Me voilà sur le quai 9 ³/₄, je suis seule cette année, aucun parents, aucun amis, personne ne m'a accompagné. En même temps, l'an dernier j'ai coupé les ponts avec ma mère, ça m'a beaucoup boulversé, je me suis donc éloigné de mes amies proches. Je me suis éloigné des gens que j'aimais en les repoussant alors que j'aurais tout donné pour les avoirs avec moi en permanence. Je me suis laissé entraîner dans un cercle vicieux où au bout d'un moment j'ai trouvé ma tristesse accueillante. J'en suis arrivé à un point où je prenais plaisir à attirer la pitié. Ça me permettait d'éviter de me remettre en question et d'assumer mes erreurs.

Mais depuis, avec l'été et tout ça j'ai réussit à sortir de ce passage de ma vie. Je vais mieux, j'ai compris beaucoup de chose. Je souris et ris le plus possible, je n'ai pas le temps pour pleurnicher. J'ai privilégié Jules et Mia, enlevant ainsi une couche de stress à mon père avec qui j'ai passé de merveilleux moments. Il a trouvé le moyen de passer beaucoup plus de temps avec nous et j'ai pu renoué avec lui. Je n'ai jamais été aussi proche de lui, j'ai pu lui raconté tout ce qu'il ne savait pas sur ma vie et il a eu la meilleure réaction possible à ces secrets, il m'a simplement écouté, encaissant le coup puis on en a discuté et il n'a pas posé plus de questions que ce qui été nécéssaire.

Au passage, j'ai renvoyé un hibou à ma mère, on s'est expliqué et j'ai décidé de continuer à lui écrire régulièrement parce que j'ai compris que je n'arrêterais jamais de l'aimer, un lien trop puissant nous unis, parce que c'est ma mère, parce qu'elle m'a mise au monde, parce qu'elle m'a élevé du mieux qu'elle a pu et parce que je n'ai pas envie d'arrêter de l'aimer, je n'ai pas envie de l'oublier. J'ai compris comment elle marche. Une part d'elle est méchante et agressive, elle est triste et ça ce sent. Je l'ai déjà vu pleurer et hurler dans des lieux publics, ça détruit ce genre d'évènement, croyez moi. Mais à certains moments elle va bien, elle sourit, elle s'intéresse à moi, à ma vie et on arrive à passer des bons moments. C'est à ça que je veux me raccrocher. C'est cette mère là que je veux aimer, le seul inconvénient c'est que je dois aussi supporter l'autre. J'ai aussi appris des choses sur mon père mais il s'est excusé pour ses erreurs et il m'a montré qu'il avait changé, j'ai donc décidé de le pardonné lui aussi.

Avant de rentrer dans le train je check encore mon sac, j'ai ma plume, mon encrier, mes manuels et le reste de mes biens dans un sac extensible à la main gauche et le vivarium de Posaris dans la main droite. Je me glisse entre les élèves pour rentrer dans le train.

En cherchant une cabine avec de la place je passe devant le chariot à bonbon, c'est un émerveillement qu'on peux lire sur mon visage. Si j'avais l'argent je ne me retiendrais pas mais bon, un crapaud à la menthe et une chocoballe ça me va aussi. A travers les vitre je vois les premières années découvrir tout cet environnement, ils sont pleins d'excitation, à une époque plus calme et innocente de ma vie, j'étais comme eux.

Mais bon, passons. J'ai trouvé une cabine, je laisse deux élèves en sortir puis je rentre. Je range mes bagages en silence et remarque mon bracelet avec écrit passion en or rose. Un sourire nostalgique se dessine sur mon visage en repensant au jour de son acquisition. Je m'assoie ensuite à coté de la vitre, devant une élève que jusque lors, je n'avais pas encore remarqué. Elle a l'air jeune, c'est surement une première année.

