Je marche dans les couloirs, sans vraiment savoir où je vais. Je crois que j'avais un but, mais je l'ai oublié. Je suis stressée en ce moment, avec les examens qui approchent, notre défaite cuisante au dernier match, et puis j'en ai juste marre d'être ici. J'ai vraiment l'impression d'être enfermée, et j'ai l'impression que le monde entier s'est ligué contre moi. Il cherche à me faire tomber par tout les moyens, à détruire ce que je suis parvenue à créer. Encore et encore, je lutte. C'est sur et certain que si je me laisse totalement gagner par le stress, la tristesse et la passivité, je serais bientôt devenue un fantôme de moi-même. J'ai envie d'arrêter d'avoir des problèmes, mais cela implique qu'il faut que je les gèrent, sauf que je n'y arrive pas. Je tente de les combattre un par un, mais je me retrouve vite submergée et je me perd encore plus. J'ai envie de revoir des gens, de renouer avec eux, mais je n'arrive pas à les chercher. *Zoey*. C'est la première personne qui me vient à l'esprit. J'en ai fais, des débilités ici, chez moi, partout, mais ne serais-ce pas ma plus grosse erreur ?

Je ferme les yeux pour ne pas pleurer. Depuis quelques semaines, je ne pense qu'à ça. C'est maintenant que je paye pour mes erreurs. Sauf qu'elle me manque, et que je ne veux pas m'avouer que notre histoire totalement finie. Je me sens mal, encore plus mal qu'avant, et ma souffrance ne fais qu'augmenter. Je sens une odeur étrange, qui m'enivre et m'emprisonne. *L'odeur de l'essence*. Elle m'enchaîne. *J'bouge plus*.

Appuyée contre un mur, avec l'Ombre comme seule compagnie, j'*attends* toujours. *Quelque chose*. Il y a bien des gens ici, pleins, mais aucun que je connaisse. Que je *connaisse*. Quelle blague ! Je ne *connais* personne nulle-part. Et puis personne ne me connais non plus.

Mes yeux fixent le sol, et le va-et-vient des ombres des Autres. *Arrête de reculer sale petite* ! Qu'est-ce qu'elle peut être insupportable cette Voix ! Elle se permet de me donner des ordres, parce qu'elle sait très bien que... Et puis non. Faisons lui plaisir, *pour une fois* parce que c'est tout de même pour ça que je suis venue. Je viens pour lui parler, parce que je l'ai abandonnée, c'est logique n'est-ce pas. *T'façon avec moi rien n'est logique*. Je range mes mains dans mes poches, et j'avance, je me rapproche d'Elle. J'ai peur, peur de l'échec. J'ai assez échoué pour en essuyer un nouveau, surtout maintenant. *J'en ai rien à foutre*. Faux. J'en peux plus, mais je n'y peux rien. Faut que je continue, comme j'ai toujours fait. Même si je ne suis plus qu'un corps qu'on traîne, tant pis si je ne peux pas faire mieux. *On peut toujours faire mieux*. Ferme-là. À présent, elle n'est plus qu'à quelques mètres de moi. Je ne crois pas qu'elle m'ai repérée. J'espère. J'inspire du mieux que je peux, puis je la hèle. Parce que je n'ai rien de mieux à faire pour tenter d'arranger les choses.

— Faut que j'te parle. S'il te plait.

La politesse... Peut mieux faire. Je commence toujours par le mauvais bout. Je devrais d'abord dire *bonjour*, puis *comment vas-tu*. Mais ça, c'est impossible. Pas avec elle. Revenir comme une fleur, ce n'est pas mon genre, et d'ailleurs, je déteste les gens qui font ça. Je ne veux pas qu'elle me voit de cette façon. Sinon... Je paierai la Mort pour partir. A-t-on seulement besoin de payer ? Tu parles, elle n'attend que ça. Alors moi aussi j'attends.

Samedi après-midi. Zoey ne savait que faire mais avait échappé à l'atmosphère étouffante de sa salle commune. Là-bas tout n'était que leçons et révisions. Les examens approchaient et on le sentait. Tous ses camarades devenaient comme des zombies, ne parlant et ne ne pensant qu'aux cours et aux révisions. Mais pas elle. Elle avait besoin de faire autre chose, de penser à autre chose. Elle réviserait ce soir ou demain. Il y avait encore un peu le temps de toute façon !
Se pressant dans les couloirs, la petite se dirigeait vers son espace de prédilection. Le parc. Il faisait beaucoup trop beau pour rester enfermé même si l'aiglonne priait pour qu'il ne fasse pas trop chaud à l'extérieur. Elle n'avait jamais aimé la chaleur, préférant presque la neige au sable. Beaucoup plus froid, beaucoup plus malléable. Mais au moins, elle pouvait se promener avec autre chose qu'une veste l'empêchant de bouger.

