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28 mai 2022, 11:42
 +  Un enfant, est-ce turbulent ?
22 avril 2047
En compagnie de @Sybil Donevant

Sinéad s'était levée les cheveux en pétard ce matin de vacances là, et elle n'avait décidément pas envie de croiser une seule personne. Comme à son habitude, elle allait sûrement passer une journée en solitaire, à la bibliothèque ou enfouie dans le parc de Poudlard, et la journée s'achèverait bien vite après quelques heures de travail ou de lecture. Sinéad était passionnée par la lecture de textes moldus, en particulier de textes critiques. Ces derniers temps, elle avait dévoré Gargantua, ou encore Pantagruel. Mais aujourd'hui, elle souhaitait user sa journée en s'attelant à la lecture de tous nouveaux livres complètement divergents des sujets des livres précédents, notamment moins satyriques.

Lorsqu'elle eut réussi à s'extirper de son lit, elle prit le petit sac dans lequel elle rangeait ses gargantuesques bouquins, puis elle descendit dans la Grande Salle prendre son petit-déjeuner. Après coup, elle fit un passage rapide à la bibliothèque pour déposer la cargaison précédente et remplir son sac de nouvelles lectures.

Enfin, après un détour dans la multitude d'escaliers tournants de l'école de sorcellerie, la jeune adolescente sortit dans le parc de Poudlard. Elle se mit à marcher silencieusement sous un soleil éclatant, tout en repensant à son travail et ses lectures des derniers jours. Elle avait passé plusieurs heures à réaliser ses derniers devoirs, et avait commencé à reprendre ses cours de l'année pour les examens de juin, qui approchaient plus dangereusement que prévu.
Toutefois, aujourd'hui, la jeune sorcière avait décidé de prendre un peu de repos, et de passer sa journée sans travailler - si l'on considérait que la lecture n'était pas en elle-même un travail pour l'esprit. Elle souhaitait profiter de cette journée et du fait qu'elle avait déjà réalisé tous ses devoirs pour la rentrée prochaine pour se cultiver à travers tous les livres qu'elle empruntait.

Sinéad, après avoir marché plusieurs minutes, monta en haut d'un arbre pour ne plus y descendre avant le repas de midi. Elle se trouvait non loin de la lisière du parc, et juste au-dessus de quelques plantes qui embellissaient le parc principalement constitué d'herbe. Elle identifia du muguet parmi les diverses fleurs, une plante communément associée à mai.

Finalement, elle s'installa sur une branche, et déposa son petit sac sur la branche supérieure, après en avoir extirpé l'un des livres qu'elle avait empruntés précédemment à la bibliothèque de l'école. Puis, sans plus attendre, elle l'ouvrit à la première page, et commença sa lecture. *Un homme s'étant retiré dans une montagne durant dix longues années, revenir parmi les hommes pour leur faire partager sa pensée, voilà qui est original... Il faut espérer que sa pensée soit moins incongrue que celle d'autres personnes...*

Mots en gras pour Au fil des mots.
Dernière modification par Sinéad Callaghan le 29 juin 2022, 12:52, modifié 1 fois.

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28 mai 2022, 15:51
 +  Un enfant, est-ce turbulent ?
Je ne connais rien de plus lassant que des vacances à Poudlard. Il ne se passe jamais rien, et il n'y a personne. Non pas que j'ai beaucoup de connaissances, mais la seule personne que j'apprécie vraiment à Poudlard est partie en vacances, et la seule chose qui m'occupe à peu près, c'est m'occuper de sa plante et lui faire un petit compte rendu. En bref, rien de bien intéressant.

Pour tromper ce programme monotone, je me suis fixée une routine de vacances : j'essaye de marcher une heure dans le parc, en marche rapide, puis je vais lire. Je n'aime pas particulièrement me balader, mais cela me fait faire de l'exercice, et les panoramas de Poudlard sont superbes le matin, surtout quand il y a une légère brume causée par le lac.

