tw (pour de vrai) : poème glauque à la fin









L'Univers était grand. Le ciel s'étendait devant elle et mangeait son essence, agrippait son cœur pour le plonger dans ses tripes. Lydia se sentait aspirée ; elle était aspirée. Séléné était reine ce soir, elle était loin de passer son Règne sur le ciel à son frère, Hélios. Les yeux couleur lapis-lazuli de la jeune fille témoignait de sa mélancolie, sa nostalgie, son spleen de l'Aurore. Elle ne voulait pas qu'Eos allume ses lanternes rosées dans l'éther du ciel, il fallait maintenir l'instant en place jusqu'à ce que Titon ne chante plus.

Peut-être, Plume Lectrice, tu l'auras remarqué, mais Lydia était atteinte de ce qu'on nomme un syndrome de Stendhal. Depuis la mort de sa mère et la transformation en loup-garou violet définitive de sa soeur, la vie lui octroyait souvent une place réservée dans les Abîmes, un aller simple au Royaume des Morts.

« Je hais les testaments et je hais les tombeaux... »

Une larme transparente, vernie par les étoiles, roula le long de sa porcelaine de joue. Sa maladie la faisait palpiter lorsqu'elle récitait d'impertinents vers - ceux-ci se fondaient et s'emberlificotaient dans les limbes tissées de la nuit sombre aux reflets de lune.

« A travers ma ruine allez donc sans remords,
Et dites-moi s'il est encor quelque torture
Pour ce vieux corps sans âme et mort parmi les morts ! »

Elle hurlait.

Elle vivait.

Que la Nuit était belle. Nótt sous les ordres d'Odin avait levé son voile. L'Enfant voulait voir ça. Que ce mélange de dioxyde et de silicium l'enquiquinait. Ses membres inférieurs eut leurs propres Conscience, et l'emmena à la vieille tour. Aucune résistance. Ils suivaient la voie de Richnou guidés par Skippy. Aucun des ces Autres Adultes pour se faire l'Obstacle de sa vie.
Enfin les Lumières du ciel s'apparaissaient à elle. *Putain.* La beauté de mère nature lui coupait le souffle. Nul besoin des Artifices des mortels pour pouvoir recréer la magnificence. Que Petite chose était-Elle.

Il y avait une fille. Faisait-elle partie des Autres, ou de ceux qui étaient dignes? Bien vite l'interrogation fut répondue. Quelqu'un de gout. Pas besoin de raisons pour réciter des Vers (pas de terres) aux atomes d'Azotes qui nous entourent.

"Penses-tu que l'ironie de l'absurde nous portera préjudice?"

Nul besoin de se présenter à quelqu'un de Gout. L'Enfant remarqua le cristal sur la pommette de son associée. Ô monstre en Spaghetti Volant! Pourquoi nous imposer la mélancolie en ce soir si dégagé. Pourquoi nous mortels devons-nous s'embrasser de tels affections? Le vide astrale qu'elle observait s'infiltra en son corps, en son esprit, elle ne faisait plus qu'un avec. Un Vide rempli de trop. Que tout était devenu alambiqué depuis que le début de son tout était devenue un vampiresse!

Elle ne voulait plus que hurler la Douceur de la douleur.

Je savais que ma Présence ici n'était plus réglementaire depuis de nombreuses secondes qui s'égrainaient tranquillement dans le rythme imposé par Chronos le puissant fils de la Terre et de l'Eau, maître incontesté des Heures. Mais peu m'importait les risques à ce que mes jambes gravissent les échelons irréguliers qui me mèneraient jusqu'à l’apothéose, ce tableau peint par les Astres que je me délectais déjà d'observer sans même que le souffle frais qu'Eole devait certainement animer n'agite encore les mèches qui s'enfuyaient de la coiffureimpeccable qui dénudait la peau de ma nuque.

Un à un les degrés devant moi diminuaient en nombre, augmentant la distance entre mes doux pieds et le couloir désert que j'avais quitté. Peu à peu, l'espoir d'une escapade, d'une envolée de mon Esprit vers des Cieux propices aux Rêves éveillés, à la permission de l'Imaginaire fou ou à l'Exaltation des Idées Frivoles, faisait vibrer mon corps et mon Cœur, réjouissait mon Âme, au point que cela provoque chez moi une érection pileuse agrémentée d'un tressautement des couches musculaires sous épidermiques. Adrénaline était là, au rendez-vous de cette visite à la Coupole Céleste qui surplombait l'Ecosse.

Et maintenant le panneau de bois, tendre la main, je n'avais qu'à faire une extension de mon coude pour qu'elle s'ouvre. Une légère impulsion et le froid de l'immensité nocturne me saisi. Mais la Solitude n'était pas au rendez-vous. Deux Silhouettes, deux Ombres, deux Autres étaient déjà présentes. Loin de moi l'idée d'une réprimande, je n'avais rien à faire ici non plus: "Le spectacle des lucioles lointaines est... fabuleux!"

En cette douce nuitée, le Trouble, semé par Eris entre la titanesque Nyx et la douce Morphée, se préparait à encore m'envoyer errer sur les chemins vers l'Apogée. Les grains de Chronos s'écoulant dans le Sablier du Temps me sommaient de quitter ma chambrée sur l'instant pour laisser mon Moi Réel et Vrai s'exprimer sous l'implacable magnificence des Cieux constellés des larmes d'Astrée.

Me levant séance tenante, j'enfilais des garments cherchant à protéger mon enveloppe physique, fragile et Ephémère, de la violence d'Hiver. Hiver d'Ecosse, interminable, indomptable, refusant de reculer face à Printemps. Perséphone encore aux mains cupides et transies d'Amour du Dieu du Monde Souterrain. Korê, jeune fille aux fleurs colorées apportant la fin de la peine de Déméter, est encore pour l'heure Maitresse du Chaos et des Enfers.

Me faisant Ombre, je m'éclipse du dortoir plein des Autres assoupies. Un plan plus élevé, plus grand, plus Vrai, m'attends en haut de la Tour consacrée à l'étude des Astres. Le pas léger, frivole et emplie d'une Hâte mue par l'envie d'être foudroyée par la Grandeur écrasante de splendeur de Sélène et ses consœurs. A peine le Seuil passé que mon cœur s'alourdit. Drame, désespoir et tragédie ne puis-je profiter seule de cette Nuit ? La lueur noyant la pierre, innonde mon coeur d'un élan incongrue. Ces Âmes sont belles, à mon image, elles comprennent la Valeur de l'Astrale Beauté ! Je le vois à leur regard plein de la folie romantique envers Dame Nature et les draps dont elle se pare. Ne pouvant réprimer ma Joie dans mon écrin charnelle l'Echo de mes pensées se matérialise en sons :

"Eris m'accorde un présent ce soir en fâchant Nyx et Morphée."