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25 janv. 2021, 15:01
 +  La Douleur de mille Éclats  ft. Alison Morrow 
Dis-moi jeune apprentie, les hommes peuvent-ils voler ?
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Merlin tout puissant.
La fille avait l'air de faire une crise de panique.
Est-ce que c'était la lettre? Certainement.
*P'tain, évidemment qu'fallait pas ouvrir c'te lettre!*
Elle en voulait à la fille d'être dans cet état, elle en voulait au château d'être toute seule en haut de la tour à ce moment, elle en voulait aux étoiles, pas foutues de ramener quelqu'un qui saurait mieux faire qu'elle.

Comment ça se gérait les crises de panique?
Était-ce son rôle à elle de rassurer, d'essayer de dire que tout allait bien, alors que visiblement, ce ne serait plus jamais le cas?
Quelque chose venait de se briser à l'intérieur de l'autre, et gravement, puisqu'elle ne pouvait même plus parler.
Pas une articulation ne sortit des lèvres qui lui faisaient face.

Elle s'apprêtait à maudire de tout cœur les étoiles, quand une Voix retentit.
D'ordinaire, elle aurait incendié la personne ayant Osé briser la Nuit, le Silence, les étoiles, le calme et le froid, qui l'enveloppait de son étourdissante torpeur.
Mais ce n'était pas une situation Ordinaire.
Outre le fait d'être en pleine violation du règlement, elle était seule avec une fille... Bouleversée, chamboulée, retournée, quelque chose qui mêlait ces trois mots.
Et elle détestait en cet instant la Solitude.

*Fantôme.*
Tout le monde chez les Moldus aurait fui, devant cette affirmation.
Elle ressentait quelque chose à mi-chemin entre la crainte et le soulagement, en voyant le spectre de Gryffondor se tenir devant elle.
Le surgissement du fantôme eut au moins pour effet de réparer temporairement la voix de l'autre, qui se mit à balbutier des excuses.

"Je... Pardon, Sir Nicholas. Je... eh bien... j'ai eu l'intuition que je devais venir ici. Que c'était important. Ça l'était. Mais j'aurais pas dû. Vraiment pas dû. "

*Sans blagues. Bien sûr que nan, t'aurais pas dû vu ton état. Merlin, qu'est-ce que j'fiche là, moi?*

Il lui vint à l'esprit que le fantôme attendait probablement ses explications à elle aussi.
D'une voix aussi assurée que possible, à cause du froid et du stress, elle marmonna à son tour :

"D'solée Sir Nicholas... J'étais plus sûre d'un truc dans mon devoir d'astronomie, j'tais pas d'accord avec mon manuel et j'ai voulu vérifier c'soir..."


Elle se mordit la lèvre en se souvenant brusquement du devoir, qui attendait patiemment sur son lit d'être achevé.
*Foutue question bonus.*

L'autre n'avait pas lâché sa main.
Elle voit ses joues se poudrer de larmes, une, deux, puis beaucoup plus qui rejoignent la mer sous ses yeux.
Elle aurait pu trouver ça beau, le reflet des étoiles dans une mer sombre.
Mais le froid a anesthésié tout, tout sauf la peur, qui s'est dédoublée. La peur de s'être faite prendre. La peur de manquer son devoir d'astronomie. La peur de ne pas savoir quoi dire.
Cette dernière la submergea la plus vite.

Les Autres avaient tous une fonction au fond d'eux, cachée quelque part. Ils savaient manier les mots, les faire briller même au milieu des ténèbres, les adoucir et les arrondir pour qu'ils soient moins blessant.
Ses mots à elle étaient à son image : brutes, glacials, aiguisés comme des lames.
Elle savait jouer avec pour blesser, pour rembarrer les questions, pour se faire sentir mal. Elle ne savait pas les tresser en guirlandes de fleurs pour dire des choses aussi simple que "merci".
Elle ne savait pas, c'était tout.
Une pièce lui avait été enlevée de la mécanique de la vie à la naissance. C'était tout.

Brutalement, l'autre se leva.
Elle surgit hors de la nuit, se tient près de la rambarde.
Elle vacilla, tremblante, comme une flamme qui a peur de s'éteindre avec le vent.
S'étreindre avec le vent.
Jouer avec la gravité, c'est réservé aux oiseaux. La fille est cassée, la fille est brisée, et la fille essaye de rattraper les créatures plumeuses.

Sauf que les humains ne pouvaient pas voler.
C'était prouvé, et mis à part avec un balai, les hommes devaient rester au sol, contempler les animaux fendre les cieux, virevolter dans les courants d'air chaud, effleurer de leurs plumes les nuages.
Mais les hommes tombaient.
Si la fille avançait, un seul Pas, un seul minuscule, c'était la chute.

On dégringolait, lentement. Puis de plus en plus vite.
Le cœur remontait dans la gorge, on voulait hurler, mais tout arrivait vite, bien trop vite pour qu'on puisse freiner sa chute.
*Tombée des étoiles.*

Elle s'approcha lentement de la fille.
Pas la brusquer. Pas lui faire peur. Ne pas la faire partir et s'envoler. Car on ne vole jamais bien loin, le sol arrive toujours trop tôt.
Elle lui reprit la main, emmêlant ses doigts glacés aux siens.

"Tu veux r'ssembler au hibou crétin qui t'a apporté ta lettre? Ben, recule."

