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23 sept. 2022, 15:28
Bobidibou !  PV 
Ouais, c'est moi et Nerrah, pensé-je en hochant vaguement la tête. Tête qui n'est toujours pas revenue sur mon interlocutrice mais qui se balade en regardant derrière elle le parc qui s'étend. C'est fou comme ce parc change selon le point de vue que l'on prend. De là où je me trouve, l'illusion d'un parc infini paraît presque crédible et je me perds à l'observer sans cesser de penser à cette conversation dans laquelle je m'enlise.

Alors que je m'attendais à un truc qui me rabaisserait, qui nous ferait passer tous les deux pour des débiles, conformément aux croyances que mon comparse a pu me filer sur cette fille, la question qu'elle pose me fait sourire.

Pourquoi ? Voilà une question qui m'intéresse, voilà une question qui peut faire pencher la balance de mon côté, voilà qui est une bonne occasion de la montrer qu'on en vaut la peine, voilà une question qu'elle fait bien de me poser à moi et pas à Nerrah. Je ne sais pas du tout ce que lui répondrais, mais je crains que ce soit quelque chose de vaniteux ou de noble qui ne plaise pas à une magie indomptable comme celle de Bristyle. Sans chercher trop loin dans ma mémoire, je ne suis pas capable de trouver un de ces moments où on parle de la vie et de nos buts qui donnent la réponse de Nerrah à cette question même si j'imagine qu'honorer son nom, devenir un Auror, rendre fier les siens sont des raisons qui pourraient lui être valables. Des raisons qui sont fort nobles, certainement. Qui ne sont pas les miennes. D'aucun pourrait me trouver égoïste mais mes raisons ne concernent que moi.

« Je veux faire tout ce je veux avec ma magie. »

Cette phrase est la première qui me vient à l'esprit et celle qui sort de ma bouche.

Les souvenirs de cette conversation me reviennent parce que cette phrase en est un écho parfait. Je me souviens de Bristyle et moi dans cette allée pleine de livres tous aussi intéressants les uns que les autres. Et je me souviens de cette sensation, la sensation de vouloir tous les lire qui me serrait le cœur. Trop de livres, trop peu de siècles.

« Je veux tout apprendre sur la magie, sur tout ce qu'elle peut être et sur tout ce qu'elle pourrait être. Je veux connaître toutes ses formes, tous ses catalyseurs et toutes ses natures. »

Ma voix s'envole comme à chaque fois qu'un sujet me passionne. Finalement, l'oiseau est un beau symbole de ce que je suis lorsque je suis véritablement moi et que je me laisse animer par les passions qui débordent de ma gorge. Je laisse apercevoir un avenir dans lequel, chercheuse en métamorphose et en toutes autres formes de magie, il n'y aurait plus que de la passion partout autour de moi. Dans les livres, dans mes mots, dans les gens qui m'entourent. Je souris vaguement en entendant sa deuxième question comme un écho, alors qu'elle l'a prononcé avant que je ne commence à répondre.

Ma tête virevolte comme l'oiseau que j'ai créé et qui niche dans ma poche sous la forme d'une boulette de papier alors que je la force à revenir sur Bristyle. Je plante mes yeux droit dans les siens sans plus tressaillir en m'apprêtant à lui donner une réponse.

« De moi tu peux apprendre la métamorphose, j'ai des méthodes qui sont sûrement différentes des tiennes, ma passion me pousse à en apprendre toujours plus, à creuser... Et puis je suis en contact avec un élève d'Ilvermorny. C'est une occasion d'en apprendre plus sur les métamorphoses humaines ou sur le chamanisme. La science des symboles... »

Moi qui me demandait si je serais assez sûre de moi pour affronter un regard comme celui de Bristyle...

