Tu aimes ce moment, le savoures sur chaque phalanges de tes petits doigts. Tu te sens tellement chanceuse de partager ce moment avec Lili. Tout le monde la connait à l'école, et d'une certaine manière, tu te sens privilégié de pouvoir la côtoyer ainsi, dans ce cadre si lointain de Poudlard. Tu te sens comme apaisée.

Tu remarques que la préfète a l'air de faire en sorte que certaines de ses affaires ne lui soit pas visible. Peut-être des choses magiques? Après tout elle ne sait pas que tu es une sorcière.

Tu observes le sandwich que Lili te proposes. Maintenant que tu y penses, tu as vite fais grignoter plus tôt, sans avoir vraiment prit de vrai repas. Tu te sens tiraillée entre ton estomac et la gêne à l'idée d'accepter. Tu te dis au bout de quelques secondes que si la verte te le proposes, c'est que ça ne la dérange pas.

"Je veux bien; merci beaucoup." acceptes-tu poliment avec un petit sourire.

Tu repenses à cette petite improvisation. Serait-il temps de lever le voile? Mais une chose à la fois; d'abord, répondre à la question de Dylan.

"Pendant les vacances oui, le coin est sympa. Enfin quand il n'y a pas trop de touristes. Et vous deux?"

Tu croques doucement dans ton sandwich, et tu dois te l'avouer qu'il est loin d'être mauvais. Un petit sourire malicieux commence à apparaître sur ton visage. Lancement de la bombe dans... 3...2 ...1:

"D'ailleurs bravo à toi aussi. Ça te dis on se refait ça à Poudlard?"

Avant de t'installer encore plus confortablement, observant la réaction des deux sorciers.

Tu écoutes la réponse de Noémie tout en avalant une bouchée de ton sandwich. Le fait qu'elle vous retourne la question te fait repenser à ces années où tu vivais encore à Colchester, une ville pas si loin de Londres. Cela vous permettait facilement de passer du temps dans la capitale, une ville que tu apprécies beaucoup. Entre temps, vous avez déménagé mais cela vous demande toujours le même temps de trajet, ce dont tu es ravie. Tu gardes donc tes repères dans la ville de Londres, ce qui te convient plutôt bien.

- On venait surtout en famille quand on était plus petits, c'est un parc qu'on aime bien. Sinon, on vient à Londres dès qu'on peut, c'est une ville que j'aime beaucoup !

Tu manques de t'étouffer lorsque tu entends le mot "Poudlard". As-tu bien entendu ? Tu ouvres grand les yeux, malgré toi, le temps de digérer la nouvelle. Alors c'est une sorcière... Tu n'avais aucune certitude mais tu n'aurais jamais pensé que tu le découvrirais de cette façon.

Tu la regardes, complètement dans l'incompréhension : comment peut-elle évoquer l'école sorcière aussi calmement ? Et si vous étiez des Moldus, alors, ne l'a-t-elle pas envisagé ? Non, il y a forcément quelque chose qui lui donne la certitude de parler à des sorciers, avez-vous fait une quelconque bourde en lui parlant ? Tu regardes Dylan, en quête d'une réponse pour mieux comprendre la situation.

Lui, semble trouver la situation hilarante au vu du fou rire qui le prend. Tu lèves tes sourcils, l'air de demander une explication, ce qu'il te donne à la seconde où il se reprend.

- Miss préfète ne passe pas inaperçu, même hors de Poudlard ! lâche-t-il, taquin.

Il a pris la situation avec bien plus de tact que toi, simplement parce que tu n'es pas encore habituée à voir que certains élèves peuvent te connaitre sans que tu ne puisses même soupçonner leur existence. Tu t'en veux un peu, tu aurais aimé déjà savoir que Noémie était dans la même école que toi mais il y a sans doute de bonnes raisons pour lesquelles tu ne pouvais pas le savoir.

- Aaah, je comprends mieux ! Je suis désolée, je savais pas du tout que tu vas là-bas, toi aussi ! S'il te plait, dis-moi que tu n'es pas à Serpentard où je vais tout de suite rendre mon insigne.

Tu marques une pause, soucieuse de connaitre la maison dans laquelle Noémie a été répartie. Si tu ne la reconnais même pas physiquement et qu'elle se trouve être dans la même maison que toi, tu ferais une bien piètre préfète.

- Oh, et, bien sûr, on pourra se refaire ça quand tu veux ! t'empresses-tu de répondre lorsque tu te rends compte que tu ne lui as toujours pas répondu.

La réaction de Lili t'amuse comme jamais tu ne l'aurais cru. N'a-t-elle donc aucune idée que tout le monde la connait, ou presque, à Poudlard? Tu rigoles doucement, contrôlé. Mais un fou rire n'aurait pas été de trop. Tu le gardes en toi. Tu fais un petit non de la tête.

