Zakary Bristyle
30 ans
Frère d'Aelle
Mercredi 30 janvier 2047
Apothic'herbes — Chemin de Traverse
Zakary sort une vieille pipe du fond de sa cape d'hiver. Il allume le foyer avec sa baguette et inspire profondément. L'arrivée piquante de la fumée dans ses poumons n'est pas suffisante pour chasser la tension dans ses épaules. Il n'y prête guère attention. Les émotions de Zakary se sont toujours exprimées à travers son corps autant que dans son esprit. Ainsi, l'angoisse est une douleur dans son épaule gauche que seul un massage consciencieux peut apaiser ; la frustration lui vrille les reins durant des jours là où la colère s'affirme dans ses omoplates. Même la joie, quand elle est extrême, lui engourdit le bout des doigts. Ce qu'il se passe actuellement dans ses épaules lui est familier. Cela lui prend quand il laisse traîner un problème sans le résoudre. Erreur ! lui dit son corps et Zakary ne peut que l'approuver. Cela ne lui ressemble pas de faire l'autruche mais parfois... Et si tout finissait par s'arranger tout seul ? Et si ses inquiétudes étaient vaines ? Et s'il s'inventait des problèmes inexistants ? Les et si ? ont la prétention de ressembler à de la prudence alors qu'il ne s'agit que de bêtise et de lâcheté. Il n'y a que les pleutres pour se convaincre que leurs et si ? ne sont pas condamnables.
Zakary est en colère (ses omoplates le lui reprochent d'ailleurs). Contre lui-même, pour commencer. Cela fait plus d'un mois qu'il a conscience que quelque chose ne va pas. Quand il a retrouvé Mad, Alicia et Narym au Cabalistique Festin des Mages avant les congés de Noël, il en avait d'ores et déjà conscience. Tout le repas il a eu l'impression que la jeune femme l'ignorait. Bon, ce n'est pas tout à fait exact. Elle le regardait, lui souriait, répondait à ses questions mais... Peut-être ses sourires étaient-ils moins grands... ses paroles moins intéressées... ses regards plus furtifs... Il ne sait pas exactement mais n'empêche qu'il se passait quelque chose et qu'une fois cette chose remarquée, impossible de se la sortir de l'esprit. Il n'a eu cesse, depuis, de remarquer toutes sortes d'indices plus ou moins subtils lorsqu'il était en présence de Mini-Nash.
Mini-Nash... Ce surnom a repris ses droit, n'est plus cantonné à ses seuls souvenirs. Comme si cela coulait de source, Maddison fait désormais partie, de nouveau partie, de son quotidien. Ces derniers mois ils ont bu des coups ensemble, partagé des repas, ils ont discuté durant des heures, se sont redécouverts. Les premières semaines, il s'agissait de se remémorer leurs années collège, les nombreuses heures passées à réviser, rire, se charrier, se soutenir, se confier, parfois même se disputer — désormais, ils échangent autour de leur quotidien et de la vie en général. Mad et Zak ne se sont pas seulement retrouvés, ils ont mis au goût du jour leur vieille amitié.
C'est pour cette raison que l'homme est également en colère contre son amie. Leur amitié lui importe-elle donc si peu pour qu'elle n'ait pas la présence d'esprit de se confier à lui alors qu'il est évident que quelque chose ne va pas ? Pourquoi garde-t-elle le silence ? Zakary l'a pourtant toujours connue franche et sincère, c'est une qualité qui lui plait énormément et il avait été agréablement surpris lors de leurs retrouvailles de redécouvrir cette caractéristique chez elle. Mais voilà qu'elle agit comme elle n'a jamais agit, en gardant le silence, en taisant ce qui la rend songeuse, en le mettant lui à l'écart ! Pourquoi ? Qu'a-t-il donc fait ? Est-il seulement en tort ? Il en doute franchement, après tout il est un ami loyal et est plutôt de bonne compagnie. Mais Zakary sait se remettre en question et il est capable d'aller confronter son amie pour qu'elle lui dise en face s'il a fait quelque pouvant lui déplaire. Hors de question que cette affaire le hante une heure de plus.
Voilà pourquoi l'homme a quitté le travail plus tôt, aujourd'hui. Pour une fois, il n'est pas rentré directement chez Lounis. Et cela n'est pas sans lui déplaire, il veut bien l'avouer. Il apprécie retrouver le charme et la frénésie du Chemin de Traverse, toute cette agitation, ces bruits, ces odeurs... Cela lui manque lorsqu'il reste trop longtemps dans le petit pavillon de Lounis qui est la définition même du calme et de la tranquillité. Sauf que la tranquillité, Zakary s'en étouffe rapidement. Il a donc sauté sur l'occasion pour résoudre deux de ses problèmes : le premier qui se trouve de l'autre côté de la ruelle et le second qui consistera, une fois cette affaire réglée, à traîner Maddison au Chaudron Baveur pour qu'ils oublient un peu la morose langueur de leur quotidien.
Immobile contre le mur en briques de la boutique d'en face, Zakary expire une épaisse fumée blanche et la regarde s'envoler dans le ciel, emportée par le vent qui souffle fort ce jour-là. Puis il ramène son regard sur la jolie devanture d'Apotic'herbes. À l'intérieur il croit deviner la silhouette de la jeune femme. Elle n'est pas seule. La politesse voudrait qu'il attende que le client s'en aille pour ne pas déranger Maddison au beau milieu de ses tâches... Mais la politesse est une question de point de vue. Zakary est trop impatient pour attendre.
D'un geste habile qui ne laisse aucun doute quant à sa répétition quotidienne, il éteint sa pipe et la range. Il s'écarte du mur, traverse la rue en évitant les passants et pousse la porte de la boutique.
Le son familier des cloches résonne dans ses oreilles ; combien de fois l'a-t-il entendu sur l'année écoulée ? Une nuée d'odeurs d'ingrédients envahit ses narines. Zakary renifle, gêné, avant d'ôter cape et écharpe pour supporter le changement de température. Il s'essuie consciencieusement les pieds à l'entrée, arrange ses vêtements sur son bras et passe une main dans ses cheveux pour leur rendre leur volume. Alors seulement il lève les yeux sur son amie.
« Bonjour, madame ! »
Ses yeux se tournent vers le client avant de revenir vers la blonde. Aucun sourire n'étire les lèvres de Zakary mais il ne peut s'empêcher d'envoyer un regard amusé à la potionniste avant de se tourner vers les sacs alignés contre le mur le temps qu'elle termine avec son client.
Travailler à plein temps dans la boutique est un rêve enfin devenu réalité pour Maddison. Il a fallu du temps avant que la blonde puisse l’annoncer à son partenaire mais les comptes de la boutique sont enfin favorables : l’Ecossaise a donc quitté son poste de potionniste, non sans difficulté, et se présente, désormais, quasiment tous les jours à Apothic’herbes. Quel bonheur d’enfin pouvoir s’annoncer comme employée de la boutique ! Evidemment, ce n’est pas le rôle qu’elle tient en coulisses mais cela suffit amplement à la blonde. Avec ce changement, elle a l’impression que ses nombreuses heures de travail faites bénévolement ici sont enfin reconnues. Rien n’a l’air de pouvoir lui retirer le sourire qu’elle a aux lèvres depuis pratiquement un mois déjà.
Une fois que Maddison entre dans la boutique, elle ne pense à rien d’autre qu’à ce fabuleux changement d’emploi. C’est ce dont elle rêvait depuis des mois. Cela ne change en rien l’implication dont elle fait preuve lorsqu’elle s’occupe de la boutique puisque celle-ci était déjà bien haute, mais cela lui permet d’avoir bien moins d’heures prises par le travail, ce qui fait du bien après plusieurs mois à jongler entre le laboratoire et la boutique. Elle a toujours en mémoire ce que les nombreuses heures supplémentaires de ses parents lui ont créé comme cicatrice et est rassurée de voir que cela se calme enfin professionnellement parlant.
Les clients se font rares en ce mercredi, ce qui est plutôt habituel pour un tel jour de semaine. Même si la conséquence à cette baisse d’affluence est que l’argent se fait plus timide, ce n’est pas ce qui importe à Maddison qui préfère de loin avoir la possibilité de se montrer disponible pour les clients qui en ressentent le besoin. Elle était d’ailleurs tellement concentrée sur ce que son client actuel lui disait qu’elle n’a pas manqué de sursauter lorsqu’elle a entendu une voix qu’elle connait bien. Avec un léger train de retard, elle se demande pourquoi tant de manières de la part d’une personne qui est sensé être son ami mais elle ne s’en soucie pas pour le moment, ils auront tout le temps d’en discuter après.
- Bonjour ! J’arrive tout de suite.
La blonde ne savait absolument pas comment réagir à ses salutations, elle a donc opté pour la simplicité. Elle déniche ensuite rapidement tous les ingrédients que le client avec qui elle est aimerait emporter avec lui puis elle demande à Henry d’encaisser ses achats afin de ne pas trop faire attendre Zakary.
- Viens, on va dans l’arrière-boutique, ce sera plus adéquat pour discuter, lui glisse-t-elle lorsqu’elle se trouve à ses côtés.
Maddison lui indique, d’un geste de la main, de passer devant elle. Elle profite du court temps qu’il leur faut pour y aller pour reprendre ses esprits et laisser la surprise s’évaporer le plus vite possible. Elle est heureuse de le voir ici, bien sûr, mais elle ne s’y attendait pas, ce qui la déstabilise beaucoup, en particulier lorsque cela fait des jours, pour ne pas dire des semaines, que l’Ecossaise fait de son mieux pour garder ses distances avec lui, le temps qu’elle finisse par se raisonner. Autant dire que cette visite surprise ne l’aide pas du tout à voir Zak comme un simple ami et rien de plus.
- Pour commencer : Madame ?!, balance-t-elle dans un rire, une fois dans la fameuse pièce. Ne me redis plus jamais ça, ou je te réduis en ingrédient de potions.
Léger sourire aux lèvres, Maddison pose ses deux mains sur la table de la pièce pour se donner un peu plus de contenance et enfin, réellement, engager la conversation, de manière plus sérieuse, cette fois-ci.
- Qu’est-ce qui t’amène par ici ?
Une fois que Maddison entre dans la boutique, elle ne pense à rien d’autre qu’à ce fabuleux changement d’emploi. C’est ce dont elle rêvait depuis des mois. Cela ne change en rien l’implication dont elle fait preuve lorsqu’elle s’occupe de la boutique puisque celle-ci était déjà bien haute, mais cela lui permet d’avoir bien moins d’heures prises par le travail, ce qui fait du bien après plusieurs mois à jongler entre le laboratoire et la boutique. Elle a toujours en mémoire ce que les nombreuses heures supplémentaires de ses parents lui ont créé comme cicatrice et est rassurée de voir que cela se calme enfin professionnellement parlant.
Les clients se font rares en ce mercredi, ce qui est plutôt habituel pour un tel jour de semaine. Même si la conséquence à cette baisse d’affluence est que l’argent se fait plus timide, ce n’est pas ce qui importe à Maddison qui préfère de loin avoir la possibilité de se montrer disponible pour les clients qui en ressentent le besoin. Elle était d’ailleurs tellement concentrée sur ce que son client actuel lui disait qu’elle n’a pas manqué de sursauter lorsqu’elle a entendu une voix qu’elle connait bien. Avec un léger train de retard, elle se demande pourquoi tant de manières de la part d’une personne qui est sensé être son ami mais elle ne s’en soucie pas pour le moment, ils auront tout le temps d’en discuter après.
- Bonjour ! J’arrive tout de suite.
La blonde ne savait absolument pas comment réagir à ses salutations, elle a donc opté pour la simplicité. Elle déniche ensuite rapidement tous les ingrédients que le client avec qui elle est aimerait emporter avec lui puis elle demande à Henry d’encaisser ses achats afin de ne pas trop faire attendre Zakary.
- Viens, on va dans l’arrière-boutique, ce sera plus adéquat pour discuter, lui glisse-t-elle lorsqu’elle se trouve à ses côtés.
Maddison lui indique, d’un geste de la main, de passer devant elle. Elle profite du court temps qu’il leur faut pour y aller pour reprendre ses esprits et laisser la surprise s’évaporer le plus vite possible. Elle est heureuse de le voir ici, bien sûr, mais elle ne s’y attendait pas, ce qui la déstabilise beaucoup, en particulier lorsque cela fait des jours, pour ne pas dire des semaines, que l’Ecossaise fait de son mieux pour garder ses distances avec lui, le temps qu’elle finisse par se raisonner. Autant dire que cette visite surprise ne l’aide pas du tout à voir Zak comme un simple ami et rien de plus.
- Pour commencer : Madame ?!, balance-t-elle dans un rire, une fois dans la fameuse pièce. Ne me redis plus jamais ça, ou je te réduis en ingrédient de potions.
Léger sourire aux lèvres, Maddison pose ses deux mains sur la table de la pièce pour se donner un peu plus de contenance et enfin, réellement, engager la conversation, de manière plus sérieuse, cette fois-ci.
- Qu’est-ce qui t’amène par ici ?
Le regard songeur de Zakary traîne sur le profil de la jeune femme avant qu'il ne parvienne à l'en arracher pour observer les différents ingrédients qui l'entourent. Cette boutique le force à songer à sa mère et à son frère qui seraient certainement excités d'être ici et de pouvoir piocher à foison dans les sacs pour rapporter à la maison des tonnes d’ingrédients. Zakary sait de source sûre que sa mère vient régulièrement à Apothic’herbes pour faire ses emplettes.
Il n’a jamais parlé directement de Mini-Nash à sa mère, remarque-t-il soudainement. Sans doute parce que cela ne l’intéresse absolument pas. Par contre, son père sait exactement qui elle est, ce qu’elle fait et comment son fils la connaît — quand Zakary lui a dit qu’il avait retrouvé une vieille amie sur le Chemin de Traverse, Zile s'est immédiatement rappelé du prénom de la jeune femme. « Nash ? Maddison Nash ? Je me souviens que tu nous parlais d’elle quand tu étais à l’école ! ». Cela avait fait plaisir à Zakary qui aimait lorsque son père lui prouvait d’une manière aussi simple qu’il l’aimait et qu’il accordait de l’importance à ce qu’il racontait. Zile est un père plus qu’aimant, Zakary lui en sera à jamais reconnaissant.
L’homme revient à lui quand la fameuse jeune femme s’approche. Naturellement, Zak penche son grand corps vers elle pour capter ce qu’elle lui glisse et il hoche la tête en lançant un regard en coin à Henry, qu’il apprécie sans plus et devant lequel il n’a aucune envie de parler de ce dont il veut discuter avec son amie. Il suit donc cette dernière dans l’arrière boutique.
Il fait quelques pas dans la pièce avant de se tourner vers la blonde, un sourire aux lèvres. De sa main droite, il masse l'arrière de son dos dans une vaine tentative d’apaiser la douleur qui brûle dans ses omoplates.
« Quoi, Madame ça te plait pas ? Moi j’aime bien, ça te donne un petit côté… » Il réfléchit, puis, un air mutin sur le visage : « Distingué.»
Bien vite cependant le ton de la conversation est donné et Zakary perd son sourire. Il le perd véritablement, parce qu’il est loin de se sentir aussi serein que le laissent penser ses précédentes paroles. Il apprécie que Maddison ne tourne pas autour du pot. C’est assez rare qu’il se pointe sans la prévenir, c’est vrai. Mais Zakary se demande si la question de son amie est motivé par son manque d'envie de le voir — après tout, si elle est distante avec lui ce n'est certainement pas pour rien. Sans doute aurait-elle préféré qu’il lui demande avant de venir, ainsi elle aurait pu refuser, se trouver une excuser, qu’en sait-il… La colère le déstabilise et lui fait froncer les sourcils.
