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14 mars 2022, 10:57
J'ai besoin que tu aies besoin de moi
Elle a raison. Dans ce monde, je lui fous la pâté. Je la rétame. Je la domine. Cette fille n’a pas un tiers de mes capacités magiques et je doute sérieusement qu’elle les ait un jour. Après tout, le talent ça ne s’invente pas. Mais avec sa motivation, sans doute pourrait-elle aller loin. Elle n’est pas dénuée de capacités non plus. Elle a de la rage à revendre, de la hargne. Il ne lui manque pas grande chose mais le reste elle ne pourra jamais l’obtenir : elle a passé les onze premières années de sa vie loin du monde sorcier, à apprendre à penser comme une moldue, à vivre comme une moldue. Il lui faudra des années pour se débarrasser de cela afin d’être une sorcière qui en vaut la peine — si elle y parvient, ce qui n’est pas certain. La plupart des enfants de moldus restent dans une certaine mesure toujours inadaptés à ce monde qui est pourtant le leur, le monde sorcier. Delphillia est comme les autres. Une sorcière qui pense en moldue et qui espère avoir le talent d’une sorcière.

Je soupire et détourne les yeux vers le reste de la pièce, observe les débris de meubles, les reliquats de notre combat. Je me remémore ce dernier, les sortilèges échangés, la stratégie que nous avons chacune utilisée. Les coups. Les cris. La douleur, tant physique que morale.

« Imagine, ta magie, ma force. »

Mon regard trouve le sien. Je dresse légèrement le menton. J’imagine bien, Delphillia. Ma puissance magique liée à sa force physique… La capacité magique qui va de paire avec la résistance, la force des poings avec celle de la baguette. Je n’avais jamais envisagé ça. Pour moi, la force physique a toujours été une énergie un peu brutale, personnification de mes envies les plus primaires et les plus détestables. Je frappe parce que je hais, j’abîme parce que j’ai envie de détruire, de faire mal, de faire souffrir. Les poings viennent en réponse à mes pulsions les plus incontrôlables. Contrairement à la magie qui est pensée et réfléchie. La Magie est noble. La force physique est dégradante. Mais Merlin… Merlin, il n’y a rien qui ne me soulage plus que de sentir la douleur grimper dans mon bras après que mon poing ait percuté une surface ; mur ou visage, qu’importe. Et ça je ne peux pas l’ignorer. C’est inscrit tout au fond de moi depuis des années. Avant même que je ne casse la gueule d'Aodren en première année, avant même que je prenne conscience que j’aime ça, faire mal en utilisant mon corps plus que ma magie.

« On est opposées, mais si on nous mélange on obtient la personne la plus forte de cette terre. »

J’expulse un filet d’air et m’éloigne, mécontente d’être incapable de la contredire. Je fais le tour et m’arrête près des meubles que j’ai explosé sous le coup de la colère, tout à l’heure. Mécontente, surtout, d’être pour la première fois entièrement de son avis. Et il m’est difficile aussi d’accepter qu’une association avec cette personne, cette si détestable personne, puisse faire de moi une sorcière plus compétente, plus forte et puissante. Oh, j’ai conscience que certaines personnes peuvent m’aider à atteindre des buts au préalable inatteignables. Il n’y a qu’à voir Loewy… Mais avec Loewy, c’est différent. Delphillia a mon âge et nous nous trimbalons depuis des années un ressentiment qui n’est pas prêt de s’en aller. Il y a quelque chose chez elle qui me donne envie de… Je ne sais plus très bien. De la faire sortir de ses gonds, de la dominer peu importe comment je le fais, de l’écraser, lui prouver que j’ai raison, que je suis plus forte. Et envie aussi, toujours cette envie qu’elle m’offre certains mots qu’elle ne m’offrira pas. C’est son profil si sérieux qui me le dit. Elle ne dira pas qu’elle a besoin de moi et moi, moi je suis épuisée et je n’ai pas pour l’habitude de prendre la moindre décision sans prendre le temps de la réflexion. Je ne suis pas une Gryffondor.

Je lève ma baguette, rassemble mon souffle, ferme les yeux. Il me faut plus de temps que d’habitude pour me concentrer, pour visualiser, pour rassembler mes forces, ma magie, mon intention. Mais j’y arrive finalement et une formule plus tard, qui tire un peu trop sur mes dernières réserves, une chaise se répare, puis une seconde. Et je suis épuisée et ma lèvre gonfle doucement. Chaque parole m’arrache une étincelle de douleur.

« Tu répareras les dernières, » soufflé-je à Delphillia en me tournant vers elle.

C’est donnant donnant. Elle est autant responsable que moi de ce qu’il s’est passé ici.

