Enfin le week-end ! L'heure du repos était arrivé et Marine avait prévue tout un programme de lecture pour cette fin de semaine. Pour son plus grand bonheur les professeur avait été généreux et laissaient à la fillette deux jours plutôt calme à se détendre au lieu de passer son temps le nez dans les devoirs. Elle avait donc décidée de s'attaquer à l'un des livres qu'elle avait reçu à Noël de la part de sa mère. En effet la brunette n'avait pas encore eu le temps de s'y plonger trop occuper à terminer une série de livres sorcier qu'elle avait entamée peu avant Noël. Elle n'avait cessé de repenser à tous les événements qui avaient eu lieu lors des autres tomes de sa série de livres moldus préférés pour pouvoir commencer le tout nouvel ouvrage au plus vite.

Elle l'avait d'ailleurs rangé au fond de son sac pour le dégainer dès qu'un moment opportun se présenterait, ce qui était actuellement le cas. Le couloir n'était que peu peuplé et se plonger dans un livre ne semblait pas particulièrement dangereux tant que l'on relevait la tête de temps en temps pour vérifier que l'on ne fonce pas dans un mur ou dans quelqu'un. La Gryffondor hésita un instant mais fut bien trop tenté de se replonger dans son roman préféré sans attendre. Elle engloutit les premières lignes du prologue et entra de nouveau dans la suite de l'intrigue.

Elle ne faisait plus trop attention au monde qui l'entourait et ne se dirigeait qu'à l'instinct et aux ombres qui planaient au-dessus des pages tournées au fur et à mesure de ses pas. Rien n'était pour l'instant venue la troubler ni l'extirper du monde dans lequel elle voyageait par les mots à présent. Les couloirs que traversaient Marine étaient de plus en plus abandonnés des rires et des discussions enjouées des élèves pour finir seulement animés des pas les derniers étudiants rentrant en salle commune, à la bibliothèque... Marine ne fut alerter de son errance que lorsqu'elle n'entendit plus que le bruit de ses pas sur le sol de pierre. La foule oppressante des fins de cours avait disparues.

Il lui fallut plusieurs tournants pour qu'elle se rende compte qu'elle ne savait pas où elle souhaitait se rendre au départ.
- Rha j'aurais dû attendre avant de lire, pfff !
Se dit-elle pour elle même. Elle avait un léger doute sur sa localisation dans l'immense château. Au moins elle savait qu'elle ne se trouvait pas près des salles les plus fréquentés le soir car personne n'était là. Malgré son manque d'aise auprès des foules, la fillette décida de tenter de se rapprocher de la Grande salle où, à coup sûr, il y aurait plus de monde aux alentour car le château dans la peine ombre du tombée de la nuit, sans personne ne rassurait pas la timide qui repartie dans une direction choisit au hasard espérant qu'elle la mènerait vers un endroit plus reconnaissable.

Marine avait laissé l'idée de lire de côté le temps de se trouver confortablement installé quelque part où elle ne soit pas anormalement seule. Elle l'avait néanmoins gardé dans sa main gauche le doigts coincé entre le pages en guise de marque page pour pouvoir reprendre sa lecture au plus vite une fois le lieu de détente trouvé. De léger bruits se firent entendre assez vite rassurant la Gryffonne sur le fait qu'elle ne soit pas loin d'un endroit d'où elle pourrait réussir à se diriger dans la direction qu'elle choisirait sans marcher au petit bonheur la chance. Marine eu un regain d'espoir et fut tenté de rouvrir son livre se laissant guidée par les bruits qu'elle entendait mais par prudence, elle lutta contre l'envie irrésistible de connaître la suite.

À ton tour @Lily Turner, j'espère que la date te convient.

—Le week-end. Limite, je préfère aller en cours au lieu de n'avoir strictement rien du tout à faire... Rien. Pff, ennui assuré.
—C'était à coup sûr un moldu qui avait inventé ça. Au fond c'est complètement débile ! Rien qu'au nom on peut comprendre qu'il n'avait clairement aucune imagination... "Week-end", autrement dit "fin de semaine". Ça se voyait que c'était la fin de la semaine, c'était les deux derniers jours ! Stupide.

—Bon. Autant retourner en Salle commune s'il fallait mourir d'ennui pendant deux looongs jours complets. C'était tout simplement hors de question d'aller dans la Grande salle ou dans le parc. Pouah ! Il y aurait sûrement pleins de petits débordant de joie de vivre qui m'en dégouterait encore plus...

