Concentré sur les gestes du professionnel, Diarmuid faisait tout juste attention à la musique en fond sonore pour la bonne et simple raison que son cerveau avait de la peine à traiter la douleur, le fait de ne pas bouger mais aussi le caractère intéressant des gestes précis d'Andrew Hunter qui maniait son appareil avec dextérité. Peu à peu, centimètres après centimètres, le tatouage naissait sous ses yeux et la gestion des décharges douloureuses devenait de plus en plus facile ce qui lui permit de relâcher un peu la tension musculaire, notamment de son bras, ce qui diminua encore la sensation douloureuse. "Je vous le dirais, mais tant que ça va, je préfère qu'on continue." Répondit le châtain qui suivait les gestes de l'homme avec attention, cherchant à voir les prémices du rendu final dont il lui parlait. L médicomage voyait bien des reflets mais il peinait encore à prendre la pleine mesure de ce que serait les runes très bientôt et ce même si tous les tracés généraux existaient déjà.

Laissant l'homme poursuivre, Diarmuid attendit un moment où il releva la main et donc l'aiguille pour basculer sa tête contre l'appui tête du fauteuil et ainsi soulager la tension de sa nuque qui était apparue à force de se tenir en flexion forcée, lui permettant de le voir avec plus de distance, mais aussi de converser plus facilement. "Je crois que mon hibou me détestait un peu plus chaque jour..." Avoua d'abord le plus jeune le rire dans la voix. "Mais j'avais aussi hâte de mettre un visage sur le nom et de discuter de vive voix." Dit-il un peu plus sérieux avant de rebondir sur Ennis et le fameux Jeffrey. "Je ne sais pas si ça sera le cas un jour, mes parents voient leur relation avec un œil... disons critique." Tenta le châtain. "Mais ça sera avec plaisir pour moi de se recroiser dans ce cadre, c'est vrai qu'ils sont... mordus! Et c'est d'ailleurs grâce à eux que je suis là. Je ne sais plus quand exactement Ennis à mentionné l'oncle tatoueur de Jeffrey, mais quand je me suis décidé je n'ai pas mis longtemps à passer voir le shop." Confessa-t-il toujours souriant. Ses parents... et bien il ne tenait qu'à eux de les faire changer d'avis. Pour leur mère ça semblait peine perdue mais il n'aurait pas grand remord à couper les pont si les deux autres voulaient le faire. S'il s'abstenait, c'était uniquement pour eux. Pour leur père... C'était à voir, le rejet brutal de la benjamine en août semblait l'avoir ébranlé.

Le fait que Diarmuid O'Belt s’accommode bien de la douleur simplifiait grandement les choses, que ce soit pour parvenir à discuter comme pour le tatouage en lui-même. Andrew avait le souvenir de clients qui demandaient à s'arrêter toutes les cinq minutes. La plupart du temps car ils étaient bien plus douillets qu'ils ne voulaient bien l'admettre même si en de rares occasions certains clients avaient juste un corps ne réagissant pas bien au procédé du tatouage. Mais Mr O'Belt n'était pas de ce genre là, il semblait encaisser presque sereinement alors le tatoueur avait acquiescé en silence et continué son travail.

Le quadragénaire sourit également quand son client fit référence aux échanges de hibou. Là en revanche Mr O'Belt s'était montré particulièrement pointilleux pour son tatouage, bien davantage que la plupart des gens. D'après ce que Jeffrey lui avait dit de sa petite amie Ennis ça devait être un trait de caractère familial. Mais au moins il y avait peu de chances que le tatouage soit regretté plus tard ou qu'il ne vaille rien dire pour son porteur et ça Andrew appréciait, sentir que ce qu'il faisait avait du sens.

La discussion était donc lancée sur le sujet du jeune couple formé par Ennis et Jeffrey. Andrew tiqua à l'évocation des parents O'Belt qui devaient probablement juger que son filleul n'était pas de bonne famille ou n'avait pas un sang assez pur à leur goût. S'il les avait eu en face il n'aurait aucun état d'âme à dire ce qu'il pensait s'il avait fallu mais le hipster avait appris à se tempérer et gérer ses émotions et pensées en compagnie de gens dont il ne partageait absolument pas les opinions. Son métier l'exigeait tout comme son appartenance à la Cause pendant quelques années...

