C’était la troisième fois ce mois-ci que les cauchemars d’Orphéa refaisaient surface. Alors qu’elle n’en avait pas fait depuis la rentrée. Elle savait qu’elle pouvait facilement se procurer des potions de sommeil sans rêves, mais cela faisait remonter certaines de ses angoisses. Elle se rendait compte qu’elle était incapable de se défendre. La jeune fille s’était concentrée sur ces matières fortes et avait choisi la filière science, délaissant certains cours. Pourtant, la situation actuelle la perturbait. Godric’s Hollow allait ouvrir ses portes au monde sorcier dans une semaine, et ce que cela représentait l’angoissait. Cette barrière créée volontairement entre les sorciers et les moldus la questionnait. D’un côté, il y avait les rares moldus qu’elle connaissait personnellement et qui était foncièrement gentil. Ses parents n’avaient cessé de l’éduquer en lui apprenant le respect de chacun et de ses différences. Et d’un autre côté, il y avait le gouvernement, anti-moldus, et Orphéa ne pouvait s’empêcher de se dire qu’il y avait une raison à cela. Après tout, c’était des moldus qui avaient probablement tués son grand-père. Qui avait lui-même tués plusieurs moldus à en croire le compte-rendu de sa mission. Avec des armes moldus qui tirent des balles de metal.

Depuis cet évènement, Orphéa n’avait jamais été tenté d’aller voir les professeurs pour parler de ses interrogations. Mais maintenant, c’était différent. Elle avait grandi, et elle percevait mieux les tensions entre les deux mondes. La petite brune se sentait en sécurité à Poudlard, mais cela ne durerait pas éternellement. Que se passerait-il si une fois adulte, elle se retrouvait attaquée par des moldus ? Et s’ils étaient équipés d’armes à feu tueuse ? Ce genre d’objets était aussi efficace qu’un sortilège de mort. Il fallait absolument qu’elle se renseigne. Elle se trouvait donc devant le bureau de Miss Valerion. Elle toqua à sa porte et après avoir été autorisée à entrer, elle salua la professeure.

« Bonjour Miss, dit-elle d’une voix peu assurée contrairement à son habitude. J’aimerais vous parler de quelque chose si vous avez le temps »

Elle s’approcha doucement, le bruit de ses pas étouffé par la moquette. Elle avait peur que la professeure la juge à cause de sa famille. Mais cette option était toujours mieux que d’aller voir le professeur d’étude des moldus. Le métier de Miss Valerion était de leur apprendre à se défendre. Celui de Monsieur O’Lake était d’étudier les moldus. Elle respira un grand coup. Sixtine était cool. Et Orphéa était persuadé de lui avoir fait bonne impression au bal d’Halloween. Et si elle ne voulait pas l’aider, elle pourrait toujours aller raconter que sa professeure l’avait fait boire de l’alcool.

« Je ne sais pas si vous vous en rappeler, en mars 2045, le Conseil des Sorciers à capturé un moldu appelé Melvyn Galant, « l’arme secrète des moldus », ça a fait la une de la Gazette, commença-t-elle doucement. Mon grand-père a disparu pendant cette mission, et il a probablement été tué. Ces derniers temps, je recommence à faire des cauchemars, et je me rends compte qu’on ne nous apprend pas à nous défendre contre des moldus à Poudlard... En fait, je me demande s’il existe un moyen de se défendre contre leurs armes à feu ? »

C'était mercredi, et il était environ 16h lorsqu'une petite adolescente frappa à la porte du bureau de Sixtine. Il s'agissait d'Orphéa Cooper, une jeune fille qu'elle avait déjà eu l'occasion de rencontrer lors du bal d'Halloween.

Déjà 16 heures, la professeure n'avait pas vu l'heure tourner. Ce matin là, elle avait eu le temps de se préparer et de s'apprêter car, comme tous les mercredis, Sixtine ne donnait pas cours. Elle avait donc la journée pour elle, une journée, en plein milieu de semaine, qui lui permettait de souffler et de se mettre à jour. Ce mercredi là, elle avait ouvert les yeux aux alentours de 6h30, elle avait bu un grand café puis, elle s'était préparée avant de retrouver Bad Eaven, Eoin Sinnegan ainsi que le chef de choeur devant sa salle de classe. Elle avait donné rendez-vous à tout ce petit monde devant sa salle de classe pour ensuite se rendre à l'hôpital de sainte mangouste afin que les élèves concernés aient une prise de conscience.

