Les doigts resserrés autour de mon livre, les sourcils froncés, le regard perdu quelque part sur le banc face à moi... Je me perds dans mes pensées et essaie de m'imaginer toutes les théories possibles pour expliquer pourquoi le train s'arrête en milieu de voie. Le Poudlard Express est un train sorcier, très différent donc des train moldus qui encombrent les voies à chaque instant de la journée puisqu'ils sont incapables de relier deux villes sans s'arrêter pour d'obscures raisons, selon mon père. J'ai donc du mal à trouver des explications plausibles à ce qui est en train de se passer. Peut-être qu'une chose encombre la voie ? Mais quoi ? Surtout que nous sommes sur un pont, comme le confirme l'énième coup d’œil que je lance par la fenêtre. Évidemment je finis par me demander, moi aussi, comme tous les autres abrutis de ce train doivent le faire, s'il y a une chance pour que ce soit plus grave. Après tout, ce ne serait pas la première fois qu'une catastrophe arriverait alors que les élèves sont censés être sous la protection de l'école. Il pourrait y avoir une attaque... De ce que j'en sais, nous ne sommes toujours pas à l'abri des Lignées. Ou peut-être est-ce le Conseil qui fait une descente soudaine... Après tout, impossible de savoir d'où provient le danger, nous parlons après tout d'un gouvernement qui prive ses élèves de leur baguette magique durant l'été — sauf moi, me rassuré-je cependant. Moi, je pourrais me défendre en cas de danger. *Et elle aussi*, songé-je en coulant un regard vers Elowen, toujours prostrée. Je n'ai aucune raison de m'inquiéter.

Mon prénom résonne tout à coup dans l'habitable et m'arrache à mes pensées. Je fais l'honneur d'accorder mon attention à Eaven dont le ton ne me plait pas du tout. Ouvrir la porte ? Il est complètement abruti ou quoi ? Pourquoi parviendrais-je à un meilleur résultat que lui ? Il est évident que la porte est magiquement verrouillée.

Je ne cache pas mes pensées.

« Je m'ennuie pas, rétorqué-je sur un ton sec, j'évite juste de perdre mon temps à paniquer pour rien ou à faire des tentatives complètement vaines. Tu viens d'essayer toi-même d'ouvrir la porte, t'as bien vu qu'elle était verrouillée, non ? Verrouillée magiquement. »

Une moue affligée me déforme les traits du visage. Il s'en faudrait de peu pour que je secoue la tête mais je me retiens, n'ayant aucune envie de montrer plus que nécessaire qu'il m'énerve et me fait sortir de mes gonds non pas à cause de ses paroles mais tout simplement parce qu'il existe.

« C'est pas de fatiguer tes muscles sur cette porte qui va changer ça. »

Je lorgne les bras du garçon, me demandant s'il y a une chance pour qu'il fasse une démonstration de force juste dans le but de plaire à Elowen — aime-t-elle seulement ce genre de choses ? De toute façon, mieux vaut une baguette que du muscle.

Et trop tard, je ne peux plus me retenir, c'est plus fort que moi... Je lève les yeux au ciel en tournant la tête en direction de Zikomo, trop heureuse de quitter enfin du regard ce Serdaigle agaçant.

Le Mngwi se rapproche de moi mais garde la gueule close. Seules ses oreilles aplaties sur son crâne prouvent qu'il est inquiet. Mais comme moi, il sait que cela ne sert à rien de paniquer avant d'être sûr que le danger existe réellement.

Aelle rétorque une réponse à Bad sur un ton un tantinet agressif et ne fait pas le moindre geste pour aider ses camarades.

Malgré la résistance de celle-ci, Orphéa força davantage pour tenter d’ouvrir la fenêtre. Une nouvelle fois, elle colle son visage à la vitre pour essayer de distinguer quoi que ce soit d’intéressant à l’extérieur. Elle envisage un instant de donner un coup de coude ou un coup de pied dedans, mais l’idée de se faire punir pour dégradation de biens dès la rentrée ne l'emballait pas franchement. Puis elle décida de s’éloigner pour s’éviter des vertiges qui revenaient parfois même s’ils étaient rares. Pour seule réponse à Bad, elle se contente de lâcher un petit « Non, c’est bloqué », avant d’écouter l’échange agressif qui se déroulait entre la Poufsouffle et lui. Elle regarda son ami avec des grands yeux et les leva au ciel comme pour lui signifier « OK, laisse tomber, l’écoute pas » avant de s’approcher de lui en répondant froidement à Aelle.

