suite devenu son partenaire en crime, mais surtout son ami. Et elle devait bien avouer que les farces étaient un sacré moyen de décompression. Et puis on s'en remettait toujours, n'est-ce pas ? Le ridicule ne tue pas, comme le disent les Moldus.

Le jeune sorcier avait repris sa place contre la fontaine. C'était tout ? Il allait en rester là, sans rien faire ? Ça en était presque décevant. Elle n'allait pas laisser son public sur sa faim quand même ! Les élèves qui étaient là avait apparemment adoré le moment qu'elle avait fait subir au pauvre jeune homme, pourquoi s'arrêter là ?
Comment aurait-fait Carter a sa place ? Serait-il allé plus loin, ou se serait-il arrêté, faute de réelle réaction de la part de sa victime ? La première solution était la plus logique, connaissant un minimum son ami. Restait à trouver un moyen de ne pas se faire prendre...ne jamais sous-estimer l'adversaire, jamais.
Méfiante, la rousse, fronçant faussement les sourcils en regardant autour d'elle comme si elle se rappelait de quelque chose se leva, rangea son livre dans son sac et fit mine de partir. Si elle était à la place de Gryffon, elle s'attendrait à une attaque de dos...alors elle allait attaquer par l'avant ! Mais il fallait que ça soit bien plus discret, et qu'elle soit cachée derrière un des piliers de pierre.
Elle fit donc discrètement le tour du cloître. Elle se cacha sur la droite du garçon, derrière une des arches de pierre, d'où elle avait quand même une vue sur sa cible. Maintenant, la farce. Élicia se baissa et ouvra son sac, à la recherche d'une farce discrète qu'elle pouvait faire. La "Poudre Grattouille"* ? Parfait ! Elle sortit le petit flacon contenant une poudre vert pomme, ouvra le petit bouchon de liège et lança une nouvelle fois un sortilège de lévitation sur l'objet. Elle le fit voler rapidement vers sa cible, et en renversa dans sa nuque. De quoi le voir faire une dance de la grattouille pendant 3min !
La jeune fille pouffa discrètement et ramena le flacon vers elle, tout en se préparant à admirer le spectacle. Si le Rouge et Or avait l'idée de calmer ses démangeaisons dans la fontaine, c'était encore mieux ! L'eau les faisait empirer...

Les rires moqueurs commençaient à s'atténuer. Cela n'empêcha pas à Quentin de sentir sa gorge se nouer. Personne ne semblait éprouver de compassion pour lui, tous riaient ouvertement sans se soucier du mal que cela pouvait lui faire. Le garçon fixait toujours les reflets de sa montre, mais sa vision se troubla. Ce ne fut pas une larme de rire, mais bien une larme d'amertume qui coula le long de sa joue. Il ne prit pas la peine de la sécher, car celle-ci avait tôt fait de disparaître dans la peinture rouge qui recouvrait encore une bonne partie de son visage.

Toutefois, il cligna des yeux afin de pouvoir continuer à observer ce qu'il se passait derrière lui via les reflets de sa montre. Il épiait chacun des gestes des trois élèves qui se trouvaient dans son dos. L'un d'entre eux était un Serpentard tandis que les deux autres appartenaient à la maison Poufsouffle. Des trois élèves, le Serpentard était celui qui s'était esclaffé le plus fort. Le rouge et or pensa immédiatement que celui-ci fut l'auteur de la mauvaise blague. Pour pouvoir se venger, le plus important était de continuer à ne pas réagir. De cette manière, le farceur allait certainement être déçu et tenterait de s'avancer dans le but de faire une nouvelle farce avant de recevoir une petite surprise à son tour... À cette idée, Quentin ne put s’empêcher de lâcher un petit rire discret. La vitesse avec laquelle il était passé d'une émotion à l'autre l'étonnait lui-même. Tâchant de se concentrer, il baissa la tête vers sa montre. Ce faisant, une goutte du liquide rouge avait glissé de ses cheveux pour atterrir sur son manuel qui avait déjà été trempé.

-Mince! avait murmuré le Gryffon en essayant d'essuyer l'espèce de sauce tomate qui ne faisait que s'étaler.

La page rougie par le liquide était celle sur laquelle se trouvait la liste de tous les capitaines des équipes de Quidditch de Gryffondor. Les seuls noms encore lisibles à présent étaient Filemina Alchin, Astrix Alixan, Angelina Appleby, Oona Ballington ainsi que Concepta Batista. Tous le reste avait disparu sous ce fichu liquide écarlate. Craignant de se faire punir à cause de l'état désastreux de son manuel, Quentin rangea l'ouvrage dans son attaché-case qu'il referma soigneusement.

