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12 mars 2022, 22:07
 Inis Mòr  Derrière la porte  PV++ 
La réponse du père de Chems la laissa un peu pantoise. Que voulait-il dire par on s'entend bien ? Il parlait de sa mère à elle ? De son grand-père ? Il répondait à Chems ? Ou... il voulait dire que cette situation était exceptionnelle ? Deryn un peu perdue, attendait la suite avec un poil d'appréhension même si de toute évidence, l'affaire était conclue. La rafale de questions qui suivit lui redonna soudain le sourire. La vie reprenait son cours presque normal.

"Euh depuis... oui j'ai mangé... enfin pas vraiment... un début de sandwich et..."

Mais déjà son camarade l'entrainait hors de la pièce. L'adolescente ne se fit pas prier et le suivit rapidement. Une fois dans la cuisine elle fit des grands yeux.

"Tu vas pas dormir par terre quand même ! Tu veux qu'on récupère le matelas de ton frère ?"

Il était évident qu'elle voulait dormir dans la même chambre que son ami pour pouvoir papoter, rigoler, faire une partie de carte pourquoi pas ! A vrai dire partager le même lit ne la dérangeait même absolument pas. Elle sentit cependant le rouge lui monter aux joues à cette idée. Si jamais ça arrivait, cette information devait rester sur Inish Mor. Heureusement, Chems ne sembla rien remarquer et reprit la conversation comme si de rien n'était. Un ami parfait.

"Ben oui... c'est fou hein. Elle s'appelait Brenna. Brenna... Murphy. Enfin je n'ai connu que ce nom là."

Deryn réfléchissait fouillant sa mémoire mais non, elle ne trouvait pas un autre nom à associer au prénom de sa grand-mère. Elle se souvenait avoir poser la question à ses parents à propos des billes runiques et... l'irlandaise secoua la tête.

"Je crois que je savais depuis longtemps mais... je ne savais pas que c'était vraiment vrai. Tu as vu les petites billes lumineuses tout à l'heure. C'était à elle et... elle me faisait des tours de magie quand j'étais petite. Je pensais que c'était pour de faux. On ramassait toujours plein de trucs aussi, des plantes, des coquillages, des algues... Enfin bref... on a déménagé la chambre de grand-père aujourd'hui. Tu sais, je t'en avais parlé."

Depuis que Chems était arrivé, Deryn s'arrangeait pour le croiser tous les jours ou presque. La magie lui manquait terriblement et Chems était quelque part la preuve vivante qu'elle était bien une sorcière et que ce monde existait réellement. Cependant, elle l'avait prévenu depuis quelques jours qu'aujourd'hui elle serait avec ses parents toute la journée sans exception. Elle sourit à cette pensée. Finalement non. De toute évidence, une journée sans voir Chems était trop long pour elle, elle avait fini par trouver une excuse pour venir le voir quand même.

"On a tout descendu SAUF l'armoire de grand-mère que personne ne touche plus depuis... depuis qu'elle est morte en fait. Donc pendant qu'on commençait notre repas, j'ai demandé si on devait la descendre aussi et là... ma mère a complètement pété les plombs. Elle m'a dit que je devais arrêter avec mes délires et mes inventions. D'après elle, j'invente des trucs depuis des années sur ma grand-mère, une armoire, un bureau... des trucs qui n'existent pas. Enfin tu vois un peu la scène. Le pire c'était grand-père... il pleurait..."

Deryn fit une pause, réfléchissant tout en observant discrètement autour d'elle.

"Après, c'est moi qui est un peu craquée. Je suis montée à l'étage et j'ai vidé l'armoire par terre. Qu'on ne me dise plus jamais que cette armoire n'existait pas. C'est là que j'ai réalisé que je jetai par terre des robes de sorcières et un chapeau assorti et... J'ai... Je n'en revenais pas. Et ils étaient tous à la porte, à me regarder comme une folle et à regarder la pièce avec des yeux ronds comme s'ils découvraient vraiment la présence de cette armoire pour la première fois."

Deryn secoua la tête... cette histoire était incompréhensible.

"Tu crois que c'est possible ? Qu'il y aurait pu y avoir une sorte de sortilège anti-moldu ou un truc du genre ? Parce que la porte du bureau que ma mère dit ne pas connaître elle est juste à côté aussi. Elle est fermée à clé mais... maintenant je suis sûre que c'est bien le bureau dont je me souviens."

Son ventre émit alors un gargouillement sonore et Deryn s'arrêta pour de bon dans son récit. Elle reporta son attention sur l'irlandais qui lui tenait compagnie, se demandant tout à coup comment lui allait. Elle savait que les choses n'était pas forcément très simple de son côté d'un point de vue familiale.

"Au fait, ça va toi ? Ton frère n'est pas là ce soir ?"

Elle n'était pas sûre que le grand frère soit réellement là tous les soirs. Après tout, il devait avoir l'âge de ses frères à elle et vaquer plus ou moins à ses occupations maintenant.

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20 mai 2022, 22:13
 Inis Mòr  Derrière la porte  PV++ 
Chems partageait la confusion de sa camarade, plissant ses yeux sur la peinture à l’huile accrochée au-dessus de la table dans ses efforts pour comprendre. Les pleurs de Mr Murphy n’auraient vraiment été que des manifestations de sa propre culpabilité ? Ou bien… Le garçon interrompit son duel de regard avec l’âne fatigué dépeint sur le tableau pour regarder Deryn. Ou bien, comme elle le laissait entendre, elles confirmaient sa prétention de n'avoir rien vu, témoignant d’une découverte qui lui avait été assez déchirante pour pleurer devant sa petite fille.