« Jeffrey m'a parlé de ça oui. Je pense que ça l'avait un peu blessé. Sur le principe bien sûr. Car dans les faits le mariage est encore loin. » ajouta le hipster avec un sourire en coin, se rappelant son adolescence. A cet âge on s'emballait vite et on faisait rapidement des projets fous. Il n'y avait qu'à voir ce qu'il avait vécu avec Iris. Tout cela semblait si loin désormais...

« Mais oui ils sont mignons. Mordus comme vous dites... Il faudra leur laisser faire leur chemin bien sûr. En tout cas c'est aussi plaisir de mettre un visage sur le nom et sur le propriétaire tortionnaire de hibou. » plaisanta Andrew en poursuivant ses finitions sur le tatouage.

« D'après ce que vous me dite Jeffrey semble être un commercial efficace en tout cas. Il me tanne pour que je le tatoue. Bien sûr je refuse en avançant qu'il est mineur et que sa mère me livrerait aux Détraqueurs si je faisais ça. Mais quand il aura 17 ans j'aurais déjà moins d'arguments à faire valoir. »

Les plaisanteries allaient bon train tout comme l'avancée du tatouage, presque terminé désormais. Son client pouvait à présent se faire un avis plus clair du travail du tatoueur.

Diarmuid grimaça, non pas de douleur - quoique ça commençait à le lancer sérieusement - mais bien à cause de ses parents et de ces idées archaïques qui les desservaient eux, leurs enfants. Pas tout bien entendu, mais ils composaient tous avec un décalage par rapport à ceux de leurs âges et, il en prenait conscience, des répercussions dans leurs rapports aux autres. "Je me doute que ça n'est pas simple pour lui. Je ne sais pas de quoi il vous a parlé mais, ce n'est pas aussi évident pour nous, surtout Ennis." Il s'arrêta de parler pour déglutir et contracta bien involontairement son bras. Un point un peu plus sensible que les autres, peut-être parc que l'homme venait de passer plusieurs fois dessus. Il inspira et expira doucement, il ne restait plus beaucoup - de ce qu'il comprenait - il allait serrer les dents. "Surtout pour elle d'ailleurs, ils ont une vision très patriarcale de la vie." Termina l'irlandais avant de laisser son aîné poursuivre tout en l'écoutant.

Il ne regardait plus spécialement le hipster travailler, surtout pour gérer l'échauffement de sa peau. C'était plus facile de ne pas savoir à quels endroits il posait son aiguille plutôt que de constater qu'une zone venait d'être sollicitée plusieurs fois. "Je n'ai pas encore eu l'occasion de le rencontrer. Mais ma sœur est plutôt à le peindre sous un beau jour, ça doit vraiment être un ado bourré de qualités." Répondit Diarmuid en souriant à nouveau après la plaisanterie sur les trajets des rapaces qui avaient eu lieu entre les deux capitales. "C'est vrai que j'aurais pu le ménager ce pauvre Hermès. Mais on a appris une nouvelle qui a chamboulée pas mal de choses... Et impliqué l'ajout de dernière minute." Dit-il d'une manière qui ressemblait à des excuses pour son grand duc mais aussi pour le travail fournit sur un temps très court.

Ils continuèrent à discuter, orientant plutôt sur l'envie de tatouage du jeune anglais. Difficile de le blâmer avec un oncle dans le métier. "Je vous souhaite bon courage, surtout s'il a cette idée qui lui trotte en tête depuis un moment. Il m'en rappelle une autre pour faire du sport sur balai... possible qu'ils se soient bien trouver." Il sourit assez franchement encore. Ennis qui voulait voler et convaincre leurs parents avait été quelque chose d'assez... houleux. Mais elle avait obtenu que ce soit lui - lui! - qui lui pose les bases puis de pouvoir intégrer l'équipe de Quidditch et comment elle avait fait en sorte que ce soit lui qui récupère les informations liées à sa blessure après son dernier match et vu l'étendu des dégâts, elle avait eu raison.

Inévitablement des signes de lassitude et de fatigue semblaient poindre avec de plus en plus d’insistance chez Diarmuid O'Belt. Non pas sur le contenu de la conversation, qui se déroulait plutôt naturellement mais plutôt concernant le tatouage en lui même. La peau de l'irlandais semblait pourtant plutôt bien réagir mais c'était souvent imparable. Inconsciemment ses clients avaient tendance à se relâcher et moins tolérer la douleur quand ils se rendaient compte que la fin du tatouage était toute proche, un peu comme un coureur qui cédait aux crampes en anticipation de la ligne d'arrivée visible au loin.