Je laisse traîner ma dernière phrase pour montrer que ma tirade n'est pas terminée. Ce n'est pas un jeu auquel je joue en laissant traîner les mots derrière moi pour garder en haleine ou en espérant qu'on les suive, c'est moi et tout simplement moi qui m'exprime. Je laisse parler la grande part d'égoïste et de miss je-sais-tout qui sommeille en moi juste pour vanter un peu mes mérites et ceux que j'ai à être la première de ma classe dans bien des domaines. Mais ce n'est pas ce que je lui dis, pour autant, je lui parle de ce qui l'intéressera sûrement : du concret.

« Nerrah lui... Il a le sens de l'observation, il sait mener une analyse et résoudre des problèmes. Il est habile avec sa baguette ou une épée. Et puis... il correspond avec Sangblanc. »

Là, je dois bien avouer que j'essaie de jouer. J'ai bien compris, parce que je ne suis pas sotte, ce qui avait blessé Nerrah et dans le même temps ce qui intéressait Bristyle. Si elle se montrait moins bête, elle pourrait lui soutirer les informations qui l'intéresse sur cette cousine qu'il garde précieusement pour lui. Ce sont des pensées qui feraient sourire ma cousine mais qui me font grimacer.

Magic Always Has a Price
6ème année

01 oct. 2022, 11:54
Bobidibou !  PV 
Je suis bien en peine de croiser son regard puisqu'elle me le refuse avec un naturel désarmant ; préfère-t-elle mirer le paysage plutôt que de regarder celle qu'elle tente de convaincre ? Essaye-t-elle de me faire croire que tout cela ne lui importe pas réellement, comme si cela ne valait pas la peine de me regarder, ou en a-t-elle réellement rien à faire ? Peut-être est-ce une idée qu'elle a eu avec son camarade de cachotterie : tentons de rallier Bristyle, elle qui excelle dans presque tous les domaines et qui serait un atout considérable pour notre cause, mais ne fournissons pas trop d'effort puisqu'au fond nous nous suffisons à nous-même. Le pense-t-elle réellement ? Non, je ne peux pas croire qu'elle soit idiote au point de ne pas savoir tout ce que je pourrais leur apporter.

Sa phrase m'arrache un sourire un coin. Je me rappelle exactement quand elle l'a prononcée pour la première fois, dans la librairie de papa. Et je me souviens également de ma réponse, qu'elle a intégré à sa phrase, comme pour me dire : j'ai compris ce que tu as tenté de m'apprendre il y a si longtemps et je l'ai intégré. Je mentirais si je disais que cela ne me perturbe pas. Le fait qu'elle se souvienne, déjà. Puis qu'elle me fasse passer un message subtil ; cela me donne l'impression que nous partageons quelque chose, que nous sommes liées, alors qu'en fait c'est la première fois que nous nous reparlons depuis plus d'un an.

Je cache mon sourire derrière une moue qui se veut dubitative : parle, j'attends des preuves de ce que tu avances. Et des preuves, elle m'en offre effectivement. Je ne la quitte pas du regard tandis qu'elle m'expose ce qui motive ses intentions. J'observe la lumière du ciel qui se reflète dans ses yeux, les mèches de cheveux qui virevoltent dans la brise et la courbe que prennent ses joues à chaque fois que sa bouche s'ouvre. Mon regard se perd sur sa peau claire, plus sombre à certains endroits, abîmée à d'autres, légèrement étirée sous les yeux. Et elle parle, elle parle et son corps se transforme en miroir dans lequel je me reflète si bien. Elle est moi ou je suis elle, je ne sais plus. Elle aurait très bien pu être moi qui prononce ces paroles que cela ne m'aurait pas perturbée outre mesure. Ce qu'elle dit aurait pu sortir de ma bouche, je le sais. Je serre les mâchoires pour que mon trouble ne se ressente pas et muselle mes pensées pour ne pas me déconcentrer.