Le cynisme et la raillerie n'étaient peut-être pas la meilleure solution.
Mais est-ce qu'il y en avait d'autre?
Probablement. Elle n'avait juste pas assez de temps pour toutes les explorer.
Alors l'humour aussi sombre que la nuit devra suffire.

Navrée de cet impardonnable retard, Plumes...
Ton post était bien dosé, de mon point de vue, Kat'.

Je ne lâche jamais rien. Quand je commence une barre de chocolat, je la mange jusqu'au bout.

24 févr. 2021, 11:27
 +  La Douleur de mille Éclats  ft. Alison Morrow 
Sir Nicholas s’était approché des deux jeunes filles et se tenait à présent à quelques mètres d’elles. Bien que visiblement troublées, elles ne manquèrent cependant pas de répondre à sa question : l’une était là parce que son instinct lui avait dit de venir ici mais elle le regrettait, et sa camarade disait se trouver dans la tour à une heure pareille pour son devoir d’Astronomie. Drôle de réponse pour quelqu’un qui n’a ni matériel d’écriture, ni appareil de mesure avec elle.

- Très bien jeunes filles. Je vous crois. Mais vous devriez savoir que c’est interdit pourtant à moins d’avoir l’autorisation d’un adulte ! Le fantôme fit une courte pause. Je suis navré mais je me vois dans l’obligation de vous raccompagner chez vos directeurs de maison respectifs. Pouvez-vous me donner vos noms et votre maison s’il vous plaît ?

15 mars 2021, 15:10
 +  La Douleur de mille Éclats  ft. Alison Morrow 
Une main. Encore. Est-ce que ça l'apaise ? J'en sais rien. Est-ce qu'elle fait plus que juste le remarquer ? Non, je ne crois pas. Malgré tout, elle serre, par réflexe, comme si son subconscient comprenait que cette main pouvait la sauver. La faire se détourner. *Mais un seul geste y réussira-t-il ?* Est-ce qu'autre chose que l'anéantissement peut l'atteindre ? Des milliers de questions s'amoncellent en elle. Des milliers auxquelles elle voudrait répondre, rien que pour échapper à tout ça. Mais au final, ce sont les réponses qui lui échappent, qui la frôlent, la tentent, puis s'en vont tout simplement. Comme... comme... Comme elle. C'était prévu qu'elle perde sa Grand-Maman, mais être au courant de cette inéluctabilité n'a pas écarté pas la peine, au contraire.
Des mots lui sont jetés à la figure. C'est comme ça qu'elle les ressent. Elle se hérisse, le voit comme une attaque personnelle. *Sauf qu'elle t'aide.* La jeune fille hoche la tête, la reconnaissance l'irradiant par tous les pores. La répartie cinglante qui gagne ses lèvres est telle un baume sur ses blessures. *Tu souhaitais juste un mot. Tu en as eu... treize ?* Treize, oui. Treize petits mots qui l'ont sauvée. Elle s'écarte de la rambarde comme si celle-ci l'avait brûlée, comme si la vue de cette infinité de vide pourtant pas si infinie lui était insupportable. Elle l'est. Elle est insuportable. Frissonnante, elle se tourne vers la Réveilleuse, sa Sauveuse. Cette fille acerbe qui lui fait penser à elle. À l'Elle d'avant. La rouge et or voit les souvenirs de cette époque remonter, se rappelle qu'elle horreur c'était comparée à l'après. Se dit que si l'autre brune vit ça, elle doit l'aider. Mais un seul mot est capable de jaillir de sa bouche auparavant close.

Merci.

Ses prunelles d'océan se rivent sur l'autre présence, plus proche qu'avant, ce qui l'amène à sursauter. Elle cherche quelque chose à dire, parce qu'elle sent que des mots de sa part sont attendus. Lesquels, cependant ? Elle s'est désintéressée de tout, à tout occulté et est désormais incapable de s'en rappeler. Elle doit faire un effort. Elle essaie tant bien que mal. Mais elle est cassée de partout, c'est douloureux et ça l'a frustre. Des larmes lui viennent aux yeux, qu'elle essuie d'une geste vif de sa main libre. *Souviens-toi, souviens-toi.* Toute occupée à sa tâche, elle fait refluer pour l'instant les sentiments tumultueux qui l'ont gagnée, les remplace par de la panique. De la panique à l'idée de ne pas trouver ce que Sir Nicholas lui demande. Elle est à la limite de la crise d'angoisse ou peut-être l'a-t-elle déjà dépassée. Il le faut, il le faut. Se fixer sur ça plutôt que sur le reste. Elle en est capable. Elle le peut. Et elle y arrive. Nom. Maison. Pour rencontrer le directeur. Là encore, elle est affolée. Mais, mécaniquement, elle répond :

Katherine Bailey, de Gryffondor. Je suis désolée.