« Courage c'est bientôt terminé. Plus que quelques minutes. » précisa Andrew en voyant des signes de crispation chez son client. « Même si c'est bientôt terminé n'hésitez pas à solliciter une pause ou à boire si vous en ressentez le besoin. »

Même s'il se doutait de la réponse il n'était jamais inutile de le préciser. Le britannique, concentré, écouta silencieusement les réponses de Diarmuid concernant Ennis et Jeffrey. Andrew était content de voir qu'Ennis semblait bien amoureuse de son filleul et qu'il fasse si bonne impression autour de lui. Il plaignait aussi Ennis en songeant à ces histoires sordides et d'un autre âge concernant les mariages arrangés. Comment cela pouvait-il encore exister ? En tout cas il espérait que Jeffrey n'aurait pas à souffrir un jour de ces histoires patriarcales dont parlait Diarmuid. Andrew avait aussi acquiescé aux dires de son client concernant les jeunes et leurs envies tournant parfois à l'obsession.

« J'imagine que nous étions sans doute pareils à leur âge. Mais clairement, quand ils ont une idée en tête... » soupira avec amusement le hipster qui se reconcentra sur son travail. Quelques minutes plus tard il put enfin relâcher ses muscles et prendre du recul sur son travail. Il essuya le surplus d'encre avec délicatesse et sourit alors à Diarmuid.

« Félicitations ! Vous voilà officiellement tatoué. Il vous plait ? Regardez, l'encre Basilic donne sa pleine mesure à présent. » dit le tatoueur en montrant les zones concernées du doigt.

Il restait encore les recommandations incontournables à donner suite à un tatouage, mais il voulait d'abord laisser Diarmuid O'Belt regarder à loisir ce tatouage qui ne faisait désormais plus qu'un avec lui.

Il ne put empêcher un sourire nerveux d'apparaître sur son visage. Il le savait que s'était bientôt fini... Est-ce que ça ne diminuait pas sa résistance à la douleur de savoir que, justement, elle cesserait dans peu de temps. Il fallait juste qu'il tente de ne pas se crisper, parce que c'était pire. Il acquiesça donc en prenant le temps de respirer longuement et chercha à se concentrer sur autre chose. Et ça irait.

Andrew Hunter lui apporta une excellente diversion en parlant de l'époque où ils avaient eux-mêmes eux quinze ans. "Je pense que ma mère dirait que je suis de ce bois là. Et puis ça ne fait pas si longtemps mes seize ans." Répondit Diarmuid qui n'était pas spécialement gêné de faire mention du fait qu'il restait jeune par rapport à l'homme qui devait avoir l'âge de ses parents. Ou un peu moins, s'il avait réussi à comprendre ce qu'Ennis avait raconté de la discussion houleuse avec ses parents, le père de Jeffrey et donc le frère d'Andrew était de la promotion de Cathleen.

Terminé? Diarmuid se redressa doucement et commença par chercher confirmation dans le regard du hipster. Il devait avoir l'air un peu stupide comme ça mais... la confirmation obtenue, il baissa les yeux sur son bras. L'encre noire y était apposée parfaitement, et aux endroits désignés il voyait effectivement les jeux de mouvements malgré sa peau gonflée et rouge que son œil formé à la médicomagie ne pouvait pas louper. Et pourtant, il en faisait abstraction, faisait tourner son bras pour apprécier chaque symbole. Ceux qui se trouvaient à l'arrière, imbriqués l'un dans l'autre - se mouvaient comme bercés par la lumière. Et sous le creux de son coude... Il eut un temps d'arrêt, celui qui se trouvait être contrasté de manière à paraître blanc bougeait comme à l'inverse des autres. Hasard? "Merci" Dit-il d'une voix qui s'étranglait et qu'il n'arriva pas vraiment à maîtriser.

Il lui fallu de longue minutes encore pour parvenir à détacher ses yeux de son avant-bras qu'il faisait pivoter doucement par intermittence. C'était devenu bien réel et surtout un double symbole important, ceux qui comptaient le plus, et ce qui devait encore trouver sa place. Il inspira et finit par relever le nez vers le tatoueur, il savait que tout ne s'arrêtait pas à la fin de l'encrage.