Aujourd'hui n'est pas coutume, je ne porte pas mon uniforme, mais un col roulé vert émeraude, rappelant ostensiblement mon appartenance à Serpentard. Après un rapide petit déjeuner dans la Grande Salle, qui est étonnamment calme (l'atmosphère de vacances est décidément bien étrange) j'ai décidé d'aller lire, sans passer par la case marche. Denise m'a envoyé un livre pour mon anniversaire, et je n'ai toujours pas eu le temps de l'ouvrir, car je devais finir Essais d'arithmancie sur les propriétés du chiffre 4, qui est un ouvrage assez rébarbatif que Mère souhaitait me faire lire. Entre nous, ça n'a pas servi à grand chose, mais je ne suis pas encore assez stupide pour m'opposer ouvertement à mes parents.

C'est un ouvrage mi français mi anglais, car Denise sait que je ne me débrouille pas trop mal dans la langue de Molière. L'illustration sur la couverture bleue m'a tout de suite plu, et Le Grand Meaulnes écrit en lettre d'or m'a fait très bonne impression.

Maintenant, il faut que je me trouve une bonne place dans le parc. Mes pas me dirigent vers un grand arbre entouré de fleurs, comme ces quelques jonquilles qui ajoutent une touche de jaune dans ce vert parterre. Je décide de m'asseoir par terre en tailleur, m'adossant contre le tronc pour commencer à lire.

J'ai hésité à prendre Thémistocle, ce matin. Mais si je décide de passer par les serres avant d'aller manger ce midi, je serais bien contente de ne pas avoir à le laisser seul. Depuis l'épisode Britanny, je suis beaucoup plus prudente. De plus, l'avoir à coté de moi risque de me déconcentrer et donc de perturber la quiétude de cette matinée.

"Il arriva chez nous un dimanche de novembre 189…

Je continue à dire « chez nous », bien que la maison ne nous appartienne plus. Nous avons quitté le pays depuis bientôt quinze ans et nous n’y reviendrons certainement jamais.
"

__________


Qu'est. Ce. Que. C'est. Que. Cela.

J'étais tranquillement en train de tourner la page m'amenant au chapitre 5 (je lis vite) lorsque.

BAM

C'est le bruit dans ma tête, parce que tout ce que j'ai perçu, c’était le poids d'un corps non identifié qui percutait mon épaule droite en tombant.

Et ça fait mal !

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29 mai 2022, 10:21
 +  Un enfant, est-ce turbulent ?
Sinéad avançait progressivement dans sa lecture silencieuse, son sac toujours posé sur une branche supérieure à la sienne. Cela devait faire une trentaine de minutes qu'elle était là ; à vrai, elle n'en savait rien : elle ne mesurait ou ne comptait jamais le temps qu'elle passait à lire ou à travaillait, comme elle ne comptabilisait pas le nombre de page qu'elle écrivait ou lisait. Non seulement car cela n'était aucunement important si ce n'était pas même inutile, mais surtout parce que c'était idiot : une personne aimant vraiment lire ne devrait pas avoir besoin de compter le temps ou le nombre de pages lues ! Mais qu'importe... Sinéad se reconcentra sur son livre, qu'elle trouvait passionnant. Elle avançait doucement, à petits pas, dans sa lecture, et ne se souciait pas des rares personnes qui passaient dans ce coin du parc plutôt éloigné de l'école, ni même de celles qui passaient en-dessous de l'arbre.
Elle ne se figurait même pas qu'on puisse la voir ou l'observer : qu'est-ce qu'on pourrait bien vouloir à cette jeune Serdaigle inconnue, silencieuse et solitaire ? Décidément, rien. Encore, si elle était en première année, peut-être que certaines personnes auraient pu vouloir la déranger : mais elle était plus grande que bien d'autres élèves, ce qui dissuadait multes personnes de la "déranger" lors de sa lecture.

Sinéad se déconcentra ; elle repensa à Azaly, seul dans la volière de l'école de sorcellerie. Elle devait aller le voir avant le repas de midi. D'autant plus qu'elle devait répondre à une lettre de ses parents qu'elle avait reçu il y avait de cela... deux jours, et qu'elle ne l'avait toujours pas fait... Rholala, elle ne pouvait jamais lire tranquille, il y avait toujours quelque chose à faire !