Dès que ce fut fait, il tourna de nouveau son regard vers les reflets émis par son objet à aiguilles dont la trotteuse s'était arrêtée depuis le plongeon. Immédiatement, une expression d'étonnement s'afficha sur son visage. Il vit que le Serpentard était de nouveau en train de lire tranquillement. Il remarqua aussi que l'une des deux élèves de Poufsouffle avait disparu. Quentin resta confus quelques instants, puis soudain, des frissons lui parcoururent le dos ! Et si c'était elle ? Et si la Poufsouffle rousse était la vraie coupable ? Afin de confirmer ses appréhensions, le première année fit pivoter le verre de sa montre pour vérifier si la jeune fille se trouvait dans l'un des couloirs ouverts sur le côté. C'était le cas. Elle faisait le tour du cloître en se glissant discrètement sur la droite du jeune Delamarre. Ce dernier vit que la sorcière s'était arrêtée derrière l'un des grands piliers de pierre. Angoissé, il comprit qu'elle préparait déjà son prochain tour. Pas question de se laisser faire ! Même si, sans mauvais jeu de mots, son plan initial était tombé à l'eau, Quentin pouvait toujours improviser un petit méfait à sa sauce ! En revanche, il n'avait pas une très grande réserve de farces et attrapes sur lui... Il allait être contraint de faire preuve d'inventivité.

La Poufsouffle de troisième année était derrière un pilier qui se trouvait juste à côté d'une ouverture vers la cour pavée. De cette manière, la chaussure de la jeune fille rousse dépassait. En la voyant, le Gryffon eut une idée ! S'il ne pouvait pas faire tomber la Poufsouffle dans l'eau, il pouvait au moins la faire tomber dans la cour ! Et pour cela, il suffisait de nouer entre eux les lacets de ses deux chaussures sans qu'elle ne s'en aperçoive.

À son tour, Quentin lança un sortilège de lévitation sur le bout des lacets de l'élève de troisième année. Cela faisait un moment qu'il maîtrisait ce sort, mais il n'avait pas l'habitude de le lancer le dos tourné à sa cible... Pour ne pas attirer le moindre soupçon, il était nécessaire qu'il effectue le sortilège en voyant ce qu'il faisait uniquement par l'intermédiaire de sa petite montre. Après avoir chuchoté un "Wingardium Leviosa" et avoir effectué un léger mouvement de baguette, le garçon essaya comme il put de prendre le contrôle des lacets de la Poufsouffle. Mordant sa langue, il essayait de faire s'enrouler le bout d'un lacet de la chaussure droite autour de ceux de la chaussure gauche qui était cachée par le pilier. Il n'y parvint qu'au bout du troisième essai.

Quentin voulut effectuer un second nœud simple quand il sentit comme des grains de sable le chatouiller derrière le cou. La petite poudre s'était posée doucement, provoquant des picotements qui se transformèrent vite en effroyables démangeaisons ! En posant sa main sur sa nuque, le garçon comprit vite que la fille espiègle avait encore frappé. Il tenta de résister à son envie de se gratter afin de ne pas offrir à la Poufsouffle facétieuse le plaisir de voir son plan marcher. Malheureusement, il n'avait pas tenu bien longtemps. Il avait l'impression d'avoir plusieurs centaines de poux dans les cheveux. Bien vite, il s'était mis à se gratter derrière la tête puis derrière la nuque avant de continuer dans le dos pour ensuite déplacer ses ongles sur ses bras et les jambes. Dans la cour, les rires avaient repris de plus belle. Le Gryffondor écarlate se mettait à gigoter dans tous les sens. Il avait l'air d'être en train de faire une danse de la pluie. Le fait de se gratter n'atténuait en rien l'ardeur de ses démangeaisons, mais il ne pouvait pas s'empêcher de continuer.

Quentin était incapable de maîtriser correctement son corps, mais sa tête fonctionnait toujours bien. Il pensa à la farce qu'il venait de préparer et au sort qu'il venait de lancer. Même s'il n'avait pas eu le temps de faire un double nœud, il avait suffisamment serré les lacets entre eux pour que la fille puisse s'empierger. Du moins, il l'espérait. Son but maintenant était de faire en sorte qu'elle essaye de se déplacer. C'était le seul moyen pour qu'elle puisse tomber. Pour cela, le garçon eut une petite idée : il parcourt quelques mètres en sautillant afin de se cacher derrière un pilier se trouvant à sa gauche. Si l'importune voulait continuer à profiter du spectacle, elle n'allait pas devoir rester statique. Tandis qu'il se grattait convulsivement derrière son pilier, Quentin n'attendait plus que le moment où il entendrait la chute de sa pénible adversaire.


