. Jeudi 20 Septembre 2046 .
. vers 17H .

J'étais venue, pour la première fois, dans la salle des trophées. Ça ne m’intéresse pas, les trophées. Ce sont de simples coupes, d'or et d'argent, certes, ou de bronze, mais sans grand intérêt. Mais je suis en troisième année maitenant - dieu que le temps passe vite -, et il serait bien d'avoir fait toutes, ou du moins les principales, pièces du château. C'est vrai, à la fin, c'est embêtant d'être dans un château sans le connaître. C'est quand même ma maison la bonne moitié du temps! Alors moi, je ne la connais pas, et puis voilà, je dis non, à la fin! C'est pas possible, quoi!

Bon, d'accord. La vérité.
Je n'avais rien à faire.
En tout cas pas envie de faire quelque chose.
Mes devoirs, pliés bien trop vite, m'ont laissés un blanc de plusieurs heures que j'ai bien du mal à combler; j'ai commencé un livre, certes, mais sans entrain, laissant mes pensées divaguer... Mais moi voilà, quand mes pensées divaguent, ce n'est jamais bon ces temps ci. Mon psy m'a recommandé d'être active, de faire des choses voir de les bouger - sacré manie!, disait mon père, de toujours vouloir retourner la situation-; alors voilà, je bouge.

Me voici donc là. Dans cette salle, peut être grande mais qui paraît si petite, tant elle est encombrée de vitrines, de piédestals, ou de que sais-je encore. Pourtant, malgré un certain désordre -mère n'aime pas le mot bazar-, l'on retrouve immanquablement l'immensité, le chic si caractéristique de Poudlard. Cette grandiosité omniprésente, parfois justifiée, souvent incompréhensible, jamais duplicable.

Je m’approche; entre. Doit-on frapper? Trop tard. À pas légers, démarche rapide, je découvre avec surprise des dalles de pierres, souvent réservées aux couloirs. J'avance encore un peu. Soudain s'offre à moi un spectacle étonnant: milles éclats resplendissent face aux rayons du soleil, qui se glissent avec peine dans la pièce par de multiples interstices. De petites étoiles? Voilà une médaille d'argent! Une montagne d'orangé? Une dizaine de blasons bronzes flambent avec joie. Et là, d'un coup, un soleil! Non, deux! Trois! Quatre! Cinq! Les coupes des 4 Maisons, de chaque année, rangées avec soin sous des vitrines de verre. Je souris malgré moi en voyant des coupes à l'honneur de Serdaigle... L'unité de Poudlard, c'est bien, mais je n'ai pas perdu mon patriotisme envers ma maison pendant les vacances!

Je me redresse soudain, efface ce sourire mi-étonné mi-ébahie qui s'étendait sur mon visage. Et bien quoi? C'est bien ce que j'avais dit, ce ne sont que des trophées. Si je marche comme une gamine de coupes en coupes, c'est juste que je suis subitement intéressée par l'histoire du château, voilà tout.

Je m'arrêtes soudain - de penser, parce que j'étais penchée sur une magnifique récompense adressé à je ne sais qui, qui possédait des moulures dignes des rois d'antant-. Il y avait quelqu'un d'autre ici. Pas très étonnant, à vrai dire, mais à cette heure, un peu tout de même.

J'allais filer en douce, presque sur la pointe des pieds, en espérant qu'elle ne m'avait pas vue, cette belle blonde svelte et élancée... Mais m'éclipser ne servirait qu'à retomber dans le gouffre noir de mes pensées qui s'étendait à l'horizon de mon ennui.
Et faire comme si je ne l'avais pas vue m'empêcherais de courir ou de laisser court à ma joie. D'un point de vue psychologique de ma part, évidemment, car passer pour une excitée ou une débile est au dessus de mes forces.

Bon, et puis, m'entraîner au contacte social ne me ferais, je suppose, pas de mal. Me faire des relations est toujours bénéfique, à moins que ça ne tourne au vinaigre ou au malaise... Je m'approche donc - elle est manifestement plus jeune mais me dépasse de plusieurs centimètres, n'est ce pas consternant?.

_ Hey!

Vive les anglicismes! Heu... Je dis quoi après? Je lui souris quand elle se tourne vers moi quand même, pour je pas paraître bizarre.
Vite, vite! Une réplique!(pas de Shakspeare si possible)...

_ Je me demandais si tu as vu un trophée de Milie Lomdue... L.O.M.D.U.E. Je me demandais si elle en avait...

Ah, oui, mince, préciser le lien avec ledite personne pour que mon interlocuteur soit encouragé à mr délivrer l'information.

_ Heu, on était ensemble avant.

Voilà. Parfait.
Mais au fait...

