Elle ne l'avait pas dit, alors qu'il le savait. Il connaissait l'existence du monde magique dans son ensemble, je demandais dans mes lettres à Mathilde, ma grande sœur de lui transmettre la deuxième qu'il y avait.
Jae lui souriait, aussi gentiment qu'il le pouvait, mais il ne lui accorda pas son sourire qui met en confiance, un sourire aussi doux et chaleureux. Il continuait de jouer avec ma main en la balançant, mais resserra son emprise sur celle-ci quand elle a dit qu'on était dans la même école.

- Oh.. Poudlard c'est bien ça Wayne ?
- C'est ça Jae, tu as bien retenu.
- Yes ! Alors moi, c'est Jae-Sang, Park Jae-sang, je suis coréen comme tu peux le voir, je suis le meilleur ami de mon petit protégé, et hum... je sais pas trop quoi dire d'autre ?

Je rigolais face à sa réaction des plus mignonnes.
"Wayne, il va t'abandonner."
"Elle va te lâcher."
"Ils vont encore te détruire."
"Ils vont t'anéantir, de mettre au plus bas que terre."

- C'est marrant que Wayne s'est fait une amie.

"Tu penses vraiment qu'ils vont rester ? Ils restent avec toi juste parce que tu fais pitié."
"Ils vont faire comme lui."
"Te regarder puis partir."
"Et te laisser seul."

Jae m'avait donné une gifle, j'ai dû être dans mes pensées. J'avais mal. Je regardais Jae, il avait l'air inquiet. Je lui fis un signe que tout aller bien.

Sursaut.
Sursaut suite à cette, que puis-je ainsi dire, violente réaction de Jae-park Sang.. Wayne avait semblé nous avoir quitté, rien qu'un instant, dans un monde peut-être parallèle, mais qui puis est qu'il n'avait semblé nous voir, entendre, rien que lui et lui seul. Tenter, timidement, s'approchant avec recul :



Pensait-il, à quelque chose d'important ? Peut-être n'aurions-nous du jamais le réveiller ? Je ne savais, je ne savais rien de toute façon, ignorante, voilà, le mot qui pouvait me décrire dans ces situations, je ne savais rien, je n'avais pas à me donner la peine d'essayer. Jae-park Sang, lui savait. Lui même avait alors dit que Wayne n'avait pas eu d'ami avant, n'avait-peut-être jamais voulu en avoir ? Je n'étais peut-être pas voulue dans sa vie ? Je me suis incrustée sans savoir si lui le souhaitais.. De toute façon, je ne sais même pas si je suis utile, une bouche de plus à nourrir, un boulet accroché à sa cheville jusque ses 21 ans, j'avais 12 ans, encore 9 ans et je serais utile dans la vie.



C'était la seule chose pour laquelle je pouvais me rendre utile, ne pas agir comme un boulet.

Ma joue continuait de me faire mal, de simple picotement. Jae, oui lui, s'inquiétait comme toujours. Il s'inquiétait pour moi, car oui, je comptais pour lui.
Il se tournait vers Harlez, ça a dû lui faire peur. Qui donnerait une baffe sans raison ? Qui taperait son meilleur ami qui plus est ? Je m'excuserais après.
"Tu ne t'excuseras pas."
Je m'excuserai.

- De ce que je sais Kim, il n'a jamais eu d'amis avant moi ou même toi, puis se tournant vers moi reprendre calmement comme si on ne voulait pas brusquer la personne, Wayne, à quoi pensais-tu ? Qu'est-ce qu'elle t'a dit ?

"Dis quelque chose, tu le vois bien qu'il s'inquiète pour de faux !"
"Tu ne pensais même pas. Tu m'écoutais juste."

Regarder Jae, lui sourire, puis regarder Harlez avec le même sourire. Pour prononcer sur un ton posé.

- Je vais bien, ne t'inquiète pas Harlez j'étais juste ailleurs le temps d'un instant.
- J'aime pas le mensonge Wayne.
- Je n'aime pas le mensonge Jae.
- Tu m'as inquiété !
- Et j'en suis désolé.

"Pourquoi tu les crois plus que moi ?"
"Pourquoi eux alors que tu me connais depuis bien plus longtemps."
Arrête-toi, je n'en peux plus.

- Pas besoin de m'asseoir. Je vais bien..
- Dois-je dire que non ? Tu oses me mentir Wayne ?
- Jae, arrête toi aussi.
- Dons elle t'a bien dit quelque chose.

Elle.
Qui est elle ?
Qui est donc cette personne qui lui aurait dit quelque chose, j'étais perplexe, Jae-sang Park semblait inquiet pour Wayne, je l'étais, mais qui ? Qui était elle ? Mes pensées traverserent la barrière de mes lèvres.



Je n'avais pas plus d'indices que ces etranges paroles du jeune coréen. Elle.. personne n'avait parlé pourtant.. Serais-ce le fourchelangue ? Non.. Ça serait trop bête.. Si lui pouvait entendre et nous non, seule puisque c'est elle sans s.. Elle au singulier, ce n'était donc pas "des" mais "une", que lui seule entendait, une, une qui s'éclaira soudainement de ma tête.