Les couloirs n'étaient pas très peuplés et la première année se doutait que les élèves devaient se trouver à la bibliothèque ou dans leurs dortoirs. Le nez dans leur leçons. Le parc devait accueillir aussi du monde, les jeunes aimant aussi bien réviser au bord du lac. Soudain, une voix se fit entendre et Zoey fit volte face. Tout de suite, le visage souriant de la blonde se figea de stupeur. Erza ?! Que faisait-elle devant elle ? Ce n'était pas du tout ce à quoi elle s'était attendue !

Elle tenta tant bien que mal d'enlever la surprise de son visage et la regarda froidement. Elle était en colère mais aussi énormément blessé. Quelques mois auparavant, elle s'était tenue devant la Serpentard qui ne voulait pas lui parler alors que voulait-elle maintenant ?

-Qu'est-ce que tu veux ? Demanda l'aiglonne, contenant toute sa tristesse à l'intérieur d'elle même.

Erza n'avait pas daigné lui dire bonjour, elle n'allait pas s'y mettre. Si elle croyait qu'on pouvait jouer avec sa personne, alors c'était mal la connaitre ! Quoi que voulait son ancienne meilleure amie, elle n'allait pas se laisser faire. Sa chance était passé, Ô combien la douleur était insupportable. Quels étaient les propos de cette histoire déjà ?

Si tu me pardonne aussi de mon immense retard @Erza McGowan

J'ai peur. J'ai peur de sa réaction oui. Je vois bien sa surprise, je doute qu'elle soit heureuse de me voir... Comment pourrait-elle être heureuse en même temps... Je l'ai abandonnée, et là, là je reviens parce que j'ai envie qu'on redevienne amies. *Amies*. Ce mot me fait quelque chose de bizarre. *Amie*. Est-ce que j'ai des amis ? Je n'en suis pas sûre, parce que je ne suis pas sûre de la signification du mot *amie*.

La colère prit le dessus sur le visage de Zoey et je baisse les yeux en me mordant la lèvre. J'ai déconné, et elle ne l'a pas oublié. Zoey me demande ce que je veux et j'avoue ne pas savoir quoi répondre dans l'immédiat. Je ne peux pas lui dire d'un coup qu'elle me manque et que je veux qu'on redevienne amies, elle n'acceptera jamais. M'excuser... Je n'y arriverais pas. Je n'en suissuis pas capable, je suis trop *lâche*. *Faible*. Je suis *faible*.

~ J'veux... J'voulais te dire que tu m'avais manquée. Et... et que j' voulais...

J'en suis donc incapable. *Incapable* de m'excuser, *incapable* de dire la vérité une seule fois, *incapable* d'être *bien*, ne serais-ce qu'une seule fois. Non, c'est au dessus de mes forces.

~ J'ai déconné les deux dernières fois, je sais. Mais j'veux que ça s' arrange ! J'veux arrêter de faire encore plus de mal. J'suis désolée.

Je ne sais pas ce qui me passe par la tête à vrai dire. Je crois que tout ce que je dis ne fais qu'empirer les choses. *Tu le sauras quand Zoey te répondra idiote*... Je crois que c'est fini. L'année va se terminer et *nous* aussi. *Tu gâche toujours tout Erza*. Mon souffle s' accélère. Je ne me sens pas bien, j'ai un goût de bile dans la bouche, une timide envie de vomir me saisi aux trippes. *Ah non tu vas pas recommencer* !

Elle se tenait alors devant la Serpentard, l'air calme bien qu'un peu énervé alors qu'au fond elle voulait juste prendre ses jambes à son cou. Elle attendait et attendait encore alors que sa tristesse revenait à toute allure. Non pas maintenant. Il ne fallait pas. Après l'avoir vu dans les couloirs pendant tout ce temps, elle avait finit par prendre l'habitude et sa douleur s'était calmé. Celle-ci s'était transformé en autre chose. Chose plus malléable et moins éprouvante. Chose plus orageuse. La colère. La fillette était fâché contre la brune. Fâché que son amitié n'ait été finit qu'en un claquement de doigts. Que pendant tout ce temps, les deux filles avaient passé du bon temps mais qu'à cause d'une histoire de sang, cela se soit finit dans les larmes. Alors la voir devant elle, dans ce couloir, s'en était trop. Il fallait qu'elle se sauve, très vite, avant de laisser ses larmes couler devant son ancienne amie. Et elle ne l'aurait pas supporté. Maintenant que les deux filles n'étaient plus amies, la jeune sorcière n'allait pas laisse échapper ses sentiments au grand jour. Même alors qu'elles riaient dans le parc, cela semblait bien trop difficile.