Une fois qu'elle fut rentrée de sa sortie avec son petit groupe, elle avait fait un tour dans son bureau. Elle avait commencé la correction d'un devoir théorique puis vers 13h00, elle était descendue dans la grande salle pour prendre son déjeuner. Elle avait, pour une fois, pris le temps de manger. Elle s'était même offert le soin de manger un petit dessert. Heureusement, elle n'avait pas pris d'entrée et son estomac avait donc assez de place pour l'accueillir. Une fois son repas terminé, elle était retournée s'enfermer dans son bureau et, c'est ainsi, qu'une petite adolescente était venue frapper à sa porte. Décidément, cette journée était dédiée à ses élèves.

Sixtine avait autorisé cette jeune fille à entrer, elle lui avait fait signe de s'installer sur un des fauteuils libres devant son bureau pour qu'elles puissent discuter tranquillement. La jeune fille semblait très sérieuse, elle semblait perturbée et la professeure ne put s'empêcher de s'inquiéter. Un sourire indiqua à l'adolescente qu'elle pouvait parler librement.

Orphéa raconta une histoire à propos d'un évènement qui avait eu lieu il y a deux ans maintenant. Sixtine en avait bien sur entendu parler. Le grand père de l'adolescente avait disparu durant l'évènement et la jeune fille, avoua qu'elle faisait des cauchemars sur les armes moldus. Sixtine avait étudié pendant un moment des sorts et, elle avait même eu entre les mains ce que les moldus appellent un revolver calibre 38.

- A Poudlard, vous n'apprendrez pas vraiment de sortilège contre les armes à feu. Cela dit, vous pouvez toujours utiliser le sortilège Protego, il est efficace. Bien sur, le fait que vous ne suiviez pas ma filière est un sérieux handicap pour se défendre correctement. Mais vous pouvez peut être changer d'avis et choisir ma matière en option... Ce n'est qu'une hypothèse.

Assise sur un fauteuil en face de la professeure, Orphéa commença à taper du pied nerveusement, ne sachant pas trop si elle devait réagir ou non. Elle doutait qu’un Protego soit réellement efficace. Sinon pourquoi son grand-père serait-il mort ? Il connaissait ce sort. Elle décida de ne rien dire, trop intriguée par la suite de ses paroles. L’idée de suivre les cours de Défense contre les Forces du Mal ne lui déplaisait pas, mais elle doutait d’avoir le niveau requis. Si elle avait réussi à maintenir une moyenne d’Acceptable en première et deuxième année, c’était uniquement grâce à ses connaissances théoriques. De manière générale, la jeune fille n’était pas douée avec sa baguette, et sa magie était peu puissante. Elle s’épanouissait d’avantages dans les matières qui ne nécessitaient pas son utilisation. Pourtant, au fond, elle rêvait de pouvoir faire apparaître de puissants Patronus, ou de pouvoir Stupefixier ses ennemis. Elle regrettait parfois de ne pas avoir choisi la filière Totale, mais la filière Science était le meilleur moyen de s’assurer de bonnes notes, ce qui l’aiderait sûrement lorsqu’elle postulerait pour les écoles post ASPIC. D’un autre côté, Orphéa était consciente qu’en-dehors de l’école, dans le monde réel, les plantes, les potions, les étoiles et les runes ne l’aiderait probablement pas beaucoup. Alors que les sortilèges d’attaques et de défenses appris en cours de Défense contre les Forces du Mal, si.