« On ne panique pas, on essaye simplement de savoir ce qu’il se passe, dit-elle en accompagnant ses paroles d’un regard noir, avant de s’adresser plus discrètement à Bad. Mais je crois qu’elle a raison, la porte doit-être verrouillé magiquement, on ne peut rien faire sans baguette »

Elle regarda néanmoins à travers la petite fenêtre pour avoir un aperçu de ce qu’il se passait dans le couloir et de l’autre côté de train. Ce n’était pas parce qu’ils ne pouvaient rien faire comme le disait si bien la Poufsouffle qu’ils ne pouvaient pas essayer de comprendre. Au moins, cela passerait le temps si l’arrêt s’éternisait. Et puis être à côté de Bad plutôt qu'à côté de la fenêtre à regarder dans le vide la rassurait légèrement.

Orphéa force une dernière fois sur la fenêtre, puis tente de nouveau d’apercevoir quelque chose dehors. Puis elle répond à Aelle et à Bad (Aelle et Elowen peuvent l’entendre si elles tendent l’oreille) avant de regarder par la fenêtre de la porte.

Contexte actuel :

❝ Orphéa, collée contre la vitre, vous ne pouvez voir des rails et une rambarde de protection, puis le vide. Vous tentez votre chance de l'autre côté. Il vous semble voir fugacement du mouvement du côté droit. Des voix étouffées semblent tenter de répondre à Elowen depuis l'autre côté de la paroi « Hé ! Ça ...ller, com ...tu t'a ...elles ? ». « Nous ...ssi on ...coincés ! Sur pont ...ssi ! ». ❞

Contexte actuel :

❝ Vous entendez des voix venant du compartiment 6 et il vous semble avoir entendu claquer une porte. ❞

Aelle me connait bien, c'est quand même une petite-amie merveilleuse. Elle sait que quand je stresse, il faut que je mange, et, soucieuse de mon bien être, elle avait prévu le coup et m'avait préparé des petits biscuits. Dans d'autres circonstances, je serais touchée par cette attention. Mais là, dans la panique générale des petits bonshommes qui peuplent mon cerveau, je suis incapable de réfléchir rationnellement à quoi que ce soit alors je me contente de croquer dans ce qu'elle me tend sans poser de question, sans parler.

Concentrée sur les miettes qui se coincent entre mes dents, je me déconnecte totalement de ce que racontent mes copains, je ne pense qu'à terminer ce gâteau au même rythme que bat mon coeur, une minuscule bouchée toutes les trois secondes. Le gâteau vient à se terminer pile quand le compartiment à côté du nôtre, le 8, frappe à son tour contre la paroi et me répond. Ni une, ni deux, je saute sur mes pieds, laisse les trois sorciers qui cohabitent avec moi dans cette boîte trop serrée dont les murs se resserrent, j'essaie d'oublier cette impression d'étouffer, cette sensation de danger, et je grimpe sur la banquette et me jette contre la paroi qui nous sépare. Je hurle de toutes mes forces.

« C'est Elowen ! Livingstone ! Je suis avec Aelle, Bad et Orphéa. Il se passe quoi ? »

Quand je comprends qu'eux aussi sont coincés, je panique, mon sang ne fait qu'un tour et déjà je bondis par terre.

« Ils sont coincés ! Si la porte est verrouillée magiquement, ça veut pas dire que les murs sont incassables. »

Je me revois un an en arrière. Cette impression d'être prisonnière de mon corps, de ne plus pouvoir bouger, je revois ma mort et mon corps se solidifier, et moi dedans qui hurlais, incapable de me mouvoir. Il est hors de question que cette sensation se reproduise à nouveau. J'attrape ma mallette rectangulaire aux coins en métal et je la fracasse contre la supposée fine paroi qui nous sépare du couloir. Et je frappe, cinq, six fois. Je veux créer une ouverture dans ce mur, le dézinguer.

« Tu es sûre de ce que tu fais Elo ?

- Ouais. Regarde, on voit au travers de la porte, y'a personne derrière. Je m'arrête dès que je vois quelqu'un passer. »

Et je retourne éclater la porte.