—Hop ! Petit détour pour éviter de croiser qui que ce soit. Comme ça, tout ira pour le mieux, hein. Tout le monde sera content. Plus que quelques couloirs avant d'arriver à destination. Et après, je pourrais peut-être enfin profiter de mon week-end. Ooouuu... ou alors je vais embêter Lily. Ma très chère sœur se ferait sûrement un plaisir d'être en ma compagnie ! Non. C'est complètement faux.

—— Rha j'aurais dû attendre avant de lire, pfff !

—Je me raidis à l'entente de la voix. Y'a quelqu'un ? Ici ?
—Forcément un intrus — une intruse. Il faut que j'agisse... très vite. Mais comment !? C'était peut-être seulement un tableau ?
—Impossible. Elle a parlé de "lire". La voix... elle trop proche. Il suffirait que je tourne là, p-...

—Oh. Elle est pas très grande. Merlin soit loué ! Ce n'est pas une prof. Mais c'est qu'elle semble perdue ! Je sortis ma baguette. Par précautions. Attendez... elle a quoi à la main, là. Un livre ?
—Pris au dépourvu, j’étouffai un rire. Elle se baladait dans un couloir paumé... avec un livre !

—— Tu t'es perdue ?

—Hum. Question inutile. Elle l'était, perdue. Ça ne faisait aucun doute. Et il n'y avait qu'une race de gens capables de pareille imbécilités — des nés-moldus.

—— À moins que tu ne saches pas te repérer dans un environnement différent du tien ? continuai-je en avançant vers elle. Ça doit faire bizarre de passer de rien du tout... à ça, ajoutai-je en désignant les murs du Château.

—Je continuai de la scruter du coin de l'œil sans pour autant donner l'impression de la regarder.

—— Mmh... deuxième année ? À Gryffondor. Et née-moldue, murmurai-je, sans cacher mon dégoût, sache que tu ne trompes personne sur ton statut de sang.

—Un rire lugubre m'échappa. Le week-end n'allait pas se passer si mal que ça, finalement.
—Je me plaçai devant elle avant de lui soulever le menton du bout de ma baguette.

—— J'en oubliai presque les présentations ! Je m'appelle William. Je ne pense pas que ce soit nécessaire que je te dise mon nom... Donc, tu t'appelles... ?

Persuadée d'être seule dans ce couloir loin de la vie du château Marine fut surprise d'entendre quelqu'un parler. Peut être cette personne était-elle perdue elle aussi, avec deux cerveaux et deux sens de l'orientation différents il risquait d'être plus aisé de retrouver un couloir plus fréquenté. Optimiste la fillette chercha la voix du regard. Elle trouva un élève entre la cinquième et la sixième année. Elle se tourna face à l'élève fixant l'épaule pour lui répondre ayant un léger doute sur la question qu'elle allait poser, un élève d'année aussi élevée devait connaître les moindres recoins du château, non ?
- Euh, ou, oui. Toi, toi aussi ?
Mais le garçon continua avec un propos tranchant qui fit réaliser la rouge et or qu'il n'était finalement peut être pas là pour l'aider à retrouver son chemin. *Qu'insinut-il dans son charabia, que je ne suis pas légitime d'être ici ?* se demanda-elle sentant la colère monter.

Elle regarda le moindre fait et geste qu'il fit mais ne sortit aucune répartie, enfin comme d'habitude, sa timidité l'empêchait une nouvelle fois de dire ce qu'elle pensait tout haut à cet élève se pensant plus légitime qu'elle d'étudier la magie mais ça ne l'empêchait pas d'imaginer la scène. Elle enviait grandement la Marine de son imagination capable de se défendre contre cet adolescent. Elle laissa seulement paraître son énervement sur son visage déformé par une grimace de colère, les mots au bout des lèvres sans pour autant leur laisser la moindre possibilité de s'échapper. Même si ça ne servait à rien car il ne l'a regardait pas elle le fussilla du regard, enfin s'il la toisait jamais elle n'aurait eu le courage de le faire mais bon elle se laissa bercer par l'illusion qu'elle lui tenait tête avec les moyens disponibles et à sa façon.

