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14 août 2022, 00:26
Bobidibou !  PV 
Le jeudi 28 février 2047,
Au petit matin,
Grande Salle

4ème année

Hier, j’ai assisté à l’inauguration du nouveau Godric’s Hollow. Si je n’aimais pas la Citadelle autrefois, elle ne m’est qu’un peu moins désagréable désormais. Pour moi, c’est comme construire une maison sur un sable mouvant ou comme repeindre un mur pourri. C’est à peu près ce que j’ai écris dans ma note pour Cinead, hier soir, en faisant mes remarques sur l’architecture de la nouvelle ville. Oui, il faut être prudent quant aux opinions politiques de tout un chacun.

C’est cette note à la main que, ce matin, je repense à un autre détail. Tout d’abord, j’ai aperçu la mère d’Aliosus Nerrah – qui est une grande dame – mais surtout je l’ai vu discuter avec Bristyle. Aelle Bristyle.

Mes pas me guident naturellement vers la Grande Salle alors que je glisse la note écrite pour Cinead dans ma poche, dans l’optique de la lui glisser plus tard dans la journée. Et alors je ne peux m’enlever de la tête les images de Nerrah mère et fils en compagnie de Bristyle.

Alors oui, je devais aller lui parler à propos de Nerrah. Non, je ne l’ai pas encore fait. Oui, Nerrah m’a adressé des regards sous-entendus plusieurs fois. Mais ! J’ai du apprendre à apprendre une nouvelle langue, et pas des moindres, et c’est une excuse suffisante. Bien que ce ne soit certainement pas L’excuse. Parce que, eh bien, Bristyle est assez effrayante. Je n’ai pas véritablement eu l’occasion de la croiser et quand cela a été le cas, elle n’a pas daigné échanger un regard. En y repensant, je crois que c’est tant mieux. Mais cela fait quatre mois que je dois aller lui parler de Nerrah, et que si cela se passe de la société secrète (oui, c’est la conclusion à laquelle nous sommes arrivés en discutant plus tard), et j’ai de plus en plus confiance en moi.

Et puis, cette fois, puisqu’elle a parlé avec sa mère, elle aura probablement ouvert les yeux sur les capacités et le savoir-être de Nerrah. Sur tout l’intérêt qu’il représente et sa haute valeur. Non ?

Je n’en suis pas convaincue alors que j’entre dans la Grande Salle. Je scrute discrètement les tables, particulièrement la jaune, pour trouver un visage que je reconnais. Celui de Bristyle. Mais je ne le déniche pas et quand bien même ! Ce n’est pas l’endroit pour l’aborder ! Qu’est-ce que j’aurais fait ? Je l’aurais suivie dans les couloirs ?

Bien, il faut que j’élabore un plan plus solide que cela, je pense en m’asseyant à une place au hasard. Je ne salue personne et garde la tête baissée sur mon assiette. Je ne la lève que pour me servir, les sourcils froncés et le nez plissé par la concentration. Il faut que je l’impressionne, à un moment qui le permet, dans un endroit tranquille. Je me laisse réfléchir encore un moment et puis je quitte la table.

***

Le vendredi 1 mars 2047,
Entre deux couloirs,
En fin de journée


« J’irais lui parler samedi. J’ai eu une idée pour la convaincre de faire partir de notre société secrète. »

Les yeux grands ouverts de Nerrah me rappellent qu’il s’agit d’abord de juger la valeur qu’Aelle lui accorde avant de la recruter. Mais je n’ai pas oublié qu’il m’a un jour dit que si la situation s’y prêtait, je pouvais parler de la SSSS et commencer le recrutement. Je me souviens même lui avoir dit qu’il faudrait plusieurs jours, voire semaines, pour la convaincre.

Mais c’est avec un sourire entendu que nous nous quittons, d’accord sur les sujets que je devrais aborder avec Bristyle, d’accord sur la méthode que je lui ai décris et presque d’accord sur le recrutement.

Comme quoi, cette discussion avec sa mère l’a fait changer d’avis. Ou alors ce sont les quatre mois d’attente qui ont eu cet effet…

***

Le samedi 2 mars 2047,
Après-midi,
À la recherche d’@Aelle Bristyle


Je suis seule et je suis stressée. Il y a au creux de mon ventre une petite boule qui se tord. Si seulement mon chat avait bien voulu me suivre hors du dortoir cet après-midi ! Mais non, je déambule seule dans les couloirs, guettant parfois la fenêtre dans l’espoir d’apercevoir Zikomo et Bristyle et de pouvoir les rejoindre. J’espère ne pas tomber sur elle en me promenant ainsi, j’espère qu’elle se trouve dans le parc pour que mon plan puisse fonctionner.

Je ne me promène pas sans but, bien que cela en ait l’air, et ne passe pas ses longues minutes dans le silence de ma tête. Non ! J’en profite pour réviser le Gobelbabil, si bien qu’on peut m’entendre grogner si l’on me croise. Mais ce ne sont pas des grognements ! Ce sont des mots de Gobelins, je pense en souriant, alors que je descend en direction du parc.

J’étouffe entre les murs du château, et j’espère que Bristyle étouffe aussi, et qu’elle s’est réfugiée dans le parc. Il ne fait pas encore assez beau et assez chaud pour que le parc se noircisse de monde, c’est pile le bon moment pour en profiter.

Bien, je suis à la porte du parc et je scrute la zone qui s’étend en face de moi pour espérer repérer ma cible à distance.

