Eider se déplaçait à droite, à gauche, ses yeux cherchant partout, pourtant, il n’y avait rien à l’horizon. Toutes ses tentatives se soldaient par un échec. Heureusement, c’était visiblement également le cas de l’attrapeuse adverse. Décidément, le vif d’or n’en faisait qu’à sa tête aujourd’hui. Le capturer allait s’avérer très difficile si aucune des deux sorcières ne parvenait à repérer sa position sur le terrain de Quidditch.

Contre toute attente, sa petite phase de recherche ne dura pas éternellement. Le sort en avait décidé autrement : le cognard devait faire son apparition et semer le chaos dans le jeu de la Serpentard. En se faisant percuter une nouvelle fois par la sphère de fer, la cinquième année ne put retenir un juron. Le choc venait de raviver la douleur précédente qui tentait de se dissiper peu à peu. Évoluer à un tel poste ne pouvait convenir qu’à des gens pour qui ça ne tournait pas rond. À quel moment pouvait-on trouver une satisfaction quelconque à amocher des gens en leur envoyant volontairement cette chose ? C’était incompréhensible.

Eider mit, cette fois-ci, plus de temps à se remettre du coup qu’elle venait de recevoir. Sa vision était confuse et elle était encore trop dans les vapes pour entendre ce qui provenait des gradins. A cet instant précis, elle était seule avec elle-même, sur son Manchevif, cherchant désespérément à retrouver rapidement ses esprits pour retourner dans l’action.

Finalement, après avoir loupé toutes les actions du tour, la jeune Dawkins put lentement retrouver la cadence de sa course.

Toujours remué par le cognard qui m’a frappé un peu plus tôt, je ne peux m’empêcher d’essayer de garder un œil dessus. On ne sait jamais, je n’ai pas envie de faire un tour à l’infirmerie. Jusqu’à présent, j’ai réussi à ne pas à mettre les pieds dans cet endroit, autant continuer sur cette lancée. Malheureusement, je n’ai pas de batte pour me défendre, et malgré la tentative de protection de Julian, je ne peux une nouvelle fois esquiver la balle de fer. Cette fois-ci, il vient me percuter dans la cuisse. La vache ! Mon côté gauche commence à me faire souffrir, mais je serre les dents. Je dois tenir bon, le match n’est pas terminé et je n’ai pas envie de céder ma place maintenant. Impuissant, je regarde une nouvelle fois le souafle traverser les anneaux. Tentant de reprendre pied, je serre le manche de mon Brossdur de toutes mes forces. Je ne sais pas ce que je peux faire, j’ai l’impression que je ne peux que regarder Serpentard marquer coup sur coup, pendant que je sers de cible vivante à leur batteur. Mes pensées défilent à toute vitesse dans ma tête, teintées d’une peur viscérale de perdre ce match et d’énervement face à mon impossibilité de faire la différence.

Je jette un coup d’œil en direction du banc, essayant de capter l’attention de Leo. Un signe, un conseil à distance, quelque chose qui pourrait nous permettre de reprendre l’avantage dans ce match.

Je peux affirmer sans mentir que je ne suis pas stressée lorsque je suis sur le terrain - même lorsque le terrain n’est pas celui d’entraînement mais le stade et qu’il s'agit d'un match. Impatiente, énervée ou obstinée parfois oui, mais jamais stressée.

Au sol, sur le banc par contre... la tension me grignote les nerfs et je n'arrive pas à rester assise bien longtemps. Après moins d'une minute, je me suis déjà levée, Comète posé contre le banc mais la batte toujours avec moi, la faisant tourner avec nervosité entre mes mains. Être là et ne rien pouvoir faire - je rien faire tout court en réalité, quelle que soit la raison est profondément frustrant. Est-ce que j’aurais réussi à dévier le cognard que Britanny vient de se prendre ? Et le prochain ? Ma parole mais c’est de l'acharnement sur une seule joueuse ça, c’est quoi leur problème ! Instinctivement, ma main se serre autour du manche de ma batte.

Oh non et puis ça c’est le pire. Être assise (ou du coup plutôt debout mais peu importe) : être au sol alors que dans les airs, on vient tout juste de se prendre un but. Les Crochets mènent de 30 points à présent. Rien de dramatique en soi, mais il faut s’accrocher maintenant et ne surtout pas laisser l’écart se creuser.