Il continua inlassablement à l'enfoncer maudissant son statut de sang. Mais Marine ne voyait pas le problème, malgré de grandes lacunes sur les notions du monde des sorciers la fillette n'avait entendu ce genre d'humiliation qu'à l'attention des né-Moldu qu'elle soutenait par les pensées car trop timide pour oser s'interposer. Jamais elle ne pensait pouvoir être embêtée par son statut de sang-mêlé et puis *Qu'est ce qu'il a mon sang, il est très bien comme il est !* pensa la fillette mourrant d'envie de le crier à celui l'ayant pris pour cible ce soir.

Malheureusement pour Marine il ne s'arrêta pas là et fit monter d'un grade la peur qui commençait lentement à agiter la fillette qui aurait tellement voulu être dans un endroit plus fréquenter pour trouver secours. *Mais pour qui il se prend ?* pensa la rouge et or le ventre comprimé par l'angoisse, le plus âgé plaçait sa baguette sous son menton alors elle recula pour y échapper jusqu'à trouver un mur la forçant à croiser son regard, avait-il trouvé son point faible ? Elle savait qu'elle se liquefirait en le regardant dans les yeux alors après avoir répondue paniquée :
- M, Marine !
Elle tenta de dégager sa tête du bout de bois pour trouver un point fixe loin des yeux mais assez proche de la personne d'en face qu'elle ne lâcherait plus des yeux jusqu'à la fin du discours du cinquième année cela donnerait l'illusion qu'elle le regardait sans avoir à subir cet effort impossible. Dans un coin de ses pensée elle espérait que quelqu'un passe par là.

Et puis mince! Non, elle ne voulait pas rester coincée menacée par une baguette qui ne devrait jamais se retrouver à son cou, c'est bon il en avait assez dit. Elle tenta de se glisser sur le côté pour y échapper et pouvoir accélérer le pas vers l'endroit où elle avait entendue du bruit. Peut être y trouverait-elle de l'aide avant qu'il ne la rattrape même si en laissant couler le temps ses chances de trouver quelqu'un encore en dehors d'une salle s'amenuisaient.

Ton post est super !

—Enfin le week-end ! J'allai avoir un peu de temps... pour faire des choses. On verra "quoi" plus tard. Pour l'instant, je vais me contenter d'aller dans la Grande salle. Je croiserai sûrement quelqu'un que je connais.
—Les deux jours promettaient d'être ennuyeux. Un peu de compagnie ne serait pas de refus. Ma fierté démesurée m'empêchait d'écrire à ma mère. Malgré mon envie de savoir comment elle et papa allait, quelque chose au fond de moi m'incitait à la haïr. Mais pas tant que ça. Je lui en voulais. C'était clair.

—Le retour si soudain de deux personnes, que je déteste, dans ma vie avait tout changé. William s'était montré compréhensif, pour une fois. Il avait promis d'essayer d'être un grand-frère. Stupide comme je suis, je ne lui avais même pas demandé sa définition du mot. Mmh... je préférais ne pas la connaître. J'en avais marre d'être déçue.

—Ma destination n'était plus tellement loin. Ça ne m'étonnai même pas qu'il y ait si peu de gens. Je fus plus intriguée d'entendre des éclats de voix. En temps normal, tout le monde profitait d'être à l'extérieur, à cette période de l'année. Ils étaient proches. Je les entendais. Des paroles étouffées par la distance.

—Une discussion ne pouvait avoir lieu dans un endroit pareil.
—Merlin... Les paroles empreintes de peur résonnaient dans ma tête. Il fallait que j'arrive à temps... sinon...
—Une image s'imposa à moi. M'arracha une grimace. Instinctivement, je me mis à courir. Le long couloir dans lequel je venais d'arriver me laissa entrapercevoir deux silhouettes. Dont une qui était grande — menaçante. Je m'accroupis, derrière une armure, prête à riposter au moindre faux-geste de la part du plus grand. Sur qui-vive, je dégainai ma plus précieuse arme. Elle me serait utile si la situation devait déraper.

—— M, Marine !

—Des pas qui s'éloignaient.
—J'avais peut-être exagéré. Ils n-...

—— Tu pars déjà, Marine ?

—Il masquait sa voix. Je le connaissait. Ces intonations...
—La dénommée "Marine" partait. Non pas parce que la discussion était terminée. Parce qu'elle voulait sûrement partir.