Pourtant si c’était un enchantement qui venait d’elle, n’était-ce pas étonnant qu’il ait tenu jusqu’à maintenant ?

Le gargouillement soudain perça au travers des réflexions du garçon. Chems tapota l’épaule de sa camarade avant de se lever et de se diriger vers le comptoir de la cuisine, se souvenant bien qu’il y avait justement un plat intact qui attendait encore là-bas, enroulé dans du papier film par ses soins. « Attends bouge pas. Il reste du poisson du repas. » Vu l’heure, il jugea qu’un passage au four ne serait pas de trop tout en retirant le plastique couvrant une dorade grillée entière et quelques morceaux de tomate et de poivron. En attendant la confirmation que l’assiette était au goût de la brune avant de la mettre à réchauffer, Chems se fit la remarque que Deryn n’aurait pas droit aux oignons présents à l’origine dans le plat car ayant été retirés pour répondre aux préférences de celui à qui l’assiette était destinée à la base. Celui-ci même se retrouvant étonnement au cœur de la question bienveillante de la jeune fille.

Malheureusement, la réponse qu’elle reçut ne fit pas cas de cette attention, fusant avec âpreté :

« Apparemment pas ».

Chems avait du mal à masquer ses humeurs, surtout lorsque ça concernait son frère. Il en était conscient. C’est pourquoi, il tempéra après coup cette réponse un peu sèche : « Il nous a pas vraiment prévenus en fait. J’espère seulement qu’il ne s’est pas mis dans de beaux draps et qu’il a trouvé un lieu sûr. Ce n’est pas qu’on connait personne ici, mais, à part toi et ton papi dans mon cas, on n'est pas vraiment proche d’eux. ». Se mettant à tirer placard et tiroir pour récupérer des couverts, il laissa ainsi son esprit revenir sur le paradoxe de l’armoire pour ne pas penser à l’endroit où pouvait se trouver Aidan. Leur réluctance à venir sur l’île avait gâché leur chance d’apprendre à connaître les vielles connaissances de leur père, cela dit, Chems se surprenait à espérer que si son frère avait vraiment trouvé un toit quelque part pour ce soir, c’était parce qu’il avait eu le culot d’aller toquer chez l’une d’entre elles.

Après avoir posé ses trouvailles sur le plan de travail; un mug prônant la nécessité du café avant de commencer la journée, une fourchette, un couteau et une serviette, Chems s’accouda sur l’îlot central.

« Du coup, si on imagine que ce que tu dis est vrai, pourquoi vouloir camoufler ses affaires ? Ta mamie n’a vraiment jamais révélée à ton papi qu’elle était une sorcière ? » Le garçon n'aurait jamais pensé, avec les morceaux d'information qu'il avait de Brenna Murphy, qu'elle avait été un personnage capable de baser toute une vie conjugale sans évoquer cet aspect, et ce sans même imaginer la difficulté que ça devait être... C'est d'ailleurs ce qu'il prit la liberté de répéter à sa camarade. « Comme tu m'as dis qu'elle te faisait souvent des tours de magie, ça m'a pas donné l’impression qu’elle cherchait vraiment à dissimuler cette part d’elle-même. »

Calqué l’un sur l’autre, leur schéma de découverte des pouvoirs de leur proche était comme regarder une image en négatif. Chems n’avait jamais eu de preuve concrète de magie autre que des mots et des histoires alors que Deryn avait eu l'occasion de la voir sans avoir d’affirmation verbale de sa nature.

Et comme elle, lui aussi avait hésité avant d’y croire. C'était, en quelque sorte, comme un point commun à l'envers.

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25 juin 2022, 12:07
 Inis Mòr  Derrière la porte  PV++ 
Alors que son ventre criait sa faim, le plat que lui présenta son camarade lui fit ouvrir de grand yeux. Si le poisson était un plat courant à la maison, Deryn et son grand-père prenait rarement le temps de le cuisiner réellement. Quand il revenait de la pêche, Edern faisait cuire ses prises au feu de bois ou dans un plat sans y ajouter grand chose de plus qu'un filet d'huile, et encore. A vrai dire, les menus étaient assez peu variés et si Deryn prenait plaisir à préparer régulièrement des petits biscuits de toute sorte, les plats principaux étaient souvent très basiques. Cela dit, ni le vieil ilien, ni la jeune Poufsouffle ne s'en plaignait. Ils prenaient parfois le temps de cuisiner ensemble et ces moments étaient bien souvent synonyme de rire face au résultat final. Les plats étaient bons mais ressemblaient rarement à la photo présentée dans le vieux livre de recettes rangé sur la cheminée. A croire qu'ils manquaient toujours une étape.

"Dis donc, ça donne envie. Qui a préparé ça ? C'est ton père qui cuisine ?"

Deryn ne connaissait que peu les parents de Chems mais, pour une raison mystérieuse, elle imaginait mal sa mère aux fourneaux pourtant, c'était tout à fait possible. Les relations au sein de la famille Daley ne semblaient pas des plus simples non plus et Deryn compatit en silence, accordant une petite grimace et un regard plein de sollicitude au garçon. Visiblement, elle n'était pas la seule ce soir à tenter une virée en solo.

Pendant que le plat chauffait, l'irlandaise réfléchissait aux paroles de son ami. Elle avait déjà retourner le sujet dans sa tête des dizaines de fois depuis le début de la soirée mais, une fois de plus ne pouvait pas faire de mal.

"Je crois... mais je n'en suis pas sûre, il faudrait que j'en discute avec grand-père, qu'elle n'a jamais dit la vérité. Je pense que Grand-père était comme moi, dans l'incertitude. Il devait bien se douter mais... ça paraît tellement fou. Comment un moldu pourrait se dire que sa femme a des pouvoirs magiques ? Et puis... il passerait pour un fou auprès des autres gens de l'île."