Malgré lui, la rancœur a déjà fait son nid dans son coeur. Il la sent. Il la sent parce que lorsqu’il regarde Mad, c’est la colère qui s’éveille et rien d’autre. Seulement la colère. Il s’en veut de ne pas être venu plus tôt, d’avoir attendu, de s’être gavé de foutus et si ? S’il était venu plus tôt, la rancœur n’aurait pas eu le temps de s’installer et alors ils auraient pu avoir une discussion calme. Là, il se sent bouillir. Zakary n’a jamais été un homme gratuitement méchant et ne le sera jamais. Il ne mâche cependant pas ses mots et s’il pense quelque chose, il le dit tout haut, peu importe qui il a en face de lui. Parfois, il a conscience que ses paroles peuvent être blessantes mais il choisi de ne pas les cacher, non pas pour blesser l’autre mais parce que ce qu’il pense est légitime et qu’il doit pouvoir l’exprimer. Tous ceux qui l’entourent savent ça et personne n’est épargné, ni ses amis ni sa famille — voilà pourquoi il a eu tant de mal, des années durant, à bien s’entendre avec Aelle qui est incapable d’entendre la moindre chose sans en blêmir de rage ou de vexation. Maddison est différente. Elle le connaît depuis tellement de temps, elle sait comment il est. Elle sait, mais va-t-elle se braquer ou parler ? Cela n’a pas la moindre importance pour Zakary même s’il préférerait évidemment qu’elle accepte de discuter avec lui… Il dira de toute façon ce qu’il a à dire. Et il va le faire maintenant, en se laissant aller à ses pulsions, sans chercher à mettre de forme ou à se censurer.
Il soupire puis lève les yeux qu’il avait baissé sur la table pour les plonger dans le joli regard de son amie.
« Tu as donc si peu envie de me voir pour être surprise d’une telle visite, Maddison ? »
Voix grave, regard franc, lèvres pincées qui ne parlent que trop bien de la blessure de l’homme face au comportement distant de son amie. Le Maddisson lui semble dur mais il ne le regrette pas. C’était voulu. Oui, c’est dur. Oui, elle le remarquera certainement : il ne l’appelle que rarement par son prénom entier, il est bien trop habitué à réduire au maximum les prénoms de ceux qu’il aime, comme s’il n’avait jamais le temps de les appeler en entier, comme s’il y avait toujours une urgence, que le prénom devait sortir le plus rapidement sortir : Mini-Nash, Nash, Maddi, Mad… Mais aujourd’hui, il n’y a pas d’urgence, non. Il y a de colère et de la tristesse. Zakary doit faire ressentir ce genre de choses, c’est essentiel pour lui. Alors son ton dur et ce prénom prononcé entièrement, sans ôter la moindre syllabe. C’est une façon pour lui de dire à son amie : je t’en veux.
Il n’a jamais parlé directement de Mini-Nash à sa mère, remarque-t-il soudainement. Sans doute parce que cela ne l’intéresse absolument pas. Par contre, son père sait exactement qui elle est, ce qu’elle fait et comment son fils la connaît — quand Zakary lui a dit qu’il avait retrouvé une vieille amie sur le Chemin de Traverse, Zile s'est immédiatement rappelé du prénom de la jeune femme. « Nash ? Maddison Nash ? Je me souviens que tu nous parlais d’elle quand tu étais à l’école ! ». Cela avait fait plaisir à Zakary qui aimait lorsque son père lui prouvait d’une manière aussi simple qu’il l’aimait et qu’il accordait de l’importance à ce qu’il racontait. Zile est un père plus qu’aimant, Zakary lui en sera à jamais reconnaissant.
L’homme revient à lui quand la fameuse jeune femme s’approche. Naturellement, Zak penche son grand corps vers elle pour capter ce qu’elle lui glisse et il hoche la tête en lançant un regard en coin à Henry, qu’il apprécie sans plus et devant lequel il n’a aucune envie de parler de ce dont il veut discuter avec son amie. Il suit donc cette dernière dans l’arrière boutique.
Il fait quelques pas dans la pièce avant de se tourner vers la blonde, un sourire aux lèvres. De sa main droite, il masse l'arrière de son dos dans une vaine tentative d’apaiser la douleur qui brûle dans ses omoplates.
« Quoi, Madame ça te plait pas ? Moi j’aime bien, ça te donne un petit côté… » Il réfléchit, puis, un air mutin sur le visage : « Distingué.»
Bien vite cependant le ton de la conversation est donné et Zakary perd son sourire. Il le perd véritablement, parce qu’il est loin de se sentir aussi serein que le laissent penser ses précédentes paroles. Il apprécie que Maddison ne tourne pas autour du pot. C’est assez rare qu’il se pointe sans la prévenir, c’est vrai. Mais Zakary se demande si la question de son amie est motivé par son manque d'envie de le voir — après tout, si elle est distante avec lui ce n'est certainement pas pour rien. Sans doute aurait-elle préféré qu’il lui demande avant de venir, ainsi elle aurait pu refuser, se trouver une excuser, qu’en sait-il… La colère le déstabilise et lui fait froncer les sourcils.
Malgré lui, la rancœur a déjà fait son nid dans son coeur. Il la sent. Il la sent parce que lorsqu’il regarde Mad, c’est la colère qui s’éveille et rien d’autre. Seulement la colère. Il s’en veut de ne pas être venu plus tôt, d’avoir attendu, de s’être gavé de foutus et si ? S’il était venu plus tôt, la rancœur n’aurait pas eu le temps de s’installer et alors ils auraient pu avoir une discussion calme. Là, il se sent bouillir. Zakary n’a jamais été un homme gratuitement méchant et ne le sera jamais. Il ne mâche cependant pas ses mots et s’il pense quelque chose, il le dit tout haut, peu importe qui il a en face de lui. Parfois, il a conscience que ses paroles peuvent être blessantes mais il choisi de ne pas les cacher, non pas pour blesser l’autre mais parce que ce qu’il pense est légitime et qu’il doit pouvoir l’exprimer. Tous ceux qui l’entourent savent ça et personne n’est épargné, ni ses amis ni sa famille — voilà pourquoi il a eu tant de mal, des années durant, à bien s’entendre avec Aelle qui est incapable d’entendre la moindre chose sans en blêmir de rage ou de vexation. Maddison est différente. Elle le connaît depuis tellement de temps, elle sait comment il est. Elle sait, mais va-t-elle se braquer ou parler ? Cela n’a pas la moindre importance pour Zakary même s’il préférerait évidemment qu’elle accepte de discuter avec lui… Il dira de toute façon ce qu’il a à dire. Et il va le faire maintenant, en se laissant aller à ses pulsions, sans chercher à mettre de forme ou à se censurer.
Il soupire puis lève les yeux qu’il avait baissé sur la table pour les plonger dans le joli regard de son amie.
« Tu as donc si peu envie de me voir pour être surprise d’une telle visite, Maddison ? »
Voix grave, regard franc, lèvres pincées qui ne parlent que trop bien de la blessure de l’homme face au comportement distant de son amie. Le Maddisson lui semble dur mais il ne le regrette pas. C’était voulu. Oui, c’est dur. Oui, elle le remarquera certainement : il ne l’appelle que rarement par son prénom entier, il est bien trop habitué à réduire au maximum les prénoms de ceux qu’il aime, comme s’il n’avait jamais le temps de les appeler en entier, comme s’il y avait toujours une urgence, que le prénom devait sortir le plus rapidement sortir : Mini-Nash, Nash, Maddi, Mad… Mais aujourd’hui, il n’y a pas d’urgence, non. Il y a de colère et de la tristesse. Zakary doit faire ressentir ce genre de choses, c’est essentiel pour lui. Alors son ton dur et ce prénom prononcé entièrement, sans ôter la moindre syllabe. C’est une façon pour lui de dire à son amie : je t’en veux.
Maddison lève les yeux au ciel lorsque Zakary explique ce qu’il pense de ce fameux « Madame ». On peut le voir sous plusieurs angles mais, pour Maddison, ce « Madame » exprime de la distance entre la personne interpelée et la personne qui s’exprime, il n’y a rien de distingué à ses yeux. Ce n’est pas pour rien qu’elle demande à ceux qu’elle croise, inconnus ou non, de l’appeler « Maddison » ou même « Maddy ».
- J’ai rien de distingué, la franchise qui me caractérise m’empêche d’être vue comme ça et ça me va très bien, rétorque-t-elle.
Elle ne se fait pas d’illusion, elle sait que son honnêteté n’est pas la plus discrète et elle l’assume complètement. Ceux qui ne peuvent pas supporter ce trait de caractère n’ont qu’à pas trainer avec elle, tout simplement.
Zak répond donc à sa question par une question. En temps normal, l’ancienne potionniste l’aurait vu comme une taquinerie de sa part mais le dernier mot de sa phrase sonne faux. Enfin, il sonne faux pour la blonde qui ne l’avait pas entendu depuis bien longtemps de la bouche de son ami. Et, si elle n’est pas douée pour comprendre les émotions des autres, elle sait tout de même remarquer lorsque ses proches s’écartent de leurs habitudes. Maintenant, dire pour quelle raison l’homme réagit de cette manière, c’est encore une autre affaire que Maddison n’a pas encore saisie.
- Mais pas du tout, je suis contente de te voir, bien au contraire, juste surprise ! Qu’est-ce qui te fait…
La blonde réalise tout d’un coup ce qui pourrait lui faire dire ça, ce qui pourrait lui être reproché. Elle a bien conscience du comportement qu’elle a avec lui depuis plusieurs semaines mais elle n’aurait jamais pensé que ce serait le ressenti que l’ancien Serdaigle pourrait avoir. Elle se reproche tout à coup d’avoir été égoïste et de ne pas avoir pensé au bien de Zakary avant le sien. Elle voulait simplement s’éloigner un peu de lui le temps de dissiper ces sentiments qui lui montent à la tête et qui pourraient tout gâcher entre eux, pas qu’il ait l’impression que leur relation a été détériorée pour une raison qu’il ignore complètement. Elle s’en veut vraiment et se trouve bien idiote de ne pas y avoir pensé. C’est pourtant évident, non ? Il faut croire que ses peurs et ses sentiments l’ont empêchée de voir que cette distance flagrante, qui lui faisait du bien, pourrait faire du mal à Zakary. Elle pourrait s’énerver contre elle-même, dire à haute voix à quel point c’est une idiote que son ami ne mérite pas mais elle sait que ce n’est pas le moment : il vaut mieux qu’elle mette les choses au clair, et vite.
- Tu me dis ça parce qu’on se voit moins ces derniers temps, parce que je te semble plus distante ?
Maddison ne pouvait s’appuyer sur aucune certitude, elle ne sait pas si elle est sur la bonne voie mais, même si ce n’est pas le cas, elle estime qu’il est temps pour elle de lâcher le morceau et de s’expliquer. Elle vient de comprendre qu’elle pourrait avoir blessé son ami par ses actions et elle ne veut pas perdre de temps pour s’expliquer.
- Eh bien, c’est vrai, je suis plus distante en ce moment mais sache que t’es en rien fautif, vraiment. C’est moi, le problème.
Phrase peut-être bateau mais c’est la réalité. C’est aussi sans doute tout ce que Maddison pourrait dire pour rester dans la vérité, dans l’honnêteté, tout en gardant pour elle ce qui la tiraille depuis un bon moment déjà. Néanmoins, elle sent que ce ne sera pas suffisant et qu’il faudrait qu’elle en dise bien plus pour que Zak comprenne. Elle prend donc une grande inspiration et se lance.
- Il y a quelque chose que j’ai compris sur moi depuis quelques temps déjà et que je ne pouvais pas te dire, au risque de tout gâcher entre nous et ça, j’en ai pas du tout envie, tu comprends ? Alors, tu me connais, je peux pas mentir, encore moins à toi, donc c’était plus simple de prendre mes distances le temps que ça passe et que je… passe à autre chose.
On ne dirait pas que l’Ecossaise parle de sentiments mais, pourtant, c’est bien ce qu’elle aurait aimé qu’il arrive : si elle ne ressentait plus rien pour Zak, leur relation redeviendrait comme avant, tout rentrerait dans l’ordre et tout irait pour le mieux pour tout le monde. Mais bon, on connait la chanson, plus on essaie de s’en détacher, plus ces sentiments deviennent profonds, jusqu’à espérer aller plus loin qu’une amitié. Mais ça, même si Maddison ne dirait pas non si elle en avait l’occasion – ce qu’elle n’avouerait sans doute pas, elle n’a pas envie de se le permettre. Elle est quasiment certaine que ce n’est pas réciproque et, même si ça l’était, que ce passerait-il si les deux finissaient par être ensemble et qu’ils se séparaient ?
Non, la blonde n’en a pas envie. Les amitiés sont bien plus simples pour elle, sans doute parce qu’elle est une grosse pessimiste lorsqu’il s’agit d’amour, sans oublier qu’il est déjà très compliqué pour les autres d’entrer dans son cercle. Néanmoins, elle ne peut s’empêcher d’avoir un espoir que ce soit réciproque et que tout pourrait bien se passer avec lui, si elle osait balancer ce qu’elle a sur le coeur.
- Je.. C’est quelque chose que j’aimerais vraiment te partager mais j’ai pas envie que ça ruine tout et.. J’ai le sentiment que c’est ce qui pourrait vraiment arriver. Je peux essayer mais.. c’est plus facile à dire qu’à faire.
Il va de soi que Maddison fait partie des personnes qui préfèrent savoir la vérité plutôt qu’on la lui cache et elle sait que son interlocuteur est dans le même panier qu’elle mais c’est plus fort qu’elle, elle sent qu’elle ne devrait rien dire à ce sujet.
Il y a une question qu’elle se pose en boucle depuis qu’elle est sûre de ses sentiments. Cette question pourrait l’aider à se positionner, à savoir si elle a raison d’espérer quelque chose ou non et, si elle ne s’est pas autorisée à la posée à maintes reprises, Maddison se dit que cette discussion est le moment parfait pour se lancer, bien que ce soit tout de même compliqué à faire.
- Avant ça, dis-moi, s’il te plait, qu’est-ce qu’il y a exactement entre Lounis et toi ?
Elle jette ensuite un oeil vers la porte qui mène vers la pièce principale de la boutique et espère de tout coeur qu’Henry n’aura pas la bonne idée de venir les rejoindre. Il ne l’a pas encore fait, pour le moment, mais elle redoute la possibilité de le voir passer la porte au pire moment de leur conversation. Cela la rend nerveuse, comme si l’attente d’une quelconque réaction ou parole de la part de Zakary ne suffisait pas à la faire stresser. La voilà donc les yeux baissés, son bras droit le long du corps et sa main gauche posée dessus, dont les doigts bougent frénétiquement. Elle n’a jamais su comment contenir son stress et ce n’est pas lorsqu’elle a l’impression qu’elle pourrait perdre un ami que ça va se calmer.
Est-ce que je m’attendais à écrire un pavé pareil aussi rapidement ? Pas du tout, mais il fallait sans doute s’y attendre quand on a un personnage qui a tant gardé pour elle
- J’ai rien de distingué, la franchise qui me caractérise m’empêche d’être vue comme ça et ça me va très bien, rétorque-t-elle.
Elle ne se fait pas d’illusion, elle sait que son honnêteté n’est pas la plus discrète et elle l’assume complètement. Ceux qui ne peuvent pas supporter ce trait de caractère n’ont qu’à pas trainer avec elle, tout simplement.
Zak répond donc à sa question par une question. En temps normal, l’ancienne potionniste l’aurait vu comme une taquinerie de sa part mais le dernier mot de sa phrase sonne faux. Enfin, il sonne faux pour la blonde qui ne l’avait pas entendu depuis bien longtemps de la bouche de son ami. Et, si elle n’est pas douée pour comprendre les émotions des autres, elle sait tout de même remarquer lorsque ses proches s’écartent de leurs habitudes. Maintenant, dire pour quelle raison l’homme réagit de cette manière, c’est encore une autre affaire que Maddison n’a pas encore saisie.
- Mais pas du tout, je suis contente de te voir, bien au contraire, juste surprise ! Qu’est-ce qui te fait…
La blonde réalise tout d’un coup ce qui pourrait lui faire dire ça, ce qui pourrait lui être reproché. Elle a bien conscience du comportement qu’elle a avec lui depuis plusieurs semaines mais elle n’aurait jamais pensé que ce serait le ressenti que l’ancien Serdaigle pourrait avoir. Elle se reproche tout à coup d’avoir été égoïste et de ne pas avoir pensé au bien de Zakary avant le sien. Elle voulait simplement s’éloigner un peu de lui le temps de dissiper ces sentiments qui lui montent à la tête et qui pourraient tout gâcher entre eux, pas qu’il ait l’impression que leur relation a été détériorée pour une raison qu’il ignore complètement. Elle s’en veut vraiment et se trouve bien idiote de ne pas y avoir pensé. C’est pourtant évident, non ? Il faut croire que ses peurs et ses sentiments l’ont empêchée de voir que cette distance flagrante, qui lui faisait du bien, pourrait faire du mal à Zakary. Elle pourrait s’énerver contre elle-même, dire à haute voix à quel point c’est une idiote que son ami ne mérite pas mais elle sait que ce n’est pas le moment : il vaut mieux qu’elle mette les choses au clair, et vite.