Et puis sa voisine finit par répondre et les yeux de l'aiglonne s'écarquillèrent. La deuxième année voulait lui reparler ? Comme si de rien était ? Alors que la dernière fois elle l'avait envoyé paitre ? Non cela ne se passait pas comme ça ! Et même si Zoey pouvait voir les remords de sa camarade, elle ne voulait pas lui pardonner ou ce serait faire ce qu'elle voulait, elle. L'entendre s'excuser lui fit un coup au cœur. Après toute les fois où elle en avait rêvé, cela se passait réellement mais elle était peiné de se dire que c'était bien trop tard. Cela faisait des mois qu'elle en rêvait, nuit et jour. Et un beau jour elle avait cessé d'espérer et les larmes s'étaient muées en poing serré. De douleur et de colère pour la bêtise dont elle avait fait preuve. Elle n'arrivait plus à lui pardonner et cela rendit encore plus malheureuse l'anglaise. Encore une fois, Erza lui démolissait le cœur à grand coup de pelle. Sa tête se baissa et ses pieds bougèrent l'un après l'autre alors qu'elle réfléchissait à ses prochaines paroles. Puis elle regarda son aîné dans les yeux alors que sa voix se voulait ferme mais que des trémolos se faisaient entendre.

-Écoute Erza.... Je veux pas te parler...Tu m'as envoyé bouler deux fois et tu reviens comme ça ? C'est trop facile ..

Après tout la blondinette avait aussi sa fierté et elle ne pouvait pas reparler à son ancienne meilleure amie comme de si de rien était. Comme si sa douleur n'avait pas compté. Il fallait qu'elle comprenne ce que ça faisait. Et lui tourner le dos lui fit un bien fou. Peut-être que ce soir, la tristesse menacerait encore de sortir mais à présent, il lui fallait sortir ou elle allait bientôt étouffer. Alors la bleu et bronze fit un pas, puis deux, pour s'éloigner d'Erza, pour s'éloigner de ses excuses et de son amitié. Elle n'en voulait pas, n'en voulait plus. Si c'était pour encore se faire jeter ce n'était pas la peine.

@Erza McGowan

Il faut que je me calme, pas question de me donner à nouveau en spectacle. *Il le faut Erza*. J'ai l'impression qu'aujourd'hui, la voix est ma mère. Elle me dit encore une fois que je ne peux pas échouer. Que je suis une McGowan, que je dois montrer l'exemple et tant d'autres choses encore plus débiles.

À présent, je crois que c'est trop tard. Le visage neutre de Zoey masque une colère sombre, je le vois bien. *Pitié pas ça*... C'est la seule chose dont je n'ai pas besoin aujourd'hui. *Tu peux pas revenir comme ça Erza*... Cette fois, j'ai l'impression que ce serait une phrase que Canelle pourrait me dire, si elle était là. *Tout serait plus simple*... La Bleue a toujours de bon conseil, et saurait sûrement m'aider, tout en ne trahissant pas son amie. La présence de Lydia à mes côtés m'aurait aidée, mais étant donné que je ne lui ai pas parlé de notre dispute avec Zoey, j'ai préféré ne rien lui dire. *C'est sûrement mieux comme ça*. Je suis encore toute chamboulée par mon premier match. J'ai tout gâché en jouant comme un pied, et j'ai offert une victoire simple aux Griffes Ardentes de Ginger. J'ai honte, terriblement honte, et depuis, je suis devenue encore plus sensible. C'est pour cette raison qu'il me serait impossible de savoir que Zoey ne me pardonnera pas. *T'es trop habituée à obtenir tout ce que tu veux*. Zoey releva ses yeux vers moi, et me parla d'une voix qui se voulait assurer. *Je veux pas te parler*. Le choc est intense, et je recule d'un pas comme si on venait de me pousser. Me rapprochant aussi vite d'elle que j'ai reculé, je l'attrape par le bras et sans réfléchir, je me met à la supplier.

