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15 juin 2021, 15:07
Discipline stricte et travail acharné triomphent de toutes les difficultés  PV Aelle B. 
Indifférent au fait que la sorcière s'était reculée lorsqu'il avait pris place devant elle, Elian s'était positionné de façon à ne rien rater de ce qu'elle mijotait. Assis en tailleur, la tête reposant sur ses mains, il était penché sur elle et ne clignait plus des yeux. Avait-il surpris un sourire sur son visage ? Etait-ce sa définition du sortilège informulé qui l'amusait ? Ou bien était-elle déjà ravie de ce qu'elle n'avait pas encore fait... Peu importe ce qu'elle voulait faire. Dans tous les cas, Elian lui adressait naïvement un sourire d'encouragement, remarquant alors qu'Aelle semblait fixer quelque chose d'invisible au sol. Seul le regard du jeune sorcier se baissa, lui donnant un air inquiet. Qu'est-ce qu'elle voyait et que lui ne voyait pas ? Un autre être comme celui qui semblait la suivre partout ? Elian ne l'avait réellement aperçu qu'une seule fois jusqu'à aujourd'hui et il était d'ailleurs inhabituel qu'il n'ait pas cherché à en savoir un peu plus - à priori, ses camarades l'en avaient dissuadé. Les questions s'enchaînaient dans sa petite tête et, en surchauffe, il se demanda un instant s'il n'était pas en train d'halluciner cette étrange sensation qui le prenait soudainement. Ses yeux se relevèrent sur Aelle pour tenter une nouvelle fois de comprendre ses intentions, comme si elles pouvaient s'afficher subitement et très clairement sur son visage. La sorcière n'avait prononcé aucun mot, et pourtant quelque chose était en train de se passer au centre du petit espace qui les séparait, Elian en était certain, étudiant le sol d'un peu plus près, le regard comme aimanté.

Si ses yeux s'étaient à présent bien habitués à l'obscurité, ce ne fut pourtant pas eux qui perçurent le mieux cette magie qui émanait de la baguette d'Aelle - une baguette qui ressemblait d'ailleurs bien moins à un bout de bois que la sienne. Si ce n'était pas une constatation visuelle, c'était bien davantage une question de physique, de modification d'atmosphère ou peut-être même d'alchimie. Elian était un garçon empathique et, bien qu'il interprétait souvent - très - mal les ressentis de ses proches ou de ses camarades de classe, il savait tout de même repérer facilement quand quelqu'un éprouvait des émotions fortes à ses côtés. Il n'y avait alors aucun doute pour lui que la sorcière était en train de laisser échapper des ondes magiques assez puissantes, qu'elle tirait de ses propres émotions. C'était quelque chose qui lui faisait peur. Tout au long de sa scolarité, on avait cessé de rappeler que les émotions des sorciers avaient une place importante dans les lancers de sort, et que c'était la raison même de leur présence dans une école de sorcellerie comme Poudlard. Nombre d'exemples le dissuadait d'essayer de lancer des sorts trop compliqués, comme ce jeune sorcier qui avait voulu lancer un sortilège de Découpe peu maîtrisé et qui n'avait réussi qu'à scier sa baguette magique en deux, ou bien cette sorcière qui avait fait l'objet d'un article dans un journal, ayant tout simplement implosé après avoir essayé de lancer un sortilège d'Attraction en étant mal réveillée. Peu importait la véracité de l'article, Elian préférait imaginer le pire.

Est-ce que le pire était justement en train de se produire, en face de lui ? « Aelle... » murmura-t-il, incertain, essayant pour une fois de tourner mille fois sa langue dans sa bouche avant de dire quelque chose. Son sérieux avait quelque chose d'inquiétant, même pour lui, tant il n'y était pas familier, mais la magie de la sorcière le dissuada subitement de réaliser toute autre tentative de raisonnement. Il s'écarta, tombant en arrière dans un geste de surprise et se rattrapant de justesse sur la paume de ses deux mains. Figé par la vision qui s'offrait à lui, le cerveau d'Elian semblait avoir complètement gelé. Le garçon avait beau ne pas comprendre ce à quoi il assistait, il le ressentait pourtant de plein fouet, sur ses bras, dans son dos, au creux de son ventre, il en frissonnait. « Comment... » Il n'arrivait même pas à finir une seule phrase. Passée la surprise, l'adrénaline le fit se réinstaller rapidement à genoux devant ce qui était pour lui une métamorphose incroyablement atypique.

Aelle paraissait toujours concentrée, n'avait-elle pas fini sa démonstration ? Quelles genres d'émotions l'assaillaient et lui permettaient de produire cette magie exceptionnelle ? Parce qu'elle n'avait rien dit, Elian en était certain : il avait été plus qu'attentif. Pas de formules magiques, seulement une soupe de sentiments dégagés autour d'eux, et qu'il ne parvenait toujours pas à interpréter. Des grandes démonstrations magiques, Elian en avait été spectateur à plusieurs reprises, notamment lors d'un tournoi avec la délégation chinoise - auquel la sorcière avait été censée par ailleurs prendre part - mais ces manifestations n'avaient jamais été aussi vraies et aussi proches de lui que celle-ci. « Aelle ! » fit-il de nouveau, cette fois-ci pour obtenir son attention et la stopper dans son élan. Que lui arrivait-il ? C'était peut-être trop pour lui : elle était incroyable et lui absolument ridicule. Cette réalisation était plus que difficile à assimiler, elle était insurmontable. « C'est bon Aelle, j'ai compris ! J'ai compris que je suis insignifiant pour toi ! » cria-t-il à pleins poumons en écartant les bras en croix comme un maniaque, sûrement dans une tentative désespérée de la dissuader complètement d'aller plus loin. Sur le moment, il se sentit soulagé d'un poids dont il n'avait même pas eu conscience de porter jusque là. Elian avait même éprouvé un sentiment de liberté en l'espace de quelques secondes, dans cette brutalité - et la puissante magie qui opérait dans cette pièce sombre n'y était probablement pas étrangère. « Pardon », réussit-il à articuler avant de cacher son visage dans ses mains toutes tremblantes. Il s'en était immédiatement voulu d'avoir haussé la voix mais, le cœur encore battant, Elian ne désirait plus assister à un autre éclat de magie fabuleux de la sorcière. C'était ça, le problème : le fossé qui venait de se creuser entre Aelle et lui, ou plutôt le mur de pierre infranchissable qu'elle venait de créer entre eux. "Aelle l'Inatteignable" et "Elian l'Abruti si facilement mis en déroute".

