Quand Agatha était en colère, triste, joyeuse ou simplement qu'elle était grincheuse car elle s'tait levée du pied gauche, la jeune fille écoutait de la musique. Celle-ci faisait effet d'un sparadrap, d'un pansement... Agatha ne pouvait se passer de musique, et encore moins de sa chanson préférée : Locked Inside the Door de Dreamcatcher. Ce groupe était juste incroyable, les membres pareillement. Agatha n'avait pas été une fois déçue par leurs chansons.

Ce jour-là, c'était un de ces jours déprimants où il pleut et que le ciel est gris. Agatha, allongée de tout son long sur son lit, son poste de radio répétant en boucle Locked Inside the Door. Le regard vert de la jeune fille errait comme une âme en peine sur son plafond, ses pensées noyés dans un brouillard de mélancolie très épais et ses sens anesthésiés - à part son ouïe. Agatha haïssait ces jours triste et morne. Toute sa petite vie, la jeune fille avait rêvée qu'elle voyageait dans le monde entier et qu'elle vivait des aventures inimaginables. Pourtant, à chaque fois, la réalité revenait, encore plus dure et froide que précédemment. Elle essayait de se contentée de son quotidien ennuyeux et terne. Mais c'était impossible en lisant des livres fantastiques qui t'emmenait vivre avec les héros des aventures formidables.

Agatha était comme dans sa chanson préférée : coincé dans une porte, coincée dans son quotidien...

La rentrée. Pendant les grandes vacances, la rentrée lui avait parut lointaine, mais maintenant qu'elle était plantée là, devant ce monstre de métal rouge crachant de la vapeur, ma rentrée lui paraissait bien trop réelle pour être négligée. Au fond de son cœur, Agatha désirait pénétrer dans le Poudlard Express, pourtant, elle refusait de se réjouir. Sur le visage de sa mère, se lisait un dégoût à peine caché. Et, ce dégoût qu'Agatha lisait sur le visage de sa mère, ça minait la jeune fille. Ne pas être accepté par sa mère à cause de ses pouvoirs magiques avait rendu sa hâte de découvrir le monde magique en répulsion. Elle n'arrivait pas à haïr ce monde fantastique, débordant de magie et de choses extraordinaires, mais elle n'arrivait pas non plus à l'apprécier, au contraire de beaucoup de nouveaux élèves présent sur ce quai.

Agatha fut ramener à la réalité par des petits bras qui la serrait à la taille. Elle baissa son regard émeraude sur la bouille ronde de son petit frère, Samuel. Il lui adressa un sourire où manquaient plusieurs dents.

- Dis, tu reviendras quand à la maison Aggie ? Tu pourrais pas te transformer en aigle ou bien en une autre espèce d'oiseau pour nous rendre visite pendant l'année ? Ce serait cool !

La jeune fille sentit son cœur se serré. Comment les élèves autour d'elle pouvaient-ils se séparés de leurs parents après seulement un bisous échangé ? Alors qu'elle sentait les larmes perler au bout de ses cils, elle les refoula et adressa un sourire qu'elle espérait serein à Samuel.

- Malheureusement, je n'en ai pas la capacité. Mais je rentrerais pour les vacances de Noël, sûrement... Et puis, je vous enverrais des lettres !

Le train siffla une première fois. Elle dut se détacher de son petit frère pour aller embrasser ses parents. Son père la serra fort contre lui et lui adressa des encouragements et des conseils de dernière minutes alors que sa mère lui embrassa la joue avant de lui adresser un sourire figer. Les larmes revirent alors qu'elle grimpait dans le train, traînant sa grosse malle derrière elle. Mais elle les retint comme quelques minutes plus tôt avant de se trouver un compartiment libre et de se préparer au départ imminent du Poudlard Express... Elle s'apprêtait à prendre son envol vers un monde presque inconnu.