Andrew répondit par un sourire discret et un léger hochement de tête au regard interrogateur de Mr O'Belt afin de lui confirmer que la séance de torture était terminée. Il ne savait pas si c'était le soulagement ou la curiosité qui l'emportait chez son client, qui savait visiblement bien se contrôler. Et pourtant l'infirmier ne put s'empêcher d'examiner son bras sous toutes les coutures, s'autorisant même quelques sourires. Du moins Andrew en avait l'impression. C'était bien légitime toutefois de regarder son tatouage, surtout son premier, car il marquait la chair de manière définitive et parfois même au-delà pour certains clients.

La voix légèrement étranglée de Diarmuid O'Belt témoignait d'un investissement émotionnel important dans son projet. Le tatoueur l'avait remarqué dès les premiers échanges de hiboux et il était sûr que ce projet mûrement réfléchi ne serait pas regretté à priori. Andrew se dit qu'au moins il n'avait pas travaillé pour rien.

« Avec plaisir. Et puis ça me change des fleurs, symboles chinois et têtes de mort... » répondit le hipster avec un rire plus franc.

Après des dizaines de minutes à être tendu et concentré sur son travail de précision il appréciait toujours de relâcher la pression quelques secondes avant de passer à la dernière phase du jour concernant le tatouage. Il resta alors quelques secondes supplémentaires à regarder son client faire pivoter son bras. Les reflets de l'encre Basilic fonctionnaient à merveille. Puis après avoir bu une gorgée d'eau et en avoir proposé à Diarmuid, Andrew s'attela à la dernière étape.

Il essuya délicatement le surplus d'encre avant de laver la zone avec un savon neutre et de la sécher à l'aide de serviette en coton. Il pouvait gérer cette étape avec la magie mais Andrew aimait prendre le temps et observer les réactions cutanées afin de vérifier que tout allait bien.

« Voilà. Pendant quinze jours il vous faudra respecter ce processus de soin, idéalement trois fois par jour. Vous pourrez aussi vous appliquer en complément la pommade dont nous avons parlé lors de nos derniers échanges par hibou. Vu votre profession je ne vous apprends rien mais bien sûr ne grattez pas les éventuelles croutes qui se formeront et laissez la cicatrisation faire son œuvre. Bien sûr je reste disponible dans les jours à venir si une réaction cutanée vous inquiète mais là encore je pense que vous saurez quoi faire instinctivement. »

Le tatoueur marqua une pause afin de vérifier que tout avait été assimilé par son client et appliqua les derniers soins en posant des compresses médicales enrobées de cellophane.

« Cette partie ne sera pas à réitérer dans la mesure du possible. La peau respire mieux sans rien mais vu la période de l'année il est difficile de se balader en manches courtes... Donc je vous fait ça juste pour le trajet. A votre domicile ou votre travail laissez votre bras à l'air libre. Et si jamais vous vouliez le protéger ne mettez jamais du cellophane directement sur la peau en cicatrisation pendant une longue période afin d'éviter les infections. » précisa Andrew avec un sourire entendu envers l'infirmier. « Mais là encore je pense ne rien vous apprendre. »

Puis Andrew agita sa baguette magique en une série de gestes maintes fois répétés et donc parfaitement maîtrisés afin de nettoyer son matériel et le ranger pendant que Diarmuid pouvait se préparer et se rhabiller.

« Quand je tatoue les moldus cette étape dure beaucoup plus longtemps. » soupira le britannique en accompagnant son client vers le comptoir.

« Vous voulez un café, une infusion ou autre avant de partir ? Ou vous avez des questions peut-être ? » dit Andrew, après avoir présenté la facture dont le montant avait déjà été évoqué lors de leurs échanges préalables par hibou.

Il était particulièrement difficile de ne pas sourire, parce que de voir le tatouage sur lui lui procurait énormément d'émotions et de satisfaction, et même de rire parce que le tatoueur venait de faire un trait d'humour sur les motifs qu'il devait avoir à travailler le plus souvent. "Je note ce qu'il faut éviter de demander alors." Répondit-il avec humour alors que l'anglais effectuait les derniers gestes nécessaires sur sa peau avant qu'il ne puisse repartir. Le médicomage observa ses gestes même si, en soit, il savait laver une peau lésée. Il hocha d'ailleurs la tête aux explications qui suivirent. Certes il était d'un milieu qui lui permettait de savoir ce qui était de l'ordre du normal ou pas... Mais aussi qu'on pouvait avoir tendance à se laisser plus facilement aller à de la négligence concernant sa propre santé. Il en était un bon exemple.