Sinéad se tortilla dangereusement sur sa branche d'arbre, faisant ployer tout l'arbre avec elle. Elle leva la tête avec un mauvais pressentiment, entendant un infime bruit de chute... Son sac était en train de tomber. Dans une tentative désespérée de le rattraper en plein vol, elle ploya les bras, perdant elle-même l'équilibre, et tombant de sa branche d'arbre, avant de s'écraser par terre.
Le pire, dans tout cela ? Elle avait durement frôlé l'épaule d'une inconnue qu'elle n'avait pas vu jusque là, lui faisant sûrement très mal, avait de s'écraser comme un vulgaire pigeon décédé.

Sinéad, sonnée, prit quelques secondes pour relever la tête. Son sac était tombé quelques mètres plus loin. La jeune sorcière se retourna, dévisageant l'heure élue qui s'était trouvée là au moment du massacre, puis elle lui dit sur un ton mi-épuisé, mi-désolé :

« Je suis vraiment, vraiment désolée... J'ai perdu l'équilibre... Je suis tombée... Enfin... T'as compris, je pense... Désolée. Je t'ai pas fait trop mal ? »
Dernière modification par Sinéad Callaghan le 29 juin 2022, 12:54, modifié 1 fois.

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30 mai 2022, 22:42
 +  Un enfant, est-ce turbulent ?
Ayant observé un peu plus la suite des événements, je peux affirmer trois choses : premièrement, le corps non identifié s'est révélé être une fille que je suppose être à Serdaigle en cinquième année. Je suis aussi catégorique car j'ai pu déterminer ces informations grâce à son visage, sa taille qui indique clairement qu'elle n'est pas en première année, ce qui aurait été préférable, car j'aurais eu moins mal en recevant un enfant sur l’épaule qu'une adolescente. Le deuxième inconvénient causé par le fait qu'elle ne soit pas très jeune, c'est que je ne peux pas lui lancer mon fameux regard furibond, qui, j'en suis sûre, occasionnerait son départ. Étant en la présence d'un individu sensiblement aussi âgée que moi, je vais devoir trouver un moyen de ... communiquer. Parlementer.
Deuxième point, ladite personne a du se faire bien mal aussi -tomber d'un arbre n'est pas anodin- et semble regretter de m'avoir heurté dans sa chute. J'apprécie l'idée, mais c'est de toute façon trop tard, et cela n’enlèvera pas la douleur que mon épaule m'envoie.

Non pas que j'ai terriblement mal, c'est une douleur passagère, que Mère qualifierait sans doute de négligeable, mais quand même. Je peux m'estimer heureuse que mon précieux livre aille bien.

J'hésite quand à la réponse à fournir. « Bon sang, je lisais tranquillement ! », ne me fera pas beaucoup avancer, mais elle ne s'en tirera pas comme ça.

Mais j'y pense. Elle n'a pas pu tomber de l'arbre sans y être montée. Et elle n'a pas pu y monter lorsque je lisais. Ce qui veut dire que j'ai été inconsciemment me placer sous une épée de Damoclès, de mon propre gré, comme une idiote.
Est-ce qu'elle m'épiait à mon insu, pendant tout ce temps ?

Je déteste le fait de ne pas l'avoir remarquée plus tôt. J'ai un plutôt bon sens de l'observation d'habitude, c'est tout à fait inhabituel que je me fasse surprendre de la sorte.

Vu la besace gisant au sol- qui elle aussi, aurait pu me tomber dessus- , elle devait lire. Ce qui me la rend un petit peu plus sympathique. Mais juste un peu, parce que aucune lecture au monde ne pourrait justifier une chute du haut d’un arbre me paraissant tout à fait stable

Comme à mon habitude, pour réagir à une situation où je me sens dépourvue, j’essaye de trouver mentalement ce qu'auraient fait certains membres de ma famille. Irene se serait aussitôt précipitée pour lui demander si tout allait bien. Mère ... je ne peux tout simplement pas imaginer quelque chose tombant sur elle, qui est si digne en toute circonstance. Cassandre l'aurait fusillée du regard, avant de partir. Peut être que cette Serdaigle connaît ma famille, d'ailleurs. Mais ils n’ont pas dû parler de moi.
Je ne suis pas un autre membre de la famille Donevant, il faut que je trouve ma propre réaction.
Ne sachant pas me décider entre un ton de reproche et une discussion sur les livres, qui sous entendrait que je ne lui en veux pas, ce qui est faux, j'opte pour une troisième alternative : me renseigner sur mes propres fautes, pour ne pas me répéter.