Un silence de mort s'était installé. Donner sa démission n'est pas très courant au département des affaires étrangères. Pourtant, je ne regrettais pas ma décision. Je n'ai jamais été une personne faite pour travailler au bureau et malgré mes déplacements fréquents pour aller dans d'autre pays, je ne me sens plus satisfait de ce travail barbant. Je suis maintenant fiancé à ma secrétaire, Holly, et ça à été très mal vu au bureau. Avec Holly, on s'est mit dans la tête su'on ferait le tour du monde ensemble. Et je compte bien le faire ! Je pourrais enfin réaliser mes rêves de gamins.
Je n'ai donc aucuns regrets. Je quitterais le ministère la tête haute et le cœur libre de toute contraintes ! Holly et moi, nous sommes encore jeunes, je compte bien abusé du présent et profiter à fond cet avenir radieux qui se présente à moi.

Bref, j'ai démissionné et on part la semaine prochaine : direction la France ! J'ai toujours rêvé de visiter le pays des croissants et de la tour Eiffel ! Je me sens euphorique et heureux, je n'ai jamais été aussi comblé ! Et je pars sans un regard en arrière ! Changé de paysage me fera le plus grand bien ! Je tire ma révérence après dix ans de loyaux services !

Bon, je dois y aller, il faut quand même prévoir un minimum ce tour du monde ! J'étais prêt à foncé tête baissée dans l'inconnu mais Holly est plus raisonnable. Décidément, on se complète !

P.S : en plus j'ai oublier de prendre la carte du monde, quel idiot !

La fête foraine. Agatha, petite, trouvait que la fête foraine était la meilleure chose que les humains aient inventés. Maintenant qu'Agatha avait grandit, et que le Père Noël et la Petite Souris n'existaient plus, la jeune fille considérait la fête foraine comme un amusement de plus. Elle aurait préférée resté chez elle, avec sa musique et un bon livre. Mais non ! Il fallait qu'elle accompagne son frère, Samuel, et ses petits copains à la fête foraine. Elle souffla un nuage de buée. Quel idée de faire une fête foraine en hiver ! Qui y viendrait ? A part bien sûr son frère à qui il manquait une case ?

Sa question reçut bien vite une réponse : tout le monde. Des petits qui couraient de manèges en manèges, de stands stands, les parents qui leur couraient après, les adolescents qui mangeaient des barbes à papa avec leurs copains, regardant les petits de hauts et même les grands parents qui accompagnaient leurs petits-enfants. Agatha devait admettre que l'ambiance était plaisante et la bonne odeur de sucre vous donnait envie de courir au stand de barbes à papa. Ce que fit Samuel et ses deux copains : Mark et Steve. Alors qu'elle s'approchait du stand, elle remarqua le vendeur quelque peu... étrange. Il avait effectivement un genre à lui : crête iroquoise rouge, des piercings un peu partout sur le visage, des tatouages qui lui montaient jusqu'au cou, un collier en cuir hérissé de pics et veste en vieux cuir abîmé. Il lui adressa un sourire compatissant, et elle le lui rendit, essayant de ne pas trop regarder son tatouage de serpent autour du coup. Vraiment horrible.

- Alors, qui puis-je pour vous, mes enfants ?

Agatha commanda quatre barbes à papa et il prirent congé du gentil vendeur à la crête iroquoise rouge. Samuel et ses copains se précipitèrent vers les chaises volantes et Agatha les suivit avec réticence, laissant fondre un gros morceau de barbe à papa dans sa bouche. Finalement, la fête foraine, ce n'était pas si mal !

Le vide. Ou plutôt, derrière elle, ses émotions, et devant elle... le vide. Agatha oscillait depuis déjà un petit bout de temps entre ces prédateurs. Elle savait que si elle tombait eh bien.... il n'y aurait plus rien. Juste... du vide. Et elle savait également que, si elle acceptait ses émotions, ce serait elles qui la gouverneraient, et non l'inverse. Agatha oscillait donc entre ces deux extrêmes, le cœur embrouillé. Son grand-père l'avait prévenu : il fallait gradé un équilibre entre le cœur, et la tête. Mais Agatha, trop remontée, ne l'avait pas écoutée, elle l'avait juste entendue.

Le monde réel avait perdu ses couleurs, et ses sens étaient comme... anesthésier. Elle voyait comme dans un rêve, elle entendait comme dans un vieux film mal enregistré, à chaque fois qu'elle touchait quelque chose, elle avait l'impression d'avoir des gants très épais, elle pouvait mangé l'aliment possédant le goût le plus fort, elle ne le sentirais à peine, et son nez ne captait plus aucunes odeurs. C'était comme si... son cerveau avait donné l'ordre à ses sens de se mettre en veille. Comme si il leur avait donné un congé. Agatha était plongé dans un cauchemar éveillé, elle se sentait tout le temps fatigué, et ne faisait plus attention à rien. Elle s'était transformé en mort-vivante.