*Qu'est ce que Milie viens faire là-dedans?*

Je n'arrive pas à savoir si ce post est bien écrit ou trop long et lourd... Les deux peut être
En tout cas, j'espère que ça va et désolée du retard, @Cannelle Johnson

La jeune fille pénétra dans la salle des trophées. La dernière fois qu'elle s'y était rendue, c'était fin juin, et Canelle n'était pas vraiment dans sa meilleure forme ce jour-là. Pour tout dire, ce jour-là avait la seule fois où la jeune Serdaigle avait eu l'occasion d'admirer les trophées du château. L'esprit trop ailleurs, la jeune sorcière n'y avait prêté que peu d'attention ce jour-là, aussi avait-elle décidé de retourner dans la salle des trophées, afin de mieux s'y attarder. Ses émotions étant à présent beaucoup plus calme, la jeune fille ne serait pas distraite. *Enfin, j'crois*

Repenser à son été n'était définitivement pas une bonne idée. *Enfin, à une partie de l'été* En effet, les deux semaines passées en compagnie de sa meilleure amie avaient été parfaites, et la jeune fille ne s'en plaignait pas du tout. Le reste des vacances avait tout de même était moins joyeux, surtout la partie où elle était allée chez la nouvelle "femme de son père". A peine sa mère était-elle morte que son père allait chez une autre. Penser à tout cela faisait bouillonner en elle une rage qu'elle préférait ne pas faire ressortir. La jeune fille savait qu'il valait mieux qu'elle ne sorte pas de ses gongs.

S'avançant et chassant ses idées noires -après tout, elle était de retour à Poudlard, à des milliers de kilomètres de son père et de sa nouvelle petite-amie- elle s'approcha davantage des trophées pour les examiner. *C'est beau* C'était vrai, les trophées étaient vraiment beaux, originaux et en même temps classiques. C'était compliqué à expliquer, même dans sa tête, mais elle comprenait parfaitement ce qu'elle voulait dire.

Le coeur de Canelle manqua un battement alors que la porte s'ouvrit. La jeune fille ne s'y attendait pas, aussi fit-elle un bond de quelques mètres avant de voir la personne qui pénétrait dans la salle des trophées. La jeune deuxième année n'avait jamais été particulièrement courageuse, mais là, elle se trouvait carrément ridicule. *J'suis pas froussarde non plus* La jeune sorcière rougit, sans pouvoir s'en empêcher, se sentant bête d'avoir sursauter de la sorte. Elle espérait juste que sa camarade ne l'avait pas aperçue.

Apparemment, sa camarade ne l'avait pas vue sursauter. Cependant, celle-ci s'approcha d'elle, comme pour venir lui parler. Peut-être que Canelle ne pourrait pas admirer les trophées trop longtemps, si elle devait discuter avec sa camarade. *Elle est à Serdaigle j'crois* Oui, son uniforme portait les couleurs de la maison des érudits. Pourtant, la blondinette ne l'avait jamais vu en cours auparavant, ce qui la faisait donc arriver à la conclusion que sa camarade était plus vieille qu'elle. Mais plus petite. Ce qui était le cas de presque tous les troisièmes années.

-Salut, fit-elle, se demandant ce que sa camarade allait lui demander.

La jeune deuxième année était étonnée d'avoir été abordée, elle qui pensait être seule en se rendant à la salle des trophées. *En juin aussi, j'pensais être seule* Visiblement, les trophées attiraient bien plus l'attention que ce que la jeune fille aurait pensée. Au moins, elle savait à quoi s'attendre en venant dans la salle, maintenant. Elle n'y serait certainement jamais vraiment seule.

-Non, désolé, s'excusa la jeune fille, songeant au fait qu'elle ne connaissait même pas cette Millie. Ah ok.

Canelle se retint de lever les yeux au ciel, se mordant la lèvre. La jeune fille ne comprenait pas pourquoi les gens étaient ensemble. Ca ne servait à rien, à part à apporter du malheur et de la tristesse quand la fin de la relation arrivait. La jeune fille avait de nombreux exemples, tel que ses parents ou Amandine, son amie moldue. Tout se terminait toujours mal en amour. *C'est idiot* Mais bon, la jeune fille ne souhaitait pas ruiner l'enthousiasme de sa camarade. Après tout, c'était beau de rêver.

@Elowenn Isildür, c'est parfait

J'allais partir, après ce léger *Ah O.K* que m'avais servi la blonde, et même partir satisfaite. Cet échange était tout à fait normal, et bref. Et surtout sans une seule trace de ce qu'on appelle " l'impulsivité". Je lui sourit et allait la remercier, le pied déjà en arrière, près à partir ailleurs. Mais un détail me retient. Elle s'était mordue la lèvre, comme si elle se retenait de dire quelque chose.