Elle est mignonne, elle me rappelle la moi d'il y a quatre ans. Je repense à tout l'apprentissage qui m'a été nécéssaire pour en arriver la où je suis et je me demande si elle stress. Dans le doute je décide d'engager la conversation, je veux qu'elle se sente à l'aise.

"- Salut. Moi c'est Lydia et toi ?"

Mots en gras soulignés pour "Au fil des mots"

Je suis arrivée les yeux écarquillés sur le quai 9 ¾ et tout d'un coup, j'ai réalisé ce qui m'arrivait et une boule d'angoisse et d'excitation me monta à la gorge. Comme d'habitude dans ces cas-là, je prononçait mon nom pour être sûre que je n'avais pas perdu la voix: "Ginny Brown, Ginny Brown, Ginny Brown"! Trois fois pour être sûre. Puis je m'autorisais à regarder un peu autour de moi. Dans quelques instants, je monterais dans ce train et je serai une apprentie sorcière. Une sorcière, une vraie, comme mon père.
Dès que je vis une des portes s'ouvrir, je sautais dans le train. Il était aussi beau de l'intérieur que de l'extérieur! Tout en cherchant un wagon, vide de préférence, car je suis quelqu'un d'assez timide, je me rassurai un peu: c'est du sang de sorcière qui coule dans mes veines, je suis une sorcière, et Poudlard pour moi, ce ne sera qu'un collège comme les autres.
Sur ces belles paroles, je m'enfilai dans un wagon et, après une bataille acharnée, arrivait à glisser ma valise en haut. Je m'assis et sortit une tablette de chocolat, tout en feuilletant, détendue, un magazine de jeux pour sorciers. Environ cinq minutes après, deux garçons qui devaient être en quatrième année entrèrent et s'assirent en bavardant. Tout en feignant de lire, j'écoutai leur conversation:
" Je trouve pas ma baguette" dit le premier
" Fais gaffe! Si tu l'as oubliée, on te vire direct!" Fit le deuxième.
Je tressaillis. Est-ce que c'était vrai?!
" Aha, t'en fais pas, on m'a FOUETTÉ pour plus que ça!"
Même si le garçon avait bien accentué le mot "fouetté" en me regardant du coin de l'œil, j'étais trop angoissée pour le réaliser. La conversation continua avec la même éxagération:
" Moi une fois, je me souvenais pas du mot de passe pour entrer dans les dortoirs, alors on m'a fait dormir dans les toilettes et le lendemain, je devais laver les pieds des préfets avant d'aller en cours"
Je pense que j'aurais rigolé si je n'étais pas en pré-crise. Moi qui avait une si mauvaise mémoire! Le deuxième reprit:
" Mais il y a pire! Moi, pour être grimpé dans un arbre, on m'a obligé à aller chercher un vif d'or coincé dans les branches du saule cogneur!"
" C'est rien! Moi, pour avoir sali la robe d'un élève en potion, on m'a changé en lombric pendant une semaine et demie!"
" Tu parles! Moi une fois j'ai parlé pendant mon sommeil et on m'a obligé à porter un chapeau avec écrit 'je suis le plus bavard de Poudlard'!"
Hein? Mes parents me surnomment "la bavarde nocturne"!!
" Mais, soupira le premier en se levant, ça c'est rien. Regarde, moi je suis le chouchou de tous les profs, alors je subis que ça."
"T'as raison!" Répondit le deuxième, et il quittèrent le wagon.
Alors que je secouait nerveusement mon magazine en repensant à ce qu'ils avaient dit, une fille aux cheveux blonds entra et posa sa valise. Elle s'assit en face de moi et me demanda mon nom tout en disant qu'elle s'appelait Lydia.
- Je... heu... enfin... moi c'est... Brown. Enfin non! Je suis Ginny, voilà. Hum... bonjour. Ravie de te connaître.
Et je me remit à triturer mon magazine en maudissant mon cafouillage. Mais je stressais tellement!