—— Stup-...

—— Expelliarmus ! m'écriai-je, sortant de derrière l'armure.

—Son catalyseur s'échappa de ses mains pour atterrir dans les miennes. Un quart seconde plus tard, il se retrouvait éjecté contre le mur.
—Je me retrouvai au plus vite à quelques mètres de lui. Je ne pris même pas la peine de lui jeter un coup d’œil. Je lui pointai son propre catalyseur dessus. S'il ouvrait les yeux, il n'oserait pas se relever.

—— Marine ? l'interpelai-je de ma voix la plus rassurante. Ça va ? C'est terminé. Tu le connais ?

—Je regardai enfin son agresseur. Un hoquet d'horreur m'échappa.
—William. Mon frère.

—— Relève-toi, marmonai-je quand il ouvrit un œil. Merlin, c'est quoi le soucis dans ta stupide tête ! Tu vois pas la frousse que tu lui a mis ! Tu a fais de ton pire, encore une fois...

—— C'est une né-moldue..., se contenta-t-il de répondre en haussant les épaules. Rends la moi, s'il te plaît, ajouta-t-il en tendant la main vers moi.

—Je le toisai, dégoûtée.

—— Rêve toujours ! À quoi pensais-tu, William ! Tu veux rendre ta famille fière en t'attaquant à des élèves !? m'emportai-je.

—Ma voix monta de deux octaves, mais peu importait — il n'allait pas s'en tirer aussi facilement.

- Tu pars déjà, Marine ?
À ces mots la fillette sentit que la situation dans laquelle elle se trouvait allait continuer d'empirer quoi qu'elle fasse. Mais elle décida de continuer à fuir, au moins elle s'éloignait autant qu'elle le pouvait du danger tandis que ses jambes se mettaient à trembler de plus en plus à chaque pas. Elle jetait quelques coups d'oeil par dessus son épaule pour évaluer ce que faisait son agresseur "Pitié qu'il ne me suive pas !". Il ne la suivait mais s'apprêtait à faire bien pire. En effet il préparait sa baguette, il allait lui jeter un sort, mais quel sort, pour en découvrir plus elle se retourna. Et là ce fut la panique lorsqu'elle l'entendit commencer à prononcer son sort. Comme seul réflexe elle se protégea la tête en plaçant ses bras devant. Sous la peur elle craqua et les larmes de peur qui avaient commencé à s'accumuler dans ses yeux s'échappèrent.

Un bruit sourd, elle s'attendit à valdinguer, mais non. Surprise, elle ouvrit les yeux qui s'étaient fermés alors que le bruit résonnait dans le couloir. Ce n'était pas elle qui s'était retrouvée cible du sort, mais bien son agresseur, ne cherchant pas le pourquoi du comment elle tenta de partir au plus vite profitant de l'étourdissement du garçon. Mais elle n'allait pas bien vite, luttant contre ses jambes encore tremblantes pour garder l'équilibre. Si bien qu'elle entendit un écho l'appeler, elle hésita un instant mais le ton rassurant et la voix inconnue la firent réfléchir "Et si c'est une personne qui m'a aidé, ça expliquerait pourquoi je n'ai pas été touchée. Il faut que j'aille la remercier.". Prudemment elle revint sur ses pas puis glissa discrètement la tête de derrière le coin du mur la séparant de la scène vérifiant qu'elle ne courrait plus aucun risque.

La fille à la voix rassurante qui l'avait appelé semblait maîtriser le garçon toujours au sol, alors elle écrasa les dernières larmes qui prenaient du temps à dévaler ses joues et sortie timidement du coin pour se montrer. Elle s'approcha lentement et s'arrêta au moins deux mètre plus loin de la scène. La rouge et or dit alors d'une voix soulagée :
- Euh, je cr, crois que... ça va. Non, non je, je le connaît... pas. Merci.
Puis elle baissa la tête mais resta là, immobile tel un piquet.