Et surtout, surtout, elle ne se comprenait plus.

Agatha sortit ses jumelles. C'était des jumelle en plastique, de mauvaise qualités, mais elle ne voulait pas s'en séparée. Agatha colla les jumelles contre ses yeux, essayant de trouvé le caméléon parmi toutes cette végétation. Elle n'avait jamais vue de caméléon de sa vie, et elle était fascinée par cette bébête qui pouvait changer de couleur pour se fondre dans le décor. C'aurait été tellement plus simple si l'homme avait la même faculté ! Ses recherchent furent veines et elle abaissa ses jumelles.

Son frère, Samuel, était hissé sur les épaules de leur père et scrutait l'enclos suivant, apparemment avide de découvrir l'animal qui s'y cachait. Tous pareille, les gamins, à ne pas profiter de l'instant présent. Ses parents avaient toujours reproché à Agatha ce trait de caractère, mais elle commençait à penser que tous les enfants avaient cette réaction. Ils passèrent bientôt à l'enclos suivant à la grande satisfaction de Samuel. Une pancarte indiquait que cet enclos renfermait un tatou. Un tatou ? C'était quoi encore cette bestiole ? Elle n'en avait jamais entendue parlée. Agatha aperçut alors cet étrange animal. C'était une bestiole avec des sortes d'écailles sur le corps et une tête allongée.

La jeune fille s'approcha un peu plus de la barrière et porta ses jumelles à ses yeux. On ne pouvait pas qualifié cet animal de mignon mais il avait un charme bien à lui. Que pouvait bien mangé une bestiole comme ça ?

- Papa, pourquoi le tatou il est couvert d'écailles ? Et il mange quoi ?

- Ce n'est pas des écailles, c'est des plaques osseuses et de la corne. Tu vois ? Regarde, lit.

Pour les repas de famille, Agatha enfilait toujours des collantes noirs, avec une petite robe grise perle et des sandales argentées. Assise autour d'une grande table de bois, recouverte d"une nappe rouge brodée de flocons dorés. Dessus, ses grands-parents avaient posés et allumés des bougies qui répandaient une douce lumière sur les convives. Il y avait plusieurs membres de la famille : les parents d'Agatha, son frère, son oncle, Rufus, sa tante, Gloria, ses deux cousines, Tracy et Megan, ses grands parents côté paternelle et c'était tout. Une bonne odeur de viande se répandait peu à peu dans le grand salon circulaire de la maison de ses grands-parents.

Bientôt, sa grand-mère arriva, un immense plat de tourte à la volaille en main. Elle la posa sur un sous-de-plat et toute la famille applaudit, y comprit sa mamie. Elle servit ensuite de grosse parts généreuse de tourte. Bientôt, tout le monde se régala et les adultes parlèrent de tout et de rien pendant que les enfants, ayant hâte de quitter la table pour jouer, déchiraient leurs serviettes pour passer le temps. Ensuite, son grand-père apporta la bûche de Noël.

- Faite exclusivement par moi !

Les membres de la famille applaudirent une seconde fois et on se régala de la bûche faite exclusivement par le grand-père. Les enfants, le ventre bien remplis, sortirent de table et purent jouer tranquillement à cache-cache.

Sa mère venait lui parlé du concept sucré/salé. Agatha avait été outré d'apprendre qu'il y avait des gens qui mangeaient des plats sucrés/salés. Elle trouvait ça honteux de mélangé le sucré avec le salé ! Pour elle, on mangeait le salé en entrée et en plat, et le sucré en dessert ! Mais alors si on mélangeait le plat avec le dessert, que devenait le dessert ? Son père n'avait pas été du tout d'accord avec elle quand elle lui avait dit qu'elle trouvait totalement bizarre et tiré par les cheveux. Il avait dit, les yeux pétillants et un sourire sur les lèvres : "moi je trouve ça délicieux" ! Elle s'était alors tourné vers son frère, Samuel, qui lui avait répondu qu'il ne savait pas vu qu'il n'en avait jamais mangé. Vraiment insupportable, les frères et sœurs.