*Qu'est ce qu'elle me fait, celle la?*

Dans ce cas là, il aurait mieux valu que je parte quand même, ne prenant pas compte de son expression, puisqu'elle n'avait elle même rien dit. J'aurais dû lui sourire gentiment, la remercier, et utiliser mes jambes pour déguerpir. Sans claquer la porte après, évidemment. J'aurais dû en rester là avec cette jeune fille, histoire qu'elle n'ait pas de mauvais sentiment à mon égard, même légers.

Mais bon, voilà, ce n'est pas moi qui s'est mordu la lèvre.

_Tu a quelque chose contre Milie?

Phrase piquante, du moins accusatrice; sourcils légèrement foncés, le temps d'un seconde. Je savoure le blanc gêné d'une seconde... Puis rectifie le tir:

Non, parce que j'ai cru un instant que tu... Fin que...

Et là, défroncement des sourcils, pas de fin de phrase, et voix légèrement plus haute aux derniers mots. En bref: point d'interrogation.

J'espère que ce n'est pas ça. Enfin, c'est vrai, qui pourrait avoir quelque chose contre Milie? Même si je ne l'avais pas vraiment revue depuis les vacances, elle restait un sujet pointu.

Ah, Milie, Milie... T'étais vraiment awesome. Même si j'ai tout gâché...

@Canelle Johnson, vraiment désolée du retard

La jeune fille sourit, se demandant quelques instants qu'allait être la suite ? Sa camarade allait certainement s'en allait, après tout, les deux ne se connaissaient pas et n'avaient pas grands choses à faire ensemble. Canelle ne risquait pas de partir d'elle-même, elle venait d'arriver et voulait vraiment observer la pièce cette fois-ci. Ce n'était pas parce qu'il y avait quelqu'un d'autre qu'elle qu'elle allait ne pas le faire. De toute façon, il était bien trop tard pour partir, surtout après cette brève discussion. *J'aurais l'air un peu bizarre*

Le sourcil de Canelle s'arqua tandis qu'elle entendait la réponse de sa camarade. Que lui voulait-elle ? La jeune deuxième année ne connaissait même pas cette Millie, elle ne pouvait donc rien avoir contre celle-ci. *J'comprends pas* Décidemment, la jeune fille avait bien du mal avec les relations humaines, ne comprenant pas souvent ce que ressentait les autres. Peut-être était-ce parce qu'elle s'était mordue la lèvre ? Mais ça n'avait aucun rapport, elle n'aimait juste pas l'amour. Mais ça, sa camarade ne le savait certainement pas.

-N..non, bégaya la jeune fille en rougissant. C'est juste que j'ai un peu de mal à comprendre pourquoi les gens aiment si tôt. J'veux dire on a le temps, et puis, ça..ça fait souffrir presqu'à chaque fois.

Bon. On ne pouvait pas vraiment dire que la jeune fille avait beaucoup d'exemples, à part ses parents et son ancienne meilleure amie moldue. Celle-ci avait été en couple en Cm2, mais avait appris que le garçon ne l'aimait pas vraiment, ce qui lui avait vraiment brisé le coeur. Canelle n'avait vraiment pas apprécié la voir comme ça. Et ses parents... *Ils se disputaient tout le temps* Et son père n'avait pas mis plus de trois mois pour trouver une remplaçante après le décès de sa mère. La blonde lui voulait beaucoup.

Elle sourit d'un air compréhensif à sa camarade. Elle s'était peut-être un peu trop emportée en lui répondant, et elle ne voulait surtout pas que sa camarade soit gênée ou lui en veule. Canelle avait juste tenté de s'expliquer, ayant cru qu'elle se faisait accusée par la brune. *C'était pas ça, j'suis vraiment débile* Peut-être un peu trop méfiante, surtout. Depuis avril, la jeune deuxième année s'était vraiment renfermée sur elle-même, et avait tendance à se méfier d'un peu tout. C'était compliqué de la comprendre.

-Euh, j'suis désolée, hésita-t-elle. C'était pas méchant, hein, je pensais juste que tu m'accusais, fin voilà quoi.

La jeune sorcière espérait que sa camarade ne le prendrait pas trop mal. Leur conversation avait pourtant bien commencée, et semblait destinée à se finir sur ce point. Mais son visage en avait décidé autrement, intriguant certainement sa camarade au sujet de sa réaction. *C'est trop compliqué tout ça* Si seulement Canelle savait toujours quoi répondre au bon moment, sa vie aurait certainement été beaucoup plus simple. Mais malheureusement pour elle, elle était née timide et ne risquait pas de changer du jour au lendemain. Tant pis, ça lui apprendrait.