Ce n'est que lorsqu'elle entendit sa sauveuse lâcher un bruit d'horreur qu'elle releva la tête inquiète et apeurée à l'idée que son agresseur se décide à s'en prendre à elles deux. Heureusement, elle se trompait. La fille semblait connaître le garçon contre qui elle s'emporta mais pas le moins déstabilisé il répliqua pour se justifier :
- C'est une né-moldue...
La Gryffonne ouvrit de grands yeux bien que l'idée ne la dégoute pas, elle n'avait rien contre les nés moldue elle ne pensait pas que l'on puisse justifier cette méchanceté gratuite à cause du sang de l'autre. Et même si elle en avait entendue parler, elle n'avait pas imaginé ça aussi barbare. Par contre la brunette savait très bien qu'elle ressemblait beaucoup à une née moldue, du fait de son enfance complètement dénuée de magie, mais jamais ça ne lui avait porté préjudice.

Mais le garçon ne s'arrêta pas là et avec culot demanda sa baguette que la Serdaigle ne lui rendit pas créant une vague de reconnaissance chez la timide. En continuant son savon, la bleu et argent prolongea le sentiment de reconnaissance de Marine qui n'arriverait jamais à la remercier autant qu'elle l'avait sauvé des griffes de cet élève.

La Gryffondor tentait d'enfouir la petite voix de timidité qui lui disait de ne rien faire, ne rien dire pour remercier une nouvelle fois la fille qui l'avait sauvé et qui semblait bouillonner sous la rage qu'elle éprouvait contre l'agresseur, elle devait bien le connaître en déduisait la fillette.
- Mer, merci beaucoup pour ton aide.
Elle sourit pour conclure son propos.

Merci !

—Super... c'était de pire en pire. Pourquoi a-t-il fallu qu'elle arrive maintenant ? Là.
—Je levai les yeux aux ciel quand j'entendis la Né-moldue remercier ma sœur. Pff... comme si Lily était prête à m'attaquer pour la défendre elle. La petite sans-statut ne sait donc pas que nous sommes unis par le sang. Ce sang n'est pas impur, lui.

—Je me relevai avec difficulté et serrai les dents en sentant mon dos endolori me lancer. Elle y était allé de main forte.
—Je ne pouvais pas lui en vouloir, son sortilège avait été relativement réussi. Digne d'une vraie sorcière.
—Ma sœur avança d'un pas, menaçante.

—— Lily..., souris-je en m’arrêtant à quelque centimètre de la chose en noyer qu'elle pointait sur moi. Tu défends les petits... petites choses inoffensives maintenant ?

—— Ce n'était pas du tout nécessaire que je sois là... qui te dit qu'elle ne t'aurait pas attaqué ? riposta-t-elle en levant le menton, dédaigneuse. Elle est autant sorcière que toi, et elle se défendra à la loyale, elle.

—Sa voix claqua, sèche.
—Et elle avait toujours la seule chose qui me permettrait de me défendre.

—— Autant sorcière que moi ? répliquai-je en ignorant sa dernière pique. Mmh... j'en doute. Si elle avait été une sorcière, elle ne serait pas partie en courant ! Je suis sûr qu'elle ne sait pas se servir de sa Magie. Elle m'aurait attaqué à coups de poing ?

—Elle plissa les yeux un moment avant de faire volte-face et de partir rapidement vers Marine.
—Elle me lança ma-...
—Attendez... Quoi !? Nooon !

—Je me jetai à plat ventre sur le sol pour la rattraper. Je la réceptionnai au dernier moment.
—Pfiou... enfin avec moi ma magnifique ! Plus jam-...
—Un rire me coupa dans mon élan de tendresse envers la plus merveilleuse chose qu'il m'ait été donné d'avoir.
—Je relevai tout doucement la tête pour... voir sa tête. Encore elle, c'est une farce !

—— C'est toi qui a un gros souci ! crachai-je. Tu aurais pu la-... elle serait-... c'est totalement-...

—Elle m'avisa un moment avant d'hausser un sourcil, guère impressionnée par mes propos.
—L'insolente !
—La deuxième fois en une journée qu'à cause d'elle je suis par terre... ! Elle force. Énormément.

—— Cesse donc de toujours jouer les héroïnes ! C'est lourd, à la fin. Ça me rappelle quelque chose, d'ailleurs... un enterrement, ça ne te dit rien ?

—Elle serra les poings, piquée au vif.
—Il suffisait donc de remuer le couteau dans la plaie pour la faire cesser ? Pff... décidément, elle vit trop dans le passé.