- Depuis quand es tu dans l'arbre ?

Cette fille n'a pas l'air très méchante, et semble encore un peu étourdie de sa chute. Si elle s'évanouit, je vais devoir l'emmener à l'infirmerie, et je déteste porter les gens.
Dernière modification par Sybil Donevant le 12 juil. 2022, 22:31, modifié 1 fois.

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05 juin 2022, 20:45
 +  Un enfant, est-ce turbulent ?
Sinéad redoutait quelque peu la réaction de Sybil à sa chute ; quoique ce n'ait pas été intentionnel, elle avait sûrement dû lui faire extrêmement mal à l'épaule. Et même si la jeune Serdaigle elle-même s'était faite plus mal que la Serpentard (qu'elle reconnut grâce à son habillement), sans aucun doute, sa réaction risquait tout de même d'être particulièrement criarde. D'autant plus que, malgré les actes et faits des plus modernes, les Serpentard avaient conservé au fil des années une réputation plutôt mal famée, formant ainsi une allégorie du Serpentard maligne, méchante, anti-moldue et, évidement, rancunière.

Mais Sinéad n'appréciait pas le fait de s'appuyer sur une description caractérielle type, et préféra donc attendre la réponse de la Serpentard en se tenant le bras gauche avec un imperceptible soupir dû autant à son erreur qu'à la douleur que celle-là avait provoqué. Or, la réponse ne se fit pas attendre, et elle s'exprima sous forme de question : « Depuis quand es-tu dans l'arbre ? »

Voilà une réponse bien particulière ; évitant la question qu'avait posé Sinéad peu avant, elle répondait en en posant une autre tout à fait inattendue. Quel était le rapport ? Et en quoi était-ce important ?
Eh bien, puisqu'elle posait cette question, tant pis : Sinéad répondit donc de manière enchaînée, du tac au tac, lançant :

« Hum... Je ne sais plus trop, j'y suis depuis presque que j'ai pris mon petit-déjeuner... Je pense que ça fait une, deux, trois heures, peut-être... Je ne sais pas quelle heure il est, en fait. » La jeune fille déglutit, se permettant une pause, avant de préciser en notant que la Serpentard avait un livre en main : « Je lisais, alors je n'ai franchement pas compté les heures ; et je n'ai pas vu non plus le temps passer. »

Voilà, elle avait tout dit. Que dire de plus, après tout ? Elle savait que ça n'excusait pas tout à fait sa chute, et elle était persuadée que l'autre lui en voulait un peu, d'une façon ou d'une autre. De ce fait, elle préférait se taire. Du moins pour l'instant.
Désormais moins sonnée quoique pas tout à fait remise de sa chute, Sinéad osa seulement se redresser, s'asseyant sur les fesses, en tailleur, et attendant une quelconque réaction ou réponse de la part de la fille qui se trouvait face à elle. Elle repensa à une chanson sorcière célèbre il y avait quelques années... "Today / I, am, fall / But, maybe next week / I will fly.". Une chanson bien pauvre... C'était toujours celles de ce type qui devenaient célèbre, à croire que les paroles n'étaient pas importantes...

Elle ne connaissait pas du tout cette Serpentard ; du moins, elle l'avait peut-être croisée dans les couloirs, mais son visage ne l'avait pas particulièrement marquée, de sorte qu'elle ne la reconnaissait d'aucune façon. Elle ne savait même pas en quelle année scolaire cette adolescente se trouvait en particulier. Secrètement, Sinéad espéra que malgré la rancœur certaine que cette Serpentard devait nourrir envers la jeune adolescente, elle pourrait bientôt mettre un nom et, peut-être, d'autres informations devant ce visage inconnu.
Dernière modification par Sinéad Callaghan le 29 juin 2022, 12:54, modifié 2 fois.

