Aaron utilise un vocabulaire peu soutenu dans sa phrase, pourtant, il n’avait pas l’air agacé ou en colère. “Tututut ! Pas de mots pas jolis ! Même si je ne cache pas ma préférence pour les jouets...”. Le ton utilisé n’était pas bien méchant, plutôt protecteur. Durant l’enfance du jeune garçon, l’Anglaise lui avait souvent répété qu’il en finira avec la langue coupée. C’était assez amusant.

Soudain, Alice croise Ashley, affublée d’un drôle de chapeau qu’elle ne portait pas quelques minutes auparavant. La jeune fille veut exploser de rire, mais elle garde ça pour elle, se contentant d’être la plus normale possible “re-bonjour !”.

La Gryffonne en avait l’eau à la bouche, elle se rêvait d'une glace franchement ! Puis elle avait toujours su que la glace à la vanille était la meilleure de toute, la lionne possédait d’ailleurs plein d’arguments et défendait ardemment son idée !

Après, la jeune fille était gourmande, par moment ça lui prenait d’avoir follement envie d’un morceau de chocolat, d’une gaufre ou même d’une chose qu’on appelait “caracollant” chez les sorciers. En revanche, en général, son principal plaisir s’arrêtait à des fruits. Notamment les fraises, mais elle appréciait beaucoup le kiwi, le fruit du dragon ou encore la pastèque. Par contre, Aaron Smith restait le fan numéro un de pastèque ! Elle explosait toujours de rire quand elle le voyait en manger pleins, petit, il disait être capable d’épouser ce fruit.

Pendant que le jeune garçon remonte en courant les marches qu’ils venaient à peine de descendre, Alice se laissa désespérément tomber sur une chaise dans la cuisine. Ses yeux semblaient emplis de mélancolie, mais en vrai, elle repensait à toutes leurs aventures rocambolesques. La Gryffonne avouait avoir un pincement au cœur, comme si c’était la dernière fois qu’ils se voyaient, et qu’ils se retrouveraient deux longues années plus tard.

Mais ce n’était pas possible ! De toute façon, elle n’y survivrait jamais ! Les deux Smith avaient beau se voir souvent, c’était loin d’être sempiternel ! Chaque instant passé avec lui resterais magique, unique et gravé dans sa mémoire.

Aaron revient, il avait l’air assez vif, joyeux et heureux. C’était superbe de le voir ainsi ! Son humeur agréable fit vite retrouver le sourire à l’Anglaise qui le regardait désormais avec des yeux emplis de bonheur. Son cousin lui tendit un petit bout de tissu azurin, mais elle n’a pas le temps de s’assurer que c’est pour elle qu’il s’excuse. “Ce qui vient de toi est toujours sublime !”.

À ses mots, elle déplie délicatement le tissu pour apercevoir une chaîne métallique, toute fine qui glisse entre ses doigts. Mais sans hâte, Alice le rattrape tout doucement par le pendentif en l’admirant, un joli “A” était gravé dessus. Sans attendre une seconde, elle se lève et enlace son cousin en murmurant des remerciements.

Son cousin avait l’air si heureux que ça lui convienne ! Au bout de quelques secondes, il se retire de l’étreinte, passe derrière l’Anglaise et lui attache le collier. "merci !" dit la jeune fille en souriant. S’asseyant à table, Alice regarde un verre devant elle. "Oh, c’est quoiii ? Je peux goûter ?" et, sans même attendre la réponse, elle le boit d’une traite.

C’était la pire mixture qu’elle n’eut jamais avalée ! Aussitôt, la lionne eut la gorge en feu, son nez s’emplit de la puanteur d’un vieux cadavre de chien galeux, Alice courut vite aux toilettes et vomi le tout. Après s’être requinqué, la première année reviens vers Aaron et dit "beurk c’était quoi ça ? Du pipi de chat ? Du produit vaisselle ? Une expérience ratée ? Ou les trois à la fois ??".

La jeune Smith avait encore le goût nauséabond dans sa bouche, décide de s’occuper pour ne plus y penser. Voyant un piano dans le salon, elle fille s’assied, prend un air de diva et dis a son cousin "fait place à l’artiste !". Alice installe ses doigts sur le piano, heureuse de pouvoir se perdre dans la musique.

Elle attaque la sombre ouverture en do dièse mineur. Quand les simples arpèges cédèrent la place au thème récurrent et envoûtant de l’œuvre, notre petite protégée se perdit dans ses pensées. Les doigts de la jeune fille voltigeaient sur les trilles et les arpèges, escaladaient et dégringolaient le clavier. Les accords du début étaient solennels, le temps mesuré et réfléchi. Puis, la gravité surgit ainsi que l’énergie et le tourbillon du con brio. La solennité revint avec la reprise de l’ouverture, et Alice à emplir la musique de la mélancolie poignante dont elle était emplie.

La musique résonnait doucement dans la maison et sans vraiment faire attention aux détails futiles, elle jouait, sans sémème réfléchir ou se remettre en question. Une bien belle qualité qu’elle perdra au fil des années…

Alice continue un peu de jouer avant de continuer de s’amuser d’une autre manière, retirant ses doigts du piano, elle se met à tourner sur la chaise à roulette qui se trouvait à côté. Voulant jouer encore plus elle se mord les lèvres d’excitation et dit vivement à son cousin "eh ! J’ai eu la meilleure idée de ma vie !".

Voyant son air, elle ne peut s’empêcher d’éclater de rire, sans le laisser en placer une, la future Gryffondor réplique "oui, tu as de quoi avoir peur !". Dit comme ça, c’était presque effrayant du fait qu’elle avait l’air de lire dans ses pensées et qu’elle lui disait d’avoir peur…

Descendant brusquement de sa chaise à roulettes, tombant et se relevant plus vite qu’il n’eut le temps de lui dire de se calmer, elle l’entraîne à vive allure en haut des marches. Sans perdre une seconde, l’Anglaise attaque "on descend les escaliers attachés ensemble à une sorte de truc semblable à une luge ? C’est génial non !". Plongeant ses yeux d’un air suppliant dans les siens elle répète en boucle "s’il te plaît, je ferais tout ce que tu veux !" dans l’attente de le voir céder.

Aaron avait l'air d'avoir perdu toute son énergie, mais pourquoi ? Avait-elle fait une bêtise ? En-tout-cas, elle ressentait la perte de joie et de motivation de son cousin comme si elle-même en était victime. Baissant les yeux sur ses pieds comme une enfant qui venait de se faire punir, la jeune fille n'ose plus décrocher un seul mot.

Trop de questions tournaient en boucle dans sa tête, l'enfant aurait bien aimé arriver à sortir un mot pour en poser au moins une. Les larmes aux yeux, elle avait, le sourire aux lèvres, disparut. Pour cacher ça, surtout à son cousin qui avait déjà bien trop de problèmes, elle court dans les escaliers pour monter le plus vite possible. Profitant du fait qu'il ne la voit pas, l'Anglaise essuie très discrètement ses yeux, se retourne une fois en haut, portant son plus beau sourire, tire la langue avant de dire "je suis arrivée premièreuuuh !".

En espérant que ça marche, notre petite favorite continue de crédibiliser ses actions. Faisant mine de retrouver sa hâte, elle saute sur place en disant "aloooors, prêt chef ?". Jour en jour, elle se cachait de plus en plus. La perte de joie commençait, mais l'innocence et la naïveté la cachait. Si seulement la jeune Smith avait su ce qui l'attendrait en troisième année plus tôt...