—— Je ne suis pas lâche, moi, au moins, réussit-elle à dire, la voix vacillante. Si ça ne te dérange pas, je préfère ne pas rester en mauvaise compagnie. Je n'aime pas non plus perdre mon temps avec des racistes dans ton genre. Toi non plus, Marine ? ajouta-t-elle à l'intention de la Sans-statut. Sors donc de quoi te défendre... on ne sait jamais, il y en a certains qui n'hésitent pas à attaquer dans le dos des gens.

—Elle me toisa. Lily tergiversa avant d'attraper la main de Marine et de l'emmener... loin de moi.

Les deux élèves se disputèrent, pourtant la fille semblait toujours garder le dessus sur le plus âgé. Au court des éclats de phrase échangées, la Gryffonne avait appris le nom de sa sauveuse : Lily. Cependant, maintenant Marine avait l'impression que l'élève de Serpentard allait reprendre le dessus par une pique qui semblait beaucoup affecté la brune. Pourtant, elle réussit à s'en sortir arrivant vers la fillette toujours au coin du couloir à peine visible mais gardant un oeil sur la scène.

Ne sachant quoi faire quand Marine découvrit que sa sauveuse venait vers elle, elle se contenta d'attraper la main offerte pour la suivre loin du garçon. Elle ne répondit pas non-plus à la question qu'on lui avait posé. Encore un peu sonné par ce qui venait de se passer sans doute. Après un temps, la timide sortie de sa torpeur. Les deux élèves marchaient encore tandis que la rouge et or regarda de plus près celle qui l'avait aidé avant de répéter pour la énième fois des remerciement :
- Mer, merci encore. J'aurais, peut-être pas, pas pu m', m'en sortir sans qu, que tu interviennes. Merci.

Soudain une question vint envahir les pensées de la fillette qui fit arrêter leur progression. Elle s'était déjà posé la question et l'avais renvoyé à ses dernières préoccupations mais maintenant hors de danger elle brûlait de connaître la réponse.
- Tu, tu le connais ?

Marine se le demandais car elle avait trouvé les échanges bien ciblés pour qu'ils soient de purs inconnus. Ensuite sa curiosité avait fait le reste pour que la question vienne lui brûler les lèvres. Elle espérait juste maintenant que la question ne gêne pas trop la bleue et argent, après tout ça ne la concernait pas vraiment. Elle comprendrais qu'elle ne veuille pas en parler. Marine aussi avait des points sensibles sur lesquels elle tentait autant qu'elle le pouvait d'esquiver le sujet.

Épuisée par sa journée et les évènements la ponctuant, la Gryffondor se laissa glisser contre le mur baillant silencieusement et se frottant les joues et les yeux pour se remobiliser en attendant la réponse de Lily. Pendant ce temps elle repensa aux évènements de la soirée encore sous le choc plein de question auxquelles elle n'aurait jamais les réponses commençaient à se bousculer "Pourquoi tant de haine ? Ils n'ont rien fait les né-moldus pourtant ? Et il m'aurait fait quoi si je n'avais pas pu m'enfuir ?". Elle frissonna, choquée et déçue car jamais elle n'avait pensé ça possible.

Le choc commençait à se dissiper, et à force de voir et revoir cette agression dans sa tête pour patienter elle se rendait malade. Elle aurait sûrement pleuré un peu si elle avait été seule mais elle décida de se montrer un peu forte, mais elle se doutait que son état réel devait tout de même transparaître malgré ses efforts de camouflage. La voie coupée, des mots échappèrent au contrôle de la fillette :
- Tu, tu sais pourquoi... il a... fait ça ?
Elle renifla ne trouvant pas elle-même d'explications plausibles à sa propre question.

Je pense que Marine a bien besoin de Lily psychomage

—On progressait le plus rapidement possible. Il était allé trop loin. Encore une fois. Mon cerveau tournait et retournait la scène dans tous les sens.
—Les paroles de Marine ne firent que renforcer ma haine contre William. Et contre toute ma famille, dont moi.
—— Ça me paraît être la seule réaction face à ce genre... de... situation. C'est tout à fait normal..., lançai-je en fronçant les sourcils.
—Je ralentis progressivement à mesure que nous nous approchions de la Grande salle. William ne l'embêterait plus, elle. Mais Marine n'était pas la seule qu'il pouvait menacer. Une expulsion ferait le plus grand bien à tout le monde.