La métamorphose, oui certes, je veux bien la lui accorder, ce que je fais avec un mouvement de tête qui pourrait tout aussi bien signifier : oui c'est vrai que tu saurais m'apprendre deux trois trucs que mouais, ça reste encore à prouver. Si je n'aime pas me rendre compte qu'elle me ressemble plus que je pensais (ce qui est effrayant puisque cela signifie que je ne suis pas si unique que cela, n'est-ce pas ?), cela ne me rend pas pour autant idiote : je sais reconnaître quand je peux apprendre d'une autre personne ; et je suis rassurée qu'elle en soit capable également et qu'elle me le dise aussi franchement. Qu'elle n'ait pas peur de dire : je peux t'apprendre ceci car j'ai un talent que j'assume.

J'enfonce mes mains dans mes poches et serre les bras contre mon corps, le menton dressé un peu plus haut, les sourcils froissés par une concentration perturbée. Quand elle en vient à Nerrah, je détourne les yeux pour observer le château qui, comme le Serpentard, est d'une froideur et d'une dureté implacable sans pourtant perdre une once de son élégance sauvage. Bonne décision : cela rend invisible le coup étrange que m'envoie mon coeur lorsque le nom de Sangblanc est prononcé. Que Macbeth soit au courant de cette histoire m'agace. Ce n'est pas elle qui m'agace, c'est Nerrah. Je croyais ce garçon discret mais quoi, il parle de tout ce qui arrive dans sa petite vie à ses amis, c'est ça ? Qu'est-ce qu'il a pu dire d'autres à mon propos ? Je me retrouve à ressasser toutes nos conversations, ou du moins le vague souvenir que j'en ai, dans l'espoir de trouver ce que pourrait savoir de compromettant sur moi Macbeth. Évidemment, je ne trouve rien mais j'en ressors avec une rancœur familière envers Nerrah qui m'est bien plus agréable que tout ce qu'il m'inspire d'autre.

Je prends une profonde inspiration, du genre qui fait soulever les épaules.

« D'accord. »

J'expire brutalement.

« D'accord, » fais-je encore en hochant la tête.

Mais cela n'est pas une réponse, juste une façon de dire : laisse-moi le temps. Je lui tourne carrément le dos, consciente de mon impolitesse, pour jeter mon regard sur le paysage qui s'offre à moi. Il m'est plus aisé de respirer et de réfléchir ainsi. Je laisse le silence s'étendre, qu'importe qu'elle le prenne pour un accord ou un refus. Puis, lorsque mes pensées reviennent à leur place, je consens à parler :

« Il y aurait certainement des choses à tirer de vous, lui accordé-je d'une voix trop neutre. De toi. Le regard que tu poses sur la magie est intéressant. Et il faudra que Nerrah m'explique un peu plus concrètement ce qu'il voudrait... M'apprendre. »

Heureusement que ma position dissimule mon rictus ; malheureusement, rien ne cache mon emploi du futur et non pas du conditionnel. J'efface la grimace de mon visage avant de me retourner vers la Gryffondor.

« Et si j'ai rien envie de vous apprendre ? Et si vous êtes trop sensibles pour me supporter ? »

Je ne sais pas exactement ce que je cherche avec cette question. Peut-être est-ce une façon de m'assurer que tout ceci ne va pas s'effriter, comme tout le reste. J'aimerais qu'ils soient parfaitement au courant de qui je suis au lieu de regretter plus tard l'association étrange qu'ils me proposent. Mes mots sortent de ma bouche sans mon autorisation :

« J'ai une grande mémoire, je peux vous aider pour n'importe quel devoir ou question. Utiliser la magie m'est plus facile que de respirer, je connais plus de sortilèges que vous, apprendre de moi vous ouvrirait plus de portes que tu crois. J'ai de l'avance sur le programme et je suis plus dégourdi que les cons qui nous servent de camarade, déblatéré-je sans respirer en me rapprochant d'un pas. Si je le voulais, je pourrais vous apprendre énormément, mais... »

Je prends une pause théâtrale.