Le garçon s'en voulait de constamment éprouver cette passion pour les autres. D'habitude, elle lui permettait d'oublier ce qu'il pensait de lui-même, c'était sa porte de sortie contre toutes ses opinions négatives. Aujourd'hui, son vif intérêt pour Aelle Bristyle venait de se retourner contre lui. Un retour de bâton inattendu qui le rendait aussi confus qu'étranger à sa propre identité... Il aurait préféré qu'elle lui assène une gifle dès les prémices de son intérêt pour elle, au moins il aurait pu la craindre jusqu'à la fin de sa scolarité à Poudlard sans aucune arrière-pensées. Mais n'était-ce pas tout aussi cruel qu'une simple gifle, de lui montrer à quel point elle était accomplie et inaccessible de cette façon-là ? Elian n'arrivait pas à être aussi catégorique. Il ressentait toujours pour elle cette grande fascination, il avait même envie de la ressentir, parce que la sorcière incarnait une liberté qu'il ne pouvait pas connaître entièrement et qui le séduisait, celle de se constituer seul maître absolu de son destin. Sans savoir pourquoi, son cerveau lui imposa le souvenir de l'idole Moldue au sourire mystérieux qui trônait dans la chapelle de Lavernock. C'était comme si son cerveau avait décidé de coller un rapide pansement sur une blessure ouverte : sa mère lui avait semblé aussi inaccessible qu'Aelle Bristyle et, pourtant, il était bien parvenu à l'atteindre. Elian pouvait donc assurément résoudre le point d'interrogation vivant qu'était Aelle. Bien que celle-ci venait de lui faire goûter au désespoir de n'être jamais qu'un vulgaire sorcier incompétent, il restait toujours au jeune sorcier cette envie de l'élever en figure presque divine, tel un Moldu empli de croyances erronées : ils ne se trouveraient jamais sur la même marche, tous les deux, mais ils avaient déjà emprunté le même chemin. Ce chemin sur lequel il la suivrait et où il marquerait sa propre emprunte, obligeant la sorcière à se retourner sur lui et à songer au fait que, finalement, il aurait peut-être quelque chose à apporter à quelqu'un, n'importe qui... Peut-être même à elle-même. Ainsi positionné au sol, à genoux, on aurait pu croire qu'il s'était mis à prier. Etait-il en train de perdre complètement les pédales, de dissocier complètement ? Elian n'arrivait plus à bouger, catatonique devant la preuve de l'exploit magique de sa camarade et bien plus engourdi par ses pensées envahissantes que par ses membres pliés.

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On a tendance à s'assimiler des choses et à les restituer en croyant que c'est de soi alors que c'est d'un autre. – Hergé

24 juin 2021, 12:09
Discipline stricte et travail acharné triomphent de toutes les difficultés  PV Aelle B. 
Je suis très sincèrement désolée pour mon retard !

Quelle euphorie, cette magie.

J’ai toujours pensé que le jour où je créerai un golem de pierre devant une personne autre que Zikomo (naïve, à l’époque je pensais que cette personne serait Thalia), je serai incapable de ressentir cette puissance intérieure qui me bouscule à chaque fois que j’invoque le golem. Je pensais que le regard de l’autre me hanterait, que je ne saurais me concentrer et me plonger toute entière dans mes efforts. C’était vraisemblablement une erreur. Je sais que Kernac’h est là, quelque part ; je ne suis pas idiote, je n’ai pas oublié sa présence. Mais il est invisible, impalpable, insignifiant. Il n’est pas grand chose, finalement, et son regard non plus. Qu’importe qu’il m’observe, qu’importe qu’il voit, qu’il comprenne, qu’il sache ? Il ne pourra jamais changer quoi que ce soit à ce qu’il se passe actuellement dans mon corps. J’ai eu tort de croire, ces dernières années, que montrer mon talent pouvait entacher celui-ci.

Il n’y a rien, absolument rien qui pourrait gâcher ma joie. Qu’y-t-il de mieux que ce que je suis en train de vivre ? Rien n’est comparable, dans le monde. Elowen, Thalia et même mes conversations passionnantes avec Loewy — je pourrais sacrifier tous les petits moments passés avec chacune de ces personnes pour continuer à ressentir ce que je ressens quand je suis plongée la magie. Vraiment. Et cela me rassure énormément : je n’ai pas besoin de ces gens puisque j’ai la Magie.

La fatigue toque à la porte de ma conscience. Je reprends le contrôle de mon souffle. Je cligne des yeux. J’observe ma création. Un golem immobile d’une trentaine de centimètres. Rien de bien impressionnant. Si j’étais seule et très concentrée, je serais capable de lui faire prendre une forme plus humanoïde, comme le golem d’Erza ; je m’y entraîne très fort. Mais je ne suis pas seule et je préfère arrêter de moi-même plutôt que de montrer au garçon que moi aussi, j'ai des limites. Et Kernac’h est à deux doigts de péter un câble, m’indique ma vision périphérique, ce n’est pas le moment d’aller plus loin. J’en éprouve une terrible frustration. C’est difficile de m’arrêter. Peu importe la fatigue qui m’alourdit les sens ou la lassitude que je ressens : je peux y être insensible et continuer d’avancer malgré tout. Pour cette sensation incroyable d’être invincible et capable de tout, cette euphorie grisante qui m’envahit toute entière quand ma magie s’exprime dans le monde. Rien ne peut m’entraver quand je ressens cela. Bientôt, je n'aurais plus aucune limite ; je repousserai toutes celles qui s'imposeront à moi. Mais aujourd’hui je dois arrêter parce que Kernac’h beugle des choses étranges et qu’il a l’air bouleversé.