— Non, tu peux pas refuser d'me parler Zoey ! Je... j'viens de m'excuser, c'est pas assez ?

Nous avons passé assez de temps ensemble pour qu'elle sache à quel point donner des excuses me demande un effort intense. Elle ne peut pas partir comme ça, c'est impossible...

Elle allait s'en aller. Ses pieds s'étaient dirigés dans une toute autre direction, pas pour prendre la fuite mais juste un peu. Elle n'avait pas honte, ne voulait pas fuir mais seulement se libérer d'Erza. Ce n'était plus le moment. Quand la brune allait le comprendre ? Certainement pas à cet instant puisqu'une main se posa sur son bras ou plutôt l'agrippa. Le réflexe de Zoey se fit en quelques secondes seulement et elle se dégagea de l'emprise. Comme elle l'aurait fait si un inconnu l'avait agrippé en plein couloir ou en pleine rue. Pas par méchanceté mais plutôt par automatisme. Et il fallait bien avouer que la colère de la blonde montait en flèche. Erza n'était plus son amie. Point. Et il fallait qu'elle rentre ses mots dans son crâne. Dans le siens aussi mais elle le ferait plus tard, à l'abri des regards.

La fillette pivota alors sur elle même en même temps qu'elle posait un regard glacé sur la Serpentard. Elle, ne l'avait pas supplié la fois dernière. Enfin pas comme cela. Et sa camarade n'avait rien voulut savoir alors pourquoi en ferait-elle autant ? Non, elle n'avait pas l'intention d'abdiquer, pas aujourd'hui. Et même si cela lui déchirait le cœur de voir la deuxième année ainsi, il ne fallait pas flancher. Alors l'aiglonne prit la décision de durcir le ton. Elle ne voulait pas comprendre ? Très bien. Elle allait finir par comprendre. Et si ses prochaines paroles ne le feraient pas alors elle était prête à bousculer physiquement Erza. Son temps était révolu tout autant que sa patience.

-Non c'est pas assez Erza ! Rien ne sera assez ! Ta pas compris ? J'ai dit JE.NE.VEUX.PAS.TE.PARLER. Alors vas-t'en. De toute façon ta très bien vécu sans moi depuis la dernière fois.

Ne rien montrer, ne rien faire voir, seulement la colère. Ses poings se serraient de haine et de douleur et elle savait que la solitude serait difficile par la suite. Mais il fallait passer par ce moment. Encore une fois c'était Erza qui voulait toujours faire comme elle voulait. Mais la bleu et bronze ne se laissait pas faire. Alors à nouveau, ses pieds se tournèrent et elle commença à faire quelques pas pour s'éloigner. Que quelqu'un apporte de l'air, elle allait étouffer.

Je refusais l'évidence. J'avais été la pire des meilleures amies, et je revenais en m'excusant et en parlant de recommencer à zéro, alors que c'était tout sauf ce que voulait Zoey. Elle me détestait pour ce que j'avais fait, mais je ne voulais pas en tenir compte. Pour moi, elle ne pouvait pas ne pas accepter de m'écouter.

Ses cris me laissent couate. Zoey, ma Zoey, d'habitude si douce, toujours le sourire aux lèvres, me hurle dessus. *Ce n'est pas assez !* Alors qu'est-ce qui pourrai changer la donne ? *Rien ne sera assez !* Je ne peux pas le croire. *Elle veut pas te parler.* N'est-elle pas assez claire ?

Le déni. C'est un sentiment atroce. La non acceptation des faits qui sont pourtant clairement exprimés. Je ne peux pas avouer que j'ai déconné plus que je ne pourrai l'imaginer. Je ne peux pas la laisser me dire la vérité. Je suis sûrement la pire de toutes. Quelqu'un de normal aurait accepté sans se poser de questions. Quelqu'un de normal aurait encaissé puis serair passé tout simplement à autre chose. Quelqu'un de normal aurait déjà tourné la page depuis belle lurette.


Ses yeux respirent la haine. Ses poings expriment la colère. Son corps tout entier montre son état d'esprit actuel. Elle n'attend qu'une chose, c'est que je parte. Pourtant, c'est elle qui fait demi tour. Ça y est, elle s' en va pour de bon. Je devrais la retenir encore. Je ne dois pas la laisser partir. Je ne peux pas la laisser partir. Malgré tout, mes pieds restent collés sur le sol. *Reviens, je t'en supplie...*