@Élicia Caldin, à toi Dis moi si tout te va

Satisfaite de sa seconde farce, Élicia s’accroupit afin de ranger la fiole dans son sac. De là, elle voyait le Gryffondor lever sa main vers sa nuque pour se gratter. Un grand sourire de fierté illuminait le visage de la rousse à la vue de sa victime, qui s’était maintenant mise à se gratter partout dans une espèce de danse du singe. Les rires avaient repris, mais cette fois, elle n’en faisait pas partie. La compassion et la pitié avait pris le dessus, et même si elle ne regrettait en rien son geste – il faut bien rigoler dans la vie ! -, elle ne tenterait pas une troisième farce, se disant que le pauvre jeune homme en avait déjà assez vu.

Celui-ci venait d’ailleurs de se déplacer de sorte à ce qu’elle ne le voit plus. Que ce soit volontaire ou totalement un hasard, la jeune fille n’en avait pas grand-chose à faire, son spectacle était fini, elle rangeait ses bagages et allait se déplacer dans un autre endroit. Elle se releva, regarda autour d’elle et prit la direction du Hall. Enfin essaya, car ses lacets avaient été noué comme par magie. Dans son élan, elle trébucha et se retrouva les genoux et les mains par terre, à quatre pattes. Dans sa chute, un cri bref sortit de ses lèvres avant qu’elle ne puisse l’en empêcher. Heureusement pour elle, de là où elle était, peu de gens pouvaient l’avoir vu. Sur le coup, le contact avec la pierre sur ses genoux et ses mains la brûlait un peu, mais pas assez pour lui faire vraiment mal. Étonnamment, un grand sourire barrait son visage. Elle fut bien vite prise d’un éclat de rire, ayant compris ce qu’il s’était passé. Ses lacets ne s’étaient pas noués tout seuls, quelqu’un les y avait aidé. Et elle avait son petit avis sur la question. Néanmoins, pour en être certaine, il allait qu’elle aille demander à son suspect numéro un.
Élicia s’accroupit de nouveau, desserra le nœud et refit ses lacets normalement, son sourire amusé toujours là. Elle entra donc dans la cour et se dirigea vers le Gryffondor, qui avait fini de se gratter entre temps. Levant ses mains pour montrer qu’elle venait en paix, la rousse se rapprocha, toujours aussi souriante.
Elle devait bien s’avouer vaincue sur ce coup là, le jeune homme s’était bien défendu.

C’est bien toi qui a noué mes lacets ?

Attendant confirmation, elle remarqua autour d’elle les regards qui les fixaient, elle et le Gryffondor. D’autre élèves, après avoir rit un bon coup, avaient repris leurs occupations.

Tu t’es bien battu, bravo.

Se rappelant le regard honteux qu’elle avait aperçu un peu plus, elle continua :

Je suis désolée que ça soit tombé sur toi, je choisis mes victimes un peu au hasard...j’espère que tu m’en veux pas trop. Je m’appelle Élicia, et toi ?

Elle lui tendit la main dans un signe de trêve avec un regard qu’elle voulait le plus rassurant possible. Elle aurait pu cacher une pastille mordeuse* dans sa main, mais ce n’était pas le cas. Allait-il néanmoins rester méfiant ou acceptera-il sa main tendu ? De toute façon, à part se faire ignorée, elle s’en fichait un peu. Ce qui la préoccupait le plus, c’est que si il avait été si facile au Rouge et Or de la repérer et riposter, alors elle était encore bien loin de surpasser Brett…

Le garçon sautillait toujours derrière son pilier de pierre dont il se servait pour se frotter le dos. À force de se gratter, il commençait à avoir mal. Il était certain que sa peau devenait aussi rouge que le liquide qui la recouvrait. Les incontrôlables démangeaisons devenaient moins fortes, mais le garçon ne put pas s’empêcher de faire perdurer sa séance de grattage.