Mon souffle se relâche, la pierre redevient lisse ; le golem disparaît. Les yeux fermés, je m’octroie une pause de quelques secondes pour m’arracher à ma béatitude. Ce n’est qu’une fois que mon coeur a retrouvé un rythme normal que j’accorde mon attention à Kernac’h.

Il est bizarre, ce garçon. Un instant plus tôt, il semblait sincèrement excité par ce que j’allais faire. Et maintenant, c’est tout le contraire. Qu’a-t-il gueulé, déjà ? « J’ai compris que je suis insignifiant pour toi ! » et « Pardon ». Désormais, le voilà recroquevillé sur lui-même ; se lamente-t-il ? De quoi ? Que lui est-il passé par la tête ? S’est-il rendu compte qu’il a eu tort de se moquer de moi et de me prendre pour une moins que rien ? A-t-il enfin compris que nous ne sommes pas pareil, moi et lui ? Que je ne suis pas une personne médiocre et que je ne laisserai personne soutenir le contraire ? Est-ce à cause de tout cela qu’il agit ainsi, prostré comme s’il venait de se prendre un coin du monde dans la tronche ? Cela me dérange. Je ne sais pas qu’en penser. Je croyais qu’il serait impressionné, qu’il se confondrait en compliments, qu’il sera complètement extasié. « C’était tellement impressionnant, tellement dingue ! Comment tu fais ça ? Tu m’apprendras ? C’était splendide, magnifique, c’est la première fois que j’vois un truc aussi classe ! ». Bref, il aurait dû faire son Kernac’h et moi j’aurais pu afficher un air contenté, parce que c’est vrai que c’est incroyable ce que je suis capable de faire. N’est-ce pas ?

D’un autre côté… Le ton de sa voix et l'expression de son visage m'intriguent. Comme s’il avait eu peur. Comme si me voir et voir ma magie l’effrayait. Ce qui est perturbant n’est pas tant cette peur que le plaisir mêlée à l’horreur qu’elle m’inspire. Un sentiment tout à fait particulier, un gros bordel de sourire et de grimace, de plaisir et de déplaisir, de joie et de crainte. Assez étrange mais bien présent, là, dans mon coeur, et dans mon observation minutieuse et malsaine d’un Kernac’h complètement désœuvré.

Si je pouvais choisir entre inspirer la crainte ou l’admiration, que choisirais-je ?

Je laisse mes pensées se dissoudre et me lève dans un soupir. Mes jambes me font mal, ainsi que mon crâne ; le reste de la journée sera long, mais ça valait le coup. Je me sens grande et fière, puissante aussi.

« Pourquoi tu réagis comme ça, Kernac’h ? demandé-je en le regardant curieusement. Tu croyais vraiment qu’j’en étais pas capable, hein ? »

Quelle erreur de me sous-estimer. Mais je veux bien avouer que je suis heureuse qu'il l'ait fait. Quand les Autres me sous-estiment, arrive toujours un moment où ils se prennent la vérité en pleine face, comme Kernac'h aujourd'hui. Et les voir assommés par leur propre bêtise est particulièrement agréable.

28 juin 2021, 16:02
Discipline stricte et travail acharné triomphent de toutes les difficultés  PV Aelle B. 
Depuis la démonstration de force de la sorcière, Elian n'était plus l'adolescent empli d'une assurance postiche. Il ressemblait à un petit garçon pris en faute, incertain, les genoux posés au sol, triturant ses mains comme s'il attendait qu'une punition s'abatte sur lui. Le monticule de pierre n'était plus. Il s'était affaissé, rendant au sol sa platitude sans nom. Le jeune sorcier détourna son regard de l'endroit où s'était trouvé cet étrange exploit et baissa son regard sur ses mains jointes. Sa respiration avait repris un rythme normal bien que son cerveau semblait toujours avoir des difficultés à s'oxygéner : tant de pensées invasives le tourmentaient, rendant difficile l'élaboration d'une quelconque pensée ou action cohérente. A sa plus grande surprise, ce ne fut pas lui qui amorça un premier pas et, bien qu'il n'osait plus la regarder dans les yeux, son esprit pouvait au moins se concentrer de nouveau sur quelque chose de concret : la voix de la sorcière. Aelle aurait pu fanfaronner, lui rire au visage et le laisser planté au sol dans cette salle sombre et poussiéreuse après ce qu'elle venait de réaliser, mais elle semblait plutôt vouloir comprendre le désarroi qu'elle lui avait infligé.

Elian leva les yeux sur la sorcière qui se tenait droite, si haute par rapport à lui. Sans comprendre pourquoi il éprouvait ce besoin, le jeune sorcier s'était collé contre sa camarade. Il l'enlaçait complètement, toujours à moitié à terre, sa tête contre son ventre. C'était étrangement la seule chose qu'il pouvait faire pour lui exprimer sa joie, les mots restant bloqués au fond de sa gorge sur l'instant. Parce qu'il était très heureux. Dans sa tête, non seulement elle était toujours là, mais elle était surtout là pour lui. Si au moins une chose était sûre, c'était qu'Aelle Bristyle n'était pas la harpie décrite par certaines personnes de leur maison, songeait-il, le cœur empli d'une chaleur qu'il connaissait bien maintenant. On aurait dit que l'adolescent la retenait de s'envoler, ou quelque chose dans ce genre-là. Sans réellement le vouloir, la jeune sorcière venait de lui prouver qu'elle était totalement digne d'intérêt pour lui. Dès que ses bras eurent fait de s'entourer autour de la taille d'Aelle et qu'il sentit le contact chaud d'un corps étranger contre le sien, il parvint enfin à retrouver la parole : « C'est faux, c'est faux ! J'ai toujours su que tu étais une sorcière douée... » Sa voix implorante semblait brisée par l'émotion. Même s'il l'avait effectivement toujours su, il n'avait pu s'empêcher d'espérer qu'elle ne l'était pas réellement talentueuse et qu'ils se trouvaient tous les deux sur un même pied d'égalité de médiocrité magique. D'un seul coup, d'un seul, il se sentit poussé à un mètre derrière lui, atterrissant sur son postérieur, ce qui s'inscrivait dans la continuité de cette journée peu banale.1

