Nous étions en janvier, et il faisait un froid de canard dehors. Le vent n'avait pas arrêter de souffler ces derniers jours, si bien que je n'avais pas vraiment oser m'aventurer dehors. Pourtant, ce n'était pas l'envie qui manquait. Mais aujourd'hui, le temps, sans être magnifique non plus, était acceptable. Dès que j'avais vu ça, j'étais descendu dans la grande salle prendre un petit déjeuner express et j'étais remontée dans mon dortoir et sortie ma malle de sous mon lit. Je me mis à fouiller dedans, à la recherche d'une chose que je ne tardai pas à trouver. Ma paires de patins à glace. Pour être précise, j'en avais deux. Ne me demander pas pourquoi, je ne sais pas trop non plus, ou plutôt, je ne m'en souviens pas. C'était peu être car, au moment de partir pour Poudlard, j'étais à la jonction entre deux pointures. Bref, ce n'était pas très important.
Ne sachant pas quel paire allait m'aller et n'ayant qu'une hâte, sortir dehors, j'emmenais les deux paires avec moi après mettre chaudement couverte : mitaine, manteau bien chaud...
Arriver dans le parc, je me dirige naturellement vers le Lac, gelée, bien évidement, sinon ça risque d'être un peu difficile de patiner dessus, je pense. Je m'installe près d'un arbre et enfile mes patins. J'espère que la glace sera assez épaisse. Je n'ai vraiment vraiment pas envie de me retrouver dans l'eau avec ces températures. Mais qui ne tente rien n'a rien. Je mets d'abord un pied sur la glace. Puis l'autre. Et je commence à patiner lentement, mais surement, le temps de me réhabituer.
Dehors, il y a plusieurs élèves qui marchent. Je me demande si l'un d'entre eux viendra me regarder ou me parler.

Janvier… un des mois les plus tristes de l’année. Après un mois de fêtes, de bons moments entre amis et en famille, il était temps de reprendre le rythme scolaire. Sauf que depuis le retour, le temps faisait des siennes, ne permettant pas de sortir longtemps… jusqu’à aujourd’hui.

Le vent glacial s’accordait une pause et ayant du temps libre, je décide d’aller faire une de mes activités favorites : une balade dans le parc. Je descendis donc à la grande salle afin de prendre un bon petit-déjeuner puis remonte au dortoir pour m’équiper : manteau, gants, écharpe et surtout mon tout nouveau bonnet offert par mon grand-frère Donan à Noël.

En sortant par la grande porte après un rapide regard vers les sabliers géants, je prends la route vers ma première destination : les serres de botaniques. J’aime bien y flâner quand je peux, on change d’ambiance. Puis direction le stade de Quidditch, j’ai toujours été impressionné par ce sport et j’avais hâte d’aller voir le prochain match. Petit passage ensuite par le Cromlech avant de prendre le chemin vers la cabane du garde-chasse.

Après ces découvertes, je rentrai au château en longeant les rives du lac quand j’aperçu une élève en train de patiner sur le lac. Je m’approche, intrigué, et reconnait Gabrielle.
Je m’assoie sous un arbre proche et l’observe tranquillement, ne souhaitant pas la perturber et provoquer une chute.

Je patinai tranquillement, perdu dans mes pensées. Je ne sais pas pourquoi, mais à chaque fois que je fais une activité seule, je n'ai qu'une envie, que quelqu'un m'interpelle et que nous commencions à parler ou qu'elle se joigne à moi dans mon activité. Je pense que c'est l'envie de faire de nouvelle rencontre inattendu qui me pousse à vouloir ça. J adore les surprise et tout ce qui est inattendu.
J'entendais le bruit des lames de patin sur la glace. Ce son est un vrai délice pour moi. Je ferme les yeux et reprend le rythme. Je suis tellement heureuse que je tente une petite figure. J'avance, fait tourner mon pied gauche et commence à tourner sur moi même de plus en plus vite avant de perdre de la vitesse et de m'arrêter. Ouf, j'avais oubliée que ça connait autant le trounis !
Juste en face de moi, je vois un garçon assis au pied d'un arbre. Il me regarde. Je ne suis absolument pas perturbée, bien au contraire ! C'est exactement ce que j'espérais. Il faut croire que j'ai vraiment beaucoup de chance aujourd'hui. Je reprends le patin à glace avec habilité je trouve et quelqu'un vient me parler. Que demander de plus ? Je m'avance vers lui et l'interpelle :
-Hey ! Ça va ?
J'examinais la personne à qui je parlais. Après un petit temps, je repris.
-Ta tête me dit quelque chose, je t'ai déjà vu en salle commune. Comment t'appelles tu ?