Il était en train de se griffer l'avant-bras droit lorsqu'il entendit une chute suivie d'un éclat de rire. Quentin n'eut pas besoin de regarder derrière son pilier pour savoir d'où cela provenait. Le sourire qui apparut alors sur son visage n'était pas tant dû à son sentiment de victoire qu'au rire communicatif de la Poufsouffle. Heureux que son astuce ait fonctionné, il ne put contenir un petit cri de joie. Il était si fier d'avoir réussi son coup ! Tout en se grattant la cuisse gauche, Quentin jeta un œil à ce qu'il se passait de l'autre côté de la cour. Il vit que la jeune fille rousse s'était baissée, sans doute pour refaire ses lacets.

Peu à peu, les envies de se gratter quittèrent le rouge et or qui poussa un soupir de soulagement avant de se laisser glisser le long du pilier. Ayant gesticulé dans tous les sens, il se sentait exténué. Certains élèves étaient rentrés au château. C'était certainement dû à la chaleur qui s'était intensifiée. Et puis le divertissement était fini... Non ? Cependant, d'autres élèves continuaient à fixer le garçon, comme s'ils attendaient qu'il soit la victime d'un nouveau sort. Adossé à la solide colonne de pierre, Quentin se demandait si la fille aux yeux bleus avait l'intention de poursuivre ses farces. Si c'était le cas, il fallait absolument trouver un moyen de riposter, ou au moins éviter de se faire avoir par un nouveau piège. Plus que le ridicule, le Gryffondor cherchait à éviter une nouvelle torture. Il essayait de se creuser les méninges, mais il fallait croire que son cerveau, meurtri par la fatigue, n'était plus opérationnel.

Des bruits de pas s'étaient mis à retentir. Ils se rapprochaient. C'était ceux de la Poufsouffle. Craintif, le garçon se leva immédiatement, recula d'un pas et posa sa main sur sa baguette en bois de séquoia. Il ne resta apeuré que très peu de temps, car la jeune élève avait traversé la cour d'un pas assuré et avec un sourire amical. En plus de cela, elle avait levé les mains au-dessus de sa tête, comme pour dire qu'elle déclarait forfait. Quentin était de nouveau détendu et rendit son sourire à la Poufsouffle au regard pétillant. Une fois arrivée près de lui, cette dernière avait demandé d'une voix chaleureuse :

- C’est bien toi qui a noué mes lacets ?

Le garçon remarqua qu'il était toujours observé par plusieurs élèves. Déconcentré, il dut se répéter deux fois la question intérieurement. Il avait hoché la tête et prenait une inspiration pour répondre, mais son interlocutrice ne lui laissa pas le temps de prononcer le moindre mot.

- Tu t’es bien battu, bravo.

Après ce compliment, le jeune Delamarre eut presque oublié l'humiliation qu'il venait de subir. La Poufsouffle avait repris la parole pour lui dire qu'elle choisissait ses victimes au hasard et qu'elle espérait qu'il ne lui en voulait pas trop. Elle s'était ensuite présentée en lui tendant la main. À ce moment, Quentin avait perdu toute méfiance et avait serré la main de la jeune fille. Il l'avait fait sans la moindre hésitation, ce qui était peu prudent de sa part après ce qui lui était arrivé. Souriant, il avait aussitôt répondu :

- Ne t'inquiètes pas, je ne t'en veux pas...

Il s'était mis a parler moins fort, comme s'il n'assumait pas la fin de sa phrase. Pourquoi cela se voyait-il tant quand il ne pensait pas ce qu'il disait ? Finalement, il baissa le regard et avoua :

- Enfin si, un peu... Mais bon, c'est pas grave...

Légèrement embarrassé et soucieux de ne pas mettre sa camarade mal à l'aise, le première année s'était empressé de poursuivre:

- En tout cas, moi, c'est Quentin ! avait-il annoncé sur un ton enjoué avant de remarquer qu'il avait oublié son attaché-case près de la fontaine recouverte de lierre.

- Je vais récupérer mes affaires. Tu viens ?

Une fois arrivé au centre de la cour pavée, le garçon peina à soulever sa lourde mallette. Le sac d’Élicia, en revanche, semblait bien plus léger. Mais il paraissait aussi assez mystérieux... Il devait être rempli d'un tas de farces plus surprenantes les unes que les autres. Quentin l'observa un instant. Intrigué, il ne put s’empêcher d'interroger la jeune fille :

Tu as beaucoup de blagues dans ta sacoche ? J'espère que tu n'as pas prévu de les tester sur moi...