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14 juin 2022, 18:26
 +  Un enfant, est-ce turbulent ?
Déjà, bonne nouvelle, elle répond. Cela signifie que je n'aurais pas à la traîner à l'infirmerie. Un souci de moins. Si l'on m'entendait penser, il est probable que personne ne m'apprécie. Non pas que cela ai de l'importance, c'est une remarque en passant
Je prends note dans un coin de ma tête que cette fille m'est tombée dessus en me faisant mal, mais précipiter mon ire sur cette élève ne fera pas avancer la situation, pour l'instant du moins. Parce que non, je n'oublie pas tout de suite, même si j'ai de moins en moins mal

Il vaudrait mieux que je me concentre sur le fait que, sur tous les arbres du parc, j'ai choisi celui qui abritait déjà une lectrice pour me placer en dessous. Elle doit me trouver bien stupide, et j'aurais fait de même à sa place mais cela m'est égal, parce que vu le peu d'élégance de sa chute, et n'osera sûrement pas me reprocher ce manque total d'instinct de survie.

Je suis partagée quand à la suite de la conversation. Je pourrais la bombarder de question, pour ne pas répondre aux siennes, qui ne tarderont pas à venir, mais cela ressemble si peu à ma façade, je ne suis pas vraiment curieuse de nature. Ce n'est pas comme si connaître sa couleur favorite allait changer ma vie. Ce sont des informations ... futiles

Je ne sais même pas son nom, d'ailleurs. Mais je n'ai pas vraiment besoin de le savoir, donc je ne lui demanderais pas. Ce n'est pas tant que je ne veux pas savoir son nom, mais je n'ai pas envie de donner le mien. Étant à Serdaigle, elle connaît forcément de vue un membre de ma fratrie, et je n'ai guère envie qu'elle fasse tout de suite le lien. Qu'elle fasse le lien tout court.

Je ne suis qu'a moitié surprise de son activité : je ne suis pas la seule lectrice de Poudlard, et nous avons du temps libre pendant les vacances. Il est donc banal qu'elle soit allé lire un jour de vacances, dans le parc. Rien de suspect, à part le fait que je devrais me méfier des arbres. Ils ne portent pas que des feuilles.

Son visage me dit quelque chose, mais je porte relativement peu d'attention à mes camarades de classe.

J'éprouve la soudaine envie de savoir ce qu'elle lisait. Pour connaître toute l'histoire, savoir comment, quand, pourquoi j'ai reçu une élève sur l'épaule. Et je m'ennuie tellement que si elle me faisait découvrir un nouveau livre, peut être pourrais-je aller l'emprunter à la bibliothèque, ou si je l'ai déjà lu, nous pourrions peut être échanger dessus.

Faire la conversation n'est pas mon passe-temps préféré, mais je m'ennuie tellement à Poudlard.

- Que lisais tu ?


Bien pauvre, ma question. Courte et précise.

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18 juin 2022, 13:51
 +  Un enfant, est-ce turbulent ?
Sinéad s'était remise de sa chute. Elle était toutefois légèrement en sueur, comme si la canicule guettait déjà l'Ecosse en plein mois d'avril. La jeune fille ne savait que faire ni que dire face à ce regard devant lequel elle ne pouvait mettre ni nom, ni année d'étude, ni personnalité. L'adolescente n'osait regarder la jeune fille trop intensément, de peur de la mettre en colère ou dans une sorte de gêne. Sans un mot, elle attendait patiemment une réponse, un signe... de la part de cette Serpentard silencieuse, la dévisageant, puis tournant le regard pour ne pas la mettre en gêne.

Sinéad était étonnée que cette adolescente ne semble pas en colère, ou même choquée par ce qu'il venait d'advenir. Peut-être reconnaissait-elle ses propres torts ou n'osait-elle pas se prononcer, cherchant à les reconnaître : après tout, depuis le temps que Sinéad était là, cette jeune fille aurait pu la remarquer en arrivant et en s'installant, même si l'adolescente restait en tort concernant sa chute.