Tranquillement installé sous mon arbre, je regarde notre patineuse se promener tranquillement sur la glace.
Mais comment fait-elle pour tenir en équilibre et en plus se déplacer? Ca a tellement l’air instable… me dis-je en continuant d’être de plus en plus intrigué.
C’est alors qu’elle entreprit de pivoter sur elle-même, je suis à la fois admiratif et angoissé en l’observant faire, et si elle tombait comment faire pour aller l’aider…
Ce gracieux tourbillon allait de plus en plus vite et je commence à paniquer craignant la chute, je commence à me relever quand je me rends compte qu’elle commence à ralentir, je pousse un soupir de soulagement et me rassoit, mon cœur battant fortement mais attentif au cas où.
Quand elle s’arrête, tout à l’air d’aller bien, ouf… je continue de l’observer, impressionné par son aisance sur la glace, elle doit en faire depuis plusieurs années à l’observer ça a l’air tellement simple mais j’étais certain que non.

Je m’imagine bien en train d’essayer mais bonjour la catastrophe avec le peu d’équilibre que j’ai.
Mes parents avaient bien tenté plus jeune de me faire monter sur des patins à 4 roulettes, j’avais adoré c’était amusant et simple comme si j’avais des chaussures mais dès qu’ils m’ont fait essayer les rollers, ça a été nettement plus compliqué, je n’ai jamais réussi à tenir en équilibre dessus.

C’est alors qu’elle s’approcha de moi et m’interpelle.
-Hey ! Ça va ?
Je souris et lui réponds :
-Ca va bien, j’espère que je t’ai pas dérangé en t’observant ?
-Ta tête me dit quelque chose, je t'ai déjà vu en salle commune. Comment t'appelles tu ?
-En effet on s’est déjà croisé en salle commune, je m’appelle Steven.
Après un petit temps je repris :
-C’est impressionnant ce que tu arrives à faire, ça fait longtemps que tu en fait ?

Le garçon ne dit qu'il allait bien et espérait ne pas m'avoir mis mal à l'aise ou dérangée en m'observant. Cela ne me dérangeait absolument pas. Après tout, si je ne voulais que personne ne me voit patiner, je n'avais qu'à ne pas aller sur la glace, ou attendre d'être seule chez moi pour me mettre les patins aux pieds.
Il enchaina en disant que nous nous étions bien déjà croisés en salle commune et que son nom était Steven. Steven. Je m'en souviendrai, j'en suis sûre.
Après une courte pose, Steven me dit qu'il trouvait ce que je faisait sur la glace impressionnant et me demanda si j'en faisais depuis longtemps. J'étais fière et un peu gênée en même temps. Je m'était beaucoup entraînée pour arriver à ce niveau, et cela me faisait plaisir de quelqu'un en dehors de ma famille soit impressionné par mes performances, mais les compliments me gêne toujours un petit peu.
-Merci beaucoup, ça me fait plaisir. J'en fais depuis que je suis toute petite.
Je ne me souvenais plus de la date précise, je dois bien l'avouer, c'était il y à si longtemps ! Je me revoyais toute petite sur la glace tenant les mains de ma mère tout en essayant d'avancer en marchant sur la glace. Je me souviens que j'étais tellement heureuse de monter sur des patins, c'était vraiment un très beau souvenir pour moi.
Tout à coup, je me souvins que j'avais amenée deux paires de patins à glace. Avec un peu de chance, la deuxième paire ira peut-être à Steven. Je ne sais pas s'il voudra patiné, mais je pouvais toujours lui proposée.
-Si tu veux, j'ai une deuxième paire de patins. Si ça se trouve, elle t'irons peut-être. Je te les prête si tu veux venir patiné avec moi !