Le garçon n'avait pas perdu son sourire. Près de la fontaine, l'air semblait plus frais. L'humidité et la fraîcheur faisaient un bien fou car aucun nuage ne venait obstruer les ardents rayons du soleil éblouissant. Le Gryffon eut presque envie de faire un nouveau plongeon... Presque. Mais pourquoi Élicia n'aurait-elle pas le droit de profiter un peu de la fraîcheur de l'eau elle aussi ? Après tout, il n'y avait pas besoin de magie pour faire une petite farce ! Parfois, les choses les plus simples étaient les plus inattendues. Quentin se demanda s'il était vraiment raisonnable de faire une nouvelle entourloupe. De plus, son envie de vengeance s'était envolée plus vite qu'une plume de Jobarbille dans une bourrasque. Toutefois, il avait rarement l'occasion de pouvoir faire ce genre de farce sans être sûr de ne pas éprouver de remords. Aujourd'hui, il riait simplement en imaginant la situation. Sans réfléchir davantage, il décida de passer à l'action. Faisant mine de trébucher il poussa légèrement la Poufsouffle. Il n'y était pas allé trop fort, mais c'était suffisant pour qu'elle puisse perdre l'équilibre et basculer dans l'eau! Heureusement, il y avait moins de spectateurs, mais Quentin riait déjà.


À ton tour @Élicia Caldin! Dis-moi si tout te va

En allant à la rencontre du Gryffondor, Élicia avait remarqué le regard craintif et méfiant de son cadet. Elle avait également aperçu le mouvement furtif de son bras, sa main s’emparant de sa baguette. Elle connaissait bien ce geste, ce qui lui avait fait froncer les sourcils. Y était-elle aller trop fort ? Vue la réaction du jeune homme, peut être bien que oui..Néanmoins, il s’était détendu rapidement et lui avait sourit, ce qui l’avait rassurée.

A sa question, le Gryffondor avait acquiescer de la tête. La rousse n’avait pas vraiment eu besoin de lui poser la question pour savoir que c’était lui, ça se sentait. Mais il avait avoué, donc c’était très bien et honnête ! Elle n’aurait pas acquiescer à sa place, histoire de faire planer le mystère...comme là fois où elle avait prit Elizabeth comme victime et que cette dernière était venue lui demander si elle savait qui lui avait fait une farce ! La jeune fille avait tout nié, mais sur un ton ironique pour que sa camarade de Poufsouffle puisse comprendre qu’elle blaguait. Mais le Rouge et Or lui, avait préféré dire la vérité.

Il venait d’ailleurs de lui serrer la main, ce qui rassurait la Poufsouffle. Il avait accepté de faire la paix, et ne semblait pas lui en vouloir...Jusqu’à ce qu’il baisse le regard et lui dise qu’en fait, il lui en voulait un peu. Gênée et un peu honteuse, elle fronça les sourcils et baissa les yeux à son tour.

Excuse moi, c’était vraiment pas méchant…

Le garçon avait rapidement changé de ton, comme si il préférait oublier et mettre ça de côté. Avec un petit sourire timide, elle le regarda se présenter.

Enchanté Quentin !

Il lui proposa ensuite de le suivre alors qu’il allait récupérer ses affaires. D’abord hésitante – elle ne le connaissait finalement pas, et maintenant que ses farces étaient faites elle avait envie de lire – elle finit par accepter et le suivre.
Le jeune homme engageait déjà la conversation. Il était curieux de savoir ce que transportait la rousse dans son sac, ce qui lui tira un sourire moqueur. Était-il encore un peu méfiant de savoir quel sort elle pouvait lui réserver ?

Ahaaaa, secret ! Un farceur ne dévoile jamais ses tours non ? Mais soit rassuré, j’en ai fini avec toi.

En se rapprochant de la fontaine, Élicia fut, pour la millième fois depuis son arrivée à l’école, impressionnée par la forme de celle-ci. Les statues des phénix qui la décoraient étaient magnifique, comme si la pierre avait toujours eut cette forme. De plus, le temps était passé par là, on le voyait aux lierres et à la mousse qui avaient poussé à même la roche. Le tableau était magique, et la rousse ne se lassait jamais de l’admirer.
Trop concentrée par ses réflexions sur la fontaine, elle n’avait pas fait attention à Quentin et cette petite minute lui suffit à la surprendre. Elle perdit l’équilibre et ne se rattrapa qu’à l’ultime seconde, le bras droit plongé dans l’eau froide jusqu’entre le coude et l’épaule. Son sac sur son épaule gauche avait légèrement glissé, mais ne risquait rien puisque sa main gauche était appuyée contre la pierre du rebord. Elle avait failli plonger la tête dans l’eau mais grâce à son appuie au fond de la fontaine, son visage se tenait à quelques centimètres de l’eau.

