La première semaine de cours était passée, avec ses hauts et ses bas...
Jeudi après-midi, lors du cours de Botanique, le professeur Featherstone nous avait fait visiter les différentes serres. Chacune avait des conditions climatiques différentes, recréant ainsi différents écosystèmes. Voir toutes ses plantes m'avait impressionnée... à tel point que j'ai du passer plus de temps à les regarder qu'à écouter le professeur...

Du coup, je m'étais promise d'y retourner... et je n'ai pas pu résister bien longtemps...

C'est ainsi qu'en ce premier samedi de l'année, j'étais descendue dans la Grande Salle pour le déjeuner accompagnée de mon petit sac qui contient mon matériel de dessin et mon carnet. Enfin, je devrais dire mes vu que le premier était déjà bien rempli.
Dès la fin du repas, j'avais pris la direction des serres...


Sur les quatre que l'on avait visité lors du cours, une m'avait particulièrement impressionnée par la diversité des plantes présentes : la serre tropicale.
C'est pour cela que j'étais en train de parcourir à nouveau les allées, dans ce lieu chaud et humide, à observer les différentes espèces végétales.

A gauche, en entrant, il y avait, autour d'un petit bassin, des arbustes moldus. Tout le monde connait ce qu'ils produisent, mais pas forcement à quoi ressemble la plante : théier, caféier et cacaotier.
A droite, il y a une grande fleur immense...

En arrière plan, je devine un palmier. En face, une plante qui ressemble à de la sauge ?
Mon regard se porte sur le parterre situé un peu plus à gauche : des plantes carnivores.

J'ai enfin trouvé quelque chose d'intéressant !
Je fais le tour de ce petit terrain, observant le mélange de Népenthès et de Dionées Attrape-mouche. Puis je m'installe par terre, dans la zone de la serre qui a le plus d'espace.
Mon sac ouvert d'où dépassé quelques crayons de couleur, mon carnet ouvert reposant dans ma main droite pour servir de support, elle-même appuyée sur ma cuisse, j'ai commencé à dessiner la plante ornée d'urnes...

Cinq jours entiers s'étaient écoulés depuis le début de la nouvelle année de cours. Une semaine de magie et de retour à la normale que j'avais tant voulu tout au long de l'été. Ce n'est qu'à partir du samedi que je me suis rendu compte à quel point le monde des sorciers m'avait manqué. Le souvenir d'une fleur que j'avais vue lors de la visite des serres de M. Featherstone me revint à l'esprit et il fallait absolument que j'aille la voir à nouveau.

Carnet et plume à la main, j'avais même quelques peintures que j'avais ramenées avec moi dans un petit contenant qui avait jadis contenu des menthes que ma mère aimait tant. Elle m'avait même acheté des petits pinceaux avec de l'eau à l'intérieur pour m'éviter à devoir avoir un contenant d'eau. Dire qu'elle était tannée de mes pots d'eau noire et des accidents sur sa nappe et autres victimes de mon art.

En entrant dans la serre, mon visage fut accueilli par la chaleur épaisse et humide des tropiques. C'est ainsi que j'imaginais les îles Canaries que ma mère m'avait décrites autrefois. Je pris un moment pour regarder les cacaotiers avec leurs grandes gousses orangées poussant directement sur les branches. Peut-être qu'il rechercherait comment faire du chocolat pour en faire pour sa maman.

Ce n'était pas la plante que je comptais dessiner, et puis je m'avançai. Je reconnus une serdaigle avec qui j'avais fait mon cours de Défense contre les forces du mal. Elle s'appelait comment déjà ? Julienne ? Corinne ? Éliane ? Un été de retour à la maison et j'en perdait des bouts... Mais je savais que savais qu'il y avait un -ine dans son nom. Plutôt que de dire une connerie, je hochai du chef vers elle en salutation avant de m'installer.

Assis au plancher près d'une grosse plante rouge à picots blancs avec une pancarte disant "rafflesia" je ne put que remarquer qu'elle était comme une fleur tirée du monde de Super Mario avec une odeur horrible. Ça lui rappelait les bombabouses, mais pire. Avec un morceau de fusain, je commençai mon croquis, le bout de mes doigts devenant noir.

Être assise à même le sol n'était pas l'idée la plus confortable que j'avais eu. Mais quelle position aurais-je pu prendre pour dessiner une plante qui était enracinée dans le sol. Il était impossible de la déplacer, c'était donc à moi de m'adapter. Mais la prochaine fois, il faudrait que je pense à apporter un coussin pour compenser la rudesse du sol. Aie, mes pauvres fesses.

J'avais presque fini de croquer sur la page de mon carnet la Népenthès que j'avais choisi comme premier modèle, lorsque j'entends la porte de la serre s'ouvrir. Quelqu'un vient d'entrer à son tour dans la chaleur et l'humidité des tropiques.
Levant les yeux, je reconnais le garçon, un deuxième année comme moi, de la maison Gryffondor. Je lui rends son bref salut, lui un signe de tête, moi, un mouvement de la main. Le voyant s'installer, je comprends qu'il ne semble pas intéressé par la discussion et je retourne alors à ma plante carnivore.

Je termine mon esquisse en rajoutant les derniers coups de crayon nécessaires, puis, je rajoute quelques indications en estimant la taille de la plante, des urnes... Et enfin, quelques touches de couleur.

Mon regard se porte à nouveau en direction de l'autre occupant humain parmi toutes les plantes qui sont présentes.
Qu'est-ce qu'il peut bien faire depuis tout à l'heure ? Non, la vraie question est plutôt...
- Hey!, l'apostrofais-je. Comment t'arrives à supporter son odeur ? , lui demandais-je une fois que j'ai obtenu son attention.

Je connaissais bien la plante qu'elle dessinait. J'en avais fait la star de mon dernier devoir. J'avais pris quelques libertés dans mes dessins, mais bon, j'adorais les Népenthès avec leurs pichets d'eau promettant la mort des insectes qui y aventureraient.

Même maintenant mon dessin avait un côté fantastique. Je lui avait rajoutée des dents et une tête de mort fantôme sortant de ce que j'avais dessiné comme étant une bouche. Ce n'était pas quelque chose que je remettrait à Mr. Featherstone, mais j'aimais bien.

— ERIN ! mon exclamation fit echo dans la pièce alors que son petit nom me revint à l'esprit. Le fait que je n'avais pas reçu plus de baffes dans ma vie m'étonnait parfois.

Ça tombait bien puisqu'elle me regardait avec une question. Ah ouais, l'odeur de la mort et de la putréfaction. Une odeure de viande en décomposition avec des notes fruitées.

— Bah, je voulais rien dire, mais en vrai, Erin, faut avertir quelqu'un avant de se lâcher un pète du genre ! Il lui répondit du tac au tac. Il garda son sérieux pendant un bon moment avant de se lever.

Dire qu'il avait mal au postérieur était un euphémisme. Se dépliant il s'avança pour lui montrer son dessin. Le rouge encore frais de sa peinture, la page ondulant avec l'eau présente. Il était doué dans son style entre la bande dessiné et le grotesque, bien que souvent les filles n'aimait pas son genre d'art.