« Vous pensez que c’est quand même possible ? demanda-t-elle légèrement gênée d’avouer ses faiblesses à Miss Valerion. Je n’étais vraiment pas douée pour la pratique... Mais je suis prête à travailler »

Vraiment prête. La Serpentard pensa ensuite au fait qu’elle serait la plus nulle de la classe. Ce n’était pas possible autrement. Non seulement, elle n’avait aucune facilité dans cette matière, mais en plus, elle partait avec le handicap de ne pas avoir pratiqué pendant plus d’un an. Elle allait devoir trouver quelqu’un pour l’aider à progresser rapidement si elle ne voulait pas avoir l’air ridicule. La petite brune pensa directement à Bad. C’était sa matière préférée et il voulait même devenir Auror. Mais ce n’était pas possible. Pas après ce qui s’était passé quelques jours auparavant avec Lilly. Lilly qui était probablement capable de se défendre toute seule, avec des sorts incroyables. Pfff. La jeune fille pensa ensuite à Noah, qui était également en filière Auror. Mais elle ne s’entendait pas aussi bien avec lui et elle ne savait pas vraiment s’il accepterait de l’aider. Il fallait qu’elle réfléchisse à la question. Au pire, elle trouverait bien quelques premières années volontaires pour servir de cobaye contre quelques chocogrenouilles. Ce n’était pas sa meilleure option, mais s’il fallait passer par là pour ne pas avoir l’air d’une potiche en cours, elle était prête.

La jeune fille qui se trouvait face à Sixtine ne semblait pas convaincue par les paroles de cette dernière. Peut être qu'elle avait eu du mal à la croire ou bien était elle surprise de ce qu'elle venait de lui annoncer. Après tout, ce n'était pas tous les jours qu'un professeur vous indiquez clairement que vous avez fait un mauvais choix de filière. Etait il seulement possible de changer ainsi de filière, en indiquant simplement à la direction : Finalement, j'ai changé d'avis, je me suis trompée. Pas sur.

Dans ses souvenirs, Sixtine ne se souvenait pas avoir eu une seule fois envie de changer de filière. Mais, elle avait déjà eu une discussion à ce propos, une fille de sa classe qui éprouvait à l'époque de difficultés avait eu envie de quitter la filière Auror pour partir en filière scientifique. "Qu'elle drôle d'idée de passer d'un extrême à un autre." c'était elle dit ce jour là. Mais maintenant qu'elle voyait cette jeune fille se posait à peu prêt les mêmes questions, elle se demandait si son ancienne camarade n'avait finalement pas eu de bonnes raisons de vouloir arrêter.

- Pour dire vrai, je ne suis pas convaincue que ce genre de changement soit possible. Ou alors, il faudrait reprendre vos études en partant de la troisième année vous allez donc devoir refaire 2 années...

Perdre 2 années c'était beaucoup trop selon Sixtine. Si, cette jeune fille, faisait le choix de tout quitter pour changer de filière elle avait devoir se retrouver en classe avec des petits alors que celle-ci aurait déjà 2 voir 3 années de plus. Et puis, elle pourrait s'ennuyer dans les matières qu'elle avait déjà étudié au cours de sa troisième et de sa quatrième année. Après réflexion, la professeure de défense contre les forces du mal trouvait que le changement de filière n'était pas une bonne idée.

- Oubliez le changement de filière, vous allez perdre plus de temps qu'autre chose. Mais, dites moi, pourquoi voulez vous apprendre des sortilèges de défense contre les armes moldus ? Vous savez, ils ne vont pas entrer à Poudlard pour vous attaquer. Et puis, ce qui compte dans un combat ce n'est pas vraiment les sortilèges que vous utilisez mais plutôt la stratégie que vous mettez en plus et la puissance que vous utilisez.

La professeure avait bien senti la perplexité de la jeune fille lorsqu'elle avait parlé du fait d'utiliser le sortilège Protego pour arrêter une balle d'un certain calibre et pourtant, elle pensait réellement ce qu'elle disait. Ce sortilège qui pouvait paraitre simple à premier abord était en fait bien plus complexe et bien efficace que l'on pouvait le penser. Un simple sortilège pot de colle pouvez vous sauvez la vie face à un moldu. Privé le mobilité et il sera désemparé. Mais bien sur, pour savoir ceci, il fallait être à l'aise avec sa magie et surtout la connaitre.

Plus la professeur de Défense contre les forces du Mal parlait, plus les yeux d’Orphéa s’écarquillaient. Reprendre ses études en troisième année ? Impossible ! Personne n’avait jamais fait ça ! Cela voudrait dire qu’elle se retrouverait en cours avec les actuels deuxièmes années ? Et puis pour prendre quelle filière à la place ? Totale ? Auror ? Elle ne pouvait pas juste suivre ses cours et travailler dur à côté ? Elle n’avait pas choisi beaucoup d’options, ce qui lui laissait pas mal de temps libre pour ce genre d’activité. Elle regardait Sixtine avec un air ahuri scotché au visage. Finalement, elle aurait peut-être mieux fait d’aller voir Mr O’Lake, quitte à passer pour une sale Anti-Moldu. Après un cours instant de réflexion, Sixtine sembla changer d’avis, ce qui rassura énormément la Serpentard.