Désolée, parce qu'elle n'a pas envie. Pas ce soir, ni jamais. La seconde année ne peut pas, tout simplement. Et elle a l'impression qu'elle ne pourra jamais. La digue menace de lâcher, les émotions de la reprendre et voir une énième personne, feindre que tout va bien... elle ne va pas y arriver. Qu'est-ce qu'elle donnerait pour retrouver son masque imperméable qui empêchaient aux autres de la connaître vraiment et qui l'aidait à contenir tout ce qu'il y avait de vraiment néfaste en elle. Pour elle. Pour les autres, elle s'en fichait. Elle se libérait d'ailleurs souvent dudit masque pour déverser toute sa rancœur sur ceux qui selon elle, le méritaient. Parce qu'ils allaient bien.
Contenir est son mot d'ordre. Ne pas craquer. Pas dans cette ambiance, dans ce lieu. À un moment, elle devra faire de nouveau face à cette marée qui l'a engloutie auparavant, mais pas ici, ni maintenant. Plus tard, seule ou avec son âme sœur, son meilleur ami. Il est le seul qui puisse... enfin je crois. Elle ne sait même pas si elle désire sa présence. *Tu verras bien, n'est-ce pas ?* Le ton de La Voix est chaud, doux comme du miel et est d'une infinie douceur. Elle laisse tout ça l'a bercer, les yeux fermés, les mains tremblantes. *Elle t'aimait et c'est tout ce qui importe. Elle t'aimait.* Presque réconfortée, elle comprend que pour le moment, elle n'a plus besoin de la main de sa Sauveuse. Elle affrontera tout toute seule. *Tu peux t'en sortir, tu le sais, ça ?* Pourtant, même si c'est moins terrible qu'avant, elle n'en est pas sûre. Elle a l'impression que rien ne pourrait être pire. *Il y a toujours pire.*
Elle serre plus fort la paume de sa Réveilleuse.

Rien n'est plus semblable à l'identique que ce qui est pareil à la même chose.
Peut-être bien qu'il se passe quelque chose avec Edmund.
#0F144D — 5ème Année RP — 16 ans

27 mars 2021, 13:43
 +  La Douleur de mille Éclats  ft. Alison Morrow 
Illusions
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Elle décida d'oublier le fantôme. Après tout, lui, il était déjà mort, qu'est-ce qu'il pouvait bien comprendre à la Gravité? Qu'est-ce qu'il pouvait comprendre, hein?
Et puis, est-ce que toutes les âmes devenaient fantômes? Elle ne savait pas ce qu'il y avait eu dans cette lettre, elle savait que les lettres étaient Mauvaises, avec un M majuscule, mais que rien à foutre : on continuait à en recevoir, et on continuait à les lire.
Un paradoxe de l'être humain probablement.

Les doigts se resserrèrent autour de sa main, comme pour la broyer. Dans un autre cadre, elle l'aurait retirée vivement, en protestant. Mais elle préférait voir la fille lui réduire la main en bouillie que de la voir à nouveau tenter d'attraper les étoiles.

Si elle avait peur, c'était à cause du froid. Si elle avait mal à la main, c'était à cause des griffes de la fille. Si elle était perdue, c'était à cause des nuages.

L'autre est comme un pantin désarticulé. Elle n'arrive pas à trouver les mots pour remonter la frêle mécanique, pour la voir relever la tête, tout d'abord, comme ces automates moldus qui tournoient au rythme de la même musique inlassable.
La seule chose qui tourne en ce moment, c'est le temps, et les étoiles au-dessus de leurs têtes.
Elle aurait voulu lui dire "T'en fais pas. R'garde les étoiles, elles elles s'ront toujours là." Elle aurait voulu lui dire "Oublie, c'est plus simple." Elle aurait voulu lui dire "On s'en fout des lettres. On a une vie devant nous."
Mais elle ne dit rien. Parce que toutes ces phrases sonnaient creux en elle, et qu'elles auraient encore perdu un peu de leur consistance en franchissant ses lèvres.
Elle ne savait pas réconforter, il lui manquait des trucs là, dans la poitrine.
Alors elle jeta un regard au fantôme, comme pour le supplier de dire quelque chose. Quelque chose, n'importe quoi, pour palier au Silence qui ne fait que rappeler les souvenirs.

En voyant le fantôme ouvrir les lèvres, elle se demanda si sa bonne étoile avait décide de l'aider.
Un espoir fou lui vrilla le cœur.

"Très bien jeunes filles. Je vous crois. Mais vous devriez savoir que c’est interdit pourtant à moins d’avoir l’autorisation d’un adulte !"

*Mais merde, foutue étoile!*
Elle se retint très fort de ne pas fusiller du regard le spectre, et plongea les yeux vers le sol. Peut-être qu'en la fixant assez fort, celle-ci pourrait se liquéfier à ses pieds?
L'âme translucide était aveugle ou quoi? C'était la seule chose qu'il trouvait à redire, en voyant une fille explosée au sol? *Merci les adultes.*
Une rancœur étrange se logea dans son cœur, comme une épine. Fine, pointue, presque invisible. Pourtant, réveillant la douleur à chaque mouvement.

"Merci."

Ses orbes perdus et emplis d'effrois se tournent vers l'autre. *Fais rien d'stupide, hein!*
Le contexte du Monde Magique était trop compliqué, les élèves trop touchés depuis Halloween, le monde bien trop abîmé depuis... Depuis sa rentrée pour qu'en plus elle ait à rattraper des enfants qui voulaient voyager jusqu'à Vénus.
Mais ce Merci était tout pour elle. Rien que pour elle, destiné à elle seule. Elle en était presque fière. Mais pas maintenant, pas ici.
Elle releva cependant la tête, laissant une toute petite ombre de sourire incurver ses lèvre. Timide, incertain, fragile, si facile à effacer. *R'garder les étoiles depuis la terre, t'sais y'a rien d'mieux.*

Elle voit la fille essuyer avec sa manche ses yeux qui s'emplissent d'océans.

"Katherine Bailey, de Gryffondor. Je suis désolée."