Merlin qu'il était pathétique. Il essaya de reprendre ses esprits, immobile, les sourcils froncés dans une intense réflexion et les mains dans la poussière. Ah, oui. L'espace personnel. Elian ne s'en rappelait que maintenant, bien qu'il n'arrivait pas à pleurer sur son propre sort devant la fureur d'Aelle, à présent certain qu'elle était de son côté. La menace d'Aelle de ne plus vouloir qu'il l'approche le fit réagir directement. Le garçon se releva, s'approcha, puis se figea de nouveau en se rendant compte qu'il pénétrait encore dans son espace.
« Pardon, pardon, pardon ! » fit-il en se remettant à genoux. La dignité, Elian ne connaissait pas ce sentiment, c'était quelque chose qui était réservé aux sorciers qui réfléchissaient d'un peu trop près aux conséquences de leurs actions et donc à l'image qu'ils donnaient aux autres. Ses sens étaient de nouveau tout éveillés, c'était peut-être dû à son violent rejet. Sa voix baissa un peu, il sentait qu'en plus de penser qu'il ne valait rien, la sorcière le croyait complètement illuminé, mais dans sa tête il devait absolument s'assurer d'une dernière chose avant d'élever Aelle comme une figure de proue de la réussite scolaire.
« Ton sortilège informulé... C'était de la magie noire ? » essaya-t-il de lui demander, avec une incertitude pouvant démontrer le fait qu'il pesait chacun de ses mots. Il avait de nouveau inconsciemment joint ses mains en prière. Parce que cette réponse, Elian la désirait ardemment, bien plus que de paraitre quelque chose aux yeux de la sorcière. Non pas qu'il comptait délatter sa camarade à un professeur, il en avait seulement besoin pour finir de répondre complètement à "la question Aelle".


1actions vues avec la Plume d'Aelle.

Septième année en RP - Avatar : chouravé à Herminie Peers-chou
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04 juil. 2021, 14:11
Discipline stricte et travail acharné triomphent de toutes les difficultés  PV Aelle B. 
Si j'avais eu ne serait-ce que le temps de me demander ce qui pourrait bien arriver, après tout ce que m'a fait le garçon, j'aurais affirmé que Kernac'h allait se mettre à chialer, ou quelque chose dans ce goût là. Après tout, il a l'air bien parti, prostré comme il est. C’est une suite tout à fait logique — et aussi peu acceptable que ce qui arrive à la place. A la réflexion, j'aurais préféré que Kernac'h se mette à pleurer à chaudes larmes en appelant ses parents, ses amis ou qui sais-je encore.
Tout plutôt que de le voir et surtout le sentir se jeter contre moi de la sorte. Même l’entendre me qualifier de sorcière douée ne me fait pas suffisamment plaisir pour que j’en oublie mon mal-être.

Pourquoi les Autres persistent-ils à me faire ça ? Ai-je quelque chose sur le visage qui crée une envie d'étreinte ? Peut-être ne suis-je pas assez froide, pas assez distante, pas assez repoussante pour que tous les abrutis qui grouillent dans le château comprennent que je ne suis certainement pas du genre à accepter des câlins. Des câlins, Merlin. J'ai une pensée pour Loewy, qui, elle, est une femme qui n'inspire pas l'envie qu'on la serre dans les bras. Avant d'avoir une pensée pour Elowen qui a effectivement serré la sombre femme dans ses bras... Tout comme elle l'a fait avec moi. Le problème ne viendrait donc pas de moi mais des Autres. Certes. Le problème vient de Kernac'h. Je baisse les yeux pour vérifier que oui, c'est bien sa tête que je sens contre mon ventre et bien ses bras qui m'entourent le buste. Sa cheveux châtains, tout ébouriffés, sont à portée de mains. Si je le voulais, je pourrais passer mes doigts dedans et... *Non, non, non*.

Une sensation étrange m'envahit, une espèce de grande tornade, une tempête qui me fait trembler, une vague qui m'arrache mon souffle ; surtout un puissant sentiment d'injustice qui grimpe le long de mon corps et qui me tort l'estomac. *Lâche-moi, lâche-moi, lâche-moi, lâche-moi*. Ça me dégoûte, ça me révulse. Je sens sa chaleur, j'imagine son cœur battre contre le mien, sa peau frôler la mienne. Je déteste ça mais je n'arrive pas à réagir.
Je reste figée quelques secondes.
Jusqu'à ce que la colère remplace la tétanie.
Bordel, mais lâche-moi !

« Putain, Kernac'h ! gueulé-je avant de le repousser brutalement. Dégage ! »

Je me recule, les sourcils froncés si fort qu'ils me font mal. C'est quoi le souci de cet abruti, nom de Merlin ? Je me fiche de la raison pour laquelle il m'a serré dans ses bras. Le problème, c'est le fait qu'il pense que la meilleure réponse possible à ma question était de venir se coller à moi. Ça, c'est un véritable problème. Le genre de problème grave, oui, très grave, parce que bordel ! il n'a pas le droit de me faire ça. Je me sens toute... Un peu comme... Et bien je ne sais pas, voilà. Ses excuses, loin de me calmer, attisent ma colère.

Prenant garde à ce qu'il ne m'approche pas de nouveau, je piétine devant lui, incapable de rester en place, entravée par mes émotions, ma fatigue, ma précédente exaltation et la colère qui ne demande qu'à s'échapper. Je pourrais éructer, là, et me lancer dans un discours pour expliquer par A plus B pourquoi Kernac'h ne doit plus faire ce genre de choses.

Évidemment, il ne me laisse pas la place de réagir. Ce gars est pire qu'une sangsue. Il aspire l'énergie vitale des gens et bouffe toute la place. Il parle, il bouge, il agit. Comme un électron libre. Moi, les électrons libres, ça me rend nerveuse.

