Sybil avait raison et Jeffrey partageait son avis : le Quidditch n'était pas une science exacte se résumant à l'addition de talents ou aux comparaisons de statistiques. Et heureusement. C'était d'ailleurs pour cela que l'anglais aimait autant tous types de sports. Cette dimension fédératrice, la capacité de se transcender face à un défi en apparence insurmontable et le fait que chaque compétiteur puisse être le héros d'un jour. Pour autant, la plupart du temps la logique implacable l'emportait. C'était d'ailleurs ce qui rendait les performances des outsiders si marquantes : leur rareté. Donc le Poufsouffle ne démordrait pas de son pronostic, bien qu'il sache qu'il pouvait perdre son pari.

« Je mise soit cinq chocogrenouilles Sybil. Ou alors le vainqueur choisira une carte Or en double dans la collection de l'autre. Je te laisse choisir le pari que tu préfères... A moins que tu veuilles qu'on cumule les deux ? » proposa l'anglais, décidément d'humeur joueuse.

L'anglais regarda la préfète des Serpentard réfléchir mais il l'interrompit en levant la main tandis que Darrell l'apostrophait pour qu'il vienne rejoindre la table des Poufsouffle.

« Le devoir m'appelle. » dit l'anglais en haussant les épaules avec un sourire. « On a qu'à ce dire rendez-vous en bas des tribunes vers onze heure moins quart si ça te va ? Tu m'diras ce que tu as choisis comme mise. A toute ! » dit alors l'anglais en rejoignant sa table où les rires semblaient fuser. Une belle journée s'annonçait.

@Sybil Donevant fin du RP pour moi, rendez-vous dans les tribunes

Après ça



Les quelques heures qui avaient suivi la petite animation dans les serres, m'avaient paru très courtes. J'avais tourné dans ma tête mille fois, pour trouver la meilleure façon de donner cette rose à ma camarade désignée, sans dénicher de solution idéale. Je ne connaissais rien de cette Leta Blackbirds, enfin, à part les maigres informations que j'avais essayé de capter pour m'aider à la retrouver parmi les serpents.

La fleur dans ma main gauche, s'inscrivait presque dans ma peau tellement la pression de mes doigts resserrés la tige. Je n'étais absolument pas à l'aise, il y avait bien trop de monde, et les pas que je parcourais doucement, me séparant de plus en plus de ma table habituelle, renforcés mon angoisse.
Il n'y avait aucune raison rationnelle à cette peur, à part, peut-être celle de l'inconnu. Je redoutais bien plus les rires et les moqueries des élèves ne me connaissant que de vu, que l'action réelle que j'allais mener.

La couleur orangée de ma rose faisait pâle figure face au rouge de mes joues, lorsque j'atteins la table faisant face à Leta. Le courage que j'avais monopolisé pour parcourir le faible chemin jusque-là, ne me laisser plus assez de réserve pour dire quoi que ce soit sur le moment. Les mains légèrement tremblantes, essayant d'oublier les regards interrogatifs autour de moi, je déposais la rose/orange devant la Serpentard, avec, pour toute explication, mon regard fuyant empli de timidité.

@Leta Blackbirds

IH

Je mange. Enfin mangeais pour être un poil plus précise. Le repas était par ailleurs délicieux : j'avais avalé quelque uns de ces blinis au saumon et cette part de bûche salée à une vitesse tellement folle que mon estomac était encore à bloc pour reprendre une demi-dizaine de cette bûche. Et mon ventre frétillant d'excitation ne purent prévoir qu'une fleur, une rose orange pour être ici aussi, un poil plus précise, vint se poser pile poile devant cette assiette qui n'attendant qu'à être remplie.

Je lève les yeux et j'aperçois un visage qui ne m'est pas familier. Elle a la main rougie, sûrement à cause de la rose (orange), en tout cas, c'est raccord avec ses joues vermillonnées. Ce qui m'étonnes le plus est bien évidemment la rose (toujours et encore orange) : pourquoi est-elle devant moi ? La jeune fille face à moi regarde autour d'elle, fuyant du regard tout le monde. M'est-ce adressé ? Je suis pour le moins étonnée.