« J'ai pas envie d'être gentille, pas envie de faire gaffe à pas vous froisser, pas envie de retenir mes insultes, pas envie de sourire, pas envie de rire ou de partager des moments d'amitié dégoulinant de bons sentiments, dégueulé-je d'une voix dure, les lèvres tordues en une grimace qui raconte bien mieux que les mots tout le dégoût que m'inspirent ces choses. Je veux pas m'excuser parce que vous avez mal pris un truc, pas envie de mettre les formes, pas envie de perdre mon putain de temps. Demande à Nerrah, Macbeth, demande-lui ce qu'il pense de moi : tout sera vrai. Je compte pas agir autrement, tout simplement parce que j'en ai rien à foutre de ça. Je veux apprendre tout ce que je peux, avancer. Mais si je dois m'encombrer de vos sensibilités, c'est un non direct. »

Ahaha, c'est ce qu'on appelle perdre le contrôle : je pensais savoir comme Aelle aller réagir puis pouf ! elle m'a embarquée et ce n'est qu'en écrivant le dernier mot que j'ai pris conscience de ce que je venais d'écrire. C'était grisant.

18 oct. 2022, 10:48
Bobidibou !  PV 
Je crois que ma tirade à réussi à secouer un peu cette fille si dure qui est plantée en face de moi avec le même air toujours et inlassablement, insatiablement, fixé sur le visage. Cet air qui a l'air de dire quelque chose comme dépêche toi de dire quelque chose d'intéressant ou je vais m'en aller sans un regard derrière moi. C'est un air un peu sauvage qui, si la comparaison peut exister dans un monde ou dans un autre, me rappelle celui qu'ont les animaux. Ils s'approchent méfiants pour s'envoler, ruer, s'enfuir, au moindre mouvement trop brusque.

Quand elle se détourne pour me cacher son visage, c'est exactement cette image que j'ai dans la tête. J'esquisse un petit sourire qui ne s'adresse qu'à moi en serrant un peu plus fort la boulette de papier dans ma main en glissant un doigt dans une interstice formée, puis un autre, un peu nerveusement. C'est exactement ce sentiment que je veux lui cacher, celui qui menace mon cœur d'exploser si elle décide de s'envoler.

Oui, si après les deux d'accord froids et ses hochements de tête effrayants elle décidait de me claquer une porte imaginaire au nez, je serais bien embêtée. Surtout parce qu'il faudrait que j'explique ça à mon complice et unique membre de la SSSS à ce jour. Ce qui ne serait pas confortable pour moi et qui le serait encore moins pour lui.

Je déglutis alors que la tirade de la fille sauvage commence.

Je crois m'effondrer lorsque celle-ci termine.

La première réaction naturelle de mon corps est de planter un sourire sur mon visage. Un sourire amusé mais pas moqueur. Un sourire assez large pour qu'on le remarque mais qui ne laisse pas voir mes dents. Un sourire que je lui adresse à elle plus qu'à moi-même. Un sourire que je vais devoir utiliser pour convaincre Nerrah.

En prenant une grande respiration, je hoche la tête.

« Ce n'est pas une amitié que je te propose. Je te propose une alliance, pour apprendre tout ce que l'on peut les uns des autres. »

Ma voix aurait pu trembler sur cette réponse, mais ce n'est pas le cas.

Je n'ai plus peur de Bristyle, de la voir exploser ou s'envoler, car je sais que mes mots sont les bons. Avec tout ce qu'elle vient de me déballer, je ne peux plus me tromper sur ses intentions et je ne peux que les embrasser : après tout, il ne s'agit pas de se construire une amitié ou de partager des moments de convivialité, ce n'est que parce que nous avons des atomes crochus que nous sommes devenus amis, moi et Nerrah.

Mais c'est de la réaction de ce dernier dont je commence à avoir peur. Les mots que la fille sauvage viennent de prononcer ne sont probablement pas ceux que mon complice aurait aimé, ou même supporté, entendre. Pourtant, ils me plaisent à moi. Savoir que je vais devoir retranscrire cette conversation et l'avis que porte Bristyle sur notre alliance me mets mal à l'aise. Mais si je veux que cette alliance se fasse, je vais devoir le faire et plus encore, je vais devoir faire accepter ces conditions.

