Lundi 17 juin 2047, 16h30

Assis dans le couloir de Sortilèges, vous attendez votre tour. Bad Eaven a disparu depuis un moment maintenant. L'horloge disposée là pour l'occasion, égraine les secondes. Soudain, la porte s'entrouvre par magie.

"Eridan Lowell."

C'est une voix d'homme qui résonne dans le couloir et qui vous annonce que l'attente est terminée.

Cet examen se déroulera sous le format d'une mini-aventure. Je vous laisse donc entrer comme bon vous semble avant de vous raconter la suite.

Particulièrement nerveux, Eridan tapait son talon contre le pavé du couloir. Sa baguette en main, il attendait son tour et le moins qu'on puisse dire c'était qu'il n'était pas si serein que ça. Pourtant, il était plutôt bon en sortilège, mais le fait de passer sa BUSE l'impressionnait énormément. L'aiglon levait les yeux vers l'horloge pour regarder l'heure pour la millième fois quand enfin, la porte s'ouvrit. Plus pâle qu'à son habitude, il répondit par un faible « oui » d'une voix mal assurée à celle qui l'appelait tout en se levant pour entrer dans la salle. Il devait se reprendre et vite, s'il ne voulait pas finir avec un Troll sur son bulletin.

Sur votre gauche, derrière une longue table, deux personnes sont assises. Un homme plutôt grand, la quarantaine. Une barbe de deux jours cache son menton et ses joues et il arbore un sourire franc. Il n'a pas une carrure athlétique et serait même plutôt rond. Sa robe de sorcier noire avec une cravate pourpre le rend très élégant. Une femme que vous reconnaissez, votre professeure de Sortilèges est assise à ses côtés, légèrement en retrait mais souriante.

" Bonjour Monsieur Lowell. Je suis James Hughes, votre examinateur pour ce brevet. Votre professeure reste avec nous pour intervenir en cas de besoin mais je suis certain que ce ne sera pas nécessaire, d'autant que cela mettrait fin à votre examen. "

Sarah hoche la tête pour approuver ses paroles en vous adressant un sourire de soutien.

" Pour cet examen de buse, nous avons confectionné un parcours. Il est composé de neuf salles comportant chacune un défi. Vous pouvez ne passer que par trois salle si vous choisissez les bonnes portes mais tout est question de chance. Vous aurez vingt minutes pour nous montrer vos compétences en lancer de sorts et tenter de sortir de ce petit labyrinthe. Est-ce que vous êtes prêt ? Si oui, à vous de choisir votre porte. "

Autour de vous, se trouve trois portes. Une sur le mur de gauche en entrant, une en face de l'entrée et une sur le mur de droite.

La gorge nouée, Eridan avança de quelques pas pour s'approcher légèrement de la longue table et faire face à l'examinateur. Il avait beau noter que ce dernier n'avait pas l'air méchant et le sourire rassurant de sa professeur, rien n'y faisait, son visage restait fermé et plus pâle que d'habitude. Il essaya tant bien que mal de répondre par un sourire à la salutation, avant de se concentrer sur les consignes pour ne pas en louper une miette, hochant simplement de la tête pour montrer qu'il comprenait. Le cœur battant de plus en plus vite, Eridan resserra la prise sur sa baguette tout en jetant un coup d'oeil rapide à chaque porte. Aucune ne lui disait rien qui vaille, mais puisqu'il fallait en choisir une, il se dirigea vers la porte qui se trouvait en face de l'entrée.

D'un pas incertain, vous pénétrez dans une pièce qui s'apparente à un salon confortable ou plutôt à une sorte de bibliothèque. Vous voilà dans un décor presque familier. Il manque juste un peu de bleu. Cependant, très vite, une odeur monte à vos narines... de la fumée ?

Effectivement en tournant la tête, vous vous rendez compte que le feu initialement dans la cheminée prend de l'ampleur. Les flammes commencent à lécher les premiers étages de la bibliothèque toute proche.

La porte se referme derrière vous tandis que vous apercevez la ou plutôt les sorties possible. Il y a trois portes, une sur chacun des trois murs qui vous entourent, sur votre gauche, sur votre droite ou tout droit. Si vous essayez de les ouvrir, vous découvrirez qu'elles sont verrouillées.