Ces deux mots sortirent par eux même à leur tour, mais le ton emprunté était comme surprise, incompréhension, chaos.. Entendrait-il une pensée ? Est-ce un cas comme celui de "Jeanne d'Arc" ? Lui aussi voulait-il bouter les anglais hors de France ? Était-ce plus profond ? Comment ? Où ? Quand ? Est-elle une force guide ? A-t-elle un nom ? Est-ce une femme ? Un homme ? Revenue ? Était-elle partie ? Que disait Jae-sang Park par revenue ? Pourquoi cherchait elle à revenir ? J'avais tord ? Était-ce au moins cela ? Tant de questions auxquelles n'aurait-je peut être jamais de réponses.. Car la clef était la sienne, lui le savait, lui pouvait me dire, mais je ne dirais rien, je ne veux pas qu'il le prenne ainsi. Je ne souhaite pas que ça finisse ainsi. Je ne veux pas qu'il pense que j'essaye de m'introduire, alors que je veux m'échapper..


Etait-elle parasite pour lui ?

Non. Non et non et encore non. Je refuse, je refusai et je continuerais de refuser ! Elle ne devait pas le savoir.
"Mon existence ?"
Oui. Tu es fou.
"Je ne suis pas fou, tu es fou Wayne."

Regard, regardé entre Jae et elle, Harlez. Qu'elle oublie, Harlez oublie, arrêtes-toi là. Ne pose pas de question. Oublie juste.
"Je refuse moi. Je suis contre. Je veux qu'elle sache !"
Jae, lui, savait, il sait ton existence. Je lui avais dit. Maintenant. Fallait camoufler, mentir.

Le silence n'allait pas m'aider. Le silence hormis le bruit environnemental, était pour le coup, juste d'argent non d'or. Je paniquais, lui le savait, il ne me lâcherait pas, il ne lâcherait pas cette main.


- Une voix. Oui.
- Jae !
- Je suis là, resserrant sa main dans la mienne, se rapprochant un peu de moi, puis reprenant, ne pense pas à une histoire sortie tout droit des livres ou des mythes.

Je reculais pour me cacher un peu d'elle, de son regard, car le secret est brisé.
"Et elle te quittera."
Elle me quittera.

- Je n'en sais pas plus que toi, enfin, si, mais non, je te dis juste les grandes lignes c'est tout. Pas plus. Je tiens beaucoup à Wayne, bien plus que toi je pense ? Mais bref, tel n'est pas le sujet ! Oui, tu as raison, c'est une voix, une femme, parce que 'conscience' c'est féminin je crois non ?

Disparaître. Je veux disparaître.
"Mais tu vas rester."
Pourquoi ?
"Parce qu'il le faut. Le secret est brisé."

Je regardais avec de grands yeux la situation, une voix ? Une voix ? J'avais.. Énormément de mal à l'assimiler..



Wayne semblait paniqué, et Jae-sang Park faisait tout pour le rassurer, tenant sa main le plus fort possible, je m'approchai timidement avant de prendre à mon tour la main de Wayne.



Je me parlais à la fois à moi même et à lui, je le regardai dans les yeux, ses yeux bruns, profonds, dans lesquels je pouvais voir toute son enfance, tous ses malheurs, regrets, j'avais plongé ses yeux dans les miens, et le temps d'un souffle je ne dis plus rien, seul le bourdonnement du vent venait casser ce moment. Et je voyais ses cheveux broussailleux s'agiter au contact de la brise, je le voyais lui, et son visage si fin, et ses lèvres si jolies, je le voyais lui et plus personne aux alentours, Jae-sang Park était un fantôme, comme les passants..



Il n'y avait à présent plus que nous.

Fuir, encore une fois. Fuir la réalité comme l'imaginaire. Fuir les voix et les gens. Fuir tout ce qui peut m'entourer maintenant. Fuir elle et lui. Fuir eux et moi.
"Tout est irréel."
"Tout est brisé par ta faute."

Les regards. Leurs regards, sur moi. Les mains, leurs mains. Tenaient chaqu'une de mes mains. Deux personnes, Jae et Harlez.
Arrêter ça. Arrête de me regarder. Arrêter de me tenir.
Je m'écroule sous les questions, sous les regards, sous la vie.
"Tu es faible."

- Wayne ?

Lointain. La voix de Jae était loin. Un écho, un fragment.

- Kim. Lâche-le s'il te plaît.

Pourquoi ? Sa main, elle est douce et réconfortante mais hésitante. C'est adorable.
"Ça ne l'est pas."
Ça ne l'est pas.

- Wayne reste avec nous ! reste avec moi !

Choix. Encore. Mourir ou vivre ? Boire ou manger ? La famille ou les amis ? Mon meilleur ami ou elle ? Jae ou Harlez.

- Wayne... Répond moi !

Je n'ai pas de voix. Je suis muet juste pour aujourd'hui, juste pour ce moment.
Éloignement. M'éloigner d'eux. Les regarder en face ? Je ne peux plus.