« Je ne prévois pas de te faire chier avec ma sensibilité, surtout quand on parle de magie. Je veux apprendre tout ce que je peux de toi, tout ce qui m'intéresse, et te rendre la pareille autant que possible. Mais je veux pas qu'on devienne amie ou qu'on s'amuse. »

Sans trop le vouloir ou le savoir, les mots sortent tous seuls de ma bouche. C'est probablement le besoin de reconnaissance qui me bouffe de l'intérieur qui est en train de s'exprimer, ce besoin de montrer que j'ai compris et que je sais. Bien que ce soit grâce à lui que l'envie d'apprendre tout de la magie me dévore, il est parfois un bâton dans mes roues...

« J'accepte tes conditions. »

Je ne dis plus on. Bien incapable de m'avancer pour cette tête-de-mule de serpent, je ne peux pas l'engager à accepter les conditions de Bristyle (dont j'ai peur qu'elles lui secouent l'ego) sans qu'il n'en ait pris connaissance. Alors je m'engage toute seule, et peu importe s'il ne les accepte pas.

Je tends ma main en espérant qu'elle me la serre.
Dernière modification par Adaline Macbeth le 26 oct. 2022, 08:19, modifié 1 fois.

Magic Always Has a Price
6ème année

26 oct. 2022, 07:34
Bobidibou !  PV 
Je m'arrête, un peu essoufflée par ma tirade, le corps tendu : je suis prête à m'en aller à la moindre plainte. Je ne supporterai pas qu'elle marchande, qu'elle cherche à nuancer mes propos, qu'elle me sorte des ouais mais peut-être que. Non, pas de peut-être, pas de mais. J'ai des exigences et elles doivent être respectées, sinon je partirai. Je ne peux pas accepter de perdre encore du temps avec des élèves incapables de me supporter. Je sais que rares sont les personnes qui partageraient mes idées. La plupart des gens ne cherchent que le bonheur et le plaisir, ils ont besoin de passer des bons moments, de se faire des souvenirs communs, comme si c'était le moteur dans leur vie. Le pire c'est qu'ils n'acceptent pas que ce ne soit pas pareil pour moi, que je ne souhaite pas toutes ces choses. Ils pensent que je cherche à éviter de souffrir ou que je me mets des barrières pour ne pas être déçue par la suite mais c'est faux. La vérité c'est que je n'ai pas besoin d'amis pour me sentir heureuse, je n'ai besoin de rien d'autre que ce que j'ai déjà.

Je ressasse toutes ces choses en plantant mon regard dans celui de Macbeth. Son sourire me déstabilise, évidemment, mais je serre les poings pour ne pas montrer que c'est le cas. Pourquoi cette grimace ? Pourquoi maintenant ? Ne sait-elle donc pas se contrôler ? Ma fierté se froisse, mon souffle se coupe. Je me prépare à faire demi-tour dès qu'elle aura ouvert la bouche, m'en aller sans un mot, la planter misérablement parce que c'est tout ce qu'elle mérite. Mon coeur m'assène de grands coups dans le corps, les secondes sont comme des heures puis...

« Ce n'est pas une amitié que je te propose. Je te propose une alliance, pour apprendre tout ce que l'on peut les uns des autres. »

Mes muscles se relâchent imperceptiblement, mon souffle retrouve son rythme normal. Tout va bien, elle ne me déçoit pas. Cela ne m'empêche pas d'afficher une moue mécontente car elle m'a fait flipper avec son sourire idiot. Je l'écoute d'une oreille, incapable de ne pas faire le lien entre cette alliance qu'elle me propose et celle que j'ai faite avec Harrison il y a plusieurs années maintenant. Je n'ai encore rien retiré de l'aide que j'ai apportée à l'ancienne Serpentard mais nul doute qu'un jour elle réglera ses dettes. En attendant, je n'ai aucune idée de la confiance que je peux avoir en l'alliance que me propose Macbeth, c'est pour cela que je prends la décision de ne pas leur faire confiance, ni à elle ni à Nerrah, tant qu'ils ne m'auront pas prouvé qu'ils peuvent m'apporter quelque chose.

