Enfin Sarah tomba sur l'ouvrage qu'elle cherchait. Un livre que sa sœur lui avait offert un jour pour se moquer d'elle connaissant sa passion pour les arts de la maison. Elle avait ce même jour ajouté dans le paquet un livre passionnant sur l'histoire de la Société Nimbus qui avait effacé toute trace de l'affront.

" Alors, voyons voir. Couture, textile,... Il doit bien y avoir quelque chose. "

La jeune femme avait déposé l'ouvrage sur le bord de la bibliothèque et lisait rapidement l'index de la dernière page en le commentant à voix haute.

" Dans l'immédiat, les seuls idées qui me viennent à l'esprit sont un peu... hasardeuses et ne vous rendraient pas vraiment service. Bien sûr nous pourrions couper les extrémités de vos manches, les agrandir avec un sortilège de gavage puis les recoudre en choisissant la bonne longueur et largeur mais ce serait assez long et pas forcément très esthétique. "

Sarah avait parcourut quelques pages mais aucun sortilège concluant n'apparaissait. Une petite moue de déception apparut sur son visage. Elle referma l'ouvrage d'un geste sec. Inutile jusqu'au bout ce bouquin !

" Et bien je crois que ce livre ne nous aidera pas. Vous voulez tenter le patchwork ou... vous aimez les expériences ? On pourrait chercher un sortilège ensemble. Pas sûr qu'on y arrive mais on peut tenter. "

Les yeux de la professeure de sortilèges brillaient d'une petite étincelle de malice. La curiosité était un moteur qui l'avait toujours fait avancer et les défis magiques plus encore.

Elle devait se l'avouer, la solution de sa professeure n'était pas nécessairement celle à laquelle elle s'attendait. Ça pourrait faire l'affaire, mais ce ne serait pas l'idéale. Cependant, quand celle-ci parla d'expériences, une lueur de curiosité s'inscrit dans les yeux gris de la deuxième année. Bien sûr qu'elle aimait les expériences! Ne serait-ce que pour comprendre plus aux pouvoirs de la magie!

Faisant de son mieux pour cacher son excitation, Noémie répondit, le ton le plus calme qu'elle pouvait avoir:

"En tant que Serdaigle, bien sûr que j'aime les expériences et chercher dans des livres! Je suis sûre que mon problème a dû arriver à plein d'autres. Il doit bien y avoir une sorcière, ou sorcier, au foyer de famille pauvre qui a dû inventer un tel sort pour les vêtements de ses enfants."

Si seulement elle était plus douée en sortilège! Découvrir de nouveaux sorts, les inventer, devait être une profession fascinante. Mais non, pour la petite brune, aucun atomes crochus avec cette matière. Tout ces concepts de se connecter à sa baguette lui semblait trop abstrait, pas assez tangibles, alors qu'en potion, un ingrédient dans un chaudron restait un ingrédient dans un chaudron, rien de plus ni de moins.

Elle se rapprocha plus de la bibliothèque de la professeure, cherchant des yeux un livre qui pourrait être utile.

"Je suppose que la bibliothèque de Poudlard n'est pas aussi fournit que la votre pour les livres de sortilèges? On en a une aussi dans notre salle commune, si on trouve pas ça vaudrait peut-être le coup. Il y a quelques jours j'ai commencé à y trier les livres avec une camarade, je verrais si je trouve un ouvrage intéressant."

Un soupir d'appréhension resta coincé dans sa gorge, quand elle y pensait, l'ampleur de sa tache dans la salle commune la dépassait. Ça semblait une bonne idée quand elle s'ennuyait mais maintenant, plus tellement.

La bonne volonté de la jeune Serdaigle faisait plaisir à voir et Sarah lui sourit aimablement.

" Plusieurs sorciers ont du s'y essayer effectivement mais si ce sort n'est pas devenu célèbre malgré son utilité, cela signifie que le résultat ne devait pas être parfait voire pas satisfaisant du tout. "

Sarah reposa son livre sur l'étagère et se mit à réfléchir. Comment faire ?

" Venez par ici. Nous allons nous installer sur cette table. "

Sarah déposa sur la table un parchemin, une plume, de l'encre et fit apparaître un dictionnaire de latin.

"Bien... par quoi allons nous commencer... le but est de rallonger les extrémités de vos vêtements. Il faut étirer tout ça... "

Tout en parlant, la sorcière ouvrit son dictionnaire et commença à le feuilleter avant de s'arrêter en pointant son doigt sur une des lignes de l'ouvrage.

" Protendo, tendi, tentum, allonger, étendre... ça pourrait fonctionner. Même si ça me paraît un peu trop simple. Comme ce sort serait de la classe des sortilèges mineurs, la formule doit rester simple. On peut donc essayer Protendo... j'étire. Reste à voir quelle gestuelle on tente. "

Elle écrivit la formule sur le parchemin avant de commencer à dessiner un pull...