Frappée par ce nom. Ainsi, la Dormeuse avait un nom, Celle-Qui-Voulait-Parler-Aux-Étoiles avait un nom. Katherine, Gryffondor.
Elle aurait envie d'avoir ce prénom à son tour pour elle seule. Comme le "merci". Mais non à présent le prénom ne servirait que pour les punir. Et si on envoyait une lettre à ses parents?
Elle pâlit brusquement, pour devenir d'une couleur qui aurait rendu la Lune jalouse.
Ça ne pouvait pas se finir comme ça, hein? Le fantôme n'était pas... Pas méchant à ce point, hein? Il avait dû faire des bêtises, non? Après tout, il avait dû aussi... Aussi braver le couvre-feu... Le... Ne pas respecter les règles...Et...Pourquoi elle?
Tremblante, elle essayait d'apprendre à respirer à nouveau.

Sortir pour voir les étoiles, pour valser avec elles, oui. Mais elle ne s'était jamais figurée qu'elle aurait pu être attrapée... Si?

"A-Alison. Morrow. Poufsouffle."


Elle bégaya sur à peu près toutes les consonnes.
Serrant à présent la main à peu près aussi fort que celle-ci la tenait, elle ne put pas empêcher la Peur et l'angoisse de déformer son visage en un masque d'inquiétude pure.
En réponse, l'emprise sur sa main aussi se renforce. Mais peut-être n'est-ce qu'une illusion?

"V-Vous allez... Prév'nir nos parents?" Murmura-t-elle, suppliante, voyant défiler devant ses yeux tout ce que cela pourrait produire comme conséquences.
Faire des lignes, d'accord. Être de corvée, elle s'en fichait, elle aimait bien étudier. Mais par pitié, *Par Morgane, je...*, pas de lettres.

Je ne lâche jamais rien. Quand je commence une barre de chocolat, je la mange jusqu'au bout.

18 avr. 2021, 16:21
 +  La Douleur de mille Éclats  ft. Alison Morrow 
Les deux jeune filles semblaient perturbées, en tout cas assez agitées. L’une était tournée vers le ciel, appuyée contre la rembarde, près du vide, trop près peut-être pour quelqu’un qui voudrait juste observer les étoiles ? Sa camarade semblait avoir deviné ses intentions et tentait visiblement de la rassurer et de la ramener à la réalité par ce geste, cette pression de sa paume de main contre la sienne. Des mots échangés à voix basse et puis enfin elles se tournent tour à tour vers Sir Nicholas, qui attendait patiemment des réponses à sa question. Nom et maison. Pas pour les punir, non, ce n’était pas à lui de le faire. Juste pour les ramener au bon endroit et laisser leur supérieur hiérarchique s’occuper d’elles.

La première fille, qui s’était à présent écartée du vide, celle qui avait eu l’intuition de venir ici, se nommait donc Katherine Bailey. Une rouge et or bien téméraire visiblement ! L’autre fillette, qui prétextait faire son devoir d’Astronomie, la main sauveuse qui avait ramené sa camarade dans le temps présent, répondait quant à elle au doux nom d’Alison Morrow. C’était une jeune fille de la maison d’Helga, bien loin de sa salle commune elle aussi... et visiblement stressée. La dénoncer à ses parents ? Mais quelle idée ! Non ce n’était pas l’intention du fantôme, loin de là ! Cependant, il ne serait pas maître de la situation une fois celles-ci dans le bureau de leur directeur de maison, il ne pouvait pas prévoir ce qu’il se passerait.


- Merci ! Vos parents ? Non ils ne seront à priori pas mis au courant mais je vous déconseille de récidiver, cela pourrait vous attirer des ennuis. Vous aurez juste une petite discussion avec votre directeur de maison respectif et au pire des cas une retenue ou des travaux manuels vous seront imposés. Mais rassurez-vous, vous n’avez rien fait de très grave et si vous expliquez avec honnêteté ce que vous faisiez hors de vos dortoirs à cette heure-ci... peut-être que Mister Briggs et Miss O’Sullivan seront compréhensifs ! dit-il en les regardant tout au tour. Sur-ce, mesdemoiselles, veuillez me suivre, je vous reconduit en lieu sûr !

Sir Nicholas fit ainsi volte-face et se dirigea vers les escaliers tout en s’assurant qu’il était bien suivi.

27 mai 2021, 16:28
 +  La Douleur de mille Éclats  ft. Alison Morrow 
Alison Morrow. Elle répète ce nom en silence, d'un mouvement de lèvres presque imperceptible. Sa Sauveuse et sa Réveilleuse s'appelle donc ainsi. Alison Morrow, se répète-t-elle intérieurement. Qu'est-ce que ce nom évoque pour elle ? Dureté. Soutien. Distance. Un ciel d'orage lui vient aussitôt en tête et elle a soudain hâte de retrouver son carnet à dessins pour poser cette image sur le papier. Mettra-t-elle de la couleur ? Elle ne sait pas encore, mais ça lui semble une bonne idée. Elle imagine un jeune arbre en dessous de cet orage, dont les feuilles auront l'exacte couleur des yeux de cette fille. *Voilà, concentre-toi sur ce dessin.* C'est ce qu'elle essaie de faire.
La jeune fille remarque que sa camarade à peur que l'on prévienne ses parents. Sont-ils autoritaires ? Aura-t-elle de gros problèmes avec eux ? D'un coup, elle se sent coupable. Si elle ne s'était pas rendue à la Tour d'Astronomie, peut-être qu'Alison serait partie plus tôt et ne serait pas tombée sur Nick Quasi-Sans-Tête. *Avec des "si", on pourrait mettre Godric's Hollow en fiole.* Bref. La deuxième année est quant à elle moins inquiète par rapport à ses parents. Avec le contenu de cette lettre, elle sait qu'ils comprendront qu'elle fasse des bêtises. Elle ne sait pas d'où lui vient cette certitude, par contre. Ils sont durs, pourtant. Maman voudrait que je sois parfaite et elle ne supporte pas que je fasse des bêtises.
Ne sachant pas quoi faire pour rassurer sa camarade, elle se contente de continuer à serrer sa main. Un geste d'affection supplémentaire pourrait être mal pris.