Ça y est, le train est en marche, les derniers élèves ont embarqués. J'envie les enfants dont les parents sont venus les accompagner et les regardent partir. J'envie ceux qui enlacent leurs amis, ceux qui bataillent pour avoir un wagon avec leur bande de potes. J'ai bien l'intention de me retrouver à la même place qu'eux l'an prochain.

Le train quitte la gare, j'imagine la fumée blanche qui nous surplombe. Le paysage laisse encore à désirer, c'est lorsque qu'on s'éloignera de la ville qu'il vaudra le coup d'être admiré. J'ai une petite pensé pour l'attaque du Poudlard Express de l'an dernier mais je décide de l'ignorer. J'écoute la fille d'en face, elle s'appelle Ginny Brown et elle est ravie de me connaître. Apparement je ne me suis pas trompé sur son compte, c'est bien une première année et elle stress à mort.

Je décide donc d'engager la conversation, je me suis promise d'être plus gentille avec les gens alors c'est l'occasion de faire mes preuves. Je ne sais pas très bien par où commencer par contre.

"- T'sais t'a pas de raison de stresser, ça va être super j'te jure. Sois détendu tu va te faire des amis et puis tu verras c'est trop beau Poudlard, le château, le parc, tout est super ! Y'a seulement les escaliers qui sont un peu fatiguant. Mais t'façon dés que t'auras ta maison tout ira bien, ils t'accueilleront comme une vrai famille et puis tu verras les lits ... c'est d'la bombe !"

En repensant à ce que je viens de dire ça ne me ressemble pas du tout, "c'est d'la bombe", SÉRIEUX ? Et puis commencer par lui faire comprendre que je sais qu'elle stress c'est pas foufou comme approche. Malgré tout, je ne m'arrête pas de sourire. A la manière dont elle parcours les pages de son magazines je vois bien qu'elle est trop stressé pour porter une véritable attention à tout les mots qui sortent de ma bouche.

Je n'arrêtais pas de martyriser la page 46 de mon magazine quand elle se déchira dans un grand fracas. Apeurée, je me trounais vers la fille en face de moi, Lydia. Puis je décidai de lui parler, parce qu'elle venait de me faire tout un discours pour me rassurer et je ne lui avait même pas répondu. Mais... mon sujet très, très bête:
- Mais dis... ceux qui sont sortis du wagon, ils ont dit des trucs horribles sur Poudlard... qu'ils étaient fouettés et qu'ils devaient laver les pieds des préfets... alors je stresse un peu. Ça t'es déjà arrivé, toi? Fouettée, tout ça...
Parce que moi ça me fait vraiment très peur... pas le droit d'être somnambule, ils ont dit. Mais moi ça m'arrive souvent! Et je suis sûre qu'un jour j'oublierais le mot de passe...
Des larmes de stresse commencèrent à arriver et je baissai les yeux pour ne pas qu'elle voit.
Mais comme il ne se passait rien, je décidai de jeter un (vrai) petit coup d'œil à mon magazine et tombai sur un article assez intéressant sur la musique rock anglaise et je me plongeais presque automatiquement dedans. C'était très intéressant. Ils mentionnaient même mon groupe préféré! Je tournai la page et je me rendis compte que c'était celle que j'avais déchiré. Je commençai à la chercher sous tous les fauteuils sans me rendre compte que... je faisais un bruit d'enfer.

La fille en face de moi me répond que les deux personnes que j'ai croisé et reconnu en entrant ont raconté des trucs horribles sur les punitions donné par le staff de Poudlard, ils lui ont raconté qu'il fallait laver les pieds des préfets ou être fouetté, un truc dans le genre. Quoi qu'il en soit, j'ai envie de rire mais je me retiens, pour moi la phrase et la situation me paraissent absurde mais j'imagine que pour elle c'est une autre histoire.

La petite me demande même si ça m'est déjà arrivé à moi, d'être fouetté. Elle a peur de se faire punir pour des choses futiles comme l'oubli du mot de passe de la salle commune ou le somnambulisme. Au moment ou elle commence à pleurer je me décide à intervenir et décide de la rassurer une fois pour toutes.