_________

Si ça ne marche pas, je sors mon stylet runique. Pas le choix, cette sensation d'être coincée dans mon corps ne me lâche pas, il faut que je sorte. Je prends mon courage à deux mains et m'exclame.

« Tout le monde. Je vais essayer quelque chose. Montez sur la banquette droite. »

Je me rapproche de la fenêtre et trace Isa sur le côté gauche du mur, en espérant que la rune fera jaillir un pilier énorme de glace qui viendra enfoncer le mur qui sépare mon groupe du couloir.

Elo machouille le biscuit d'Aelle, puis essaie de communiquer avec le wagon 8. Quand elle comprend qu'ils sont bloqués, elle panique et essaie de fracasser le mur qui les sépare du couloir avec les coins en métal de sa valise.
SI CA NE MARCHE PAS : Elle invite ses copains à s'écarter et trace la rune Isa (la glace) sur le mur opposé à la porte (celui où se trouve la fenêtre). Elle espère qu'un gigantesque pilier de glace va pousser tout droit et empaler le mur en créant une ouverture par laquelle son compartiment pourra sortir.

Je ne m’ennuie pas gnagnagna, répéta Bad dans sa tête en imitant la voix d’Aelle déformée d'intonations satiriques. Il ne voulait pas l’admettre mais il était vexé par la remarque de la Poufsouffle. Piqué au cœur de son ego.

« Si je n’avais pas essayé, on n'aurait jamais su qu’elle était verrouillée. Magiquement …, ajouta-t-il en faisant une grimace puérile. »

Qu’est-ce qu’elle l’agaçait … Sa passivité. Son ton sec et hautain. Son air méprisant. Que pouvait donc lui trouver Elowen ? Elle avait forcément des qualités. Mais où ? S’il y avait bien au domaine où Aelle était douée, c’était celui de les cacher. Voyant la discussion s’engager sur une voie qui n'arrangerait en rien la situation, Bad serra les dents et garda sa langue inactive. Le soutien oculaire puis verbal d’Orphéa lui évita de franchir la ligne rouge qu’il approchait dangereusement. L’adolescent hocha la tête à l’attention de son amie Serpentard sans rien dire. La levée au ciel des yeux de la Poufsouffle fut à la fois source d'agacement et de soulagement. Il valait mieux qu’ils fassent leur chemin chacun de leur côté pour le moment.

Bon maintenant, on fait quoi ?
Rien comme Aelle ? Observatrice comme Orphéa ? Ou prostrée comme Elowen ? Quoi que … Sa meilleure amie à la chevelure flamboyante se leva soudainement pour communiquer avec le compartiment voisin. Mieux - pire - encore, la Serdaigle s’aventura à vouloir briser les murs. Bad savait que la lucidité n’était pas son fort dans ce genre de situations stressantes. Elowen avait tendance à ne pas anticiper les conséquences de ses actes.

Bad posa la main sur l’avant-bras de son amie avant de l’interpeller d’un ton devenu étrangement calme mais empreint d’une inquiétude palpable.

« Tu es sûre de ce que tu fais Elo ? * Clac * Ouvrant de grands yeux étonnés vers Orphéa, il ajouta. Ce n’était pas un claquement de porte ça ? »

En collant toujours plus son visage contre la vitre, Orphéa sembla distinguer quelque chose dans le couloir. Une personne sûrement ? Est-ce qu’il s’agissait d’un élève ou bien d’un professeur ? C’était peut-être un moyen d’avoir des informations et de rassurer tout le monde. Elle s’apprêtait à prévenir les autres, mais avant qu’elle n’ai pu parler, Elowen sembla se réveiller après une courte période d’hibernation à grignoter son gâteau et se mis de nouveau à crier contre la paroi du compartiment pour répondre à leurs voisins. Puis quelques secondes plus tard, la Serdaigle se trouvait valise en main à tenter de défoncer la porte forçant la jeune fille a s’en éloigner pour éviter de se prendre un coup de mal-être dans le coin du visage. Une bosse cela suffisait amplement, et l’endroit de l’impact contre le genou d’Aelle la lançait encore terriblement. Comme souvent, la petite brune lança un regard perplexe à son amie, puis à Bad, ne sachant pas vraiment que penser de l’intervention d’Elowen. D’un côté, elle avait envisagé de casser la vitre. Mais elle ne l’aurait certainement pas fait avec sa … valise. Le garçon semblait inquiet, et tenta de raisonner Elowen d’un ton bien plus sérieux que d’habitude, ce qui ne manqua pas d’angoisser un peu plus la Serpentard, bien qu’elle restait en apparence relativement calme.