Quand les compresses puis le film plastique furent posés, le jeune irlandais remis sa chemise non sans sentir que son avant-bras était sensible. Il était parti pour quelques jours à devoir serrer les dents. Et dire qu'il reprenait le travail dès le lendemain... "Je doute même que nous en ayons à la maison..." Dit-il en s'interrompant. Il allait parler des elfes qui refuseraient net d'utiliser ce genre de matériel mais c'était ravisé. C'était toujours un sujet délicat... Il n'y avait plus tant de familles qui avaient des créatures à leur service et, même si les O'Belt les avait liés à eux par contrat et les payait... Beaucoup ne comprenaient pas. "Mais je devrais certainement protéger au travail, je ne sais pas toujours de quoi sont atteints les patients." Il voulait clairement éviter une contamination bête. Il était au service des empoisonnements mais pouvait se retrouver à aider d'autres secteurs. "Avec compresses et bandages en coton ça irait?" Instinctivement, pour laisser respirer, c'est ce qu'il conseillerait, mais habituellement, il ne parlait pas d'un tatouage tout frais. Tout conseil était bon à prendre en la matière.

Andrew Hunter procéda au nettoyage et au rangement de son matériel. "Oui j'imagine. Tout comme le temps que doit prendre une désinfection de matériel médical pour eux." Un temps fou certainement, alors qu'eux, en quelques sorts l'affaire était réglée. "Vous refaites un nettoyage magique dans ces cas là?" Interrogea-t-il en suivant le commerçant, curieux et surtout, incapable de dire si le fait d'entretenir ses outils à la moldue était aussi efficace, si tout était aussi stérile. "S'il reste du thé je veux bien." Répondit-il en posant les yeux sur la facture qui ne le surpris pas le moins du monde. Diarmuid sortit sa bourse pour en retirer les pièces sorcières qui permettaient de s'acquitter de la somme due en remerciant à nouveau le hipster, pour sa réactivité, sa disponibilité et son travail. "Pour une douche, j'attends demain soir c'est bien ça?" Il pouvait même tirer jusqu'à la fin de sa garde de nuit donc plus de trente-six heures. Il ne se salirait pas en se reposant chez lui toute la journée du lendemain.

Le hipster eut un petit rire amusé lorsque Diarmuid signala avoir pris bonne note du genre de tatouage à éviter de demander. En soit Andrew aimait tatouer de tout mais parfois certains tatouages revenaient si souvent que ça en devenait presque cocasse. Puis tandis que l'infirmier de Poudlard répondait concernant les conseils d'hygiène, le tatoueur lui servit une tasse de thé et fit venir d'un coup de baguette magique un petit récipient de lait au cas où son client en voudrait.

« C'est vrai qu'avec votre métier il est préférable de le couvrir. Mais profitez au moins des pauses pour laisser votre peau respirer. Il faut éviter que ça macère sous le film et que ça s'infecte. De toute façon ça ne devrait pas être longtemps un problème. Votre peau à l'air de plutôt bien réagir même si elle est un peu rouge. Une compresse fera l'affaire sinon en effet. En revanche je n'aime pas utiliser de coton mais je pense que vous savez ce que vous faite. » répondit le tatoueur avec un sourire entendu.

« En ce qui concerne la douche je préconise une toilette au gant les premiers jours pour être sûr de ne pas prendre de risques. Et puis l'hiver la sudation est moins prononcée. » ajouta le gérant.

Les deux hommes poursuivirent leurs échanges en buvant le thé. La discussion était plaisante malgré la fatigue qui commençait à rattraper le quadragénaire, particulièrement en ce lendemain de fête. L'air de rien le hipster repassa derrière le comptoir sans pour autant montrer le moindre signe d'impatience.