Mais si, je me l'avoue, j'accepte comme je suis en train de le faire c'est bien parce que je sais déjà que je ne ressortirai pas appauvrie de par cette affaire. Je ne pars pas de zéro avec ces deux-là. Je les connais. Peu, mais je les connais tout de même. Je sais déjà qu'une alliance avec deux êtres intelligents et débrouillards ne pourra que m'apporter, même si cela ne me met pas à l'aise.

La vulgarité va mal à Macbeth mais elle a le mérite de me faire sourire également. Un léger sourire qui n'étire mes lèvres qu'une ou deux secondes avant de disparaître. Je baisse les yeux sur cette main qui se tend vers moi et pour la première fois depuis que la fille m'a interrompue sur le chemin de retour aux dortoirs, je prends conscience que je suis en train de me lier à elle, de réellement me lier à elle. Moi qui ai toujours soutenu que je n'avais besoin de personne. Un doute s'immisce dans un recoin de ma tête : cela signifie-t-il que je m'affaiblis ? Je prends le temps de réellement y réfléchir avant de décider que la réponse est négative. Je reste gagnante dans cet échange et surtout, je ne perds rien à accepter, cela ne me fait pas perdre de force ou de pouvoir, au contraire même, j'en gagne puisque je sais que j'ai bien plus à leur apprendre qu'eux. Et puis : je ne veux pas devenir ton amie ou qu'on s'amuse.

Cette pensée me rassure et je glisse ma main dans celle de Macbeth. Ma poigne est forte et solide, peut-être légèrement douloureuse. Je plante mes yeux dans les siens au même moment et, toujours sans la lâcher :

« Et la sensibilité de Nerrah ? me moqué-je. Elle accepte mes conditions, aussi ? »

Quelque part, ça m'amuse, tout ça. Macbeth n'aura aucun problème à me supporter, je le devine aisément. Au pire, elle se montrera aussi sèche que moi — ou du moins, plus sèche qu'avec les autres. Mais elle saura mettre de côté ses petits sentiments pour les choses réellement importantes. Mais Nerrah ? Il a beau être sérieux et certainement très motivé, ça ne change pas que je l'ai déjà vu le visage tout serré de frustration parce que ce que je lui disais ne lui plaisait pas. Je sais d'ores et déjà que Nerrah et moi allons nous affronter, et pas qu'une seule fois. Il va me faire la morale avec ses grands airs princiers et me mitraillera de son regard glaçant. Cela m'agacera parfois. Je lui rentrerai dedans. Comment puis-je être sûre qu'il mettra sa fierté de côté et qu'il acceptera de me laisser être qui je suis ?

26 oct. 2022, 08:43
Bobidibou !  PV 
J'avais naïvement imaginé qu'elle me serrerait la main et que notre échange s'arrêterait là. Que je n'aurais plus qu'à convaincre mon entêté ami vert de lui serrer la main aussi et d'accepter ses conditions car elles sont ce qu'elles sont et qu'elles me conviennent, avant de revenir vers elle pour commencer à lui poser toutes mes questions, et en échange lui parler de ma formation Animagus ou encore de mon échange avec Chase à l'autre bout du monde.

Elle tient ma main fermement et je m'efforce de lui rendre sa poigne. Sa main est sèche, comme son visage et comme ses sentiments (paraît il), et je sens que la mienne se moitifie à force de garder le contact. Cela ne dure quelques secondes avant que sa phrase ne me heurte.

Bristyle n'est pas débile. Elle est probablement bien d'autres choses mais il est certain qu'elle n'est ni débile, ni stupide, ni naïve et qu'elle a parfaitement entendu que je ne disais plus on. Oui, je n'ai pas inclus Nerrah dans cette poignée de main car je n'ai aucune idée de la manière dont il va réagir quand je vais lui répéter mot pour mot (du moins aussi bien et fidèlement que je le peux) la conversation que l'on vient d'avoir. Je ne manquerais pas de dire à quel point cela me convient et à quel point c'est une bonne chose pour nous. S'il ne l'aime pas, ça ne fait rien, nous ne serons pas amis. Il n'aura qu'à apprendre d'elle et lui apprendre en retour.

