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29 oct. 2021, 14:28
 Solo   ++  Déconstruction
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Octobre 2021
Troisième année
Solo
☽ Nuit sans Lune ☾
"Le meilleur aboutissement de l'éducation est la tolérance."
Sujet sensible : Mention de racisme, lgbtophobie, antisémitisme, islamophobie et autres discriminations
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Jusqu'ici, Eugène n'avait jamais remis en question l'éducation de ses parents, ni même la vision qu'il avait d'eux. À ses yeux, sa famille avait toujours paru parfaite, sans le moindre vice. C'était moins vrai aujourd'hui.

Ce matin, la pluie tombait drue. Les gouttes par millier battaient le pavé et se mêlaient à l'eau de la fontaine. Eugène s'était réfugié dans l'un des couloirs qui entourait cette cour, assis sur un muret. Son visage était levé en direction du ciel couvert, perdu dans ses pensées. Une question le troublait depuis le petit-déjeuner : qu'est-ce qui n'allait pas avec sa famille ? Beaucoup de choses, pensa-t-il. Il songea à ses grands-parents et à leurs aversions pour la communauté LGBTQIA+, les voyant comme l'Antéchrist qui sonne le glas de la fin du monde. Il pensa à sa mère qui aussi douce était-elle, avait intériorisé tellement de misogynie et de sexisme qu'elle critiquait la moindre femme qui se voulait être forte et indépendante. Il eut également une courte pensée pour son père et son racisme banalisé envers les Noirs et les Arabes. Et puis, il y avait cette haine globale pour les Juifs, sans parler de tout ce qui peut se dire sur les musulmans au cours des repas de famille... La liste était encore bien longue, cette famille avait des vices, trop même.

Jusqu'ici, rien de tout cela n'avait choqué Eugène qui était enfermé dans sa petite bulle. Il ne connaissait rien du monde et sagement, il avait assimilé tout ce qui se disait. Tout ce qui était en lien avec l'homosexualité était un péché absolu, on ne pouvait pas faire confiance aux Juifs, ni aux musulmans, tandis que les Noirs et les Arabes étaient le mal incarné et sans oublier qu'une vraie femme était une femme au foyer. Sa déconstruction avait commencé en janvier 2046, durant sa deuxième année. Pour la toute première fois, Eugène s'était laissé tenté par le maquillage et maintenant, se pouponner avant le début des cours étaient devenu son quotidien. Pour autant, une fois à la maison, Eugène prenait soin de cacher sa trousse de maquillage, histoire que sa famille ne tombe pas dessus par hasard. Il avait peur de cette éventualité et cette crainte le poussa à se questionner durant le mois de juin. Pourquoi avait-il peur que sa famille découvre sa boite de maquillage ? Il n'y avait rien d'illégale, ce n'était pas du tabac ou de la drogue, juste du rouge à lèvres et du mascara. Eugène avait mit un certain temps avant de comprendre que ce n'était pas le maquillage le problème, mais sa famille et son intolérance qui se cultivait depuis des générations.

Durant les grandes vacances, Eugène s'était décidé à se renseigner sur les différentes communautés que sa famille détestait. Il avait donc prit conscience de l'oppression et les meurtres que la communauté LGBTQIA+ subissait, des bavures policières à l'encontre des racisé et des musulmans, des féminicides et de cette haine envers la femme et tout ce qui la représente, du racisme banalisé que subit les Asiatiques, sans oublier l'antisémitisme. Puis, il avait songé à sa propre condition. Il était privilégié sur plusieurs points. Déjà, il était blanc, c'était un garçon cisgenre hétéro, il était chrétien et venait d'une famille bourgeoise. De prime à bord, il ne subit aucune discriminions. À présent, Eugène regardait autour de lui, pensif. Bien sûr que si, il subissait une oppression : il était un né-moldu dans une communauté de Sorcière qui inspire à devenir pur.

L'oppresseur oppressé, douce ironie, n'est-ce pas ? Mais Eugène comptait changer et devenir une meilleure version de lui-même. Alors oui, sa prise de conscience était uniquement due à son arrivé à Poudlard et que sans cet événement, jamais il aurait pu ouvrir les yeux. Enfermé dans sa bulle, antipathique, phobique et ennuyé par les autres, confrontés seulement à lui-même, Eugène n'avait jamais sut à quel point ce monde était malade. Mais c'était finit, à présent, il va devenir un allié fiable et se défaire de cette "éducation" offerte par ses parents.

Et il savait parfaitement comment s'y prendre.

La pluie avait cessé, mais le ciel demeuré morose. Eugène avait attrapé son sac et sa canne, avant de quitter son muret. Déterminé, il se rendit à la bibliothèque.
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"Dramaqueen à ses heures perdues avec Ella Davis"
4e année RP | Je parle en gras