- Tu me dis ça parce qu’on se voit moins ces derniers temps, parce que je te semble plus distante ?
Maddison ne pouvait s’appuyer sur aucune certitude, elle ne sait pas si elle est sur la bonne voie mais, même si ce n’est pas le cas, elle estime qu’il est temps pour elle de lâcher le morceau et de s’expliquer. Elle vient de comprendre qu’elle pourrait avoir blessé son ami par ses actions et elle ne veut pas perdre de temps pour s’expliquer.
- Eh bien, c’est vrai, je suis plus distante en ce moment mais sache que t’es en rien fautif, vraiment. C’est moi, le problème.
Phrase peut-être bateau mais c’est la réalité. C’est aussi sans doute tout ce que Maddison pourrait dire pour rester dans la vérité, dans l’honnêteté, tout en gardant pour elle ce qui la tiraille depuis un bon moment déjà. Néanmoins, elle sent que ce ne sera pas suffisant et qu’il faudrait qu’elle en dise bien plus pour que Zak comprenne. Elle prend donc une grande inspiration et se lance.
- Il y a quelque chose que j’ai compris sur moi depuis quelques temps déjà et que je ne pouvais pas te dire, au risque de tout gâcher entre nous et ça, j’en ai pas du tout envie, tu comprends ? Alors, tu me connais, je peux pas mentir, encore moins à toi, donc c’était plus simple de prendre mes distances le temps que ça passe et que je… passe à autre chose.
On ne dirait pas que l’Ecossaise parle de sentiments mais, pourtant, c’est bien ce qu’elle aurait aimé qu’il arrive : si elle ne ressentait plus rien pour Zak, leur relation redeviendrait comme avant, tout rentrerait dans l’ordre et tout irait pour le mieux pour tout le monde. Mais bon, on connait la chanson, plus on essaie de s’en détacher, plus ces sentiments deviennent profonds, jusqu’à espérer aller plus loin qu’une amitié. Mais ça, même si Maddison ne dirait pas non si elle en avait l’occasion – ce qu’elle n’avouerait sans doute pas, elle n’a pas envie de se le permettre. Elle est quasiment certaine que ce n’est pas réciproque et, même si ça l’était, que ce passerait-il si les deux finissaient par être ensemble et qu’ils se séparaient ?
Non, la blonde n’en a pas envie. Les amitiés sont bien plus simples pour elle, sans doute parce qu’elle est une grosse pessimiste lorsqu’il s’agit d’amour, sans oublier qu’il est déjà très compliqué pour les autres d’entrer dans son cercle. Néanmoins, elle ne peut s’empêcher d’avoir un espoir que ce soit réciproque et que tout pourrait bien se passer avec lui, si elle osait balancer ce qu’elle a sur le coeur.
- Je.. C’est quelque chose que j’aimerais vraiment te partager mais j’ai pas envie que ça ruine tout et.. J’ai le sentiment que c’est ce qui pourrait vraiment arriver. Je peux essayer mais.. c’est plus facile à dire qu’à faire.
Il va de soi que Maddison fait partie des personnes qui préfèrent savoir la vérité plutôt qu’on la lui cache et elle sait que son interlocuteur est dans le même panier qu’elle mais c’est plus fort qu’elle, elle sent qu’elle ne devrait rien dire à ce sujet.
Il y a une question qu’elle se pose en boucle depuis qu’elle est sûre de ses sentiments. Cette question pourrait l’aider à se positionner, à savoir si elle a raison d’espérer quelque chose ou non et, si elle ne s’est pas autorisée à la posée à maintes reprises, Maddison se dit que cette discussion est le moment parfait pour se lancer, bien que ce soit tout de même compliqué à faire.
- Avant ça, dis-moi, s’il te plait, qu’est-ce qu’il y a exactement entre Lounis et toi ?
Elle jette ensuite un oeil vers la porte qui mène vers la pièce principale de la boutique et espère de tout coeur qu’Henry n’aura pas la bonne idée de venir les rejoindre. Il ne l’a pas encore fait, pour le moment, mais elle redoute la possibilité de le voir passer la porte au pire moment de leur conversation. Cela la rend nerveuse, comme si l’attente d’une quelconque réaction ou parole de la part de Zakary ne suffisait pas à la faire stresser. La voilà donc les yeux baissés, son bras droit le long du corps et sa main gauche posée dessus, dont les doigts bougent frénétiquement. Elle n’a jamais su comment contenir son stress et ce n’est pas lorsqu’elle a l’impression qu’elle pourrait perdre un ami que ça va se calmer.
Est-ce que je m’attendais à écrire un pavé pareil aussi rapidement ? Pas du tout, mais il fallait sans doute s’y attendre quand on a un personnage qui a tant gardé pour elle
La colère gronde en Zakary. Oh, elle n’explosera pas, elle ne fera pas de ravages. Zakary n’est pas un homme violent — contrairement à l’enfant brutal qu’il a été des années durant. Sa colère, il a appris non pas à l'annihiler mais à la canaliser, même si parfois il se laisse aller à quelques excès — tellement rares, cependant, qu’il est inutile d’en parler. Ainsi, ses sourcils se froncent très fort, ses bras se croisent sur son torse et son regard se fait tout sombre, très sombre, mais à aucun moment il ne se détourne des prunelles claires de celle qu’il considère, peut-être à tort, comme une très bonne amie. Il sait qu’il doit désormais la laisser parler. Sans doute ne comprendra-t-elle pas et ses première paroles le prouvent… Zakary prend une inspiration, prêt à répliquer sans filtre mais aussi sans cri ; Maddy ne mérite pas ses cris, contrairement à d’autres personnes. Il dira tout, sans ne rien cacher de sa tristesse et de la douleur qu'a créé l’éloignement de la jeune femme. Il faut qu’elle sache… Il faut qu’elle sache qu’il a déjà passé plusieurs nuits le regard braqué sur le plafond à chercher en vain des réponses, il faut qu’elle sache qu’il a questionné leurs amis communs pour essayer de comprendre, en vain également. Il faut qu’elle sache qu’il y pense régulièrement. Et il faut qu’elle sache également que s’il y pense, c’est parce qu’il tient à elle. Il ressent le soudain besoin de le lui avouer. Il tient sincèrement à elle, elle est son amie, habitante de ses souvenirs d’adolescent ; il est tellement heureux, tellement heureux qu’elle puisse également faire partie de son présent ! Zakary le sent comme une tempête dans son corps alors qu’il la regarde : là, tout de suite maintenant, une vague de bonheur le soulève, il est si reconnaissant de pouvoir la compter dans sa vie !
Passionné qu’il est, que ce soit dans la colère ou dans la joie, Zakary veut exprimer tout cela, il en a besoin, il trépigne dans son propre corps, il lutte pour ne pas l’interrompre parce qu’il a intégré, un peu malgré lui, depuis son plus jeune âge quelques règles de politesse qui lui permettent de museler cette passion qui parfois, peu sembler déraisonnable. Mais Zakary ravale toutes ces choses, tous ces mots lorsqu’enfin Maddison touche du doigt le coeur du problème. Alors, les lèvres pincées et le regard montrant tout son souci intérieur, l’homme hoche la tête : oui, c’est parce que tu me sembles distante. Puis il se redresse un peu, inquiet : non, ne me sort pas le « c’est moi le problème », je te jure que je ne le supporterai pas ! Mais encore une fois, Maddison l’empêche sans le savoir de s’exprimer, Zakary en est réduit à laisser son corps parler pour lui : il fait quelques pas dans la pièce, il lance des regards dans sa direction, il penche la tête pour écouter, pour tenter de comprendre…
Mais force lui est d’avouer qu’il a un peu de mal. Maddison a compris quelque chose, dit-elle, elle a fait une découverte, une chose qui lui semble importante… La colère de Zakary grandit, son nez se fronce : et alors, semble dire le regard accusateur qu’il braque sur l’ancienne potionniste, raison de plus pour me vexer de ton silence et de la distance que tu nous imposes ! Elle devrait pouvoir parler à ses proches de cela, pouvoir se confier ! Vient également l’inquiétude qui tord les entrailles de l’homme : elle a l’air tellement… Elle a l’air de souffrir, il s’agit de quelque chose de grave si elle a ainsi gardé le silence alors qu’elle est si sincère, d’habitude. Et s’il ne pouvait rien pour elle ? et si c’était vraiment très grave, qu’elle était en danger, ou impliquée dans une vilaine affaire ? Et à quel point cela le rend-il coupable, hein ? À quel point ? Zakary est un homme qui fait de l’introspection son arme la plus fidèle, il remet tous ses comportements (croit-il) en question. Est-il coupable de ne pas avoir réussi à voir ce qui travaillait son amie, coupable de ne pas avoir pu la soutenir sans devoir lui arracher ses vérités ? Oui, sans doute doit-il être autant coupable qu’elle… Elle de son silence et lui de ne pas avoir vu… La culpabilité enferme sa gorge dans un étau, elle se mélange à sa colère et forme un amas d'émotions qui brûlent, brûlent, qui doivent sortir mais…
« Avant ça, dis-moi, s’il te plait, qu’est-ce qu’il y a exactement entre Lounis et toi ? »
Son coeur lui balance un coup violent dans les côtes. *Hein ?*. Ses yeux écarquillent, il ne comprend pas ce que Lounis vient faire dans l’histoire, il ne comprend pas du tout. Il refuse, il s’agace, il parle sans réfléchir sans penser…
« Hein, mais qu’est-ce qu’il vient fai… »
… jusqu’à ce qu’il fasse le lien entre différentes phrases, différents mots qu’elle a prononcé, différentes évidences et alors… Il écarquille de grands yeux, sa bouche s’ouvre légèrement et le regard qu’il balade sur le corps de son amie prend une nouvelle teinte : se pourrait-il qu’elle… Qu’elle ressente… Et lui n’aurait rien vu ? Rien du tout ? Comment a-t-il pu être aussi idiot, par Merlin ? Il est incapable de détourner son regard d’elle, ce qu’il vient de comprendre dévaste tout dans sa tête.
« Maddy…, » souffle-t-il parce qu’il est incapable d’avoir autre chose dans le crâne que le prénom de cette femme qu’il pensait bien connaître.
Il se sent tellement bête et tellement mal… Il baisse la tête sur ses mains, ses pensées sont en bazar, il n’arrive pas à réfléchir correctement, à mettre de l’ordre, du sens sur ce qu’il ressent. Il garde le silence quelques secondes, ferme les yeux pour s’enfermer en lui-même et secoue un peu la tête, les doigts appuyés sur ses paupières. Cela dure quelques courtes secondes avant qu’il n’avale une grande goulée d’air qui l’aide à se redresser et à apaiser la folie qui le secoue. Une chose à la fois. Une chose à la fois, songe-t-il. Elle a besoin de réponses, ça il l’a compris. De réponses précises.
Lounis.
Il pensait avoir été clair mais à la réflexion… Cela ne l’étonne pas qu’elle n’ait pas compris. Zakary n’est pas exactement le genre d’homme à s’embarrasser d’explications inutiles quand il pense que ce qu’il raconte est limpide. Parfois, il se dit que ce qu’il ressent et vit à l’intérieur est si évident que cela l’est aussi pour les autres. Il oublie toujours que ce n’est pas du tout le cas.
« Lounis, Lounis est… » Un petit rire nerveux le force à s’arrêter. « Maddy, tu me connais depuis quinze ans, sérieux. Tu sais très bien que je trouve inutiles les mots qu’on pose sur ce genre de choses. Je l’ai jamais fait et ça ne va pas commencer maintenant. »
Il rejette toute forme de cases. Papa appelle Lounis son compagnon. Maman dit : « ton ami ». Narym ne dit rien parce qu’il sait que son frère n’aime pas ça. Natanaël a mis un siècle à comprendre que lorsqu’il disait aller passer la nuit chez Lounis, ce n’était pas simplement pour discuter baguette et pour boire des bieraubeurres ; comme Aelle, d’ailleurs, mais elle avait l’excuse de l’âge. Quant à Aodren, il prend un malin plaisir à dire « ton mec » pour l’agacer. Cela marche. Zakary n’aime pas les cases car il pense qu’elles l’enferment. Il n’a pas besoin de mot pour savoir qu’il aime Lounis. Il n’a pas besoin de dire que c’est son compagnon, son petit-ami, son mec, son ami, ou que sait-il d’autre.
« Je… L’aime. » Il hausse les épaules. Il n'a jamais eu le moindre mal à avouer ce genre de choses. Il aime aussi Maddy. Il s'apprête à lui dire mais se ravise ; le moment n'est pas forcément bien choisi. « C’est ça que tu as besoin de savoir ? »
Il plonge son regard soucieux dans le sien et ne résiste pas à l’envie de s’approcher. Il laisse la table les séparer mais lève un bras pour toucher du bout des doigts la main de la jeune femme. Une légère caresse puis il récupère son bras.
« Mad, je… Je n’avais pas compris… S’il-te-plait, parle-moi, dis-moi les choses. Ça me fout à l’envers de te savoir comme ça, » termine-t-il, la voix plus grave et les yeux brillants.
Ça lui lacère le coeur, ça le fait trembler et lui donne envie d’exploser. La souffrance, Zakary déteste ça et il se fait un devoir de la détruire. Il fera tout, tout pour que son amie ne souffre d’avantage, même s’il est un peu démuni pour le moment. Il faut qu’il sache, absolument. Tout ce qu’elle vit, tout ce qu’elle ressent. Oui, il doit savoir pour pouvoir comprendre, analyser la situation et trouver des solutions. C’est la seule façon d’avancer. Mais Merlin, Merlin, il refuse de la perdre. Cela n’arrivera pas. Il le sait comme une certitude et aussi et surtout parce qu’il ne laissera pas une telle chose arriver.
Un pavé ô combien plaisant à lire, tu peux en être sûre !
Aaaah quel abruti, ce gars ! Mais quel abruti ! Je l’aime tellement. Mais Merlin ce qu’il est égoïste (un trait de famille, certainement). Il veut imposer sa façon de voir aux autres, je le sais depuis toujours mais pouvoir enfin l’écrire me fait vraiment plaisir. C’est son plus grand défaut. Il est persuadé que ce qu’il pense doit être ce que tout le monde pense.