Sa question a le don de m'arracher à mes divagations agacées. J’offre une grimace éberluée au garçon. Quoi qu'elle n'est pas tant éberluée que sincèrement surprise, complètement choquée. Entendre l'expression "magie noire" dans la bouche de Kernac'h, c'est improbable. Je ne m'y attendais pas. Les gens n'osent pas dire ce mot à voix haute, comme si le seul fait de le prononcer pouvait rendre la chose plus réelle.

Qu'il prenne ma magie pour de la magie noire est absolument hilarant, sans doute est-ce pour cela qu'un ricanement m'échappe avant qu'un frisson ne me le fasse ravaler. *Magie noire*. Un long frisson glacé qui glisse le long de mon dos. Je me demande alors ce qui se serait passé si à la place du golem, j'avais lancé un sortilège de magie noire... Si j'avais puisé un peu plus profondément en moi, creusé sous les couches de mon cœur pour aller piocher dans la colère sombre qui me tient parfois éveillée la nuit... Si j'avais laissé sortir tout cela, dans cette salle, face à Kernac'h. Le frisson se transforme, l'excitation le réchauffe. Que se passerait-il si, là, maintenant, je me concentrais sur mon souffle déjà bien court pour enfin mettre en oeuvre ce que j'ai appris, ou cru apprendre, dans les bouquins ? Une puissante envie me bouscule, un renversant appétit.... Jusqu'à ce que résonne dans ma tête une voix qui fait sursauter mon cœur. « On ne peut pas passer à la deuxième étape tant que tu ne comprends pas la première, ». *Putain...*. Ma main à couper que la femme débarque si je viens à libérer quelque sombre magie sur son domaine. Je suis certaine qu'elle débarquerait comme si le monde lui appartenait et qu'elle dirait quelque chose comme : « Tu m'as déçue, Aelle », puis elle me ferait la morale parce que je n'ai pas attendu de recevoir ses grandes leçons, de comprendre les choses à comprendre dans la magie noire qui est pourtant, bordel j'en suis persuadée, une magie instinctive qui ne demande qu'un contrôle minutieux et non pas de suivre un protocole précis de une, deux, trois ou je ne sais combien d'étapes. Donc Loewy débarquerait certainement si je m'amusais à certaines choses... Est-ce pour cela que je n'ai toujours rien fait ? ou par peur ? *non*, par crainte de me voir recevoir en pleine tronche un « tu m'as déçue, Aelle » ? *J'y survivrai pas*. Peut-être est-ce pour cela. Et peut-être est-ce pour cela également que je suis tentée, tellement tentée de mener l'expérience, juste pour la voir arriver ici, pour qu'elle quitte son culminant bureau pour moi. Pour pouvoir lui dire que non, elle ne peut pas m'enfermer. Pour lui prouver que je suis libre. Pour me prouver à moi aussi que je le suis et que non, entendre de sa bouche un « tu m'as déçue Aelle » ne risque pas de me faire quoi que ce soit, et surtout pas du mal.

Avec un temps de recul, je prends conscience que je me suis totalement perdue dans mes pensées, dans mes divagations, jusqu'à perdre conscience de Kernac'h. Je finis par me souvenir de lui et je cligne des yeux, revenant à l'instant présent, un instant dans lequel Loewy n'est pas, Merlin merci ; un présent dans lequel un garçon qui ne connait rien à la magie noire pense avoir assisté à de la magie noire.

« Sérieux, Kernac'h, lancé-je sur un ton moqueur, le jour où j'ferai de la magie noire, t'auras pas besoin de me demander si c'est effectivement de la magie noire. »

N'aurais-je pas dû m'étonner, au moins un peu, que le garçon me pense capable de magie noire ? Ne devrais-je pas, pour préserver les apparences, soutenir que : moi, de la magie noire ? Merlin non, jamais, que voilà une magie abjecte ! Bah. Je ne vois pas l'intérêt de mentir à ce gars-là. Il vit dans un monde si différent du mien que je ne suis même pas certaine qu'il sache exactement ce qu'est la magie noire. Puis moi, je n’ai pas honte de mes envies.
Dernière modification par Aelle Bristyle le 28 avr. 2022, 15:58, modifié 1 fois.

24 avr. 2022, 23:42
Discipline stricte et travail acharné triomphent de toutes les difficultés  PV Aelle B. 
;_; <3

Stupeur devant les capacités magiques de la sorcière, désarroi de n'être qu'un insecte puant à côté d'elle, intense bonheur de se sentir ne serait-ce qu'un peu considéré à ses yeux alors qu'elle ne lui avait demandé qu'une simple explication sur sa réaction... Cela faisait beaucoup de sentiments exprimés en si peu de temps. Encore soufflé par les événements, le garçon attendait impatiemment de savoir ce qu'Aelle allait lui répondre : magie noire, pas magie noire ? Sa question fut d'abord accueillie par une expression d'étonnement - ce qui était plutôt bon signe - avant que la sorcière ne laisse finalement échapper un ricanement. Voilà qui était de nouveau très inquiétant. Elian sentit le tremblotement de ses mains moites sur ses genoux. Elles s'étaient mises à agir ainsi depuis un moment, mais il n'en prenait conscience qu'à l'instant. A vrai dire, il était compliqué pour lui de rester attentif à ce que la sorcière pouvait dire ou faire puisque son esprit restait encore bloqué contre le ventre de sa camarade. Venait-il vraiment de s'accrocher à Aelle Bristyle dans la confusion ? Impossible, il n'avait quand même pas fait pareille chose. Miséricordes... Devait-il s'excuser une énième fois ? Peu importe où elle se trouvait à l'instant, l'espace d'une seconde sa mère avait été ici, il l'avait juré. Merlin qu'il était troublé ! Sa chemise d'étudiant collait à son dos comme s'il venait de plonger dans le lac et son front et ses joues brûlaient sans même avoir à les toucher pour le savoir. Ah, la douceur d'un bain lui aurait fait beaucoup de bien en cet instant, rien que pour pouvoir se dissimuler complètement sous l'eau... Visiblement, Aelle ne répondait plus, probablement elle aussi perdue dans ses pensées. Lui, l'abruti de service, était-il finalement parvenu à la troubler ? Elian s'empêcha d'en faire la remarque, il était déjà bien assez troublé comme cela et elle peut-être encore plus.

