J'ai passé des heures et des heures à resasser ce que je dirais. Je ne suis pas arrivée a trouver les mots. Etrange, ils me viennent souvent très facilement. Mais cette fois, je sèche complètement. Depuis que Rufus m'a ouvert les yeux - et accessoirement donné une lueur d'espoir -, je suis passée par deux phases.
D'abord, le refus complet d'y penser. Faire l'autruche, en somme. Je m'était dit que je garderais mes sentiments pour moi, que je me contenterais de soupirer d'aise en voyant le grand blond, et que le voir sourire, même à d'autres, me suffirait.
Puis, je me suis aperçue, un soir, de mon envie de passer plus de temps avec lui. De discuter avec lui, l'aider à planifier les entraînements, par exemple. De déjeuner avec lui, et l'écouter me raconter ses peines et ses joies. J'ai envie d'être présente pour lui, avec lui. Présente pour lui, ça, ce n'est pas très difficile. Avec lui, par contre, il me faut que la nature de notre relation change. Devenir sa meilleure amie, ce serait un bon début . Je voudrais aussi qu'il fasse de même avec moi. Et même si je ne peux pas me l'avouer, une partie de moi a envie de le toucher. Tenir sa main, réarranger ses cheveux... Et ça, les meilleurs amis ne font pas cela.
Ainsi, j'ai pris ma décision de lui parler. J'ai essayé de me préparer mentalement a un rejet, et ne rien attendre de cet entretien. Mais je n'ai pas réussi à le faire. C'est absolument terrorisée à l'idée d'avoir le cœur brisé que je me suis résolue a lui parler maintenant. Je n'ai pas envie de le faire, cela me terrifie, mais je dois quand même le faire. Je ne vais pas reculer devant ça, quelque soit le résulat.
Alors, à la fin de l'entrainement, je suis restée en l'air un peu plus longtemps. Pour m'assurer que tout le monde, sauf Eoin qui doit ranger les balles, sera parti. Aussi pour me donner du courage. Je descends finalement lorsque je vois qu'il a fini.
Je crois que c'est la première fois que je suis aussi nerveuse, et que cela se voit. J'essaie de regarder le cinquième année dans les yeux, de lui sourire, comme d'ordinaire, mais je n'y arrive pas. J'aimerais parler, mais ma gorge est nouée. Mes yeux sont résolument braqués sur le sol, et pas celui entre nous deux, non non, je regarde sur le côté.
"Je..." Mes cordes vocales cessent de coopérer. Je passe une main dans mes cheveux que j'ai détachés, en haut, pour me donner une contenance, souffle et force mon regard a monter. Si je ne regarde toujours pas ses yeux, je le regarde maintenant. Enfin, son torse. "Je voulais te parler de quelque chose, Eoin..." Ma main quitte mes cheveux, qu'elle laisse en bataille, ou du moins, moins rangés que d'ordinaire, pour ma nuque. "Ce n'est pas croyable, c'est si simple pourtant" je souffle, avant de laisser s'échapper un petit rire sans joie. Ma main retombe. Et dans un élan de courage, je réussis à lever les yeux. Je me plonge dans les yeux émeraudes d'Eoin, et j'en oublie presque de parler. Et si c'était la dernière fois que je réussissais à le faire sans me sentir triste, ou honteuse ?
Mais le processus est bien engagé, maintenant.
Alors, je me confesse dans un souffle "Je crois bien que je suis amoureuse de toi, Eoin Sinnegan."
Maintenant, il ne me reste plus qu'à attendre. Attendre sa réaction. Et l'accepter, quelle quelle soit.

Depuis quelques semaines maintenant les entraînements avaient redoublé d'intensité, conséquence du match, ou plutôt de la déculottée, contre les Hel's de Poufsouffle. Et l'entraînement de ce matin-ci n'avaient pas été une exception. Il s'était assuré que tous les secteurs demandant une amélioration avaient été travaillés. Lorsque l'entraînement prit fin, il descendit sur le sol et, pendant que les autres joueurs partaient en direction des vestiaires, rangea les balles et tous les équipements qu'ils avaient utilisés durant cette séance. Une fois qu'il eût terminé il se prépara à lui-même prendre le chemin des vestiaires quand il sentit une présence arrivé dans son dos. En se retournant, il constata que Celia-Awena avait attendu dans les airs qu'il finisse de ranger le matériel. Il ne s'attendait pas à la voir rester et lui demanda d'un ton calme.

"Tiens tu n'es pas avec les autres ? "

Le grand Irlandais s'aperçut qu'elle était visiblement nerveuse et qu'elle avait l'air de trouver le sol sur le côté plutôt intéressant. Elle semblait vouloir lui dire quelque chose mais les mots ne voulaient visiblement pas sortir de sa bouche. Ss cordes vocales ne voulant apparemment pas coopérer avec la gardienne des Ailes d'Airain. Cette dernière passa sa main dans ses cheveux puis se décida à lever la tête petit à petit jusqu'à arriver à la hauteur du torse du blond de cinquième année. Elle n'y arrivait visiblement pas malgré toute sa bonne volonté. Finalement, elle prit tout son courage à deux mains et déclara ce qu'elle avait sur le cœur. Cependant, Eoin s'attendait à tout sauf au missile nucléaire que la gardienne venait de lâcher. Avait-il bien entendu ? Celia-Awena venait-elle vraiment de se déclarer à l'Irlandais. Ce dernier ne pouvait pas s'empêcher de rougir. Lui qui avait plus ou moins toujours trouvé la quatrième année mignonne, il se trouvait maintenant dans la position d'intérêt amoureux de cette dernière. Il ne savait pas quoi répondre et en même temps il ne put s'empêcher d'être amusé par la façon presque solennelle dont avait fait preuve la jeune fille pour se déclarer. Il se souvenait de l'avoir décrite comme magnifique quelques jours auparavant à l'inauguration de la nouvelle capitale sorcière. Et c'était vrai puisque ce jour-là elle l'était. Tout comme ce jour-ci, où il l'a trouvé toujours aussi belle, même lorsqu'elle était gêné. Il se rendit bientôt compte qu'elle aussi lui plaisait et qu'il avait envie de passer plus de temps avec elle si possible. Il décida donc de lui prendre la main droite et lui répondit.