« Je sais qu’ils ne vont pas entrer dans Poudlard comme ça, ils ne peuvent pas. Mais dans trois ans, j’aurais fini ma scolarité et je serais peut-être amenée à en côtoyer certains qui seraient mal intentionnés, expliqua-t-elle en se rendant bien compte qu’elle avait l’air totalement ridicule d’envisager des choses aussi lointaines qui ne se produiraient peut-être jamais. Je ne connais pas beaucoup de sortilèges, et ma magie n’est pas très puissante. Même pas du tout puissante. Je ne suis même pas sure d’être capable de lancer un Protego réellement efficace. Je connais très bien la théorie car j’ai tous les manuels scolaires, mais pour la pratique... je suis vraiment nulle »

La petite brune baissa légèrement la tête, honteuse. En réalité, elle n’était même pas sure de pouvoir lancer un Expeliarmus alors que c’était un sortilège étudié en deuxième année. Il fallait bien avoué qu’elle n’avait pas cherché à pratiquer depuis qu’elle avait choisi sa filière. À quoi bon ? Elle se destinait à la création potion ou à l’étude des plantes. Deux domaines qui ne nécessitaient pas de combattre. L’Étude des Runes et l’Astronomie ne demandaient pas non plus une maîtrise des sortilèges de défense ou d’attaque. Pas plus que l’Histoire de la Magie. En fait, la jeune fille s’épanouissait surtout dans toutes les matières qui ne demandaient que peu l’utilisation de la baguette. D’ailleurs, utiliser sa baguette à la moindre occasion n’était pas un réflexe très ancré chez elle, comme il pouvait l’être chez certains de ses camarades. Il n’était pas rare qu’à l’approche des vacances, elle range sa valise manuellement plutôt qu’à l’aide d’un Failamalle. Ce qui était ridicule, puisqu’il s’agissait pour le coup, d’un sortilège qu’elle maîtrisait. Orphéa était consciente que ce genre d’attitude ne servait pas sa cause, et elle avait déjà pris la décision d’utiliser sa magie plus régulièrement au quotidien.

L'adolescente qui semblait plutôt sur d'elle lors du bal d'Halloween avait maintenant des airs d'enfants apeuré. Elle avait certainement vécu un évènement traumatisant et cet évènement avait l'air de reprendre peu à peu le dessus sur la personnalité plutôt joyeuse et positive de cette jeune fille. La voir ainsi, fit une pointe au cœur de la professeure. Elle ne connaissait pas plus que ça la jeune Cooper Orphéa mais elle avait vu en elle une jeune fille pleine de ressource.

La jeune fille avait ensuite fait part à Sixtine de ses lacunes dans la matière ou il était impératif d'utiliser une baguette magique. Elle avait du mal à comprendre comment une sorcière pouvait rencontrer des difficulté à utiliser quelque chose de naturel mais, elle faisait un effort pour essayer de comprendre. A moins que cette adolescente soit une petite née moldue. Si tel était le cas, alors ça pouvait expliquer ses lacunes... Encore que, Hermione Granger était une née moldue et elle avait pourtant une belle capacité magique. Ou était-ce peut être un manque de confiance en elle ? La peur ? Sixtine aurait pu trouver un tas d'explication pour tenter de comprendre cette lacune mais là n'était pas le sujet.

- Connaitre la théorie c'est déjà un très bon point, je vous le garantie. Sans théorie il n'y a rien. Je ne vous connais pas bien et donc je ne peux pas connaitre l'origine de votre carence en magie mais je suis qu'avec un peu de volonté et une bonne dose d'entrainement vous pourriez vous défendre correctement contre des éventuels moldus néfastes.