Elle en savait un rayon la dessus. Dire qu'on voit des choses que les autres ne voient pas, ce n'était pas franchement une bonne idée. Même si grand-père avait eu un doute, il n'en aurait surement parlé à personne. Sauf peut-être à sa femme qui pouvait donc soit lui dire la vérité soit rire gentiment de ses suppositions.

"Elle faisait de la magie avec moi mais... peut-être pas avec les autres. En fait, je pense qu'elle devait faire de la magie avec les enfants. Quand un enfant raconte que Madame Murphy fait des tours de magie à ses parents, les parents rigolent et se disent qu'il y a sûrement un truc que le petit à louper. Donc... elle devait être une sorte de magicienne dans la tête de certains. Rien de plus."

Deryn repassa pour la énième fois de la soirée les souvenirs qu'elle avait au sujet de sa grand-mère. Les discussions, les promenades, les récoltes de coquillages et d'algues. Elle cherchait d'autres images mais certaines choses lui semblaient étranges... peut-être qu'elle avait imaginé certains détails ou alors...

"Ca te dirait de venir avec moi étudier le contenu de cette armoire demain ? Et puis, je voudrais bien ouvrir la porte du bureau. Je me demande si c'est verrouillé ou non. Et je me demande ce qu'il y a à l'intérieur. J'ai des souvenirs d'une petite pièce pleine de trucs... Je me demande si c'est ça ou pas... Si ça se trouve, elle avait aussi une amie sur l'île et j'ai des souvenirs de la maison de cette personne. Tu crois qu'il pourrait y avoir des sorciers sur Inish Mor ?"

En posant la question, elle se rendit compte de l'absurdité de cette dernière. Deryn et Chems descendaient d'enfants nés ici, ce qui signifiait que d'autres sorciers pouvaient évidement vivre ici. Si ça se trouve, il y avait des sorciers dans la maison d'à côté et ils ne s'en étaient jamais aperçu. Il faudrait qu'elle fasse plus attention aux gens qu'elle croisait à l'avenir. Deryn frissonna soudain et ne put retenir un bâillement. Quelle heure était-il maintenant ?

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06 août 2022, 18:07
 Inis Mòr  Derrière la porte  PV++ 
La typicité de ce discours teinté du Secret trouva sans surprise sa facilité dans la folie, ce monde vaste où la magie, ses disciples et les esprits trop complexes - comme celui de son frère - faisaient la ronde joyeusement. Quoi qu’il en soit, Deryn ne semblait pas convaincu par l’optique que son grand-père ait, un jour, été convié par son épouse à rejoindre cette danse.

Tout d’un coup, la faible lueur venant du salon s’éteignit, autorisant à l’obscurité - déjà présente aux recoins de la cuisine - de s’étendre presque entièrement si ça n’avait pas été pour la lumière provenant du four allumé. Chems appuya sur ses coudes pour se propulser en arrière avec pour objectif d’actionner le néon blanc au-dessus de l’évier. Avant qu’il n’y parvienne vraiment néanmoins, il entendit la voix de son père porté depuis l’alcôve à l’entrée de la pièce. L’adulte venait tout juste de finir son travail apparemment. « Ne tardez pas trop d’accord ? Je compte sur vous. » Encore le temps d’attraper la chaîne de l'interrupteur à tirette pour répandre la lumière froide de l'ampoule dégarnie sur le plan de travail et l’îlot central de la cuisine, puis Chems regarda au-dessus de son épaule. Fehin avait déjà retiré ses lunettes et deux traces rouges encadraient le haut de son nez. « Allez, bonne nuit les enfants. Et toi, désigna-t-il son fils avec un regard bien appuyé en propulsant dans sa direction sa monture encore ouverte comme un index sévère, le défiant de contredire sa volonté. N’oublie pas ce que je t’ai dit ».

Il n'avait pas oublié, ni avait-il l'intention de l'écouter.

L’avertissement rigide planant encore dans l’espace entre la pièce de vie et la cuisine, Chems suivit son père jusqu’à ce que sa silhouette passe derrière le mur et se fasse engloutir par la pénombre, puis il tourna la tête vers son amie dont le visage pensif, encore trop pâle au goût du garçon, ne débordait plus d’autant d’émotion à présent. Cependant, ses yeux, s’ils ne brillaient plus de peine, exprimaient autre chose. L’irlandais n’eut à demander quoi que ce soit pour rassasier sa curiosité, vite laissé pantois par l’invitation audacieuse d’invasion dans une mine de secret inconnu et protégé même des personnes les plus proches de la défunte.

« Tu es sûr que tu veux que je sois là ? » s’enquit-il au-dessus de l’écho hypnotique fredonné par le vrombissement du four et le tapage de la pluie sur les vitres pour laquelle Deryn commençait visiblement à succomber. Un sourire attendri aux abords quelque peu chagrinés tira sur la commissure des lèvres de l’irlandais. Certes, il devait être assez tard, mais il imaginait bien qu’au poids de cette fatigue s’ajoutait probablement celui d’un gros contrecoup émotif.