Mais enfin, allait-il enfin pouvoir se calmer un jour ? Fermant les yeux un instant pour se concentrer sur ce qu'il s'était produit, il sentit le sang battre dans des endroits qu'il n'aurait pu soupçonner. Quand ses yeux se rouvrirent, ils lui donnèrent une expression concernée sur le visage. Ses genoux se plièrent lentement en tailleur, toujours à l'endroit où il avait été éjecté. Malgré toutes ses tentatives pour se calmer, le constat restait le même : Elian ne faisait vraiment pas le malin. S'il venait d'être témoin d'une manifestation de magie noire, son devoir aurait été de prévenir un professeur. De courir et de chercher de l'aide par tous les moyens. Oui, à présent que son esprit commençait à répondre correctement et à émettre des choses un peu logiques, il voyait que c'était la meilleure option à choisir. Allez Kernac'h, il faut se lever. Mais il n'arrivait toujours pas à se sentir en danger, ni même capable de quitter la présence de la sorcière, bien au contraire, tout excité qu'il était. Aelle choisit cet instant pour le couper dans son élan, comme si elle se réveillait d'une intense réflexion, lui confiant qu'il ne s'agissait pas de magie noire. Un « Ouf ! » sonore retentit. Etait-il soulagé de ne pas à avoir à dénoncer Aelle Bristyle - risquant ainsi la prouesse d'une deuxième exclusion pour la sorcière - ou bien exprimait-il simplement son désir de rester plus longuement en sa compagnie ? Il s'agissait sûrement d'un mélange de ces deux éléments. Dans tous les cas, sa crédulité naturelle lui permettait de ne pas remettre en doute la réponse : ce n'était pas de la magie noire. Et puis c'était inoffensif de faire une sorte de tour bizarre en pierre. Lui construisait bien des châteaux de sable sur la plage avec son parrain. « Wow ! Donc... ça, commença-t-il en désignant du doigt l'endroit où le sol semblait s'être élevé quelques minutes plus tôt, tu l'as appris dans ton gros bouquin sur les Informulés... » La méthode d'apprentissage d'Aelle portait indéniablement mieux ses fruits que sa propre méthode - si l'on pouvait définir son manque d'investissement délibéré de "méthode". D'un revers de main, il s'épongea le front, la tension redescendait rapidement à présent. Il n'empêchait qu'il n'avait jamais vu ce genre de sort être réalisé par un étudiant plus âgé que lui, ni même par un sorcier adulte à vrai dire.
« Refais-le ! Refais-le ! » Les yeux brillants dans la semi-obscurité, Elian s'était redressé comme un enfant impatient, infatigable, inconscient de la demande en énergie que constituait un tel exploit magique. Il oubliait finalement un peu trop rapidement ses douloureux états d'âmes sur sa propre médiocrité d'apprenti sorcier. Ce n'était visiblement pas si grave d'être un abruti fini tant qu'il pouvait restait témoin des exploits d'Aelle Bristyle ! Dans sa course pour devenir un sorcier à la magie maîtrisée parfaitement, il se disait sûrement qu'il pouvait au moins se contenter d'être un spectateur pour elle. Après tout, les divinités des Moldues ne représentaient rien sans leurs apôtres, et nul doute qu'elle avait, à ses yeux, l'étoffe d'une idole. Pas vraiment comme celle de la chapelle de Lavernock, à y repenser davantage, mais plutôt comme celle bien plus proche et palpable de sa mère. Il ne fallait jamais qu'il lui confie ce genre de choses à voix haute, les femmes détestaient être comparées aux mères des hommes d'après les paroles de son papa. Pourtant sa mère était la plus incroyable des Moldues, Elian le savait, toutes les femmes pouvaient se sentir flattées d'être comparées à elle. Et ce qui liait sûrement le plus sa mère à la jeune sorcière, c'était probablement leur inaccessibilité apparente. Une accessibilité qui pouvait dissimuler autre chose, à fleur de peau. Sans le savoir, ou peut-être le savait-il au fond de lui, Elian avait drôlement avancé sur la question "Aelle".

Septième année en RP - Avatar : chouravé à Herminie Peers-chou
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On a tendance à s'assimiler des choses et à les restituer en croyant que c'est de soi alors que c'est d'un autre. – Hergé

03 mai 2022, 12:24
Discipline stricte et travail acharné triomphent de toutes les difficultés  PV Aelle B. 
Si je l'ai appris dans mon gros bouquin sur les infor... *Doux Merlin*, que ce garçon est idiot ! Je lui lance un regard éberlué. Comment peut-il croire que j'ai appris ce genre de choses dans un ouvrage emprunté à la bibliothèque ? Ne pense-t-il pas qu'il serait au courant si ce genre d'apprentissage était accessible à tous sur simple consultation d'un livre ? C'est qu'il en verrait tous les jours des golems sortir de terre et que cela ne serait plus du tout exceptionnel ! Mais non, Elian Kernac'h ne réfléchit pas, encore moins quand il ouvre la bouche pour parler. Le gouffre béant de son gosier n'est qu'une fosse à idioties et à chaque fois qu'il entrouvre les lèvres c'est pour en sortir une plus grosse que lui. C'est incroyable.

Terminé l'enfant terrorisé, disparu le gamin prostré et silencieux. Le front dressé bien haut et les yeux brillants, Kernac'h a tout l'air du garçon surexcité qu'il était dans la salle d'études. Le regard qu'il pose sur moi me dérange et me plait en même temps. J'aime qu'il me regarde comme cela mais j'en éprouve un certain malaise. Je range mes mains dans mes poches et tourne la tête, perturbée. Décidément, il a un petit quelque chose de très bizarre. Si ses paroles et ses comportements prennent toute la place, on dirait que son regard, lui, peut avaler tout ce qu'il regarde. Oui, c'est cela. Je me sens alpaguée par le regard du Poufsouffle qui ne veut pas se détacher de moi.

