– Et tu veux qu'on le passe comment l'examen sans baguette ?

– Je ne suis pas sûre que ce soit un examen, c'est trop dangereux et insensé de nous laisser sortir seuls d'un train au-dessus d'un pont.

– ...

Oh bah c'est bon, j'ai compris à la fin ! Pas besoin de vous liguer contre moi. Même Théo semble me regarder d'un air exaspéré. C'est si étrange que ça, mon idée ? Je la trouve très correcte, pourtant ! Pourquoi se serait-on arrêté, sinon ? Allez-y, sortez quelque chose de plus plausible qu'un examen exceptionnel.

– Oui et bien si c'est si évident que ce n'est pas un examen, vous n'avez qu'à trouver vous-même pourquoi nous sommes arrêtés en plein milieu d'un pont.

D'un mouvement boudeur, je croise les bras et ne me prive pas de m'assoir en bonne et due forme afin d'exprimer mon mécontentement. Non mais je rêve ! Je fais la moindre supposition et on me tombe dessus. Bravo la solidarité entre camarades ! Alors là, je valide à cent pour cent !

Un bruit sourd se fait finalement entendre, et je ne peux m'empêcher de tendre l'oreille. C'est bizarre tout de même, cette histoire. Il y aurait un truc qui fait boum dans un wagon ? Mais qu'est-ce qui fait boum... Des Fuseboum ? Après tout ce sont des pétards, je crois bien ? Finalement, j'ai à peine le temps d'approfondir la question qu'Aly' — elle s'appelle vraiment comme ça, d'ailleurs ? Je trouve ça un peu court... — affirme apercevoir un homme avec une barbe blanche.

Aussitôt ces paroles énoncées, je me relève tel un vert frétillant. Un monsieur ! Je veux le voir, moi aussi ! Ni une ni deux, je m'approche alors de la fenêtre du wagon donnant sur l'extérieur, et tente également de distinguer quelque chose.

– T'as pas vu autre chose ? Rien d'autre ? Et comment on sort d'ici déjà, c'est nul, la porte est fermée...

À vrai dire, je trouve tout de même cela contrariant de se voir enfermé contre son gré dans un petit compartiment. Et si j'ai envie d'aller aux toilettes, je fais comment ? À cette pensée, je ne peux m'empêcher de me renfrogner. Je veux sortir ! J'en ai assez de ne rien comprendre à la situation et de me faire gronder par mes camarades car je tente de trouver une explication.

Tiens... D'ailleurs, je n'étais pas censé bouder ? Bon, tant pis. Je tente tout de même de reprendre un air renfrogné pour la forme, mais sans grand succès. Puis, lassé de toute cette comédie, j'essaie finalement d'ouvrir le haut de la fenêtre. Si j'y arrive, ce sera déjà ça.

Nolan se rassoit, boude, avant de se relever aux paroles d'Alyona, et de tenter d'apercevoir le monsieur par la fenêtre à son tour. Il se souvient qu'il était censé bouder, et tente de reprendre contenance en essayant d'ouvrir le haut de la fenêtre (j'imagine ça comme les fenêtres de bus avec un interstice qui s'entrebâille légèrement).

Alors, le train qui s'arrêtait sans raison c'était une chose. Mais les portes qui en plus ne s'ouvraient pas ! Renn n'était pas d'accord. Parce que si les portes restaient fermées, c'était qu'il se passait vraiment un truc bizarre dans le train. Elle fronce les sourcils, au fur et à mesure que tout un tas de scénarios plus improbables les uns que les autres jaillissaient dans son esprit. Mais elle les chassa vite, jusqu'à ce que Nolan en sorte un encore plus improbable que ceux qu'elle avait en tête.

- Et tu veux qu'on le passe comment l'examen sans baguette ?

Et puis même, les profs sont assez censés pour ne pas leur pondre un examen surprise à la rentrée des vacances de Pâques. Il n'y avait même pas toute l'école dans le train de toutes façons !
Renn n'écoutait plus ce que disaient les trois autres. Entre Nolan qui boudait, Théo qui râlait et Alyona qui essayait en vain d'ouvrir la fenêtre, elle avait mieux à faire : récupérer Tatouille, entre autres. Elle le trouva recroquevillé sur lui-même dans le fond de la banquette d'en face. Renn le prit dans ses main pour le serrer contre elle. Il n'était pas aussi peureux d'habitude, donc il devait se passer un truc pas net pour qu'il soit ainsi.

- Y a quelqu'un dehors ? Mais c'est génial ! On peut lui demander ce qui se passe ! T'arrives vraiment pas à ouvrir la fenêtre, Aly ?