« Ta force contre ma magie, Delphillia, annoncé-je soudainement. Je t’apprends à te servir de ta baguette et tu… Tu… » C’est plus dur que ce que je pensais. Je croise les bras sur ma poitrine. « Tu me montres comment tu te sers de tes poings. »

Je plisse les yeux en soutenant son regard double. Puis sans prévenir, je tourne les talons et marche à grands pas vers la porte qui nous sépare depuis une éternité, me semble-t-il, du reste du monde et de nos vies. Je pose la main sur la poignée et me tord le cou pour la regarder.

« Je reviendrai vers toi. »

Une jolie façon de lui faire comprendre que c’est moi qui décide de quoi, de quand, d’où et surtout, surtout qui décide de si ça se fera vraiment, tout ça. Qu’elle ne croit pas que tout lui soit déjà acquis.

Selon la réaction d'Ali, ceci n'est pas une fin !

27 avr. 2022, 21:43
J'ai besoin que tu aies besoin de moi
Un soupire. C’était comme si ces mots c’étaient évaporés dans l’air sans atteindre son ainée. Mais dans sa posture, dans sa manière d’être là face à elle, quelque chose lui faisait penser le contraire. Elle attendait là, sans rien pouvoir faire d’autre, analysant la fille face à elle, totalement à la merci de sa réponse. Tout était si étrange, elles venaient de se battre, d’abord dans un duel de magie, puis par les poings et enfin verbalement. C’était éprouvant, mais elle ne l’avait jamais autant estimé que maintenant.

Quand elle sortit sa baguette, Aliénor ferma également les siens dans l’attente de se prendre un sort ou elle ne savait quoi. Mais rien, les chaises autour d’elle se réparèrent et quand elle rouvrit les yeux, elle vit une magie bien plus calme, bien plus douce agir autour d’elle. Aliénor fronça les sourcils, elle ne pensait pas Que Bristyle était capable d’une telle magie. Aliénor la regardait faire en silence, presque comme subjuguée par ce qu’elle voyait. Alors quand la voix de la sixième année s’éleva de nouveau, Aliénor se tourna vers elle, les yeux rond, surprise de s’être faite retirer de sa contemplation avec une telle brutalité alors qu’elle faisait preuve d’une maitrise parfaite quelques instants avant.

Elle hocha doucement de la tête alors qu’Aelle ne s’arrêtait pas vraiment pour la laisser parler, reprenant simplement son souffle, elle était visiblement exténuée. Comme quoi le sport servait aussi pour la magie, Aliénor faisant preuve de bien plus d’endurance. Mais la proposition d’Aelle ou du moins la validation des propos d’Aliénor devenant actes fit se redresser la jeune fille qui se tenait maintenant droite comme un piquet face au regard de sa vis-à-vis. La batteuse des Hel’s, ne pouvant détacher son regard de celui de son ainé hocha la tête déterminée juste quand qu’Aelle ne sorte de la pièce lui annonçant que c’était elle qui reviendrait vers elle. Un rictus se dessina sur les lèvres de la jeune Delphillia, elle pensait encore que c’était elle qui avait le contrôle ? Elle n’avait aucun contrôle tout comme Aliénor d’ailleurs. Aucune n’était capable de se contrôler soi-même alors contrôler l’autre ? Elle secoua la tête de gauche à droite avant de tourner la tête vers les chaises. Immédiatement le sourire de la jeune fille retomba pour laisser place à une moue dépitée. Elle soupira forcement, ses épaules tombant en avant. Ca allait être long, c’est qu’elle en avait cassé des chaises la Bristyle !

-Tu m’étonnes qu’elle soit claquée…

Elle prit une grande inspiration avant de ce mettre au travail. C’était parti. Armée de sa baguette, elle connaissait la formule, elle maitrisait cette magie, mais ça lui prendrait bien plus de temps qu’à Aelle, elle le savait et puis elle devait rendre ce sol de-nouveau vraiment dur aussi. A moins qu’il y ait de quoi s’amuser un peu ? Mais ce qu’elle fait après restera entre elle et cette salle, tout ce qu’il était à savoir c’est qu’une fois sortie les chaises étaient réparées, entassées en une sculpture étrange et que le sol était de nouveau normal. Mais au centre, on notait comme un renfoncement comme si quelqu’un avait un peu trop sauté au même endroit.

Enfin je clôture ce RP! Merci Aelle c'ets toujours un plaisir que de partager des écrits avec toi.

Perséphone: Batteuse des Hel's, reine des Rumeurs
J'ai plus de virilité dans mon petit doigt que toi dans tout ton corps.
Aliénor Delphillia 7ème année RP, Poufsouffle