Elle se releva, grimaça à cause du froid qu’elle sentait dans tout son bras droit, puis se tourna vers Quentin qui semblait mort de rire. Ce n’était donc pas un accident, il avait fait exprès ! Amusée, Élicia posa rapidement son sac à l’abri, plongea ses deux mains dans l’eau collées l’une à l’autre en coupe, puis lança l’eau sur le Gryffondor. Il l’avait cherché !

Visiblement, Élicia avait de bons réflexes ! À chaque fois qu'elle avait chu, elle était parvenue à se rattraper à temps. À croire qu'elle arrivait à prévoir les offensives qui lui étaient destinées... Mais il en fallait plus pour arrêter l'éclat de rire de Quentin qui était toujours plié en deux !

Ce n'était pas uniquement la farce qui le mettait dans cet état, tous les événements précédents y avaient contribué. La fatigue et la chaleur y étaient certainement aussi pour quelque chose. Mais le rouge et or riait surtout grâce à l'agréable sensation d'être enfin libéré d'un poids. Tout comme l'humiliation qu'il avait subie, le stress des examens semblait n'être plus qu'un lointain souvenir oublié dans la vieille pensine de sa grand-mère. Finalement, c'était tout le contraire d'un endroit tranquille qu'il avait trouvé, mais c'était exactement ce dont il avait eu besoin ! Étonnamment, toutes ces péripéties l'avaient finalement aidé à décompresser un peu. Il se sentait léger désormais. Ce qui était certain, c'est que les pensées qui l'avaient tourmentées quelques instants plus tôt avaient été réduites en cendres plus rapidement que ne l'est un Phœnix en fin de vie ! À présent, la réponse à la quatrième question de son devoir d'Histoire de la magie était bien la dernière chose qu'il voulait savoir...

La grimace que fit Élicia en sortant son bras de l'eau n'atténua en rien l'incontrôlable rire de l'élève aux cheveux teintés de rouge... Au contraire, ce dernier s'esclaffa de plus belle, jusqu'au moment où il reçut l'eau que la Poufsouffle lui projeta dans la figure. Sans perdre le sourire qui étirait ses lèvres, Quentin avait toussé en mettant ses bras devant son visage comme pour se protéger.

-C'est bon, je me rends..., s'était-il empressé de dire.

Pourtant, il réalisa que le fait de recevoir un peu d'eau ne lui était pas vraiment désagréable. Il fallait dire que, sous la chaleur écrasante qui emplissait la cour, cette fraîcheur était la bienvenue. D'ailleurs, Quentin eut l'impression que l'eau n'était plus si froide que ça... À vrai dire, si elle lui avait parue glaciale quelques minutes plus tôt, il trouvait désormais que sa température était acceptable. Mais alors pourquoi Élicia avait-elle grimacé sous le froid en ayant seulement trempé son bras ? Peut-être que Quentin s'était légèrement habitué à la température après son dernier plongeon ! Il avait pris quelques secondes pour se faire cette réflexion, et avait aussitôt poursuivi :

-Enfin, pas tout de suite... On n'est pas totalement quittes !

Sur ces mots, sans même vérifier s'il était observé, le garçon sauta les pieds joints dans la fontaine de manière à ce que sa camarade reçoive une bonne dose d'éclaboussures ! En réalité, il se moquait bien d'être quitte avec Élicia. Ce saut était presque comme une réponse naturelle à ce qu'elle venait de lui envoyer dans la figure. Le Gryffon avait l'impression de ne plus rien avoir à perdre, et avait sauté plutôt par amusement que par vengeance.

Il avait encore ri un peu, avant de pousser un faible soupir de fatigue et de s'asseoir spontanément dans la fontaine. Il avait fait cela d'instinct, sans même retirer la montre de son père qui, de toutes façons, ne marchait déjà plus. Quelque part, il savait que son attitude était un peu absurde, mais il n'était plus à ça près. Son esprit logique avait été balayé par le torrent d'émotions contradictoires qu'il venait de subir.