La professeure de défense contre les forces du mal repensa à la première phrase de la jeune fille. Dans quelques années, elle allait entrer dans le monde des adultes, elle allait devoir prouver sa valeur et faire face à certaines personnes qui lui voudraient du mal. Mais cette jeune fille avait l'air de penser que seul les moldus voulaient du mal aux jeunes sorciers. Elle avait tort de penser ainsi.

- Vous savez, les moldus ne sont pas forcément les seuls coupables. Je comprends votre méfiance face à ces individus mais attention à l'effet tunnel. Vous connaissez l'effet tunnel ? C'est le fait d'avoir une vision obstruée et de ne pas voir l'environnement dans sa globalité. Ici, vous pourriez vous méfier trop des moldus et ne pas voir qu'une autre personne, un sorcier, vous veut du mal. Attention, je ne dis pas que vous devez vous méfier de tout le monde mais simplement de ne pas vous méfier que d'une catégorie de personne.

Il ne fallait pas que cette jeune fille tombe dans l'engrenage des amalgames. Sixtine ne connaissait pas vraiment les moldus ni leur façon de voir les choses puisqu'elle n'avait jamais eu l'occasion d'en côtoyer mais de l'observation lointaine qu'elle en avait fait, il ne semblait pas tous nocifs.

Les paroles de Miss Valerion se voulaient rassurantes : la théorie était un bon début. Elle ne partait pas de zéro. Pourtant, elle se crispa légèrement quand l’adulte utilisa le terme « carence ». La petite brune n’avait jamais envisagé les choses de cette manière. D’autres élèves, comme elle, possédaient d’avantages d’affinités avec des matières plus scientifiques et se concentraient là-dessus plutôt que sur la puissance de leur magie. Cela ne lui avait jamais paru être un problème. Mais peut-être qu’elle avait réellement un souci ? Un handicap ? Ou peut-être qu’elle était à moitié cracmol ? Elle ne savait même pas si c’était possible de l’être qu’à moitié. Puis quand la professeure enchaîna sur les Moldus et sur sa méfiance à l’heure égard, Orphéa s’empressa de répondre.

« Non bien sûr que non ! N’allez pas croire que je ne les aime pas ou que je les pense inférieurs. Certains de mes oncles et tantes sont avec des moldus, et ils sont très bien, précisa-t-elle soucieuse de ne pas passer pour une pauvre fille à l’esprit obtus. Je sais qu’ils ne sont pas tous mauvais et qu’il existe également des sorciers mal intentionnés, mais les histoires de statuts ont créer tellement de problème dans ma famille que je ne sais pas trop quoi penser »

La petite brune ne voulait pas s’attarder sur le sujet. De toute façon, ses histoires de famille n’intéressaient certainement pas Miss Valerion. Et puis tout était si compliqué. Qu’aurait-elle pu dire. Mes grands-parents détestent les moldus, mais deux de mes oncles et tantes sont mariés avec des Moldus. Ils ne parlent plus à mes grands-parents. Mon père même s’il n’est pas d’accord ne s’oppose pas aux directement. Il préfère faire ça dans leur dos dans un réseau de résistance. Mon grand-père s’est fait assassiné ou séquestré par des moldus. Ma grand-mère m’a désignée comme héritière, car je suis la seule capable d’assurer la « pureté de la lignée ». Et même si elle ne me l’a pas dit ouvertement, je sais qu’elle espère m’arranger un mariage avec un gentil garçon de son choix. Non. Si, elle posait des questions, Orphéa se contenterait se dire que c’était un merdier. Un sacré merdier. Elle préféra revenir à ce qui lui semblait le plus important. Son entraînement. La volonté était loin d’être une de ses principales qualités, mais elle savait qu’elle pouvait en trouver quelque part au fond d’elle-même. Mr Mason le lui avait fait remarquer à peine quelques heures auparavant. Mais, comme pour le vol, la Serpentard avait besoin d’être accompagnée pour ses premiers pas en matière de défense.

« Est-ce que vous pourriez m’entraîner ? Demande-t-elle prudemment, persuadée que Miss Valerion allait refuser sa requête. Si vous n’êtes pas d’accord, je trouverai des élèves avec qui m’exercer ce n’est pas grave »

Sixtine avait surement fait fausse route, c'était presque sur en voyant la réaction de la jeune fille. Elle était tout de même soulagée de la voir réagir ainsi et non se mettre en colère ou se trouvait indigner. Elle savait que certaines personnes avaient des idées bien arrêté et qu'il était impossible ou presque de les faire changer d'avis hors là, ce n'était pas le cas.