C'est pour moi ?

Je m'adresse à la fille qui a visiblement l'air extrêmement gênée.

Ne t'inquiètes pas, je ne vais pas te manger.

Je dis ça en rigolant, sait-on jamais qu'elle prenne peur et qu'elle s'enfuit sans même me donner son nom.

D'ailleurs, tu t'appelles comment toi ?
Moi, c'est Leta !

Je lui fais un grand sourire au moment où mon estomac comprend enfin que je viens d'avaler une douzaine de blinis et cette fameuse part de bûche, j'ai encore un peu faim mais ça s'est bien calmé.

À toi @Élisabeth Willis

Lorsque Leta leva enfin les yeux vers moi, j'étais encore plus gêné et j'observais, plus que je n'écoutais ses paroles. Elle était plus âgée que moi de plusieurs années, de longs cheveux bruns encadraient son visage, et ses yeux bleus aux reflets verts figèrent les miens un instant.

Une étrange sensation me traversa, sans savoir réellement la définir. Je replaçais mes cheveux nerveusement, et hochais la tête pour réagir à sa question. J'avais bien conscience qu'il fallait que je réponde quelque chose, elle allait me prendre pour une personne étrange si les mots, bloqués au fond de ma gorge, ne choisissaient pas de sortir rapidement.

Je me sentais un peu bête, debout et muette devant cette table, mais son rire me fit du bien et je profitais de cet effet agréable pour reprendre mes esprits et lui répondre enfin.

Tout en faisant attention aux élèves déjà attablés, je me faufilais sur le banc devant moi. Assise, je me sentais tout de suite moins visible. Étrangement, le face à face ne rendait pas les choses plus simple, ma gène n'avait finalement pas décidé de me quitter, et mes mains tremblaient plus encore.

- je sais ... je sais comment tu t'appelles, j'ai pioché ton nom...moi c'est Éli. Je.. c'est pour l'animation de Saint valentin et ça c'est... poussant délicatement la rose un peu plus proche de Leta, j'essayais de ne croiser son regard que ponctuellement. ...pour toi.

237 mots
@Leta Blackbirds

IH

La jeune fille parait nerveuse, elle touche ses cheveux tout en ne sachant que répondre. Je suis pour le moins... intriguée. En réagissant à mon rire, elle avait décidé de s'asseoir face à moi, chancelante. C'est d'ailleurs avec tout autant d'assurance qu'elle me donna son prénom, ou plutôt son surnom, il me semblait en effet qu'Éli devait forcément être un diminutif, j'aurai l'occasion de tirer ça au clair plus tard. Je souris pour tenter de la rassurer tout en écoutant le reste de sa réponse avant de prendre à mon tour la parole.

Oh ! L'animation de Sigmund ! J'avais complètement oublié que je m'y étais inscrite !

Pour de vrai, j'avais vraiment oublié, et en plus, comme je ne connaissais absolument pas la finalité, le but de s'inscrire, je ne pouvais pas m'attendre à une distribution de roses surprise. Je recentre à nouveau mon attention sur cette fameuse Éli.

Et donc tu es là uniquement à cause du hasard ? Tu as pioché mon nom et la couleur de la rose ? D'ailleurs tu en connais la signification ?

Je ne montre rien mais j'ai hâte d'entendre sa réponse. Peut-elle vraiment être aussi gênée pour une simple rose à donner à une personne tirée au sort ? Je ne sais pas moi-même ce que veut dire cette couleur orange.

Je prends la rose délicatement avec ma main droite pour ne pas faire tomber ses pétales sûrement fragiles. J'attend qu'elle me réponde si elle en a envie.

Ah et j'ai une autre question : comment as-tu su qui j'étais ?

C'est vrai ça, elle m'a reconnu dans une marée énorme d'élèves éparses alors que nous ne sommes ni dans la même maison, ni dans la même année qui plus est.

