Erza rit doucement en voyant l'intervention de Hillbilly qui, disons-le, adore être le centre de l'attention. Le voir venir alors qu'on parlait de lui n'était donc guère étonnant. Alors qu'Eugène le distrait avec quelques graines, les deux adolescents reprirent de plus leur conversation qui tourne autour d'Erza et de son amourette. Celle-ci indique d'avoir avoué ses sentiments lors du bal, malheureusement, ce n'était guère réciproque. Eugène l'avise avec peine. Non, elle n'a pas eu plus de chance que lui. Il n'y avait rien de plus douloureux qu'un amour à sens unique.

Alors qu'ils collent leurs dernières affiches, Erza poursuivait sa petite histoire. Elles étaient donc amie, mais si Eugène comprenait bien, il y a toujours eu une sorte d'ambiguïté entre elles. Quelque chose qu'Erza n'arrivait pas à définir en tout cas. Un fort sentiment d'affection qui pourrait s'apparenter à de l'amour, mais qui pour son amourette se définissait autrement. Après une courte réflexion, Eugène pensait avoir compris son propos.

— Elle t'a clairement dit non ou bien t'a dit qu'elle réfléchirait ? Vous en avez parlé depuis ? En-tout-cas, tu as bien fait d'en causer. C'est toujours bon de casser l'ambiguïté. Au moins, elle sait que tu ressens quelque chose pour elle.

La communication est une chose primordiale pour une relation solide. Une chose qu'Eugène avait comprise tardivement, ceci dit. Cela lui a coûté son amitié avec Edmund, entre autres. L'Irlandais marque une pause dans leur discussion. Il prit le temps d'observer le mur et le reste de leur travail visible un peu partout.

— Merci pour ton aide.

@Erza McGowan

Je me repasse en boucle les différentes fois que j'ai vu Ivy. Chacune de ses fois, chacun de ses moments forts qui ont fait battre mon cœur à en crever. Chacun de ces moments durant lesquels je me suis mise à nue devant elle. Je sais que je serai prête à tout pour elle. Pourtant j'ai peur. J'ai peur de tout faire foirer, j'ai peur qu'elle apprenne qui je suis vraiment : quelqu'un de haïssable et torturé.

Eugène posa des questions dans l'optique de résoudre mes interrogations. Je réfléchis quelques instants avant d'essayer de répondre à mon tour.

— Bah, elle m'a dit qu'elle retournait à son dortoir, mais lorsque on s'est fait un câlin, elle avait l'air déjà distante. Le lendemain on a reparlé. Elle m'a posé pleins de questions sur l'amour, et sur le fait d'aimer. J'crois qu'elle a jamais été amoureuse. Remarque, c'est la première fois pour moi mais bon. Du coup c'est bizarre, j'sais pas.

Effectivement, plus j'y repensais plus cela me paraissait étrange. Je me repassais tous nos échanges dans la tête. Ce genre de souvenirs, c'est des choses qu'on oublie pas dans une vie. Peut importe pendant combien de temps on ne se voit pas, peut importe pendant combien de temps on ne se parle pas, elle sait que je n'oublie rien. Et je sais qu'elle n'oublie rien non plus. Pour toujours.

Il y a eu un moment de silence. Un moment où après sa question, Erza prit le temps de réfléchir. Eugène se demande ce qu'il pouvait se tramer dans sa tête. Ses pensées, ses doutes et ses craintes. Ce qui l'avait poussé à être si mauvaise avec les autres. Il y avait sûrement une raison, bien que cette dernière n'excuse en rien son comportement. La besogne terminée, tout deux marchèrent en direction des escaliers. Eugène comptait redescendre dans sa salle commune et se reposer après sa petite activité. Il songe à se prélasser dans l'un des fauteuils de la salle commune ou bien même dans son lit. Plus tard, Eugène finira ses devoirs restants.

Entre deux, Erza finis par prendre la parole. La fille dont il était question était revenue dans son dortoir et qu'elle avait l'air distante, même durant leur accolade. Eugène grimace à cette information. Il ne voulait pas être pessimiste, mais ça commençait très mal. Elle lui aurait posé tout un tas de question sur l'amour et sur le fait d'aimer. Erza pense qu'elle n'a jamais été amoureuse.

— C'est probable, tu sais ? Soit elle n'a pas trouvé la bonne personne, soit elle est aromantique.

Et avant de la perdre, Eugène explique :

— Être aromantique consiste en l'incapacité à éprouver d'attirance romantique, quel que soit le sexe ou le genre de la personne. Par exemple, avant Erin ou même... bah Edmund, je n'étais pas encore tombé amoureux.

Les sentiments, les émotions, la sexualité, l'identité : tout ceci était complexe et rend un individu unique dans une masse omniprésente. Une masse qui souhaite à tout prix d'être lisse, homogène. Une chose impossible.

— Je vais te laisser, je vais retourner à mon dortoir.

Il sort de son sac une affiche et la donne à son interlocutrice.

— Je t'y invite, ça ne pourra que t'aider, mais t'es pas obligé de venir.

Et il s'en alla sur ses mots, l'esprit léger.

@Erza McGowan fin de rp pour moi, merci beaucoup !