Magic Always Has a Price
6ème année

01 sept. 2022, 15:47
Bobidibou !  PV 
Samedi 2 mars 2047
Parc — Poudlard
6ème année



J'ai encore la tête pleine des nouvelles choses que j'ai aperçues et cela me perturbe bien plus que nécessaire. La ville que j'ai visitée mercredi a dépassé toutes mes espérances. Je ne m'attendais pas à une telle grandeur. Que l'on se l'avoue ou non, une chose est certaine et ne peut être réfutée : Godric's Hollow est belle, grandiose, impressionnante et, j'ai du mal à l'avaler : à la hauteur des sorciers et sorcières qu'elle représente. Les façades ouvragées, les rues pavées, les bâtiments somptueux, la magie ambiante, celle que l'on ressent et celle que l'on voit... Tout est fait pour en mettre plein les yeux et ça a marché. Oh, cela ne me fait pas oublier l'histoire de cette ville et du gouvernement qui l'habite mais je ne pensais pas en me rendant hier à l'inauguration que j'en reviendrais aussi impressionnée et surtout perturbée ; depuis, j'en suis plusieurs fois venue à me demander si le passé et les actions du Conseil étaient véritablement rédhibitoires au vu de la Capitale exceptionnelle qu'il nous a offerte. Puis je me suis souvenue que c'était le même Conseil qui nous prenait nos baguettes magiques à chaque vacances, et ce, contre toute prudence et logique.

Nous avons passé un bon moment à en discuter tout à l'heure avec Zikomo et Nyakane au lieu de commencer l'entraînement. Assis en rond au pied de notre arbre, à l'abri des regards indésirables, nous avons évoqué la Capitale que Zikomo a pu visiter avec moi et ils ont comparé l'apparition de ce mastodonte à leurs propres souvenirs. Tous deux âgés d'un bon millénaire approximativement, ils en ont connu des soulèvements politiques et des grands changements. Ils m'ont aidé à y voir plus clair et à mettre à jour ma réflexion, même si le travail n'est pas encore terminé. Cette discussion était étrange, bien que bienvenue. S'il n'est pas rare que nous discutions de tout et de rien, de la vie et de ses déboires, c'est cependant moins fréquent que nous discutions de mon pays et de mon opinions à son propos. En les écoutant ce matin, je me suis rappelée que Zikomo et Nyakane étaient plus qu'un compagnon et un professeur pour moi : ils tiennent également le rôle, rôle que leur a donné Erza, de conseillers — et ils le tiennent très bien.

Une fois le flux de parole endigué, l'entraînement a pu commencer. Comme depuis plusieurs mois, il s'est concentré sur différents axes : la magie informulée qui me met des bâtons dans les roues, l'enchainement des sortilèges en duel, l'apprentissage de ma propre magie, comme l'appelle Nyakane. Il s'agit ni plus ni moins de me concentrer sur cette force exceptionnelle qui coule dans mes veines afin de ne surtout pas reproduire ce qu'il s'est passé en septembre dernier sur le Plateau en compagnie de ma directrice. Apprendre à ressentir, apprivoiser et ne surtout pas se perdre dans la magie comme la première fois. J'ai un souvenir trop cru de la douleur qui sourdait sur et dans ma peau après mon passage dans les méandres de ma propre magie. Je connais désormais le goût de l'incontrôle et je me plais à croire, à tort selon Nyakane, que l'erreur se trouve désormais derrière moi.

Après deux bonnes heures d'entraînement, je traverse le parc en rêvant de la douche qui m'attend. Zikomo et Nyakane se trouvent quelques mètres derrière moi, le premier gambadant dans l'herbe verte d’Écosse et le second presqu'invisible dans les airs. Si je me retourne quelques fois pour les regarder, je ne les attends pas pour autant, pressée de retrouver un semblant de bien-être en me débarrassant de ma crasse. Je porte ma cape sur l'avant-bras et marche les épaules nus, le buste enserré dans une robe de sorcière très fine qui s'évase au niveau des hanches pour laisser entrevoir mon pantalon d'entrainement de couleur tout aussi sombre que le reste. Je sens mes joues chauffer et sais de source sûre sans que cela ne m'inquiète que mes cheveux tressés sont sales et en pagaille ; ma tenue me rendrait presque fière, elle met en avant mon travail et mon acharnement.

Au loin devant moi, la grande porte du château me nargue. Il me reste encore une vaste étendue verdâtre à traverser avant de pouvoir retrouver la quiétude du château et ma Salle Commune. Je marche péniblement, ralentie par mes muscles endoloris et cette fatigue intérieure difficilement descriptible, celle qui vient lorsque l'on use trop de sa magie.

Plume, me voilà enfin ! Je m'excuse pour ce retard. J'ai tellement hâte de savoir où la discussion va les mener, je suis vraiment très contente d'écrire avec toi !

01 sept. 2022, 19:19
Bobidibou !  PV 
Je me tiens droite et fière dans l'embrasure de la grande porte. La poitrine gonflée et les deux mains sur les hanches. Pourtant, malgré cette confiance qui doit émaner de moi, je me décale presque instinctivement en entendant du bruit dans mon dos et pour laisser passer le groupe de septième année. Ce sont des septième année ! C'est pour ça que je me suis décalée, et pas parce que je manque de confiance en moi, je me rassure intérieurement.

Mes mains ont quitté mes hanches et je ne peux m'empêcher de me sentir moins sûre de moi. Le stress m'accompagne toujours, niché dans mon ventre, à chaque instant que je passe à observer le parc depuis son entrée.