Ok c’est bon, cette fois je ne peux juste pas attendre sur le banc plus longtemps. Je fais signe à Julian pour qu’on échange à nouveau et prends mon envol. J’ai vu Brittany récupérer le Souafle et je sais que Phoebe est prête. A moi de jouer.

Le vent n'avait pas diminué d'intensité, mais là rousse avait compris comment le compenser, si bien que sa trajectoire n'était plus aussi déstabilisante et elle avait réussi à rester stable pour capturer le souafle que Britanny avait récupéré après le tir de Cooper. Fallait aller de l'avant maintenant, rattraper le retard.
La passe de sa coéquipière avait été parfaite mais la balle en cuir était tombée dans les mains de Cooper suite à une gêne de sa part, qui avait par chance été cognée, donc avec le souafle était libre.
Phoebe vérifia rapidement que le cognard, ou Dale, ne se trouvait pas dans les parages pour tenter un mauvais coup, pris le souafle et serrant de toutes ses forces la balle sur son flan droit, fonça en direction de Adams et ses anneaux. Puis arrivée à une distance raisonnable, elle agrippa le souafle du bout des ses doigts gelés desquels elle n'était pas complètement sûr que tous étaient vivants, ou en tout cas qu'ils en ressortiraient sans engelures, même si peut-être que Sio saurait comment guérir ça avec la magie.
En parlant de la cinquième année, la rousse se demanda si elle était venue la voir dans les tribunes. Elle ne lui avait pas spécialement demandé de venir -puis vu la météo elle ne risquait pas de voir quelque chose. Mais savoir son amie parmi les spectateurs en restait pas moins rassurant, et permettait en cas de victoire de partager sa fierté, tandis qu'en cas de défaite il n'y avait aucune nécessité à dire à haute voix le mot défaite vu qu'il était déjà connu.

Finalement, Eileen avait préféré rester plus près de sa cible. De ses mots un petit peu piquant, il sembla que la poursuiveuse adverse avait été déstabilisée mais ce n'était clairement pas au désarroi de la blonde vénitienne. Plutôt satisfaite d'ailleurs, elle fit un petit sourire mais déchanta rapidement en voyant que, malgré tout, cette dernière continuait à foncer sur le Souafle malgré la passe ratée de sa coéquipière. Sans doute, elle allait foncer vers ses anneaux qui étaient toujours vides et ça, c'était dangereux. Par chance, Eileen n'avait pas été frappée par le cognard grâce à Erza qu'elle fit attention à remercier en le lui criant de là où elle était et en espérant qu'elle l'entende. Depuis le début du match, elle ne s'était franchement pas manger trop de cognards et ça, ça n'avait pas de prix.

De l'autre côté du terrain, les choses allaient extrêmement vite également. Bien que le Souafle se rapprochait dangereusement d'elle, Eileen remarqua tout de même qu'Eider continuait sa chasse au vif d'or sans relâche et elle espérait vraiment qu'elle y arriverait vite. Bientôt, la blonde devrait faire un signe à Emilia pour lui demander une petite pause ; son gabarit de deuxième année n'était pas le plus résistant aux longs efforts comme ceux qu'elle était en train de déployer et elle se sentait proche de l'asphyxie. Mais il ne fallait pas se démonter. Elle se cramponna à son balai et, sans attendre, fonça vers les anneaux pour essayer de stopper le tir qu'Everhart s'apprêtait à faire, bien que la balle folle arrivait dangereusement dans sa direction après un coup de Ginger.

Et un cognement évité de plus, un troisième ! Pour le coup, je suis plutôt fière. Je crois sérieusement que je m'améliore au fil des matchs que je joue. J'avais peur que ce match avec une nouvelle capitaine ma chamboule, mais je dois bien me rendre compte que ce n'est pas le cas. Je dois bien l'avouer, je ne connaissais pas bien Emilia avant qu'elle re-rentre dans l'équipe en temps que capitaine. Nous sommes dans la même promotion, et nous partageons aussi le dortoir des filles, mais c'est tout ce qui nous rapproche. Je ne sais même pas vraiment qui sont ses amies...