Passionné qu’il est, que ce soit dans la colère ou dans la joie, Zakary veut exprimer tout cela, il en a besoin, il trépigne dans son propre corps, il lutte pour ne pas l’interrompre parce qu’il a intégré, un peu malgré lui, depuis son plus jeune âge quelques règles de politesse qui lui permettent de museler cette passion qui parfois, peu sembler déraisonnable. Mais Zakary ravale toutes ces choses, tous ces mots lorsqu’enfin Maddison touche du doigt le coeur du problème. Alors, les lèvres pincées et le regard montrant tout son souci intérieur, l’homme hoche la tête : oui, c’est parce que tu me sembles distante. Puis il se redresse un peu, inquiet : non, ne me sort pas le « c’est moi le problème », je te jure que je ne le supporterai pas ! Mais encore une fois, Maddison l’empêche sans le savoir de s’exprimer, Zakary en est réduit à laisser son corps parler pour lui : il fait quelques pas dans la pièce, il lance des regards dans sa direction, il penche la tête pour écouter, pour tenter de comprendre…
Mais force lui est d’avouer qu’il a un peu de mal. Maddison a compris quelque chose, dit-elle, elle a fait une découverte, une chose qui lui semble importante… La colère de Zakary grandit, son nez se fronce : et alors, semble dire le regard accusateur qu’il braque sur l’ancienne potionniste, raison de plus pour me vexer de ton silence et de la distance que tu nous imposes ! Elle devrait pouvoir parler à ses proches de cela, pouvoir se confier ! Vient également l’inquiétude qui tord les entrailles de l’homme : elle a l’air tellement… Elle a l’air de souffrir, il s’agit de quelque chose de grave si elle a ainsi gardé le silence alors qu’elle est si sincère, d’habitude. Et s’il ne pouvait rien pour elle ? et si c’était vraiment très grave, qu’elle était en danger, ou impliquée dans une vilaine affaire ? Et à quel point cela le rend-il coupable, hein ? À quel point ? Zakary est un homme qui fait de l’introspection son arme la plus fidèle, il remet tous ses comportements (croit-il) en question. Est-il coupable de ne pas avoir réussi à voir ce qui travaillait son amie, coupable de ne pas avoir pu la soutenir sans devoir lui arracher ses vérités ? Oui, sans doute doit-il être autant coupable qu’elle… Elle de son silence et lui de ne pas avoir vu… La culpabilité enferme sa gorge dans un étau, elle se mélange à sa colère et forme un amas d'émotions qui brûlent, brûlent, qui doivent sortir mais…
« Avant ça, dis-moi, s’il te plait, qu’est-ce qu’il y a exactement entre Lounis et toi ? »
Son coeur lui balance un coup violent dans les côtes. *Hein ?*. Ses yeux écarquillent, il ne comprend pas ce que Lounis vient faire dans l’histoire, il ne comprend pas du tout. Il refuse, il s’agace, il parle sans réfléchir sans penser…
« Hein, mais qu’est-ce qu’il vient fai… »
… jusqu’à ce qu’il fasse le lien entre différentes phrases, différents mots qu’elle a prononcé, différentes évidences et alors… Il écarquille de grands yeux, sa bouche s’ouvre légèrement et le regard qu’il balade sur le corps de son amie prend une nouvelle teinte : se pourrait-il qu’elle… Qu’elle ressente… Et lui n’aurait rien vu ? Rien du tout ? Comment a-t-il pu être aussi idiot, par Merlin ? Il est incapable de détourner son regard d’elle, ce qu’il vient de comprendre dévaste tout dans sa tête.
« Maddy…, » souffle-t-il parce qu’il est incapable d’avoir autre chose dans le crâne que le prénom de cette femme qu’il pensait bien connaître.
Il se sent tellement bête et tellement mal… Il baisse la tête sur ses mains, ses pensées sont en bazar, il n’arrive pas à réfléchir correctement, à mettre de l’ordre, du sens sur ce qu’il ressent. Il garde le silence quelques secondes, ferme les yeux pour s’enfermer en lui-même et secoue un peu la tête, les doigts appuyés sur ses paupières. Cela dure quelques courtes secondes avant qu’il n’avale une grande goulée d’air qui l’aide à se redresser et à apaiser la folie qui le secoue. Une chose à la fois. Une chose à la fois, songe-t-il. Elle a besoin de réponses, ça il l’a compris. De réponses précises.
Lounis.
Il pensait avoir été clair mais à la réflexion… Cela ne l’étonne pas qu’elle n’ait pas compris. Zakary n’est pas exactement le genre d’homme à s’embarrasser d’explications inutiles quand il pense que ce qu’il raconte est limpide. Parfois, il se dit que ce qu’il ressent et vit à l’intérieur est si évident que cela l’est aussi pour les autres. Il oublie toujours que ce n’est pas du tout le cas.
« Lounis, Lounis est… » Un petit rire nerveux le force à s’arrêter. « Maddy, tu me connais depuis quinze ans, sérieux. Tu sais très bien que je trouve inutiles les mots qu’on pose sur ce genre de choses. Je l’ai jamais fait et ça ne va pas commencer maintenant. »
Il rejette toute forme de cases. Papa appelle Lounis son compagnon. Maman dit : « ton ami ». Narym ne dit rien parce qu’il sait que son frère n’aime pas ça. Natanaël a mis un siècle à comprendre que lorsqu’il disait aller passer la nuit chez Lounis, ce n’était pas simplement pour discuter baguette et pour boire des bieraubeurres ; comme Aelle, d’ailleurs, mais elle avait l’excuse de l’âge. Quant à Aodren, il prend un malin plaisir à dire « ton mec » pour l’agacer. Cela marche. Zakary n’aime pas les cases car il pense qu’elles l’enferment. Il n’a pas besoin de mot pour savoir qu’il aime Lounis. Il n’a pas besoin de dire que c’est son compagnon, son petit-ami, son mec, son ami, ou que sait-il d’autre.
« Je… L’aime. » Il hausse les épaules. Il n'a jamais eu le moindre mal à avouer ce genre de choses. Il aime aussi Maddy. Il s'apprête à lui dire mais se ravise ; le moment n'est pas forcément bien choisi. « C’est ça que tu as besoin de savoir ? »
Il plonge son regard soucieux dans le sien et ne résiste pas à l’envie de s’approcher. Il laisse la table les séparer mais lève un bras pour toucher du bout des doigts la main de la jeune femme. Une légère caresse puis il récupère son bras.
« Mad, je… Je n’avais pas compris… S’il-te-plait, parle-moi, dis-moi les choses. Ça me fout à l’envers de te savoir comme ça, » termine-t-il, la voix plus grave et les yeux brillants.
Ça lui lacère le coeur, ça le fait trembler et lui donne envie d’exploser. La souffrance, Zakary déteste ça et il se fait un devoir de la détruire. Il fera tout, tout pour que son amie ne souffre d’avantage, même s’il est un peu démuni pour le moment. Il faut qu’il sache, absolument. Tout ce qu’elle vit, tout ce qu’elle ressent. Oui, il doit savoir pour pouvoir comprendre, analyser la situation et trouver des solutions. C’est la seule façon d’avancer. Mais Merlin, Merlin, il refuse de la perdre. Cela n’arrivera pas. Il le sait comme une certitude et aussi et surtout parce qu’il ne laissera pas une telle chose arriver.
Un pavé ô combien plaisant à lire, tu peux en être sûre !
Aaaah quel abruti, ce gars ! Mais quel abruti ! Je l’aime tellement. Mais Merlin ce qu’il est égoïste (un trait de famille, certainement). Il veut imposer sa façon de voir aux autres, je le sais depuis toujours mais pouvoir enfin l’écrire me fait vraiment plaisir. C’est son plus grand défaut. Il est persuadé que ce qu’il pense doit être ce que tout le monde pense.
En posant sa question, Maddison s'attendait à ce que Zak ne comprenne pas où elle voulait en venir, du moins pas tout de suite. Et sa réaction lui donne raison, mais elle ne pensait pas qu'il percuterait aussi rapidement le lien entre leur discussion et ce qu'elle lui demandait. C'est sans doute le déni qui lui fait croire qu'il n'a peut-être pas encore saisi toute la situation. Déni car elle souhaitait enfouir en elle à jamais ses sentiments qu'elle pensait, quasi certaine, non réciproques et il fallait que son ami ne soit jamais, au grand jamais, au courant. Il faut croire que la vie a voulu que cela se passe autrement. Pendant un instant, la jeune femme regrette de s'être comportée comme elle l'a fait et se dit qu'elle aurait dû agir autrement, faire mieux pour que Zakary ne le comprenne jamais. Cela ne dure qu'un instant car elle sait qu'elle ne peut s'en vouloir d'avoir agi selon sa façon de vivre, d'autant plus lorsqu'elle voulait simplement arranger les choses de son côté.
L'ancienne potionniste attend patiemment sa réponse, comme une confirmation finale pour pouvoir passer à autre chose. Elle ne dit plus rien, lance de temps en temps des regards dans la direction de son ami mais elle ne se montre pas insistante : elle lui a caché ses sentiments pendant des semaines, elle peut attendre quelques secondes, minutes, avant que l'homme ne se prononce.
Sa question était très mal tournée et elle s'en rend compte lorsque Zak reprend la parole. Même si Maddison est une personne spontanée, elle ne s'attendait pas à parler de tout ça aujourd'hui et elle patauge en terrain inconnu. Elle a tout en elle depuis trop longtemps, certes, mais cela ne veut pas dire qu'elle sait comment s'exprimer à ce sujet. Pourtant, elle n'est pas non plus du genre à mettre les gens dans des cases et elle s'en veut donc de l'avoir demandé à son ami. Elle lui lance un regard sincèrement désolé et s'apprêtait à reformuler sa question, alors que l'homme reprend de nouveau la parole.
Deux mots, il n'a fallu que de deux petits mots pour que le monde de l’Écossaise s'écroule. Pourtant, elle s'en doutait, mais il lui était nécessaire d'avoir une réponse claire pour savoir ce qu'il en était. Peut-être aussi pour se confirmer qu'elle était une idiote à avoir parfois imaginé que cela pourrait se passer autrement ? Deux mots, presque identiques à des couteaux, ont suffi pour lui faire comprendre qu'il fallait passer à autre chose et pas seulement le penser.
Un frisson la parcourt. Elle ne lui en veut pas, il ne pouvait pas savoir et n'est en rien fautif. Elle lui a demandé la vérité et il la lui a donnée, il n'a rien fait de plus, du moins pas intentionnellement. Il ne peut pas savoir les conséquences que cette réponse ont pour la jeune femme et, même s'il le pouvait, elle sait pertinemment qu'il serait là, à ses côtés, car c'est ce qu'il a toujours fait pour elle et c'est aussi ce que Maddison aurait fait si les rôles étaient inversés.
A sa question, la jeune femme hoche lentement la tête. Elle aurait aimé lui souffler un "Merci pour ton honnêteté" mais elle n'a même pas la force de parler, pas dans l'immédiat en tout cas. Il lui faut un peu de temps pour encaisser et elle le prendra, car elle comprend qu'elle ne peut pas faire autrement. Ignorer la douleur n'est pas une option, même si elle l'aurait sans doute aimer l'opter. Maddison est une femme vivante et énergique, tous ses proches le savent. En cet instant, on pourrait presque dire qu'elle a perdu tout éclat de vie. C'est fou à quel point l'amour peut nous mettre en vrac, non ? Fou mais pourtant réel pour elle et elle n'aurait jamais cru pouvoir l'expérimenter aussi vivement.
L'Ecossaise est du genre à éviter ce sentiment, n'en voyant pas vraiment une quelconque utilité. L'amitié lui suffi amplement et la femme indépendante qu'elle est devenue lui a souvent fait renoncer tout premier pas pour se lancer dans une nouvelle aventure, de peur d'avoir les ailes coupées. C'est qu'elle tient à son indépendance, et rien ni personne ne peut lui donner envie d'y concéder. Évidemment, si les sentiments sont réciproques, elle ne va pas s'en priver mais il faut tout de même que cela arrive et ce n'est pas si souvent le cas que ça.
Sa position à ce sujet aurait, sans aucun doute, été différente si elle avait pu compter sur ses parents lorsqu'elle était toute gamine. A quatre ans à peine, la petite Maddison devait faire sans ses parents qu'elle ne voyait presque jamais. "Vous travaillez tout le temps, venez jouer avec moi !", elle a dû dire cette phrase des milliers de fois, au moins. S'émanciper aussi jeune de deux figures sur lesquelles elle pensait pouvoir compter, ses propres parents, ça change son regard sur l'amour familial mais aussi sur toute autre forme d'amour, surtout qu'avec du recul, elle n'est même pas certaine que ses deux parents s'aimaient vraiment.
La caresse de Zak l'apaise et l'aide à calmer la tempête qui gronde en elle. Ce n'est pas de la colère, pas du tout même, plutôt une sensation de peur et d'une potentielle perte : si elle perd Zak, elle ne se le pardonnera jamais. Et, même si cela n'arrive pas, elle aura tout de même perdu espoir en l'avenir qu'elle osait à peine envisager à ses côtés.
Voir que son ami a réellement envie de comprendre ainsi que d'avoir toutes les cartes en main la rassure : ça n'a pas l'air si perdu que ça, en fin de compte. Elle ose esquisser un léger sourire, heureuse de voir qu'il tient vraiment à elle, mais il disparait presque aussitôt lorsqu'elle l'entend partager l'état dans lequel toute cette histoire le met. Tout sauf ça, elle voulait tout sauf ça. Il n'a rien fait de mal, n'a pas demandé que cela lui arrive et le voilà dans un sale état ? Pourquoi ? Ça ne devrait pas se passer comme ça, jamais.
Sa réaction conforte la jeune femme à se dire qu'elle est complètement stupide et qu'elle n'aurait jamais dû en arriver là. Mais, n'est-ce pas plus stupide de penser qu'elle pouvait avoir un quelconque contrôle là-dessus et changer le cours des choses ? Peu importe, ce n'est pas ce qui l'intéresse pour le moment. Elle fait donc de son mieux pour trouver les mots qui sonnent justes pour tout expliquer et ce, même si elle doit se faire violence et étaler tout ce qu'elle n'aurait jamais voulu dire à haute voix.
- Zak, je suis vraiment désolée que ça te mette dans cet état... Tu ne pouvais pas savoir, tu n'y es pour rien, je te jure.
La jeune femme se permet d'approcher de lui pour l'enlacer quelques secondes, pas plus. Elle veut lui montrer qu'elle tient à lui et ce, même si les mots ne lui viennent pas. Et, au vu de ce qu'elle s'apprête à dire, autant partager un câlin avant plutôt qu'après. Elle se recule donc un peu et fait de son mieux pour avoir une certaine contenance.
- J'ai des sentiments pour toi depuis... longtemps et je sais pas comment les gérer, j'ai qu'une envie, c'est que ça se stoppe car ton amitié compte vraiment pour moi, plus que tout. Si, après ça, tu penses que le mieux serait qu'on prenne nos distances, je le comprendrais mais...
Maddison détourne le regard, sachant qu'elle devrait dire ce qu'elle en pense mais elle n'a pas envie d'influencer le choix de Zak. Ça lui appartient et elle le respectera, peu importe à quel point cela lui déchirera le coeur. Quelques larmes coulent mais cela n'empêche pas la jeune femme de terminer sa phrase.
- Si j'ai retenu une seule chose de ces dernières semaines, c'est sans doute que m'éloigner de toi était une idée plus que stupide, je n'aurais jamais dû le faire, ni même y songer.
Petit à petit, ce qu'il y avait à dire sort et, même si cela tend l'ancienne potionniste car elle ne peut déterminer la réaction de son interlocuteur, elle sent que c'était le mieux à faire pour elle. Elle espère que cela aidera aussi Zak à mieux comprendre ses choix ainsi que le foutoir, réunissant ses sentiments et ses pensées, qu'elle a trop longtemps gardé en elle.
L'ancienne potionniste attend patiemment sa réponse, comme une confirmation finale pour pouvoir passer à autre chose. Elle ne dit plus rien, lance de temps en temps des regards dans la direction de son ami mais elle ne se montre pas insistante : elle lui a caché ses sentiments pendant des semaines, elle peut attendre quelques secondes, minutes, avant que l'homme ne se prononce.
Sa question était très mal tournée et elle s'en rend compte lorsque Zak reprend la parole. Même si Maddison est une personne spontanée, elle ne s'attendait pas à parler de tout ça aujourd'hui et elle patauge en terrain inconnu. Elle a tout en elle depuis trop longtemps, certes, mais cela ne veut pas dire qu'elle sait comment s'exprimer à ce sujet. Pourtant, elle n'est pas non plus du genre à mettre les gens dans des cases et elle s'en veut donc de l'avoir demandé à son ami. Elle lui lance un regard sincèrement désolé et s'apprêtait à reformuler sa question, alors que l'homme reprend de nouveau la parole.
Deux mots, il n'a fallu que de deux petits mots pour que le monde de l’Écossaise s'écroule. Pourtant, elle s'en doutait, mais il lui était nécessaire d'avoir une réponse claire pour savoir ce qu'il en était. Peut-être aussi pour se confirmer qu'elle était une idiote à avoir parfois imaginé que cela pourrait se passer autrement ? Deux mots, presque identiques à des couteaux, ont suffi pour lui faire comprendre qu'il fallait passer à autre chose et pas seulement le penser.