"Tu sais, tu n'avais pas besoin d'être aussi formelle... Tu aurais pu juste te déclarer normalement, j'aurais tout autant accepter que l'on essaye de voir où tout cela nous mène. Qu'en dis-tu ?"

Je savais, en théorie, qu'il était possible qu'une ou deux secondes paraissent faire 10 bonnes minutes, mais je ne l'avais jamais vécu ailleurs que sur un terrain de sport. De toute façon, sur ces derniers, le temps parait toujours un peu plus long, et même temps plus court, parfois. C'est très relatif? Mais là maintenant, j'en ai la confirmation.
Alors que j'attends la réponse de l'irlandais, je peux clairement sentir mon cœur battre aussi vite qu'un hippogriffe lancé à pleine vitesse, et j'ai presque le vertige. J'essaie malgré tout de garder un visage calme, et de garder mes yeux dans ceux de mon interlocuteur.
Lorsqu'il me prend la main droite par contre, je ne peux m'empêcher une demi seconde d'écarquiller les yeux. Déjà parce que je ne suis pas habituée au contact physique, mais ensuite parce que j'attendais des mots. Je regarde ma main dans la sienne, un peu par réflexe. Avant de relever les yeux vers lui.
Et d'esquisser une moue presque boudeuse quand il m'explique que je n'avais pas à etre aussi formelle, qu'il aurait tout aussi pu accepter que nous essayons de voir où cela nous mène
"Je n'ai pas été formelle du tout... Je n'ai pas écrit de lettre pour demander un rendez-vous pour te le dire..."
C'est seulement après avoir protesté que le sens des paroles d'Eoin parvient à mon cerveau. Il vient d'accepter que nous essayions ? Il vient d'accepter ! Il ne m'a pas refoulée ! Rufus avait raison, j'avais mes chances !
Ma moue boudeuse s'éclaire immédiatement. Et, dans un élan de joie dont je ne me sentais pas capable, j'enlace le grand blond. Qui est maintenant mon petit ami. C'est étrange de penser cela
Au bout d'une demi seconde, je me détache, le visage rouge pivoine, en riant pour essayer de masquer mon embarras. C'est aussi que la situation est drôle. Je ne rentre pourtant jamais dans la espace personnel des gens, d'ordinaire, et les contacts imprévus me perturbent, tout le monde le sait
"Désolée, je me suis laissée emporter... Oui, je serais heureuse que nous essayions de voir où tout cela nous mène." Je lance un sourire absolument radieux à Eoin. Oui, cela me plairait beaucoup


@Eoin Sinnegan

Eoin regarda la jeune fille et son visage surpris lorsqu'il lui prit la main. Sa réaction l'amusa au plus haut point et cela se traduisit par un sourire qui apparut sur le visage de l'Irlandais. Lorsqu'elle lui répondit, avec une moue, qu'elle ne trouvait pas avoir été si solennel que ça son sourire s'élargit encore plus. Il ne put s'empêcher de lui répondre d'un petit ton taquin.

"On a quand même vu moins solennel que s'adresser à quelqu'un, qui plus est celui dont tu es amoureuse, en utilisant son prénom et son nom en même temps. Mais bon c'était mignon alors ça va."

Cependant elle n'avait pas eu l'air de comprendre directement sa réponse puisque quelques secondes passèrent avant que son visage ne s'illumine en comprenant finalement que l'Irlandais de cinquième année venait d'accepter sa déclaration. Et sa réaction ne se fit pas attendre puisqu'elle ne tarda pas à l'enlacer de ses bras dans un élan de joie. Il était étrange d'imaginer quelqu'un enlacer quelqu'un si peu de temps après avoir fait une moue. Cependant le cinquième année trouvait le geste mignon et ne chercha pas à se séparer de la quatrième année. Après tout, il était devenu son petit ami à l'instant et allait sûrement recevoir ce genre de gestes affectueux plus souvent que jamais.

Le câlin ne fut pas long car après un court moment, la Serdaigle, qui était rouge d'embarras et avec un rire pour cacher ce dernier. Elle s'excusa de l'avoir enlacée avant de dire qu'elle acceptait. Il était un peu curieux qu'elle s'excuse mais cela devait être lié à sa personnalité. Après tout elle ne montrait pas tous les jours son affection aux gens. Mais le fait qu'elle voulait bien voir où pouvait mener cette histoire était un signe encourageant d'un possible changement. Du moins avec lui. Il ne tarda donc pas plus à lui dire.

"Tu n'avais pas à t'excuser, tu sais. Après tout il va bien falloir que je m'habitue à recevoir des câlins et d'autres signes affectueux de ta part. Sinon je suis aussi très heureux que tu sois d'accord que l'on voit où tout cela nous mène. J'espère que cela nous mènera vers un futur heureux. En attendant, tu veux peut-être faire quelque chose ?"

Il voulait lui laisser le choix de faire quelque chose qu'elle voulait pour commencer cette relation. Pour en apprendre plus sur elle et ce qu'elle aimait faire.