Cette jeune fille semblait être de celles qui ne laissaient jamais paraître leurs émotions aux yeux du monde, qui avaient un regard imperceptible, énigmatique, indescriptible, quelle que soit la façon dont on pouvait l'appeler. Elle semblait également être une personne assez solitaire, mais possiblement sympathique. Une jeune fille qui correspondait à peu près à Sinéad, à ceci près qu'elle était plus indescriptible que celle-ci encore, ce qui était fort rare.

Finalement, la jeune fille se mit à parler, et ce pour ne lâcher que trois mots. Une question qui semblait naïvement posée. Mais Sinéad n'y croyait pas. Cette dernière réfléchit quelques instants, puis répondit doucement : « Je lisais Ainsi parlait Zarathoustra, un texte moldu écrit par un célèbre philosophie et auteur... Du moins chez les moldus... C'est l'histoire d'un homme qui, après avoir vécu dix ans loin des Hommes, revient parmi eux leur partager sa pensée... C'est un texte magnifique.» Après quelques secondes supplémentaires de réflexion, l'adolescente ajouta sur un ton toujours aussi doux, presque imperceptible : « Je lis souvent des œuvres moldues, et certaines sont particulièrement dignes d'intérêt. C'est fort dommage qu'elles ne soient pas plus répandues ici. Ce texte est tout particulièrement intemporel. »

Sinéad se tut, tout en faisant un peu d'air avec ses mains, en raison de la chaleur qu'elle ressentait, air qui vint lui chatouiller les narines.
La réponse de la jeune fille était aussi simple, explicite, claire et précise qu'elle était absolument dénuée d'originalité. La jeune fille ne comprenait toujours pas pourquoi cette Serpentard avait détourné la conversation sur un sujet tout autre que celui de sa chute. Perdue dans ses pensées, Sinéad se demandait qui pouvait bien être cette étudiante : qui se cachait derrière ce visage indescriptible, derrière ce semblant de personnalité calme, silencieuse, solitaire ? La jeune adolescente ne savait si elle réussirait à trouver réponse à ces interrogations. Et elle n'osait poser des questions à son interlocutrice, seulement quelques minutes après lui avoir presque fracturé l'épaule, de peur de la renfrogner, ou même de la mettre en colère contre elle.

Non, Sinéad préférait prendre un chemin plus sécuritaire, et y aller pas à pas avec cette personne inconnue, ne faisant pour l'instant que répondre à ses questions. Elle souhaitait faire perdurer ce début de conversation un tantinet original.
Mots en gras coloré pour la Cabane de Cristal

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04 juil. 2022, 13:30
 +  Un enfant, est-ce turbulent ?
Eh bien, en voilà une personne cultivée. C'est la première élève que je croise qui a l'air d'avoir eu la même éducation axée sur les livres que moi, et en plus, elle développe beaucoup son avis. Un texte magnifique, hum.
Même si personnellement, je n'ai pas beaucoup aimé cette œuvre de Nietzsche, il faut reconnaitre que c'est un classique, un intemporel, pour la paraphraser.

- C'est de Nietzsche, n'est-ce pas ? Je l'ai lu aux dernières vacances. Ce fut ... enrichissant.

J'ai l'impression que reconnaitre ne pas avoir aimé cet ouvrage serait un aveu d'ignorance. Du moins, ce serait ainsi que le concevrait si je n'était qu'en première ou deuxième année, trop formatée par l'éducation que j'ai reçue. Mais comme l'a souligné Hector, mon frère aîné, lorsque je lui ai partagé mes impressions l'année dernière, on ne peut pas tout aimer, ou ce verbe n'aurait plus aucun sens. Serait-ce donc positif que je me permette de ne pas apprécier ce livre ?

Je peux toutefois me permettre de rebondir sur la seconde partie de ses propos. Je partage entièrement son avis, qui est aussi celui de ma famille. Nous avons beau être une bonne famille de sorcier, Mère tient en grande estime les écrivains et philosophes moldus, au même titre que chez les sorciers. Chez nous, la bibliothèque est constituée à part égale d’œuvres sorcières et moldues. La bonne petite Donevant que je suis ne peut donc pas s'empêcher d'approuver ce que dit la Serdaigle.