Elle se rapprocha de Nolan pour regarder par la fenêtre elle aussi. Puis soudainement, une idée se fraya un chemin dans sa tête.

- Attendez on peut peut-être essayer de demander aux autres si ils savent quelque chose !

Elle se retourna, à genoux sur la baquette, pour taper le plus fort possible avec son poing contre le mur du compartiment. Elle espérait que les autres de l'autre côté du mur l'entendraient et répondraient.

Renn répond à Nolan et elle récupère Tatouille. Ensuite elle regarde par la fenêtre juste après Nolan. Puis elle propose de demander aux élèves des autres compartiments si ils ont plus d'infos donc elle tape le plus fort possible avec son poing sur le mur donnant sur le compartiment 4 (pour déjà voir si ils l'entendent).

Contexte actuel :

❝ Nolan, le vieux monsieur n'est plus visible. Vous tentez d'abaisser la vitre, mais celle-ci résiste. Vous entendez quelqu'un crier quelque chose, apparemment depuis l'extérieur du train, mais ne comprenez pas ses paroles. Renn, vous ne voyez pas davantage le vieux monsieur, mais vous avez la surprise de voir une élève de Serdaigle longer rapidement le wagon en chaussettes sans regarder dans votre direction. Vos coups seront certainement entendus. Tout à coup, vous sentez le wagon trembler sous vos pieds tandis qu'un bruit d'éboulement se fait entendre.

Rappel : seules les actions détaillées en fin de post sont prises en compte. ❞

Et voilà, j'ai loupé le monsieur ! Génial. Et en plus, cette fenêtre qui décidément ne veut pas s'ouvrir... De quoi me faire perdre pleinement ma patience. Ce qui a pour conséquence de me pousser à répondre sans scrupules à la question Renn, qui de base était censée interroger notre camarade plus âgée. Enfin au pire, cette Aly' n'aura qu'à confirmer mes propos, ce n'est pas la fin du monde.

– T'as bien vu, on ne peut pas ouvrir la fenêtre, j'ai essayé aussi. Et le monsieur est parti.

Je m'apprête à soupirer en ajoutant qu'il ne semble pas vraiment y avoir beaucoup d'option à notre portée, lorsque des paroles me parviennent de l'extérieur du train, il me semble bien. Je tente de les déchiffrer, au travers du peu que ma mémoire ait voulu retenir, en vain.

– Vous savez si le conducteur parle une langue étrangère ? Parce que j'ai entendu une langue bizarre.

Je n'ai pas le temps de détailler davantage à mes amis à quel point les sonorités de cette langue m'ont paru si différentes, qu'un bruit me fait sursauter. Je me retourne et découvre... Une Renn qui semble vraiment avoir attrapé un mauvais virus. Un gros virus, méchant. Sous le coup de la surprise, je ne peux me retenir de hausser le ton.

– MAIS RENN MAIS QU'EST-CE QUE TU FOUS, T'ES FOLLE ?!

Et comme si ce n'était pas suffisant, voilà qu'un bruit bizarre se fait entendre et que le wagon tremble. Mon sang ne fait qu'un tour. Ce n'est tout de même pas... Si ? Je regarde d'un air inquiet mes camarades et tourne la tête de tous les côtés. Comme si j'aurais pu, par cette seule action, découvrir l'origine du tremblement.

– C'est quand même pas toi qui as fait ça, Renn ?

Je tourne mon attention vers mon amie, l'air inquiet, alors que je file me rassoir. Désolé, mais me tenir à présent les pieds sur le sol de ce compartiment ne m'inspire pas du tout. Je suis certain que cette douce banquette de velours rouge est une cachette bien plus sûre. Une fois assis, je me retiens alors de justesse de vérifier que mon araignée n'est pas malade. Elle se trouve normalement à l'intérieur de ma valise, bien au chaud grâce à la petite cage que je lui ai concoctée. Avec tout ce fracas, j'espère qu'elle n'a pas le mal des transports...

Nolan répond à Renn, demande aux autres s'il savent si le conducteur parle une langue étrangère en leur informant qu'il a entendu langue bizarre. Il crie ensuite sur Renn car elle lui a fait peur en tapant sur le mur compartiment, puis s'inquiète en se demandant si c'est à cause de ça que le train a tremblé. Il finit par se rassoir.