" Peut-être un geste en lien avec la couture ? Vous avez une idée ? Rien ne dis que ça va fonctionner mais, il faut tenter. Enfin... c'est moi qui ferait l'expérience. Inutile de vous mettre en danger en lançant un sort potentiellement trop puissant pour vous. "

La petite aiglonne absorbait tout le savoir qu'elle pouvait. Elle qui croyait que les sortilèges c'était barbant! Mais voir sa professeur retourner les concepts dans tout les sens, aller chercher plus loin que les bouquins la fascinait. Elle commençait à se demander si elle n'allait pas prendre une option sortilèges pour l'année qui allait suivre.

Au fur et à mesure que Miss Priddy commençait à élaborer des hypothèses sur la formulation, l'esprit curieux de Noémie se mit en marche, un taux de quinze questions à la minute. L'une d'entre elle s'échappa de son esprit, et se fraya un chemin à ses lèvres sans demander aucune autorisation.

"Comment ça se fait que beaucoup des formulation viennent du latin? Est ce que cette langue a une relation particulière à la magie?"

Elle s'en voulait un peu de l'avoir laisser échapper celle-ci. Et si sa question était ridicule? En soi, elle n'était pas nouvelle. La brunette avait juste remarqué que les formols empruntait énormément des langues mortes, et se demandait à chaque fois pourquoi pas plus de langues vivantes. Qu'avaient-elles fais pour ne pas être assez digne de la magie?

Puis vint la question du geste. La petite sorcière prit un instant de réflexion, se replongeant dans des souvenirs, le tout en bougeant les mains. Sa mémoire gestuelle semblait se rappeler de tout, car naturellement elle fit celui du point avant puis du points arrières, comme si elle avait une aiguille dans sa petite main gauche. Détaillant le geste, elle le fragmenta, avant de le montrer à la professeure.

"Il y a bien ces deux là, point avant et point arrière, les deux basiques, mais je ne suis pas sûre de comment on peut les transposer à la baguette."

Sarah était quelque peu perdue dans ces réflexions. Chercher, réfléchir, elle adorait ça. Quand elle reporta son attention sur son élève en songeant qu'elle l'avait un peu oubliée, l'adolescente ne semblait pas du tout déçue. Sarah ne put s'empêcher de sourire en entendant une première question franchir les lèvres de la jeune Claire-Cornwell. L'aiglonne tentait visiblement de suivre le raisonnement de sa professeure mais surtout de comprendre le pourquoi du comment. Sarah aimait beaucoup ce genre de comportement ; la curiosité, l'envie de comprendre et de savoir.

" Vous apprendrez tout ça en cours d'Histoire de la Magie avec une professeure bien plus calée que moi dans le domaine mais... disons que chaque peuple possède sa façon de penser et de percevoir le monde ainsi que sa langue. Parfois les perceptions ne sont pas très différentes mais il y a toujours des petites choses qui changent et qui font la richesse de chaque région du monde. Quand l'humanité est apparue, la magie a suivie et à évoluer en même temps que les hommes. Le bassin méditerranéen a connu de grandes civilisations avec des magies puissantes car les sorciers ont appris à maîtriser leur magie et ont gardé pendant des siècles un rôle majeur dans le fonctionnement du pays ce qui leur permettait de continuer à progresser et à développer des... techniques. "

Sarah fit une pause, se demandant dans quoi elle venait de se lancer.

" Bon je vais vous résumer l'affaire sans quoi... nous ne sommes pas prêtes d'allonger votre pull ou du moins d'essayer. Disons donc que les sorciers de l'antiquité romaine occupaient une place majeure dans le monde politique et étaient respectés ce qui ne plaisait pas à tout le monde. L'empereur... Octave je crois, a profité de son arrivée au pouvoir pour chasser du paysage les sorciers en lançant toutes une série de réformes. Certaines sources disent d'ailleurs que toutes les méthodes employées n'étaient pas douces. En tout cas, peu à peu les sorciers ont été contraints de quitter Rome puis l'Italie puis l'Empire. Ils ont fuit un pouvoir autoritaire et meurtrier à leur encontre. C'est ce qu'on a nommé le décret du Grand Partage Systématique dont découle le secret magique. De nombreux sorciers maîtrisant donc la magie via la langue latine se sont disséminés à travers l'Europe et ont apportés avec eux leurs connaissances. Les années de richesse et de paix leur avaient permis de développer de nombreuses techniques puissantes et les sorciers des autres régions ont vite voulu apprendre leur façon de faire. Regardez, Ollivander, l'inscription sur sa boutique, depuis 382 avant J.-C. et son nom. Il y a peu d'olive qui poussent en Angleterre. Ces ancêtres vivaient dans la région méditerranéenne avant cette exode. La langue latine est donc devenue peu à peu la plus utilisée pour lancer des sorts du fait de l'utilisation de méthodes nouvelles qui avaient déjà fait leurs preuves. En vérité, les autres langues fonctionnent parfaitement. Le tout est de comprendre la façon de penser de la langue et d'appréhender correctement la magie par son biais."