Une discussion avec son directeur de maison est donc prévue. Ce soir ? Demain matin ? Elle n'en a pas la moindre idée. D'appréhension, elle est rendue muette et elle n'ose pas poser la question. Elle se contente de pousser un soupir tremblant. Avisant le mouchoir et la lettre sur le sol, elle se penche pour les ramasser. Ils semblent lui brûler les doigts et sa main tremble légèrement, prête à tout lâcher. Mais elle tient bon et commence suivre le fantôme d'un pas relativement normal. La gamine aurait bien envie de marcher tout lentement pour repousser au maximum le retour à la réalité, au risque d'énerver Alison, mais elle est en pilote automatique. Si elle essaie de changer sa démarche, elle risque de trébucher sur ses propres pieds. Ses jambes lui donnent l'impression d'être en coton et elle doit concentrer une partie de son esprit à ne pas vaciller. *Il a dit qu'il vous emmènerait en lieu sûr. C'est quoi pour lui, ce lieu sûr ?* Leur salles communes respectives ? Les cuisines ? *Bien entendu. Il va vous emmener là où très peu d'élèves sont déjà aller pour vous préparer des cookies et un chocolat chaud.* Pas les cuisines, donc. La Grande Salle ? Mais à cette heure, elle doit être froide et vide et la pâlotte n'a vraiment pas envie d'y aller. Oh et puis zut ! Sir Nicholas a dit "lieu sûr", pas "endroit rassurant". Là, tout de suite, elle aimerait être dans la chambre de sa Grand-Maman. Sentir son odeur, sa présence... son amour. Le cœur serré, elle déglutit avec difficulté. *Tu sentirais aussi son absence. C'est trop tôt.* La Voix a raison. C'est mieux qu'elle soit ici que là-bas, chez elle.

La lettre et le mouchoir pressés contre son ventre pour être sûre de ne pas les laisser tomber, elle fixe du regard le dos du fantôme, quand une pensée lui vient. Est-ce que Grand-Maman va devenir une spectre ? D'un côté, elle l'espère parce qu'ainsi, elle ne l'aura pas perdue totalement. Mais de l'autre, ça voudrait dire que sa Grand-Maman n'a pas trouvé le repos et ne pourra jamais revoir les êtres chers qu'elle-même a perdu. Égoïste, elle préfère ignorer cela. Ce serait tellement bien si sa grand-mère était toujours présente. Rassérénée par cette idée, elle retrouve un peu de vigueur et l'espoir peut se lire sur ses traits. Elle est forcément restée. Pour moi. N'est-ce pas ?
Bien évidemment, la petite se voile la face et cherche à se rassurer. Au fond d'elle-même, elle doit savoir que c'est un rêve impossible et qu'en vérité, elle ne devrait pas souhaiter ça à son aïeule. Mais pour le moment, elle a besoin de se convaincre qu'elle ne l'a pas totalement perdue. Est-ce bien ? Ou est-ce que ça ne contribuera qu'à la faire souffrir encore plus quand elle se sera rendu compte que cet espoir est vain ? Car il l'est, bien évidemment. Si elle y réfléchissait un peu mieux, elle saurait que sa Grand-Maman n'a aucune raison de rester. Même pas pour elle.

Je vous présente toutes mes excuses pour ce retard !

Rien n'est plus semblable à l'identique que ce qui est pareil à la même chose.
Peut-être bien qu'il se passe quelque chose avec Edmund.
#0F144D — 5ème Année RP — 16 ans

27 juin 2021, 09:49
 +  La Douleur de mille Éclats  ft. Alison Morrow 
Murmures.
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"Merci ! Vos parents ? Non ils ne seront à priori pas mis au courant mais je vous déconseille de récidiver, cela pourrait vous attirer des ennuis. "

Le reste des paroles du fantôme se perdirent quelque part entre la Nuit et son oreille.
Une vague de soulagement la submergea, et elle serra un peu plus fort dans sa main la paume de *Katherine Bailey.*
Un long frisson parcourut son échine.
Et si ? Si elle n'était pas venue réveiller la fille ? Si Katherine n'avait pas reçu de hibou ? Qu'est-ce que les étoiles avaient foutu pour que cette soirée soit aussi mauvaise? De l'ennui ? Un coup de folie?
La pression en retour sur sa main la rasséréna un peu et la força à quitter le lent tournoiement de ses pensées.
Elle aurait pu s'y enfoncer si facilement.