Après m’être remis de la petite frayeur du tourbillon infernal, elle engage la conversation et je lui réponds. Puis elle m’indique qu’elle fait du patin depuis toute petite, je n’en doutais pas au vu de ce que j’ai pu observer et qui m’a impressionné.

Je t’en prie, tu n’as pas besoin de me remercier, c’est juste la vérité.

Et là, panique à bord, elle a une deuxième paire de patins et me propose d’essayer si elle me va. Tout un tas d’émotions et de sensations me traverse : mélange de stress, de peur, de curiosité et d’excitation. Stress et peur car je sais que mon équilibre ne serait pas au mieux d’après les souvenirs d’enfance que j’ai mais en même temps de la curiosité de découvrir cette activité qui m’était inconnu et de l’excitation car en effet, elle avait bien deviné, j’ai bien envie d’essayer. Et si je chutais, je n’ai pas pris l’option coussin mais au moins ça promettait un grand éclat de rire, tant que cette potentielle glissade imprévue ne terminerai pas en découverte de l’infirmerie.

C’est avec ces nombreuses batailles en moi que je me lève, et d’une voix hésitante répond.

Euh… s’ils me vont, je veux bien essayer mais je compte sur toi pour m’apprendre car je t’avoue que dans mes souvenirs, je n’ai pas trop d’équilibre…

Puis un peu plus confiant.

Et puis au pire, j’espère que la glace est confortable si je chute, ça nous fera un bon moment de rire.

Quand je lui proposai la paires de patins trop petite pour moi, Steven sembla paniquer. J'étais un peu perplexe. Pourquoi paniquer ? Je ne le forçai en rien, cela ne rimerai à rien de faire ça. Il avait peut-être peur de tomber. C'est le genre de truc que la plupart des gens qui débute ont peur. Pourtant, les chutes ne sont pas si violente que ça. Enfin, après ça dépend lesquels. Si on tombe sur le coccyx, là, je l'accorde, ça fait très mal. Ca m'ai déjà arriver plusieurs fois, et je peux dire que ce n'était pas une partie de plaisir. J'avais pris plusieurs jours à m'en remettre, mais en même temps, moi je vais des figures et des acrobaties, donc normalement pour un débutant ça devrait le faire.

Finalement, Steven accepta à condition que je l'aide à apprendre car il n'avait pas assez d'équilibre.
-Et puis au pire, j’espère que la glace est confortable si je chute, ça nous fera un bon moment de rire.
Sa remarque me fis sourire. Je sortie de la glace et alla près de mon sac et fouilla un peu dedans. Après quelques petites instants, je fini par mettre la main sur la paire de patin et alla l'apporter à Steven.
-Pour les mettre, c'est pas trop compliquer. C'est comme des chaussures à lacet.
Après avoir dit ça, je repartie vers mon sac pour boire quelques gorgées d'eau le temps qu'il mette les patins puis, je retournai vers lui.
-Alors ? Prêt ?

Mais pourquoi t’as dit oui, tu sais que t’as aucun équilibre ! Voilà ce que me disait une petite voix enfouie au plus profond de moi en ce moment. Mais en même temps, la curiosité d’une nouvelle découverte mélangée à l’envie de prolonger cette sortie en dehors des murs du château m’avais convaincu d’accepter. Et puis adorant faire un peu de sport ça ne peut que me faire du bien, surtout que depuis la rentrée, j’avais ralenti un peu les activités sportives et les repas étant tellement bons que mon corps me le faisait comprendre à mon plus grand malheur. De plus avec ce que j’ai pu observer tout à l’heure, je vais avoir la meilleure professeure possible, rien ne peut mal tourner, ça ne peut que bien se passer.

Le temps qu’elle sorte de cette patinoire et qu’elle attrape la deuxième paire, je tente de me détendre un peu afin de me préparer au grand départ. Puis elle me tend une paire, je la remercie en l’attrapant, puis l’écoute m’expliquer comment les mettre. Je me rassieds donc et commence à les enfiler, d’abord le patin gauche en le lassant bien puis le droit. Trop tard pour reculer, de toute façon à ce moment-là il me tardait de commencer et d’apprendre malgré la peur de la chute, mais c’était naturel.