« Il y en a » affirma-t-il doucement. À sa connaissance, un autre sorcier avait été sur l'île un moment donné, sans compté bien sûr Deryn, sa grand-mère, lui et sa mère. Il indiqua du menton la direction du salon maintenant vide. « Mes parents connaissent quelqu’un. On l'a- 'fin ils l'ont vu le jour où on est allé acheter les fournitures pour ma première année à Poudlard il me semble...» Lorsque l’appel strident du four se mêla subitement à la discussion, Chems avait déjà une serviette pliée en trois dans une main. L'autre, il la secoua en signe d'approximation. « Mouais, première ou deuxième année vu que mon père était là. C'est lui qui l'a reconnu. »

Relatait-il d'une voix traînante, sondant avec hésitation les images et les sons de ses souvenirs tandis que, dans le présent, sa main se chargeait d'extirper le plat parfumé de sa fournaise. Il s'autorisa d'ailleurs une pause dans sa réminiscence au moment de le déposer devant son amie. « J’espère que ça va te plaire ! » Les effluves que répandait l’assiette trahissaient l’identité de sa préparatrice bien que Chems ait déjà dévoilé avant qui en était à l’origine à la demande de Deryn. Fehin était un chef aux étoiles égarées sur son établi entre sa chignole et ses clefs (ou peut-être que l’excellence que l’adolescent attribuait aux créations de son père était exagérément pistonné par son affection…). Toutefois, fallait-il reconnaître qu’il n’utilisait jamais plus de la moitié des épices qu’avait mis sa femme rien que dans ce tajine de poisson.

Se déchargeant de sa serviette, Chems s’approcha du frigo pour tirer un pichet de citronnade fraîche et une bouteille d’eau. Sur le mur adjacent, la porte-fenêtre donnant sur la cour était toujours entrouverte. Une fois son butin bien sécurisé entre ses bras, l’irlandais s’en approcha, élargit du bout du pied l’ouverture de la porte - qui grinça en guise de rébellion - et posa son épaule sur l’embrasure. Le brasero fumait faiblement, enfin complètement débarrassé de ses flammes. Partant plus loin, derrière le rideau de pluie fine qui se déversait depuis la toiture, son regard trouva la maison au voisinage le plus proche, toute éteinte. Éteinte et aussi sombre que l'idée qu'il avait de ce sorcier rencontré jadis au chemin de traverse entre la multitude d'artéfacts magiques, les animaux et globalement l'atmosphère vibrante d'une rentrée scolaire hors du commun.

« Bon son visage me revient pas » dit-il en refermant finalement la porte fenêtre avec son épaule d'appui avant de revenir vers la table pour y déposer les boissons, en précisant : « Mais je leur demanderai. »

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20 août 2022, 17:16
 Inis Mòr  Derrière la porte  PV++ 
La réflexion de l'irlandaise fut vite coupée par l'extinction subite des feux. Elle cligna des yeux un instant, cherchant la cause du problème. Une coupure de courant ? Mince, elle aurait peut-être du garder ses loupiotes. Pourtant le four brillait toujours, ça devait être autre chose. La voix du père de la maison retentit soudain alors que Chems semblait se lancer dans une acrobatie étrange sans pour autant se lever de sa chaise. Elle hocha machinalement de la tête à la consigne de l'adulte sans vraiment savoir ce qu'il appelait "tard" enfin surtout par "trop tard". Quelle heure était-il d'ailleurs ?

"Bonne nuit et encore merci." Deryn avait répondu par réflexe plus que par conviction même si elle était vraiment reconnaissante de cet accueil à l'improviste. Où donc aurait-elle fini si on ne lui avait pas ouvert ? Un léger silence s'installa, le temps que la pièce soit de nouveau hors d'oreilles étrangères ou du moins d'oreilles adultes et responsables puis la lumière fit son retour grâce aux gesticulation du brun. La question de son ami la laissa songeuse. Pourquoi ne voudrait-elle pas qu'il soit là ? C'était Chems, pas n'importe qui. Elle réfléchit tout de même aux raisons réelles de la question, aux intérêts d'une découverte en solo. Hum... découvrir seule les secrets de grand-mère. C'était tentant. Mais... et si elle était fan de... kelpy. Si un kelpy se cachait dans le placard de la chambre, elle préférait y aller avec Chems que toute seule. En même temps, même avec Chems, c'était un peu dangereux en y réfléchissant. Il aurait fallu un adulte ou plutôt un sorcier ou une sorcière adulte seulement Deryn n'avait pas spécialement envie de partager ses premières découvertes avec la mère de Chems qu'elle ne connaissait pas vraiment et elle ne connaissait aucun autre sorcier dans le coin.

"C'est comme tu veux. Enfin... je sais pas. Je crois que j'aimerais bien découvrir ça toute seule mais c'est un peu flippant en même temps. Tu crois que ça pourrait être... dangereux. Je pense pas hein mais sinon... il faudrait que je demande à un prof de Poudlard de venir ouvrir ? Ca risque de prendre un paquet de temps non ? De toute façon, si ça se trouve, on n'arrivera même pas à ouvrir la porte."

Elle écouta ensuite Chems lui parler des sorciers de l'île. A tous les coups, eux savaient des choses sur grand-mère et ils devaient aussi savoir pour Deryn et Chems. C'était assez étrange de penser que certains pouvaient en savoir plus sur sa famille qu'elle même. L'arrivée du plat la ramena à la réalité. Elle inspira l'assiette et tandis que l'odeur emplissait ses narines, un grand sourire illumina son visage. Elle s'arma d'une fourchette et commença à déguster le plat avant de s'arrêter brutalement en jouant l'éventail de sa main devant sa bouche.

"Ch'est bon mais ch'est chaud !" Quelques instants plus tard, après avoir éteint l'incendie, elle recommença à manger plus doucement tout en papotant, évitant les arêtes et mêlant avec plaisir les saveurs. "Tu connais bien tes grands-parents toi ? Du côté de ta mère je veux dire." Du côté de son père, ils étaient décédés puisque les adolescents se trouvaient justement dans leur cuisine. Le plat était succulent et bientôt il ne resta que quelques arrêtes pour décorer le coin de l'assiette. Deryn s'autorisa même un petit nettoyage des bords de la porcelaine du bout des doigts.

