Wilfried avait terminé ses tout premiers cours de l'année : Métamorphose et Botanique. Celui de Botanique était passé beaucoup plus vite. Il faut dire qu'une heure de cours passe plus rapidement que quatre... Ces quatre heures matinales lui avaient paru une éternité. D'autant plus qu'il fallait garder toute sa concentration pendant la séance, et qu'on ne transformait pas tout suite un oiseau en pendule par exemple. Il y avait d'abord beaucoup de théorie à ingurgiter... Et les plages horaires de quatre heures n'étaient pas rares à Poudlard. Le jeune gryffon appréhendait pas mal son mardi d'ailleurs : quatre heures de Sortilège qui suivaient quatre heures d'histoire de la magie... Cela allait être long, très long.
Pour cela, il n'était pas question que le petit brun gaspille son premier lundi à travailler. Le lundi était un jour où il terminait tôt, il avait bien l'intention d'en profiter. Il ne connaissait pas grand monde pour l'instant. Il avait bien discuté un peu ici ou là, mais rien de très sérieux. Deux gryffons lui avaient proposé d'aller étudier un peu cet après-midi là, mais Wilfried avait décliné l'invitation. Travailler dès le premier jour non mais quelle idée ! Ils auraient bien le temps de le faire plus tard. Il ne comprenait pas cet empressement qu'avaient certains de ses camarades à aller s'enfermer dans une salle d'étude avec des parchemins et des vieux bouquins.
Aussi, il décida de remonter en salle commune après son cours de Botanique afin de poser ses affaires. Et puis cela lui permettait de réfléchir à la façon dont il allait occuper son après-midi de libre.

Cette année, mon emploi du temps est encore bien, pas trop de cours ce qui laisse le temps de bien travailler et de pouvoir discuter et s’amuser avec les copines. ça c’est super chouette ! Comme j’avais hâte de revenir à Poudlard, dans ma superbe salle commune, profiter du parc. Refaire de la magie, oui de la magie avec ma baguette… Quel sentiment incroyable quand on arrive à lancer un sort, à transformer un objet en oiseau, ou à transporter ses livres juste avec un sort… ça m’avait vraiment beaucoup manqué… Je sors de mon premier cours de vol de l’année, ah voler, sentir le vent dans les cheveux, le sentiment de puissance et de liberté que cela engendre. C’est juste le bonheur, du coup aujourd’hui je suis en forme, à fond et très motivée. Cette année va encore être géniale je le sens bien !

Je me promène tranquillement dans le château, je passe rapidement à la bibliothèque et je compte aller en salle d’études pour m’avancer, hors de question de prendre du retard après le travail qui s'accumule et c’est trop difficile. Du coup direction la salle d’étude pour bosser les potions, et comme d’habitude il y a pas mal de taff à faire.

Mais bon, je ne suis pas pressée non plus, donc je flâne dans le château, je reprends mes marques et je regarde les tableaux. Il y a quelques élèves qui traînent dans le coin, c’est chouette de se retrouver ici, qu’est-ce que ça fait du bien !

Arrivé au deuxième étage, Wilfried sursauta. Il venait de repérer un peu plus loin dans le couloir une silhouette qui ne lui était pas inconnue... Il plissa les yeux en avançant plus lentement, pour s'assurer qu'il s'agissait bien de celle à qui il pensait. Oui, ce ne pouvait être qu'elle... La fille Lang... Les deux enfants s'étaient déjà croisés plusieurs fois lors de soirées auxquelles leurs deux familles étaient présentes, mais ils ne s'étaient jamais parlé. Les parents de Wilfried faisaient "bonne figure" comme ils l'avaient expliqué à leur fils, mais les Lang n'étaient pas forcément des gens très fréquentables ; ils éduquaient très mal leurs enfants, les laissant s'amuser avec des enfants moldus comme s'ils avaient été leurs égaux... Bien sûr la petite Lang n'y était pour rien la pauvre, mais il valait mieux que Wilfried en reste éloigné, du moins c'est ce qu'il avait compris à demi-mot, et il n'avait jamais enfreint cette règle.
C'est vrai qu'elle avait un an de plus que lui, ce devait donc être sa deuxième année, et visiblement elle était à Serpentard. Il était presque arrivé à sa hauteur à présent, et ils allaient bientôt se croiser. Wilfried ne savait pas très bien ce qu'il devait faire : faire comme s'il ne l'avait pas reconnue ? La saluer rapidement sans s'arrêter ? Regarder ailleurs en faisant semblant de ne pas l'avoir vue ? Si ça se trouvait, elle-même ne l'avait pas remarqué ?
Il décida de passer à côté d'elle le plus naturellement possible (même s'il avait dû se tendre un peu), et si elle décidait de le saluer, il lui ferait un simple signe de tête, le plus neutre possible.