Assis au fond de son siège, de plus en plus apeuré par la situation dans laquelle ils se trouvaient, Théo avait du mal à garder son calme, surtout en compagnie de Renn et Nolan. Finalement, il connaissait peu Aly, mais sa présence était plutôt nécessaire et le rassurait. Elle devait avoir un meilleur instinct de survie que les deux autres. Elle impressionnait Théo, et donnait des vraies informations utiles sur ce qu'il se passait dehors contrairement à son camarade de dortoir qui ne faisait que casser ses oreilles.

- Bon si c'est le conducteur, c'est sûrement dû à une panne, on va repartir dans quelques minutes je pense.

Rien ne tournait rond dans ce compartiment, Nolan était agité comme une puce et commençait à devenir fou...

- Mais Nolan, il parle anglais imbécile ! Il doit juste avoir un accent marqué...

A vrai dire, Théo n'en avait aucune idée car il n'avait pas entendu ces fameuses voix. Mais que feraient des étrangers sur les rails du Poudlard Express, contenant juste des enfants sans défense ? C'est l'un des derniers scénarios envisageables pour le Gryffondor, le plus propable était celui de la panne. Enfin, cela devenait de plus en plus absurde.

Soudain, un vacarme réveilla Théo de ses pensées. Renn venait de s'acharner sur le mur du compartiment, avec, en plus, Nolan et ses réactions abusives. Mais leur fête n'était pas terminée... Le sol trembla sous leur pied. Des frissons parcourirent l'intégralité du corps de Théo. Ce n'était pas Renn, cela venait forcément de l'extérieur. Et ce n'était pas non plus une panne.

Il ne voulait pas savoir ce qu'il se passait dehors. Mais au vu des différents bruits qui venaient de s'enchainer, cela ne se passait évidemment pas comme prévu. Quelqu'un avait dû saboter le pont pour empêcher les élèves de rentrer à Poudlard. Mais qui pouvait être aussi demeuré et avoir autant de temps à perdre pour faire ça ? Malgré toutes les possibilités qui fusaient dans la tête du garçon, la terreur l'envahissait et le tétanisait. Il espérait juste que c'était la fin du désagrément, tout comme Otis, qui serrait ses petites pattes sur l'épaule de Théo. Lui aussi, était aggripé à son siège et rien ne sortait de sa bouche.

Théo répond à Nolan et Alyona à propos du conducteur. Après avoir senti le sol trembler sous ses pieds et entendu le bruit d'éboulement, Théo reste tétanisé, assis sur la banquette du compartiment. Il ne dit rien.

Le temps m'écrase. Il pèse de tout son poids sur mes frêles épaules. Chaque seconde écoulée est difficile à supporter. Elles résonnent toutes dans mon crâne, ces terribles secondes. J'ai la sensation d'avoir une horloge dans l'esprit. Je les entendrais presque, ces cliquetis réguliers. Je les sentirais presque s'évanouir après être nés. Cela me rend sensible, presque sur les nerfs. Mes pensées tournent en boucle comme ces affreuses secondes. Tout s'écroule mais rien ne bouge, rien n'avance. C'est un instant de plus qui fait s'éloigner notre départ. Quand le train redémarrera-t-il ? Pas maintenant. Ni maintenant. Quand, alors ? Les minutes passent et je m'accroche à chacune d'entre elles, priant pour qu'elle soit celle durant laquelle le train redémarrera. Mais le temps passe et rien ne se passe — quelle ironie pour un être si vil ! Plus rien n'a de sens, sauf l'attente. Car nous repartirons bien un jour, non ?

Mes doigts tapent régulièrement contre la banquette, trahissant mon inquiétude. Cela ne prend pas autant de temps de réparer un train, si ? Pourquoi aucune annonce n'est-elle faite ? Et que faire pour ne pas paniquer ? Autour de moi, les trois Rouges plus bruyants et surexcités que tous les autres élèves que je connais ne cessent de s'impatienter, ce qui ne m'aide pas à rester sereine. Au lieu de se calmer et de se convaincre que tout va bien se passer, ils préfèrent faire trois fois le tour du compartiment et répéter en boucle que nous sommes enfermés au milieu de nul part sans réponses à nos questions. À moins que ce ne soit moi qui me répète cela en boucle ? Mes pensées me jouent des tours quand je suis angoissée. Cependant, je reste immobile et silencieuse. Mon cœur fait déjà tellement de bruit, et puis parler n'arrangera rien. *Merlin, quand repartirons-nous ?*

Ecco grimpe sur ma cuisse, mais je n'y fais pas attention. Mes pensées emportent cette information pour la noyer dans la masse, tandis que d'autres refont surface.
*Si j'ai vu autre chose...* Non, rien, absolument rien. Je n'ai vu qu'un homme longer le train. Et encore ! Mes souvenirs sont si éphémères que je ne suis même plus capable de me rappeler à quoi ressemblait la silhouette que j'ai aperçue. C'était un homme avec une barbe blanche, oui ; mais est-ce tout ce que j'ai vu ? Merlin, je ne sais plus !