Les yeux brillants, fixés voire même vissés dans ceux de cette fille tellement impressionnante que mon cœur menace de sortir de ma poitrine, je parviens à maintenir à la fois le contact de nos pupilles et de nos mains pour garder le même sourire.

Pas moqueur, ce sourire me sert simplement à garder une contenance, à ne pas flancher, alors que tout menace de s'effondrer autour de moi. Il faudra que je convainque Nerrah et cela me terrifie. J'ai peur de perdre cette alliance que j'ai souhaitée et pour laquelle j'ai bataillé, cette alliance que je viens d'obtenir alors que nous nous serrons tout juste les mains, tout ça à cause de l'égo d'un garçon. A ce moment précis, alors que j'ouvre la bouche pour lui répondre, je me jure de ne pas mettre fin à quoi que ce soit qui me rendrait meilleure au nom de cet égo qui n'est pas le mien.

« Ça, je ne sais pas encore. »

Réponds-je un peu instinctivement. Alors que nos mains sont toujours l'une dans l'autre, je ne veux pas briser le contact sur ce genre de réponse. Je ne veux pas briser le contact alors que nos mots expriment une incertitude quant à Nerrah. Non, je veux briser cette poignée de main sur un accord, le nôtre, elle et moi.

« Mais son égo ne m'empêchera pas d'apprendre quoi que ce soit, tu peux en être sûre. »

Je lâche sa main en même temps que je prononce cette phrase. Notre alliance existe et continuera d'exister avec ou sans le garçon. Depuis quand est-ce que j'ai besoin de lui pour apprendre de quelqu'un d'autre, depuis quand je ne fais pas mes propres choix, depuis quand je laisse son égo me dicter ma conduite ? Il est hors de question qu'un garçon quel qu'il soit m'empêche de faire quoi que ce soit.

Alors c'est avec un sourire entendu que je fourre mes mains dans mes poches et que je m'apprête à mettre fin à cette conversation.

« Je reviendrais te voir, avec Nerrah. »

D'un air entendu, je hoche la tête pour la remercier. Je ne me vois pas le lui dire, de but en blanc, que je la remercie d'avoir accepté de m'apprendre ce qu'elle savait. Pourtant, je le ressens, ce soulagement dans ma poitrine.

« A plus tard. »

Je tourne les talons d'un air décidé en broyant la boulette de papier dans ma poche.

Tout ça c'est bien passé, finalement, je pense en montant les escaliers pour me faufiler jusque dans mon dortoir et préparer le discours que je servirais à Nerrah. Il faudra que je le lui serve chaud, avant que ma détermination ne décline, que ma fougue ne m'abandonne et que la possibilité de me laisser convaincre par ses sentiments à lui n'apparaisse.


Fin pour moi, à moins qu'Aelle n'attrape le bras d'Adaline ou que sais-je, elle ne se retournera pas !

Magic Always Has a Price
6ème année

18 nov. 2022, 16:06
Bobidibou !  PV 
J'ai désormais la certitude que même si la sensibilité de Nerrah se trouve froissée par mes conditions, cela n'empêchera Macbeth d'honorer sa part du contrat, c'est à dire de répondre présente pour m'apprendre ce qu'elle peut m'apprendre. L'idée de ne former un groupe qu'avec elle, que je sais à la fois docile et motivée, me tente énormément. Je devine chez elle un sérieux et un amour du savoir que l'on ne trouve pas chez tout le monde. La plupart des bons élèves sont sérieux mais n'ont pas particulièrement de passion pour l'apprentissage en lui-même, cette passion qui tord les entrailles et qui rend brillante chaque seconde d'étude. Nerrah a l'air d'être comme cela. Sérieux, évidemment qu'il l'est ; il n'y a qu'à voir sa tronche pour le savoir. Mais passionné ? Je ne sais pas, je n'imagine pas un garçon comme lui passionné. Intelligent, motivé, intéressé et intéressant, je n'en doute pas (si tant est qu'il puisse mettre de côté son sale caractère) mais j'ai du mal à l'imaginer totalement emporté par des recherches quelles qu'elles soient. Pourtant cela me déplairait énormément qu'il refuse la collaboration que me propose sa partenaire et que nous devions continuer — ou plutôt commencer — sans lui. Je l'intègre d'ores et déjà à ce petit groupe qui vient tout juste de voir le jour. Après tout, c'était elle et lui. C'est elle et lui. Et moi je me greffe à eux pour leur prendre tout ce dont j'ai besoin. Je vivrais son refus comme un échec alors il a tout intérêt à accepter.