Il était temps de revenir à leur affaire de linge. Sarah observa les gestes de l'adolescente.

" Et bien tentons le point arrière. "

Sarah attendit que son élève ait posé son pull sur une table vide avant de s'écarter. Ensuite, la Galloise pointa sa baguette vers la manche. Elle visualisa mentalement le tissus s'allonger et décida d'associer un sentiment de protection à son sort une envie de cacher, de recouvrir quelque chose. Sa main traça une une sorte de spirale partant du centre vers le haut et la droite avant de revenir par le bas vers la gauche. Elle imitait ainsi le point arrière décrit par l'aiglonne quelques instants plus tôt.

Pfiou... vous m'avez lancée dans un truc là... je vous laisse décider de la réussite et ou de l'effet de ce sort. Vous choisissez ou vous lancez un dé.

La professeur donna de longues explications, que la bleue écouta avec interêt. Il fallait vraiment qu'elle trouve un livre dessus. Peut-être même en parler à Miss Lydon. Son esprit curieux tentait de grappiller chaque information, de les garder précieusement, pour ne pas les oublier.

Puis vint la fin du suspens. Miss Priddy lança le sort expérimental. Noémie posa son pull, et se mit en retrait. Ses yeux ne savaient où se placer. Sur sa professeure ou sur le pull. Que voulait-elle voir le plus? Le procédé ou le résultat? Une grande question. Elle décida de se concentrer sur le sort pour l'instant, qu'elle suiva des yeux aux fur et à mesure. Elle put ensuite voir les manches s'allonger, mais aussi s'agrandir. Il semblerait que ça sera ample désormais au niveau de ses poignets. Et bien. Ça fera bien l'affaire pour l'instant. Du moins jusqu'au prochaine vacances où un tour chez Madame Guipure s'annonçait nécessaire.

"Je pense que ça fera parfaitement l'affaire Miss Priddy! dit-elle en attrapant le pull, avant de l'enfiler. Comme elle le pensait, l'espace entre son poignet et le tissu était devenu bien plus important. Mais la bleue et bronze avait une idée de comment régler le problème. Elle attrapa un élastique qu'elle avait toujours au poignet, en le faisant passer sur le bout de sa manche avant de le tirer vers son corps. Ainsi, personne ne remarquerait le défaut. Un petit sourire au lèvre elle continua:

"Merci Miss Priddy! Ça m'évitera le froid jusqu'au prochaine vacances. Et aussi, merci pour la leçon. Il va falloir que je fasse des recherches sur toutes ces histoires."

Son ton était légèrement plus enthousiaste qu'à l'habitude. Le frisson de la découverte, de la recherche, de la compréhension du monde qui l'entourait se faisait clairement sentir.

Suspens... Sarah tâchait de rester concentrée uniquement sur son sort et sa magie pour ne pas perdre le fil de son lancer. Trop de sorts étaient ratés uniquement parce que les lanceurs s'empressaient trop et passaient à autre chose avant la fin de l'effet. La pire des choses à faire était d'ailleurs de songer aux conséquences en cas d'échec. La visualiser de l'erreur entrait alors en contradiction avec la visualisation de base, poussant au final vers un échec. Confiance et concentration jusqu'à la ligne d'arrivée était la base d'un lancer réussi.

Cependant, malgré tout ses efforts, le résultat escompté n'était pas vraiment au rendez-vous. Contrairement à un sortilège d'engorgement, tout le tissus n'avait pas été impacté ce qui était déjà une bonne chose, avouons le. Cependant, l'effet pattes d'éléphant aux manches n'était pas franchement recherché. Sarah réfléchissait à toute allure, déjà prête à proposer une nouvelle expérience mais la jeune Serdaigle semblait de son côté plus satisfaite que l'enseignante.

" Le résultat est loin d'être parfait. Il serait intéressant que je fasse un de ces jours d'autres essais pour trouver ce qui coince. Ravie d'avoir pu vous aider un peu et votre technique élastique semble fonctionner à merveille. "

La Galloise sourit à l'adolescente qui parlait de recherches et d'études.

" Oui, l'histoire est riche d'enseignement même si certains détails nous échapperons toujours. Je suis certaine que vous ferez des découvertes passionnantes. "

Sur ces mots, elle sourit à la Serdaigle, la laissant retourner à ses occupations et retourna en soupirant intérieurement vers sa tâche initiale en direction du bureau.