La porte et la fenêtre sont fermées. Et nous, nous sommes enfermés. Nous sommes enfermés dans un wagon, à l'arrêt au-dessus d'un point. Personne ne vient nous informer de la situation actuelle ; personne ne cherche à nous rassurer. Y a-t-il encore d'autres personnes dans ce train ? Bien sûr, bien sûr, elles n'ont pas disparu... Alors, pourquoi personne ne vient vers nous ? Il n'y a que ce vieil homme, mais il n'est même pas dans le Poudlard Express. Oh, mais de toute manière, le train redémarrera, il n'y a pas de soucis à se faire. La direction ne nous laisserait jamais à l'arrêt sûr un pont sans nous aider. L'homme à la barbe blanche va réparer le train, et tout ira mieux. C'est certain.

Alors, pourquoi taper contre le mur du compartiment ? Pourquoi s'acharner à ouvrir une fenêtre qui ne s'ouvre pas ? Pourquoi ne pas rester assis à sa place, tranquillement ? Pourquoi doivent-ils toujours s'exciter et bouger dans tous les sens ? *Ah, Merlin !* Pourquoi s'étonner d'entendre mal quelques mots ? Pourquoi hausser brutalement le ton comme si cela arrêterait la Rouge ? Rien ne va comme il faut ! Seul le Rouge assis calmement — Théo je crois — fait preuve de sagesse. Pour ce qui est du reste, rien ne va. D'ailleurs, je ne peux même pas m'empêcher de ronger mes ongles sauvagement, anxieuse et dévorée par mon angoisse. Pourquoi est-ce rien ne s'est amélioré depuis notre arrêt ? Et, doux Merlin, pourquoi le wagon tremble-t-il ? Et qu'est-ce que ce bruit de... de... *J'veux pas savoir, j'veux pas savoir ; j'veux rien savoir...*

Et si ce n'était pas un problème technique ? Et si ce n'était pas de l'anglais que Nolan avait entendu ? Et si la situation était hors du contrôle du conducteur ? Et si... *Ah ! MERLIN !* « Par Circé mais taisez-vous et asseyez-vous ! » Viens-je réellement de dire cela ? Mes pensées me mettent en colère, contre moi-même, certes, mais aussi contre mon angoisse. « Si les fenêtres et la porte ne s'ouvrent pas, alors ce doit être une procédure d'urgence. » Cela ne peut être que ça, n'est-ce pas ? « Taper contre le mur n'améliorera certainement pas notre situation. Il faut rester calmes et attendre. De toute manière, tout va s'arranger. »

Et ces tremblements ? Et ce bruit étrange et terrifiant ? Et le fait que rien ne se passe et qu'aucun adulte ne soit là pour nous rassurer ? Tout va s'arranger, peut-être, mais quand ? « Le mieux est de se poser et de réfléchir pour trouver des solutions. »

Je balaye de mon regard les trois Rouges qui m'entourent. Ont-ils compris ce que je leur ai dit ? Je l'espère, car je ne le répéterai pas. Je suis déjà bien trop proche du gouffre d'angoisse qui niche dans mon cœur, il me faut absolument un environnement calme et serein.

Contexte actuel :

❝ Nolan, être vous sûr d'avoir entendu une langue étrangère ou seulement d'avoir mal entendu ? Alyona rétablit le calme d'une main de fer. Les tremblements cessent et le calme revient. ❞

Le cerveau de Renn bugua quelques secondes. Elle n'avait pas vu le vieux monsieur qu'avait vu Alyona mais il y avait à la place une fille inconnue au bataillon. Elle était à Poudlard, c'était sûr et certain, mais la brune ne la connaissait absolument pas.

- Y'a...

Et puis que fichait-elle en chaussettes, la fille ? Elle avait perdu ses chaussures dans le train ou quoi ?

Oh mais ! Si elle était dehors, c'était qu'elle avait pu sortir du train ! Renn aurait bien voulu l'appeler mais elle ne regardait pas dans leur direction et la vitre du compartiment devait être assez épaisse pour qu'aucun son ne sorte en dehors du train.
Abandonnant son idée d'appeler la fille de dehors, Renn se mit à genoux sur la banquette et donna de grands coups de poings sur le mur du compartiment. Et Nolan commença à lui hurler dessus.