Au moment où il s'était assis dans l'eau, Quentin avait senti quelques démangeaisons fugaces dans le dos. C'était certainement à cause des résidus de Poudre Grattouille qui s'étaient réactivés furtivement au contact de l'eau. Même s'il ne put pas s'empêcher de se gratter un peu, le jeune Delamarre n'y prêta pas beaucoup attention, trop occuper à se questionner sur la dernière phrase d'Élicia et sur son mystérieux sac. Elle avait dit qu'un farceur ne dévoilait jamais ses tours... Elle semblait être experte en la matière ! Quentin était sûr qu'elle avait dans son sac des inventions plus originales les unes que les autres. Il avait fini par poser la question qui lui brûlait les lèvres :

-Mais alors... c'est toi qui a inventé toutes ces farces ?

Il avait dit cela en reprenant la conversation comme si tout était normal. C'est seulement l'instant d'après qu'il réalisa vraiment qu'il était en train de... se baigner dans la fontaine de Poudlard ! Il ne savait pas si Élicia lui avait répondu, car il s'était empressé de se relever pour s'asseoir sur le rebord de la fontaine, laissant malgré tout ses pieds dans l'eau. Son habit de sorcier était complètement trempé. Comme pour se justifier, il avait lancé :

-Euh... Tu sais, elle paraît plus si froide quand on s'habitue... Et puis ça rafraîchit, non ?

Quentin avait parlé assez bas, mais suffisamment fort pour que le son de sa voix ne soit pas couvert par le bruit de l'eau qui coulait. Il se doutait bien qu'il devait encore paraître ridicule, mais cela lui importait peu maintenant. Parmi les rares élèves qui étaient encore dans la cour, il y en avait un qui le regardait avec de gros yeux ronds. Il semblait outré. En temps normal, Quentin aurait dû ressentir de la honte, mais il ne devait plus en avoir en réserve. Il s'était simplement tourné vers Élicia, curieux de voir sa réaction...


@Élicia Caldin, à ton tour
Dis-moi par hibou si ça te convient

Un sourire moqueur sur les lèvres, elle finit de se relever et secoua son bras et ses mains mouillés. Sur le moment, elle avait eu la sensation de plein d’épines glacées qui se fichait dans son bras, mais maintenant ça allait mieux et elle avait repris son visage souriant, et son regard rieur.
Élicia regarda le Gryffondor s’esclaffer de plus belle et lui tira la langue en froussant le nez. Oui, il l’avait bien eut, et alors ?
Le rire de Quentin étant contagieux, elle éclata de rire avec lui. Que ça faisait du bien, après une semaine d’examens et donc de stress, de décompresser comme ça ! Comme si rien ne s’était passé, comme si les enfants étaient seuls dans la cour, autour de cette fontaine aux phœnix de pierres. L’ambiance était agréable, douce et fraîche.

La rousse observa, un sourire en coin et un sourcil levé, le jeune garçon qui lui disait se rendre. Fière d’avoir gagné, elle ne pensa pas ne serait-ce qu’une seconde qu’il feintait. Jusqu’à ce qu’il finisse sa phrase…

Elle comprit une seconde trop tard, et regard les yeux ronds le Rouge et Or sauter à pied joint dans la fontaine. Instinctivement, elle leva dans un geste aussi inutile que rapide ses bras pour se protéger des éclaboussures. Heureusement pour elle, elle avait suffisamment écarté son sac pour qu’il ne soit pas asperger d’eau, caché devant le pied de pierre d’un des quatre phœnix. D’abord surprise, la Jaune éclata de rire de nouveau. Là, il avait bien réussi son coup, elle avait rien vu venir. Et rien pû faire !

C’est de la triche ça !

Toujours en riant, elle se rapprocha de la fontaine, et s’assit sur le rebord alors que lui s’asseyait dans l’eau. Avec un sourire, elle le regarda. Curieux, le garçon ne put s’empêcher de poser une question sur ses farces. Elle lui avait pourtant dit que c’était un secret…

La jeune fille lui fit un clin d’œil malicieux, qu’il ne remarqua pas. Il venait de se lever et s’asseyait à côté d’elle sur le rebord de pierre de la fontaine. Elle en profita pour l’observer de plus près. Cheveux rouges – qui lui tirèrent un sourire mi-fière mi-amusée -, un visage au rondeur d’enfant encore un peu présente, et des yeux bleus un peu comme les siens.
A sa dernière phrase, elle sourit de plus belle, légèrement moqueuse. Il avait quand même sauter dans la fontaine de la cour, devant d’autres élèves !

Oh je n’en doute pas. Mais encore un peu trop fraîche pour moi...mais si toi tu veux t’y baigner, vas-y !

Nouveau clin d’oeil.
Peut être que cette fois, il le verrait.
Les bras tendus derrière elle, les mains à plat sur la pierre froide et humide, la tête relevée et les yeux fermés, elle offrait son visage à la lumière qui le caressait de ses doux rayons.
Elle souriait au soleil.
Heureuse.