Mes excuses pour ce retard @Élisabeth Willis

Leta remettait les évènements dans leurs contextes, l'animation de St Valentin, qu'elle avait visiblement oublié, s'inscrivait de nouveau dans son esprit. Elle m'observait le sourire aux lèvres. Un sourire qui me déstabilisait un peu trop à mon gout.

J'espérais que ça suffirait, qu'elle se contenterait de cette explication, mais ses questions n'étaient pas terminées. Mes plans étaient trop légers face à ses interrogations trop grandes.

- euh... je n'voulais pas faire ma curieuse mais... je n'savais pas qui tu étais, et j'ai... enquêté sur toi. Désolé.

En réalité, j'avais passé le reste de ma journée à la chercher, à espérer entendre son nom au détour d'un couloir, pour finir par attendre devant la grande salle, qu'une Serpentard me la désigne du doigt avant de rentrer à mon tour. Je me sentais un peu honteuse et scrutais le plat de pommes de terre rôti, avec autant d'attention que si c'était la première fois que je découvrais ces tubercules.

Mais cette réponse n'étais pas celle que je redouter le plus. La rose orange représentait la passion ! J'aurais dû prendre une autre couleur, je le savais ! Même si sur le moment, prendre ma couleur préférée me paraissait être une bonne idée, là, devant Leta, mon choix prenait un tout autre sens.

Je pouvais aussi bien lui mentir, elle n'en saurait jamais rien, mais une phrase raisonnait en moi comme un refrain entêtant " tout ce sais toujours Éli ! ". Mes mauvaises expériences en terme de mensonge, continuaient à me travailler. Si Leta apprenait cette information par quelqu'un d'autre mon mensonge serait perçu comme une confidence. Je n'avais pas le choix..

- et la rose orange c'est... la passion. J'avais prononcé ça si vite tout en m'extirpant du banc, prête à tourner le dos aussitôt après, espérant qu'elle ne relèverait pas et me laisserais m'enfuir discrètement.

En colère contre moi-même, je me sentais tellement nulle de réagir comme une enfant prise en faute. Pourquoi n'étais-je pas capable de prononcer deux mots sans devenir aussi rouge que la sauce juste en face sur la table ?
Je n'avais jamais eu peur des élèves de cette maison, ce n'était pas non plus son âge, je me sentais même plus à l'aise avec des personnes plus âgées que moi la plupart du temps ...
Je n'avais aucune explication rationnelle à me donner.

@Leta Blackbirds Aucun soucis tk, pas de pression !

ENTRE LES LIGNES
Mercredi 2 novembre 2047
Table des Serpentard - Grande Salle
@Lavinia W. Campbell & Ernest Stevens

Comme tous les jours, ou quasiment, en fonction des conditions météorologiques, Herbert, le grand duc africain de la famille Stevens faisait son entrée dans la Grande Salle. Il ne lui fallait jamais longtemps pour repérer Ernest à la table des Serpentard. Le garçon petit-déjeunait toujours très tôt. C’était plus calme et il n’avait pas besoin de se glisser entre des groupes d’élèves déjà constitués pour se trouver une place. De cette manière au moins, il ne gênait personne et il ne risquait pas de commettre d’indiscrétion. Et puis il fallait dire que toutes ces lettres, ça devenait un peu gênant. Sa mère n’attendait même plus qu’il lui réponde pour lui envoyer de nouveaux hiboux. Ça aurait été trop facile. Il aurait pu retenir Herbert un peu plus longtemps dans la volière et espacer les visites. Mais quand Lucy Morgan avait une idée en tête…

Ernest savait que c’était la manière qu’avait sa mère de maintenir le lien. Ce lien qui ne passait pas par le sang mais uniquement par l’affect. Malgré les promesses du petit garçon, sa maman adoptive ne pouvait s’empêcher de redouter le jour où il prendrait ses distances. L’arrivée du hibou majestueux était devenue tellement banale qu’il ne le remarquait quasiment plus. Le nez plongé dans un livre qu’il avait emprunté à la bibliothèque, il sentit un léger courant d’air, signe du passage de l’animal au-dessus de sa tête et entendit le petit bruit sec de la lettre qui tombait à côté de lui. Ernest ne releva pas la tête, trop absorbé par sa lecture. De temps en temps, sa main trouvait hasardeusement sa bouche pour y glisser un morceau de brioche ou pour boire une gorgée de jus de citrouille.