Un frisson la parcourt. Elle ne lui en veut pas, il ne pouvait pas savoir et n'est en rien fautif. Elle lui a demandé la vérité et il la lui a donnée, il n'a rien fait de plus, du moins pas intentionnellement. Il ne peut pas savoir les conséquences que cette réponse ont pour la jeune femme et, même s'il le pouvait, elle sait pertinemment qu'il serait là, à ses côtés, car c'est ce qu'il a toujours fait pour elle et c'est aussi ce que Maddison aurait fait si les rôles étaient inversés.
A sa question, la jeune femme hoche lentement la tête. Elle aurait aimé lui souffler un "Merci pour ton honnêteté" mais elle n'a même pas la force de parler, pas dans l'immédiat en tout cas. Il lui faut un peu de temps pour encaisser et elle le prendra, car elle comprend qu'elle ne peut pas faire autrement. Ignorer la douleur n'est pas une option, même si elle l'aurait sans doute aimer l'opter. Maddison est une femme vivante et énergique, tous ses proches le savent. En cet instant, on pourrait presque dire qu'elle a perdu tout éclat de vie. C'est fou à quel point l'amour peut nous mettre en vrac, non ? Fou mais pourtant réel pour elle et elle n'aurait jamais cru pouvoir l'expérimenter aussi vivement.
L'Ecossaise est du genre à éviter ce sentiment, n'en voyant pas vraiment une quelconque utilité. L'amitié lui suffi amplement et la femme indépendante qu'elle est devenue lui a souvent fait renoncer tout premier pas pour se lancer dans une nouvelle aventure, de peur d'avoir les ailes coupées. C'est qu'elle tient à son indépendance, et rien ni personne ne peut lui donner envie d'y concéder. Évidemment, si les sentiments sont réciproques, elle ne va pas s'en priver mais il faut tout de même que cela arrive et ce n'est pas si souvent le cas que ça.
Sa position à ce sujet aurait, sans aucun doute, été différente si elle avait pu compter sur ses parents lorsqu'elle était toute gamine. A quatre ans à peine, la petite Maddison devait faire sans ses parents qu'elle ne voyait presque jamais. "Vous travaillez tout le temps, venez jouer avec moi !", elle a dû dire cette phrase des milliers de fois, au moins. S'émanciper aussi jeune de deux figures sur lesquelles elle pensait pouvoir compter, ses propres parents, ça change son regard sur l'amour familial mais aussi sur toute autre forme d'amour, surtout qu'avec du recul, elle n'est même pas certaine que ses deux parents s'aimaient vraiment.
La caresse de Zak l'apaise et l'aide à calmer la tempête qui gronde en elle. Ce n'est pas de la colère, pas du tout même, plutôt une sensation de peur et d'une potentielle perte : si elle perd Zak, elle ne se le pardonnera jamais. Et, même si cela n'arrive pas, elle aura tout de même perdu espoir en l'avenir qu'elle osait à peine envisager à ses côtés.
Voir que son ami a réellement envie de comprendre ainsi que d'avoir toutes les cartes en main la rassure : ça n'a pas l'air si perdu que ça, en fin de compte. Elle ose esquisser un léger sourire, heureuse de voir qu'il tient vraiment à elle, mais il disparait presque aussitôt lorsqu'elle l'entend partager l'état dans lequel toute cette histoire le met. Tout sauf ça, elle voulait tout sauf ça. Il n'a rien fait de mal, n'a pas demandé que cela lui arrive et le voilà dans un sale état ? Pourquoi ? Ça ne devrait pas se passer comme ça, jamais.
Sa réaction conforte la jeune femme à se dire qu'elle est complètement stupide et qu'elle n'aurait jamais dû en arriver là. Mais, n'est-ce pas plus stupide de penser qu'elle pouvait avoir un quelconque contrôle là-dessus et changer le cours des choses ? Peu importe, ce n'est pas ce qui l'intéresse pour le moment. Elle fait donc de son mieux pour trouver les mots qui sonnent justes pour tout expliquer et ce, même si elle doit se faire violence et étaler tout ce qu'elle n'aurait jamais voulu dire à haute voix.
- Zak, je suis vraiment désolée que ça te mette dans cet état... Tu ne pouvais pas savoir, tu n'y es pour rien, je te jure.
La jeune femme se permet d'approcher de lui pour l'enlacer quelques secondes, pas plus. Elle veut lui montrer qu'elle tient à lui et ce, même si les mots ne lui viennent pas. Et, au vu de ce qu'elle s'apprête à dire, autant partager un câlin avant plutôt qu'après. Elle se recule donc un peu et fait de son mieux pour avoir une certaine contenance.
- J'ai des sentiments pour toi depuis... longtemps et je sais pas comment les gérer, j'ai qu'une envie, c'est que ça se stoppe car ton amitié compte vraiment pour moi, plus que tout. Si, après ça, tu penses que le mieux serait qu'on prenne nos distances, je le comprendrais mais...
Maddison détourne le regard, sachant qu'elle devrait dire ce qu'elle en pense mais elle n'a pas envie d'influencer le choix de Zak. Ça lui appartient et elle le respectera, peu importe à quel point cela lui déchirera le coeur. Quelques larmes coulent mais cela n'empêche pas la jeune femme de terminer sa phrase.
- Si j'ai retenu une seule chose de ces dernières semaines, c'est sans doute que m'éloigner de toi était une idée plus que stupide, je n'aurais jamais dû le faire, ni même y songer.
Petit à petit, ce qu'il y avait à dire sort et, même si cela tend l'ancienne potionniste car elle ne peut déterminer la réaction de son interlocuteur, elle sent que c'était le mieux à faire pour elle. Elle espère que cela aidera aussi Zak à mieux comprendre ses choix ainsi que le foutoir, réunissant ses sentiments et ses pensées, qu'elle a trop longtemps gardé en elle.
Penché par dessus la table, Zakary attend avec une folle impatiente que son amie lui donne les réponses qu’il espère tant. Il aimerait s’être trompé, avoir mal compris… Si seulement il avait mal compris ! Tout serait beaucoup plus simple. Mais il sait d’avance que cet espoir est vain… Vain, comme la tentative de Mad de le rassurer. Il secoue un peu la tête, refuse son inquiétude : ce n’est pas à elle de s’excuser, nom de Merlin, mais à lui d’avoir été si peu à l’écoute ! Il secoue la tête, refuse mais ne s’éloigne pas lorsque la jeune femme contourne la table pour s’approcher de lui. Le cœur battant un peu trop rapidement, le grand homme accepte l’étreinte et la lui rend avec sincérité, en la serrant fort mais brièvement contre lui. Il la laisse s’éloigner dès qu’elle le désire, tout en souhaitant intérieurement pouvoir l’attirer de nouveau à lui juste pour éviter qu'elle ne parle encore. Même s’il sait essentielles les paroles, cette fois-ci il en a peur.
À raison.
J’ai des sentiments pour toi depuis longtemps.
L’entendre dire est terrible. Un coup de massue s’abat dans le ventre de Zakary. Tous les événements des dernières semaines s'assemblent... Les silences de Maddison, ses absences, ses comportements étranges... Tout cela devient si logique une fois la vérité énoncée. Alors tout viendrait de là ? De quelques sentiments ? Mais pourquoi ? pourquoi lui ? Les questions se bousculent, se mélangent, se perdent.
De l’extérieur, rien ne se voit. Stoïque, il écoute sans ne rien montrer. Mais à l’intérieur… Son monde vient d’être renversé. L’amour, il en sait quelque chose, peut être aussi merveilleux que douloureux. Ce que ressent Maddison il le comprend instantanément : qu'il doit être douloureux de l'entendre dire qu'il aime Lounis ! Mais Zakary aime également Maddison, oh oui ! Il aimerait tellement le lui dire, la rassurer : mais je t’aime, je t’aime aussi fort, ne peux-tu pas te contenter de ça ? qu’aimerais-tu de plus ? Il pourrait faire semblant de ne pas comprendre que l’Amour avec un grand A ne se contente pas de ce genre de choses, chez les autres. Les pensées défilent dans son esprit. Et Zakary a du mal à croire que c'est bien pour lui qu'elle a des sentiments. Son regard prend une teinte différente quand il la regarde. Il n'avait jamais ne serait-ce imaginé que... Elle, cette femme, son amie, sa camarade… Cette femme qui depuis un an l’accompagne dans la vie… Elle a des sentiments ? Il fouille son regard dans l’espoir d’apercevoir ces derniers, afin d’avoir une preuve, quelque chose, en vain… La seule chose à faire c’est de la croire. Croire que depuis plusieurs semaines, plusieurs mois, à chaque fois qu’elle le regarde son cœur tremble.
Zakary est gêné d’imaginer ça. Non pas de se rendre compte que quelqu’un a des sentiments pour lui ; ce n’est pas la première fois et ce ne sera pas la dernière, il se sait objectivement beau garçon et agréable homme, mais avec Maddison c’est différent.
Elle pleure. Ces larmes qui dégoulinent le long de ses joues, Zakary les déteste. Pourtant, il ne fait rien pour les essuyer. Son corps est engourdi. Tellement lourd. Toute cette situation est détestable. Comment en sont-ils arrivés là ? Ces sentiments, Zakary sait à quel point ils sont douloureux et il sait aussi pourquoi Mad a envie de s’en débarrasser. Mais il ne peut s’empêcher de penser que c’est malheureux d’en arriver là… Malheureux de vouloir étouffer cet amour juste parce qu'elle ne le pense pas disponible.
Disponible… Zakary serre les mâchoires à s’en éclater les dents et détourne le regard. Il déteste cette situation ! Il déteste cette douleur qui déchire le visage de son amie ! Et il déteste aussi toutes ces cases que la société leur impose, ces obligations… Parce qu’il vient d’avouer aimer Lounis, et Merlin seul sait combien il l’aime à en crever !, Maddison souffre le martyr. Parce que pour elle, cet amour rend le sien impensable, voire interdit. Dans un autre monde, Maddison n’aurait pas à souffrir de ça.
L’agacement de Zakary prend tout à coup une proportion énorme ; toutes ces pensées qui se mélangent, tous ces sentiments, ces larmes qui s’accumulent dans ses yeux, aggravées par la vision de celles de Mini-Nash, toutes ces idées qui lui viennent, cette frustration qui malmène ses reins. Tout ça est trop, soudainement.
« Merlin ! » s’exclame-t-il.
Le mot sort à toute allure, dérape contre ses lèvres et atterrit brutalement dans le monde. Il prend toute la place dans l'arrière-boutique d’Apothic’herbes. L'homme se détourne, fait quelques pas dans la pièce et se prend la tête dans les mains. Il en profite pour essuyer ses yeux, non pas pour cacher ses larmes mais pour s’éclaircir le regard. Il inspire un bon coup. Fort, profondément. Une inspiration qui lui défracte les poumons. La vulgarité n’a jamais été son fort. Il déteste ça. Il ne s’abaisse à cela que lorsque les émotions prennent trop de place. C’est rare, mais pas suffisamment. Il s’en veut instantanément et tourne vers Mad un regard penaud.
« Excuse-moi…, chuchote-t-il, contrit. Je déteste… Je n’aime pas du tout quand tu es… »
Si les mots ont du mal à sortir, c’est qu’il a la gorge nouée. C’est que toute cette situation le rend dingue. Si Zakary le pouvait il effacerait tout cela… Non. À peine cette idée formulée, il sait qu’il ne ferait jamais ça, même s’il en était capable. Ce qui se passe est douloureux mais nécessaire. Il ne faut pas l'effacer, il ne faut pas l’oublier. Il faut le vivre, même si ça fait mal. Calmé par ses pensées, Zakary se dégonfle comme un ballon et affiche un pauvre sourire. Il se rapproche de nouveau de Maddy, il s’en approche bien trop mais il est incapable de museler cette envie. Du bout des doigts, il essuie des joues de la jeune femme les larmes brûlantes qui y coulent. Un petit rire secoue ses épaules. Il désigne son propre visage d’un doigt.
« Je crois que tu vas pouvoir faire pareil pour moi… »
Il s’abreuve un instant à son regard et y puise le courage de continuer.
« Cette situation n’est pas très agréable… Je parle pas des… Sentiments que tu as pour moi mais de ta souffrance. Si tu savais comme je regrette… Tu aurais pu me le dire avant, souffle-t-il soudainement, tu aurais pu m’en parler, on aurait géré ça ensemble ! »
Il y croit, certes, il croit en ses paroles mais à l’instant même où il les prononce il sait qu’elles sont déplacées : c’est inutile de reprocher une chose qui est déjà arrivée et sur laquelle on a plus le moindre pouvoir. Il grimace, désolé.
« Enfin, se reprend-il, je te le dis pour te rassurer : tu peux me parler de tout, tu le sais non ? Je déteste l’idée que tu aies souffert toute seule ces derniers temps. »
Zakary veut faire sienne sa souffrance. Non pas pour l’en soulager mais pour la vivre avec elle. Tout vivre avec elle, tout vivre avec ceux qu’il aime. Il déteste l’idée de ne pas tout savoir, de ne pas être au courant de tout ce qui se déroule dans l’esprit ou le cœur des personnes qu’il côtoie. Il a l’impression que Maddison est une inconnue. Il la regarde, la reconnait mais… Cela fait des semaines qu’elle ne pense pas ce qu’il croyait qu’elle pensait et qu’elle ne ressent pas ce qu’il pensait qu’elle ressentait. Il ne sait donc rien, il est totalement perdu. Il est hors de question que cela se reproduise.
Que faire, désormais ? Maddy a proposé une solution simple : si tu penses que le mieux serait qu’on prenne nos distances, je comprendrais. Ce n’est pas totalement idiot, comme solution. Prendre ses distances pour que les sentiments de Maddison s’apaisent, pour que tout revienne à la normale… C’est ce que ferait une personne pétrie dans le mensonge, une personne habituée à détourner le regard. C’est facile de fuir. C’est facile et lâche. Une personne a des sentiments pour moi ? Bon ! je vais donc m’éloigner, attendre que cela lui passe, la laisser souffrir toute seule et tout sera arrangé, n’est-ce pas ? Zakary déteste cette façon de faire, jamais il n’agira comme cela. Les sentiments de Maddison Nash, il ne veut pas les étouffer, il ne veut pas les détruire, les annihiler. Il veut en prendre soin, les chérir et tout faire pour qu’elle ne souffre pas. Est-ce seulement possible ? Malgré lui, son éducation et la société dans laquelle il vit depuis toujours lui font se poser la question : est-il possible de chérir les sentiments de son amie dans la situation dans laquelle ils sont ? Cela semble un peu dérisoire… Un peu impossible… Mais c’est si injuste ! Pourquoi devrait-elle sacrifier ce qu’elle ressent, hein ? Elle a le droit de l’aimer ! Et Zakary a également le droit de l’aimer.
Tout se mélange dans sa tête.
Des choses auxquelles il n’avait jamais, jamais songé flottent à l’orée de son esprit.
« Mad…, » commence-t-il avant de se taire. Il prend le temps de la réflexion, se mordille les lèvres. Puis se lance. « Je ne veux pas que tu t’éloignes de moi. Vraiment pas. Ce n’est pas juste que tu doives… Enfin… » Il expire soudainement. « Tes sentiments ne me font pas peur. Alors je n’ai pas envie de prendre de la distance. Je ne veux pas, vraiment pas. Bordel, je t’aime et je refuse de perdre l’amie que j’ai enfin retrouvée après tout ce temps ! Ce serait injuste, non ? On s’est retrouvés, on s’entend super bien. Ça ne peut pas rester comme ça ? »
Les mots se bousculent contre ses lèvres. Si bien qu’il n’a guère conscience d’en avoir prononcé certains qu’il aurait mieux fallut garder pour lui. Mais même s’il s’en rendait compte, Zakary ne s’en voudrait pas. Tout ce qui sort sans filtre n’est que franchise. Et la franchise est la seule chose qui compte.
« Mais toi, de quoi tu as besoin ? »
Mes excuses, encore ! Pour ce fichu retard. Et mes remerciements ; j'aime tellement écrire cela avec toi.
Zakary me surprend. Je le savais sincère, je le savais beaucoup de choses... Mais il me surprend encore. Pour lui, les mots ne doivent pas être cachés. Dire je t'aime est facile pour lui. Un peu trop, je crois.
À raison.
J’ai des sentiments pour toi depuis longtemps.