Et puis... Au fond du parc, une tache bleue accompagnée d'une tache plus grande et, en hauteur, une tache volante. C'est elle ! J'en suis persuadée, ou du moins c'est mon rythme cardiaque qui en témoigne. Foutu stress ! Je pense en essayant de me concentrer pour apaiser mon cœur qui voudrait bondir hors de ma poitrine, comme si cette épreuve était trop dure à surmonter. Tu ne me lâcheras pas, je chuchote à l'adresse de ce stupide organe qui n'arrête pas de me casser les oreilles.

J'ai affronté bien pire ! A trois reprises, j'ai passé les examens de fin d'année sans sourciller et avec brio. J'ai rejoins le club de ma professeure de défense contre les forces du mal sans que mon cœur ne me lâche de toute la pression que cela représente d'être considérée comme un prodige. J'ai été accepté dans la formation Animagus sans flancher. J'ai travaillé toujours plus dur toute l'année pour m'améliorer en Gobelbabil et ne pas décevoir le vieux Ragnok. J'ai même résisté à la pression de mon oncle Neville toutes ses années. Et là ? Ma confiance en moi s'évanouirait devant cette fille ?

Oui, elle est intimidante. Oui, j'ai de l'estime pour elle et pour sa puissante magie, et ses milles et une connaissances. Oui, je veux lui faire bonne impression. Mais si ça se passait mal, ça ne changerait rien à mes projets.

Je respire et rassemble mon courage, mais aussi mes pensées, avant de lever ma baguette.

Bien, je peux mettre mon plan à exécution maintenant. Et, argh, je commence à douter de cette idée. Mais après tout, c'est mon idée et il est trop tard pour en mettre une nouvelle au point. Elle se rapproche et je dois commencer ma visualisation.

J'imagine que la boulette de papier, que je dégaine de ma poche, se métamorphose sous l'effet de ma magie. Le papier change de matière, il devient de la chair rosée qui s'allonge pour prendre la forme d'un oiseau. Les plumes poussent progressivement sur tout son corps pour donner à sa croupe un air de queue. Ce sont des plumes bleues, foutrement bleues, qui poussent sur tout son corps. Au niveau de sa tête, un bec noir apparaît en même temps que ses pattes qui se forment et ses griffes qui s'arquent. Deux billes noires achèvent de le rendre vivant. Là où ma métamorphose n'est plus d'un niveau première année, c'est que ma visualisation ne s'arrête pas à la création de l'oiseau mais à son comportement. Je vois l'oiseau s'envoler en flèche vers le ciel avant de redescendre en étendant ses ailes bleues. Il plane jusqu'à trouver Bristyle et à voler autour de sa tête, avant de se poser sur son épaule si elle daigne s'arrêter.

Elle n'est plus qu'à une vingtaine de mètre de moi quand je sors la boulette de papier de ma poche et que je pointe ma baguette sur cette dernière. Un dernier sourire conquérant et je lance le sortilège.

« Avifors ! »

Et la métamorphose commence. Sous mes yeux, le papier se transforme en suivant le schéma que j'ai imaginé. Certaines étapes peuvent paraître peu ragoutante mais il est satisfaisant pour moi de voir mes pensées prendre vie sous ma baguette. Sans sourciller, sans faiblir, ma main soutient ma baguette qui pointe l'oiseau qui vient d'apparaître.

Ce dernier prend son envol et fait briller ses ailes bleutées. L'oiseau n'est pas gros, il a la taille d'un merle plutôt que d'un corbeau. Il peut aisément se poser sur l'épaule de Bristyle... Je guette sa réaction alors mon oiseau bleu s'approche d'elle en planant. A cette distance, elle peut facilement me voir et capter ma baguette magique.

Magic Always Has a Price
6ème année

03 sept. 2022, 20:23
Bobidibou !  PV 
Un pas devant l'autre et on recommence, on recommence jusqu'à ce que l'objectif soit atteint. Ma fatigue résonne dans mes muscles mais pas dans ma tête, je me concentre à la fois sur mes envies primaires et sur l'entraînement qui vient d'avoir lieu. Je dois penser à noter ce qui n'allait pas, prendre notes des pistes à approfondir dès demain et des quelques réflexions que je me suis faite à propos de mes sortilèges. L'apprentissage des sortilèges informulés n'est pas aisé, même pour moi qui pratique pourtant une forme de magie semblable depuis ma première année grâce aux enseignements d'Erza. J'ai l'impression de stagner, c'est agaçant.

Mes pensées sont stoppée par une ombre qui passe au-dessus de moi, bien trop proche pour ne pas m'inquiéter. Je lève le nez au ciel, une main devant le visage pour me protéger de son éclat.

« Eh Nya, tu peux pas voler plus loin, dis ?
Sois plus observatrice, jeune fille, et tu comprendras que tu m'accuses à tort. »

Je me stoppe à cette réplique et tourne la tête dans tous les sens jusqu'à apercevoir Nyakane à plusieurs mètres derrière moi, dans les airs. L'oiseau serpentaire me fixe d'un regard goguenard lorsque je prends conscience de mon erreur. L'ombre qui est passée devant le soleil n'est autre que celle d'un petit oiseau oiseau bleu tout à fait étonnant. Non pas qu'il ait quelque chose de particulier, cet oiseau, si l'on oublie sa jolie couleur, mais c'est qu'il vole tout proche de moi et que ce n'est pas le comportement naturel d'un volatile quel qu'il soit. Je me fige en attendant de voir ce qu'il va faire. Il me tourne autour pendant quelques secondes avant de venir se poser sur mon épaule.