Herbert, lui, repartait comme il était venu. Un passage par la volière pour se restaurer et il repartirait en direction de Londres. L’adolescent préférait ne pas y penser de toute manière. Quel intérêt d’avoir le temps long ? Ça ne changerait rien de toute façon, le temps ne passerait pas plus vite. Il rentrerait pour les fêtes de Noël, jusque-là, y penser n'arrangeait pas les choses. Si les cours de magie le passionnaient et qu’il prenait beaucoup de plaisir à apprendre tant de nouvelles choses, le blues le rattrapait le soir, dans son dortoir, quand venait le moment de se coucher. Alors il pensait à ses mères, regardaient longuement leur portrait se mouvoir sous ses yeux jusqu’à ce que ces derniers finissent par fermer.

ENTRE LES LIGNES
Mercredi 2 novembre 2047
Lavinia W. Campbell & @Ernest Stevens

Lavinia détestait les moments où les oiseaux messagers arrivaient dans la grande salle et distribuaient les courriers. Ils faisaient du bruits avec leurs grandes ailes, et semaient des plumes remplies de parasites et de microbes sur leurs passages. Il fallait même régulièrement baisser la tête pour éviter d'en percuter un, trop pressé de trouver son destinataire pour vérifier si son terrain d’atterrissage était déjà occupé ou non. Qu'en dirait Mr Mason ?... Et puis cette odeur infecte de fientes qui prenait parfois le nez... Il y avait une bonne raison au fait que la volière soit bien éloignée du château ! Alors, inviter ces bestiaux volants au moment de manger ! Qui avait eu cette riche idée ?! Décidément, elle détestait ça. Et ce n'était pas le fait que ses parents n'aient toujours pas répondu à son courrier de la rentrée qui la rendait si aigrie. Bien sûr que non.

Parmi ses sujets d'agacements, il y avait un élève en particulier, toujours le même. Cet Ernest Stevens qui mobilisait l'espace d'étude, ce garçon invisible qui se la ramenait tellement, avec ses notes et ses courriers presque quotidiens. Oui, quotidien ! Lavinia avait même fini par reconnaître le grand duc africain qui livrait si régulièrement le jeune Serpentard.

Sans raison particulière, Lavinia décida que cette fois-ci était la fois de trop. Se penchant par dessus la table, elle apostropha le garçon, qui n'avait pourtant rien demandé.

- Dis donc, Stevens ! Tu n'as pas bientôt fini d'exploiter ce pauvre hibou ? Tu cherche à nous faire croire que tu as une admiratrice secrète ?...

ENTRE LES LIGNES
Mercredi 2 novembre 2047
Table des Serpentard - Grande Salle
@Lavinia W. Campbell & Ernest Stevens

Ernest avait presque fini son assiette. Oeuf au plat, bacon, beurre de cacahuètes et confiture d’églantine. Un mélange détonnant. Heureusement que sa mère n’était pas là pour voir ce qu’il mangeait, elle aurait été effarée. Lucy Morgan avait toujours mis un point d’honneur à ce que son garçon et toute la famille suivent un régime alimentaire des plus sains. Produits biologiques, issus de petits producteurs, réduction du gluten et du lactose, végétalisme, veganisme. La mère de famille était passée par toutes les phases. Elle faisait même ses propres fromages de chèvre, ses infusions et ses produits cosmétiques.