"- Calme toi, calme toi ! Dés-stress ! Ces deux personnes qui sont partis c'est des Serpentards, comme moi, je les connais bien ils ont essayé de te faire peur en te racontant des absurdités. Je, et aucun élève de Poudlard, n'a jamais était était fouetté ou a du laver les pieds des préfets, ils ont déjà une salle de bain bien assez grande. Et puis t'inquiète pas hein, personne te punira si tu oublie ton mot de passe ou si t'es somnambule. A vrai dire la seule fois ou j'ai été punis par Aliosus Nerrah pour avoir violé le couvre-feu et j'ai juste fait un tour par le bureau de la directrice de maison."

Je sens qu'elle commence à se calmer alors je continue de chanter les louanges du château.

"- Moi c'est là-bas que j'ai rencontré mes meilleures amies, elles sont à Serpentard comme moi, l'une s'appelle Erza McGowan et l'autre Gianna Evans"

J'ai un petit pincement au coeur en prononçant au présent, cette affirmation était peut-être vrai dans le passé, elle le sera, je l'espère, dans le futur, mais ce qui est sur c'est que dans le présent, c'est complètement faux. Malgrés tout je continue de rassurer la nouvelle.

"- T'sais quoi si t'es répartit à Serpentard je t'aiderais au début, si tu va à Gryffondor va voir Nélya Marks elle t'aiguillera surement, si tu va à Poufsouffle tu peux demander de l'aide à Megan Arrington et si tu va Serdaigle, là par contre ce sera à toi de faire de nouvelles rencontres parce que je ne connais pas grand monde. En tout cas pose moi toute les questions que tu veux t'façon on en a pour un bon bout de temps."

Je m'arrête de parler, assise en face d'elle, j'espère avoir réussit à la calmer.

Ginny sourit à Lydia en pensant que, finalement, ce n'était peut-être pas si pire, à Poudlard. Elle se demanda dans quelle maison elle allait être repartie.
- Moi aussi, je voudrais des meilleurs amis, ça doit être chouette. En primaire, j'avais des amis, mais c'était pas le grand coup de foudre d'amitié, quoi. En plus c'était un vrai supplice ne pas pouvoir leur dire que j'étais une sorcière, ricana-t-elle, mais maintenant j'ai grandi, je sais garder un secret. De toute façon ça sert plus puisque là je vais dans un endroit où il n'y a que des gens comme moi! Enfin, j'espère. J'ai un peu peur de pas être au niveau... mais je pense que Poudlard va me permettre de me connaître un peu mieux moi-même.
Ginny se tut. Elle réfléchi à ce qu'elle venait de dire.
- Et toi, tu espérais être dans quelle maison? Tu te trouves bien, là où tu es? Tu vas entrer en quelle année? En tout cas, merci beaucoup. Je stressais vraiment énormément à l'idée de rater mon collège. Si Poudlard va être ma seconde famille, faut que je m'y trouve bien, non? Moi je veux aller à Poufsouffle, c'est la maison qui correspond le mieux à mon caractère, je pense. Et puis, mon père aussi était à Poufsouffle, et je lui ressemble beaucoup niveau caractère. Mon cousin par contre, était à Serdaigle.
Ginny regarda par la fenêtre de son compartiment. À travers le brouillard, on distinguait vaguement la silhouette de Poudlard, belle et imposante. On allait arriver. Bientôt, il faudrait descendre. La rouquine eut une grosse boule au ventre à cette pensée et soigna les mains en regardant passionnément ce qui serait bientôt sa seconde famille.

𝒥'𝒶𝓃𝓃ℴ𝓃𝒸ℯ 𝒸ℯ ℛ𝒫 𝓉ℯ𝓇𝓂𝒾𝓃ℯ́!! ℳℯ𝓇𝒸𝒾 ℯ𝓃𝒸ℴ𝓇ℯ!!