Fin du RP pour moi (sauf retournement de situation). Noémie gagne 6 points de réputation avec sa professeure pour sa curiosité et sa bonne volonté. Il seront ajoutés sous peu.

Cette deuxième année commençait bien mal.
Je ne comprenais pas ce qui se passait... La journée de cours de la veille avait été catastrophique, cauchemardesque...
Comment décrire autrement le fait que je n'avais réussit aucun des sorts en classe de Défense Contre les Forces du Mal ainsi qu'en Métamorphose... Il s'agissait pourtant de révision sur les sorts appris en première année.

Lorsque j'avais récupéré ma baguette, après l'arrivée à la gare de Pré-au-Lard, j'avais pensé ressentir à nouveau la même impression que lors de son achat à la boutique Ollivander. Après tout, cela faisait plus de deux mois que je n'y avais pas touchée, depuis que les agents du Conseil des Sorciers l'avaient confisquée avant le départ du train... Mais rien de particulier...

Du coup, j'avais très mal dormi la veille au soir, mon esprit étant occupé à essayer de comprendre pourquoi je n'avais pas réussit mes sorts... Et si... Et si... Tellement d'hypothèses plus ou moins farfelues...

C'est ainsi que je me trouvais en train de faire les cents pas dans ce couloir du troisième étage. Hésitante à aller taper à la porte... En sortant de la salle commune, ça m'avait semblait être une bonne idée... J'avais fait le tour de tous les professeurs, et je pensais avoir trouver la personne la plus apte à m'aider... Sinon, c'était l'infirmerie...?

Repassant encore une fois devant cette porte, je m'y arrête cette fois. Puis, prenant une grande inspiration, comme pour me donner le courage manquant, je lève le point et frapper trois petits coups à la porte du bureau de Miss Priddy.
Trop tard pour reculer maintenant...

Le sourire aux lèvres et les yeux légèrement plissés sous la concentration, Sarah, plongée dans un des livres rapportés de ses voyages d'été, découvrait des détails, des méthodes, des fonctionnements passionnants sur certains artefacts célèbres du musée français de la sorcellerie. Il y avait vraiment des sorciers brillants !

Elle n'avais pas vu grand monde ce matin, ce qui lui avait permis de terminer la mise à jour des fiches de renseignements de la maison Poufsouffle. Elle s'octroyait maintenant une petite pause bien méritée tout en préparant ses cours pour l'année. Allier l'utile à l'agréable était la base pour tout. La Galloise posa son livre ouvert un instant pour attraper un parchemin et une plume et prit quelques notes sur les sorts utilisés sur les statuts du musée Grévin. C'était passionnant et légèrement inquiétant en même temps de se dire que certains avaient des idées aussi tordues.

Alors qu'elle reprenait sa lecture, un bruit à la porte lui fit relever la tête. Sarah s'assura que l'encre était sèche, glissa le parchemin dans l'ouvrage en guise de marque-page et le posa sur le coin de son bureau.

" Oui. Entrez. "

La professeure de sortilèges, désormais concentrée sur l'entrée de la pièce, adressa un sourire de bienvenue à la jeune serdaigle qui entrait dans son bureau. Qu'est ce qui pouvait bien l'amener ici seulement quelques jours après la rentrée ? Elle avait fait une erreur en achetant son livre pour la rentrée ?

A peine avais-je frappé à la porte que j'avais repris mes allers-retours.
*Mais qu'est-ce que j'ai fais... Elle va penser que je suis folle...*
J'en étais presque à espérer que le professeur ne se soit pas dans son bureau. C'était possible. Après tout, c'est le début de l'année. Une réunion de dernière minute avec la nouvelle directrice et c'était réglé : professeur indisponible et je remonte dans mon dortoir et je me cache sous ma couette...
Bon, ça ne résoudrait pas mon problème... Il me fallait une réponse, même un début... Il fallait que je comprenne ce qui se passait, ce qui n'allait pas... Pourquoi... Est-ce que c'était possible de perdre ses...

Le son de la voix du professeur de Sortilèges à travers la porte met un frein à mes hypothèses et je réalise qu'il est à présent trop tard pour faire demi-tour.

Si je tarde trop à ouvrir cette porte, je risque de mettre l'enseignante dans de mauvaise disposition. Aussi pris-je, à nouveau une grande inspiration, pour me calmer et avoir un semblant de courage.

Ouvrant la porte, je rentre dans le bureau.
- Bo... Bonjour Miss... Priddy. Je... Désolée de... vous déranger... mais... j'ai un... problème... avec ma... magie... Vous pensez... qu'on peut... perdre... sa... magie. les mots sont comme bloqués dans ma gorge, et au fur et à mesure, je sens des larmes couler sur mes joues. J'suis... cracmol...? finis-je en cachant mon visage dans mes mains.