L’entendre dire est terrible. Un coup de massue s’abat dans le ventre de Zakary. Tous les événements des dernières semaines s'assemblent... Les silences de Maddison, ses absences, ses comportements étranges... Tout cela devient si logique une fois la vérité énoncée. Alors tout viendrait de là ? De quelques sentiments ? Mais pourquoi ? pourquoi lui ? Les questions se bousculent, se mélangent, se perdent.
De l’extérieur, rien ne se voit. Stoïque, il écoute sans ne rien montrer. Mais à l’intérieur… Son monde vient d’être renversé. L’amour, il en sait quelque chose, peut être aussi merveilleux que douloureux. Ce que ressent Maddison il le comprend instantanément : qu'il doit être douloureux de l'entendre dire qu'il aime Lounis ! Mais Zakary aime également Maddison, oh oui ! Il aimerait tellement le lui dire, la rassurer : mais je t’aime, je t’aime aussi fort, ne peux-tu pas te contenter de ça ? qu’aimerais-tu de plus ? Il pourrait faire semblant de ne pas comprendre que l’Amour avec un grand A ne se contente pas de ce genre de choses, chez les autres. Les pensées défilent dans son esprit. Et Zakary a du mal à croire que c'est bien pour lui qu'elle a des sentiments. Son regard prend une teinte différente quand il la regarde. Il n'avait jamais ne serait-ce imaginé que... Elle, cette femme, son amie, sa camarade… Cette femme qui depuis un an l’accompagne dans la vie… Elle a des sentiments ? Il fouille son regard dans l’espoir d’apercevoir ces derniers, afin d’avoir une preuve, quelque chose, en vain… La seule chose à faire c’est de la croire. Croire que depuis plusieurs semaines, plusieurs mois, à chaque fois qu’elle le regarde son cœur tremble.
Zakary est gêné d’imaginer ça. Non pas de se rendre compte que quelqu’un a des sentiments pour lui ; ce n’est pas la première fois et ce ne sera pas la dernière, il se sait objectivement beau garçon et agréable homme, mais avec Maddison c’est différent.
Elle pleure. Ces larmes qui dégoulinent le long de ses joues, Zakary les déteste. Pourtant, il ne fait rien pour les essuyer. Son corps est engourdi. Tellement lourd. Toute cette situation est détestable. Comment en sont-ils arrivés là ? Ces sentiments, Zakary sait à quel point ils sont douloureux et il sait aussi pourquoi Mad a envie de s’en débarrasser. Mais il ne peut s’empêcher de penser que c’est malheureux d’en arriver là… Malheureux de vouloir étouffer cet amour juste parce qu'elle ne le pense pas disponible.
Disponible… Zakary serre les mâchoires à s’en éclater les dents et détourne le regard. Il déteste cette situation ! Il déteste cette douleur qui déchire le visage de son amie ! Et il déteste aussi toutes ces cases que la société leur impose, ces obligations… Parce qu’il vient d’avouer aimer Lounis, et Merlin seul sait combien il l’aime à en crever !, Maddison souffre le martyr. Parce que pour elle, cet amour rend le sien impensable, voire interdit. Dans un autre monde, Maddison n’aurait pas à souffrir de ça.
L’agacement de Zakary prend tout à coup une proportion énorme ; toutes ces pensées qui se mélangent, tous ces sentiments, ces larmes qui s’accumulent dans ses yeux, aggravées par la vision de celles de Mini-Nash, toutes ces idées qui lui viennent, cette frustration qui malmène ses reins. Tout ça est trop, soudainement.
« Merlin ! » s’exclame-t-il.
Le mot sort à toute allure, dérape contre ses lèvres et atterrit brutalement dans le monde. Il prend toute la place dans l'arrière-boutique d’Apothic’herbes. L'homme se détourne, fait quelques pas dans la pièce et se prend la tête dans les mains. Il en profite pour essuyer ses yeux, non pas pour cacher ses larmes mais pour s’éclaircir le regard. Il inspire un bon coup. Fort, profondément. Une inspiration qui lui défracte les poumons. La vulgarité n’a jamais été son fort. Il déteste ça. Il ne s’abaisse à cela que lorsque les émotions prennent trop de place. C’est rare, mais pas suffisamment. Il s’en veut instantanément et tourne vers Mad un regard penaud.
« Excuse-moi…, chuchote-t-il, contrit. Je déteste… Je n’aime pas du tout quand tu es… »
Si les mots ont du mal à sortir, c’est qu’il a la gorge nouée. C’est que toute cette situation le rend dingue. Si Zakary le pouvait il effacerait tout cela… Non. À peine cette idée formulée, il sait qu’il ne ferait jamais ça, même s’il en était capable. Ce qui se passe est douloureux mais nécessaire. Il ne faut pas l'effacer, il ne faut pas l’oublier. Il faut le vivre, même si ça fait mal. Calmé par ses pensées, Zakary se dégonfle comme un ballon et affiche un pauvre sourire. Il se rapproche de nouveau de Maddy, il s’en approche bien trop mais il est incapable de museler cette envie. Du bout des doigts, il essuie des joues de la jeune femme les larmes brûlantes qui y coulent. Un petit rire secoue ses épaules. Il désigne son propre visage d’un doigt.
« Je crois que tu vas pouvoir faire pareil pour moi… »
Il s’abreuve un instant à son regard et y puise le courage de continuer.
« Cette situation n’est pas très agréable… Je parle pas des… Sentiments que tu as pour moi mais de ta souffrance. Si tu savais comme je regrette… Tu aurais pu me le dire avant, souffle-t-il soudainement, tu aurais pu m’en parler, on aurait géré ça ensemble ! »
Il y croit, certes, il croit en ses paroles mais à l’instant même où il les prononce il sait qu’elles sont déplacées : c’est inutile de reprocher une chose qui est déjà arrivée et sur laquelle on a plus le moindre pouvoir. Il grimace, désolé.
« Enfin, se reprend-il, je te le dis pour te rassurer : tu peux me parler de tout, tu le sais non ? Je déteste l’idée que tu aies souffert toute seule ces derniers temps. »
Zakary veut faire sienne sa souffrance. Non pas pour l’en soulager mais pour la vivre avec elle. Tout vivre avec elle, tout vivre avec ceux qu’il aime. Il déteste l’idée de ne pas tout savoir, de ne pas être au courant de tout ce qui se déroule dans l’esprit ou le cœur des personnes qu’il côtoie. Il a l’impression que Maddison est une inconnue. Il la regarde, la reconnait mais… Cela fait des semaines qu’elle ne pense pas ce qu’il croyait qu’elle pensait et qu’elle ne ressent pas ce qu’il pensait qu’elle ressentait. Il ne sait donc rien, il est totalement perdu. Il est hors de question que cela se reproduise.
Que faire, désormais ? Maddy a proposé une solution simple : si tu penses que le mieux serait qu’on prenne nos distances, je comprendrais. Ce n’est pas totalement idiot, comme solution. Prendre ses distances pour que les sentiments de Maddison s’apaisent, pour que tout revienne à la normale… C’est ce que ferait une personne pétrie dans le mensonge, une personne habituée à détourner le regard. C’est facile de fuir. C’est facile et lâche. Une personne a des sentiments pour moi ? Bon ! je vais donc m’éloigner, attendre que cela lui passe, la laisser souffrir toute seule et tout sera arrangé, n’est-ce pas ? Zakary déteste cette façon de faire, jamais il n’agira comme cela. Les sentiments de Maddison Nash, il ne veut pas les étouffer, il ne veut pas les détruire, les annihiler. Il veut en prendre soin, les chérir et tout faire pour qu’elle ne souffre pas. Est-ce seulement possible ? Malgré lui, son éducation et la société dans laquelle il vit depuis toujours lui font se poser la question : est-il possible de chérir les sentiments de son amie dans la situation dans laquelle ils sont ? Cela semble un peu dérisoire… Un peu impossible… Mais c’est si injuste ! Pourquoi devrait-elle sacrifier ce qu’elle ressent, hein ? Elle a le droit de l’aimer ! Et Zakary a également le droit de l’aimer.
Tout se mélange dans sa tête.
Des choses auxquelles il n’avait jamais, jamais songé flottent à l’orée de son esprit.
« Mad…, » commence-t-il avant de se taire. Il prend le temps de la réflexion, se mordille les lèvres. Puis se lance. « Je ne veux pas que tu t’éloignes de moi. Vraiment pas. Ce n’est pas juste que tu doives… Enfin… » Il expire soudainement. « Tes sentiments ne me font pas peur. Alors je n’ai pas envie de prendre de la distance. Je ne veux pas, vraiment pas. Bordel, je t’aime et je refuse de perdre l’amie que j’ai enfin retrouvée après tout ce temps ! Ce serait injuste, non ? On s’est retrouvés, on s’entend super bien. Ça ne peut pas rester comme ça ? »
Les mots se bousculent contre ses lèvres. Si bien qu’il n’a guère conscience d’en avoir prononcé certains qu’il aurait mieux fallut garder pour lui. Mais même s’il s’en rendait compte, Zakary ne s’en voudrait pas. Tout ce qui sort sans filtre n’est que franchise. Et la franchise est la seule chose qui compte.
« Mais toi, de quoi tu as besoin ? »
Mes excuses, encore ! Pour ce fichu retard. Et mes remerciements ; j'aime tellement écrire cela avec toi.
Zakary me surprend. Je le savais sincère, je le savais beaucoup de choses... Mais il me surprend encore. Pour lui, les mots ne doivent pas être cachés. Dire je t'aime est facile pour lui. Un peu trop, je crois.
Voir Zakary ne pas faillir une seule fois pendant qu'elle parle ne rassure pas Maddison. Elle aimerait avoir une réaction de sa part pour comprendre le plus rapidement possible ce qu'il pense de ce qu'elle lui dit. Elle sent que son impatience prend le dessus car elle préfèrerait rapidement avoir toutes les clés en main et savoir ce qu'il adviendra de leur amitié. Elle sait déjà que cela ne débouchera pas sur la fin heureuse qu'elle avait imaginée lorsqu'elle a commencé à avoir des sentiments pour l'homme mais, vu les circonstances, savoir qu'il ne souhaite pas s'éloigner d'elle lui serait plus que suffisant.
Elle ne dit plus rien, elle attend que son ami dise quelque chose, n'importe quoi, en fait. Le pire qu'il pourrait lui faire, ce serait de rester silencieux, la blonde ne pourrait pas le supporter. Si, maintenant, elle est prête à tout lui déballer, elle aimerait tout de même avoir l'impression qu'elle ne se lance pas comme une imprudente dans ce qui s'avèrerait être une chute sans aucun filet de sécurité. Plus que jamais, elle a besoin de savoir que son ami est là pour elle : s'il est là pour elle maintenant, elle sera certaine qu'il sera toujours là pour elle.
Lorsqu'il ouvre la bouche, Maddison le regarde d'un interrogateur : c'est tout ? Il ne peut pas être plus clair, un seul mot, rien de plus ? Pendant un instant, la jeune femme se dit qu'elle devrait le secouer afin d'avoir des réponses, et vite, mais elle se ressaisit et se met à sa place. Ce n'est pas évident à faire pour elle mais elle tente tout de même et se dit qu'elle n'aurait sans doute pas su quoi dire dans un premier temps. Elle aurait sûrement cherché ses mots pour ne pas dire n'importe quoi, pour ne pas blesser son ami : en bref, sa réaction est plus que compréhensible. Zak est un homme bien, du moins avec elle, l’Écossaise sait bien qu'il ne cherche pas à lui faire du mal en retardant sa réponse. Elle prend donc son mal en patience et elle fait de son mieux pour que son anxiété ne la ronge pas plus qu'elle ne le fait déjà.
L'ancienne Poufsouffle est une optimiste, il est rare pour elle de penser au pire. Mais alors, quand le stress prend le dessus, elle ne voit que le pire, sans exception. Elle se calme donc comme elle le peut, notamment en prenant de grandes inspirations de temps en temps. Elle fait cela le plus discrètement possible, afin de ne pas alerter Zakary qui en a déjà bien assez sur la planche.
Maddison l'écoute attentivement et boit presque ses paroles, dans l'espoir de comprendre comment cette histoire va bien pouvoir se terminer en lisant entre les lignes. Lorsqu'elle le voit sourire, elle est déjà un peu plus sereine. Ce n'est pas un sourire franc, certes, mais c'est déjà ça, surtout que des larmes ont aussi coulé de son côté. Lorsqu'il vient vers elle, elle le laisse s'approcher, sans vraiment comprendre où il veut en venir mais sa confiance envers lui est si grande qu'il serait ridicule de l'en empêcher.
Ce rapprochement physique lui fait du bien : pour elle, ce geste montre qu'il n'a pas l'air de vouloir prendre ses distances et qu'il tient sincèrement à elle. Elle rit légèrement également puis elle essuie délicatement les larmes de l'homme. Désormais, un sourire léger trône sur son visage. L'anxiété s'envole. Elle ne sait pas encore ce que Zak va lui dire mais elle a l'intime conviction que cela va lui convenir et que tous deux sauront faire face à cette épreuve sans que leur amitié n'en prenne un coup. Et ça, c'est bien ce qui terrifiait le plus la jeune femme.
Si elle n'est pas du genre à laisser une grande place à l'amour dans sa vie, il faut dire qu'elle ferait tout pour ses proches ainsi que ses amis. Ces derniers se comptent sur les doigts d'une main car Maddison ne voit pas l'intérêt d'avoir un grand cercle autour d'elle et que la qualité passe toujours avant la quantité. De plus, elle ne se verrait pas capable d'entretenir un grand nombre de relations amicales de manière adéquate. Non, quelques amis proches, ça lui suffit. Une fois qu'ils entrent dans son cercle restreint, ils acquièrent sa confiance, sa loyauté et deviennent des piliers pour elle. En perdre un, c'est presque perdre une partie d'elle et ça, la blonde ne se le pardonnerait jamais.
La jeune femme laisse Zakary terminer avant de penser quoi que ce soit afin de ne plus imaginer le pire inutilement. Et, elle fait bien, puisque cette discussion semble aller de l'avant et dans le bon sens. Elle hoche donc la tête pour lui assurer qu'elle n'hésitera pas à tout lui dire les prochaines fois, même si cela peut parfois sembler dur. Elle a bien remarqué et compris son erreur, elle ne compte pas la reproduire. Elle hésite à lui répondre de manière catégorique qu'il n'a rien à regretter, qu'il n'a rien fait de mal. Enfin, elle non plus, en soi, elle n'y peut rien si elle éprouve des sentiments pour lui mais c'est bien la blonde qui a décidé d'avoir ce comportement envers son ami, pas l'inverse. Il n'avait pas à deviner ce qui lui arrivait, elle aurait simplement dû l'en informer. Néanmoins, elle reste silencieuse : elle comprend bien qu'il vaut mieux le laisser s'exprimer sans l'interrompre.
Le silence s'installe. Maddison hésite à reprendre la parole mais elle sait qu'il n'a pas terminé, au vu de tout ce qu'elle a pu lui dire. Elle baisse donc son regard afin de ne pas l'oppresser ni de lui donner l'impression qu'il doit forcément continuer. Qu'il prenne son temps, c'est une des premières choses que la jeune femme a la possibilité de lui accorder afin de réparer ses erreurs ainsi que ses choix. Alors, elle le fait sans hésiter.
"Je ne veux pas que tu t’éloignes de moi."
Ces paroles suffisent pour que Maddison relève la tête, aussi stupéfaite qu'heureuse : ils partagent le même point de vue, alors ! Inconsciemment, la jeune femme retrouve son sourire, ce sourire franc qui la caractérise. Zak a su trouver les mots pour se montrer rassurant et présent pour elle.
Il fait un sans faute mais la blonde ne peut s'empêcher de buter lorsqu'elle l'entend prononcer "Je t'aime". Ça semble si facile à dire pour lui alors qu'il n'a pas de sentiments pour elle, c'est bien ce que Maddison doit comprendre de cette discussion, non ? Alors, pourquoi a-t-elle dû tourner autour du pot pour lui expliquer ce qui lui arrivait alors qu'il arrive à le dire sans aucun problème ?
La jeune femme est pensive mais elle chasse cette phrase de son esprit. Il l'a sans doute dite sans vraiment y penser. Elle se concentre donc sur la question qui lui a été posée pour ne pas se disperser. Pour elle, la réponse est claire puisqu'elle n'a pas changé dans son esprit.
