TW: crise d’angoisse

La fillette eu un léger sursaut lorsque la mère réprimanda sa fille. Ce qui n’arrangea pas son état déjà angoissé. Les deux parents de la concernée s’échangèrent un regard et se mirent d’accord: la rouquine en avait eu assez pour aujourd’hui.

Cette dernière s’apprêtât à poser une nouvelle série de questions, mais son père se mit entre elle et son interlocutrice pour mettre fin à cet échange.

"Fanny, il faut qu’on y aille, Nicholas ne va pas tarder." puis il se tourna vers Yoshiko, la voix beaucoup moins douce "J’aimerais pouvoir dire que ce fut un plaisir de t’avoir revu, mais je n’aime pas mentir devant ma fille. J’espère que tu passeras une bonne soirée à m’insulter dans mon dos chez ces hypocrites."

Pendant que le père parlait, Dianne avait emmener sa fille quelques mètres plus loin pour l’aider à reprendre le contrôle de sa respiration, lui répétant ses exercices à voix haute. Mais c’est à peine si la fillette comprenait ses paroles. Il y avait trop de bruits. Les gens qui criaient, les bagages qui roulaient au sol, les rires, les bruits de pas… Tiffanie était en hyper ventilation, sa respiration ainsi que ses tremblements s’étaient accélérés. Sans était trop pour la fillette qui éclata en sanglots dans les bras de sa mère, cette dernière la serra contre elle lui caressa lentement les cheveux pour essayer de calmer son enfant en détresse.

"Chuut… Je sais mon cœur, ça va aller…"

La Serpentard n’avait qu’une envie: crier. Hurler toute la rage qu’elle avait en elle. Pourquoi est-ce qu’à chaque fois qu’on parlait un peu trop de sa famille, il fallait qu’elle finisse en pleurs? Pourquoi était-elle si faible? Pourquoi la détestaient-ils? Qu’avait-elle fait de mal?

Entendant les bruits de pleurs, le rouquin tourna son regard vers sa fille, la voir pleurer à chaude larmes lui déchira le cœur en deux… Et tout ça parce que cette sale peste n’avait pas su tenir sa langue! Il reporta son regard, cette fois énervé, sur la fautive.

"T’es fière de toi j’espère?"

Les deux Hartley regardaient la scène, amusée, mais perplexe en même temps. La plus jeune était-elle en pleine crise d'angoisse où rêvaient-elles ? Peu leur importait à vrai dire, mais le ton qu'avait prit William pour l'accuser ne la fit pas rire du tout.

- Fière de moi ? Interroge-toi plutôt sur toi-même ! Répondit-elle sèchement, d'une voix bien plus forte que toutes les autres qu'elle avait pu emprunté jusqu'à présent.

Toute son amertume envers cet homme depuis qu'il avait fait sombré sa propre famille refaisait surface, et une colère profonde naquit au fond d'elle, au moment-même où elle posa les yeux sur Dianne et Tiffanie. Elle se demandait comment un être aussi idiot pouvait avoir conçut, comment un homme aussi idiot, qui devrait se cacher de honte pouvait se tenir là, devant l'une des personnes qu'il a lâchement abandonné des années plus tôt.

- C'est pitoyable de ta part, William. Tu es d'une médiocrité sans nom, j'ai désormais honte d'avoir pu te considérer comme un ami. Alors, sans mentir, le fait d'avoir fait pleurer le fruit de ta félonie envers ta famille ne me fait ni chaud ni froid. Cracha-t-elle, peinant à garder son calme.

Elle mesura ses mots pour ne pas entrer dans des extrêmes. Et surtout pour ne pas se donner en spectacle devant sa fille qui regardait toujours la scène, le regard voilé à cause des choses qui se bousculaient dans sa tête. Néanmoins, elle se reprit et murmura :

- Puéril.