- Je suis tout à fait d'accord, c'est tellement dommage de se couper d'une bonne partie de la littérature. Nous avons accès aux deux mondes, contrairement aux moldus, alors pourquoi ne pas en profiter ? Je ne suis pas sûre de retrouver tout les classiques à la bibliothèque de Poudlard, alors qu'il s'agit juste de culture.


Cette fille monte lentement mais sûrement dans mon estime. Il est rare de croiser une personne aussi studieuse que mon interlocutrice, car sa lecture n'est pas franchement celle de notre classe d'âge. Je suis même certaine que certains adulte ne l'ont pas lu. Et il faut croire que je me sens assez à l'aise pour donner mon opinion à cette inconnue.

Mes autres livres préférés sont mes manuels. Contrairement à beaucoup de gens, je les lis en entier : ils sont fait pour m'apprendre quelque chose, et cela fonctionne. Mais ces livres représentent tout au plus une douzaine de bouquin, ce n'est pas beaucoup.

Finalement, je resterais bien là à discuter. Cette conversation est singulière, mais non dénuée d’intérêt. Peut être serais-ce temps que j’apprenne le nom de mon interlocutrice ? Mais je n'ai pas envie de demander en première. Ce sera donc elle qui fera le premier pas -ou pas, si elle suit un raisonnement identique, je ne vais pas connaître son identité pour un bon moment.

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27 juil. 2022, 10:21
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Sinéad nageait dans un bassin formé par des mots depuis sa plus petite enfance. Elle était admirative pour les auteurs et autrices jamais oisifs ayant courageusement rédigés des textes tels que celui qu'elle lisait en ce moment. Elle aimait pratiquer l'écriture telle qu'un loisir, mais n'aurait jamais la prétention de se définir telle qu'une écrivaine. Ce n'était qu'une passionnée, rien de plus. Une adolescente sans intérêt, telle qu'une myriade d'autres. Et il fallait dire que les livres qu'elle lisait majoritairement restaient ses manuels, la plupart des textes qu'elle écrivait les rédactions de ses devoirs. Si elle rédigeait des nouvelles et des poésies à l'occasion, elle n'avait certainement pas la carrure d'une autrice.

La cinquième année répondit calmement à la vert et argent : « Oui, c'est bien de lui. Un auteur devenu fou, comme une multitude d'autres... »

La Serpentard semblait avoir hésité sur son dernier mot, comme si elle ne le pensait pas réellement ; pourtant, la jeune Callaghan n'y fit pas attention. Elle repensa à ce livre qu'elle venait de commenter, puis le regarda, lui qui était toujours à terre, face à elle. Elle le prit, d'un geste lent, et le rangea assez artificiellement, d'un geste plutôt ridicule, dans son petit sac, qu'elle repoussa sur le côté. Puis elle se retourna vers son interlocutrice, qui venait de reprendre la parole, rebondissant sur la deuxième partie du monologue précédent de la cinquième année.

Après que la Serpentard ait finit de parler, Sinéad déglutit, puis acquiesça, et répondit doucement : « Oui, je suis tout à fait d'accord. Si nous avons cette chance, nous nous devons de la saisir. Et pour être allée pas mal de fois à la bibliothèque, je suis certaine que tout ne s'y trouve pas. C'est fort dommage... »

Sinéad regarda quelques secondes l'adolescente qui lui faisait face dans les yeux. C'était une personne qui semblait intéressante et cultivée, avec qui elle devait déjà discuter depuis une petite dizaine de minutes. La jeune Callaghan avait discuté avec elle, lui avait fait part de ses loisirs, et l'avait même singulièrement et littéralement écrasée, et, pourtant, Sinéad se rendit compte qu'elle ne connaissait même pas son nom. Pourtant, elle n'osa pas le lui demander ; si la vert et argent ne l'avait pas encore fait, elle avait peut-être ses raisons. Mais, toutefois, la cinquième année se fit une promesse : si elle était toujours ici à discuter dans quelques minutes, elle demanderait certainement son nom à cette jeune fille, de sorte à se souvenir d'elle, et à pouvoir la retrouver, un jour, dans les couloirs de Poudlard.

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