Renn n'eut pas le temps de lui répondre que le wagon se mit à trembler. Son cœur cessa de battre quelques secondes, le temps juste qu'elle se remette de ses émotions. Mais entre Nolan qui hurlait, Tatouille qui tentait par tous les moyens possibles et imaginable de sortir de la poche de son pull et Alyona qui s'énervait, la brune ne savait plus ou se mettre. Elle s'assit sur la banquette, le dos appuyé contre la vitre et les jambes ramenées contre elle, sur la banquette. Elle avait sortit Tatouille de sa poche -qui s'était blotti en boule contre elle- et regardait passivement le dossier de la banquette.

- Y avait une fille de l'école dehors, elle partait vers l'avant du train

Renn ne dit pas qu'elle voit Noémie, puis donne les coups (du post précédent) contre le mur.
Ensuite, elle ne parle plus pendant le flot de cris de Nolan et Alyona, s'assoit dos à la vitre. Et elle finit par dire qu'elle a vu Noémie.

La personne doit juste avoir un accent marqué ? Possible... Enfin bon, ce n'est pas une raison pour que je ne saisisse pas ses propos, j'aurais très bien pu comprendre même avec cela. À moins que ce soit un vieux qui habite dans un trou paumé à la campagne, ce sont toujours eux qui ont le pire accent, à couper au couteau ! Enfin bref, Théo a instillé un doute dans mon esprit, et je suis maintenant bien incapable d'affirmer clairement si la personne avait un peu trop bu ou si c'est réellement une langue différente. Tant pis.

Je note tout de même dans un coins de ma tête le terme employé à la fin de la phrase de mon ami, ne pouvant m'empêcher de me renfrogner. Je ne vois pas en quoi ce que j'ai dis est si stupide que cela, ce conducteur pourrait très bien parler une autre langue, je n'en sais rien moi. Cela ne justifie en rien que Théo me traite d'imbécile.

Puis, Aly' semble finalement s'énerver, et je n'ajoute rien de plus à ses propos. De une, car personne n'a répondu à ma question et que cela commence à m'agacer qu'on m'ignore ou me traite d'imbécile, et de deux... Je ne sais pas, en fait. Je sens juste que si j'ouvre ma bouche, rien de bon n'en sortira puisque je suis assez agacé. Or, je déteste m'énerver. Crier à Renn comme je l'ai fais à l'instant, ça peut aller car je me maîtrise... Et en soit je n'était pas réellement énervé, simplement surpris. Cependant, s'il y a bien une chose dont j'ai horreur, c'est que l'on me dicte quoi faire. Les paroles de la grande ont donc manqué de me faire bondir de peu.

« Taisez-vous et asseyez-vous ! [...] Il faut rester calmes et attendre. [...] Le mieux est de se poser et de réfléchir pour trouver des solutions. »

Les mains crispée sur ma banquette, je prends une inspiration. Oui, bien sûr, parce que cette Aly' est plus grande, elle a le droit de nous dire quoi faire ! C'est bien connu, elle a vécu des centaines de situations telles que celle-ci, et ses dires nous sauverons à coup sûr ! Ecoutons-là donc, qu'elle nous sorte de cet enfer ! Il en est vraiment de peu que je laisse sortir une grimace ironique, mais je me force à rester de marbre. Inutile que l'on me prenne en pitié ou je ne sais quoi.

Finalement, je me laisse choir contre le dossier dans un acte d'abandon, et j'écoute Renn. Elle affirme avoir aperçu une fille. À ses dires, je hausse alors les sourcils et me retient de bouder contre mon amie qui n'a rien demandé. Les paroles de Théo, puis celle d'Alyona m'ont en effet bien déstabilisées, néanmoins, je prends sur moi et redresse la tête. De toute façon, ce ne sera ni la première, ni la dernière fois que l'on me traitera d'imbécile, et que des paroles me seront adressées sur un ton que je n'apprécie guère. Et puis une partie de moi a déjà oublié cet épisode, obnubilée par les paroles de la brune.

– C'est abusif... Impossible de sortir tandis que d'autres se tapent leur meilleure promenade, je rêve.

Ce sont les seuls mots que je parviens à sortir. De toute manière, cette histoire ne tourne pas rond dès le départ, qu'est-ce que je pourrais répondre d'autre ?

Contexte actuel :

❝ La tension est à son comble dans le compartiment. Renn frappe de nouveau contre la paroi donnant sur le compartiment 4. ❞