- Je n'ai pas besoin de prendre mes distances. J'ai besoin d'être là pour toi, qu'on traine ensemble comme avant et de te montrer que je te fais vraiment confiance. Je n'ai pas été une super amie ces derniers temps, je tiens à me racheter et à ne pas faire durer mes décisions stupides plus longtemps.
Elle marque une pause : elle est certaine que c'est la bonne chose à faire. Cela ne lui fera pas de mal, ils ont su s'expliquer et la réaction de son ami la conforte dans cette direction.
- Je suis tellement, mais tellement désolée.. Je me suis vraiment comportée comme une idiote. Ça n'arrivera plus, je te le promets.
Une nouvelle fois, sa mine désolée laisse place à un léger sourire : il est temps d'évoquer des choses plus joyeuses maintenant que l'orage est passé, non ?
Je m'excuse aussi pour ce retard, je tenais à être bien disponible pour écrire ce post pour ne pas le bâcler
Elle ne dit plus rien, elle attend que son ami dise quelque chose, n'importe quoi, en fait. Le pire qu'il pourrait lui faire, ce serait de rester silencieux, la blonde ne pourrait pas le supporter. Si, maintenant, elle est prête à tout lui déballer, elle aimerait tout de même avoir l'impression qu'elle ne se lance pas comme une imprudente dans ce qui s'avèrerait être une chute sans aucun filet de sécurité. Plus que jamais, elle a besoin de savoir que son ami est là pour elle : s'il est là pour elle maintenant, elle sera certaine qu'il sera toujours là pour elle.
Lorsqu'il ouvre la bouche, Maddison le regarde d'un interrogateur : c'est tout ? Il ne peut pas être plus clair, un seul mot, rien de plus ? Pendant un instant, la jeune femme se dit qu'elle devrait le secouer afin d'avoir des réponses, et vite, mais elle se ressaisit et se met à sa place. Ce n'est pas évident à faire pour elle mais elle tente tout de même et se dit qu'elle n'aurait sans doute pas su quoi dire dans un premier temps. Elle aurait sûrement cherché ses mots pour ne pas dire n'importe quoi, pour ne pas blesser son ami : en bref, sa réaction est plus que compréhensible. Zak est un homme bien, du moins avec elle, l’Écossaise sait bien qu'il ne cherche pas à lui faire du mal en retardant sa réponse. Elle prend donc son mal en patience et elle fait de son mieux pour que son anxiété ne la ronge pas plus qu'elle ne le fait déjà.
L'ancienne Poufsouffle est une optimiste, il est rare pour elle de penser au pire. Mais alors, quand le stress prend le dessus, elle ne voit que le pire, sans exception. Elle se calme donc comme elle le peut, notamment en prenant de grandes inspirations de temps en temps. Elle fait cela le plus discrètement possible, afin de ne pas alerter Zakary qui en a déjà bien assez sur la planche.
Maddison l'écoute attentivement et boit presque ses paroles, dans l'espoir de comprendre comment cette histoire va bien pouvoir se terminer en lisant entre les lignes. Lorsqu'elle le voit sourire, elle est déjà un peu plus sereine. Ce n'est pas un sourire franc, certes, mais c'est déjà ça, surtout que des larmes ont aussi coulé de son côté. Lorsqu'il vient vers elle, elle le laisse s'approcher, sans vraiment comprendre où il veut en venir mais sa confiance envers lui est si grande qu'il serait ridicule de l'en empêcher.
Ce rapprochement physique lui fait du bien : pour elle, ce geste montre qu'il n'a pas l'air de vouloir prendre ses distances et qu'il tient sincèrement à elle. Elle rit légèrement également puis elle essuie délicatement les larmes de l'homme. Désormais, un sourire léger trône sur son visage. L'anxiété s'envole. Elle ne sait pas encore ce que Zak va lui dire mais elle a l'intime conviction que cela va lui convenir et que tous deux sauront faire face à cette épreuve sans que leur amitié n'en prenne un coup. Et ça, c'est bien ce qui terrifiait le plus la jeune femme.
Si elle n'est pas du genre à laisser une grande place à l'amour dans sa vie, il faut dire qu'elle ferait tout pour ses proches ainsi que ses amis. Ces derniers se comptent sur les doigts d'une main car Maddison ne voit pas l'intérêt d'avoir un grand cercle autour d'elle et que la qualité passe toujours avant la quantité. De plus, elle ne se verrait pas capable d'entretenir un grand nombre de relations amicales de manière adéquate. Non, quelques amis proches, ça lui suffit. Une fois qu'ils entrent dans son cercle restreint, ils acquièrent sa confiance, sa loyauté et deviennent des piliers pour elle. En perdre un, c'est presque perdre une partie d'elle et ça, la blonde ne se le pardonnerait jamais.
La jeune femme laisse Zakary terminer avant de penser quoi que ce soit afin de ne plus imaginer le pire inutilement. Et, elle fait bien, puisque cette discussion semble aller de l'avant et dans le bon sens. Elle hoche donc la tête pour lui assurer qu'elle n'hésitera pas à tout lui dire les prochaines fois, même si cela peut parfois sembler dur. Elle a bien remarqué et compris son erreur, elle ne compte pas la reproduire. Elle hésite à lui répondre de manière catégorique qu'il n'a rien à regretter, qu'il n'a rien fait de mal. Enfin, elle non plus, en soi, elle n'y peut rien si elle éprouve des sentiments pour lui mais c'est bien la blonde qui a décidé d'avoir ce comportement envers son ami, pas l'inverse. Il n'avait pas à deviner ce qui lui arrivait, elle aurait simplement dû l'en informer. Néanmoins, elle reste silencieuse : elle comprend bien qu'il vaut mieux le laisser s'exprimer sans l'interrompre.
Le silence s'installe. Maddison hésite à reprendre la parole mais elle sait qu'il n'a pas terminé, au vu de tout ce qu'elle a pu lui dire. Elle baisse donc son regard afin de ne pas l'oppresser ni de lui donner l'impression qu'il doit forcément continuer. Qu'il prenne son temps, c'est une des premières choses que la jeune femme a la possibilité de lui accorder afin de réparer ses erreurs ainsi que ses choix. Alors, elle le fait sans hésiter.
"Je ne veux pas que tu t’éloignes de moi."
Ces paroles suffisent pour que Maddison relève la tête, aussi stupéfaite qu'heureuse : ils partagent le même point de vue, alors ! Inconsciemment, la jeune femme retrouve son sourire, ce sourire franc qui la caractérise. Zak a su trouver les mots pour se montrer rassurant et présent pour elle.
Il fait un sans faute mais la blonde ne peut s'empêcher de buter lorsqu'elle l'entend prononcer "Je t'aime". Ça semble si facile à dire pour lui alors qu'il n'a pas de sentiments pour elle, c'est bien ce que Maddison doit comprendre de cette discussion, non ? Alors, pourquoi a-t-elle dû tourner autour du pot pour lui expliquer ce qui lui arrivait alors qu'il arrive à le dire sans aucun problème ?
La jeune femme est pensive mais elle chasse cette phrase de son esprit. Il l'a sans doute dite sans vraiment y penser. Elle se concentre donc sur la question qui lui a été posée pour ne pas se disperser. Pour elle, la réponse est claire puisqu'elle n'a pas changé dans son esprit.
- Je n'ai pas besoin de prendre mes distances. J'ai besoin d'être là pour toi, qu'on traine ensemble comme avant et de te montrer que je te fais vraiment confiance. Je n'ai pas été une super amie ces derniers temps, je tiens à me racheter et à ne pas faire durer mes décisions stupides plus longtemps.
Elle marque une pause : elle est certaine que c'est la bonne chose à faire. Cela ne lui fera pas de mal, ils ont su s'expliquer et la réaction de son ami la conforte dans cette direction.
- Je suis tellement, mais tellement désolée.. Je me suis vraiment comportée comme une idiote. Ça n'arrivera plus, je te le promets.
Une nouvelle fois, sa mine désolée laisse place à un léger sourire : il est temps d'évoquer des choses plus joyeuses maintenant que l'orage est passé, non ?
Je m'excuse aussi pour ce retard, je tenais à être bien disponible pour écrire ce post pour ne pas le bâcler
Elle l'a dit.
Elle ne veut pas prendre ses distances. Elle veut que tout soit comme avant. Comme avant... Comme lorsqu'ils se retrouvaient comme deux amis. À boire des coups, échanger des coups de cœur littéraires, parler des années collège, visiter des boutiques qu'ils aiment, manger des glaces, se promener dans la campagne anglaise... Se voir comme avant, cela parait si simple, presque inespéré.
Elle l'a dit.
Elle veut qu'ils trainent ensemble, elle lui fait confiance.
Zakary laisse tomber sa tête en avant. Il se sent tellement soulagé ! Des amis, il en a à la pelle. Des biens et des moins biens. Il y a ceux qu'il voit régulièrement, ceux qu'il croise au hasard, d'autres qu'il ne voit que dans des circonstances particulières : dans des bars peu recommandables, à l'étranger, dans l'Allée des Embrumes. Des amis de passage, des collègues, camarades, connaissances. Il connait leur nom, leur prénom, leur métier, il sait ce qu'il peut attendre d'eux, ce qu'il peut dire ou non, comment il doit se présenter, quel ton il doit employer. Ce sont des fantômes dans son quotidien. Des personnes qu'il apprécie, pour la plupart, mais pour lesquels il ne lâcherait pas la moindre larme.
Puis il y a les autres.
Ceux qui le touchent si profondément qu'ils en deviennent une partie essentielle de sa vie. Il y a quelques amis qu'il s'est fait à Poudlard, Kyle, Nate et Susan, qu'il voit régulièrement, à qui il écrit et raconte les petites pensées crasseuses qu'il ne partage avec personne d'autre. Des amis sincères qui l'ont déjà fait pleurer, pour lesquels il a déjà pleuré et dont il ne se remettrait pas de la perte. Il y a Lounis, aussi. Avec lui, cela va bien plus loin encore. Lounis s'est infiltré sous les couches les plus profondes de son cœur jusqu'à atteindre le noyau. Depuis il vit là. Son amour, son compagnon, son partenaire de vie.
Mini-Nash fait désormais partie de ce cercle. De fantôme, elle est devenue amie. Proche, très proche, se rend compte Zakary. Le genre auquel il pense régulièrement et qu'il a envie, besoin de voir souvent. Il tient à elle.
Aujourd'hui, l'un de ses piliers a tremblé. Ce n'est rien de dramatique, il n'a pas perdu une amie, Maddison est encore là mais... Mais l'idée de la perdre devient plus concrète : c'est un risque existant, cela pourrait arriver. Zakary ne craint pas les disputes, ce n'est pas cela qui pourrait le séparer de l'un des êtres qui comptent pour lui. Il craint davantage les rancœurs qui peuvent induire chez l'autre l'envie de partir.
Zakary déglutit péniblement et se force à regarder à réalité en face. Il prononce les mots dans sa tête pour être certain de bien les comprendre : *elle a des sentiments pour moi mais ne veut pas qu'on prenne de la distance*.
Elle a des sentiments pour moi.
Que ces mots sont étranges...
L'homme secoue la tête pour remettre ses idées en place et coule un regard mi-sérieux mi-amusé en direction de son amie qui n'est pas seulement désolée, mais tellement, tellement désolée. Elle se flagelle, s'en veut. C'est malheureusement ce qui arrive lorsque l'on condamne nos sentiments qui n'ont pourtant rien à se reprocher ; comme si on pouvait les empêcher d'éclore ! Pourquoi s'en vouloir pour quelque chose qui est naturel ? Il ne manquerait plus qu'elle s'excuse de vivre et de ressentir. Pardon d'être humaine ! dirait-elle. Si cela devait arriver, Zakary lui enverrait une gerbe d'eau glacée dans la figure pour la faire revenir à la surface.
« T'arrêtes de t'excuser, oui ? grimace-t-il. Désolée de quoi, t'as le droit d'avoir des sentiments. Et puis je comprends ton comportement de ces derniers temps, je sais que tu ne pouvais pas non plus arriver comme une fleur devant moi pour m'avouer... Tout ça. »
Zakary soupire et prend appui sur le bureau, les jambes croisées devant lui pour se maintenir en équilibre. Il a un peu de mal à croire qu'il existe une autre personne sur Terre, une autre que Lounis qui ressent pour lui un sentiment aussi fort que ces sentiments-là. Un sourire un peu béa lui vient. Il l'efface aussitôt, de peur que Mad l'interprète comme de la moquerie.
Il apprécie se savoir aimé de deux personnes. Il se sent deux fois plus chanceux.
« Peu importe ce que tu fais, tu restes une super amie, Mad. Je... Vraiment. Tu n'as rien à te faire racheter, tu es une personne vraiment... » Il hésite sur le mot à employer, fronce les sourcils puis lève soudainement le regard pour croiser celui de la jeune femme : « Merveilleuse ! Non, ne rigole pas, c'est le bon mot : merveilleuse. Dans le genre qu'on ne trouve pas à tous les coins de rue, tu vois ? »
Zakary n'a pas peur des mots. Quand il dit que Maddy est merveilleuse, c'est qu'elle est merveilleuse. Pour lui. Dans son regard.
« Du coup... »
Il s'interrompt, penaud, et se demande s'il a raison de faire ce qu'il compte faire. Dans cette situation-là, n'est-il pas censé s'en aller pour laisser le temps faire son œuvre et apaiser les cœurs ? Il n'en a aucune envie. Il rigole un peu, soudainement nerveux et troublé de l'être : il n'a jamais été particulièrement timide.
« Tu finis à quelle heure ? On va boire un verre ? » Il sourit doucement à l'intention de Maddison. D'une main, il se masse l'épaule gauche qui le lance. « Tu préfères peut-être être tranquille ? Je peux l'entendre. Ça ne doit pas être facile, pour toi, murmure-t-il. Moi, en tout cas, j'ai envie de boire avec toi. »
Il l'avoue comme un enfant pris en faute. Il a en tête les quelques soirées qu'ils ont passé ensemble, un peu trop alcoolisées, qui se terminent un peu trop tard, mais alors ? Ils profitent. Lounis l'attend à la maison, et alors ? Zakary a besoin de souffler et de se prouver qu'il est en droit de le faire. Alors il oublie Lounis pour se concentrer sur la jeune femme qui lui fait face. Il veut passer un peu de temps avec l'un de ses piliers, ce soir ; celui qu'il a peur de voir s'effondrer.
Elle ne veut pas prendre ses distances. Elle veut que tout soit comme avant. Comme avant... Comme lorsqu'ils se retrouvaient comme deux amis. À boire des coups, échanger des coups de cœur littéraires, parler des années collège, visiter des boutiques qu'ils aiment, manger des glaces, se promener dans la campagne anglaise... Se voir comme avant, cela parait si simple, presque inespéré.
Elle l'a dit.
Elle veut qu'ils trainent ensemble, elle lui fait confiance.
Zakary laisse tomber sa tête en avant. Il se sent tellement soulagé ! Des amis, il en a à la pelle. Des biens et des moins biens. Il y a ceux qu'il voit régulièrement, ceux qu'il croise au hasard, d'autres qu'il ne voit que dans des circonstances particulières : dans des bars peu recommandables, à l'étranger, dans l'Allée des Embrumes. Des amis de passage, des collègues, camarades, connaissances. Il connait leur nom, leur prénom, leur métier, il sait ce qu'il peut attendre d'eux, ce qu'il peut dire ou non, comment il doit se présenter, quel ton il doit employer. Ce sont des fantômes dans son quotidien. Des personnes qu'il apprécie, pour la plupart, mais pour lesquels il ne lâcherait pas la moindre larme.
Puis il y a les autres.
Ceux qui le touchent si profondément qu'ils en deviennent une partie essentielle de sa vie. Il y a quelques amis qu'il s'est fait à Poudlard, Kyle, Nate et Susan, qu'il voit régulièrement, à qui il écrit et raconte les petites pensées crasseuses qu'il ne partage avec personne d'autre. Des amis sincères qui l'ont déjà fait pleurer, pour lesquels il a déjà pleuré et dont il ne se remettrait pas de la perte. Il y a Lounis, aussi. Avec lui, cela va bien plus loin encore. Lounis s'est infiltré sous les couches les plus profondes de son cœur jusqu'à atteindre le noyau. Depuis il vit là. Son amour, son compagnon, son partenaire de vie.
