Ce matin, Alice était un peu fatiguée. La nuit n’avait pas été des meilleures. Mais notre petite protégée savait que voir Aaron allait lui remonter le moral. Frottant un peu ses yeux, l’enfant se lève de son lit. Voilà trente minutes qu’elle s’y était assise afin de lire rapidement en espérant se changer les idées des infernaux cauchemars. La Smith caresse rapidement son chat, déposant un petit bisou sur son front et range son livre dans sa commode.

L’Anglaise avait un visage très pâle de nature, mais avec le fait qu’elle n’avait pas dormi, c’était vraiment horrible. La lionne hausse alors les épaules, tant pis. Ce n’était pas le genre de fille à mettre la dose de maquillage juste pour se rendre plus jolie, de plus elle n’était pas à l’aise dans le maquillage. Ça la collait, la grattait, la gênerait. Beurk ! De toute façon, Aaron l’aimait comme elle était… non ?

Les sortilèges, c’était bien intéressant, mais chercher à voir Aaron l’était bien plus ! L’enfant se chausse alors et descend alors les escaliers à la recherche du beau Serdaigle. Elle regarde tout d’abord dans la salle de répétition, c’était un lieu assez sympathique, mais non il n’était pas là. Après avoir fait un petit tour, descendant jusqu’à la bibliothèque, notre petite protégée commence à remonter les marches pour aller lui écrire une lettre avec un point de rendez-vous comme à leur habitude.

Assise au sol contre un mur, Tiffanie relisait son devoir de potion à rendre pour le lendemain. La bibliothèque étant pleine, la rouquine avait décidé de s’installer ici pour sa matinée qu’elle avait choisit de dédier à ses devoirs. Et puis elle n’aimait pas la salle d’étude… Elle en avait rat le bol d’entendre ces sales sangs-purs y insulter les nés-moldus qui passaient par là. Non, elle préférait restait là, dans son petit coins. En plus, ici elle pouvait manger sans qu’un troupeau de moutons affamés ne lui demande de leur en passer un bout.

Après s’être assuré pour la deuxième qu’il n’y avait plus aucune fautes, elle plia son parchemin qu’elle coinça dans les pages de son manuel. La fillette continua de ranger ses dernières affaires, puis se releva, se demandant ce qu’elle pourrait bien faire maintenant qu’elle avait terminé tous ses devoirs… Il ne lui fallut pas réfléchir longtemps à la question puisqu’en se retournant elle aperçue une élève, semblant plus âgée qu’elle, entamer sa traversée du couloir. Plus la brune s’approchait, plus Tiffanie ne put s’empêcher de remarquer quelque chose: la fille en question était d’une blancheur à en faire pâlir le Baron Sanglant, sans parler de ses cernes!

Ni une, ni deux, la plus jeune pris un morceau de parchemin au hasard et en déchira un bout avant d’y inscrire un simple mot. Toujours rapidement, elle dégaina sa baguette et après s’être concentré sur sa magie, ses émotions et la visualisation de son sort, elle tourna puit abaissa sa baguette qu’elle pointait vers la feuille tout en prononçant les paroles "Wingardium Leviosa".

Elle guida ainsi le bout de parchemin déchiré jusqu’au dessus de la tête de sa victime avant d’abaisser sa baguette d’un coup sec pour annuler le sortilège, faisant ainsi atterrir l’objet dans les cheveux de la plus âgée.

"Fais gaffe, j’crois que t’as un morceau de miroir dans les cheveux."

Une jeune fille rousse, à l’uniforme de la maison verte est assise dans l’angle des escaliers. Alice la voit à peine et continue de marcher afin de monter à la volière, mais celle-ci lance alors un sort qui fit retourner notre petite protégée. L’enfant eut à peine le temps de réagir qu’elle fut qu’il lui était destiné. La Serpentard lâche un bout de papier dans les cheveux de la quatrième année, pardon ?.

Attrapant les morceaux de papier de ses cheveux, sa camarade lui dit qu’elle a un morceau de miroir dans les cheveux. Elle le porte alors devant son visage dans le bon sens afin de le lire. Ah…son miroir était un zombi, pas très sympathique celle-là… La Smith étire une petite grimace, sa journée ne s’améliore visiblement pas. La jeune fille a les mains qui tremblent légèrement, elle froisse le papier et le met dans sa poche, elle ira le jeter.

Pourquoi il fallait qu'on l'embête à ce moment-là ? La brune ressemblait tant que ça a un zombie ? Notre petite protégée se posait beaucoup de questions, qui tournaient sans vouloir en finir dans son esprit. Sans qu'elle ne puisse se calmer, sa confiance en elle chutait petit à petit. Mais la Gryffonne faisait de son mieux pour ne pas le laisser paraître. Alice décide de ne pas répondre aux moqueries de sa camarade, il ne valait mieux pas entrer dans un jeu débile, de toute façon elle n'était pas d'humeur. Actuellement, la Smith voulait juste fondre en larmes.