J'aime l'assurance que j'entends dans ta voix, Macbeth. Tu ne le sais pas encore mais c'est ainsi que j'aime qu'on me parle. Pas de place à l'hésitation ni au doute. On affirme, on assure. Il n'y a que comme cela que nous pouvons avancer.

Aussitôt ma main libérée que j'essuie nonchalamment ma paume sur le revers de ma cape avant de cacher mes doigts dans ma poche. À son salut je ne réponds qu'un hochement de tête, yeux dans les yeux, suivit d'un léger signe du menton qui pourrait éventuellement ressembler à un « À plus ». Je la regarde s'éloigner, le front plissé par la réflexion et le léger sentiment de surprise qui ne me quitte pas depuis que j'ai pris connaissance de ce qu'elle me voulait. Je n'en reviens toujours pas d'avoir serré cette main et de m'être engagée auprès d'elle et de Nerrah. Nerrah, Merlin ! Qui aurait cru que ce sombre Serpentard ferait partie de mes fréquentations ?

« Ça ne pourra que t'apporter de bonnes choses. »

Je baisse les yeux sur Zikomo que je n'avais pas vu approcher. Le Mngwi fait deux bonds dans l'herbe avant de rejoindre mon épaule sur laquelle il s'installe avec l'aisance de l'habitude. Du coin de l'oeil j'aperçois un reflet dans le ciel ; Nyakane vaque à ses occupations, semble-t-il.

« Mouais, à voir, grogné-je à l'ancien Messager des rêves en reprenant lentement le chemin des dortoirs. On sait jamais à quoi s'attendre avec les gens.
Ne sois pas si méfiante : ils ont besoin de toi et...
Et je n'ai pas besoin d'eux.
Tu crois ?
Qu'est-ce que tu me fais, là, Zikomo ? râlé-je en me tordant le cou pour lui lancer un regard noir. Commence pas avec tes théories à deux noises.
Je ne dirai rien... » *Trois, deux... « Mais je trouve que c'est une bonne idée que tu te lies à des gens. »

Je garde le silence parce que je n'ai rien à dire et que je ne partage pas son avis. Ce n'est pas la première fois dit ce genre de choses et à chaque fois le même sentiment m'envahit : un malaise profond à l'idée que qui que ce soit s'immisce dans ma vie comme il s'autorise à le faire simplement parce qu'il est le plus proche de mes amis. Le seul.

« Je donnerais n'importe quoi pour voir la tête de Nerrah quand elle lui racontera cette discussion, gloussé-je en passant les grandes portes. Avec ses sourcils tout froncés et ses lèvres pincées !
Tout, même ce que tu sais ? me fait Zikomo sur un ton taquin.
Nan. Nan, pas ce que je sais. J'aime bien l'idée d'agacer Nerrah mais il mérite pas ce sacrifice. »

Zikomo et moi partageons un sourire, ce qui ressemble plutôt à une grimace effrayante chez lui, avant de nous engouffrer dans le château. Il est rare que Zikomo blague à propos de l'Élixir de Longue-Vie : c'est d'autant plus marrant lorsqu'il le fait.

— Fin —


J'ai tardé mais voici enfin le post de conclusion !
J'ai grand hâte d'écrire la suite.