Elle leva une dernière fois la tête vers les étoiles, comme pour leur dire au revoir.
Bien sûr qu'elle allait revenir. Ce n'était pas un fantôme, aussi gentil soit il, qui allait lui ordonner ou pas de venir voir les petits points brillants.
Le monde se disait dangereux. Mais aussi proche des étoiles, que pouvait-il nous arriver? De tomber dedans comme on sombre dans un rêve? De s'endormir et de rêver avec Elles ? Et alors? N'était-ce pas justement cela qui permettait de protéger du monde ?

Doucement, ses yeux revinrent sur terre.
Katherine se baissait pour rattraper la lettre et le mouchoir.
Son cœur se serra. La Rouge aurait dû tout abandonner là. Même si c'était une marque de fuite. Et alors? Elle aurait dû noyer la lettre dans les toilettes ou la déchirer, ou la jeter du haut de la tour, ou encore la faire avaler à ce *crétin* de hibou qui était venu la lui apporter !
Qu'est-ce qu'elle en savait ? Elle en savait à peu près autant sur la lettre que sur la manière de lancer un aguamenti : rien. Mais elle savait que le tout avait brisé Katherine, et que ça avait abouti à une punition plus que probable. C'était déjà bien trop, même en ignorant le reste de l'histoire. On ne se risquait pas à frayer avec les profondeurs pour une lettre d'amour.

Instinctivement, elle se pencha vers la fille pour lui glisser tandis qu'elles suivaient le fantôme dans les couloirs :

"Tu d'vrais pas. Débarrasse-toi du tout. Ça en vaut pas l'coup."

Elle pressa la main, une petite impulsion pour faire revenir la Rouge dans la réalité.
*Elle est restée avec les étoiles?*
Ses orbes verts fixaient intensément le visage de sa camarade, et elle se refusait à détourner les yeux tant qu'elle n'avait pas reçu un signe. Que ce soit un "non" horrifié, un "oui" à peine balbutié ou un haussement d'épaule dédaigneux, elle s'en moquait.
Mais à son sens, garder ce qui faisait mal ne servait à rien.
On en parle des lettres de Novembre?
*La ferme.*
Oui, bien sûr qu'elle avait gardé les lettres. *Mais c'est pas pareil.* Bien sûr que non, ce n'était pas pareil. Les lettres étaient si douces, si rassurantes... *Mais la ferme !*
Elle se mentait à elle-même, ça la dégoûtait.
Et elle venait juste d'exiger de Katherine quelque chose qu'elle n'avait pas réussi à s'en séparer. Elles restaient sous son lit, calmes, sages, portant en leur sein la tempête qui brûle et le déluge de flammes de l'indifférence, la franchise et la colère.

"'Fin, j'dis ça, t'es pas obligée, mais... M-mais p't'être que ce s'rait mieux?"

Elle décrocha son regard du visage de Katherine, n'osant plus la regarder. Son murmure se perdit peut-être dans l'écho de leurs pas, mais elle n'y songea pas.

"En tout cas... S'tu veux en parler... J-j'reste là, hein? "


Elle tenta un petit sourire en lançant un coup d’œil furtif à la Rouge. Une œillade signifiant "parles-en à moi avant d'en parler aux étoiles, hein?"
Elle aussi savait être muette comme une tombe.

Chères Plumes, je... J'hésite entre être fière d'avoir pile un mois de retard et m'ensevelir sous terre pour ce retard impardonnable... ><
Comme toujours, c'est un plaisir de retrouver vos Mots, et j'avoue que la réponse de Kat m'intéresse beaucoup ! T-)

Je ne lâche jamais rien. Quand je commence une barre de chocolat, je la mange jusqu'au bout.

30 oct. 2021, 16:17
 +  La Douleur de mille Éclats  ft. Alison Morrow 
Sir Nicholas et les deux fillettes quittaient désormais la tour. Tandis qu’ils descendaient les marches une à une, le fantôme pouvait entendre les deux élèves discuter.

- Je vous serai gré de ne pas parler trop fort mesdemoiselles s’il vous plaît, il ne faudrait pas réveiller vos camarades… dit-il à voix basse en se tournant vers ces dernières.

Ils gagnaient à présent le couloir et les escaliers. Tandis qu’ils marchaient, le fantôme se prit alors à penser que ces jeunes filles étaient là-haut pour des raisons tout à fait louables, il ne voulait pas les punir, surtout la jeune gryffonne… Il aurait aimé leur dire de rentrer discrètement dans leur dortoir, faire comme si de rien n’était… Mais elles semblaient tellement mal en point, il fallait qu’elles parlent à un adulte, en particulier celle de la maison de Godric. Elle avait un regard… vide, semblait perdue, triste, elle avait besoin de quelqu’un. Peut être qu’elle ne voudrait voir personne, mais ce serait le mieux pour elles. Il décida alors de les mener chez le concierge, l’homme répondant au nom de Craig Devon.

Arrivés devant son bureau, il se retourna vers les deux fillettes.


- Bien… nous voici arrivés à destination. Je ne vous emène pas chez vos directeurs respectifs, mais chez Mister Devon. Pas d’inquiétude, il ne mord pas, vous n’aurez qu’à lui expliquer ce qu’il s’est passé, dit-il en faisant un clin d’oeil à la jeune Morrow, et il décidera ensuite de quoi faire de vous. Je suppose qu’il fera preuve de gratitude, ne vous en faites pas… Bien ! Auriez-vous l’obligeance de toquer gentillement à la porte miss Morrow ?