Mes pensées semblent me déconcentrer du match puisque Ginger s'est déjà avancée vers la balle et je remarque qu'elle tente de l'envoyer vers Eileen. Il en faut peu pour que mon cerveau réagisse à cela. Les Griffes Ardentes vont tirer, et leur capitaine et batteuse veut mettre notre gardienne hors d'état de riposter. *Sûrement pour mieux tricher*... Je n'ai toujours pas digéré leurs tricheries lors de leur match les opposant à l'équipe des Hel's de Poufsouffle. J'étais à ce moment dans les tribunes, et j'ai tout suivi, tout. Du moins assez pour voir ce qu'il y avait à voir. Il faut absolument que nous conservions notre avance, et c'est pour ça que je suis là. Je suis là pour empêcher que l'on touche à mes coéquipiers, et même plus que ça : pour m'occuper des adversaires. On ne dirait peut-être pas, mais ce n'est pas toujours facile de se faire obéir du cognard. Il faut pour cela allier précision, force et vitesse pour devancer son adversaire. Je m'élance donc, prête à frapper la balle afin de l'envoyer sur un nouveau venu dans l'équipe des Griffes Ardentes - le remplaçant de Chassin.

Inutile d’espérer un long discours sur la façon de retourner le match, voir Leo revenir sur le terrain me suffit amplement. Le long discours, le point stratégie, je sais qu’on y aura de toute façon le droit dès demain, qu’on gagne ou qu’on perde ce match. Malgré ma frustration et mes ongles qui commencent à gratter nerveusement le bois de mon balai, je ne lâcherai rien. Et j’ai la certitude que c’est le cas de toute l’équipe.

Quelques mots à l’attention de Phoebe, et je tente de situer l’action de l’autre côté du terrain. Foutue neige. Outre le froid, l’épais rideau de neige m’empêche de voir ce qu’il se passe du côté des anneaux adverses. Je crois que le souafle est en notre possession. Enfin, j’espère. Parfois, je vois une cape rouge passer dans mon champ de vision. Parfois, elle est verte, et je me tiens prêt. Les yeux plissés, je tente de repérer un mouvement susceptible de m’indiquer la position du cognard. Jamais deux sans trois, mais je préfère éviter !

Les premiers signes de fatigue se font ressentir. Pourtant, j’ai l’impression d’avoir bien moins bougé que lors de mon précédent match. Mais rester alerte, prêt à accélérer pour protéger mes anneaux, récupérer un souafle mal retombé, ou encore encaisser des cognards sans broncher est plus fatiguant que ce que j’imaginais. Je prends néanmoins sur moi lorsque je vois Saga qui continue à traquer le vif sans relâche.

Après avoir émergé, la première chose qu’elle remarqua furent les points aux compteurs. Son équipe était parvenue à égaliser les scores puis à dépasser les Gryffondor. Ils avaient maintenant l’avantage et devaient le conserver jusqu’au coup de sifflet final.
Eider ne s’arrêta pas plus longtemps sur la perspective d’une victoire et continua de chercher activement le vif d’or. Pour ce faire, la jeune fille tenta de parcourir le terrain de Quidditch à la recherche de son précieux. Elle devait le trouver, l’attente avait assez duré. Malheureusement, ce n’était pas une mince affaire et le temps hivernal rendait leur progression encore plus difficile.

L’attrapeuse adverse paraissait être tout autant perdue qu’elle ce qui rassura quelque peu Eider. Elle n’était pas seule à avoir des difficultés. La tendance était partagée.
Pendant qu’elle faisait son petit tour du stade, la Serpentard remarqua l’état de Lili. Elle avait reçu un méchant coup de cognard un peu plus tôt. La jeune fille aurait souhaité encourager sa coéquipière. Malheureusement, avec la distance, elle ignorait si ses paroles allaient arriver jusqu’à leur destinataire ou si, au contraire, elles allaient se perdre en chemin. Elle préféra se raviser quand elle la vit sortir du terrain et se faire remplacer par Emilia. Elle se chargerait de le faire plus tard.

Finalement, Eider replaça sa concentration dans la chasse au vif d’or alors qu’elle voyait le souafle chuter vers le sol à quelques mètres d’elle et être récupéré par l’adversaire. Il fallait qu’elle continue de ratisser le stade.