Un sourire malicieux se logea sur le visage de la rouquine tandis que sa proie regardait le mot inscrit sur le papier. Elle avait trouvé de quoi s’occuper. Mais son sourire s’évanouit instantanément lorsque la brune sembla décider de l’ignorer. Ah non! Elle avait enfin trouvé une nouvelle occupation, hors de question que cette fille ne s’en aille maintenant.

"Bah quoi? T’as pas aimé mon petit mot? Tu sais, c’est pas sympa d’ignorer les gens…"

C’était tout de même assez hypocrite de sa part de la blâmer pour ne pas être "sympa" au vu de ce que la rouquine était en train de faire, mais cela ne lui importait peu. Comme elle l’avait fait l’année dernière avec Lily Dawson, ici, elle avait envie de faire pleurer la plus âgée. Juste pour se sentir plus puissante, comme si elle avait quelque chose à prouver à elle-même… En bref, l’attitude d’une parfaite petite peste insupportable!

Son regard perçant fixa la Gryffone, d’un air menaçant, espérant que ses yeux rencontrent ceux de sa nouvelle victime. C’était toujours amusant de les voir tenter de garder le contact visuel, puis échouer et baisser instantanément les yeux, laissant ainsi la victoire à la Serpentard. C’était comme une drogue. Compenser le fait qu’elle soit détestée en détestant les autres. La rouquine espérait de tout cœur que cette fille aurait cette même réaction de soumission.

Sa camarade lui reproche de ne pas répondre. Hein ? Pas sympa ? Elle se fiche de moi ? La Smith baisse un peu les yeux, toujours sans répondre. L’Anglaise espérait que la jeune fille arrête de l’embêter. Elle voulait juste pleurer. En plus…une quatrième année…embêtée par une deuxième année… Alice décide toujours de se taire. Elle ne voulait ni entrer dans un jeu débile, ni avoir plus d’ennuis, elle s’en passerait.

Jetant des regards autour d’elle, histoire d’essayer de se sauver et de trouver une excuse pour aller pleurer ailleurs, notre petite protégée voit Aaron. À l’angle d’un couloir, parlant avec une fille de son âge, bien plus jolie qu’elle. Le pire, il avait la main sur son épaule. Notre petite protégée se retourne vers la Serpentard, elle préférait la regarder qu’observer le Serdaigle. Cette fois-ci, Alice avait bel et bien les larmes aux yeux. L’enfant mordait fort sa lèvre pour ne pas fondre en larmes.

C’était de trop. La Smith avait tellement mal… Ses yeux brillaient un peu des larmes qui s’apprêtaient à couler, la quatrième année espérait que sa camarade ne remarque rien. Sinon elle ferait quoi, elle se moquerait d’elle ? L’enfant voulait juste fuir, mais c’était vraiment possible ? Et… pour aller où ? De toute manière, sa camarade n’avait pas l’air de vouloir la lâcher tout de suite.

Voyant les yeux de la plus âgée s’humidifier, la rouquine ne pu s’empêcher de laisser un court rire traverser la barrière de ses lèvres. Le regard de la brune semblant être tout à coup intéressé par autre chose, Tiffanie tourna la tête pour voir ce qu’il pouvait bien se passer: elle vit Aaron, un garçon de sa promotion, semblant plutôt proche d’une autre fille. Les yeux de la plus petite s’écarquillèrent tout à coup, pensant avoir compris ce qu’il se passait.

Elle tourna donc de nouveau la tête vers le griffonne qui la regardait, les larmes aux yeux.

"Ne me dis pas que t’es amoureuse de lui?"

Face à cette pensé, elle ria encore plus. C’était le comble! Elle venait de trouver le point qui fait mal, sur lequel elle pourrait jouer pour faire pleurer cette fille. Ça allait être un jeu d’enfant!

"T’es un peu trop ambitieuse ma pauvre. Lui il est beau, il ne sort qu’avec des gens beaux, il ne remarque que les gens beaux. Toi tu es… " La Serpentard dévisagea son interlocutrice de haut en bas, essayant de trouver un adjectif qui pourrait lui convenir. "Je vais dire un zombie histoire de ne pas être trop méchante mais je crois que tu m’as compris."

Il est vrai que Tiffanie avait toujours trouvé Aaron plutôt beau, sans forcément le trouver attirant. Elle n’était en aucun cas amoureuse de lui! Mais disons juste que parfois tous les gnomes de la classe, il était le plus potable.

L'Anglaise a la respiration qui accélère suite aux propos de la Serpentard. Elle se moquait qu'Alice soit amoureuse du Serdaigle, notre petite protégée s'avouait de plus en plus mal. Les larmes commençaient à couler le long de ses joues. L'enfant n'avait aucune honte à sortir avec Aaron, bien au contraire, mais elle avait honte de ce que les gens pouvaient penser de voir une fille aussi nulle qu'elle avec lui.

Sa camarade confirma en effet ses pensées. Oui, en effet...encore, la deuxième année était gentille, elle choisit le mot "zombi" au lieu de "rien". Les larmes coulèrent de plus belle. À vrai dire, si elle disait à la Serpentard être en couple avec Aaron, elle ne la croirait sûrement pas. Lui il est beau, il ne sort qu’avec des gens beaux, il ne remarque que les gens beaux.