Je ne fais plus un geste, plus un seul, de peur que l'animal s'enfuit. Je suis subjuguée par sa beauté et par son comportement, je me sens honorée qu'il m'approche. Du coin de l'œil j'aperçois Zikomo qui s'approche en bondissant ; dans son sillage, un Nyakane qui plane paisiblement. Le Mngwi a le museau dressé vers moi. Je lui souris avant de porter de nouveau mon attention sur l'animal et...

« Mais c'est de la magie ! » m'exclamé-je soudainement.

Évidemment que ç'en est. Lorsque l'on croise un étonnant phénomène quand on est élève dans une école de magie, il ne faut pas être exceptionnellement intelligente pour comprendre qu'il est de provenance magique. Et même plus que cela : la magie se sent et se ressent, si tant est que l'on soit suffisamment sensible pour être capable de capter son rayonnement. J'en suis capable.

Je fouille le parc des yeux, l'oiseau oublié ; la personne qui l'a créé m'intéresse bien plus pour deux raisons : la première parce que c'est une belle métamorphose et la seconde parce que cet oiseau n'est pas venu vers moi par hasard et que je veux savoir ce que l'on me veut.

Il y a bien une silhouette, là-bas. Gryffondor, plutôt banale même si bien plus petite que la moyenne, une chevelure brune et surtout une baguette dans les mains. Je m'approche d'elle prudemment. Un pas, deux pas, trois pas. J'en ai besoin de quatre pour reconnaître ce profil étroit et ce regard confiant. Macbeth. C'est un souvenir lointain qui me revient en la reconnaissant mais il n'est teinté que de sentiments positifs. De Macbeth, je me souviens de sa passion pour les livres et de son intérêt pour la magie africaine, je me rappelle de la pertinence de ses propos et de l'impression de me voir en elle. Le reste, je ne préfère pas m'en souvenir. Je retiens d'elle de belles choses et c'est tout : nous n'avons jamais véritablement reparlé depuis que nous nous sommes croisées dans la librairie de papa, elle et moi. Pourquoi l'aurions-nous fait sans raison précise ?

Aujourd'hui il semble y avoir une raison sinon elle ne m'aurait pas approché de la sorte.

Je me poste non loin d'elle, les mains dans les poches, l'attitude nonchalante, toute drapée de ma crasse et de ma fatigue. Zikomo et Nyakane m'entourent, l'un au sol l'autre dans les airs ; ils voguent autour de nous sans s'approcher, ils ont leur propre vie et leurs propres affaires.

« T'as pas des manières communes d'approcher les gens, toi. »

Je l'observe sous toutes les coutures, prends note des quelques changements qui ont eu lieu chez elle depuis la dernière fois que j'ai pu l'approcher aussi près et oublie tout cela dans la foulée parce que ça ne m'intéresse pas.

« Pas mal la métamorphose, complimenté-je en dressant le menton. Pas facile d'en arriver là. »
Dernière modification par Aelle Bristyle le 08 sept. 2022, 09:16, modifié 1 fois.

05 sept. 2022, 20:47
Bobidibou !  PV 
Ma métamorphose est en vol au bout de ma baguette, baguette avec laquelle je la suis sans vraiment la guider, alors que mon plan se met en exécution. Bristyle s'arrête, comme je l'avais visualisé, et mon oiseau bleu se pose sur son épaule comme je l'ai prévu. Un sourire satisfait prend vie sur mon visage alors que l'oiseau sur l'épaule de Bristyle semble s'éteindre.

Alors que la fille se rapproche de moi, celle que je cherche et celle à qui je destine ma métamorphose, j'ai le temps de réfléchir. Je crois que c'est maintenant que ça se passe. Bah oui, faire de la magie c'est facile pour moi. Je n'ai même plus de boule au ventre maintenant que j'ai laissé un peu de moi sortir de ma baguette pour devenir un joli oiseau. Mais quand il s'agit de se confronter à quelqu'un, à qui l'on veut faire bonne impression, les choses deviennent tout de suite plus compliquées.

Il faut que je choisisse les bons mots et la bonne approche. Est-ce que je dois lui parler tout de suite de Nerrah sans faire aucun détour ? J'aimerais qu'on soit direct avec moi, mais est-ce qu'elle voudra me parler de lui sans raison valable ? Est-ce que je dois tourner ça différemment et attaquer d'un autre angle ?

En vérité, il y a beaucoup de choses dont j'aimerais parler avec elle. Oui, elle est plus grande donc forcément plus expérimentée, et puis, tout le monde sait que Bristyle est vraiment douée en magie. Elle a aussi des compagnons fort intéressants, bien qu'il serait plus sage de discuter avec eux directement. Elle correspond avec un élève de l'école de magie Uagadou... Il y a plein de choses qui m'intéressent chez elle !

La voilà qui se rapproche, je crois qu'elle m'a reconnu. Quelque part, j'espère qu'elle m'a reconnu : cela voudrait dire que je n'ai pas été une rencontre insignifiante. Et puis, cela ne l'a pas été pour moi. Ma rencontre avec Bristyle (la première officiellement, en tout cas c'est la version que je garde en tête) au Dôme Libre m'a donné envie de me dépasser, toujours plus, et c'est ce que je fais depuis ce moment que l'on a échangé. Je continue de croire que je l'aurais fait sans les mots qu'elle a prononcé, mais ils ont été une bonne source de motivation. Alors ça peut paraître bête, mais rien que pour ça, j'estime cette fille et je n'ai pas envie de me tromper sur mes premiers mots.