- Je suis rassurée que vous ne pensiez pas comme ça, je suis sur que vos oncles et vos tantes mènent une vie heureuse et c'est bien là le but de tout être humain, non ? Dit-elle dans un sourire.

Il y eut ensuite un blanc que Sixtine ne préféra pas couper. Elle sentait probablement que la jeune fille en face d'elle était en train de chercher ses mots ou tout simplement était elle en train de réfléchir. Puis, elle reprit la parole en demandant à Sixtine une chose à laquelle elle ne s'attendait pas. Elle rajouta à sa demande le fait que si elle refusait, elle demanderait conseil auprès d'autres élèves. Pour la professeure, il était plus sûr qu'elle s'en occupe elle-même plutôt qu'elle demande à un élève qui risque de ne pas lui apprendre les bonnes méthodes.

- Je peux vous donner des conseils et vous aider à lancer des sortilèges défensifs bien sur mais allez-vous trouver le temps pour ce genre d'entrainement ? Si vous pensez pouvoir suivre le rythme, je suis disposée à vous aider.

Cette jeune avait donc uniquement les bases en défense contre les forces du mal et Sixtine allait devoir les reprendre pour s'assurer de partir du bien pied avec cette élève. Elle passait déjà en revue tous les sortilèges qu'elle pourrait lui apprendre. Elle avait l'idée de miser sur des sortilèges facile mais puissant. Elle savait bien qu'il valait mieux réussir un bon sortilège qu'en maitriser une centaine à moitié.

- Mes méthodes peuvent paraitre parfois surprenante, drastique et contraignante, il ne faudra pas baisser les bras. Vous aurez le droit de pleurer si vous en ressentez le besoin mais il faudra persévérer, nous sommes d'accord là dessus ?

Sixtine ne souhaitait pas donner de son temps à une personne n'ayant pas à coeur de s'investir à plus de 100% dans son projet. Si, pour le moment, elle avait pu paraitre gentille aux yeux de l'adolescente, cette dernière allait vite se rendre compte que durant les cours c'est une toute autre histoire. Adieu les sourires et les paroles chaleureuse et bonjour à la froideur et la transpiration. Cela pouvait paraitre brutale pour des enfants ou de jeunes adolescents mais Sixtine semblait convaincue qu'il s'agissait de la meilleure manière de faire.

Orphéa se détendit légèrement en écoutant Miss Valerion. Depuis le début de leur entretien, elle avait l’impression d’être sur des montagnes russes, passant par tout un tas de sentiments contradictoires. Le stress, l’espoir, l’angoisse, de la perplexité... Elle ne put que hocher la tête pour confirmer ses paroles. Oui, ils étaient heureux. Mais ils étaient fâchés avec leurs parents. La jeune fille avait eu beau retourner la question des centaines de fois dans sa tête, elle ne comprenait pas quel était l’intérêt de faire des enfants pour le renier à la moindre déception, au moindre désaccord. Elle se demandait parfois si ses parents pourraient agir de la même manière. Le statut de sang de ses fréquentations n’était pas un problème pour eux, mais ils auraient bien des désaccords importants un jour ou l’autre.

L’adulte répondit finalement à sa question par une autre question. La brune fut légèrement surprise, car elle avait autant de temps disponible que les autres élèves. Elle n’avait pris qu’une seule option, ce qui lui suffisait largement, lui laissant suffisamment de temps libre pour travailler, s’occuper de son herbier et de ses plantes, mais également s’amuser avec ses amis.