Cette phrase résonnait en boucle dans sa tête. Alice avait envie de vomir, elle était dix fois plus pâle qu’il y a quelques secondes. La brune ne se sentait plus dans son élément. Ses mains tremblaient, essayant de s’accrocher à un mur, mais en vain ses mains moites glissaient le long du mur. Notre petite protégée se calme au mieux, laissant encore plus de larmes couler le long de son visage. Faisant apparaître pour la première fois sa voix, la jeune fille dit "j…je sais…".

Le teint plus pâle que jamais, la plus âgée confirmait de plus en plus sa soumission face à la Serpentard, celle-ci qui prit presque pitié pour elle. Elle lui rappelait miss poignet, cette pensée lui fit remarquer quelque chose:

"Attends, attends.
Je rêve ou t’es à Gryffondor? ´tin elle a changé la maison du courage! Entre toi et l’autre… Lily quelque chose."

La fillette se mit à claquer frénétiquement des doigts, essayant de se souvenir du nom de famille de la concernée. Mais impossible de la trouver, pourtant elle l’avait au bout de la langue!

"Tu dois la connaître, elle se trimballait avec un poignet tordu l’année dernière."

Tiffanie plia son propre poignet gauche dans un angle peu naturel, essayant d’imiter celle qu’elle avait ridiculisée à plusieurs reprises l’année dernière, pour pouvoir mieux illustrer ses propos.

"En tout cas, vous vous ressemblez beaucoup toute les deux: faibles, dans une maison qui ne vous correspond pas. Quoi que Poignet avait quand même un peu plus de répondant, elle était plus amusante que toi."

Oui. Tout ça n’était que pour s’amuser, passer le temps. La rouquine pouvait avoir des propos parfois très blessants dans ce genre de moments, mais au fond, elle ne le prenait pas au sérieux. Ce n’était pour elle qu’une manière d’affirmer sa supériorité sans pour autant tomber dans les extrêmes.

Alice ne cherche pas trop à se défende. Les remarques de la Serpentard ne l’importait pas énormément. Enfin, c’est ce qu’elle préférait croire et faire croire. L’enfant essuie ses larmes, sans trop se laisser dévaster à nouveau. La tristesse était passée. Quand sa camarade évoque Lily, notre petite protégée dit juste "mais elle est sympathique Lily…". Cette fille était de sa maison. Certes timide, mais vraiment appréciable. Une grande brune, assez mince, qui sait apprécier les bonnes choses. Notre petite protégée ne voir absolument pas ce que la Serpentard pouvait bien reprocher à cette pauvre lionne…

L’envie de partir était moins présente, mais tout de même, la Gryffonne aimerait pouvoir s’échapper. L’Anglaise devait avouer être morte de peu de faire face à la rousse, sa réaction ne serait sûrement pas des plus agréables. Ses doigts tremblaient rien que d’y penser, ne serait-ce qu’un peu. Mais il fallait le faire, Alice ne tiendrait pas plus longtemps !

Tournant un peu le dos à sa camarade, la brune tourne légèrement le dos. Se préparant à s’en aller, la jeune fille dit juste "si ça ne te gêne pas, je dois aller réviser". La Smith préférait attendre sagement avant de commencer à marcher afin de partir. Sûrement pour pleurer. Elle se faisait harceler par une deuxième année. Aaron aimait une autre qu’elle. La vie n’avait à présent plus de sens. Plus aucun même.

Un soufflement de nez vulgaire s’échappa de la rouquine, qui se retenait avec force de rire. Pas étonnant qu’elle la trouve sympa, elle exactement comme elle! Mais qu’importe, elle avait trouvé une nouvelle faille à exploiter pour exaspérer sa camarade et ça, c’était tous ce qui comptait!

"Quoi j’ai dit un truc méchant sur ta copine? T’es vexée peut-être?"

Un sourire sarcastique dessiné sur le visage, toute fière de sa remarque - pas franchement très pertinente - Tiffanie croisa de nouveau ses bras contre sa poitrine, dans une tentative de se sentir intimidante. Une habitude qu’elle avait dû prendre au vu de sa petite taille…

Elle écouta attentivement la Gryffone, cette dernière la faisant sourire d’autant plus.

"Et si je te dis que ça me gêne? Qu’est-ce que tu vas faire? Rester?"

Pourquoi se sentait-elle obligée de lui demander l’autorisation de s’en aller. N’avait-elle donc aucune fierté? Ne savait-elle donc pas s’imposer?

"Tu fais pitié sérieux. J’te ridiculise et toi t’essaye d’être polie et tu me demande mon avis sur si oui ou non tu peux partir. Défends toi sérieux! C’est pas drôle sinon!"

Aussi blessantes ses paroles pouvaient-elles être, l’intention de la Serpentard n’était ici absolument pas de lui faire du mal, mais plutôt de la secouer. Elle trouvait Alice réellement pathétique. Comment avait-elle fait pour survivre tout ce temps en étant si faible mentalement ?