"C'était vraiment trop bon ! Il faut que je demande la recette à ta mère. Ca nous changerait de nos plats... habituels avec grand-père. On mange un peu n'importe comment quand même. A part sur les desserts où on commence à devenir plutôt fort." Elle rit un instant avant que son regard se fit soudain plus sérieux. Elle leva les yeux vers le plafond, cherchant des yeux la chambre qu'ils avaient quitté un peu plus tôt. "Par contre, ça fait un moment que Tim est tout seul là-haut. On devrait peut-être remonter avant qu'il ne démonte ta fenêtre non ?"

Le ventre plein, des vêtements secs sur le dos et une petite conversation avec Chems avait fait un bien fou à la Poufsouffle. Toujours soucieuse, elle se sentait nettement mieux malgré tout.

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01 sept. 2022, 14:05
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Ricanant, Chems s'empressa de remplir un verre de citronnade fraîche pour apaiser la brûlure. Puisqu'il y était invité, il s'autorisa alors à accompagner le plat d'anecdotes sur son grand-père maternel, cet homme sympathique et posé qui ne ressemblait ni de près, ni de loin à sa mère. Chems se souvenait d’avoir répété ses mots d’encouragement comme un mantra pour trouver le courage de monter dans le Poudlard Express pour la première fois. Et il avait également été d’un grand soutien après le diagnostic d’Aidan. Sans omettre que l’homme vivait seul en Grèce et qu’il était sorcier, il enchaîna ensuite sur sa grand-mère :

« Je n'ai pas aussi souvent de nouvelles. Même si on arrive à la joindre par téléphone, la communication est chère et elle n'a pas accès à Internet. »

Avec son frère, ils s’étaient convenu de mettre le haut-parleur à chacun de leur tour de parole pour l’entendre plus longtemps. La voix de Hynd était toujours si basse qu’il fallait monter le volume du téléphone à fond pour l’entendre. Les rires qu’ils lui tiraient parfois étaient doux, mais faibles, et ils se brisaient trop facilement en quinte de toux. Pour une raison obscure, ses grands-parents ne vivaient plus ensemble au moins depuis l'adolescence de sa mère. Chems n'en savait pas beaucoup plus, c'était une question taboue dans la famille. Après qu'ils aient compris que ce sujet contrariait gravement leur grand-père, ni lui ni son frère n'avaient osé reposer la question. Il raconta à la jeune fille qu'avant sa naissance, son père avait voulu lui rendre visite et que sa mère s'y était opposé, d’après Aidan. Le voyage ne s’était jamais fait, comme il n'avait pas été rediscuter. Depuis, ils en étaient encore là.

Des motifs fleuris d'un autre âge réapparurent au fond de l'assiette de Deryn à mesure qu'elle la vidait tout en lui vendant du rêve en image de sucrerie. « C'est vrai ? Je pourrais goûter ? » Railleur, il sous-estima d'abord la menace que représentait la toute petite créature pour sa chambre lorsque son amie l’évoqua. Son sourire se fana vite, cependant, en comprenant, au bout de quelques minutes, qu’elle ne rigolait absolument pas.

« Il ferait pas ça arrête... »

Un peu affolé à l'idée d’entendre un cataclysme imminent venant de là-haut, il sauta de sa chaise, levant à son tour ses yeux sur le plafond.

« Tu ne veux pas de dessert ? Il y des fruits si tu... - la corbeille qu'il présenta contenait deux pommes vertes et une orange - et des yaourts aussi dans le frigo » se précipita-t-il de proposer plusieurs choix. D'un des vaisseliers de la cuisine, Chems extirpa également une boite en fer rectangulaire contenant des morceaux de barmbrack* sortit tout droit de la mini superette de Kilmurvey, avant de foncer vers la cage d’escalier.

Heureusement, la situation qu’il trouva sur place s’avéra bien moins dramatique que ce qu’avait prédit la propriétaire de la petite créature, merci Merlin. L'irlandais soupira de soulagement de voir sa fenêtre saine et sauve. En revanche, il n’aurait pas pu en dire autant pour sa tringle à rideau dont les gonds de support étaient manifestement dévissés. Un petit centimètre supplémentaire sur le côté couterait assurément la dégringolade de la barre et des tentures.

« Bas les branches Tim » avertit-il la brindille malicieuse, recevant en retour un enchaînement de couinement que Chems supposa râleur au vu de la vitesse de leur succession. Le plus important étant que le botruc resta insolemment camper sur ses positions, gardant ses doigts fins toujours insérés dans les vis du support de tringle. « Ne crois pas que tu m'impressionnes, j'ai eu affaire à des plus coriaces que toi , descends ».

Stagnant quelques secondes dans la chambre, le moins qu'on puisse dire, c'est que l'ordre ne fut pas bien reçu par le botruc. Surtout venant de la bouche de l'adolescent.

En moins de temps qui lui en aurait fallu pour amorcer un pas dans sa direction, Tim dévissa complètement le support, le laissant complètement glisser. Aussitôt, Chems s’élança pour réceptionner la tringle avant qu’elle ne tape le sol, se faisant recouvrir par les rideaux en chute, ses genoux fléchissant légèrement sous leur poids.
*cake fourré aux raisins secs

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13 sept. 2022, 23:17
 Inis Mòr  Derrière la porte  PV++ 
Deryn écoutait avec intérêt les informations que diluait son camarade dans son discours entrecoupé. Il n'avait jamais été bien bavard au sujet de sa famille mais au fil du temps, elle avait réussi à amasser quelques informations qu'elle gardait précieusement comme autant de petits trésors qu'on lui aurait confié. Elle opina de la tête quand Chems demanda à goûter les sucreries de la famille Murphy.