Alors ? Prêt ?

Je lui réponds tout en souriant.

Prêt professeure, quelle est la première étape ?

Trop studieux ? Non pas du tout ! J’essaye juste de me détendre pour pas penser au risque de chute, même si je suis certain que cela va bien arriver à un moment.

Steven fini de mettre les patins que je lui avais prêté et il fut bientôt prêt pour son premier cours de patin à glace. Il semblait avoir hâte d'apprendre le patin. Je me souviens, quand j'étais petite et que ma mère et mon père m'avaient proposés de faire du patin à glace pour la première fois, j'étais tout aussi excitée. Bien sûr, je n'étais vraiment pas douée mais c'était normal, c'était la première fois que j'en faisais. Avec de l'entraînement, beaucoup d'entraînement, j'étais enfin arrivée à ce résultat. J'arrivais facilement à me déplacer, un peu comme si j'étais sur la terre ferme et je me débrouillais plutôt bien pour les pirouettes et autres choses du même genre, chose dont j'étais très fière. Cette fois ci, ça allait être à moi d'apprendre à quelqu'un, comme ma mère et mon père ont fait avant moi. Me tournant vers Steven, je commençai à lui expliquer par quoi nous allions commencer ce qui s'apparente à une leçon.
-Dans un premier temps, tu vas venir sur la glace.
Après avoir dit cela, je me déplaçai vers la lac gelée et montai dessus.
-Je ne sais pas si tu as déjà fait du ski, mais pour avancer avec des patins sur la glace, il faut faire le pas du patineur.
Ca devrait sans doute lui parler s'il à déjà skier. Le pas du patineur est une façon de marcher qui consiste à faire glisser son pied vers l'extérieur pour avancer.
-Mais avant de commencer à avancer sur la glace, tu vas essayer de tenir en équilibre sur les patins. Ce n'est pas trop compliqué normalement car tu ne seras pas en mouvement. Ou alors, ce sera très léger.
J'attendis que Steven viennent pour voir comment il se débrouillerait pour le moment avec cet exercice.

Patin gauche enfilé et lassé ? CHECK ! Patin droit mis et noué ? CHECK !
Jusque-là, tout était bon pour bien débuter l’apprentissage du patin, il ne restait plus que quelques étapes et pas des moindres.

Dans un premier temps, tu vas venir sur la glace.

Pour le moment, c’était logique, je ne pense pas que patiner sur de la terre ferme soit possible, mais la question était comment avancer ?
Tandis que je regarde Gabrielle se diriger vers le lac, j’analyse et j’observe en détail comment elle s’y prend, afin de pouvoir essayer de parvenir à arriver à se déplacer.

Je ne sais pas si tu as déjà fait du ski, mais pour avancer avec des patins sur la glace, il faut faire le pas du patineur.

Plait-il ? Du ski ? Quésaco ? Je n’en ai jamais entendu parler, je me demande bien ce que c’est, c’est donc d’une voix interrogative que je lui demande :

Euh, du cequi ? Je ne connais pas du tout. C’est quoi, un jeu ? Et le pas du patineur ?

Mais avant de commencer à avancer sur la glace, tu vas essayer de tenir en équilibre sur les patins. Ce n'est pas trop compliqué normalement car tu ne seras pas en mouvement. Ou alors, ce sera très léger.

J’étais toujours bien assis sous mon arbre et il fallait se lancer : Première étape, se lever puis deuxièmement tenir debout sur les patins.
Je commence par pivoter pour me placer face à l’arbre, puis je place mes mains dessus, histoire de me maintenir, puis je me mets à genoux et commence à essayer de me lever tout en sentant mes jambes trembler mais me remets à genoux peu après.
Au bout de quelques essais, j’arrive enfin à tenir debout sur les patins tout en maintenant la pression sur l’arbre.
Je lâche enfin l’arbre et reste immobile, droit et debout sur les patins, en parfait équilibre.
Première étape, CHECK !