Elle est bientôt assez près pour que l'on puisse discuter. Je ne fixe pas mon regard sur elle ou sur ses compagnons, mais sur ma métamorphose qui trône paisiblement sur son épaule. Malgré qu'elle soit venue jusqu'à moi, l'oiseau sur son épaule n'a pas bougé. Et maintenant qu'elle est stable, il se fait la toilette, sa tête bleue est passée sous son aile.

Lorsqu'elle prononce sa première phrase, je ne peux m'empêcher d'esquisser un sourire satisfait.

C'est son compliment qui fait apparaître un sourire franc sur mon visage. Sa dernière phrase fait aussi s'envoler l'oiseau bleu qui se met à planer au dessus de ma propre tête. Alors, avant de répondre, je prononce la formule qui le fait redevenir une boule de papier. Elle retombe dans les airs, lentement, pour que j'ai le temps de la rattraper et de la remettre dans ma poche.

« Merci, j'ai beaucoup travaillé sur cette métamorphose. »

Je réponds d'abord, laissant mon sourire s'évanouir. Je ne crois pas qu'il faille sourire autant devant une fille comme Bristyle, et puis je dois avoir l'air sérieuse pour lui dire pourquoi je suis là. Et je ne sais toujours pas quel angle je vais adopter... devant le fait accompli, je ne sais plus comment je vais m'y prendre.

Il faut juste que je laisse les mots sortir, ce sera forcément le bon choix. Ce sera mon choix dans tous les cas.

« Je voulais te parler de Nerrah. »

Voilà tout ce qui sort, sur un ton neutre, les mains dans les poches, le regard fixé sur elle en essayant de ne pas être trop insistante.

Magic Always Has a Price
6ème année

08 sept. 2022, 16:40
Bobidibou !  PV 
Ses remerciements flottent un instant entre nous avant de s'évaporer comme l'a fait l'oiseau juste avant. C'est amusant de voir à quel point la magie qui nous avons l'habitude d'utiliser en dit long sur nous. Macbeth a la Métamorphose dans le sang, je le sais et je viens d'en avoir la preuve. Évidemment elle a beaucoup travaillé pour réussir ce sortilège mais il a aussi quelque chose de naturel en elle qui la pousse vers cette forme de magie. Qu'est-ce que cela dit sur elle ? Elle maîtrise, pas encore à la perfection mais tout de même mieux que la moyenne, une magie qui tord le monde pour créer un ou plusieurs oiseaux. Une jolie magie qui permet de s'imposer dans le monde en ajoutant à celui-ci un simulacre de vie. Rien que de l'esthétique, pourrait-on croire, mais c'est bien plus profond que cela. Il faut être capable de comprendre la mécanique des corps pour réussir une telle métamorphose. Dois-je comprendre que Macbeth porte sur la vie un regard à la fois chirurgical et poétique ? Peut-être. Ce que je retiens surtout, ce sont nos différences. Le gouffre entre son Avifors et mon Reducto que je maîtrise mieux que bien. La création et la destruction. Cela me fait rire. Je souris, d'ailleurs, influencée par la teneur de mes pensées que j'aurais pu lui partager si elle m'en avait laissé le temps.

Mes mots et mon sourire me sont tous deux arrachés dans la foulée. Macbeth n'y va pas par quatre chemins. Elle me dit ce qu'elle a à dire. Je tique, mes paupières papillonnent, je fronce les sourcils. Attends, quoi ? Nerrah ? Qu'est-ce qu'il vient donc faire là ?

Je n'y peux rien, mes pensées invoquent le garçon avec qui j'ai partagé mes premiers pas dans la nouvelle capitale sorcière. Nerrah et sa mère, cette femme au sourire enchanteur dont je garde une impression tiédasse : elle est souriante et avenante mais aussi acérée qu'un couperet, tant dans les paroles que dans le regard ou les mots. Elle m'a rappelée tout le monde et personne à la fois. Comme son fils, d'une certaine façon, même si en tant que femme avec de l'expérience, la mère part avec plus de point que l'enfant.

Je me secoue pour m'arracher à mes pensées et focalise sur Macbeth qui évoque ce garçon avec un naturel qui me déstabilise. Que vient-il faire dans la conversation, déjà, et surtout : pourquoi veut-elle parler de lui avec moi ? Cela me déçoit un peu. J'attendais une grande et belle conversation à propos de la magie et de ses capacités. Une conversation profonde qui change les choses, ou du moins qui métamorphose nos pensées aussi bien que la fille le fait avec le monde. Enfin, je n'attendais rien d'exceptionnel de ça part mais certainement pas... cela. La raison pour laquelle elle m'approche est d'un banal... Que me veut le garçon ? Lui a-t-il demandé de venir me parler ? Parce qu'ils se connaissent, en plus ?

Comme à chaque fois que je pense à Aliosus Nerrah, mon esprit tourne en rond. Je ne sais toujours pas que penser de lui et notre dernière entrevue n'a pas arrangée cela. Elle n'a fait qu'approfondir la gouffre que deviennent mes pensées lorsqu'elles lui sont destinées.

Je soutiens le regard de la Gryffondor, la mine concentrée quoi que légèrement plus froissée que précédemment.