Mini-Nash fait désormais partie de ce cercle. De fantôme, elle est devenue amie. Proche, très proche, se rend compte Zakary. Le genre auquel il pense régulièrement et qu'il a envie, besoin de voir souvent. Il tient à elle.
Aujourd'hui, l'un de ses piliers a tremblé. Ce n'est rien de dramatique, il n'a pas perdu une amie, Maddison est encore là mais... Mais l'idée de la perdre devient plus concrète : c'est un risque existant, cela pourrait arriver. Zakary ne craint pas les disputes, ce n'est pas cela qui pourrait le séparer de l'un des êtres qui comptent pour lui. Il craint davantage les rancœurs qui peuvent induire chez l'autre l'envie de partir.
Zakary déglutit péniblement et se force à regarder à réalité en face. Il prononce les mots dans sa tête pour être certain de bien les comprendre : *elle a des sentiments pour moi mais ne veut pas qu'on prenne de la distance*.
Elle a des sentiments pour moi.
Que ces mots sont étranges...
L'homme secoue la tête pour remettre ses idées en place et coule un regard mi-sérieux mi-amusé en direction de son amie qui n'est pas seulement désolée, mais tellement, tellement désolée. Elle se flagelle, s'en veut. C'est malheureusement ce qui arrive lorsque l'on condamne nos sentiments qui n'ont pourtant rien à se reprocher ; comme si on pouvait les empêcher d'éclore ! Pourquoi s'en vouloir pour quelque chose qui est naturel ? Il ne manquerait plus qu'elle s'excuse de vivre et de ressentir. Pardon d'être humaine ! dirait-elle. Si cela devait arriver, Zakary lui enverrait une gerbe d'eau glacée dans la figure pour la faire revenir à la surface.
« T'arrêtes de t'excuser, oui ? grimace-t-il. Désolée de quoi, t'as le droit d'avoir des sentiments. Et puis je comprends ton comportement de ces derniers temps, je sais que tu ne pouvais pas non plus arriver comme une fleur devant moi pour m'avouer... Tout ça. »
Zakary soupire et prend appui sur le bureau, les jambes croisées devant lui pour se maintenir en équilibre. Il a un peu de mal à croire qu'il existe une autre personne sur Terre, une autre que Lounis qui ressent pour lui un sentiment aussi fort que ces sentiments-là. Un sourire un peu béa lui vient. Il l'efface aussitôt, de peur que Mad l'interprète comme de la moquerie.
Il apprécie se savoir aimé de deux personnes. Il se sent deux fois plus chanceux.
« Peu importe ce que tu fais, tu restes une super amie, Mad. Je... Vraiment. Tu n'as rien à te faire racheter, tu es une personne vraiment... » Il hésite sur le mot à employer, fronce les sourcils puis lève soudainement le regard pour croiser celui de la jeune femme : « Merveilleuse ! Non, ne rigole pas, c'est le bon mot : merveilleuse. Dans le genre qu'on ne trouve pas à tous les coins de rue, tu vois ? »
Zakary n'a pas peur des mots. Quand il dit que Maddy est merveilleuse, c'est qu'elle est merveilleuse. Pour lui. Dans son regard.
« Du coup... »
Il s'interrompt, penaud, et se demande s'il a raison de faire ce qu'il compte faire. Dans cette situation-là, n'est-il pas censé s'en aller pour laisser le temps faire son œuvre et apaiser les cœurs ? Il n'en a aucune envie. Il rigole un peu, soudainement nerveux et troublé de l'être : il n'a jamais été particulièrement timide.
« Tu finis à quelle heure ? On va boire un verre ? » Il sourit doucement à l'intention de Maddison. D'une main, il se masse l'épaule gauche qui le lance. « Tu préfères peut-être être tranquille ? Je peux l'entendre. Ça ne doit pas être facile, pour toi, murmure-t-il. Moi, en tout cas, j'ai envie de boire avec toi. »
Il l'avoue comme un enfant pris en faute. Il a en tête les quelques soirées qu'ils ont passé ensemble, un peu trop alcoolisées, qui se terminent un peu trop tard, mais alors ? Ils profitent. Lounis l'attend à la maison, et alors ? Zakary a besoin de souffler et de se prouver qu'il est en droit de le faire. Alors il oublie Lounis pour se concentrer sur la jeune femme qui lui fait face. Il veut passer un peu de temps avec l'un de ses piliers, ce soir ; celui qu'il a peur de voir s'effondrer.
Si Maddison a évité Zakary autant qu'elle le pouvait, c'est bien parce qu'elle n'aurait jamais imaginé que lui avouer ses sentiments se passerait aussi bien. Bien sûr, elle a eu un peu peur au début de leur conversation mais l'homme a su la rassurer et lui montrer qu'elle n'aurait pas dû autant redouter ce moment. Du côté de Zak, peut-être que ce n'est pas grand-chose car il n'a dit que ce qu'il pensait vraiment mais c'est justement ce qu'il fallait à la nouvelle employée d'Apothic'herbes : tout ce qu'il a pu prononcer depuis qu'il est arrivé est sincère, pas juste de quoi faire du bien à la jeune femme pour ensuite faire tout le contraire de ce qu'il a pu dire. Non, elle sait qu'il n'est pas comme ça et c'est bien pour cette raison qu'il est dans sa vie aujourd'hui, ce que la blonde savoure encore plus en sachant qu'il est resté alors qu'un obstacle aurait pu menacer leur amitié.
- D'accord, pard... J'arrête, promis ! ajoute-t-elle en se rendant compte qu'elle allait faire exactement tout le contraire de ce qu'il lui demande.
Effectivement, l'Ecossaise est connue pour être franche et directe mais cela change totalement lorsqu'on en vient aux sentiments qu'elle ressent. Elle en a eu, des relations et, si la plupart étaient loin d'être du sérieux, la jeune femme a tout de même connu des passages à vide ainsi que de douloureuses histoires de cœur qui l'ont incitée à se protéger lorsqu'elle sent qu'elle a des sentiments forts pour quelqu'un.
Maddison sourit bêtement devant tous les compliments que Zak lui lance. De nature bavarde, elle met pourtant quelques secondes à trouver quoi dire, tant elle est touchée et surprise. Surprise, non pas parce qu'il emploie tous ces mots avec tant de naturel, l'ancienne potionniste le connait bien trop pour savoir qu'il n'a aucun mal à le faire et elle apprécie cela tout particulièrement. Non, elle a simplement encore du mal à imaginer qu'une aussi belle réaction de sa part se produise après tout ça. Elle a, tout d'un coup, l'impression de ne pas mériter son amitié et la blonde s'en veut encore d'avoir pensé que s'éloigner de lui était la meilleure chose à faire. Heureusement, ce sentiment de culpabilité s'efface petit à petit : si Zak ne lui en veut pas et l'a même comprise, alors, elle peut faire de même.
- Toi aussi, on te trouve pas dans tous les coins de rue et je suis bien contente qu'on se soit recroisés il y a presque deux ans.
Tout en parlant, la jeune femme regarde son ami, son pilier, dans les yeux. Elle n'a plus peur d'avouer ce qu'elle pense de lui ni à quel point il est important pour elle.
La jeune femme penche légèrement la tête quand l'homme reprend la parole mais qu'il se stoppe presque aussitôt. Elle ne dit rien et lui laisse le temps qu'il lui faut pour terminer sa phrase. Elle esquisse à nouveau un grand sourire en entendant la proposition de l'homme et lui est également reconnaissante de le voir lui proposer un peu de distance si c'est ce dont elle a besoin. Cependant, Maddison n'en a aucune envie et le fait que Zak lui dise franchement que ça lui ferait plaisir lui rend la tâche encore plus simple : c'était donc décidé, l'employée d'Apothic'herbes ne rentrera pas directement chez elle ce soir.
- Avec plaisir, on peut aller au Chaudron Baveur, comme on en a l'habitude. Ca fait longtemps que j'y suis pas allée, en plus. Elle revient finalement sur la première question de Zakary. Normalement, on ferme à 18h et je reste jusqu'à 19h mais je peux voir avec Henry pour partir vers 17h30, on n'a pas trop de clients donc ça pourrait jouer.
Maddison n'apprécie que rarement de quitter plus tôt la boutique car elle tient à aider Henry autant qu'elle le peut. A plusieurs reprises, son ami de toujours lui a annoncé, une heure avant la fermeture, qu'elle pouvait y aller et qu'il se chargerait des derniers clients. Elle avait beau refuser, Henry ne voulait rien entendre et elle finissait toujours par passer la porte quelques minutes plus tard, l'air faussement fâchée. Elle sait donc que convaincre le gérant de la boutique ne sera pas un problème.
- Si tu veux, tu peux attendre que je finisse dans la boutique, que ce soit en restant ici ou en venant avec moi vers les clients, ça ne nous dérange pas du tout, dit-elle en rangeant Henry de son côté. D'ailleurs, il va falloir que j'y retourne, Henry est gentil mais je n'imagine pas le nombre de clients dont il a dû s'occuper depuis que je me suis éclipsée !
L'homme accepte la proposition de Maddison qui insiste alors pour qu'il fasse comme chez lui, il peut aller où bon lui semble, la jeune femme ne tient absolument pas à ce qu'il se sente obligé de rester dans l'arrière-boutique à l'attendre, elle sait bien à quel point cela pourrait être ennuyant.
Elle s'assure une dernière fois que sa demande n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd avant de retourner auprès d'Henry à qui elle demande un petit récapitulatif de ce qu'il s'est passé pendant qu'elle discutait avec Zakary. La blonde s'excuse également pour son absence, excuses qui sont aussi inutiles pour Henry qu'aux yeux du trentenaire : ce ne sont pas les deux plus grands amis de la jeune femme pour rien.
Pour éviter de l'assommer d'un flot de paroles, l'Ecossaise file conseiller quelques clients qui cherchaient des ingrédients pour confectionner quelques potions accessibles à des amateurs. En un rien de temps, les ingrédients sont rassemblés et elle continue à se montrer efficace jusqu'à ce que la boutique soit de nouveau déserte. De temps en temps, elle échange des regards complices avec Zakary et elle finit par aborder sa volonté de quitter la boutique plus tôt que d'habitude à Henry, qui accepte sans trop y réfléchir : c'est sans doute la dernière fois que Maddison le lui demandera et que ce sera aussi simple pour lui de l'empêcher de faire trop d'heures supplémentaires, autant saisir l'opportunité qu'elle lui offre.
Après avoir encaissé un dernier client, la blonde sourit à Zakary avant de filer chercher ses affaires dans l'arrière-boutique : il est temps pour eux de quitter Apothic'herbes et de se rendre au Chaudron Baveur.
Fin du RP, merci pour ce moment que j'ai beaucoup aimé écrire !
- D'accord, pard... J'arrête, promis ! ajoute-t-elle en se rendant compte qu'elle allait faire exactement tout le contraire de ce qu'il lui demande.
Effectivement, l'Ecossaise est connue pour être franche et directe mais cela change totalement lorsqu'on en vient aux sentiments qu'elle ressent. Elle en a eu, des relations et, si la plupart étaient loin d'être du sérieux, la jeune femme a tout de même connu des passages à vide ainsi que de douloureuses histoires de cœur qui l'ont incitée à se protéger lorsqu'elle sent qu'elle a des sentiments forts pour quelqu'un.
Maddison sourit bêtement devant tous les compliments que Zak lui lance. De nature bavarde, elle met pourtant quelques secondes à trouver quoi dire, tant elle est touchée et surprise. Surprise, non pas parce qu'il emploie tous ces mots avec tant de naturel, l'ancienne potionniste le connait bien trop pour savoir qu'il n'a aucun mal à le faire et elle apprécie cela tout particulièrement. Non, elle a simplement encore du mal à imaginer qu'une aussi belle réaction de sa part se produise après tout ça. Elle a, tout d'un coup, l'impression de ne pas mériter son amitié et la blonde s'en veut encore d'avoir pensé que s'éloigner de lui était la meilleure chose à faire. Heureusement, ce sentiment de culpabilité s'efface petit à petit : si Zak ne lui en veut pas et l'a même comprise, alors, elle peut faire de même.
- Toi aussi, on te trouve pas dans tous les coins de rue et je suis bien contente qu'on se soit recroisés il y a presque deux ans.
Tout en parlant, la jeune femme regarde son ami, son pilier, dans les yeux. Elle n'a plus peur d'avouer ce qu'elle pense de lui ni à quel point il est important pour elle.
La jeune femme penche légèrement la tête quand l'homme reprend la parole mais qu'il se stoppe presque aussitôt. Elle ne dit rien et lui laisse le temps qu'il lui faut pour terminer sa phrase. Elle esquisse à nouveau un grand sourire en entendant la proposition de l'homme et lui est également reconnaissante de le voir lui proposer un peu de distance si c'est ce dont elle a besoin. Cependant, Maddison n'en a aucune envie et le fait que Zak lui dise franchement que ça lui ferait plaisir lui rend la tâche encore plus simple : c'était donc décidé, l'employée d'Apothic'herbes ne rentrera pas directement chez elle ce soir.
- Avec plaisir, on peut aller au Chaudron Baveur, comme on en a l'habitude. Ca fait longtemps que j'y suis pas allée, en plus. Elle revient finalement sur la première question de Zakary. Normalement, on ferme à 18h et je reste jusqu'à 19h mais je peux voir avec Henry pour partir vers 17h30, on n'a pas trop de clients donc ça pourrait jouer.
Maddison n'apprécie que rarement de quitter plus tôt la boutique car elle tient à aider Henry autant qu'elle le peut. A plusieurs reprises, son ami de toujours lui a annoncé, une heure avant la fermeture, qu'elle pouvait y aller et qu'il se chargerait des derniers clients. Elle avait beau refuser, Henry ne voulait rien entendre et elle finissait toujours par passer la porte quelques minutes plus tard, l'air faussement fâchée. Elle sait donc que convaincre le gérant de la boutique ne sera pas un problème.
- Si tu veux, tu peux attendre que je finisse dans la boutique, que ce soit en restant ici ou en venant avec moi vers les clients, ça ne nous dérange pas du tout, dit-elle en rangeant Henry de son côté. D'ailleurs, il va falloir que j'y retourne, Henry est gentil mais je n'imagine pas le nombre de clients dont il a dû s'occuper depuis que je me suis éclipsée !
L'homme accepte la proposition de Maddison qui insiste alors pour qu'il fasse comme chez lui, il peut aller où bon lui semble, la jeune femme ne tient absolument pas à ce qu'il se sente obligé de rester dans l'arrière-boutique à l'attendre, elle sait bien à quel point cela pourrait être ennuyant.
Elle s'assure une dernière fois que sa demande n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd avant de retourner auprès d'Henry à qui elle demande un petit récapitulatif de ce qu'il s'est passé pendant qu'elle discutait avec Zakary. La blonde s'excuse également pour son absence, excuses qui sont aussi inutiles pour Henry qu'aux yeux du trentenaire : ce ne sont pas les deux plus grands amis de la jeune femme pour rien.
Pour éviter de l'assommer d'un flot de paroles, l'Ecossaise file conseiller quelques clients qui cherchaient des ingrédients pour confectionner quelques potions accessibles à des amateurs. En un rien de temps, les ingrédients sont rassemblés et elle continue à se montrer efficace jusqu'à ce que la boutique soit de nouveau déserte. De temps en temps, elle échange des regards complices avec Zakary et elle finit par aborder sa volonté de quitter la boutique plus tôt que d'habitude à Henry, qui accepte sans trop y réfléchir : c'est sans doute la dernière fois que Maddison le lui demandera et que ce sera aussi simple pour lui de l'empêcher de faire trop d'heures supplémentaires, autant saisir l'opportunité qu'elle lui offre.
Après avoir encaissé un dernier client, la blonde sourit à Zakary avant de filer chercher ses affaires dans l'arrière-boutique : il est temps pour eux de quitter Apothic'herbes et de se rendre au Chaudron Baveur.
Fin du RP, merci pour ce moment que j'ai beaucoup aimé écrire !