Elle était maintenant dans sa chambre, en train d'imaginer des plats sucré/salé. Elle imaginait de la glace au brocolis, des cookies au betteraves, de la chantilly au poireau, un fraisier avec, au lieu de fraises, des morceaux de carottes. De plus en plus dégoûter, elle ressortit de sa chambre, bien décider à demander si le fraisier au carottes et la chantilly au poireau existait réellement. Quand elle l'eut interrogé l'à dessus, il lui répondit que, non, ça n'existait pas et que ce n'était pas exactement comme ça les plats sucrés/salés. Agatha fut heureuse d'apprendre que ça n'existait pas, des cookies à la betterave.

Agatha, les fesses posés sur une chaise, attendait sa note avec un mélange de crainte et de hâte. C'était bien elle, ressentir des émotions contradictoire ! Elle scrutait les moindres faits et gestes de son professeur, le cœur battant à tout rompre. D'habitude, elle ne se faisait pas de soucis pour les notes, mais sa mère avait souligné qu'elle avait beaucoup de B -, Agatha s'était donc mis la pression pour cette évaluation.

Le professeur finit par poser la copie d'Agatha devant la concernée, avec un regard de reproche. Le cœur battant, craignant le pire... elle posa son regard sur sa note écrite en rouge en haut de sa copie. Un grand C + C + avait été tracé. Le cœur d'Agatha loupa un battement. Sa mère allait la pourrir. Le texte qu'elle avait pris tellement de soin et de temps à écrire avait été rayé, ligne par ligne, comme si le professeur était animé d'une joie féroce lorsqu'il avait vu l'étendu de la nullité de son élève. Agatha soupira. Elle n'aurait encore pas le droit de regarder la télévision cette semaine. Elle trouvait ça injuste ; son frère ne ramenait pas d'excellentes notes, pourtant, il avait toujours le droit de regardé la télévision, lui !

Agatha plia son évaluation en deux - se retenant à grande peine de ne pas la chiffonner et de l'envoyer à la tête de son professeur - et la rangea dans son cahier avant de le ranger à son tour dans son cartable.

Lorsque la cloche sonna, annonçant la fin du cours, elle se précipita dehors et partit devant, le cœur lourd de mauvais pressentiments.

L'automne était la saison préférée d'Agatha en raison de ses couleurs qui allaient du marron à l'orange en passant par le jaune. Aujourd'hui, expédition marrons ! Chaque automne, Agatha partait avec son frère et ses parents ramasser des marrons. Pour l'occasion, Agatha s'était habillé d'un pull jaune et s'était fait une queue de cheval avec un chouchou orange. Elle portait aux pieds des bottines en cuir et elle portait un panier en osier tapissé d'un torchon. Dedans, elle comptait y mettre sa récolte de marrons.
Agatha était très sélective lorsqu'elle ramassait les marrons. Elle choisissait ceux qui brillaient ou ceux qui étaient encore dans leurs bogues. Quand elle décidait que c'était assez, elle les re-triait et jetait ceux moins beaux que les autres.

Aujourd'hui, donc, se tenait l'expédition marrons. La petite famille marchait côte à côte, ramassant les marrons qu'ils apercevaient tout en discutant de tout et de n'importe quoi. A la fin de l'expédition, ils comptèrent leurs marrons. Ce fut Samuel qui l'emporta - en ayant pioché des marrons dans le panier de son père -, il reçut donc de le droit de choisir le dessin animé qu'Agatha et lui regarderait après le goûter.

Sur le chemin du retour, Agatha boudait en tête, sa queue de cheval se balançant au rythme de ses pas. Elle trouvait ça injuste que Samuel ait le droit de choisir le dessin animé alors qu'il avait gagné en trichant ! La jeune fille était sûr que, si son petit frère n'avait pas tricher, ç'aurait été elle la gagnante. Heureusement que sa mère leur avait promis de faire du pain perdu pour le goûter, cela remontait le moral d'Agatha ! Cette expédition marrons n'avait pas été si nul, tout compte fait !