Lorsque le loquet se souleva pour laisser apparaître le visage du concierge dans l’entrebaillement de la porte, Sir Nicholas de Mimsy-Porpington expliqua la situation en quelques mots. Une fois les demoiselles à l’intérieur, il reparti errer nonchallement dans le château.

Je… ahem… comment dire… j’ai oublié ? :lookup: :sweatingbullets: Je suis navré pour ce retard monstrueux, j’espère sincèrement que cela ne vous impacte pas trop… >.<
Ceci est mon dernier post, je vous laisse le soin conclure votre RP comme il se doit !

29 déc. 2021, 10:33
 +  La Douleur de mille Éclats  ft. Alison Morrow 
S'en... débarrasser ? Peut-être. À vrai dire, elle ne sait pas si elle le veut. Il est évident que cette lettre lui fait du mal. Mais pas plus qu'elle n'a déjà mal. Et ce ne sont pas relire ces mots qui aggraveront sa douleur, ils sont déjà imprimés au fer rouge dans son esprit. *Je pense que tu mens. Ils te feront vraiment souffrir. Pas forcément maintenant, mais plus tard.* Plus tard... Plus tard lui semble si loin. Si... abstrait. Il n'est pas encore l'heure de s'en préoccuper. Elle a le temps. *Tu pensais qu'elle avait le temps, tu pensais que tu avais le temps de profiter de la vie avant qu'elle ne disparaisse. Et regarde où tu en es.* La main qui tient le parchemin lui parait s'engourdir et devenir aussi lourde que du plomb, prête à retomber le long de son corps, ses doigts s'ouvrant et laissant s'échapper la source de son malheur. Non. La source de mon malheur, c'est pas ce bout de papier. C'est... quelqu'un. L'engourdissement reflue d'un seul coup, tandis qu'une vague de colère, de haine pure, de désespoir et d'agonie le remplace, et lui insuffle ce qui ressemble à un nouveau souffle de vie. La gamine a l'impression d'émerger du sommeil, son esprit se focalisant sur un seul objectif. La vengeance. Les images qui lui traversent l'esprit ne sont pas les plus belles à voir, mais elles lui sont satisfaisantes, un baume pour son esprit. *Arrête. Ça. Tout de suite. Tu ne sais pas, tu ne sais rien. Tu vas le regretter.* Elle s'en fiche complètement. Elle regrette déjà tout un tas de choses, une de plus ne fera pas grande différence. *À ta place, je préfèrerais avoir des regrets de ne pas avoir fait telle ou telle chose, plutôt qu'avoir des remords après l'avoir fait.* La jeune fille cligne des yeux, ébranlée. Cette phrase de sa tourmenteuse l'amène à beaucoup réfléchir, faisant s'éloigner pour le moment les mauvaises énergies qui l'habitaient. *Et maintenant, préoccupe-toi d'Alison. Elle attend sûrement une réponse, non ?* Alison. Tout occupée par sa rancœur, elle avait fini par complètement oublier sa présence, tout comme celle du spectre.

Tu as sans doute raison. Mais j'pouvais pas la laisser là où des gens l'auraient trouvée, l'aurait lue. Ça ne les regarde pas, explique-t-elle d'une voix rendue encore plus grave par sa gorge serrée. Je pense que je vais la garder. Pour l'instant. Je ne suis pas en état de prendre une décision dès ce soir. Et puis... je ne l'ai pas finie. Il faut que je sache comment va mon frère.

Elle n'ose imaginer comment il doit se sentir. Il a très mal réagi quand elle l'a abandonné pour étudier à Poudlard. La mort de Grand-Maman, lui a très sûrement fait autant mal qu'à elle. *Et quand on voit ce que tu as failli faire ce soir...* Elle a soudain le souffle court. Il est peut-être trop jeune pour avoir des idées pareilles et très loin d'être aussi dramatique qu'elle, mais... La rouge et or ne peut s'empêcher de toujours imaginer le pire. *À tord ou à raison ?* Pitié. Elle ne peut imaginer... Stop. Maman l'aurait dit tout de suite. Cette fichue lettre aurait été écrite bien différemment si c'était le cas. *Force t'es de reconnaître qu'elle tient à lui plus qu'à toi. Tellement accaparée par sa tristesse, elle n'aurait pensé à te prévenir que des jours après.* Ce n'est pas tellement rassurant. Pas du tout, même. Un million de questions traversent sont esprit, un million de peurs l'accaparent soudain.
La voix de Sir Nicholas jaillit, chuchotée mais lui semblant resonner comme dans un auditorium, l'arrachant à ses angoisses. Elle murmure une excuse à son intention et se rapproche d'Allison, avant de reprendre d'un ton juste assez haut pour que cette dernière l'entende. Cependant, son regard reste étrangement vide, comme si elle récitait un texte apprit par cœur et qui a perdu son sens depuis longtemps. Son débit est lent, avec une pause plus ou moins longue entre chaque phrase. Elle se sent comme essoufflée. *C'est toujours mieux que la panique, non ?*

Merci. C'est gentil. (Coup d'oeil en direction de la blairelle, sourire faible qui ne dure pas.) Je ne sais pas trop si je veux me confier dès ce soir. C'est trop... frais. Je ne veux pas me replonger là-dedans. Simplement le fait d'y repenser... je me sens prête à dérailler. Et...