Il releva le nez de son assiette quand une enveloppe bariolée tomba à côté de son verre de jus de citrouille. Il se lécha les doigts pour éviter de mettre des tâches de gras dessus quand une voix s’éleva de l’autre côté de la table. Ses yeux se fermèrent une demi-seconde, les nerfs de son dos se crispèrent. C’était l’effet que Lavinia avait sur lui à chaque fois qu’elle ouvrait la bouche. Ce qu’elle ne se gênait pas de faire quand l’envie lui prenait. Trop souvent, au goût de l’adolescent. Il leva la tête et lui adressa un regard noir. De quoi se mêlait-elle encore ?

“T’as rien de mieux à faire, Lavinia ? Ta vie est tellement ennuyeuse que tu te sens forcée de te mêler de celle des autres ?”

Depuis le début de l’année, la blondinette se montrait particulièrement intrusive avec ses camarades, posant toute sorte de questions ciblées. Ernest n’était pas dupe, il savait parfaitement où elle essayait d’en venir. Il ne réagit pas à cette histoire d’admiratrice, même si ses joues rosirent légèrement. Trop concentré sur sa répartie, il n’avait pas pris la peine de ramasser la lettre qui se tenait à présent entre les deux élèves.

Duo de vipères : 421 Mots

ENTRE LES LIGNES
Mercredi 2 novembre 2047
Table des Serpentard - Grande Salle
Lavinia W. Campbell & @Ernest Stevens

Lavinia fit la sourde oreille. De toute manière, sa question était tout à fait rhétorique, et elle se fichait pas mal de ce que le brun lui répondrait. Bon, elle aurait aimé qu'il perde son calme, qu'il bafouille, qu'il se trouve des excuses... Mais Ernest n'était pas de ce bois là, et il lui répondit avec un flegme louable, mais qui n'empêcha pas la jeune fille d'être d'autant plus agacée.

Une étincelle brilla dans son regard quand elle nota qu'il n'avait pas ouvert la lettre. L'hibou l'avait déposé entre eux deux. C'était bien trop beau pour ne pas en profiter... Elle chaparda la lettre, alors qu'Ernest semblait concentré dans le reste de son assiette, et la retourna. Elle poussa un petit cri roque de satisfaction.

- C'est quoi ça ? On met des autocollants sur les enveloppes, maintenant ? C'est pour faire jolie ? ricana-t-elle en regardant le timbre qui accompagnait l'adresse.

Cela ressemblait fort à une bêtise de moldue, ça... Et la blonde était satisfaite d'avoir enfin un semblant de réponse concernant ce garçon-là... Sans se soucier des protestations d'Ernest, Lavinia déchira l'enveloppe et prit la lettre, tout en surveillant la réaction du garçon, prête à décamper dès qu'il se lèvera pour la récupérer.

- "Lucy Morgan Stevens"... Oh, c'est pas une admiratrice, c'est Maman-Stevens !

Elle rit, levant le courrier au dessus de sa tête et se penchant en arrière pour éloigner le courrier des mains du jeune sorcier.

- "Mon cher p'tit loup,"... Mon cher p'tit loup ! répète-t-elle en s’esclaffant. Mon petit crapaud, ça aurait été plus avisé !

Lavinia ne se contrôlait plus. Le rire était facile, les plaisanteries méchantes toutes trouvées. Chacune de ses moqueries lui donnait l'impression d'être supérieure, et semblait libérer un temps la frustration qui lui saisissait le cœur à chaque fois qu'elle voyait d'autres enfants avec des codes familiaux si éloignées des siens, rigides et froids. Les moqueries qu'elle éructait semblaient gommer un instant la jalousie qui la rongeait.

"Mon cher p'tit loup."

Ses parents à elle, s'ils lui écrivaient, ne commenceraient sans doute pas autrement que par "A l'attention de Lavinia Willhelmina Campbell", ou avec un peu de chance, par un "A ma fille, Lavinia W. Campbell". Jamais de "chère", jamais de "adorée", et encore moins de petits surnoms affectueux qu'elle trouvait à présent ridicules pour nier le fait qu'ils lui fassent envies... "Ma chère Lavinia". Etait-ce trop demandé ?