« Je n’ai pas cours mercredi et jeudi après-midi, ni le mardi après 15h. Ni le vendredi matin, précisa-t-elle en se remémorant son emploi du temps, qui lui paraissait d’un seul coup bien vide. Le samedi, je travaille mon espagnol avec Bad Eaven et Lilly Zarbi pour les échanges AMICO, mais je crois que nous allons arrêter là, alors je pourrais le travailler un autre jour. Normalement, j’aurais suffisamment de temps libre »

Quand la professeure parla de ses méthodes, et du fait qu’elle avait le droit de pleurer, Orphéa ne put s’empêcher de déglutir bruyamment, et eu la sensation qu’elle se mettais à suer plus que de raison. Elle avait entendu parler des cours de Défenses contre les Forces du Mal, et certains élèves n’en disaient pas que du bien. En vérité, si son premier contact avec l’adulte n’avait pas été aussi léger, elle n’aurait probablement jamais franchi la porte de son bureau, freinée par les on-dit de ses camarades. Elle lui rappelait un peu Monsieur Kelpis, son ancien et vieux précepteur de musique. Il était dur, avec des méthodes très peu pédagogues, pourtant elle n’avait jamais aussi bien appris qu’avec lui. Même si elle avait pleuré de nombreuses fois. La jeune fille se contenta de hocher frénétiquement la tête, la gorge trop sèche pour répondre. Pourtant, l’adulte ne lui faisait pas peur. Elle avait surtout peur de la décevoir alors qu’elle lui offrait son temps et son savoir. Et peur de se décevoir elle-même. Elle se reprit, et fini finalement par répondre avec autant d’assurance qu’elle le pouvait.

« Oui Miss ! »

Sixtine était attentive à l'emploi du temps de cette petite adolescente qui se tenait devant elle mais son esprit n'était pas totalement à l'écoute. Déjà, elle se demandait quel était le meilleur moyen pour apprendre à cette jeune à se défendre sans lui en apprendre trop non plus. Elle savait qu'elle devait rester sur des sortilèges mineurs presque trop simple pour d'autres mais, au vu des difficultés énoncées par celle-ci, elle ne pouvait pas lui apprendre les sortilèges étudiés par les quatrièmes années ayant cours de défense contre les force du mal. Elle allait devoir faire une sélection de petit sortilège et faire en sorte de les rendre puissants grâce à un apprentissage intensif. A priori vu le temps libre de la jeune fille, apprendre quelques sortilèges de défense ne devrait pas être un problème.

- Je peux vous recevoir le mercredi après-midi disons de 13h30 à 14h30 et le jeudi, même heure ? Deux heures par semaine puis selon votre évolution nous pourrons augmenter ou diminuer les séances. Est-ce que cette façon de procéder vous convient ? Il ne faudra pas avoir de retard le jeudi après-midi car j'ai cours avec les quatrièmes années à 14h30.

Si l'adolescente arrivait à progresser relativement vite et bien alors, il était probable qu'un jour, elle soit invité à suivre un cours de défense contre les forces du mal un jeudi après midi. Mais pour Sixtine, cette perspective était encore loin. Elle n'était même pas sur que la jeune fille est un véritable talent magique ou même qu'elle arrive à suivre le rythme difficile des séances d'apprentissage de sa matière. Malgré tout, elle avait fait l'effort de vouloir lui laisser une chance. A fond d'elle, la professeure espérait ne pas avoir fait d'erreur en acceptant si vite de donner des cours particuliers à une adolescente sans savoir, sans connaissance aucune en sa matière. Elle était cependant rassurée d'entendre que cette jeune fille face à elle, était une amie de son jeune prodige, Bad Eaven. Elle allait surement lui parler des cours qu'elle prendrait avec cette professeure étrange et lui, pourrait lui apprendre deux trois trucs pour que Sixtine ne déprime pas complètement face à la possible médiocrité de cette élève. C'est alors que la professeure décida de lui en toucher deux mots.

- Bad Eaven est l'un de mes meilleurs élèves, n'hésitez pas à lui prendre conseil auprès de lui. C'est quelqu'un de très investi et dévoué, je suis sur qu'il saura prendre le temps de vous enseigner deux ou trois techniques vous permettant une bonne concentration et par conséquent, un bon lancé.

L'entretien semblait touché à sa fin et la professeure ne souhaitait pas mettre mal à l'aise la jeune fille Cooper alors, décida de prendre la parole et de mettre fin elle-même à cet entretien.

- Si les horaires vous conviennent et que j'ai répondu à vos attentes, je pense que nous en avons terminé pour aujourd'hui. Je vous attend mercredi prochain à 13h30. D'ici là, reprenez vos cours de deuxième année et revoyez la théorie sur le sortilège de désarmement.

Fin du RP pour moi, merci .