« Refais-le ! » s'extasie-t-il soudainement. Le temps que je me tourne dans sa direction, il se redresse ; il serait capable d'éclairer le plus obscur des gouffres avec ces yeux-là. Dans la pénombre, je devine l'exaltation sur son visage. Et encore il s'exclame : « Refais-le ! ». Recommencer ? Mais de quoi ? Aime-t-il que je le pousse de la sorte, que je l'envoie valdinguer sur le cul ? Non, songé-je après un effort de réflexion, il ne parle pas de cela. Il veut que je crée un golem de pierre, encore. Il exige comme en enfant en mal d'attention ; encore ! encore !, sans se douter qu'il en demande bien trop et que ni moi ni ma magie ne sommes à sa disposition. Si je refuse, agira-t-il encore comme un gamin, à bouder, crier, hurler jusqu'à ce qu'il obtienne enfin ce qu'il désire, à savoir que la grande Aelle Bristyle fasse apparaître devant ses yeux ébahis un simple, si simple golem de pierre ?

Je cligne des yeux, sincèrement étonnée par le comportement enfantin du garçon. Puisqu'il est enfantin, il est également étrangement sincère et je sais que son envie l'est aussi. Il souhaite vraiment me voir recommencer, que ce soit un caprice ou non n'y change rien. Je prends le temps de la réflexion : ne puis-je pas, après tout, recommencer, non pas pour son bon plaisir mais pour le mien ? La réflexion ne dure qu'une seconde avant que mes tendances naturelles ne reprennent le dessus. Et je fais exactement ce que je ferais si j'étais face à un tout petit gamin et non pas un adolescent de treize ou quatorze ans.

« Tu crois que je suis une attraction, Kernac'h ? Qu'il me suffit d'agiter ma baguette pour contenter ta curiosité ? »

Oui, il me suffit d'agiter ma baguette pour contenter sa foutue curiosité. Pas parce que je suis une attraction mais parce que Kernac'h n'est qu'un veaudelune ébahi. Il fera éclater sa joie quoi que je fasse.

« Bah non, assené-je, c'est pas le cas. »

Je lisse ma robe du plat de la main, autant pour la défroisser que pour me départir du souvenir de la tête de Kernac'h contre mon ventre. Je laisse passer une seconde, puis une deuxième avant de reprendre la parole dans un souffle.

« La prochaine fois, t'y réfléchiras à deux fois avant de dire que je suis pas capable de faire quelque chose. »

31 mai 2023, 19:53
Discipline stricte et travail acharné triomphent de toutes les difficultés  PV Aelle B. 
La sorcière refusa de créer une nouvelle construction de pierre et Elian aspira de l'air : accusant le refus, sa bouche s'était ouverte sans qu'aucun son ne se décide à en sortir. Il se contentait d'observer Aelle Bristyle lisser sa cape de ses gros yeux qui ne clignaient pas. Nul doute qu'il avait des choses à dire - ou plutôt à demander - mais son cerveau restait positionné au centre d'une brume épaisse. Outre son envie de revoir une telle sorcellerie se rejouer devant lui, cette ferveur prenait sûrement aussi racine dans le fait qu'il n'était même plus certain d'avoir réellement assisté à ce drôle de sortilège informulé. Tout semblait si irréel, dans cette sombre salle poussiéreuse. L'assurance de la sorcière ne pouvait pourtant pas laisser place au doute : il avait bien vu ce qu'il avait vu.

L'esprit un peu plus aéré par cet instant de silence, Elian se tint la tête entre ses deux mains, recroquevillé sur lui-même comme s'il essayait de résoudre un problème complexe. Si cette magie ne se puisait pas dans la magie noire alors elle n'était pas dangereuse, à part si Aelle comptait balancer la pierre sur le crâne d'un ennemi - ou même d'un ami puisque tout lui faisait penser qu'elle ne faisait pas de distinction à ce sujet. Il ne s'agissait par conséquent de rien de bien inquiétant. Elian se répétait cette litanie comme pour justifier le fait qu'il voulait absolument garder tout ça pour lui, comme un cadeau qu'une divinité lui aurait accordé. Les professeurs ne lui en voudront sûrement pas, puisqu'ils ne seraient pas au courant, après tout...

Par mimétisme, le garçon commença à se couvrir de sa propre cape, allant la chercher au porte-manteau improvisé qu'était devenue la chaise retournée sur le bureau. Il se rendit compte à quel point il avait transpiré alors que le tissu collait à sa peau dans une désagréable sensation... Les jambes encotonnées, il lissa sa cape à son tour, chose qu'il n'avait jamais pris la peine de faire depuis qu'il portait des capes.

« Oui, je réfléchirai à deux fois avant de dire que tu n'es pas capable de faire quelque chose », répéta-t-il comme un parfait perroquet.

Son ton concerné, très impliqué, était le signe qu'Elian faisait preuve de sincérité : il allait être facile pour lui de ne plus prononcer vainement le nom de la sorcière, tout convaincu qu'il était - comme il le faisait déjà pour de multiples dieux, même si quelque chose logé au fond de lui grondait. Faisant mine de récupérer son sac au sol, Elian céda de nouveau naturellement à son envie de fixer la sorcière. Elle lui avait donné matière à réfléchir, c'était certain. Comprenait-il davantage le mystère que constituait Aelle Bristyle ? Malgré l'exceptionnelle magie qu'elle avait démontré, il n'était plus si sûr d'avoir progressé dans sa petite enquête. Il avait atteint quelque chose, pourtant, il en avait la conviction, sous ses milliers de boucliers.