Fronçant le nez en sentant l'odeur de fumée, Eridan tourna rapidement la tête en direction du feu. Le garçon pâlit brusquement en voyant les flammes prendre de l'ampleur. Non pas à cause du feu en lui-même, ni même pour sa vie, mais parce qu'elles se rapprochaient dangereusement de la première rangée de grimoires. Les livres ! Hurla une voix dans son esprit qui avait presque oublié qu'il était en plein examen de BUSE. C'étaient des objets bien trop précieux aux yeux du garçon qui se précipita pour essayer d'éteindre les flammes, ne jetant pas même un regard aux différentes portes.

Levant sa baguette, Eridan s'efforça de calmer son cœur qui battait la chamade et de se concentrer. Méthodique, il se rappela chaque étape et détail nécessaire pour lancer le sortilège. Il perdait peut-être quelques précieuses secondes maintenant, mais s'il se précipitait, il perdrait davantage de temps encore en échouant. D'autant plus que ce sortilège demandait d'être particulièrement vigilant. Visualisant un trou noir apparaître d'une taille suffisante pour avaler le feu sans pour autant être trop gros et devenir incontrôlable, l'aiglon pointa les flammes et prononça la formule en insistant bien sur la seconde syllabe : « exTINguo ! »

Une forme sombre apparaît au pied de l'étagère. Elle grandit peu à peu avant de se figer à la taille voulue. Les flammes alentours se font doucement aspirer dans ce qui ressemble à un trou noir, étrange spectacle, captivant et légèrement effrayant.

Le feu semble maintenant se résumer à ce qu'il doit être, c'est à dire quelques douces flammes dans l'âtre de la cheminée et c'est tant mieux. Les étagères et les grimoires semblent mystérieusement intacts mais vous n'avez pas le temps de vous y attarder car soudain, un cliquetis vous fait sursauter. A priori les portes se sont déverrouillées, laquelle allez-vous choisir ? A gauche, à droite ou au milieu ?

Concentré jusqu'au bout pour le perdre le contrôle de son sortilège, Eridan observa le brasier diminué en intensité, aspiré par l'espèce de trou noir qu'il venait de faire apparaître. Au bout de quelques minutes, voyant que les livres étaient sains et saufs et que les flammes étaient redevenue un simple feu de cheminée, Eridan s'autorisa un soupire de soulagement avant de sursauter en entendant le cliquetis de portes qui se déverrouillent. Prenant conscience de son environnement, le garçon réalisa qu'il en avait presque oublié sa BUSE de sortilège dans sa panique de voir le feu dévorer des livres. Il prit quelques secondes pour observer les portes avant de se diriger vers la porte droite.

Vous passez la porte de droite et découvrez une scène étonnante.

Devant vous se tient un fantôme plus ou moins assis - mais il a beau faire, on voit bien qu'il flotte au dessus de son fauteuil - au bout d'une longue table.

" Ah, voilà enfin quelqu'un ! Nettoyez vite la table pour que je puisse servir le repas. Mes invités peuvent arriver d'une minute à l'autre !, il fut que tout cela soit présentable ! "

Si vous l'observez la nappe, vous verrez qu'elle est tachée à différents endroits et des miettes trainent de-ci de-là. Une porte se trouve sur votre gauche, une sur votre droite et une en face de vous de l'autre côté de la pièce. Si vous essayez de les ouvrir, vous verrez qu'elles sont verrouillées.

Ses invités ? Servir le repas ? Eridan est plus qu'étonné en entendant les propos du fantôme. Surtout le second point qui n'est pas cohérent compte tenu de son état. Mais si ses sourcils se froncent d'étonnement, il ne fait aucun commentaire à voix haute. Ne cherchant pas plus loin que le fait que cela doit faire partie de la BUSE, le cinquième année s'approche de la table, déterminé à faire ce qui était attendu de lui sans se poser plus de question. Après avoir analysé la table et repéré plusieurs tâches, Eridan se concentra pour lancer le sortilège de nettoyage. Il en connaissait deux, mais se décida pour tenter Tergeo dans un premier temps, qui était plus puissant et efficace contre les traces tenaces. Visualisant la nappe redevenir aussi belle qu'à son premier jour, il leva sa baguette en direction de la table, Eridan s'efforça de ressentir le dégoût, s'appuyant sur la répulsion naturelle que lui inspirait de la vue de la table dégoutante. Une fois prêt, il exécuta la gestuelle, une spirale en direction de la nappe tout en prononçant : « TERgeo », insistant bien sur la première syllabe.