« Nerrah..., finis-je par dire d'une voix traînante. Qu'est-ce qu'il vient faire dans la conversation ? »

La fatigue revient au premier plan maintenant que l'intérêt a diminué. Une douleur diffuse sourde dans mes membres. Elle pulse comme un cœur épuisé. Je me souviens de ma douche qui m'attend et comme si les deux choses étaient associées, ma propre odeur s'invite dans mes narines et me fait grimacer. Mais je suis encore là, arrêtée de mon plein gré devant cette fille qui, si elle est bien ce que je pense qu'elle est, n'a pas encore sorti toutes ses cartes. Alors j'éloigne la fatigue, me redresse et fronce les sourcils pour me concentrer sur la suite.

À l'orée de mon regard j'aperçois, et peut-être est-ce fait exprès, Zikomo qui gambade dans l'herbe à la recherche d'une proie à chasser. Il sautille, petite tache bleue qui rebondit parmi les brins verdâtres. Je ne vois pas Nyakane mais transparent comme il est, il se font peut-être dans le paysage.
Dernière modification par Aelle Bristyle le 12 sept. 2022, 09:46, modifié 1 fois.

10 sept. 2022, 12:44
Bobidibou !  PV 
Sa réaction comme le battement que rate mon coeur me font réaliser que je n’ai pas choisi la bonne approche et encore moins les bons mots. Il faut que je repense tout car je crois que je n’ai pas bien entamé cette discussion. Au contraire, la conversation a probablement trop bien commencé pour que je la continue comme ça.

Parfois, je manque de jugeote. Particulièrement quand j’estime les gens.

Et puis, qu’est-ce que je vais lui dire maintenant ? Je t’ai vu discuter avec Nerrah et sa mère à l’inauguration, mais je suis pas une fouineuse, je vous ai vu et je voulais savoir ce que tu penses de lui. C’est juste comme ça par curiosité. Mais j’ai un truc à te proposer qui l'inclus, car oui je le connais. Mais avant j’ai besoin de savoir ce que tu penses de lui, c’est la condition. Donc non, ce n'était pas par curiosité.

Non, je ne peux pas lui dire ça.

Je hausse les épaules sous le poids de sa question, sans baisser les yeux, et je prends une grande inspiration.

Bien bien bien. Il va falloir que je prenne les choses sous un autre angle, un angle plus intéressant, un angle qui colle mieux avec mon plan, un angle différent de celui qui parle de Nerrah. Parce que oui, si j’ai choisi cet angle d’attaque c’est à cause de lui et de son ego qu’elle a blessé. Est-ce que c’est son ego qui est trop fragile ou les mots de Bristyle qui sont trop tranchants ?

« En fait... on s'en fou. »

Je commence par dire. Dans ma tête, c'est tout un tas de mais non on s'en fou pas, c'est mon ami et l'un des plus précieux, mais je sais qu'il n'a rien à faire dans cette conversation. Parce qu'il ne faut pas lui parler des gens, à cette fille, il faut lui parler de magie parce que c'est ça qui est le plus intéressant dans l'histoire (et dans ma vie de sorcière en général, alors ça doit en être de même pour la sienne).

Mais comment lui parler de la SSSS, cette société secrète destiné aux savants sorciers que nous sommes, tous les trois, lui elle et moi, afin que nous apprenions des uns pour devenir meilleurs que tous les autres. J'articule un sourire, voilà que j'ai trouvé une bonne façon de présenter les choses.

« Si je suis venue te parler, c'est pas pour te parler de Nerrah. Pas exactement... »

Je triture ma baguette dans une main, à l'air libre et à la vue de tous, alors que je joue nerveusement avec la boulette de papier dans le secret de ma poche.

Mon attitude change un peu alors que je choisi d'emprunter un autre chemin. Cette conversation ne va pas s'engager sur la voie que mon acolyte aimerait qu'elle prenne, mais c'est celle que je veux qu'elle prenne. Il n'est pas là lui, alors que moi je suis devant elle et je viens de lui démontrer ma maîtrise de la magie avec une métamorphose drôlement bien réussie.

Magic Always Has a Price
6ème année

12 sept. 2022, 10:48
Bobidibou !  PV 
En fait, on s’en fout.

Une moue s’installe sur mon visage à ces mots. S’il y a bien une chose dont elle ne se fout pas, elle, c’est de Nerrah. C’est du moins ce que je comprends au ton qu’elle a employé précédemment. Si elle a voulu me parler de lui, ce n’est pas pour rien. C’est qu’il y a quelque chose à en dire même si je n’ai pas la moindre idée de ce que ça peut être. J’ai beau chercher, je ne vois pas quel lien il y a entre Macbeth et Nerrah. Vraiment pas. Je ne les ai jamais vu ensemble. Ils ne sont même pas de la même Maison. Se sont-ils connus en classe ? Cela paraît probable. Mais de toute façon, je n’en ai rien à faire. Les personnes que côtoie Nerrah ne m’intéressent pas. Exceptée une mais elle n’est plus au château ni même au pays. Alors ses petits camarades, moi, je m’en tamponne. C’est presque dommage que Macbeth en fasse partie, d’ailleurs. Je crois que j’aurais préféré l’ignorer, je ne sais pas pourquoi.