La deuxième année est interrompue par le fantôme. Étonnée, elle relève les yeux et constate qu'elles ne sont pas encore arrivées à leurs maisons respectives. Elle contemple d'un air un peu surpris le couloir dans lequel ils se trouvent, tandis que Sir Nicholas continue à parler. La née-sorcière pousse un soupir, sans savoir si c'est de soulagement ou d'appréhension. Ou les deux. Bref. *Tu devrais être contente. Si le concierge est aussi sympa que le dit Sir Nick, t'auras pas de retenue.* Ah... Cool. *Tu t'en fiches, hein ?* Elle n'en sait rien, elle ne sait plus. Sans prévenir, elle recommencer à pleurer, de façon si discrète que seules ses larmes trahissent sa faiblesse. Aussi baisse-t-elle la tête, laissant sa frange masquer ses yeux dont l'océan semble se déverser à grands flots, dévalant son visage, puis sa gorge pour ensuite disparaître en imbibant son col et être remplacé par de nouvelles coulées d'eau salée. Encore et encore.

Je m'excuse sincèrement pour le retard honteux que j'ai pris... :sad: Désolée, vraiment.

Rien n'est plus semblable à l'identique que ce qui est pareil à la même chose.
Peut-être bien qu'il se passe quelque chose avec Edmund.
#0F144D — 5ème Année RP — 16 ans

27 mars 2022, 11:56
 +  La Douleur de mille Éclats  ft. Alison Morrow 
Nox
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Le rappel à l'ordre du fantôme la fit sursauter. C'est vrai que si elle réveillait tout Poudlard, les conséquences risqueraient d'être beaucoup plus lourdes que si elle décidait d'imiter un fléreur en train de faire sa promenade nocturne.
Baissant la tête en signal d'excuse à l'égard de Sir Nicholas, elle se rapprocha légèrement de la Rouge pour pouvoir continuer à parler, moins fort. Elle ne voulait pas la laisser seule dans ses pensées. Pas après l'épisode de la tour.
Les pensées sont silencieuses, pourtant elle avait l'impression de les entendre hurler dans ce couloir. Elle aurait voulu plaquer ses mains sur ses oreilles, supplier la fille d'arrêter de réfléchir. Elle avait l'impression que les idées sortaient du crâne de l'autre pour s'infiltrer dans le sien, ravageant les maigres murailles de courage et de contrôle qu'elle avait réussi à ériger. *Arrête d'tout saccager.*
Mais elle ne pouvait pas lui dire cela. Elle ne pouvait pas lui reprocher de réfléchir, alors qu'elle-même n'avait pas encore trouvé le moyen de mettre sur pause le cours de ses pensées. C'était comme une photo sorcière, comme un vieux film moldu en noir et blanc : on ne sait pas arrêter, on ne sait pas comment faire pour que les personnages arrêtent de bouger, minuscules fourmis sur fond blanc.

Elle écouta silencieusement la réponse de l'autre, hochant légèrement la tête. Elle comprenait. Mais elle n'aurait pas agi ainsi. Elle aurait fait quelque chose de la feuille. Elle lui aurait lancé un sort, elle l'aurait enterrée, elle l'aurait noyée dans le lac noir, comme pour passer toute sa colère et sa tristesse dessus. Mais au fond, qu'en savait-elle ? Ce n'était pas elle qui avait reçu le parchemin. Ce n'était pas à elle de décider. Elle n'était que spectatrice inutile d'une scène se déroulant devant ses yeux.
Peut-être avait-elle eu un rôle, en haut de la tour, tout à l'heure. Peut-être que cela serait la seule fois de cette Pièce Nocturne que ses paroles serviront à quelque chose.
Elle se sentait faible, elle avait froid, et elle aurait voulu pouvoir s'enfuir.
De toute façon : si elle se mettait à courir à présent, que risquait-elle ? *Trop.*
Serrant les dents, elle ferma les poings et se força à chuchoter en retour :

"Quand... Quand t'auras fini avec ça... D'la lire, d'la détester... Tu d'vrais vraiment la brûler, ta lettre. C'pas bon d'garder des trucs comme ça. Ça fait qu'du mal, et ça force à s'souvenir."

Oh. Oui, la faire flamber. Voir le papier se racornir, puis noircir, avant de finir en un petit tas de cendres propres. C'était certainement ça la solution. Pouvoir se délecter des reflets orangés et de l'odeur de papier dévoré par le feu.

"C'pas grave s'tu... Peux pas ce soir... Mais...Mais s'tu veux parler, un jour... J'suis là. J'serai toujours là." Ajouta-t-elle dans un souffle.

Elle doutait que la Rouge veuille reparler de cette Nuit. Mais elle préférait déchirer la lettre elle-même plutôt que l'autre l'érige en Souvenir et l'affiche dans sa chambre, quitte à la relire tous les soirs.
Elle aurait voulu lui demander comment elle se sentait à présent, mais le fantôme lui indiqua de toquer à la porte.

Fébrile, elle se décala de la fille, se sentant à découvert là où auparavant le corps de l'autre se tenait.
Son poing se tendit vers la porte, et elle frappa deux coups fermes, qui résonnèrent dans le château comme une menace.
Frissonnant, elle fit deux pas en arrière pour se replacer plus proche de la Rouge.
*Alohomora.*

Merlin, je suis navrée pour ce retard, et ce post qui n'est pas très différent de mon précédent... Alison boucle, je crois x')

Je ne lâche jamais rien. Quand je commence une barre de chocolat, je la mange jusqu'au bout.