—La Gryffondor s'arrêta. Je crus tout d'abord qu'elle était à bout de force, mais... non. C'était la seule chose dont je ne voulais pas qu'elle se rende compte.
—Je l'avisai un long moment. Elle n'avait pas l'air en mesure d'entendre la réponse à sa question. Ça aurait plus facile si elle ne l'avait pas posée. Je fermai les yeux à l'instant où elle s'assit contre le mur.
—— Oui et non, soupirai-je. Je croyais le connaître... à une époque. Mais plus maintenant. Tu m'en veux si je te dis qu'il est mon frère ? terminai-je en chuchotant.
—Mon ton qui se voulait rassurant me surprit. Je n'avais pas voulu le lui dire. Mais elle voulait savoir... alors qu'elle était déjà en état de choc. Si elle était sur le point de s'évanouir... Oh, Merlin ! Mais qu'est-ce que c'était cette situation dans laquelle je me trouvai !? Me voilà la gentille qui combattait les méchants !
—— Je ne... veux pas que tu me détestes. Si tu savais à quel point... je le déteste. J'ai tellement honte d'être sa sœur, il...
—N'était qu'un être dénué de cœur. ET d'intelligence. Tss...

—— Tu, tu sais pourquoi... il a... fait ça ?
—Je m'adossai au mur face à elle. Si elle avait peur ou qu'elle me haïssait, je ne voulais pas lui compliquer la chose. Elle voulait savoir la vérité ? Je priai de tout mon cœur qu'elle n'avait jamais eut ouïe de ces atrocités qui étaient commises par des racistes comme William.
—— Nous descendons d'une longue lignée de sorciers. Qui étaient en grande partie à Serpentard. J'imagine que je n'ai pas besoin de t'en dire plus..., ajoutai-je. Il a été éduqué... comme s'il devait haïr les Moldus, les Nés-moldus et... peut-être un peu moins les Sang-mêlés. Écoute, je n'en sait trop rien. J'aimerais qu'il arrête de faire ce genre de choses, mais j'y peux pas grand chose. Mes parents non plus, terminai-je avec aigreur.
—Ces deux-là n'aurait pas dû laisser l'éducation de leur fils à deux malades mentaux qui ne pensaient qu'à exterminer les "faibles", comme ils les appelaient. Résultat ? Ils avaient fait de lui un harceleur en série.

La Serdaigle fronçait les sourcils alors qu'elle répondait aux excuses de la Gryffondor en décrétant que c'était tout à fait normal. La fillette se demandait si c'était le signe qu'elle était encore en colère contre ce Serpentard de qui elle venait de sauver Marine ou si c'était l'inquiétude mais la rouge et or refusa de s'attarder trop sur ce point, elle préférait se concentrer à calmer son cœur qui battait toujours la chamade. Enfin, que ça semble normal pour la bleu et argent la Gryffonne lui en était tout de même très reconnaissante.

Le contact avec la pierre froide du mur aida la brunette à se calmer même si elle n'arrêterait sûrement pas de la soirée de se revoir face à cet élève complètement effrayée. Les questions qu'elle avait osé poser l'avait aussi allégé d'un poids et elle espérait que les réponses en fassent de même. Justement Lily commençait a y répondre non sans avoir observer Marine un certain temps ce que la brunette ne savait comment interpréter, heureusement les propos de la sauveuse lui occupèrent suffisamment les pensées pour pouvoir s'en inquiéter. La situations semblait bien compliqué entre cette élève et celui qui l'avait attaqué car le début de la réponse perdue un peu la timide entre les dits et contre dits. Finalement dans un murmure l'aiglonne rendit la situation plus claire.

Certes la brunette eu un choc quand elle apprit cette nouvelle. Elle espérait que ça ne s'était pas trop vu car ce n'était pas tant parce qu'elle était là sœur de son agresseur mais plutôt parce qu'ils semblaient complètement différent. D'un côté un Serpentard méprisant les moldus et les nés-moldus prêt à leur faire du mal juste à cause de leurs origines et en face une Serdaigle gentille qui vient en aide aux autres. C'était assez compliqué à croire en tout cas jamais elle aurait imaginé ça. Après ce petit constat elle voulu rassurer la bleu et argent qui disait détester son frère, Marine s'en fichait qu'elle soit la sœur de ce serpent, surtout que ça ne changerait jamais sa gratitude de l'avoir sauvée. Mais avant de dire quoi que ce soit elle attendu patiemment d'avoir obtenue réponse à chacune de ses questions.