- Désolé.

Fut les mots sortis de ma bouche d'une voix proche du murmure.

- Pourquoi il a fallu que ce secret sois brisé ?
- Oh non..

Peur. Peur du monde, des gens, mais Jae, lui, sa peur, c'était moi. Moi et mon état d'âme. Le soleil disparaît, les noirceurs reviennent. Où es-tu ? Le vrai moi.

Plus Jae-sang Park me demandait de lacher la main de Wayne, plus je la serrais, en y restant fermement attachée, il ne voulait pas que je le rassures ? Il le surprotegeait ? Très bien, qu'il en soit ainsi, mais il n'avait en aucun cas le droit de me demander d'abandonner Wayne. Et si je lachais sa main maintenant, qui savait à quel point il allait être blessé ? Il pourrait penser que tout est lié..



C'est ce que je voulais dire, mais aucun son ne sortit de ma bouche, et personne n'entendrait jamais ces paroles.. Je le regardais dans les yeux, dans le brun de ses yeux, resserant encore plus l'etreinte autour de ses doigts.



Et simplement en le regardant dans les yeux, quelques mots réussirent à franchir mes lèvres tremblantes :



Je sourias, je voulais le prendre dans les bras, mais Jae-sang Park m'en voudrait trop. Alors, je me contenta de lacher sa main.

Plus on avance, plus le choix arrive. Plus le temps passe, plus la panique et la peur arrivent. Plus ça va, plus leurs regards se font sur moi. Que dois-je faire ?
"Les oublier."
Les abandonner ? Je ne peux pas. Je ne pourrai jamais.
"Ton sauveur ou celle qui te donne encore plus de noirceur ?"
Aucun des deux. Le choix, je ne veux pas le voir, ni l'entendre. Je serais sourd le moment venu.

- Tout le monde change. Les opignons avec.
- Merci infiniment Kim, je vais passer deux jours à lui donner un peu de lumière !

Serrer. Serrer la main de Jae pour qu'il se calme et garder celle de Harlez dans l'autre.
"Tu es celui du milieux. Celui qui doit faire des choix."
Je n'aime pas cette place.

- Kim, j'ai rien contre toi hein. Mais bon. Là, l'enfoncer encore plus, je n'aime pas ça du tout.
- Jae..
- Je me calme, je me calme..
- Merci..

"Merci de quoi ?"
"Qu'il soit en colère. Qu'il t'abandonne."

- Tu m'excuseras bien Kim...

Jae retira la main de Kim de la mienne. Un sentiment de vide étant maintenant présent.

- Jae..? Qu'est-ce que tu-



Câlin. Un câlin de Jae. Un câlin de lumière.. Il incluait Harlez un peu plus Tard dans le câlin.

- Toi aussi Kim, tu en a besoin. Tu es un peu comme Wayne, manque de lumière ! Alors j'arrange le soucis.

Sa gentillesse le perdra. Moi avec..

C'est Jae-sang Park qui mit fin au lien que j'entretenais avec Wayne, un lien physique de premier lieu, sa main chaude de manquais déjà.. Mais c'était sans compter sur le meilleur ami du chaton qui nous pris de façon si chaleureuse que je ne pu m'empêcher de sourire.. Mais.. Quelque chose m'intrigais.. Pourquoi disait-il que je manquais de lumière ? Comme Wayne ? J'avais eu un passé assez.. compliqué, je l'assume, mais ce jour ci, tout allait bien.. Comme les autres jours depuis.. Avait-il compris quelque chose ? Je ne savais pas.. Je ne saurais peut être sûrement jamais, mais ce qui était sur c'est que Jae-sang Park était un vrai rayon de lumière, comme une étoile dans la nuit noire, et moi la lune, éclairant le ciel les beaux jours, mais sans compter sa face cachée.. Et Wayne, sans hésitation j'aurais dit le soleil.. Mais maintenant que j'avais appris tant de choses, je comprends que le soleil n'éclaire pas toute la journée.. La nuit il a aussi le droit à son temps de repos, mais le soleil reste le plus beau, plus beau encore que les nuages..
Mais toute bonne chose a une fin.
Je sortit ma montre à gousset, offerte par mon grand père, je ne t'en ai jamais parlé, mais mon grand père est un homme droit, juste, et vraiment cultivé, c'est l'homme le plus intelligent que je n'ai jamais rencontré.. Et même si ma mère est en froid avec ses parents, elle acceptait que j'aille les voir, si j'étais accompagnée de mon père bien sur.
Une voix tremblante sortit alors du plus profond de ma gorge :



La vérité était là, je ne voulais pas partir, je ne voulais pas m'éloigner de lui à nouveau.. Mais c'était trop tard.. Trop tard..



Et dans quelques minutes, 5 pour être precise, je reverrais l'homme de mes cauchemars.. Je m'inclina très rapidement, et sans même un aurevoir, sans même me retourner je partit en marchant, calmement, ce qu'ils ne savaient pas c'est qu'au coin de la rue je me suis mise à courir, comme si une ombre me poursuivait.. Non, je courais pour atteindre cette ombre.