La Sang-Pur se détourna une seconde pour lui faire comprendre qu'elle avait entendu, et se reposta en face de William. C'était excessif, mais les traitres la dégoutaient, et elle le considérait désormais comme l'un d'eux. Sa veste était à nouveau dans sa main quand elle remarqua qu'elle avait posé sa paume sur la poche à l'intérieur du tissu, celle renfermant sa baguette. Au moment où elle s'en rendit compte, elle lâcha le gilet par terre, surprise par cet instant d'inattention qui, elle le savait, aurait pu la conduire à la dégainer malgré elle.

Comment osait-elle? Parler ainsi de sa fille? L’homme grinça des dents. Tiffanie était son enfant, sa chaire et son sang, le mélange parfait entre lui et la femme dont il était tombé amoureux durant son adolescence, pas le simple fruit de sa félonie envers sa famille!

"Je te conseillerais de changer de ton lorsque que tu parles de ma fille!"

Sa voix s’était assombrie, tout comme son regard. Il avait laissé passer beaucoup de choses venant de la part de Yoshiko, il fallait qu’il y mette un stop.

"Je souhaite beaucoup de courage à ton fils. Il en aura bien besoin vu son entourage familial…"

Cette remarque visait aussi bien la mère que son enfant. Serte, il n’en voulait pas à Leann pour ses agissements, mais le fait d’avoir une sœur pareil ne devait pas aider non-plus.

"Will!"

Dianne s’avança vers son mari, gardant une main rassurante posée sur le haut du dos de sa fille, cette dernière semblait s’être calmée. Malgré ses reniflements occasionnels et ses yeux encore rougis, ses tremblements incessants ainsi que ses larmes s’étaient calmés. Sa respiration restait tout de même légèrement irrégulière, mais elle était bien moins inquiétante que tout à l’heure.

"Elle ne se sent pas très bien, on doit y aller."

La rousse ignora complètement la présence des deux Jacky, préférant se concentrer sur le bien être de son enfant. William se contenta d’acquiescer d’un simple signe de tête et déposa un baiser sur le haut du crâne de la fillette, puis lui adressa un sourire encourageant.

"Ça va mieux ma grande?"

Pour simple réponse, la concernée se décala et commença à s’avancer vers là où se trouvait le mur permettant de sortir de la voie 9 3/4, prenant bien soins de bousculer Leann d’un coup d’épaule sur son chemin.

Les deux adultes adressèrent un regard accusateur à la brune, puis suivirent leur fille.

Yoshiko ne put s'empêcher d'éclater de rire face à la menace ou au "conseil" - comme il semblait tenir à le qualifier - de William. Quel comique. Peu importe désormais, tout ce qu'elle pouvait faire était rentrer chez elle, avec sa fille, puis se rendre chez les Shell. Elle hésitait à leur raconter leur petite mésaventure, car elle savait pertinemment que ce genre d'informations n'étaient pas très bien accueillies à leur table.

Lorsque Tiffanie bouscula Leann, celle-ci l'arrêta brièvement par son épaule, sans aucun effort en vu de la différence de taille et de masse musculaire.

- Tu vas morfler à la rentrée.

Et elle la lâcha pour suivre sa mère, qui n'avait toujours pas remit sa veste.

- Ne veux-tu pas te couvrir les bras ? Papa n'aime pas cela, tes tatouages, je veux dire.

Elle toisa un instant sa fille, un regard réprobateur braqué sur son visage, puis répondit :

- Ce que ton père pense m'importe peu trésor, qu'il me fasse la réflexion en face un jour, au lieu de se plaindre à vous.

Cette remarque aurait pu faire rire Leann, si elle n'avait pas cette boule au ventre grandissante. Elle ne voulait pas rentrer, Poudlard était bien mieux qu'Izu, que Londres ou encore que les Îles Fidji. Pourquoi lui imposaient-ils tout cela ? Elle déglutit donc et pressa le pas pour ne pas perdre sa mère, toujours dévisagée par quelques personnes. Comme si le combo asiatique + tatouage surprenait encore. Cette pensée réussit à faire rire un peu la Serpentard, ce qui fit apparaitre un léger sourire chez sa mère.

RPGWRIMO : 264 mots