Je me redresse face à elle, les mains dans les poches, le regard fixe. Quelle drôle de personne, tout de même, qui balance un nom dans la conversation qui n’a rien à faire là avant de revenir sur ses propres mots… Il y a de la détermination dans son regard et dans sa voix mais ses paroles… Ses paroles pataugent. Et pour tout dire, cela me perturbe. C’est que je l’ai connue beaucoup plus directe, moi. Quand nous nous étions croisées au Dôme Libre, elle était plus sûre d’elle. Je me souviens du moment où nous nous sommes avancées dans le rayon consacré aux magies d’ailleurs. Son regard qui se perd, son attention qui se détourne complètement de moi tant elle était subjuguée par les titres des livres qui apparaissaient devant elle. C’est à ce moment précis que je me suis dit, et je m’en souviens malgré les années, qu’elle me ressemblait. Du moins sur ce point-là précisément : son amour des belles choses. Aujourd’hui, je comprends que nous sommes différentes puisqu’elle crée et que je crée en détruisant — je me demande, tiens, si elle serait d’accord avec moi si je soutenais devant elle que la magie, même destructrice, est une forme de création.

Cette fois-là à la librairie de papa, elle était donc beaucoup plus directe et là… Il s’en faudrait de peu pour qu’elle bafouille. Cela me déplaît, je l’avoue. Me déçoit aussi même si c’est léger.

Je soupire doucement. Mes épaules s’affaissent, mon regard se fait las. Mon regard danse, passe de la baguette qu’elle triture à son regard très fixe.

« Pas exactement ? insisté-je d’une voix neutre. Il faut savoir… Dis ce que tu as à dire, Macbeth. »

Mon regard s’effiloche et se perd sur les pierres centenaires du château qui veillent sur nous. J’observe un instant le ciel, tout là-haut, qui se détache dans le dos de la grande bâtisse. Mes yeux dégringolent, reviennent au point de départ.

« Tourne pas autour du pot. »

Ma tête se penche sur le côté. Impatiente, je le suis peut-être, mais je suis également curieuse de ce qu’elle a à me dire. Malgré ma déception de voir la conversation dévier du sujet intéressant sur lequel elle avait commencée, il y a toujours une part de moi qui se dit qu’une fille intéressante ne peut qu’avoir des choses intéressantes à dire. Mais une part tout aussi grande me souffle que cette affirmation va très certainement être détruite dans quelques secondes, quand Macbeth se sera décidée à cracher le morceau.

Ça me fait rire de voir qu'Adaline a conscience qu'avec Aelle, il faut faire attention à tout ce qu'on dit pour ne pas perdre son intérêt ou l'agacer. Quelle galère !

13 sept. 2022, 19:49
Bobidibou !  PV 
Et parce que ma métamorphose a fonctionné et qu'elle a eu l'effet escompté, que ma magie a même reçu un compliment de sa part, je ne dois pas m'arrêter là. Je ne peux pas laisser la conversation se dégrader, comme elle a commencé à le faire lorsque j'ai prononcé le nom de Nerrah. Si nous avions ce sablier magique qui s'écoule en fonction de la qualité de la conversation, le sable se serait probablement mis à s'écouler à grand flot. En tout cas, c'est ce que j'ai ressenti avec ce grand vide au fond de moi quand j'ai réalisé le chemin que je prenais.

Mais voilà, il y a aussi cette nouvelle boule qui s'appelle culpabilité qui me serre le ventre. Ce n'est pas un sentiment très fort, bien moins fort que le vide et infiniment moins fort que la passion qui me prend quand il s'agit de magie, mais c'est là quelque part. Probablement parce que je réalise que ce dont craignait mon ami est vrai, lorsque j'ai parlé de lui, Bristyle s'est braquée. Moi-même j'ai senti le malaise d'avoir apporté son nom dans cette conversation dans laquelle il n'aurait pas du apparaître... Je secoue la tête avec un petit sourire qui n'est destiné qu'à lui, dans le secret de mon cœur et de ma culpabilité, en songeant à tout ce qu'il m'a apporté. Je peux le faire comprendre à Bristyle, je pense d'un ton décidé (parce que mes pensées ont des intonations), il suffit de parler le bon langage : la magie.

C'est ce dont je suis persuadée en levant de nouveau la tête vers elle, sans avoir tendu l'oreille pour entendre ses dernières paroles, et que je me décide à lui déballer l'affaire.

« On a fait une alliance pour devenir meilleurs que les autres. En s'aidant sur des devoirs, en apprenant de nos spécialités, en parlant magie, en s'enrichissant de culture... »

J'ai détaché mon regard du sien alors que je parlais. Ce n'est pas que son regard est trop dur à soutenir, mais je ne suis pas certaine de supporter de voir de la déception ou de la moquerie dans son regard. Je crois qu'il peut être dur, je l'ai déjà vu alors qu'il n'était pas posé sur moi et je préfère m'en protéger.

Sans cesser de jouer avec ma baguette, je retire ma deuxième main de ma poche. Bien qu'elle soit moite, la sortir de ma poche me donne un air plus détendu (du moins c'est ce que je crois) et c'est plus de possibilité pour triturer ma baguette dans tous les sens. Ce morceau de bois qui me sert de moitié, et que je dois laisser dans des sales pattes quand je ne suis pas au château. Si je ne vivais pas chez ma grand-mère, je resterai probablement au château pour profiter à la fois de ma magie et d'un château débarrassé de ses habitants pullulants.

« On aimerait que tu t'allies avec nous. On pourrait apprendre des choses de toi, et toi de nous. »

Maintenant, la suite de la conversation est entre ses mains.

Je m'arrête de parler, la bouche scellée et la gorge un peu sèche. Je ne sais pas si elle va trouver ça débile, intéressant, arrogant ou si elle va me demander ce qu'on peut bien lui apporter nous, alors qu'on est en quatrième année. Pour éviter de patauger, je décide de réfléchir à la réponse que je lui donnerait dans le dernier cas, en préparant les arguments pour pouvoir lister les choses qui font que l'on est intéressants si elle me le demande.