"Il faudra que tu attendes la prochaine fournée par contre. Audran a probablement fini tous nos stocks de biscuits dans la journée. "

Elle avait été contente de revoir son frère. Depuis qu'elle était partie à Poudard, Donovan et Audran était devenus tellement importants pour elle. Ils étaient réellement sa famille. Bien plus que ses parents qui ne semblaient pas vouloir comprendre ou admettre que tout un pan du monde leur était inconnu. La magie était réelle et leur fille en faisait partie qu'ils le veuillent ou non.

Quand l'adolescent comprit que la phrase de Deryn n'était pas juste une remarque en l'air, il sembla soudain très pressé de remonter et Deryn ne pouvait que le comprendre. Elle même ne laissait pas le botruc trop longtemps dans la chambre de la maison de Grand-père. Tim avait la fâcheuse habitude de démonter tout ce qui lui passait à portée de brindilles s'il estimait être trop délaissé. Deryn se demandait parfois jusqu'où pourrait aller ses petites crises de jalousie. Dans le fond, c'était un peu ça, de la jalousie. Il ne supportait pas que son arbre-humaine ne s'occupe pas assez de lui. Considérant l'urgence de la situation, l'irlandaise attrapa une des pommes que lui présentait son ami et le laissa filer tandis qu'elle débarrassait la table. Hors de question qu'on aille dire qu'elle avait semé la pagaille derrière elle dans toute la maison des Daley. Elle prit ensuite la suite de Chems en direction de l'escalier. Après avoir éteint les lumières, elle monta sur la pointe des pieds, pestant mentalement contre quelques zones de parquet un peu trop bruyantes à son goût. Elle arriva dans la chambre quelques instants après le brun qui... Deryn pouffa devant la scène qui s'offrait à ses yeux. Elle prit la parole à mi-voix de peur de réveiller les adultes tout proches en refermant doucement la porte dans son dos.

"Hey Chems, c'est pas encore Halloween. Et pour se déguiser en fantôme, le coloris n'est pas forcément idéal. Elle s'approcha et souleva un coin du rideau pour apercevoir le visage du garçon. Bou."

L'adolescente ne put s'empêcher de rire à nouveau envoyant son ami sous cette toile de tente improvisée alors que Tim craquetait du haut de son perchoir. Elle finit cependant par se mordiller la lèvre.

"Ca va ? Rien de cassé ? Désolée, j'aurais du le redescendre avec moi. Il n'aime pas être tout seul trop longtemps dans les endroits sans plante. La petite bestiole qui se doutait probablement qu'on parlait de lui avait rejoint le chapiteau et se hissa sur la jambe de l'irlandaise. Il glissa bientôt dans la poche du pantalon prêté un peu plus tôt et disparu de la vue des deux jeunes sorciers. Tu veux qu'on raccroche ça ce soir ou on attend demain ? Faudrait pas qu'on réveille tes parents. Enfin... si c'est pas déjà fait."

Afin de vérifier ses dires ou plutôt de s'assurer que ses prédictions étaient fausses, Deryn se tut un instant, bloquant même sa respiration, en tendant l'oreille. Aucun bruit ne lui parvenait mais il s'agissait peut-être simplement du calme avant la tempête. Elle attrapa un bout de la tringle pour délester son camarade tout en attendant sa réponse concernant la mise à jour du rideau. D'un autre côté, sans rideau, ils allaient être réveillés tôt le lendemain matin. Deryn pesait le pour et le contre. Si elle se levait tôt, elle pourrait saluer ses parents avant qu'ils ne partent. En avait-elle envie ? Si elle restait dormir est ce que les parents de Chems viendrait la réveiller pour la ramener avant le départ du bateau ? Ce n'était pas certain non plus. Elle ne les connaissait pas assez pour le savoir et dans l'immédiat, ne souhaitait pas les connaître plus avant le lendemain.

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"Seul on va plus vite mais, ensemble, on va plus loin" #PouffyFamily

20 sept. 2022, 14:05
 Inis Mòr  Derrière la porte  PV++ 
Tandis que le garçon se débattait vigoureusement avec le tissu pour s'en extirper, noyé dans l'obscurité la plus complète, la présence de quelqu'un près de la porte l'immobilisa. Malgré lui, il s'imagina d'emblée le scénario catastrophe où c'était sa mère, rigide de mécontentement, qui se trouvait debout à l'entrée de sa chambre. S'attendant à ce que sa malchance lui donne raison, Chems ferma doucement les yeux pour se réserver un microsouvenir de cette accalmie précaire qui ne devrait bientôt plus tarder à se briser puis se remit à s'agiter sous les tentures. En tant qu'homme condamné, il n'avait plus qu'une seule espérance : que ce timing pourri n’ait pas inclus l'amie qu'il avait laissée à son dessert un étage plus bas.

Entendre le rire de cette même amie provenant de derrière le rideau déchira le terrible tableau qu'il s'était peint.

Il n'empêche que Chems commençait sérieusement à se poser des questions. Sa mère n'avait pas le sommeil si lourd habituellement, et avec Aidan encore dehors, il était certain que les grincements de l'escalier lui auraient servi à guetter l’arrivée de son fils aîné. Alors que se passait-il ? La seule explication viable justifiant la raison pour laquelle la sorcière ne s'était pas encore levée pour contrôler leurs multiples passages dans le couloir depuis tout à l'heure était que Papa avait dû lui parler. De ça, Chems ne pouvait pas lui être plus reconnaissant, l'homme étant l'unique personne dans ce foyer capable de raisonner Leyla. Si le poufsouffle s'était essayé à convaincre sa mère, ils se seraient à tous les coups disputés, et il n'avait pas envie que Deryn voie la moindre altercation ici alors qu'elle se sentait encore mal par rapport à celle qu'elle avait eue chez son grand-père avec ses propres parents.