Dans tous les cas, Elian allait ressortir de cette salle avec l'allure d'un Fléreur battu, cape lissée ou non. Curieusement, il allait aussi se mettre à travailler les matières avec tout le sérieux dont il était capable, parce que c'était ainsi que l'on pouvait créer des constructions de pierre sans l'aide d'une baguette magique. Une pensée traversa de nouveau son esprit alors qu'il fixait son sac rapiécé sur ses épaules. Il posa sa main sur la poignée de la porte.

« Si ce n'était pas de la magie noire... Alors c'était de la magie blanche » affirma-t-il avec un sourire énigmatique.

C'était sûrement sa façon de lui annoncer qu'il ne dirait rien à personne et surtout pas aux adultes du château. Sa main lâcha la poignée, comme s'il comptait ajouter quelque chose, mais il sembla se raviser. Aelle n'était pas une amie comme toutes celles qu'il avait. Nul doute que s'il l'avait présenté à son père, il se serait montré extrêmement fâché bien que, pour Elian, la ressemblance entre le comportement d'Aelle et celui de la moldue Poppy Jones était frappante - et son père avait été capable d'aimer Poppy Jones. Aelle Bristyle était peut-être encore plus spéciale à ses yeux du fait de ses incroyables pouvoirs magiques. Une place spéciale pour une sorcière spéciale. Elian se fondit dans un silence étrange qui traduisait parfaitement son cerveau chaotique.

Reducio
Merci pour ta royale patience très chère Aelle. C'est peut-être mon dernier post, je repasserai avec plaisir (et avec moins de temps je l'espère) pour conclure si besoin. Elian aura définitivement été tout chamboulé durant cet épisode, à marquer d'une croix de pierre :wise:

Septième année en RP - Avatar : chouravé à Herminie Peers-chou
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10 juin 2023, 18:26
Discipline stricte et travail acharné triomphent de toutes les difficultés  PV Aelle B. 
Plantée au milieu de cette salle sombre et poussiéreuse, la cape parfaitement lissée, j'observe tour à tour la langue de pierre — belle réussite ! — qui sort du sol et Kernac'h qui persiste, malgré mon ton et mon refus de contenter sa foutue curiosité, de me regarder comme si j'étais un animal particulièrement curieux. Mais ce qui me fige sur place et me fait oser le regarder avec autant d'attention qu'il m'observe, c'est le souvenir de ses yeux brillants et de ses éclats réjouis — ou effrayés : je sais que ce n'est pas parce que je lui parais étrange qu'il me regarde ainsi. Il me semble encore déceler dans son regard, et je suis tellement sûre de moi que je n'imagine même pas que cet éclat pourrait être une invention de mon esprit, une lueur d'admiration qui me plait énormément. C'est pour cela que je ne suis pas encore sortie de la pièce en le plantant là comme l'idiot qu'il est. C'est agréable de voir de l'admiration dans les yeux d'un plus benêt que soi.

Mes yeux le suivent quand il se déplace dans la pièce. Ils observent sa bouche qui répète bien sagement ce que je lui ai ordonné, ils le regardent lisser sa cape comme je viens de le faire et ils le suivent jusqu'à ce qu'il ait atteint la porte. J'ai rarement rencontré une personne comme lui. Il est empreint d'un naturel très déconcertant. Il dit ce qu'il pense. Il fait ce qu'il a envie de faire — comme observer les gens sans la moindre politesse. Tous ses comportements semblent régit par une seule et unique chose : ses envies. Ce qui est très rare, surtout dans une école comme la nôtre. Cela me dérange, évidemment. Je préférerais qu'il garde le silence en ma présence, comme beaucoup de ses camarades, mais en même temps son naturel est typiquement la raison pour laquelle je ne l'ai pas encore ficelé d'un Incarcerem parfaitement réussi et abandonné dans la pièce.

J'en suis là de mes réflexions quand il s'acharne, une fois de plus, à me rappeler qu'il n'est qu'un idiot. De la magie blanche ? Mon visage s'étire dans un sourire moqueur que je ne cherche même pas à retenir. Un petit rire s'échappe de ma gorge et je secoue la tête à droite à gauche. Non, définitivement, ce n'est pas le "naturel" qui prime chez lui, c'est vraiment la bêtise.

« Oui, voilà, puisque c'est pas de la magie noire, c'est de la magie blanche, » répliqué-je sur un ton sarcastique.

C'est une façon très naïve et très binaire de considérer le monde. Mais je n'ai pas envie qu'il me colle pendant des heures, et cela risque d'arriver si je prends la peine de nuancer son propos. Je me contente donc de cette phrase qu'il prendra très certainement pour une vérité absolue. Il est grand temps que nous retrouvions tous les deux notre vie. Ma leçon a déjà été donnée, même si je ne suis pas certaine qu'il ait compris qu'il devait arrêter de dire des bêtises à mon propos.

Je traverse la pièce pour me diriger vers la porte près de laquelle il se trouve encore. D'un geste de la main, je le repousse pour pouvoir ouvrir cette dernière et retrouver la lumière des couloirs. Sans un regard pour lui, je m'enfonce entre les murs centenaires du château en prenant la peine de lui dire avant de disparaître :

« La prochaine fois, abstiens-toi de venir me parler. »

Ce n'est pas un ordre, ni même une menace. Seulement une recommandation prononcée sur un ton assez neutre. Ma tête est déjà ailleurs. J'enfonce mes mains dans les poches de ma cape et m'éloigne à grands pas. Je viens tout juste d'utiliser la magie des golems devant un parfait — presque — inconnu et cela me laisse totalement de marbre. Je crois que je suis prête à utiliser cette magie sans ne plus chercher à la cacher.

Je me dépite de voir Aelle si froide et dure avec Elian alors que moi, je voudrais rester en sa présence pendant des heures tellement il m'amuse et tellement je l'apprécie, ce petit gars. Bon, s'il était réellement en face de moi en train de me regarder avec ses gros yeux globuleux, je ne dirais sûrement pas la même chose mais ce n'est pas grave.
Merci beaucoup, j'aime toujours autant écrire avec et j'espère que nous pourrons vite écrire dans le présent ensemble.
Normalement c'est une fin pour moi ! Si tu conclus, je lirai ta réponse avec un grand plaisir.