Après cette semaine de vacances qui m’a semblé traîner en longueur, voilà que la matinée de ce dimanche est passée à toute vitesse avec la fin des préparatifs. Non pas qu’il me restait beaucoup de choses à empaqueter, mais… Je voulais être certaine de n’avoir rien oublié pour pouvoir continuer à bien réviser une fois rentrée à Poudlard.

Une fois dans le train, j’ai tout d’abord gardé les affaires d’Oxy dans le compartiment où je me suis installée avec Herminie et Elian, avant que ma meilleure amie ne nous rejoigne. Cependant, ce bon moment que je passe et pendant lequel j’anticipe franchement les retrouvailles avec mon petit ami se trouve complètement transformé environ une heure avant ce qui devait être notre arrivée à Pré-au-Lard.

Une grande incompréhension, c’est ce que je ressens pendant la majorité de cet évènement. Le compartiment bloqué, c’est curieux, mais les hypothèses de mes camarades le sont presque encore plus. Et Elian qui accuse soudain Oxy, ça n’a plus aucun sens. Ce n’est toutefois que lorsque nous sommes finalement libérés que je prends un peu plus conscience de la situation, et ce qui était encore une situation particulièrement confuse devient soudain effrayante. En même temps, avec un trou béant à la place des rails… Même le vague amusement que je trouve à pouvoir monter sur un tapis volant n’est que de courte durée lorsque des morceaux du pont s’effondrent avec un des wagons.

Avec tout ça, je crois que j’ai à peine eu le temps de penser à mon petit ami alors que j’arrive finalement en salle commune, serrant fermement ma baguette que j’ai pu récupérer. Je prends d’ailleurs conscience à ce moment-là que j’ai en fait assez faim, mais je mange mon sandwich en essayant d’aider, ou au moins en faisant en sorte de ne pas être trop dans le chemin. De ce que je peux voir, je suis loin d’être la plus secouée…


Toutefois, même avec cette impression, ma nuit n’est clairement pas la plus reposante. J’ai du mal à dormir, et c’est avec un air encore fatigué que je me lève finalement lorsqu’il est l’heure d’aller se préparer. Je n’ai pas du tout pu voir Eridan hier, finalement… J’avais tellement hâte de le retrouver ! Ce constat me fait également me rendre compte que si je sais à peu près ce qu’il en est pour ceux qui étaient dans le train hier, je n’ai aucune idée de comment ça s’est passé pour les autres. Bon, j’ai quand même eu les nouvelles de ceux de ma maison, mais j’espère vraiment qu’il va bien…

Ainsi, mon regard parcourt la grande salle alors que j’arrive à ses portes, pour chercher tous ceux que je connais. Le soulagement que je n’attendais pas forcément et qui s’empare progressivement de moi devient soudain bien plus fort lorsque j’aperçois ses boucles brunes. Il est là… Je n’ai aucune hésitation tandis que je reprends mon chemin et presse même le pas pour aller le retrouver et le prendre dans mes bras.

Après ce soulagement de le voir bien présent et de le sentir contre moi, vient un sentiment de culpabilité assez inattendu, qui se retrouve accentué lorsque j’entends les paroles d’Eridan. Il a l’air de s’être tellement inquiété… Et si je reconnais dans ce qu’il dit d’autres mots que j’ai déjà pu entendre hier soir, ça n’enlève rien à ce poids qui est venu se poser dans mon estomac. Jusqu’à une bonne partie du trajet d’hier, toutes mes pensées étaient liées au fait de le retrouver ; mais une fois les évènements débutés… Je dois dire que je me suis concentrée sur l’évacuation et sur l’effort de compréhension de ce qui se passait, et mon petit ami n’était alors plus du tout dans mon esprit. Et pendant ce temps-là, lui avait l’air de se rendre malade d’inquiétude…

« Ça va, ça va, » répété-je à voix basse en restant proche du garçon, jusqu’à ce qu’il s’écarte légèrement. « On peux en parler, comme tu préfères, moi ça va. »

Je n’ai de toute manière pas de meilleur moyen de décrire mon ressenti : j’ai bien pu voir que je n’étais pas la plus atteinte par ces évènements, ma grande confusion pendant la majorité de ceux-ci ayant bien aidé pour cela - l’histoire du dragon me semble si bête, maintenant - mais j’ai tout de même eu peur à la fin, pour une raison tout à fait valable comme le wagon est tombé dans le vide. Cependant, j’étais en sécurité et je savais que c’était le cas pour les autres aussi, du moins normalement… Mais ce que j’ai pu entendre de ce qu’il y a eu dans la grande salle… Ça m’a juste fait penser au Dominion et à la rediffusion du tournoi. Venant de la même personne, ce n'est pas si étonnant.

« J’ai entendu un peu ce que vous avez vu, » dis-je doucement après un court temps de silence, en resserrant ma prise sur le Serdaigle, « ça devait être horrible. »