Dès qu'il fut délivré du piège de la vile créature par la maîtresse de cette dernière, Chems haussa un sourcil peu impressionné en pointant le bout de son nez à l'air libre pour juger de plus près le visage de la jeune fille sous les sombres ricanements de sa bête. « Tu discrédites mes magnifiques rideaux de quel droit ? » maugréa-t-il en commençant par sortir une jambe pour s'extirper de son revêtement fantomatique, notant que l'irlandaise l'avait devancé en refermant la porte.

Après avoir écouté sa camarade prendre la faute sur elle, Chems balaya l'air devant lui de sa main pour lui faire comprendre que ça ne faisait rien mais s'enquit pour savoir si c'était la première sortie de Tim hors du château. La voir en proie aux mêmes suspicions que lui donna à l'adolescent l'envie de rire. Néanmoins, en dépit de ses précédentes conclusions, le garçon refusa la proposition de remettre en place le rideau. Deryn devait être épuisée. De plus, l'adolescent ne voulait pas non plus abuser de la patience de son père, surtout s'il avait fait le geste de plaider leur cause en leur faveur. Rien que pour chercher les vis manquantes au support de tringle, ils devraient allumer la lumière et les trouver pourrait leur prendre du temps alors que l'adulte leur avait suffisamment explicité qu'il ne souhaitait pas qu'ils restent éveillés trop tard — comme si ce n'était pas déjà trop tard. Comme la lueur blanchâtre de la lune était bien trop insuffisante pour partir à la recherche d'objets si petits et que Chems ne pouvait pas encore, pour mille raisons, faire ressortir un lumos directement de ses mains, il pencha sur la deuxième option.

« On s'en occupera demain, pose-la juste à côté de la fenêtre. »

Aussitôt, il agrippa le linge qui traînait sur son lit une fois ses mains libérées, le ramassa en une grosse boule qu'il écrasa sans vergogne dans son tiroir; vérifia rapidement qu'il n'avait rien laissé non plus sous les couvertures et écarta du passage les tentures tombées avec ses pieds.

Ne pouvant apprêter cet espace davantage, il leva les yeux vers sa camarade.

« Voilà ! Tu as besoin de quelque chose ? » lui demanda-t-il avant de la laisser rejoindre Morphée. Il ne savait pas pour elle, mais lui en tout cas avait bien une dernière requête. « Au fait.. Demain, quoi que tu décides, réveille-moi. »

On ne l'entendait pas dire ça souvent. Néanmoins, sans son aide, Chems ne se réveillerait pas avant midi et il ne voulait pas perdre toute une demi-journée aussi importante que celle de demain.

In my defense, I was left unsupervised
7ème année RP - Game On

24 sept. 2022, 14:44
 Inis Mòr  Derrière la porte  PV++ 
L'ambiance était étrange. Les deux adolescents étaient plongés dans la pénombre avec une menace d'une arrivée d'adulte imminente et pourtant Deryn se sentait bien, toute proche de son ami qui lui, tentait de sortir le plus discrètement possible de son amas de tissus sans pouvoir s'empêcher de blaguer un peu. Chems était la personne parfaite pour vous remonter le morale : attentionné et drôle.

"Non, non. Je ne me permettrai pas Monsieur Daley. Vos rideaux sont splendides. Colorés, épais... des rideaux parfaits en somme."

Elle suivit les consignes de Chems et déposa doucement la tringle à l'endroit indiqué, en évitant de ne faire plus de bruit que nécessaire. Elle ne put retenir un sourire en découvrant la méthode de rangement du Poufsouffle. Le mélange linge propre linge sale promettait de bonne surprise demain matin au moment de l'habillage. Comprenant que Chems allait maintenant se glisser dans la pièce d'à côté, elle eut un petit pincement au cœur. Est ce qu'elle avait besoin de quelque chose ? Hum...qu'il reste avec elle ? Mais ça, ce n'était pas vraiment un truc qu'on pouvait demander. Surtout pas après qu'il ait préparé un repas, rangé sa chambre,... Si ? Elle s'était rapprochée de l'irlandais pour ne pas avoir à parler trop fort.

"Tu as déjà fait tout ce qu'il faut. Et pour demain... Je ne sais pas trop ce que j'ai envie en fait mais, promis, je te dirai ce qu'il est et je me ferais un plaisir de te réveiller si tu dors encore."

Elle avait ajouté ça avec un sourire rieur que Chems ne voyait sûrement pas dans la pénombre mais le petit coup d'épaule amical qu'elle lui assena du traduire sa pensée. Elle s'imaginait très bien la scène et toutes les options qui se présenteraient à elle au moment de réveiller le Poufsouffle, sauter sur le lit, lui assener quelques petits coups d'oreillers ou alors... oh, si elle avait été chez elle, elle aurait pu le réveiller en lui mettant un bol de chocolat fumant sous le nez ; ça s'était un réveil sympa, digne d'un meilleur ami à Poufsouffle. Un bâillement fit soudain irruption dans la bouche de l'irlandaise sans qu'elle ne puisse le contenir. Elle se tourna vers l'adolescent et décida qu'il était temps d'aller dormir. Elle élaborerait des plans de réveil plus tard.

"Merci Chems. Bonne nuit."

Sans réfléchir, Deryn se grandit un peu et déposa un baiser sur la joue du garçon avant de se diriger vers le lit. Mais pourquoi avait-elle fait un truc pareil ? Elle se posa sur le lit, souleva la couette et rougit encore un peu en sentant le parfum de son ami tout autour d'elle. C'est à cet instant, alors que Tim sautait sur l'oreiller que Deryn songea soudain compte qu'elle abusait peut-être un peu de l'hospitalité de Chems en lui volant jusqu'à son lit. Avant qu'il ne quitte la pièce, elle reprit tout bas.