Magic Always Has a Price
6ème année

18 sept. 2022, 12:39
Bobidibou !  PV 
Comme si elle avait fait cela toute sa vie, Adaline Macbeth s’empare des filaments de mon attention écorchée pour les en débarrasser de tout ennui. Le regard que je pose sur elle s’éclaire, s’agrandit et mes sourcils se lèvent sur mon front tant ce qu’elle me dit me parait incroyable. Évidemment, le choix des mots réveille quelque chose en moi. Devenir meilleurs que les autres : ce n'est pas une phrase qui peut sortir de la bouche de n’importe qui. Il y a ceux qui la prononcent parce qu'ils ne sont que des abrutis arrogants qui pensent qu’ils comptent plus que les autres et il y a ceux qui l'utilisent naturellement, comme Macbeth, parce que c’est un objectif sérieux qu’elle semble avoir. Et surtout parce qu’elle y croit. Elle pense sincèrement qu’elle peut devenir meilleure que les autres et que pour cela, elle doit apprendre davantage et se cultiver. Première chose, donc, qui m’arrache mon ennui et m’étonne : cette fille n’est pas arrogante, elle est juste sincère.

Seconde chose qui me fait hausser les sourcils et qui fout le bordel dans ma tête : son discours sort de sa bouche mais quelque me dit, cela semble évident, qu’il provient également de la petite bouche pincée de son cher compatriote. Alors comme ça, Aliosus Nerrah veut devenir meilleur que les autres et pour cela, il souhaite s’allier à d’autres personnes qui lui ressemblent ? Macbeth ne dit pas je, elle dit on. On aimerait que tu te joignes à nous, on aimerait apprendre de toi et que tu nous aides à parvenir à notre but de devenir meilleurs que les autres. Je ne sais pas ce qui me secoue le plus, secouer dans le sens que j’ai à la fois envie de rire et de poser des questions : que Nerrah soit du genre à faire des alliances dans le but de s’élever dans la société ou qu’il pense à m’inclure moi dans ses petites affaires ?

Tout à coup, je les vois autrement, ces deux personnes avec lesquelles j’ai partagé des discussions mais que je ne connais pas réellement. Deux bons élèves qui, loin de s’attirer mon respect ou mon amitié, ont au moins le mérite d’être un peu plus intéressants que les autres. Deux personnes très différentes l’une de l’autre. L’une qui présente vraisemblablement des facilités en métamorphose et l’autre qui a l’esprit critique et le sens du détail. Nerrah, particulièrement, me questionne. Nerrah, tout coincé dans son éducation, la ligne sévère de ses sourcils qui m’a toujours plu, son avis étriqué à propos de ma personnalité et de mon caractère. Nerrah et son ton sérieux, sa sincérité. Nerrah dans toute sa complexité qui forme une alliance avec une Gryffondor. Pourquoi ? C’est ce qui m’interroge le plus.

« Hum…, fais-je parce que je ne m’attendais réellement pas à ça. D’accord. Toi et Nerrah, hein ? »

Ce n’est pas véritablement une question.

« Pourquoi ? demandé-je tout à coup. Devenir meilleurs ok, je comprends, mais pourquoi ? »

Pitié, Merlin, fais qu’elle ne me sorte pas une réponse bateau, fais qu’il existe une réelle intention derrière tout ça ! Un grand but, un grand objectif, quelque chose de concret. Pas seulement deux gamins qui tentent de devenir quelqu’un et qui se rassurent avec de grands mots : devenir meilleurs ! C’est sûr que ça fait rêver mais il est où le concret ? Parce que moi je n’ai pas besoin d’aide pour mes devoirs, surtout pas de deux personnes certes intelligentes mais sans doute moins que moi. Je n’ai besoin d’aucun avis et surtout aucune envie de les aider avec leurs dissertations ; faudra-t-il également que je corrige leurs fautes d’orthographe ? Alors d’accord, je pourrais trouver un intérêt à discuter avec Macbeth de métamorphose, comprendre comment marchent ses visualisations, comment elle pense sa magie. Et certes, je reste persuadée que Nerrah, tout Nerrah soit-il, pourrait être un compagnon de conversation intéressant. Leur apprendre des choses ? Évidemment que j’en suis capable, à défaut d’en avoir l’envie. Mais apprendre d’eux ? Je ne vois pas du tout ce que je pourrais apprendre d’eux même si cette alliance qu'ils forment peut être prometteuse.

La grande vérité, celle qui s’impose dans ma tête alors que j’observe le profil sérieux de Macbeth, c’est que je n’ai pas besoin d’eux pour devenir meilleure que les autres.

« Qu’est-ce que je pourrais apprendre de vous, Macbeth ? » soufflé-je soudainement sur un ton très sérieux, sincèrement intéressée par la réponse.

Plus tard, viendra une autre question plus évidente encore, celle que je me pose depuis qu’elle a commencé à me parler de ça. Je sais parfaitement bien où se situent mes rapports avec Nerrah. Ce n’est pas exactement l’amour fou entre nous même si j’imagine qu’il m’insupporte moins que la première fois que je lui ai parlé. Même si, je me l’avoue difficilement, lorsque je pense à lui je ne lui associe plus directement son lien avec Sangblanc. Mais tout de même : à quel moment un gars qui me juge aussi sévèrement qu’il l’a fait la dernière fois, quand on a découvert nos correspondants AMICO, voudrait-il de moi dans sa petite équipe de jeveuxdevenirmeilleurquelesautres ?