Assise en face d'elle Lily raconta brièvement les origines de sa famille, Marine compris dans les grandes lignes ce qu'elle suggéra, elle en avait déjà un peu entendu parler dans certains livres mais pas assez pour se rendre compte que ça pouvait prendre de grandes proportions. Les petites explications qu'ajouta la Serdaigle aida la Gryffonne à s'en rendre compte. Cette dernière n'attendit plus une seconde de plus pour dire ce qu'elle avait garder en bouche le temps d'écouter toutes ces réponses.
- Je ne... te détesterais pas, pas. T'as vraiment pas l', l'air comme lui. J'aurais ja, jamais imaginé que tu pou, pouvais être sa sœur. Vous, vous vous ressemblez pas niveau... caractère.

En y réfléchissant la fillette se rendit compte qu'elle avait en face d'elle le contraire même de sa situation avec son frère. Même si ça lui faisait mal de remettre le doigt sur ce sujet il fallait se l'avouer c'était une super coïncidence qu'elles se rencontrent. Ce que s'empressa de confier Marine :
- C'est étrange, commença-t-elle le visage en contradiction, les yeux embués et un petit sourire au lèvres, la sit, situation avec mon frère est compl, complètement l'inverse de celle... entre ton frère et toi. Elle prit une grande inspiration avent de s'expliquer. Tu détestes ton, ton frère et tu peux... le voir tous, tous les jours. Alors que j'adore mon, mon frère mais ça fait plus d', d'un an que je, je peux pas le, le voir. Je trouves, que, que c'est une drôle de, de... coïncidence.
Pas de soucis

—Décidément, tout Poudlard finirait pas connaître ma situation familiale compliquée, à cette vitesse là. Les paroles de Marine me permirent de me détendre légèrement. Et le fait qu'elle semblait se calmer prouvait qu'elle ne tremblait pas de peur à cause de moi.
—— Je suis désolée que ça te soit arrivé... je me répète mais...
—Je prononçai tous ces mots, yeux pointés vers le plafond. J'ai trop peu d'affronter ce regard toujours apeuré.
—— Tu me rassures en tout cas si tu trouves qu'on ne se ressemble pas...
—Je doutai du fait qu'elle m'ait dit ça pour me faire plaisir. Je ne savais pas moi-même à quel point on se ressemblait... Physiquement, peut-être un peu. Mais mentalement ? Je me connaissait un caractère particulièrement fort. Mais au point de violenter des personnes que je n’appréciais pas forcément ? Non. Du moins pas que je sache. Le simple fait de m'imaginer à sa place à lui me donna des migraines. Comment pouvait-il attaquer ainsi, des plus petits, de sang froid ? Il me répugnait. Si j'essayais d'aborder le sujet avec ma mère, ou même mon père, ils feraient la sourde oreille et lui trouveraient des excuses. Il restait leur premier enfant. La nostalgie de l'avoir chouchouté lors de son enfance, tout ça... Ils fermaient les yeux sur le moindre de ses défauts.
—La Gryffondor enchaîna sur un autre sujet... qui ne fit qu’accroître ma haine contre les injustices que j'avais subies. Rien qu'avoir un frère comme lui...
—— Je suis désolée.
—Je réfléchis un instant à ce que je pourrais lui dire. Que les retrouvailles n'en seraient que plus joyeuses ? Loin des yeux, près du cœur ? Naan...
—— J'ai appris il y a... quelques années que... la vie ne te fera jamais de cadeaux. Il faut encaisser e-et continuer. Je comprend ce que tu veux dire. Il y a deux personnes que j'adorerais revoir, mais... ce n'est pas aussi facile.
—Bravo, Lily ! Je venais juste d'encore plus plomber ambiance !
—— Je te souhaite de le revoir vite, tu en as de la chance d'avoir un frère. Il a quel âge ?
—Avoir un frère... Ce n'était pas mon cas. J'aurais pu préciser "un frère sur qui compter"... il fallait voir les choses en face : elle a dit que je pouvais le voir toute l'année, c'était faux. Je le voyais toute l'année, seulement je ne voulais pas le voir. J'avais beau en avoir honte, j'étais indéniablement jalouse de cette Marine. La vérité était que je lui enviais cette chance de penser à son frère en bien. Voilà une chose qui valait bien plus que tout l'or du monde.