« Oui, je crois bien ! Répondit-elle a sa question en écarquillant ses yeux gris. Il me semble avoir vu quelqu’un dans le couloir, fait attention Elo ! »



Si Elowen utilise son stylet :

Puis avant de pouvoir continuer, la rousse leur ordonna de grimper sur la banquette, et à son ton, Orphéa devina qu’il était plus prudent d’obéir… la Serdaigle avait parfois des idées farfelues et visiblement, les paroles de son meilleur ami n’avaient pas suffit à la raisonner. Elle s’exécuta donc et monta sur la banquette aux côtés de ses’ autres camarades en regardant Elowen.

Orphéa regarde Elowen, répond à Bad qu’elle pense également avoir entendu le claquement de porte. Elle prévient ses camarades qu’elle a vu quelque chose dans le couloir.
SI Elowen utilise son stylet runique, elle monte ensuite sur la banquette

Des cris se font entendre de l'autre côté de la paroi. Mon regard passe sur chaque membre du compartiment, s'attarde brièvement sur Eaven avant de se poser définitivement sur Elowen. Je n'ai pas le temps de froncer les sourcils ou même d'anticiper son geste qu'elle se jette contre la paroi. Je grimace : ses hurlements m'agressent. Je résiste à l'envie de lui dire de se taire, que crier ne sert à rien, que ce n'est pas en s'échangeant des informations inutiles d'un compartiment à l'autre que les choses s'arrangeront. Mais je ne fais rien. Lorsqu'Elowen est déchaînée, l'arrêter est quasiment impossible — ou bien trop long et fatiguant. Elle est dans tous ses états, sa chevelure est brouillonne, emmêlée, et ses yeux écarquillés par l'angoisse. J'essaie de comprendre ce qui lui fait aussi peur, en vain. Elowen n'est pas toujours logique. Ses comportements ne suivent aucune règle, il est donc incohérent de vouloir les comprendre.

Nos deux autres camarades ne font rien de plus pour l'arrêter ou la calmer. Comme moi, ils observent. Peut-être espèrent-ils qu'elle réussisse, qu'elle les libère à l'aide de ses bras et de sa persévérance, en déglinguant le mur avec sa valise. Merlin, est-ce la peur qui lui donne un tel entrain ? Malgré moi, son agitation m'atteint. Les autres étant occupés, je me glisse vers la fenêtre et récupère mon sac abandonné sur le sol. Je farfouille à l'intérieur, le cœur battant au rythme des coups qu'assène Elowen contre la paroi. Une vague d'apaisement me submerge lorsque mes doigts se referment sur ma baguette en bois de ginkgo. *Maintenant tout ira bien* ; quoi qu'il arrive, je serai capable d'y faire face.

Je laisse tomber mon sac, glisse mon arme dans ma poche et me lève. Mes entrailles se tordent violemment lorsque mes yeux tombent sur la main qui repose sur l'avant bras de ma petite-amie ; je serre les poings pour contenir l'émotion brutale qui me donnent des idées agressives. Seule la suite des paroles d'Eaven me retient de lui exploser la tronche — sur la porte, peut-être qu'avec la solidité de son crâne d'abruti, j'aurais réussi à nous libérer. J'accueille la réponse que lui donne la Serpentard en tournant vers elle mon regard sombre ; oui, on aurait effectivement dit une porte mais avec le bordel que fait Elowen, comment être sûre ? Et qu'est-ce que c'est que cette histoire, comment pourrait-il y avoir quelqu'un dans le couloir ? Et la rousse qui nous empêche de vérifier l'information ! Je m'avance pour l'arrêter.
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Si Elowen utilise son stylet :

Elle m'interrompt, nous ordonne de monter sur le banc ; je hausse les sourcils, comme pour dire : j'vois pas pourquoi je ferais ça. Mais Elowen sort son stylet runique et quand elle sort son stylet runique, je ne peux pas intervenir. Il s'agit de son arme, de sa magie. Et si elle peut nous sortir de là sans que j'ai à brandir ma baguette, cela m'arrange. Alors je grimpe également sur la banquette, l'adrénaline fait des ravages dans mon corps.