Diarmuid accueillit la tasse de thé avec un remerciement à voix basse et refusa poliment le lait. Il buvait toujours cette boisson pure et généralement assez chaude. Il la but donc alors que le liquide fumait encore, bien qu'il eut besoin d'attendre qu'ils terminent leur conversation à propos des soins à apporter à son tatouage. Il commença par hcher la tête, agrémentant cette réponse physique d'un "Bien entendu". Il profiterait de chaque occasion pour laisser sa peau respirer et la cicatrisation se faire. Et puis... Ce n'était pas comme si ses collègues allaient lui demander de montrer l'encrage dès lorsqu'ils auraient vu le pansement. "Je pensais à des compresses et une bande fine en coton car c'est ce que j'ai le plus facilement à ma portée. Mais je peux prendre une autre matière sans problème, que préférez-vous?" A coup sûr il y en aurait à l'hôpital et pourrait en prendre dans le stock le temps d'en acheter sans problème. Tant que ce n'était pas des potions et dans une quantité raisonnable généralement ça ne posait pas de soucis. Il lui suffisait de savoir qu'elle matière prendre.

Le médicomage eut un nouveau hochement de tête à propos du temps à patienter pour une douche. Il ferait en sorte d'attendre le plus longtemps possible sans faire mention des kilomètres qu'il pouvait parcourir pour voir chaque patient. Un gant de toilette permettait de toute façon d'éliminer la sueur, certains malades étaient lavés ainsi, la douche était surtout un moment de détente salvateur. Il ferait sans. Buvant son thé le temps de poursuivre la conversation, Diarmuid suivit le mouvement du hipster quand il passa derrière le comptoir. Levant le coude pour finir sa boisson dénuée d'alcool, il déposa la tasse sur le côté avant de récupérer la somme d'argent dans sa bourse. Il dut s'y reprendre à deux fois pour sortir le bon nombre de pièces sorcières, les empilant de manière à ce que le tatoueur puisse les compter facilement. "Encore merci pour la séance tardive le lendemain de Noël. J'ai passé un bon moment, même si ce n'était pas toujours très agréable, j'admets. Mais je ne vais pas vous embêter plus longtemps." Sourit Diarmuid sincère en rangeant sa bourse en cuir dans sa poche en ayant à l'esprit les moments un peu douloureux à cause de l'aiguille mais aussi et surtout la conversation fluide avec le quadragénaire. Il quitta ensuite la boutique en poursuivant avec les salutations d'usage avant de trouver une ruelle où il pourrait transplaner discrètement.


C'est une fin de RP pour moi. Grand merci pour ce moment. A une prochaine j'espère, avec Jeff ou Andrew

Les deux hommes continuèrent encore de discuter un peu et notamment à propos des bandages. Andrew confirma à Mr O'Belt que sa façon de faire pouvait tout à fait convenir. De toute manière il n'était absolument pas inquiet concernant le respect des règles sanitaires à observer après le tatouage. Outre le fait qu'il était infirmier et donc très au fait de ces choses-là, Diarmuid O'Belt semblait être quelqu'un de méthodique et sérieux. Il était donc hautement improbable qu'il fasse quoi que ce soit de stupide ou de nature à infecter sa plaie.

Après avoir tous deux terminé leurs boissons respectives, Andrew usa de sa baguette afin de nettoyer la vaisselle et qu'elle aille se ranger convenablement. Après deux trois échanges supplémentaires Diarmuid lui régla la note et le tatoueur raccompagna son client à la porte.

« Aucun problème, c'était un plaisir de vous tatouer. Vous ne m'avez pas embêté un instant, j'ai eu plaisir à faire votre connaissance. En tout cas n'hésitez surtout pas à me contacter si vous rencontrez le moindre problème ou que vous avez une question. Et puis qui sait, on se reverra peut-être rapidement par le biais d'Ennis et de Jeff. Ou pour un second tatouage... Vous savez ce qu'on dit, quand on a fait le premier... » dit Andrew avec un sourire entendu avant de saluer l'irlandais.

Une fois seul Andrew ne tarda pas à remettre de l'ordre à l'aide de sa baguette magique. La rencontre avec Diarmuid O'Belt avait beau avoir été sympathique, il n'en demeurait pas moins qu'il s'agissait d'un lendemain de Noël. La journée avait été bien assez longue et le britannique ne tarda pas à regagner son foyer pour un repos amplement mérité.

Fin du RP également. Plaisir partagé @Diarmuid O'Belt.