-Oh je n’en doute pas. Mais encore un peu trop fraîche pour moi...mais si toi tu veux t’y baigner, vas-y !

Après cette dernière phrase, Élicia fit un clin d’œil à Quentin. Un clin d’œil... En le voyant, le garçon s'était raidi et eut l'impression que les engrenages de la grande horloge s'étaient arrêtés dans leur mouvement. La chaleur environnante semblait avoir disparu. Le Gryffon vit la fontaine se transformer en une petite table ronde tandis que les piliers du cloître devenaient à ses yeux de longs rayons de bibliothèque. Le ciel descendit jusqu'à devenir un plafond de bois et Quentin se trouvait à nouveau en début d'année, face à Nina. C'était son premier jour à Poudlard. Derrière sa pile de livres, le garçon revoyait le clin d'œil malicieux de Nina... Il se souvenait du sourire qui avait alors étiré ses lèvres... Mais il se rappelait surtout de ce qui avait suivi. Il se souvenait de l'angoisse qui les avait figé sur place, du désarroi de leur victime dans la brume qui emplissait la pièce, du regard terrifiant de la bibliothécaire folle de rage...

Ces souvenirs avaient eu le temps d'apparaître dans l'esprit du Gryffon en moins d'un centième de seconde. Puis les pensées s'en allèrent aussi rapidement qu'elles étaient apparues. Tout cela rappela à Quentin qu'il valait mieux éviter de faire n'importe quoi, que ce fut au nom d'une amitié naissante ou d'autre chose. Cependant, ce raisonnement arrivait légèrement après la bataille...

Le haut du corps de Quentin sécha rapidement sous le ciel sans nuages. Le rouge et or eut envie de retourner entièrement dans l'eau, mais il s’abstint. À côté de lui, Élicia fermait les yeux, le visage tourné vers le ciel. Elle était rayonnante et la chaleur du soleil semblait lui être douce. Un silence s'était installé. Ce calme était très agréable après les batailles et les fous-rires. Et puis, de toutes façons, Quentin n'avait pas la moindre idée de ce qu'il pouvait dire pour relancer la conversation. Respirant à pleins poumons l'air humide, il avait incliné la tête et fixait ses jambes plongées dans l'eau de la fontaine. À cette image se superposait celle du reflet de son visage, déformée par les vaguelettes. Le fait de se voir avec des cheveux tintés en rouge l'amusa. Ce qu'il était ridicule ainsi ! Mais le mieux était que cela ne le dérangeait plus. Derrière lui, il pouvait voir se dresser la majestueuse tour de l'horloge.

Puis, les secondes passèrent et son regard se posa inexorablement sur le sac de la Poufsouffle. Il ne pouvait être qu'intrigué après l'absence de réponse d'Élicia quant à son contenu. Face au silence de l'écolière, sa curiosité ne faisait qu'amplifier. Pourquoi ne rien vouloir dire ? Le secret devait-il nécessairement être aussi bien gardé ? Quentin cédait sous le poids de sa curiosité. Craignant qu'Élicia ne se rende compte qu'il louchait sur son sac, il détourna le regard et passa ses mains sous le jet d'eau face à lui. La cour était presque vide à présent. Le garçon se demanda si l'heure n'était pas passée plus vite qu'il ne l'avait pensé. Il voulut regarder l'heure sur sa montre, mais se rappela qu'elle ne marchait plus. Ayant peur que la pause de l'après-midi se soit terminée, il s'empressa de demander :

- Tu sais quelle heure il est ? Ma montre est cassée...

En disant cela, Quentin avait posé son attaché-case sur ses genoux avant de l'ouvrir pour jeter un œil à son emploi du temps au jour du vendredi.

- Oh, chouette ! Je termine avec un cours de Défense Contre les Forces du Mal ! Et toi ?

Aussitôt, Quentin se souvînt que le week-end était arrivé et qu'il n'y avait aucun cours ce samedi. Il allait se rattraper quand une pensée l'en empêcha : peut-être qu'Élicia n'allait pas réaliser tout de suite qu'il n'y avait pas de cours aujourd'hui... Les yeux bleus du Gryffon avaient de nouveau glissé sur le sac de la jeune fille. Allait-elle l'ouvrir pour jeter un œil à son emploi du temps ?

À ton tour ! (Désolé pour le retard... )
Edit : modifications faites