"Non, je suis une protégé de Rowena on va dire. Ne t'en fais pas tu n'as pas à rendre ton badge. "

La préfète a l'air sincèrement gênée de ne pas te connaître; et tu te sens un besoin de la rassurer.

" Et puis ne t'en fais pas. Les aigles... on a tendance à être discret. À part certains qui sortent, bien, du lot."

Tu pensais notamment à Elowen et ses idées farfelus parfois, que tu pouvais observer curieuse dans la salle commune. À croire que les aiglons ne font rien à moitié. Tu te sens obligée de rajouter:

"Et puis je suis une première année. Si tu devais te rappeler de chaque personne de chaque promo... j'imaginerais même pas."

Tu dois sûrement représenter une petite tête dans un flot de petite tête. Si en plus on considère ta petite taille, c'est peine perdue. Personne qui n'est pas à Serdaigle ou dans ta classe ne peux te remarquer. Ce qui en soit, te conviens parfaitement.

Tu tentes de t'imaginer comment ce doit être d'être connu de toute l'école. Comme Jacob. Çe ne doit pas être plaisant penses-tu. Tu aimes le fait que parfois personne ne te remarques.

À la dernière phrase de la Serpentard ton sourire s'agrandît:

"Cool! J'aime bien jouer à côté du lac quand le temps le permet et ... et quand une élève de ta maison ne s'y trouve pas."

Tu es rassurée par la réaction de la Serdaigle qui ne semble pas du tout prendre mal le fait que tu ne saches rien d'elle. Il est clair que tu ne peux pas passer ton temps à apprendre le nom de chaque nouvel arrivant à Poudlard, tu en as bien conscience, mais tu te sens tout de même un peu embarrassée devant le fait accompli à chaque fois que ça t'arrive : tu ne veux pas que ton interlocuteur te pense prétentieuse ou qu'il ait toute autre pensée du genre à ton égard parce que ce n'est pas du tout ton intention.

Avant que tu deviennes préfète, tu n'avais jamais pensé à ça, tu pourrais donc comprendre que certains élèves ne comprennent pas ces situations qui arrivent avec les nouvelles responsabilités qu'il faut endosser. Heureusement, la majorité du temps, ils sont plutôt compréhensifs et tu les remercies d'avoir des réactions aussi positives.

- Ah d'accord, je vois mieux ! C'est vrai que les bleus ont tendance à être discrets, je ne vais pas dire le contraire, ajoutes-tu dans un rire.

Si tu gardes ton sourire lors de la première partie de la phrase de la Serdaigle, celui-ci s'estompe petit à petit lorsqu'elle la termine. Aurait-t-elle eu un problème avec une Serpentard ? Tu cherches rapidement une histoire dont tu aurais pu entendre parler et qui concernait une première année à Serdaigle avec une Serpentard mais rien ne te vient en tête. Est-ce également normal cette fois-ci ?

Tu remarques facilement le regard concerné de Dylan qui, lui aussi, semble avoir décelé une histoire peu joyeuse dans les sous-entendus de la première année. Sans hésitation, tu te permets d'en demander un peu plus :

- Comment ça ? Tu as eu un problème avec une Serpentard ?

Tu la regardes, un peu inquiète.

- Tu n'es pas obligée de me raconter mais je pourrais voir à en parler avec les autres préfets et avec notre directrice de maison pour améliorer les choses, ou juste t'écouter et faire attention à ce que ça ne se reproduise pas, c'est comme tu veux.

Ah, bien sûr que ce que tu as dis allait provoquer une réaction de la préfète verte. Ça ne t'étonne même pas. Tes sourcils se froncent, les marques commençant à apparaître sur ton front. Lui dire ou pas lui dire? Tel est la question. Tu mordilles sans vraiment pouvoir t'en empêcher ta lèvre, et pas de la manière jolie des films moldus, mais plus comme la jeune adolescente, stressée qui ne sait pas bien gérer les relations sociales, que tu es.

Tu observes un instant Lili, ne sachant trop si tu devrais le dire. Après tout, ça risquerait juste de créer des histoires non? Et puis d'un autre sens, cette fille là t'avait tellement l'air d'être une peste que ça ne t'étonnerais pas qu'elle soit connue des registres de ceux portant le badge du préfectorat. Surtout si elle se comportait avec tout le monde comme elle l'avait fait avec toi, c'est à dire crier pour aucune raison autre que de se défouler de ses propres regrets.

"McGowan. Enfin Erza. Après rien de grave ni rien. Juste si je peux l'éviter c'est pour le mieux. Elle n'est franchement pas très agréable comme fille." tu conclus. Cette Serpentard ne méritait pas que tu gâches tes mots pour la décrire. Ni même d'une description pensa-tu, avec un brin de mauvaise fois et d'histoires pas digérées. Et cette habilité propre aux jeunes à faire tout un plat de quelque chose que tu aurais pu simplement oublier.