Je n'ai pas le temps de me dire que ce qu'elle a en tête doit certainement être une très, très mauvaise idée que déjà la Serdaigle met celle-ci à exécution. Et le nom de la rune affirme ma crainte : c'est vraiment une idée idiote ! Mais trop tard, elle s'active et malgré moi, je souris, ravie. Ravie par cette magie et ravie parce qu'Elowen n'est jamais aussi éblouissante et attirante que lorsqu'elle utilise son stylet runique.

Aelle subit l'angoisse d'Elowen, ce qui l'encourage à récupérer sa baguette magique cachée dans son sac (il s'agit de sa seconde baguette, celle offerte par Ururu Yokohyama ; la baguette qu'elle a eue pour ses onze ans ayant été remise au Conseil lors du départ en vacances). Elle la garde dans sa poche. Elle s'approche d'Elowen dans le but de l'arrêter.
Si Elowen utilise son stylet :
Aelle monte sur le banc comme demandé et observe le résultat.

Plume de @Bad Eaven, excuse la violence des pensées qu'a Aelle pour ton Protégé ! L'animosité qu'elle ressent me fait rire, surtout quand on connait la nature du lien qui unit Bad et Elo.

Contexte actuel :

❝ La porte tremble sous les coup d'Elowen, mais résiste. Lorsqu'elle utilise son stylet runique, un pilier de glace vient traverser la paroi. Mais l'issue reste occultée par la glace désormais. Tout à coup, vous sentez le wagon trembler sous vos pieds tandis qu'un bruit d'éboulement se fait entendre. ❞

Alors qu’elle regardait Elowen sans trop comprendre ce qu’elle faisait, la petite brune eut la surprise de voir un énorme pilier de glace sortir de la paroi du compartiment pour venir traverser la porte de celui-ci. Elle lâcha un petit « whah » presque silencieux, émerveillée par la grandeur et la force de cette magie. Orphéa n’avait jamais vu la Serdaigle se servir de son stylet runique, et pour dire vrai, même si elle appréciait particulièrement la matière, elle n’avait jamais soupçonnée que les runes puissent être aussi puissantes. Cette chose semblait être bien plus efficace que n’importe quelle baguette et n’importe quel Protego à la noix. Alors qu’elle s’apprêtait à crier ses félicitations à son amie, elle sentit le train trembler sous ses pieds. Par réflexe, elle poussa un cri de surprise et accrocha la manche de Bad qui se trouvait à côté d’elle tout en s'appuyant contre la banquette pour éviter de tomber et de se faire une nouvelle bosse symétrique à celle formée par le genou d’Aelle. Une fois stabilisée, la jeune fille jeta des regards inquiets à ses amis.

« C’est ton pilier qui a fait trembler le train, hun Elo ? demanda-t-elle consternée, tout en sachant pertinemment que ce n’était pas le cas. Ça ne peut pas être le pont qui .... casse ? »

Le pilier de glace était peut-être tellement lourd que le pont ne pouvait pas supporter son poids. Cela lui semblait improbable. Mais la Serpentard ne voyait pas ce que cela pouvait être d’autre. Un pont était censé être solide, et le Poudlard Express passait dessus chaque année, plusieurs fois par an, et ce, depuis des décennies. Elle s’apprêtait à proposer de faire fondre le pilier, mais elle n’avait aucune idée de la manière dont il pouvait s’y prendre. Puis elle se souvint également qu’un glaçon, ça flottait, ce qui signifiait que la glace était plus légère que l’eau. Alors ce n’était peut-être pas l’idée du siècle. La seule autre option qu’elle envisageait était de faire une crise d'angoisse. La jeune fille lança un regard mauvais à Aelle avec la forte envie de lui demander si maintenant, ils pouvaient paniquer ou si elle comptait toujours ressortir son bouquin en attendant que le pont s’effondre, mais elle s’abstint. Elle voulait d’abord être sûre qu’il avait bien un problème. Et que ce n’était pas seulement dans sa tête.

Orphéa regarde le pilier de glace impressionnée, avant de commencer à paniquer, en se questionnant sur l’origine du tremblement.