" Chems... Si tu préfères c'est moi qui peut aller dormir ailleurs hein. C'est ton lit après tout ? En même temps, elle devait avouer que l'idée d'aller dormir dans la chambre du grand frère de Chems ne l'enthousiasmait pas franchement. Surtout s'il lui prenait l'envie de rentrer au beau milieu de la nuit. Mais ça restait mieux que de dormir derrière un muret de pierres sèches non ? Ou alors on peut partager le lit. Perso, ça ne me dérange pas du tout hein. Il y a largement de la place pour deux. On peut se mettre chacun dans un sens différent. Tant que nos pieds, enfin surtout les tiens, restent sous la couette, tout se passera bien pour nous deux."

Sa proposition était tout à fait honnête mais elle se sentit cependant rougir de plus belle en songeant que sa suggestion de partage de lit pouvait être pris d'une toute autre façon. Enfin, dans le fond elle s'en moquait un peu non ? Elle avait déjà dit à Chems ce qu'elle éprouvait à son égard et lui avait été très clair en retour. Elle voulait juste ne pas le mettre en dehors de sa propre chambre. Si en plus elle pouvait ne pas toute seule pour la nuit, tant mieux.

C'est probablement mon dernier post sauf revirement surprise de situation. :)

Poufsouffle vult !
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"Seul on va plus vite mais, ensemble, on va plus loin" #PouffyFamily

25 sept. 2022, 17:34
 Inis Mòr  Derrière la porte  PV++ 
Il dormirait encore, s'en était une certitude. Toutefois, le grain quelque peu relevé dans la voix de son amie, accompagné par cette minuscule bousculade, ne disait rien qui vaille à l'adolescent. Un plaisir ? Il pourrait presque en venir à redouter ce rude lendemain qui les attendait pour une énième raison encore. Cela dit, Chems ne revint pas sur ses paroles, ni encombra cette fin de discussion d'une liste de mise en garde, commençant lui aussi à être trop fatiguer pour laisser quelques suspicions lui voler son restant succinct d'énergie.

Acquiesçant de la tête, se souvenant lui aussi trop tard de la pénombre, le garçon se rattrapa pour répondre : « Bonne... » Mais, recevant le baiser, s'interrompit une seconde simplement parce que l'obscurité l'avait empêché de bien le voir venir. « Bonne nuit ». Puis, alors qu'il s'appliquait à tourner avec une lenteur impossible la poignée de porte de sa chambre pour sortir sans bruit, la remarque de Deryn lui tira un sourire tandis qu'il captait le soupçon de culpabilité qui avait probablement poussé la brune à lui faire cette proposition. Chems relâcha délicatement la pression sur le bouton de porte, la tenant fermée avec sa main le temps de justifier son refus.

« Mais on est trois » Il répliqua, crédule pour le bien de sa comédie, tombant vite le masque d'un ton nonchalant avant que l'arrangement n'empêche sa camarade de dormir. « C'est bon ne t'en fais pas. Ça ne me dérange pas non plus. » Et puis, partager un lit avec quelqu'un... Chems n'était pas sûr à 100 % de comment il se sentait par rapport à ça. Dans le doute, il préférait éviter. « À demain... ou plutôt tout à l'heure » il chuchota tout en rouvrant finalement la porte pour sortir, s'extirpant de la chaleur qui régnait dans la pièce pour un endroit bien plus frais.

Le petit espace ouvert sur la cage d'escalier et qui donnait accès à toutes les chambres de la maison était renfermé par toutes les portes closes qui le détouraient. Ne restait plus que celle de la chambre d'Aidan encore entrouverte. Sans rester plus longtemps au milieu de ce silence glacé, Chems entra sur la pointe des pieds dans la pièce ayant été désigné pour son grand frère, autrefois appartenant à son père. Il ne trouva pas l'espace beaucoup moins froid qu'à l'extérieur, abandonné par son propriétaire absent. Le sac de voyage de l'aîné était à peine défait, délaissé éventré par terre avec une manche de t-shirt qui tentait de s'en échapper. À en croire la scène et les indices qu'il y trouva disséminés, la veillée de son frangin n'était pas préméditée. Cela fit donc hésiter Chems à réquisitionner le lit de ce dernier, et après quelques minutes, décida définitivement contre. Néanmoins, à défaut de lui piquer son matelas, l'irlandais s'autorisa à ouvrir l'unique armoire pour se tirer un drap qu'il comptait utilisé en guise de couverture ailleurs avant de quitter la chambre. Sans grande surprise, il découvrit le meuble vide de tous effets personnels d'Aidan mais n'y prêta pas non plus grande attention, récupérant rapidement ce qu'il était venu chercher. Le coussin lui faisant tout de même de l'œil, il le vola avant de filer.

Une torture de descente d'escalier plus tard, Chems rejoignit le canapé du salon, y déposant sa literie avant d'aller faire un dernier tour dans la cuisine.

Surpris de ne pas voir les couverts sur le plan de travail là où ils auraient dû être, l'adolescent comprit vite de quoi il en retournait. Secouant la tête, navré "ah la la Deryn, t'avais pas à faire ça" il réalisa tout juste qu'il n'avait pas pensé à dire à son amie de tout laisser. Pas moins reconnaissant pour son geste cependant, le garçon attrapa la boîte de barmbrack et la plaça à l'endroit où était l'assiette de poisson avant - à l'attention de son frère - puis alla enfin de coucher.

Fin

Merci Deryn, c'était super !

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